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 ♛ Autrui, pour se sentir bien | ft. Nalvyna | -18

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Lun 01 Fév 2016, 22:03


Les mains osseuses raclèrent de leurs ongles sales les pierres grises. L’homme me saisit par les épaules, me ramenant en arrière, mais mon regard restait rivé sur cette vision d’horreur. « Ils vont m’enlever ma peau… ils vont l’arracher… » Murmurais-je en plissant le visage. « Ils vont me tuer, comme ils l’ont fait avec Llaalsa… » Presque inaudibles, comme perdus dans mes souvenirs, mes mots m’échappaient pour aller se perdre dans la faible obscurité des lieux. Les bruits résonnaient, l’eau se mouvait dans une danse de bras et de phalanges qui se levaient en notre direction. Je tournai la tête vers le réprouvé qui se débattait, rampant maintenant à mes côtés. « Des doigts, il y a des hommes dans l’eau… » Des marins voulaient-je rajouter, des monstres, des pilleurs et des meurtriers, mais rien ne sortit d’entre mes lèvres. Mes mains se perdirent dans ma tignasse mouillée, collant à ma peau nue. Elles se rejoignirent et je baissai la tête, fermant les yeux pour canaliser cette haine qui reprenait sa place. Doucement, cette colère me monta aux tempes, tapant à me fendre le crâne. Le ventre me brûlait, s’irradiant dans mon corps comme un poison. L’adrénaline montait pour se frayer un chemin vers une témérité dangereuse. « Si tu n’as pas vu ce qui tentait de m’attraper, et que je ne vois pas ce qui te pourchasse… nous n’avons rien à craindre n’est-ce pas ? Si ce n’est notre imagination… » Rampant vers le bassin, je me mis à portée respectable de mes supposées visions. Tendant fébrilement la main, de peur d’être aspiré. Je sentis les ongles me griffer, ces doigts me toucher. Leur peau semblait rugueuse, comme les mains des hommes qui m’avaient autre fois toucher, ainsi que ma sœur. Mon front se posa sur mon avant-bras, les doigts sinisant maintenant dans mes cheveux, essayant tant bien que mal de m’attirer vers les abysses. Ma main se serra, tout autant que ma mâchoire. Je n’avais pas pu sauver ma sœur, peut être aussi ne l’avais-je pas assez voulu… cette jalousie envers elle, ses écailles aimées de tous, je n’avais sans doute pas fait assez pour la sortir de ce bateau. Je détestais les bipèdes, mais la raison était autre que la contrebande dont ils faisaient preuve envers les écailles de sirènes et ses vertus.  Non, je les haïssais parce qu’ils m’avaient mis en position d’impuissance, parce que c’était ma sœur qu’ils avaient écaillée comme un vulgaire poisson, avant de la transpercer d’une flèche de harpon.

Le temps sembla s’écouler de manière longue et déroutante, je ne savais pas combien de minutes s’étaient consumées avant que je ne relève le regard vers Vadim. Soufflant en fermant les yeux un bref instant, je roulais sur le côté avant de tomber à l’eau. Je me sentis harponner de toute part, et mon visage se crispa de douleur. Une lame froide passa sur ma queue, et je sentis chaque écaille sauter une à une avant de partir au grès d’un courant imaginaire. Le problème étant que je n’avais pas ces écailles tant désirées, que je ne connaissais en rien cette douleur qui crispait mes muscles, que de toute évidence, tout ceci n’était que le fruit de notre imagination. Ma queue n’était en rien abîmée, aucune flèche ne me perçait la peau. Je tentais de faire taire mes peurs, me concentrant sur mes ondes qui se cognaient tout autour de moi. Elles n’indiquaient aucune activité dans l’eau, elles allaient se cogner contre le rebord sans que rien ne les brise. Alors que j’allais rouvrir les yeux, toujours en proie à mes hallucinations sensorielles, je perçu une ombre se déplacer. Mes ondes se cassèrent pour continuer leur chemin, indiquant une présence non loin, tapis sur l’un des murs de pierre. Elle se mit à bouger, rampant avant de se maintenir sous moi. Le bassin était assez profond pour que j’aie le temps d’esquiver ce qui ressemblait en tout point à une prémisse d’attaque.  L’eau se fit plus calme à la surface, et cela faisait quelque temps déjà que j’avais disparu de la vue de Vadim. Le regard de cette chose me fixait, et d’un grand coup de queue il se projeta, claquant des mâchoires. Les yeux toujours fermés, je pus esquiver grâce à mes ondes, et j’entrepris de me transformer en requin.

Ma queue brassait l’eau, sortant mon aileron du bassin, jugeant l’agressivité de mon adversaire. Il n’attaquait plus, toujours tapi au fond. Sans doute pensait-il que je ne le voyais pas, et c’était en quelque sorte le cas, mais mes vagues incessantes d’ondes le percutait de plein fouet, et se fut sans attendre que je plongeai, heurtant de ma nageoire pectorale le flanc de mon ennemie. Ses griffes, ou ce que je supposais être, s’enfoncèrent dans mon armure, ne faisant que m’écorcher. Je me retournai, prête à broyer ses os de mes dents. J’attrapai quelque chose que ma mâchoire serra avant de le lâcher, enivré par le sang. Mon état fit que mes pulsions étaient à leurs combles, totalement désorienté par l’envie oppressante de planter mes crocs dans de la chair pour en ressentir du plaisir. Une tache rouge remonta vers la surface, tandis que le remous de l’eau indiquait que l’affront continuait. Plusieurs attaques furent sans succès, d’un côté comme de l’autre, tandis que certaines touchèrent leur cible. Les minutes s’écoulèrent, et alors que mes sens étaient aux abois, mes crocs s’enfoncèrent dans la chair tant convoitée. Ma mâchoire resta fermée, tandis que l’acharnement de cette pauvre bête se faisait sentir, précipitant mon état d’ivresse. Ma tête partie de droite à gauche, et les os craquèrent. Le ventre s’enfonça, les cotes se brisèrent, ne laissant qu’un monstre sans vie, sans forme, couler au fond du bassin.  

