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 ♛ Les Voleurs | ft. Raeden Liddell

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Mer 25 Nov 2015, 22:18

Ils avaient repris leur route dans le dédale du labyrinthe souterrain. Rapidement, la pièce derrière eux disparut à leur vue. Il y avait un risque qu'ils aient du mal par la suite à retrouver cette salle et les trois voleurs qu'ils y avaient laissé, mais ils ne pouvaient pas réellement faire autrement. Bien sur, ils auraient pu se séparer, l'un ramenant les aigrefins à la surface pendant que l'autre continuait l'exploration, mais ça aurait été trop dangereux. Tant pis. Une nouvelle fois, ils aviseraient quand tout ceci serait terminé. De plus, même s'ils ne retrouvaient pas le chemin exact, Raeden ne comptait pas laisser les malfrats périr ici. Il pouvait être des fois violents et sans pitié, ce n'était pas pour autant qu'il était sadique envers ses ennemis. Faire mourir de faim quelqu'un, même pour le punir d'avoir fait quelque chose de répréhensible, ce n'était pas dans sa nature. De toute façon, d'ici là, il ne devait pas s'en inquiéter, la situation requérant son entière attention. Il n'y avait pas de danger dans l'immédiat, mais on ne savait jamais. Après tout, les resquilleurs fréquentaient les lieux depuis pas mal de temps et avaient peut être eu l'idée et l'occasion de poser des pièges, ou tout du moins des mécanismes servant d'alarme. Cela n'avait pas été le cas jusqu'à maintenant, mais mieux valait rester prudent.

Vadim avait emboîté le pas sur celui du Bélua, ayant récupéré une torche au passage. Il semblait vouloir discourir sur la magie, alors qu'il y a peu, il avait avoué ne pas trouver de l'utilité à posséder des pouvoirs. En même temps, quand on avait été touché par le Vaakuum pendant son jeun âge, il était compréhensible qu'on en vienne à se reposer sur d'autres capacités. Après tout, les humains étaient bien totalement dépourvu de magie. Ils avaient même la capacité, à plus ou moins fort degré, d'annihiler celles des autres et des objets, en leur présence. Cela pouvait s'avérer dangereux pour les êtres qui ne vivaient uniquement grâce à la magie, comme par exemple, les Ombres et peut être les Génies, mais ça, Raeden n'en était pas totalement certain.


La magie, en soit, est neutre. C'est ce qu nous en faisons, la façon dont nous la modelons, qui fait qu'elle est cataloguée « maléfique » ou « bénéfique ». Et même avec cela, d'un côté ou de l'autre, certains sorts peuvent s'avérer utiles … tout dépend des intentions pour lesquels en fait usage leur possesseur.

L'Enfant de Phoebe parlait en connaissance de cause. Le jour où il s'était donné la mort, et donc, où il était devenu Ombre, il avait perdu ses pouvoirs d'Ange et en avait acquit de nouveaux, dont notamment celui que l'on appelait communément la magie noire. Il était mal à l'aise avec. Il sentait, les rares fois où il en venait à en faire usage, que s'il forçait trop dessus, il finirait par perdre la partie et par entièrement se faire contrôler par elle. C'était une chose à laquelle il se refusait de toutes ses forces et de sa volonté de fer. Mais il comprenait aisément que des gens puissent y succomber. Quoiqu'il en soit, même la magie « vile » pouvait avoir ses bons côtés … encore fallait-il savoir lui résister. De biens sombres pensées qui n'avaient pas leur place ici et que les palabres du Réprouvé permirent de chasser rapidement.

Ils doivent avoir un moyen de se repérer. Un marquage quelconque sur les pierres. Je ne vois que cela pour expliquer qu'ils ne soient pas déjà tous perdus et morts depuis longtemps entre leur mur. Quant au butin, il est vrai qu'ils auraient pu le stocker à l'extérieur du labyrinthe. Mais il y a des risques, aussi bien pendant le transport, qu'après. Il arrive que la garde fasse des inspections surprises dans certaines maisons qu'elle suspecte. En laissant leur trésor ici, ils sont quasiment certain d'être en paix. Ce n'est en effet pas tous les jours que des quidams dans notre genre viennent fouler ses pierres.

Le silence retomba ensuite entre eux tandis qu'ils continuaient de progresser. Peu à peu, ils arrivèrent dans une zone où la poussière au sol semblait avoir été balayé par des passages récurrents d'être bien plus gros que de simples rats. Pourtant, aucun son « humain » ne parvenaient à l'ouïe sur-développée de Raeden. Peut être qu'une partie des malandrins étaient en train de commettre d'autres forfaits. Après tout, il aurait été risqué pour la troupe de voleur que chaque membre pénètre en même temps dans les maisons qu'ils dévalisaient. Si cela se trouvait, ils avaient instauré des tours de dévalisage des diverses maisons. Dans ce cas là, ce n'était certainement pas le vieux qu'il avait assommé qui avait tout organisé. D'un bref mouvement de son épée vers le sol, il attira l'attention du Blond sur la disparition de la poussière.

Ils empruntent apparemment régulièrement ce passage. Mais ils ne semblent pas être dans le coin pour le moment. Peut être sont-ils en pleine action quelques parts … et dans ce cas là, on aurait une chance de les coincer au moment où ils reviennent, presque sur le fait, qu'en dis-tu ?

