Il suffit parfois d'un cri au milieu de la nuit pour rompre le regard fixe d'un Rehla sur le ciel. Elune Hoshi venait d'ailleurs de pousser pareil cri de surprise, où de stupeur. La jeune femme ne semble le savoir alors que peu à peu, des images reviennent se mettre en ordre dans son esprit troublée.

Je ferme les yeux et inspire profondément, sans comprendre parfaitement ce que je viens de voir. J'écoutais le doux chant des étoiles quand une série d'images c'est imposer à mon esprit, vives et floue pourtant. Où est donc passer le chant rassurant du ciel que j'écoutais avec autant d'attention ? Pourquoi ai-je la cruelle impression de sentir ma peau se glacée ? Je rouvre mes prunelles noire pour fixer de nouveau le ciel, tentant de mettre un peu d'ordre à mes idées embrouillées. Taelora ? J'ai quitter ce continent depuis un bon moment à présent, non ? Je me souviens de m'y être échouée, d'avoir découvert des choses que mon esprit refuse de revoir. Mais je ressens autre chose. Où plutôt, ce sont les étoiles qui m'en ont parler. Mal à l'aise, je quitte la douceur du fauteuil dans lequel  je me suis lovée, puis, d'un pas traînant, je gagne ma chambre ou je m'étale sur le lit, laissant un sommeil paisible m'enlacer.
Au matin, un rai de lumière perce entre les rideau, venant directement sur mon visage. Je pousse un grognement avant de me retourner, me redressant d'un bond en découvrant de la fourrure sous mes doigts.

- Chewie !
- Grumpf ?

Je darde sur le Tôh Taureau un regard lourd de reproche mais lui ne fait que bailler, ouvrant sur moi ses grands yeux doux. J'ai beau essayer de lui en vouloir, j'en suis incapable et je me contente de sourire avant de me pelotonner un instant entre ses pattes, murmurant brièvement quelques mots sur le fait qu'il a son propre lit. Son estomac gronde de faim en guise de réponse et achève de me ramener ma bonne humeur. Je rie avant de me lever, gagnant d'un pas traînant ma salle d'eau où je me lave et me prépare avant d'entendre de petits bruits de pas souple dans le couloir. Clair de Lune s'avance et s'arrête presque à mes pieds pour ronronner, mais son regard est grave et quand je penche la tête sur le côtés, elle se met à miauler. En cet instant, je remercie secrètement mère Lune de pouvoir la comprendre.

- Les autres dehors parle d'un bateau échouée.
- Vraiment ? Ça me rappel ce mauvais rêve tiens.

Je penche la tête sur le côté avant d'aller d'un pas tranquille dans la cuisine, non sans récupérer avant le courrier que quelqu'un a glisser dans l'ouverture sous ma porte. Je me sers un jus de fruit et donne à mes compagnon leurs repas, poisson pour Clair de Lune et corbeille de fruit pour Chewie. Ils ont bon appétit alors que je déchiffre une lettre écrit dans un langage que j'ai trop peu étudier. Celui de ma race pourtant. Peu à peu pourtant, les souvenirs me reviennent et je finis par pousser une exclamation quand j'ai enfin remis tout sur papier. C'est un message adresser aux Rehlas demandant justement à notre peuple de venir en aide à des naufragées dans les environs du lagon des rêveurs. Il est demander de les mener à Siahm ce qui n'est malheureusement pas la porte à côtés. D'un bond, je quitte la table avant de m'adresser à mes compagnons, laissant la vaisselle traîner sur la table.

- On a du travail les amis !

Je souris, j'aime me rendre utile et sans doute le fait que j'avais perdu la mémoire fait il que j'y arrive plus facilement que certain de la ville. Je chasse pourtant cette pensée en enfilant mes bottes et mon gilet, quittant l'appartement tel une tornade avec l'idée de partir vers les terribles falaises de la Sierra. Je sais qu'elles ne sont pas sure mais pour les avoirs déjà visiter, je me défait sans grand mal de mes appréhensions. Derrière moi en revanche, je sens la tension de mes compagnons qui me suivent pourtant fidèlement. Le chemin me paraît de plus en plus long est sinueux et sans doute les visage de pierre terrifiés n'arrangent ils rien à cette sensation qui me donne la char de poule. Pourtant, au bout de deux ou trois très longues heures, j’aperçois enfin mon objectif, le lagon !

