Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez
 

 ♛ Les Voleurs | ft. Raeden Liddell

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Lun 19 Oct 2015, 23:35



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

« Tu pourrais moins boire quand même Vald. » Inlassablement, la conversation reprenait d’un jour sur l’autre, agaçant le garçon accoudé sur le bar, la mine torve. Il avait eu son lot d’ennuis et d’épreuves pour quelques temps, ces derniers jours, il n’avait pas besoin qu’Eliott lui rabâche sa morale à grands coups d’arguments vindicatifs. Las de son discours incessant, il plongea ses lippes dans le breuvage tiède que lui avait servi la belle Marianne, la tenancière de l’auberge. Dans un claquement, il posa la choppe et fit face à sa tortionnaire. Elle avait ce regard intense et pénétrant, les sourcils arqués en signe de dénégation et les lèvres pincées. « Les anges ont le droit d’être en colère ? » Furtivement, un sourire passa sur le visage angélique de la douce, qui reprit aisément ses esprits. « Quand ils trainent avec des imbéciles, seulement. » ; « Je vois, préviens moi quand ce sera le cas. » Passant une main dans ses épais cheveux vénitiens, dont la teinture commençait à se déliter, le réprouvé reprit l’ingurgitation de son nectar alcoolisé. Malgré sa voix chaleureuse et envoutante, Eliott l’énervait profondément. Ils avaient erré pendant des jours dans la nature, dormant dans des recoins isolés et prenant des tours de garde, avant de tomber dans cette bourgade. Il avait tour à tour, visité un ineffable édifice habité par des striges mondains, subit les affres d’épreuves avec un esprit tourmenteur et errait comme un beau diable à travers l’antre des damnés. L’aventure, aujourd’hui, il n’en avait cure. Certes, il avait vécu d’agréables rencontres, mais une fois seul, sa condition lui était revenue en pleine face, riant à pleines dents devant son malheur. Eliott avait bien tenté de l’aider, de le raisonner, de le comprendre. Elle en était incapable. Trop pure, trop naïve pour effleurer ne serait-ce qu’un peu le conflit interne qui survenait en lui. L’immaculée créature était trop jeune pour approcher la notion de réprouvé. A ses yeux, ils n’étaient pas les aberrations que l’on dépeignait si froidement habituellement. Douce ignorance.

Vadim porta de nouveau sa chope à ses lèvres et en vida le contenu consciencieusement. Il héla Marianne, tentant de se faire entendre sous la mélopée des saltimbanques. « Tu m’en remets en autre s’il te plait ? » Elle acquiesça et partit avec le récipient pour le remplir. « Tu es au courant que tu ne roules pas sur l’or Vald ? » Encore un rappel à sa condition, savamment orchestré par la chérubin. « Sil dreh ni. » ; « Tu te rappelles de notre conversation sur le fait que je ne connaisse pas la langue de ta race ? » Il avait de toute évidence, bu un verre de trop. Vadim parlait très peu en utilisant le langage de ses pairs. Il était déjà suffisamment compliqué de cacher son appartenance, alors s’il parlait ce dialecte…  « T’en fais pas. » Traduisit-il. La tenancière revint avec le précieux mélange et le posa devant le banni. Il lui tendit une pièce d’or et elle s’en retourna. « Tu es sûre que tu ne veux rien Eliott ? » Haussant un sourcil, elle se leva. « Non, je vais me coucher. Au rythme auquel tu vas, on ne pourra dormir qu’une seule nuit ici, alors j’aime autant en profiter. A plus tard. » Elle lui tourna le dos sans ajouter un mot de plus et s’en alla, prenant le grand escalier de bois qui se trouvait plus loin.