Il préférait lui parler de l'instant présent et de ce qu'ils devaient faire, avant de répondre à ses questions. Après tout, le premier cas concernait quand même de près leur santé, d'une certaine façon. Après cela, il prit plusieurs secondes pour réfléchir aux paroles de son compagnon du moment. L'homme-ours ne s'était jamais rendu compte qu'il dégageait quelque chose de particulier et de si … « puissant » à chaque fois qu'il parlait de sa fille. Mais d'un autre côté, cela ne l'étonnait pas outre mesure. Après tout, ses enfants ainsi que sa femme avaient toujours été des joyaux à ses yeux et ce sentiment s'était renforcé et exacerbé envers Alice depuis les événements tragiques qu'avait connu leur famille.

Je vois Alice aussi souvent que je le peux. Et je sais qu'elle est en sécurité quand je ne suis pas là. Mon ami Chess, le félin que je considère comme mon frère dont je t'ai parlé un peu plus tôt, veuille sur elle comme sur sa propre vie, et ce n'est pas peu dire.

Un instant le silence se fit tandis qu'ils continuaient d'avancer, les traces de passage se faisant de plus en plus évidentes

Les mots que tu as employé sont parfaitement juste. L'ultime merveille de mon monde. Le dernier joyau de mon existence. Elle est tout ce qu'il me reste et je détruirais jusqu'aux cendres quiconque s'en prendra à elle.

Les derniers mots s'étaient fait aussi dur et tranchant qu'un diamant, ses yeux renvoyant cette conviction dans le regard de l'Immortel pendant qu'il faisait face à celui du Réprouvé. Il n'y avait évidemment rien contre ce dernier. C'était juste une constatation, une promesse qu'il faisait au monde entier, même si les gens ne l'entendaient pas forcément.

N'ait pas honte de ta curiosité et de cette envie que tu ressens d'être aimé et de connaître à ton tour ce sentiment. Ce ne sera peut être pas tes parents qui te l'apporteront, mais je suis certain qu'un jour, tu trouveras quelqu'un qui pourra te faire ressentir cela.

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Mar 01 Déc 2015, 01:24



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

La poussière s’était délaitée tout autour d’eux, s’éparpillant sous des empreintes délaissées par des hères mal avisés. L’évidence sautait aux yeux et la lame qui griffa le sol confirma que chacun des compagnons arrivait aux mêmes conclusions. « C’est notre meilleure chance de les coincer. Attendre ici est préférable à s’égarer plus amplement dans le labyrinthe. Nous risquerions de les manquer. » La poussière avait totalement disparu à présent, épargnant une généreuse portion du sol. Vadim laissa tomber la torche à terre et s’assit près de la source incandescente, prenant soin de sortir son arme en cas d’attaque surprise. « Asseyez-vous, nous pourrions attendre des heures. Votre ouïe nous avertira très certainement de leur retour. Ils ne pourront pas nous avoir en traitre. » De toute manière, hormis l’alcôve où se trouvait les comparses, le couloir était bien trop exigüe pour ne pas trahir le moindre mouvement suspect. Le proscrit exhuma une cigarette des tréfonds de sa poche et l’enflamma à la flamme de leur feu. Les méandres opaques de sa fumée se déversèrent dans le dédale. Le réprouvé prit soin d’épargner Raeden de celle-ci.

« Vous parlez d’elle avec tant de ferveur. » Il vrilla ses prunelles céruléennes dans celles du bélua, nitides d’éclat. Les lippes du damné s’étirèrent. Il n’y avait aucun mensonge, aucun doute. L’hère irait jusqu’à brûler toutes les terres pour le bien de sa fille. « Vous iriez jusqu’au bout du monde pour elle. Ca ne fait aucun doute. » Happant son mégot, il inspira profondément. « Raeden, une constatation vient à moi. Elle m’apparait en voyant cette ferveur si véhémente dans vos yeux, dans vos mots. Vous êtes prêt à tout pour votre fille. Tous les sacrifices. » Il instaura une pause de circonstance, tandis que ses traits se brouillaient, exempt de toutes traces de joie. « Vous iriez donc jusqu’à renier votre sens de la justice pour elle. Car si quelqu’un lui faisait du mal, je me doute que vous ne vous encombreriez pas de toutes les fioritures administratives que le monde demande. » Les prunelles de Vadim se perdirent dans la contemplation des pierres du dédale. Salies par les siècles et le manque d’entretien. « Comprenez-vous à présent ma vision de la justice ? Celle que le commun des ‘mortels’ admet n’est basée que sur l’indifférence et la non-implication des êtres. A partir de l’instant où nous sommes touchés dans notre humanité, nous chassons cette justice impersonnelle. Nous réclamons notre vengeance. Ce sont notre instinct, nos convictions qui nous guident. » La conversation avait bien dérivé et le proscrit reprit constance. « Je me suis égaré. J’ai bien vu tout à l’heure que vous aviez tiqué lorsque je vous ai exprimé ma vision de la justice. Je souhaitais l’imager. Vous faire comprendre ce que je voyais. Chez nous, les réprouvés, tout n’est qu’affaire personnelle. Mais ne vous méprenez pas. Je suivrais vos instructions concernant ces criminels. Je vous fais confiance. » Les derniers mots n’étaient qu’un murmure au gré des crépitements du feu. Et le quidam lança son mégot achevé.

Les minutes s’étiolèrent, sans que le mutisme fût rompu. L’esprit tortueux du réprouvé était en ébullition, éreinté par les pensées qui l’accablaient. Un murmure vint le briser. Calme. Doux dans sa tessiture. « Oui… Un jour viendra où je connaîtrais peut être ce sentiment. Cette exaltation d’être considéré en tant qu’être et plus en tant que chose. Mais les mœurs actuelles peinent à me donner raison. » Un souffle bouscula la flamme, s’extirpant de lippes entrouvertes du réprouvé. Un bruit lointain attira l’attention du proscrit que jeta son regard dans l’opacité de la pénombre. Un claquement sourd. Le son d’une porte que l’on referme. Perceptible et violent. « Je crois que nos coupables sortent enfin de leur tanière. » Empoignant son arme avec fermeté, Vadim se leva, mordant le sol de sa lame acérée. Dans les abysses, des pas résonnaient, inconscients de la nitescence de la torche. Les aigrefins approchaient, plongeant de le guêpier des deux hères. Ce soir serait leur dernier larcin.