Ma respiration s’était accélérée, l’adrénaline augmentant dans mes veines.  Je sentais que mon flan avait pris, mon propre sang augmentant mon état d’euphorie. C’était un côté requin qui jamais ne s’était tu… s’enivrer à l’odeur du sang, à sa vue, et à son gout métallique. Je repris ma forme initiale, sortant ma tête de l’eau, mon regard pétillant s’attardant sur le Réprouvé. Je m'extirpai des abysses, le bassin derrière moi emplit d’un rouge sombre qui se mélangeait à l’obscur. Vadim pouvait aisément voir que mon regard avait changé du tout au tout, qu’il n’était plus empli de haine, mais d’un désir indéchiffrable, au-delà même de l’envie de chair. Mes mains vinrent chercher ce met tant voulu, me hissant à lui. Dans un geste qui se montrait contrôlé, je tirai sur le Réprouver pour le retourner, dévoilant les plaies de tantôt. Mes paumes caressèrent la peau ensanglantée, ne pensant même plus à la propre volonté de l’homme. Mon visage s’approcha de son torse, envahi par des pulsions qui ne cessaient de se répercuter dans tout mon corps. Mes traits se crispèrent, consciente de mes actes, mais ne pouvant les réprimer dans l’immédiat. Cette sensation de satisfaction, de bien être, avait depuis trop longtemps été tue… et ce fut sans réserve que mes lèvres se posèrent sur la peau maculée de sang. L’une de mes mains enfonça ses ongles dans la chair du Réprouvé, tandis que l’autre se brisait les phalanges sur la pierre. Remontant dans son cou, je mordillais chaque parcelle de peau, prête à y enfoncer mes dents. Je m’arrêtai alors au-dessus de son pectoral gauche, avant de mordre la chair du réprouvé. Mon propre sang coulait en gouttelettes sur la cuisse de l’homme, alors que je goutais moi-même au sien. Mon regard remonta vers son visage, ignorant totalement la douleur ou non de Vadim. Je lui offris un visage ensanglanté, et quelques paroles acerbes : « À charge de revanche… » Puis mes lippes se posèrent sur les siennes afin de happer sa lèvre inférieure, et d’en extraire à mon tour ce liquide rouge.

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Mer 03 Fév 2016, 02:23



Passez la souris pour déchiffrer la langue.

Tout c’était enchaîné à une vitesse folle, rompant la monotonie de la clepsydre du temps. Malgré les hallucinations déroutantes, le réprouvé poursuivit la chimère de son regard, l’observant prendre la route de l’effroyable mare en y plongeant tout son corps de cartilages. Elle parut se débattre, mais la vision de l’exilé était trouble, perturbée par ses délires chaotiques qui accablaient sa raison. Il vacilla légèrement, se détournant du carmin qui vint teinter l’opacité abyssale des flots. La créature émergea de l’abime, une lueur démente dans ses prunelles pâles, une bestialité empreinte d’une sauvagerie qu’il ne lui avait jusqu’alors pas connu. Retourné sur le dos par l’ondine, il fut spectateur de sa propre conquête, tandis que les crocs acérés du prédateur mordillaient ça et là des parcelles de sa peau tannée. Soudain, sous l’ivresse de ses appétences, le squale déchira sa chair de ses dents, laissant affluer sa vitalité pourpre à l’extérieur de son enveloppe charnelle. Leurs sens exacerbés participaient à cette ineffable mise en scène, la douleur était présente, lancinante sous ses plaies exposées, mais plus encore que la douleur, c’était son désir vibrant qui le mettait au supplice. Un désir de possession, malgré l’apparence si anxiogène de l’acrimonieuse. Le contact ténu de leurs peaux liées, persistait à provoquer son envie. Les lippes de la muse trouvèrent les siennes, sans douceur, cachant sous le geste, la vengeance de son affront du passé. Un incoercible sourire s’esquissa sur son visage, légèrement tordu de douleur. Il était coutumier de la souffrance, mais il devait avouer qu’il dégustait un peu. Nalvyna avait cependant lancé un jeu. Un jeu auquel il participerait volontiers.