Le navire est là, où du moins ce qu'il en reste et je ne réfléchis pas plus que nécessaire avant de filer vers ce dernier. Pourtant, je m'arrête bien avant d'y arriver, observant une forme dans le sable, comprenant avec terreur que c'est la le corps d'un malheureux qui n'a pas survécu au naufrage. J'ai peut-être plus de facilité que les Rehlas à me mêler aux gens, mais là, en plein jour, j'ai l'impression d'avoir plongé dans un nouveau cauchemars. Ma tête bourdonne un instant avant que ne me reviennent des bribes de souvenirs de la nuit passé. Je suis là pour une bonne raison et même si la tâche me semble impossible, je doit lutter contre ma phobie du sang et aider ceux qui peuvent encore vivre. Après tout, la vie n'est elle pas un cadeau du ciel ? Davantage que cela même, c'est la vie qui me permet chaque nuit de contempler les étoiles si apaisantes. Je secoue la tête avant d'approcher du navire échouée, éventrer et malodorant. Ma propre voix qui raisonne me paraît soudain tremblante et incertaine.

- Y a t-il encore quelqu'un ?

Je n'entends aucune réponse mais Clair de Lune passe devant moi avant de se diriger vers un tas de décombres, puis, elle s'assoit et me fixe. Nul besoin de mot, je sais parfaitement ce qu'elle veux dire et je m'avance, repoussant maladroitement des morceaux de bois et autres babioles pour dégager ce qui, à un moment donné, devait être une porte. Une femme se tiens recroquevillé dans un coin et quand la lumière perce, il me semble la voir bougé. Je découvre alors un nourrisson dans ses bras, mais c'est un grand fracas qui me pousse à me détourner de ses gens. Chewie a décider de mettre la main à la pâte, avec le moins de délicatesse possible, il fracasse tout. Je m'apprête à râler quand il délivre un vieil homme, lequel hésite à hurler en découvrant mon compagnon.

Finalement, nous sortons les trois survivants des décombres et après une demi-heure de fouille en plus, j'en conclue que ce seront les seuls. Je frémis à cette idée mais préfère ne pas la laisser prendre le dessus. Je me contente de donner les premiers soins à ses rescapés miraculeux, de toute façon nous avons de la route jusqu'à Siahm et j'ai besoin de garder des forces. La femme et le vieillard ne pourrons pas non plus marcher éternellement mais fort heureusement, ils semblent suffisamment en état pour me faire confiance. Cëlessa nous entoure bientôt de sa brume et alors que le soleil poursuit sa course éternelle, dardant le paysage d'un halo blanc apaisant, je désigne les montagnes blanches, très loin devant nous.

- Si nous continuons à cette allure, nous y serons avant la nuit. Vous pensez tenir le coup ?

Je me retourne pour découvrir deux regard guère optimiste, mais nous n'avons pas vraiment d'autre choix. Chewie se met alors à bailler, se grattant le ventre mais cette seule réaction effraye nos deux survivants qui accélère faiblement. Je souri, non sans garder la tête du groupe. J'avance à pas tranquille, me contentant d'avertir lorsque mes pieds tapent dans une pierre ou s'enfonce dans un trou. Fort heureusement, pour une fois, le paysage ne semble pas vouloir me trahir et Clair de Lune gambade à quelques pas devant moi. Ses sens aiguisé nous permettent d'ailleurs d'éviter les pièges les plus invisible sous la brume et avant même que je ne m'en rende compte, les Plateaux de Nymer s'offre à nous. Et avec elle, leur instabilité humide. Pourtant, cette vue semble redonner un peu d'espoir à la femme, au contraire du vieil homme.

- Faisons une pause.

Alors qu'une longue demi-heure s'écoule, nous permettant juste de boire une eau clair et limpide, deux hommes visiblement en très mauvais état erre au loin. La femme pousse un cri qui attire leur attention, et réveil par la même occasion son enfant qui se met à hurler à plein poumon. Je refrène mon envie de regagner mon appartement pour observer les étranges retrouvailles. Ils se connaissent et voyager visiblement ensemble, mais le mouvement des plateaux à perdus les pauvres erres et je constate que le groupe va s'agrandir. Pourtant, les plateaux semble soudain indulgent et nous gagnons plus rapidement que prévue les Montagnes Blanches. Le sentier est parcouru de trace de pas et je devine que d'autres Rehla ont surement, comme moi, guider quelques survivants jusqu'ici. Mais mon plus grand bonheur est de voir Siahm, petit village qui en cet instant, doit ressembler à l'Eden. Je décide pourtant de ne pas rester plus longtemps que nécessaire, ma mission est accomplis et je suis dans un tel état que je sens ma magie prête à s'échapper par mince filet, entourant ceux qui m'approche d'un état de spleen dévastateur. La vérité se rappel à moi, comme sortie d'un songe. Je suis une Rehla et pour protéger ma nature, j'ai héritée, comme mes pairs, d'un don qui pousse les autres à la déprime. Pourtant, je doit reconnaître qu'aider les autres me donne une force que je ne voudrais voir disparaître. Un peu comme la paix que m'offre la nuit silencieuse et les étoiles qui la recouvre.