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Mer 02 Déc 2015, 16:43

Une nouvelle fois, les deux hommes étaient tombés d'accord sur les choses à faire. Apparemment, leurs pensées étaient plus ou moins sur la même longueur d'onde, en tout cas concernant la situation actuelle. C'était une bonne chose car il aurait vraiment été peu aisé qu'ils se mettent à se disputer au milieu de ses couloirs, voire même purement et simplement à s'affronter. Bon, le jeune Réprouvé n'aurait pas fait long feu face à Raeden mais ce n'était pas une raison quand même. Il était toujours plus agréable d'avoir des relations de bonne entente avec autruii que des tensions. Silencieusement, ils s'assirent tous les deux au sol, la torche devant eux éclairant faiblement le couloir, leur lame dégaînée prêtes à servir en cas de besoin, toujours aux aguets. Les voleurs risqueraient peut être de voir la lueur du feu à leur retour, mais ce n'était pas grave. Ils penseraient certainement en premier abord que c'était leurs confrères qui se joignaient à eux. Et même sans cela, l'ouïe de l'homme-ours les détecterait bien avant normalement, comme le faisait remarquer son compagnon d'aventure. Le bout d'une cigarette se mit à rougoyer tandis que Vadim tirait dessus pour passer le temps.

Le dos droit, appuyé contre le mur de pierre, les jambes croisées en taille, le Bélua restait totalement immobile. Pour un peu et on aurait pu croire qu'il essayait de s'intégrer dans le mur. Bien sur, n'importe qui le verrait dès qu'il tournerait au coin du couloir mais cette personne mettrait quelques secondes à se demander si ce corps était vivant, d'une personne endormie ou tout simplement celui d'un pauvre hère mort … puis surtout, si les vloeurs étaient passés par là à l'aller, ils seraient surpris d'y retrouver quelqu'un à leur retour. Il n'avait rien à dire. Il savait de façon intuitive, par contre, que ce n'était pas la même chose pour le jeune homme en face de lui. Avoir été ange gardien pendant une bonne partie de sa vie et père laissaient des traces, presque des pouvoirs qui vous permettaient de comprendre plus facilement les gens. Savoir se taire et laisser parler les autres était une qualité … surtout quand elle était accompagnée de la capacité de savoir écouter. La situation se prêtait bien puisque l'Enfant de Phoebe était habité par ses deux instincts, qui étaient à présent au service du sang-mêlé.

Ses paupières étaient à moitié closes tandis qu'il écoutait les palabres du jeune homme. Il réfléchissait à ce que l'autre lui disait. Irait-il jusqu'à renier la justice « classique » pour s'occuper de sa fille ? Oui, peut être … sûrement … C'était certain en fait. Cela lui peserait probablement après coup, mais sur le moment, il le ferait , quoique cela le lui en coûterait. C'était paradoxal, mais c'était la vie. Et puis, personne n'avait jamais dit que les humanoïdes avaient le sens commun vissé aux tripes. Il était d'ailleurs intéressant de noter que Vadim avait prit le temps de réfléchir aux dires du fils de la Lune pour relever les légères contradictions qu'il avait pu repérer dans son discours.

Je comprends ta vision de la justice et je reconnais que c'est certainement celle-là que j'appliquerais si on en venait à toucher à ma fille. Une fois cela fait, ce n'est pas pour autant que je me sentirais fier ou quelque chose du genre. Il se pourrait même que j'aille me rendre …. Mais après, il est vrai que la notion même de justice change d'une nation à une autre. … Mais que deviendrait le monde si tout le monde faisait justice soit même, si chacun réclamait vengeance lui-même pour les offenses qu'un autre lui à fait … cela reviendrait à un cercle vicieux. J'avoue que la justice comme je l'ai décrite n'est pas parfaite mais n'essaie-t-elle pas d'améliorer le monde du mieux qu'elle peut?

Après cela, le silence s'installa, chacun plongé dans ses propres pensées. Puis tout ceci fut rompu par le claquement bruyant et violent d'une porte, un peu plus loin dans le dédale. Instantanemment, les yeux de Raeden se rouvrirent et il se redressa, tout comme le Réprouvé. Tous les deux étaient à présent en alerte, prêt à agir. Sans un bruit, ils attendirent que les voleurs arrivent à eux. Ces derniers ne faisaient d'ailleurs rien pour dissimuler leur présence, se glorifiant presque d'ailleurs du bon coup qu'ils venaient de faire. Avant même de leur laisser le temps de se rendre compte de leur présence, le Bélua passa à l'action. Les aigrefins étaient au nombre de deux, les bras chargés de sacs et d'objets dérobés. Ainsi chargé, ils ne purent pas réagir à temps sous l'assaut des deux « justiciers ». Quelques secondes et ce fut finit. L'Enfant de Phoebe regarda les ojets volés et les hommes.

On peut les ramener là haut maintenant … par contre, pour les biens … je ne sais pas trop … Peut être faire passer une annonce depuis l'auberge pour que les gens viennent voir si quelque chose leur appartient …. y'a juste le risque que ça attire des profiteurs.