De sa position, le damné ne discernait plus les illusions de l’eau. Ses phalanges folâtrèrent sur la peau rigide du squale, profitant de son toucher décuplé pour distraire l’ondine et affadir sa haine virulente. Toute résistance serait vaine et il prendrait l’ascendant sur ce prédateur affamé. Souriant doucement et, sans un mot, il bascula sur le côté, entraînant la chimère avec lui, pour la plaquer au sol. Ses paupières se scellèrent un infime instant. Tout son corps irradiait de douleur, entre sa blessure à l’entrée, celle de sa pittoresque sortie de l’eau et la marque possessive de Nalvyna sur son torse, il faisait peine à voir. Cependant, masquant sa souffrance, le proscrit fit papillonner ses doigts sur ce corps dénudé qui se trouvait à présent à sa merci. Humectant ses lèvres, en y ôtant les reliquats de son propre sang, le réprouvé affirma sa prise sur les hanches de la sirène, prenant soin d’appuyer chacun de ses gestes pour distiller à Nalvyna toute l’étendue bienfaitrice de son toucher. Sa paume droite vint à la rencontre inopinée de la joue opalescente de sa victime et attira son visage près du sien. Dans une moue sarcastique, il pressa les côtes de l’ondine, l’approchant bien plus encore de lui. « Je suis mauvais joueur Nalvyna. Très mauvais joueur. Et, en plus, j’ai plutôt mal actuellement. Je n’accepte pas les revanches. Jamais.Je suis mauvais joueur Nalvyna. Très mauvais joueur. Et, en plus, j’ai plutôt mal actuellement. Je n’accepte pas les revanches. Jamais. » Ses lippes s’écrasèrent sur celles, ensanglantées, de la chimère. Il y avait plus de douceur que la fois précédente, malgré l’irascible goût ferreux du sang que leurs deux faciès transportaient. Il mit bien plus de temps que la première fois à rompre le baiser, s’amourachant des embruns capiteux que dégageait la muse. Il en oublia la morsure inéluctable qu’il aurait dû lui offrir, se contentant de détacher ses lippes très lentement. Ses sens avaient pris le dessus, sur ses appétences premières. Il n’avait su résister à l’attrait de ce cinabre charnu. Détournant le regard de ce céruléen pâle qui vrillait ses prunelles, il se détacha de ce corps fait de cartilages et roula sur le côté. Il en bavait. Tous ses efforts étaient désormais dirigés vers une seule chose : éviter de regarder vers la mare.

Depuis le temps qu’il était sorti des flots, son corps avait commencé à sécher et il lorgna vaguement ses apparats délaissés sur le bas côté. Ils attendraient un moment plus propice pour être de nouveau enfilés. Vadim observa longuement le squale et son galbe si antinomique aux portraits érigés par les légendes. Comment une telle opposition à des descriptions si élogieuses pouvait exister ? Conscient de son impolitesse, en la fixant si brutalement, le réprouvé détourna ses prunelles. En pleine réminiscence, certaines paroles lui revinrent à l’esprit. « Tu vas sûrement encore faire une crise, mais… Qui est Llaalsa ? Tu as prononcé son nom tout à l’heure. Tu étais complètement paniquée. Enfin, on l’était tous les deux.Tu vas sûrement encore faire une crise, mais… Qui est Llaalsa ? Tu as prononcé son nom tout à l’heure. Tu étais complètement paniquée. Enfin, on l’était tous les deux. » Comme pour se justifier, il ne put empêcher ses derniers mots. « Je suis curieux, ne l’oublie pas.Je suis curieux, ne l’oublie pas. » Etrangement, c’était le seul balbutiement effrayé de l’ondine, qu’il avait pu retenir. Ses paupières se scellèrent de nouveau, résistant à l’envie de scruter plus encore Nalvyna. Ses pensées divaguaient bien trop en la regardant. Tout était confus dans ses sens, dans cette manie qu’il avait de déballer toute la vérité. Il ne rouvrit plus les yeux. Se plongeant dans une semi-ataraxie apaisante, il était loin de ses visions alliciantes, loin des illusions éreintantes. « Si, une fois sèche, tu pouvais te rhabiller, je t’en serais reconnaissant. Entre nos sens totalement décuplés, qui me font frôler l’apoplexie à chaque fois que je te touche et cette obligation que nous avons à nous dire perpétuellement la vérité, je vais vraiment finir par devenir déplacé.Si, une fois sèche, tu pouvais te rhabiller, je t’en serais reconnaissant. Entre nos sens totalement décuplés, qui me font frôler l’apoplexie à chaque fois que je te touche et cette obligation que nous avons à nous dire perpétuellement la vérité, je vais vraiment finir par devenir déplacé. » Le sous-entendu était clair. S’il était encore en mesure de se contrôler lorsqu’elle était sous son apparence sélachimorphe, il en serait bien moins capable en découvrant de nouveau sa peau nue et ses longues jambes. Quelque chose s’était modifiée. Depuis la sortie de l’eau, il se sentait encore plus en proie à ses sens qu’auparavant. Il n’aimait pas ça. Le réprouvé avait déjà vécu une existence servile, inutile de tenter de nouveau l’expérience. « Tu as une cicatrice, au niveau des jambes. Enfin, j’ignore comment tu appelles cet endroit en étant sous cette forme. Tu connais l’origine des miennes. Travaillons sur un même pied d’égalité.Tu as une cicatrice, au niveau des jambes. Enfin, j’ignore comment tu appelles cet endroit en étant sous cette forme. Tu connais l’origine des miennes. Travaillons sur un même pied d’égalité. »

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Jeu 04 Fév 2016, 20:31


Ma respiration vacillait entre retenue et saccadement, piégé entre Vadim et la pierre froide du sol. Mon regard restait plongé dans la contemplation du plafond, immobile, endurant ces vagues de chaleur qui irradiait de mon ventre, avant de se retrouver jusqu’au haut de ma tête. Lorsque ses lippes vinrent se poser sur les miennes, mes convictions passées éclatèrent en mille morceaux. Mes yeux se fermèrent et mes mains voulurent s’accrocher à lui pour ne plus s’en défaire. Mes sens décuplés ne voulaient qu’une chose : assouvir mes désirs, ceux qui avaient été négligés, me libérer de l’emprise de cette haine trop présente. Je remerciai intérieurement l’armure naturelle de ma peau, qui calmait finalement mes sens des caresses de l’homme. Ses palabres furent entendus, mais aucune provocation ne fut donnée par la suite, attendant simplement qu’il se taise pour m’emparer de ses lèvres si gracieusement offertes. Je retins un instant Vadim qui déjà se détacha, mon corps tout entier le réclamant aussitôt. Les paumes de mes mains s’étalèrent sur la pierre grise, mes yeux se concentraient sur les formes irrégulières de la grotte, essayant de ne plus penser au contact précédant. Ma respiration trahissait mon état, et on pouvait aisément deviner une frustration grandissante. Un rire crispé sortis alors d’entre mes lèvres, des paroles emplies de colère, mais d’autres sentiments indéfinissables venaient si mêlé à leur tour : « Je te dégoute tant que ça ? » Mon regard ne s’était toujours pas posé sur lui, et pour le moment, je n’avais tout simplement pas envie de montrer ma fébrilité. Je n’étais pas prête à l’assumer.