Le réprouvé se tourna vers la grande salle commune et observa les quidams qui se trouvaient là. Les uns dansant à vive allure au rythme du quatuor qui faisait teinter ses instruments, les autres en grandes conversation, une assiette sous leur nez et un verre dans la main. Des courtisanes aux élégantes robes de voiles se baladaient à travers les tables, se faisant happer le bras, à l’occasion, par quelques hères en mœurs légères. Une atmosphère chaude et agréable s’était installée, malgré l’heure qui avançait et le déclin du soleil. Vadim était fatigué, las de tous les voyages qu’il avait récemment effectué, mais il était trop ‘heureux’ de retrouver les plaisirs simples de l’alcool, pour s’y soustraire dés maintenant. Non, il préférait poursuivre ce périple gustatif, jusqu’à ce que Marianne le raccompagne jusqu’à sa chambre où il pourrait cuver tout son soul. C’était la triste réalité des réprouvés. Tenté d’oublier l’espace de quelques heures, leur condition misérable et déshonorante.



Nombre de Mots | 781.
N° de post | 1.

© Codage by Savile

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 20 Oct 2015, 15:09

Les travaux de réaménagement du domaine Liddell à la Montagne de l'Edelweiss enneigée allaient bon train. Encore quelques petits détails à régler et tout serait enfin prêt. Une impatience fébrile et enfantine s'était emparée de lui, lui faisant dans le même instant espérer de toute ces forces ce moment et en même temps, le craindre. Donc, pour ne pas devenir dingue sur tout ceci, il s'attelait à ses autres projets. Il avait l'impression que sa tête allait d'ailleurs exploser sous le foumillemment incessant de ses idées qui surgissaient  aussi vites que l'éclair, certaines s'ancrant et s'installant quasi définitivement dans son subconscient – et même dans son conscient – tandis que d'autres repartaient aussi vites qu'elles étaient, laissant à peine la trace d'une étoile filante dans son esprit. Le Bélua ne savait pas si tout ceci était intrinsèque à sa nouvelle race, ou si son changement d'état avait fait rompre une digue dissimulée jusque là, dans sa pensée. En tout cas, il avait du mal à tenir en place. Il se remettait à parcourir le monde dans tous les sens, à vouloir rencontrer des gens, aider, agir, répondre à des missions …

C'était d'ailleurs pour cette dernière raison qu'il venait à présent de pénétrer dans l'auberge de la rue commerçante. A la base, s'il était venu sur le continent du matin calme, c'était pour se rendre aux Parchemins du Temps. Il avait besoin d'en apprendre beaucoup plus sur sa race. Il ne savait même pas si les Hommes-animaux avaient un souverain ou une souveraine, le nom qu'il ou qu'elle portait et toutes les particularités, cérémonies, légendes et autres liés à son peuple. Il avait tant de questions : y avait-il des tribus ? Quelles étaient les relations avec les autres espèces ? Les coutumes, la religion intrinsèque …. ? Il y avait tout ceci, mais aussi toutes les recherches qu'il voulait faire sur son métier, sur la forge. Il comptait retrouver et retranscrire pour son école et pour lui même, des écrits et des traités de forgerie, des biographies de Maîtres dans cet art. Il était sur qu'aux Parchemins, il trouverait son bonheur. Après tout, c'est LA bibliothèque des Terres du Yin et du Yang, le lieu où la quasi totalité des écrits étaient trouvables. Mais entre temps, il avait vu une annonce provenant de l'auberge, qui cherchait des volontaires pour descendre dans la cave où des bruits étranges se faisaient entendre.

Le regard de Raeden balaya la grande salle tout en se dirigeant vers le comptoir. Il y avait toujours plein de monde ici. En même temps, ce n'était pas étonnant avec la renommée que le lieu avait dans toutes les Terres. Il y avait un groupe de musiciens, des danseurs sur la piste, les habituels consommateurs, ceux qui venaient là juste pour trouver de la compagnie humaine …. et ceux qui étaient ici juste pour la compagnie de l'alcool, tout comme cet homme à la chevelure de feu à côté de qui l'homme-ours vint s'accouder, sans plus lui porter attention


Marianne ! Je vois que ça marche toujours aussi bien ici. Plus de problèmes d'arachnide?