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Jeu 03 Déc 2015, 03:09



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

La vivacité de Raeden avait été exemplaire. Le réprouvé s’était élancé à sa suite, mais son action fut bien inutile. Le bélua avait rendu à la servitude les deux aigrefins, dans les bras chargés de leur larcin leur avaient écarté toutes chances de se défendre. Les lippes du proscrit se scellèrent en un sourire. « Vous n’aurez pas à me rafistoler cette fois-ci au moins. Nous n’aurons pas eu à combattre avec ceux-là. » Leurs genoux mordants la poussière, ils écarquillèrent les yeux, comprenant leur forfait ainsi que celui de leurs pairs. « Ah oui, vous n’êtes pas les premiers que nous attrapons. Je doute cependant qu’il y ait plus de complices. » L’arme du damné se leva et il contourna les deux condamnés, piquant du dos l’un des voleurs afin de le faire avancer. « Levez-vous. Nous n’avons plus de cordes, vous porterez les biens que vous avez dérobés, nous garderons un œil sur vous. » Les hères se remirent debout, la mine torve et le regard acerbe. Ils fulminaient mais, avisant la carrure de l’ainé des salvateurs, ils ne discutèrent aucun ordre.

« Pour les biens, je crains que ce soit un risque à prendre. Ils volent, je doute qu’ils aient une liste comprenant toutes leurs victimes. Seule la parole de ceux qui viendront à notre rencontre pour tel ou tel objet demeurera. A moins que vous n’ayez un talent caché vous permettant de discerner la vérité lorsqu’un individu parle. » Bien que le don paraisse surréaliste, le damné n’aurait pas été surpris que Raeden le possède. Leur traversée avait donc repris, en sens inverse. L’avantage demeurait de leurs pas, qui s’étaient imprimés dans la poussière du sol. Ils ne peineraient pas à retrouver leur chemin finalement. Vadim avait repris la torche dans sa main gauche, la droite trop occupée à érafler le dos du prévenu qui vilipender dans un murmure ses geôliers. « Je pense que pour une fois, je m’en remettrais à votre justice classique. Je ne demande qu’à croire en elle. Il me faudra juste… Du temps. On n’efface pas d’un claquement de doigts trois décades de servitude à la vengeance. » La nitescence de la torche avait créé une atmosphère plus chaleureuse, le poids de l’inconnu s’était ôté du ventre du réprouvé. Ils ressortiraient victorieux de la mission que l’on leurs avait attribué. Des heures s’étaient écoulées, tandis qu’ils erraient au travers du dédale. Confinés dans un labyrinthe exigu, Vadim attendait le moment de leur délivrance avec une incoercible impatience. Sa rencontre avec Raeden, bien que fortuite, était l’amorce d’une relation bien plus profonde.

Ils finirent par déboucher sur l’alcôve des comparses de leurs captifs. Toujours liés par leurs cordes, leurs têtes basculèrent en découvrant le forfait de leurs semblables. « Bon, il faut aussi emmener ceux-là. Raeden, je vais attacher nos deux nouveaux camarades. Il doit bien rester une corde ici. » D’un geste il replaça sa lame dans son fourreau et avança vers les possessions des aigrefins. Il exhuma rapidement une corde, moins longue que sa consœur, et enserra les voleurs en prenant soin de serrer habilement le nœud. L’exilé releva les trois autres et les plaça de manière à ce que le bélua ait un œil sur chacun. La faible lueur d’espoir dans les yeux de l’ainé, à la chevelure immaculée, mourut en constatant qu’il ne disposait d’aucune porte de sortie. « Je vous laisse le soin de les guider. Prenez la torche, je vais m’occuper des biens volés. » Laissés à terre, le proscrit happa le sac des aigrefins et l’emplit de leurs larcins. Il scella ce dernier et le lança vigoureusement sur son épaule. « Nous pouvons y aller. Je vais fermer la marche. Je n’ai pas vraiment confiance en eux. J’aime autant ne pas leur tourner le dos, malgré leurs liens et votre présence, ils seraient assez stupides pour tenter quelque chose. » Un sourire aux lèvres, Vadim prit la suite de Raeden et leur périple se poursuivit, rythmé par les bruits de pas des sept hères qui parcouraient le vaste dédale. Malgré leur lointain passage, l’absence de toute autre présence avait conservé leur cheminement et il leurs fut aisé de finalement retomber sur la porte de l’auberge. Deux heures s’étaient écoulées depuis le rassemblement des aigrefins et les phalanges du réprouvé clamaient leur douleur. Sa charge était lourde, le poids de son arme à son côté l’éreintait. Il avait hâte de s’asseoir autour d’une bonne bière, en compagnie de Raeden et de contemplait une lumière autre que celle, vacillante, de leur torche qui commençait à mourir. Le temps de la délivrance était arrivé. La gorge nouée les aigrefins attendaient le verdict. Ce fut Vadim qui passa devant et qui ouvrit la porte, laissant une nitescence nouvelle et salvatrice les englobait. Aveuglant chacun d’entre eux, devenus trop habitué à la teinte lugubre du dédale.


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Ven 04 Déc 2015, 19:42

L'instinct, l'habitude, la confiance en soi, tout ceci avait prit le dessus pendant la brève escarmouche, à tel point que ce ne fut qu'après coup que Raeden se rendit compte qu'il n'avait même pas laissé à Vadim l'occasion d'agir. Celui-ci n'avait pu que regarder du coup. Bon, en même temps, ce n'était pas bien grave. Le Réprouvé semblait bien le prendre et puis, il n'était pas certain qu'ils auraient pu combattre à deux de front. Quoiqu'il en soit, avec les deux voleurs qu'ils venaient d'attraper, la troupe était au complet. Il ne restait plus qu'à rejoindre les trois déjà attachés et à ramener tout le beau monde à la surface. On voyait bien que le programme ne rendait pas jouasse les malfrats. Mais ils s'étaient fait choppé et il était clairement vain pour eux d'attendre une quelconque relaxe de la part du blond et de son acolyte. La seule chose qu'ils avaient à l'instant droit de faire, c'était d'avancer et d'obéir sans poser de problème. Ca éviterait à tout le monde des dégâts et des actes superflus. Mais il ne semblait ne pas y avoir de soucis à se faire là dessus, au vu de la façon dont ils jetaient fréquemment des regards à l'ainé. Rien que la présence paraissait leur enlever toute velléité de fuite.