Je sentais ce regard insistant de celui qui était dégouté de voir le mythe de la belle sirène, avec sa belle nageoire, s’effriter : « Tu ne connais rien des Ondine. Surtout si pour toi, cela s’arrête à sa beauté, à ses écailles et à son chant. » Irrité par la persistance de l’homme, je décidais de détourner la tête de lui, plongeant mon regard dans les marques bleues des murs. Lorsqu’il prononça le nom de Llaalsa, je me mis sur le ventre, fronçant des sourcils et plongeant mon regard dans le sien : « Je me fiche de ta curiosité, Vadim. » Son nom avait été dit comme si celui-ci m’avait écorché la bouche. Ma mâchoire était serrée, avant que je ne souffle en rabattant mes cheveux collés sur ma peau : « Elle est celle qui sans vous, serait encore en vie. » Vous, les bipèdes, guidés par le gout de la richesse, du bien matériel. Ma haine se brisa devant les secondes paroles de l’homme, empourprant mes joues, avant qu’une douce chaleur irradie une nouvelle fois mon bas ventre. Mes lèvres se serrèrent en une fine ligne, mon regard alla chercher une accroche quelque part dans le paysage clos. « Je ne pourrai pas me rhabiller tant que nous n’aurons pas traversé… » Fis-je simplement, sentant déjà que ma peau était de moins en moins humide.  D’un côté, cela était offensant… puisqu’il avouait presque ouvertement que mon apparence de requin brisait ses désirs. D’un autre côté, c’était un avantage, puisque si je restai ainsi, j’étais à peu près sûre que le Réprouvé de tenterai rien, même si je le lui demandais explicitement. Il s’arrêta sur ma longue cicatrice, et je soufflai une nouvelle fois, passant la main dans mes cheveux. Je me rapprochai du bord de l’eau, consciente maintenant que ces mains tendues  n’étaient que des illusions. « Harpon » fis-je simplement en me saisissant de mes vêtements : « Le même qui a harponné Llaasa. » Prenant mon haut, je le déchirai en deux pour me bander les yeux, évitant ainsi d’être confronté aux visions, ayant pour yeux mes ondes. Seules les hallucinations sensorielles allaient être présentes. Finalement, nos vêtements allaient être mouillés: « Rhabille-toi. » Fis-je dans un semblant d’ordre. « Nous allons traverser. » Quelques minutes plus tard, le temps de le laisser mettre ses affaires s’il le souhaita, je glissais dans l’eau. Mes mains vinrent attraper ses avant-bras, et je me rapprochai de lui : « Ce ne sont que des illusions. Je te guiderai. » Le tirant dans l’eau, j’attachai un morceau de tissus à nos deux poignets, consciente que lui avait besoin de ses bras pour nager. C’était une manière comme une autre de montrer que j’étais toujours là. De l’autre morceau de haut, je lui bandai également les yeux. Le plus dure serait de ne pas essayer de l’arracher pour libérer sa vue, les visions plus les sensations étant trop difficile à supporter réunis.    

Le bassin fut vite traversé, le monstre toujours au fond, la carcasse déchiquetée. Je sortis de l’eau en enlevant péniblement le tissu mouillé de mes yeux, avant de détacher nos poignets. Jetant au loin les habits imbibés de sang et d’eau sombrent, je rabattis mes cheveux en arrière, les pressant pour en extraire le liquide. Rampant à quelques mètres, je me laissai choir à terre. Levant mes doigts, les perles d’eau se mirent à voler pour pouvoir séché plus vite, recommençant de nombreuses fois l’opération. Quelques longues minutes plus tard, ma peau se mit à pétiller, et ma queue fut aspirée, dévoilant une nouvelle fois mes jambes. « Il y avait une sorte de chose dans l’eau… je l’ai tué, mais son sang est partout. » Finis-je par dire au Réprouvé, tandis que ma peau devenait plus fine et que mes branchies disparaissaient. L’euphorie du sang avait refait son apparition, mais dilué, son odeur était moindre, et j’arrivai à me contrôler. Mon regard en revanche, trahissait les désirs de tantôt, et ce fut avec grande provocation que je me levais, dévoilant mon corps de bipèdes, celui tant désiré par l’homme. « Je ne vais vraisemblablement pas pouvoir me rhabiller tout de suite, j’en suis désolée. » Mon dernier mot fut empli d’une incitation bien perceptible, et à l’instant, ma seule envie fut de dévorer le Réprouvé dans son intégralité, au-delà de la même de la morsure.