L'Enfant de Phoebe connaissait en effet déjà la propriétaire des lieux. Il lui avait déjà rendu service en l'aidant à se débarrasser d'une araignée géante. Cela n'avait pas été une mince affaire, mais lui et la jeune femme qui avait été embauché aussi avaient fini par en venir à bout. Depuis, il avait gardé de bon contact avec Marianne et c'était d'ailleurs pour cette raison qu'il s'était rendu ici dès qu'il avait vu l'annonce. La jeune femme lui sourit et déposa d'ailleurs un verre de whiskey devant lui.

Raeden ! Ça fait plaisir de te voir. Aucun être indésirable n'a refait son apparition dans nos chambres ! Qu'est ce qui t'amène ici?

L'Immortel sourit et déposa sur le comptoir l'affiche de demande de volontaire.

Il paraît que tu proposes une visite de tes souterrains.Y aurait-il un soucis?

La femme servit une ou deux personnes qui réclamaient, regarda si quelqu'un d'autre avec besoin de son attention, avant de reporter son attention sur le Bélua.

Malheureusement oui. Notre sous-sol communique avec celui de tout le quartier résidentiel. Et je crains que certains malins aient décidé d'y élire domicile et de les utiliser pour voler nos concitoyens. Viendrais-tu pour proposer ton aide?

L'homme-ours avait toujours entendu dire, en effet, qu'il y avait un vrai labyrinthe sous la rue commerçante, mais il n'avait jamais eu l'occasion de vérifier si cela était vrai. Peut être qu'en voilà l'opportunité.

805 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 20 Oct 2015, 18:25



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

C’était un être peu banal qui s’était assis à ses côtés. L’allure altière et le charisme de ceux qui ont vécu d’incroyables péripéties. Une peau marmoréenne aux traits fins, sous un manteau de cheveux bruns. Sa lèvre supérieure était ornée d’une étroite moustache savamment taillée et son menton était couvert d’un tapis soyeux de poils drus. La carrure noble, la voix douce, l’homme était de ceux que l’on pouvait écouter des heures durant sans remarquer le temps qui passe. Il avait à lui seul, écarté toute comparaison avec les autres quidams des lieux. Ecrasant par sa seule présence, les auras des badauds. Il s’était adressé avec déférence à la tenancière, comme à une vieille camarde qu’il aurait retrouvée après quelques mois de distance. De ses prunelles céruléennes, Vadim le dévisageait à la limite de la politesse qu’exigeaient les convenances. De ce petit discours, le réprouvé retint qu’il avait déjà, par le passé, rendu service à la désirable aubergiste et qu’il était prêt à remettre ça si elle le lui permettait. L’étranger avait posé sur le bar, une affiche précisant que l’auberge recherchait des courageux, prêts à s’aventurer dans les galeries souterraines afin d’enquêter sur des bruits suspects. Marianne soupçonnait vraisemblablement des voleurs de s’y être introduits et d’en profiter pour effectuer quelques larcins.

Le dénommé Raeden, selon la tenancière, était tout disposé à effectué cette tâche semblait-il. Il n’avait pas encore touché son verre, n’étant visiblement pas pressé de l’ingurgiter. Les prunelles de Vadim vacillaient quelque peu. Loin d’être ivre, il sentait malgré tout l’effet néfaste de l’alcool se répandre dans son sang. Cependant, la proposition de l’affiche était tentante et alléchante. Voguer au travers des souterrains de la ville semblait une aventure riche et intéressante qui mettait en marche les appétences bien reconnues du banni. D’un geste, il poussa doucement la chope et se remit droit, arquant son visage vers l’inconnu. « Vous comptez y aller ? » Vadim était rassuré. Sa voix était claire, limpide comme l’eau d’une rivière. Il était bien moins attaqué par le breuvage ou était-ce peut être son goût de l’aventure qui lui avait fait reprendre ses esprits ?