Vadim l'avait bien remarqué d'ailleurs. Mais il n'y avait pas de soucis à se faire pour le moment. Le risque viendrait plus tard, quand tout le monde serait regroupé et que les voleurs seraient en supériorité numérique.Mais pour le moment, ils se rendaient bien compte que le temps qu'ils lâchent leurs objets, ils seraient déjà embrochés sans aucune sommation.

Je n'ai pas la capacité de détecter si une personne ment ou pas, mais je sais qu'un tel pouvoir existe. Assurément, Marianne réussira bien à trouver quelqu'un le possédant, en échange de quelques bières. Et puis sinon … tant pis. On aura fait de notre mieux. On ne peut pas être omniscient non plus.

Le chemin du retour était tout tracé. En effet, au sol, on pouvait distinguer leur pas dans la poussière. Même pas besoin d'user de magie ou de tourner en rond dans le dédale des couloirs pendant cent sept ans, pour retrouver la voie. Eux qui s'étaient inquiétés légèrement de cela avant de descendre, n'avaient plus à présent à s'en faire. Récupérer les trois aigrefins appréhender un peu plus tôt, regrouper les affaires et rapatrier le tout. Un jeu d'enfant … ou plutôt un jeu simple d'adulte. Pendant que le Sang mêlé fouillait dans les affaires pour voir s'il y avait de quoi attacher tout le monde ensemble, Raeden surveillait les lieux. On ne savait jamais, mieux valait être prudent, tant qu'ils ne seraient pas de retour chez l'aubergiste. Le Réprouvé préféra se charger de la torche et de quelques larcins, suivant derrière tandis que Raeden faisait avancer toute la troupe de sa présence et de la pointe de son épée, prêt à tracer un Z dans leur fond de culotte s'ils s'avisaient ne serait-ce que d'éternuer. C'était peut être un peu trop vindicatif comme comportement, mais au moins, ça avait le mérite de fonctionner et d'empêcher que bien des tracas n'adviennent. Il fallait surtout se méfier du plus vieux, qui, à n'en pas douter, aurait sauté sur la moindre occasion pour agir.

Nous voilà arrivé ! Attention les yeux messieurs!

Ca ne servait pas à grand chose de les prévenir ainsi en fait, vu qu'ils avaient les mains attachées et qu'ils ne pouvaient donc se prémunir contre la lumière. Quoiqu'il en soit, à peine avaient-ils émergé des sous-sols que l'aubergiste faisait son apparition.

Vous avez réussis ! Je vais faire mandater la garde tout de suite ! Allez vous asseoir dans la salle, mes apprentis vont venir vous servir!

La file d'individus fit son apparition dans la salle. Sans quitter les voleurs de la pointe de son épée, Raeden éleva la voix pour attirer l'attention de tout le monde présent dans la pièce.

Mes dames et messieurs ! Voici les voleurs qui sévissaient depuis les sous-sols de vos maisons ! Tous les biens volés ont été ramené. Si vous voulez récupérer les vôtres, il faudra venir ici même, où Marianne et son mari se chargeront de rendre à leur propriétaires les objets. Faites passer le mot!

A peine avait-il finit de parler que des gardes faisaient leur entrée et embarquaient les voleurs. Raeden sourit et posant une main sur l'épaule de Vadim, il l'entraîna à une table.

Veux-tu boire quelque chose, pour fêter ça?

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Dim 13 Déc 2015, 14:18



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

Le décor, l’éclairage, la chaleur et l’ambiance de l’auberge étaient en totale antinomie avec ce qu’ils avaient vécu durant toutes ces heures. S’ils avaient côtoyé le lugubre et l’humidité, ils se retrouvaient à présent dans le cocon rassurant des quatre murs de Marianne, qui était venue à leur rencontre dés leur émergence du dédale. Il eut été aisé de parader, tant la lueur de reconnaissance dans les prunelles de l’alliciante tenancière était vive, mais Raeden garda sa contenance et son détachement habituel. Il n’était pas de ces hommes qui attendent la reconnaissance et les pluies de présents. Il était à l’image des vrais justiciers des contes de faes : humble. Les lippes du réprouvé s’esquissèrent légèrement, dans le dos de son comparse, tandis qu’il refermait du pied la porte de l’indicible labyrinthe, qu’il espérait ne plus jamais avoir à arpenter. Les bras chargés et rendus douloureux par les pérégrinations sans fin, le flanc entraînait par le poids de son arme, devenu lourd à mesure que leurs pas les avaient conduits. Le proscrit était mu par l’espoir de déposer tout ce harnachement, de défaire sa ceinture et d’ingurgiter une bonne bière de la région.