Les mains continuaient à sortir du bassin, raclant le sol de leurs ongles maintenant brisés. Aucun bruit ne se faisait entendre, si ce n’était ma respiration qui dévoilait mon empressement. En réalité, je n’avais jamais eu autant d’ardeur pour l’un de ces bipèdes, je n’en avais jamais éprouvé le désir. Souvent je les regardai de loin, mais cette envie de dévoration finissait par un bain de sang. Ici, c’était beaucoup plus subtil… une envie de destruction, d’engloutir Vadim, certes, mais je n’avais pas non plus envie de le faire disparaitre, de totalement l’anéantir. Non, cela allait au-delà de ce sinistre désir, une possession qui me faisait l’accepter, et le rejeter à la fois.  

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Jeu 04 Fév 2016, 22:28



Passez la souris pour déchiffrer la langue.

Entre douceur, sauvagerie et rage, les sentiments s’étiolaient sur le visage brut du squale, tantôt affable et se languissant de son étreinte, tantôt acrimonieuse sous ses diatribes virulentes. Si elle le dégoûtait ? Oh non. Bien qu’elle n’ait rien d’attirant sous cette forme sélachimorphe, elle n’en demeurait pas moins inénarrable d’attrait. Sa respiration haletante témoignait en sa défaveur, elle si fière et si haineuse de son existence, ne savait masquer les soubresauts de son corps désireux. Un sourire perfide égaya le faciès anguleux du réprouvé, qui ne se perdit pas en commentaires. Il l’écouta, sans broncher, intégrant chaque information qu’elle lui lançait de sa voix empreinte de mysticisme. La muse de cartilages, véhémente à l’énonciation de Llaalsa, l’invectiva d’un semi-ordre qu’il accepta avec une pointe d’aigreur. Etre commandé n’était pas dans sa nature. Il était dominant, depuis qu’il s’était détaché des incubes et de leurs dogmes manichéens. Pour autant, il prit la peine de se lever, désormais sec, et remit son bas, ainsi que ses bottes ; son haut s’étant égaré dans les lieux de leur arrivée, sous l’emportement de Nalvyna. Poignets liés et yeux bandés, il se laissa guider par l’ondine, s’immergeant dans l’eau avec appréhension. S’il ne voyait plus les ineffables phalanges abyssales, la douleur indicible de son dos revint, plus aigüe et violente qu’auparavant. L’eau étouffa cependant ses cris et le squale longiligne l’emporta jusqu’à la berge opposée. S’extirpant de l’eau avec peine, l’exilé roula sur le côté, gémissant légèrement sous le martyr que lui avait imposé cette traversée infernale. Plus jamais il ne voulait y mettre les pieds.

« Si à l’avenir, on pouvait éviter d’y retourner, j’en serais ravi.Si à l’avenir, on pouvait éviter d’y retourner, j’en serais ravi. » D’un geste, il ôta le bandeau de tissu qui masquait le céruléen de son regard et le jeta plus loin. Nalvyna avait lancé ses affaires sur des roches éloignées et entreprenait quelques manipulations magiques qu’il observa avec une certaine curiosité. L’évocation de la créature des profondeurs le ramena à la réalité, alors qu’il s’était laissé hypnotiser par les perles aquatiques qui s’envolaient de sa peau rigide. « Je vois… En fait, ce tavernier voulait notre mort je crois. On n’a pas idée d’infliger des épreuves pareilles à des personnes communes. C’est stupide.Je vois… En fait, ce tavernier voulait notre mort je crois. On n’a pas idée d’infliger des épreuves pareilles à des personnes communes. C’est stupide. » Finalement, la nageoire du prédateur disparut, laissant place à de longues jambes de porcelaine, où s’étendait ladite cicatrice de harpon. Déglutissant discrètement, Vadim détourna légèrement les yeux. Ses appétences étaient revenues le hanter, l’assaillant de part en part à la vue alliciante de ce corps dénudé et humanoïde. « Je suis désolé, pour Llaalsa, mais ne me mets pas dans le même panier que les autres ‘bipèdes’. Je n’ai rien à voir avec eux. Ils m’en ont fait baver à moi aussi. A tout mon peuple d’ailleurs.Je suis désolé, pour Llaalsa, mais ne me mets pas dans le même panier que les autres ‘bipèdes’. Je n’ai rien à voir avec eux. Ils m’en ont fait baver à moi aussi. A tout mon peuple d’ailleurs. » La dernière phrase de la muse le troubla plus encore, attisant les plus bas de ses instincts. Ses prunelles s’élevèrent vers ce corps nu qui le défiait une fois de trop. Mâchoire serrée et pupilles dilatées, Vadim se leva, faisant fis des mains, qu’il savait illusions. Tous ses sens, tous ses désirs, ses envies et son être étaient tournés vers la chimère qui lui faisait face, exposant sa nudité sous ses iris alléchés. Les minutes s’étaient étirées, et il avait retiré par avance ses habits pour sécher plus rapidement. Si le moindre contact de l’eau engendrait la mutation de Nalvyna, elle n’y serait pas exposée dans le cas où il viendrait à la coller. Un incoercible sentiment de possession naissait en lui, allongeant ses tentacules dans son être, étendant son désir de conquête. Elle le défiait. Elle et sa peau nue, elle et son sourire sardonique, elle et ses courbes alliciantes, elle et ses prunelles pâles... Ce miroir d’envies, il le convoitait. Le réprouvé avança de quelques pas vers l’ondine, ses iris cinabres vrillés dans ceux de la créature malavisée. « Tu me provoques Nalvyna. Beaucoup trop pour que ma raison demeure intacte.Tu me provoques Nalvyna. Beaucoup trop pour que ma raison demeure intacte. » Quelques nouveaux pas furent faits et le damné se trouva juste devant de la prédatrice.