Il s’était penché vers Raeden. Cet étranger l’avait intrigué dés son entrée, s’il pouvait l’accompagner, il serait peut être en mesure d’en connaître un peu plus à son sujet. Certes, le réprouvé ne payait pas de mine, sans armes et miteux dans ses vêtements éprouvés par son récent voyage, mais une lueur ardente brillait au sein de ses yeux clairs. Il dégagea les mèches vénitiennes qui épousaient son front, d’un revers de la main. Bien sûr, dans l’hypothèse où l’inconnu aurait reconnu en lui un représentant réprouvé, il y avait fort à parier qu’il refuserait sa compagnie. Pour autant, Vadim tenta l’amorce. « Si c’est le cas… J’aimerais vous accompagnez. » Il marqua une courte pause, avant de reprendre sa tirade. « Visiter ces souterrains m’intéresse grandement et... Je sais me défendre. Au moins, un peu en tout cas. » Se défendre était un peu gros. Le banni n’excellait pas en tant que combattant, malgré la protection du tigre dont il bénéficiait. Pour autant, il aimait les combats. Bien plus que la magie. « Marianne, offre mon verre à quelqu’un de plus raisonnable que moi. Ce ne serait pas sage si je descends là-dedans en étant incapable de mettre un pied devant l’autre. » La sculpturale géante lui sourit et transmit son récipient à un autre client, lui aussi accoudait au bar.

Malgré l’absence d’infirmation ou de confirmation de Raeden sur le fait qu’il puisse ou non se joindre à lui, l’exilé tentait de faire bonne figure et de lui indiquer qu’il était réellement partant. « Je me nomme Vadim. Je suis récemment arrivé aujourd’hui. » Il avait cette incessante manie de beaucoup parler lorsqu’il rencontrait quelqu’un pour la première fois. Dans l’espoir de ne pas être reconnu comme un réprouvé, de découvrir enfin quelqu’un que ne le rabrouerait pas. La chose était difficile. Sa seule véritable confidente et amie était Eliott et elle ne saisissait que par intermittences sa véritable détresse. L’étranger paraissait plus vieux que lui. Suffisamment pour avoir vécu beaucoup d’épreuves et ne potentiellement pas le juger d’emblée sur une ineffable conviction et de vils préjugés. Offrant un sourire à l’hère indescriptible, il lui tendit la main avec la même déférence que celui-ci avait eue à l’égard de la tenancière. Une présentation bien formelle, mais nécessaire aux yeux du banni.



Nombre de Mots | 800.
N° de post | 2.

© Codage by Savile

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 20 Oct 2015, 21:30

La tenancière avait déposé un verre d'alcool à l'intention de Raeden mais c'était à peine si ce dernier y avait jeté un coup d'oeil. Depuis qu'il était devenu un adepte de Phoebe, il ne ressentait plus autant l'envie de boire. Oh, évidemment, il n'était jamais contre un petit verre d'un bon liquide de temps en temps, mais ayant remarqué qu'avant cela, il avait pris la dangereuse pente de l'alcoolisme, il préférait se modérer. Ça pouvait prendre rapidement en traître, ces choses là. Et puis surtout, il savait quel savon pouvait lui passer sa fille si elle apprenait qu'il continuait à s'enfoncer dans ses travers d'Ombre. Sa main vint quand même se refermer sur le verre, avant de le lever à ses lèvres et de prendre une ou deux gorgées. Cela aurait été mal poli envers la géante que de ne pas faire honneur à son hospitalité. Surtout que ce n'était jamais de la pacotille qu'elle servait ! Sauf peut être aux gens qui n'avaient pas l'argent pour payer du bon …. et même encore là, rien n'était moins sur, vu comme cette femme était joviale et avait le cœur sur la main.