Ce fut Raeden qui s’exprima, évoquant les larcins retrouvés et la possibilité à chacun de venir reprendre ce qui lui revenait de droit. Des lueurs ineffables dansèrent dans les mires de quelques opportunistes, mais l’évocation du mari de Marianne sembla apaiser leurs pulsions d’aigrefins. Ils n’étaient pas assez sots pour escompter tromper leur hôte si intriguant. Vadim se rendit derrière le comptoir et déposa les possessions. Ses muscles crièrent leur soulagement et une longue expiration de soulagement s’insinua au travers de ses minces lèvres. « Je vous mets ça là, Marianne. J’en pouvais plus de porter tout ça. » La tenancière l’observa et lui offrit un doux sourire de ses cinabres lippes. « Va t’asseoir, je vais m’occuper comme il se doit de vous ! » Au même instant, les phalanges de Raeden se posèrent sur son épaule et l’hère leva les yeux vers son nouvel ami, qui l’emmenait à une table un peu plus loin. Un incoercible rire s’évada de lui à la stance du bélua. « Ma foi Raeden, pour un réprouvé, boire est une seconde nature ! Je ne serais pas contre une bonne bière de Sceptelinôst ! » Une allégresse peu commune se dégageait de lui. Il était heureux d’être sorti de cet enfer sombre et oppressant. Heureux d’avoir rencontré une personne ne le rejetant pas, malgré son statut de pariât. Le sourire aux lèvres, il prit place à la suite de son comparse et soupira d’aise en rencontrant le bois de sa chaise. Ils ne s’étaient arrêtés qu’un éphémère instant durant leur périple. Assis dans une poussière acre, à la nitescence vacillante d’une torche, attendant l’oreille tendue le potentiel combat qui leur tendait les bras. Pour la première fois, ils pourraient se détendre, sans songer à assurer leurs arrières ou à se répartir les tâches pour adopter une meilleure stratégie. Tout à sa réflexion, Vadim prit soin d’ôter le fourreau de sa lame et le déposa sur la chaise voisine, il se sentait bien mieux dorénavant. Distraitement, il vint masser son épaule, là où le cimeterre de l’un des aigrefins avait mordu sa chair. La peau était lisse, malgré la déchirure de son vêtement. La magie était réellement fascinante.

« Qu’allez-vous faire maintenant Raeden ? » Les prunelles céruléennes du réprouvé s’étaient tournées vers l’ineffable bélua, le lorgnant avec curiosité. « Après, une bonne nuit de sommeil j’entends ! Je pense que nous la méritons allègrement, avec tous ces évènements. » Ses commissures se soulevèrent légèrement. Au même instant, la porte de l’auberge s’ouvrit et cinq hommes entrèrent. Ils étaient vêtus de capes et de pièces d’armures lourdes en plaques. Des casques mangeaient leurs visages, dont les traits étaient à peine devinables. Armés de lances et de lames aiguisées, ils avisèrent le groupe ficelait d’hères et un sourire carnassier se dessina sur les lippes du plus imposant de la garde. Sans attendre, ils emmenèrent les aigrefins, remerciant à voix basse et inaudible pour le proscrit, la tenancière, qui désigna leur table d’une phalange évocatrice. Le capitaine se tourna et leurs fit un signe de tête, avant de repartir, claquant la porte derrière lui. Quelques minutes s’étiolèrent avant que la mélopée entraînante ne reprenne ses droits et les conversations purent reprendre. Marianne s’avança et déposa deux choppes de bière devant les deux salvateurs. « C’est offert par la maison ! » Vadim agrippa le hanap et vint à la rencontre de celui de Raeden dans un claquement sourd. « A notre réussite ! Et au fait, qu’il n’y ait eu aucun blessé durant notre entreprise ! » Il porta alors le breuvage à sa bouche, laissant l’écume de la mousse chatouillait sa lèvre supérieure. Il était indéniable que cette bière était la meilleure qu’il eut goûtée dans sa vie. Mais peut être étaient-ce les récents évènements qui le faisaient penser ainsi.


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Mar 15 Déc 2015, 19:32

Le Bélua ne put s'empêcher d'esquisser un sourire quand il entendit le soupire de soulagement de Vadim, après que ce dernier ait déposé les objets volés sur le comptoir. En même temps, vu tout ce qu'il y avait eu a transporté, ça devait quand même peser son poids et puis surtout, ce n'était pas pratique à tenir. Raeden trouvait que, pour le coup, le Réprouvé s'en était plutôt bien sorti. La franchise que ce dernier avait de reconnaître qu'il était à bout était un trait d'esprit qu'il aimait bien chez lui. Un sourire plus large éclaira le visage de l'homme-ours à la sentence de son compagnon concernant la seconde nature des Sang-mêlés et de la boisson. Il était vrai qu'il y avait des races, qui étaient ainsi plus portés sur certains produits que sur d'autres. A bien y réfléchir, les Réprouvés étaient quand même les spécialistes et les meilleurs dans la fabrication de la bière. Pas étonnant donc qu'ils soient des fervents consommateurs de leur propre produit. De plus, des quelques mi ange et démon qu'il avait rencontré – enfin, surtout un – l'Enfant de Phoebe avait toujours eu l'occasion de les voir avec un verre à la main.

Je suis sur que Marianne a ce qui se fait de meilleur, ne t'en fais pas.

Ce qui se faisait de meilleur en bière … Donc assurément, ça viendrait de Sceptelinôst. S'installant à son tour sur une chaise, en face de Vadim, l'Immortel entreprit de défaire le harnais qu'il portait dans son dos et qui contenait ses armes. Il s'était fabriqué cela il y avait bien longtemps, à ses débuts, pour avoir les mains libres en toutes occasions et surtout, avoir plus d'amplitude de mouvement au niveau des jambes. Mais il fallait reconnaître qu'au bout d'un moment, ça finissait par peser et tirer dans les épaules et le dos. Après, il n'avait pas non plus à se plaindre, avec sa condition physique, il supportait quand même très bien cela. Il était cependant qu'il ne disait pas non à un peu de repos et de calme, à pouvoir se détendre après un travail bien fait. Il avait réussi à faire ce pourquoi il était venu, après tout. Et puis, il avait fait une bonne rencontre, un bout de chemin avec un jeune homme appréciable. Peut être ne le reverrait-il jamais ou au contraire, leurs route ne cesseraient jamais de se croiser, personne ne le savait et quelque soit la réponse, ce n'était pas le plus important.