Il était plus grand qu’elle, il la dominait de sa taille et il en ferait de même pour tout autre chose. Brutalement, sans prévenir, sans lui laisser le loisir de se rebeller ou de geindre, le réprouvé plaqua la défiante contre le mur, entourant ce visage sauvage de ses paumes, qui goûtaient chaque aspérité de la paroi. Prise au piège, la créature ne pouvait lui échapper. Un sourire s’esquissa lentement. Ses phalanges descendirent sur l’un des bras de la sirène et le pressèrent durement. « Rien à foutre que tu râles, que tu te plaignes, que tu m’insultes, que tu veuilles me bouffer ou je ne sais quoi encore. Rien à foutre. Je te veux. Ici et maintenant.Rien à foutre que tu râles, que tu te plaignes, que tu m’insultes, que tu veuilles me bouffer ou je ne sais quoi encore. Rien à foutre. Je te veux. Ici et maintenant. » Ses lèvres s’écrasèrent violemment sur celles de l’ondine, tandis que ses doigts vinrent folâtrer sur le galbe de ses hanches. D’une main, il obligea le visage de Nalvyna à se sceller au sien, de l’autre, il empoigna sa cuisse pour la ramener vers le haut. Ses lippes se déplacèrent, infiltrant chaque pore de cette peau opalescente, humectant chaque partie qu’il lui était donné de conquérir. Ses crocs se plantèrent, mordillant, à l’instar de Nalvyna auparavant, des monceaux de chairs. Les exhalations capiteuses qu’elle distillait en lui, le rendaient fou. Fou d’elle et de sa fragrance. Fou de cette peau, de cette créature insolente et provocatrice. Finalement il revint à elle et à ses lippes cinabres qui s’étaient étanchées de sa blessure quelques temps plus tôt. Les sens exacerbés l’étreignaient, l’obligeant à refréner sa brutalité. Il peinait à conserver une once de douceur, alors qu’il maintenait sa pression sur tout ce corps, qui était sien. Il agrippa la lèvre inférieure de Nalvyna et finit par s’abandonner à ses lippes, sans concession. Un baiser plus intense, plus véritable, empli d’une appétence maladive, d’une envie fugace et incoercible. La prédatrice était sienne, jusqu’à ce qu’elle s’échappe.


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Ven 05 Fév 2016, 21:56


Mon regard se voulait déterminer, après tout, j’avais été la première à le provoquer. Cependant, si mon corps le réclamait à en trembler à son approche, ma tête refusait catégoriquement que ses mains se posent sur moi. Emportée dans un ouragan d’émotions, je restais immobile. Mon souffle s’était coupé, retenant ma respiration en serrant des mâchoires. La précédente odeur de sang, les plaies de l’homme, avaient tout bonnement raison de moi, et je sentis mon ventre pétiller à son violent contact. La roche écorcha mon dos, sa bestialité faisant germer une esquisse de satisfaction sur mon visage. Le Réprouvé n’était pas de ceux qui attendaient que leur désir vienne à eux, non, Vadim prenait ce qu’il voulait, quand il voulait, et le message était très limpide. Son empressement marqua l’arrêt de toutes pensées futiles, ne me concentrant que sur ses lèvres sur les miennes, avides et insistantes. À cette main qui s’était saisie de ma jambe, me faisant encore davantage épouser la roche qui s’enfonçait un peu plus dans ma chair. Ses phalanges appuyaient fermement sur mes joues, me contraignant à rester dans cette position, à continuer à happer ses lippes affamées. Mes ondes tapaient contre Vadim, dessinant son corps dans les moindres détails, et j’avais beau fermer les yeux, je le voyais toujours saisir ce qu’il convoitait tant à cet instant. Ma main libre s’était posée sur son torse, d’où le sang perlait encore, enfonçant mes ongles dans la chair du Réprouvé. Une violente chaleur incendiait mon ventre, puis aux creux des reins, montant par l’échine pour venir se décharger jusqu’en haut de ma tête. J’avais l’impression que tout s’était envolé, alors qu’en réalité, tout ne faisait que resurgir. Le plaisir, le bien-être que je ressentais, crispait mes membres à ne plus vouloir bouger, jusqu’à ce que les décharges qui irradiaient de mon bas ventre ne deviennent trop virulentes et excessivement oppressantes. Mes dents mordirent farouchement les lippes du Réprouvé, avant que de ma main libre je ne me débarrasse de son emprise sur mon visage d’un geste brusque. Mes deux mains se joignirent dans sa nuque, mon front se collant contre le sien, balayant son faciès de mon souffle. Un sourire se dessina, suivit d’une respiration saccadée. Je le repoussai sans ménagement, essuyant mes lèvres du revers de la main, provocante. Haletante, encore troublé de ce contact, je fronçais des sourcils : « Ici et maintenant ? » répétais-je dans un semblant de moquerie, les jambes presque chancelantes. « Je te coulerai volontiers, bipède, pour cette insolence dont tu fais preuve… » Des mots vains, mais néanmoins emplis de sous entendus. Finalement, je l’emmenai avec moi, j’engloutissais Vadim jusqu’à son dernier souffle.