L'Enfant de Phoebe allait répondre à Marianne quand le gars à ses côtés s'adressa à lui. L'homme au regard céruléen s'était légèrement penché vers lui en lui posant sa question. Comptait-il y aller ? Assurément oui. Pour plusieurs raisons en plus, mais ce n'était pas le propos. En attendant, l'homme-ours observait son interlocuteur. Il semblait être dans le début de la force de l'âge, ses cheveux blonds flottants autour de son visage. On ne pouvait pas dire qu'au premier coup d'oeil, il attirait le regard. En fait, il ressemblait un peu à tous ses pauvres hères que l'on trouvait presque à chaque coin de rue, qui recherchaient un sou ou n'importe quoi qui puisse un peu les faire vivre, ou tout du moins survivre. Quoiqu'il en soit, malgré la choppe qu'il avait repoussé sur le zinc, il se tenait quand même bien droit, sa voix avait été claire et apparemment, ses idées étaient encore nettes. Il regardait Raeden avec au fond des yeux une intensité et une vivacité qui démontrait un certain caractère. Quoiqu'il en soit, il paraissait intéresser par l'échange qu'il avait entendu entre les Béluas. Lorsqu'il évoqua le fait qu'il savait un peu se défendre, Raeden ne put s'empêcher de rechercher la présence d'arme sur lui, sans résultat. Et si du grabuge se préparait en bas, ce n'était pas bon signe. En tout cas, avant même de savoir la réponse que lui donnerait l'Immortel, le volontaire demandait à l'aubergiste de récupérer sa choppe, ayant ainsi déjà prit le partie de ne plus boire pour ce soir – ou pour le moment – dans l'optique d'être d'aplomb.

Le blond se présenta enfin, tendant sa main au Bélua. Celui-ci  la serra, sa poignet ferme et solide, mais non agressive.


Et moi, c'est Raeden. Je compte en effet descendre et voir ce qui se passe en bas.

Son regard passa du Réprouvé à Marianne pour revenir sur le jeune homme.

Si cela vous intéresse vraiment de venir … je pense que ça peut se faire … Si les ennuies nous attendent en bas, autant être à deux que seul, vous ne pensez pas?

Il ne savait pas quelles étaient les qualités et les compétences de l'homme qui se tenait en face de lui, mais ce n'était pas une raison pour le rejeter de but en blanc. Après tout, Vadim s'était de lui proposé pour cette mission dès qu'il en avait entendu parlé. Cela prouvait bien qu'il était de bonne foi. Bon, cela ne suffisait pas forcement pour sauver une vie, mais c'était déjà un petit quelque chose. D'ailleurs, s'il accompagnait l'Enfant de Phoebe dans les souterrains, il ne pouvait pas le faire les mains vides.

Vous avez une arme ou quelque chose qui serait utile pour se défendre au cas où l'on se fasse attaquer? Vous savez viser et tirer ?

Si ce n'était pas le cas, le Bélua était prêt à lui prêter provisoirement son arbalète. Il ne pouvait pas laisser quelqu'un venir avec lui et risquer sa vie sans lui passer un minimum d'équipement. De plus, il fallait qu'il en apprenne un peu plus sur le sous-sol.

Marianne, je présume qu'il n'existe pas de carte ou quelque chose s'y rapprochant, qui pourrait nous renseigner sur la configuration des caves?

La femme lui fit un sourire désolé.

Malheureusement pas. Je sais juste que c'est un vrai labyrinthe dans tout le quartier.

Ca aurait été trop beau pour être vrai, mais il fallait bien tenter. Après tout, qui ne tente rien n'a rien.

829 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 21 Oct 2015, 00:18



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

Un sourire s’esquissa sur les lèvres du réprouvé lorsque Raeden serra sa main. Il était rassuré de voir que ce dernier avait fait fis de son apparence peu imposante et lui laissait sa chance. Plutôt deux que seul ? Pour sûr, il était d’accord et ne manqua pas de le faire savoir à l’inconnu. « Je ne vous le fais pas dire. Je commence à être habitué aux ennuis maintenant. » Il avait finalement bu quelques lampées brûlantes de son verre et s’était tourné, détaillant plus amplement Vadim, comme pour le jauger. Les mots du bellâtre attirèrent une grimace d’incertitude sur les lèvres de l’exilé. « Je ne vise pas très bien non, je suis plus dans la force brute et… Je ne suis pas très doué avec la magie. » Il avait laissé tout son paquetage dans la chambre qu’il partageait tant bien que mal avec Eliott. Il leva un doigt avant de reprendre. « Mes armes sont à l’étage. Si vous me laissez quelques minutes, je pourrais aller chercher une lame. Ca, je sais convenablement m’en servir. » Il ne lui laissa pas le temps de répondre et s’empressa de conquérir les escaliers.