L'avenir. Le lendemain. Toujours un grand mystère. On avait beau faire des projets, après tout, on ne savait pas réellement ce que le futur nous réservait. Mais cela n'empêchait pas quand même de penser et de prévoir une liste, des activités. Une grande partie des jours que l'on vivait se passer quand même sans que rien d'imprévu ne survienne. Raeden s'étira un instant en passant ses mains derrière sa tête, réfléchissant à la réponse à donner. Il avait plein de choses à faire …. En fait, plusieurs projets se bousculaient dans sa tête, comme s'ils s'étaient tous réveillés en même temps et qu'ils voulaient tous franchir la porte dans l'instant pour se retrouver dans le monde réel. C'était surprenant et un peu déstabilisant avec ces dernières années qu'il avait passé en état de dépression constante, sans envie de rien, ou alors falsifié par le contrôle des émotions qu'il avait exercé sur lui même, avec plus ou moins de succès. Même s'il s'était un peu énervé auprès de sa fille sur le coup, maintenant, il était content qu'elle ait fait ce vœu auprès du génie.Ce n'était cependant pas une raison pour qu'elle recommence une telle chose une prochaine fois.


Et bien … Je vais déjà retourner au Domaine, remmener les achats que j'étais venu faire dans le quartier. Ensuite …. ça dépendra de l'inspiration du moment je pense … J'ai plusieurs projets qui fourmillent là haut …

Il papota du bout de son doigt le sommet de son crâne et la tempe.

Il est temps que je m'y attelle. Tout ça en fonction de si rien d'autre ne profile le bout de son nez entre temps.

L'aubergiste arriva à cet instant, déposant une bière devant chacun d'eux. Il la remercia d'un sourire et trinqua avec le Réprouvé.

A notre succès!

Après ça, plusieurs secondes passèrent, les deux protagonistes savourant leurs gorgées de breuvage alcoolisé. Il fallait reconnaître que ça faisait du bien après cette virée dans les sous sols et la poussière.

Et toi Vadim ? Quels sont tes projets? Avec le service que tu viens de rendre à Marianne, je suis sur qu'elle pourrait parler de toi autour d'elle pour quelques travaux que tu pourrais faire. A moins que tu ais déjà d'autres choses de prévu?

856 mots
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Mar 12 Jan 2016, 22:07



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

« Mes projets ? C’est une question bien vaste pour une personne telle que moi. Je ne sais pas. Je songeais à rejoindre Sceptelinôst, afin d’en découvrir un peu plus sur mon peuple. Mais avant toute chose, je vais prendre une grande nuit de sommeil ! » En effet, le monde avait basculé dans la noirceur. Les éclairages s’étaient tamisés, les chaises commençaient à se vider, le tumulte affable de la taverne s’étiolait peu à peu, mourant à mesure que les hères quittaient les lieux. Un calme bien peu commun s’instaurait, entourant les deux comparses, dont les phalanges enserraient l’exutoire d’une nuit bien agitée. Vadim porta le breuvage à ses minces lèvres et en descendit quelques gorgées. Une irrépressible fatigue semblait s’emparer de lui et ses paupières cherchaient le chemin de leur opposé à chaque battement de cils. « J’espère que vous mènerez à bien vos envies. Je ne doute pas de votre réussite. Le temps nous dira si nous nous croiserons de nouveau. Les Aetheri seuls le savent ! » Il acheva d’un trait son hanap et le délaissa sur le côté de la table. « Je ne pense pas rester bien longtemps encore dans l’auberge. Je ne suis, hélas, pas bien riche et malgré l’aide de ce soir, je doute que Marianne m’accorde un séjour illimité ! Et puis… J’ai bien envie de voyager. Ca vous a bien réussi semble-t-il. Je suis curieux de découvrir ce que ces terres ont à offrir. » Il s’interrompit un instant, lorgnant un couple qui prenait congé en se dirigeant vers les mansardes de l’étage supérieur. « Après tout, j’ai déjà vu ce qu’il y avait de pire en ce monde. Je n’ai plus rien à craindre désormais. » Un rire s’évada de ses lippes. Il était temps de se retirer. Le proscrit prit appui et quitta son tabouret. Il aurait aimé converser plus encore avec Raeden, mais il ne pouvait guère plus lutter contre sa fatigue latente. « Raeden… Tout ceci m’a épuisé. Je crains de devoir vous quitter pour rejoindre les bras du sommeil. J’espère très sincèrement que nous aurons l’occasion de nous croiser de nouveau. Vous êtes une belle rencontre. Une de celles que j’aimerais faire plus régulièrement. » L’exilé contourna la table et serra la main du bélua avec intensité. Ses prunelles céruléennes rejoignirent celles du charismatique et ses lippes s’entrouvrirent légèrement, battant sous le poids de ses palabres. « Lorsque vous verrez votre fille, n’oubliez pas de lui dire qu’elle a beaucoup de chance d’avoir un père comme vous. D’autres n’ont pas eu le même destin. » Le réprouvé brisa l’étreinte et un sourire s’insinua sur ses lèvres. « Au revoir cher Raeden. » Et il se détourna, tournant le dos à ce nouvel ami, à cette force douce et calme qui avait l’aura d’un père méconnu. Oui. Ils se reverraient. Cela ne faisait aucun doute.