Les lèvres entrouvertes, mon regard transperçait l’homme de part en part. Pourtant, on pouvait également y voir une flamme y danser, faisant pétiller mes prunelles de mille feux. Un désir encore inassouvi, se réveillant doucement pour faire chanceler mon corps à chaque décharge brulante. Une provocation avait été lancée, mon état était trahi par ces secousses sortant de ma poitrine qui montait et descendait, dans un souffle brisé. Nul doute que si l’homme avançait, je ne ferai que me battre vainement contre moi-même. Surement savait-il l’emprise qu’il avait dorénavant sur ce corps ardent, qui n’attendait qu’à se fondre en lui. La frustration entretenue depuis trop longtemps ressurgissait comme un torrent, emportant avec lui toutes mes convictions. Ma tête bougea de droite à gauche comme pour me remettre les idées en place, passant ensuite ma main dans mes cheveux, dans un geste fébrile et maladroit. Mes muscles étaient à la fois tendus et excessivement tremblants, à se demander comment je tenais encore debout. La vérité résidait dans le fait que le désir d’un homme - qu’il soit ici dû à la magie n’avait que peu d’importance – n’a jamais réellement été réciproque. Ici, je le voulais au plus profond de mon être, ne faire qu’un, n’exister qu’en l’union de nos deux corps. C’était beaucoup trop puissant pour être balayé d’un revers de la main, trop nouveau pour avoir la prétention de penser pouvoir contrôler toutes ces sensations. Immobile, je maintenais le regard supposé froid, contrastant avec ma peau fiévreuse.

Un silence semblait s’installer, dans un combat où l’homme pouvait aisément m’avoir tout entière, mais pas sans, au préalable, s’être confronté à mes dernières défenses…  protections qui n’allait pas être affectueuse envers lui. Déjà mes ongles s’enfonçaient dans la paume de ma main, emplie d’une haine qui grandissait en son encontre. Il m’avait désarmé avec une facilité déconcertante. Cependant, indépendamment de ma raison qui me criait de fuir, et quel qu’en soit le prix, je voulais que Vadim vienne me chercher, qu’il brise mes dernières barrières pour s’emparer de moi.

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Ven 05 Fév 2016, 23:38


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Dim 07 Fév 2016, 19:53


Les palabres de Vadim se brisaient en échos sur les parois rocheuses, sans aller toucher ne serait-ce qu’un peu mes tympans. Elles étaient loin, intouchables et immatériels, rendues inaudibles par mon sang bouillant qui tapait dans mes oreilles. Il n’y avait pas encore de lâcher-prise, mes muscles toujours tendu, prêt à bondir sur celui qui touchait ma peau sans retenue. Mes prunelles animées d‘un désir incandescent, descendaient et remontaient sur l’homme, tentant tant bien que mal de résister aux sensations que son touché procurait. Immobile, enserré dans une appétence persécutrice, mon corps réagissait sans que je ne lui en donne l’ordre. Le peu de raison qu’il me restait me fit me plaquer d’avantage contre la roche, et attraper le poignet de cette main qui maintenait mon visage prisonnier. Mes ongles s’enfoncèrent, et je serrais des lèvres en plissant le visage, avant de les relâcher et d’accepter l’acharnement de Vadim. Je me retenais, pour la bonne raison qu’il était plus simple pour moi de dire que le Réprouvé m’avait abusé, plutôt que d’admettre que j’avais provoqué un bipède pour qu’il le fasse, et quand plus, j’y avais succombé.

Retenant ma respiration lorsque ses mots m’atteignirent enfin, ma mâchoire se serra devant l’insolence de l’homme, mais fit également naître une nouvelle fois cette chaleur au sein de mon bas ventre. Son souffle vint réveiller un frisson qui commença dans mon cou pour aller se perdre le long de ma jambe. Lorsque ses caresses se firent plus insistantes, plus osée, ma main qui s’était enfoncée dans le poignet de Vadim, finit par glisser lentement, mes muscles se détendant subitement. Un souffle sortit d’entre mes lèvres, les yeux se fermèrent lorsque mes mains vinrent ramener davantage le Réprouver à moi, et avec lui tout ce qui m’empêchait de ne pas assouvir ce corps en demande. Le combat de la chair et de l’esprit était fini, le lâcher-prise irradiant un sentiment de pure satisfaction. J’avais été faible de croire que je pouvais y résister, surtout lorsque mes sens étaient en alerte. Le paradoxe dont je pouvais faire preuve m’avait perdu. Je l’avais provoqué pour lui appartenir quelque instant, mais d’un autre côté, je résistais à cette envie d’être soumise à un bipède. Ce qui m’avait finalement conduit à jouer avec le feu, et à me brûler.

Ma respiration fut libérée de l’étreinte de ma propre retenue. Ma poitrine se remettant à frénétiquement se lever à chaque vague de plaisir. La provocation de l’homme vint alors contrarier mon bien-être, et mes yeux se rouvrirent, emplis d’un blâme silencieux. Mon irritation fut néanmoins rapidement remplacée par l’amusement, lorsque je le vis déchirer la dernière barrière qui nous séparait l’un de l’autre. Ses doigts glissèrent sur ma cuisse touchant encore terre, et instinctivement, mes deux mains se joignirent derrière sa nuque. La roche s’enfonça davantage dans mon dos, me faisant plisser le front tandis que mes lippes répondaient avidement à l’homme. Son souffle vint caressa alors mon épiderme, ses dents mordillant ci et là les parcelles de peau offerte. Ce fut fiévreuse que mes doigts se contractèrent sur les épaules de l’homme, jouant de mon bassin pour me confondre plus encore à lui.