Vadim grimpa les escaliers et s’infiltra dans le mince couloir. Il retrouva aisément la porte de sa chambrée et y entra, verrouillant cette dernière après l’avoir refermée. Eliott dormait paisiblement sous les draps blancs, son visage de porcelaine déridé de toute expression. Le proscrit ôta ses vêtements, déposa la précieuse lame du temple et se glissa aux côtés de l’ange. Elle avait eu le loisir de réchauffer les couvertures et Vadim se blotti contre la peau nue de son amie. Elle remua légèrement et il l’enserra de ses bras. Ses pensées voguèrent irrémédiablement vers les récents évènements. Raeden. Le tortueux dédale. La joie d’avoir accompli son devoir. Il s’était ouvert. Ouvert à un parfait inconnu. Il s’était lié à cet hère et il lui vouait un respect sans faille. Le monde devint encre. Le sommeil gagna le réprouvé. L’onirisme des rêves prit le pas sur ses pensées. Demain, tout serait différent. Demain, l’avenir lui tendait ses bras.

Fin.

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Lun 01 Fév 2016, 15:20

Tranquillement attablé autour d'une table, avec quelqu'un que l'on appréciait, une bonne bière à la fin, un bon feu crépitant dans la cheminée. Que pouvait-on demander de plus, vraiment ? C'était l'une des meilleures façon de finir cette journée, il n'y avait pas à dire. Profiter de l'instant pour continuer à en apprendre un plus sur celui qui a été le compagnon pendant cette aventure. C'était certainement idiot, surtout quand on venait à peine de rencontrer la personne, mais Raeden avait envie d'aider le Réprouvé. Son instinct paternel qui entrait encore en scène, assurément. En même temps, il n'avait pas vraiment besoin de se plaindre de ce dernier et puis, à ses yeux, ce n'était pas un défaut. C'était pour cela qu'il écoutait attentivement Vadim parler. Ce gamin – il ne pouvait s'empêcher de penser à lui en ce terme affectueux – n'avait pas eu la vie facile jusque là. Le Bélua n'était pas médecin de l'esprit, mais il se disait que si sa présence et le fait de tendre une oreille attentive pouvait aider le Sang-mêlé, il se plierait alors volontiers à cette tâche. Et puis, ce n'était pas non plus comme si l'autre était inintéressante.

Tu as bien raison. Le voyage et l'aventure forgent le caractère. Ils te permettront de rencontrer des gens, de te faire ta propre opinion. Et puis, je pense que faire connaissance avec des gens de ton peuple ne peut pas te faire de mal. Après tout, tu as ta place parmi eux, comme tu as ta place dans le monde.

Observant le Blond, l'homme-ours voyait bien que celui-ci commençait peu à peu à céder le pas à la fatigue. C'était tout à fait compréhensible après la journée qu'ils venaient de passer. Les affrontements étaient généralement harassants dans leur ensemble, mais ce qui pesait souvent le plus, c'était les longs moments d'attente. Ils minaient et pouvaient vaincre un soldat ou tout autre combattant aussi sûrement qu'un coup d'épée. Il s'agissait là en fait de l'un de leur pire ennemi. Quand tout ceci était terminé, il y avait toute cette tension qui les avait habité qui retombait enfin sur leurs épaules, venant revenir l'envie de sommeil au triple galop. Quand on n'en avait pas l'habitude, on pouvait facilement se laisser emporter. Le Plantigrade regarda se relever le proscrit. Au moins ce dernier était intelligent. Il avait senti sa fatigue et au lieu de tenter de jouer les fiers à bras et de résister jusqu'au bout, il écoutait son corps. Le Forgeron sourit et se redressa à moitié à son tour pour serrer la main de son compagnon.

Je ne manquerai pas de transmettre le message à ma fille. Je suis heureux d'avoir pu faire votre connaissance aujourd'hui, moi aussi. Merci pour cette virée dans les souterrains. Reposez vous bien à présent et n'oubliez pas … Vous êtes quelqu'un. Ne laissez jamais personne vous affirmer le contraire.

L'Immortel regarda le Réprouvé regagner l'étage de l'auberge. Il se rassit lentement sur sa chaise, terminant sa choppe, le regard plongé dans les dernières flamme de la cheminée. La journée avait été intéressante, il fallait le reconnaître. Il était toujours le premier a rendre service s'il le pouvait. En plus, s'il était rémunéré pour ça et qu'il en profitait pour faire de nouvelles connaissances, c'était parfait. Il n'y avait rien à demander d'autre. Il fit un signe au serveur, un nouveau, un homme dans la trentaine déjà chauve, de lui apporter un verre de lait. Dernière consommation et ensuite, il s'en irait. Il régla quand le verre lui fut apporté. Un coup d'oeil autour de lui lui apprit qu'il était parmi les derniers dans l'auberge. Il y avait encore un ou deux poivrots, dans un coin, mais ses derniers étaient plus vraisemblablement en train de décuver que de consommer. Il avala sa boisson d'une traite et commença lentement à se relever. C'est alors que son regard se posa sur le serveur et que quelque chose se produisit. Il déglutit bruyamment tandis qu'une peur panique s'insinuait dans chacune de ses fibres.

[size]I[/size]l ne savait pas ce qui était en train de se passer, il ne comprenait pas mais une chose était clair, la vue de cet homme chauve le rendait phobique à tel point qu'il ne contrôlait plus son corps ni ses pensées. C'est presque en fuyant lâchement qu'il gagna ainsi la sortie, sans même un regard en arrière, sans même un mot ni un « au revoir ». Fuir le plus loin possible de cet être à la tête imberbe ! Ce qui s'était passé ? C'était tout simplement que le serveur avait accidentellement fait tomber une fiole de potion dans le lait qu'il avait servi à Raeden, sans se douter du résultat que cela donnerait!


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