Le temps s’écoula sans que je ne puisse dire combien, et ce fut à contrecœur que je posai mes pieds sur la pierre grise. Retournée sans que mon avis ait été demandé, je me laissais faire, abandonnée à son bon vouloir. Ma respiration ne s’était pas calmée, s’accélérant même à la simple constatation de la domination écrasante du Réprouvé. Ma tête fut tirée en arrière, mon visage plissant sous le plaisir à la vue de Vadim qui menait la danse. Je laissais mes paumes de mains sur la roche, cambrant un peu plus mon dos. Les paroles du Réprouvé vinrent réveiller une irritation couplée d’une vague de chaleur plus grande encore. Un souffle d’exaspération vint siniser dans mes halètements : « Par Aylidis… Mais ferme là donc ! » Je ne voulais que lui, que ce corps qui battait contre le mien, ses mots ne faisant que briser cette concentration que je m’évertuais d’avoir envers mes propres sensations. Mes hanches vinrent accélérer le rythme, maintenant agacé. Il avait toute mon attention, il était maître de mes désirs et du plaisir qui m’animait. Si le Réprouvé avait besoin de me rappeler que j’étais vraisemblablement sa chose pour me soumettre davantage, il n’avait fait qu’accroitre la colère qui viendrait après cet élan de passion.    
 

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Dim 07 Fév 2016, 22:51


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Mer 24 Fév 2016, 16:23


Ma peau épousait la pierre froide du lieu, les yeux rivés sur la paroi abrupte où nos corps s’étaient unis pour la première fois. Le simple souvenir fit surgir diverses sensations que je fis taire en me levant, ne jetant aucun regard au Réprouvé : « Tu es sur mes vêtements. » Des mots froids, accompagnés d’un désir de distance. Mes doigts tiraient sur le tissu, vide de toutes émotions, retenant ma respiration comme pour ne pas exploser. Mes sourcils se froncèrent, et mes genoux touchèrent terre pour saisir d’une main le bassin du réprouvé et le pousser en vain. « Tu es sur mes vêtements… » Répétais-je en pesant mes mots, enlevant vivement ma main, toujours sous l’emprise de mes sens. Il ne suffit que d’une minute pour que tout surgisse au rythme de toutes les fautes commises jusqu’alors : « Dégage de mes vêtements, p*tain ! » Ma respiration s’était accélérée, ma mâchoire séré à m’en briser l’émail, tandis que mes phalanges froissaient le tissu. « Pourquoi faut-il toujours… pourquoi… p*tain d’endroit à la con ! » Je n’avais pas résisté, je m’étais laissé aller, avait même tenté l’homme, étaient allées contre mes propres convictions. J’y avais été poussé, certes, les lieux m’avaient aidé à me libérer en quelque sorte, mais le retour à la réalité était beaucoup trop dur. Les vêtements glissèrent jusqu’à moi, et je me relevai tremblante de rage. La culpabilité, la haine, le mépris, tout ce mélangeait pour ne devenir qu’un ouragan de sentiments dérangeants, me rongeant de l’intérieur. Tout se brisait, accentué par la magie des environs. J’avais l’impression d’avoir trahi, trompée, parce que mes pulsions avaient été bien trop fortes. Cela me rappelait ma faiblesse, mon incapacité à me préserver de moi-même. Comment aurais-je pu sauver qui que ce soit en étant incapable de me prémunir toute seule ?  Mon bas fut enfilé, dos à l’homme, dans des mouvements frénétiques et qui pourtant se voulaient maitrisés. Les bipèdes avaient détruit ma famille, avaient détruit mes relations, avaient mis fin à une vie qui me convenait parfaitement, pour me confronter aux eaux froides et sombres, à une vie de fuite, et de solitude, à maudire le monde. Le problème allait pourtant plus loin que le simple passage à l’acte avec mon ennemie, il allait au-delà, parce que mes certitudes s’étaient brisées à l’instant même où il avait posé ses mains sur moi. Il semblait me mépriser tout autant, sous ses grands airs, sous ses palabres acerbes de tantôt, et pourtant la solitude qui bercé son regard, le dédain qu’il dégageait, avait pour conséquence de m’attirer irrémédiablement à lui. Mes yeux se fermèrent, mes poings se serrèrent, la vérité faisait plus mal que je ne l’aurai cru : les sens à son paroxysme n’y étaient pour rien, ils n’avaient été que l’intermédiaire pour arriver à mes fins, brisant mes défenses, pour vraisemblablement satisfaire des désirs qui ne disparaitraient pas en même temps que le sortilège. L’attirance était donc vraie, et portant, je le repoussais aussi fort que possible.

Rouvrant les yeux, je me hâtais de mettre mon haut, toujours sans un regard envers le Réprouvé : « Continuons, nous avons assez perdu de temps comme ça. » Derrière moi, les mains raclèrent toujours les dalles grises, l’illusion étant toujours en place, rappelant cette peur qui m’étreignait depuis bien longtemps. Une grande porte s’étendait devant nous, sertie de dessins et de pierres bleues. Je mis ma main dans une des empreintes, et attendis que Vadim fasse de même. Mon sang tambourinait dans mes tempes, sentant la présence de l’homme comme une menace, et pourtant ne voulant pas me détacher de ce sentiment désagréable. « Je ne veux plus en entendre parler. » Lançais-je sans explications, comme si c’était finalement tout à fait logique. De toute évidence, où se situait le danger ? Nous ne risquions pas de nous revoir, et le Réprouvé n’avait aucun moyen de savoir que la magie dont nous étions victimes n’y était pas entièrement responsable. Par-dessus tout, pourquoi en parler ? À quoi servirait-il de lui dire que j’avais aimé cet instant, en prise à tous ses caprices ? Je m’empourprai un bref instant à cette idée, détournant le visage, et retenant ma respiration pour faire taire toute émotion. « Sortons de cette maudite caverne. » Fis-je en serrant des dents. Le mieux était d’oublier tout ça au plus vite, je voulais simplement retourner à l’océan, à n’importe quel endroit en réalité, pourvu qu’il soit loin de lui.


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