Il chercha pendant un instant la porte de sa ‘suite’ et y entra. Elle était plongée dans le noir et il buta contre le flanc d’un lit. Un grognement féminin l’interpella et une flamme s’alluma dans l’obscurité. « Mais qu’est-ce que tu fais Vald ? » Le réprouvé s’était lancé dans une recherche minutieuse et débusqua l’arme du temple que William lui avait offerte. « Je pars rendre service à la gérante, avec un autre gars. » ; « Tu peux pas te tenir tranquille, pour une fois au moins ? » Vadim avait attaché l’épée à son côté, caressant du pouce la tête de fauve qui ornait son pommeau. « Pour une fois que quelqu’un ne me parle pas avec dédain… Non, en effet, je ne peux pas me tenir tranquille Eliott. » Elle le fixa un long moment et se remit sous la couverture, éteignant, par la même occasion, la source lumineuse. « Evite de te blesser cette fois. » Sans lui répondre, l’exilé sortit de la pièce et referma doucement la porte derrière lui. Un ineffable sentiment de culpabilité rongeait son esprit. Chaque fois qu’il revenait couvert de blessures, c’était l’ange qui s’était occupée de lui. Il espérait, en son fort intérieur, ne pas reproduire de nouveau cette scène durant la nuit.

Vadim revint dans la salle commune et reprit sa place au bar. Il n’entendit que la fin de la stance de Marianne, mais pu saisir l’essentiel. Ils risquaient d’errer dans un labyrinthe sans fin et se perdre. Le programme était plus dangereux encore que prévu. Le réprouvé avait un mauvais souvenir des avancées à l’aveugle et observa longuement Raeden. « Me voilà armé en tout cas… » Il tapota l’arme qui pendait à son flanc. Pas de carte, pas d’indication supplémentaire. Autrement dit, ils allaient plonger dans un piège d’où ils pourraient être aisément surpris par tous ces voleurs qui trainaient dans les sous-sols. Malgré tout, le courage du téméraire ne vacilla pas. « Je suppose que vous ne disposez pas d’un sort de localisation ou quelque chose de ce genre Raeden ? » Les propres dons du damoiseau étaient médiocres et il n’avait aucun moyen de se situer dans l’espace à l’aide de sa magie. Vadim observait l’agitation autour d’eux. Plusieurs solutions s’offraient à eux. Dont une qu’il affectionnait particulièrement. Il se racla la gorge et se tourna vers son nouveau compagnon. « J’ai trois idées à vous soumettre. Soit, nous prenons des objets, si possible petits et non comestibles et nous les semons au et à mesure de notre progression. L’inconvénient étant une certaine perte de temps… Soit, nous prenons un parchemin vierge et nous tentons de tracer une carte convenable pour pouvoir retourner sur nos pas en cas d’ennuis. Mais, à moins d’être bon cartographe, il y a un risque que l’on fasse un mauvais tracé et que l’on finisse par se perdre malgré tout. Ou alors… » Vadim marqua une pause et sourit maladroitement à l’hère qui finirait par choisir la décision la mieux adaptée. « Ou alors, on entre là-dedans et adviendra que pourra. Au moins, aucun risque de se tromper ou de faire la moindre erreur. La seule chose, c’est que nous ne sommes pas sûrs de pouvoir rentrer. Embêtant n’est-ce pas ? En tout cas, nous ferions mieux d'y aller, si vous voulez mon avis. »



Nombre de Mots | 803.
N° de post | 3.

© Codage by Savile

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 21 Oct 2015, 16:08

Finalement, Vadim avait quand même une arme, même s'il ne la portait pas sur lui. C'était rassurant. Un soucis en moins à se faire. Même si le jeune homme avouait lui même ne pas forcément être très doué, c'était toujours mieux que rien. Et puis, quelque chose disait à Raeden qu'il n'aurait pas proposé de participer à cette excursion s'il se savait totalement incapable de se défendre. A moins d'être entièrement fou ou inconscient, mais ça n'avait pas l'air d'être son cas. Il avait d'ailleurs tout de suite filé à l'étage pour récupérer ses affaires, sans laisser le temps au Bélua de répondre. Son enthousisme fit d'ailleurs sourire ce dernier. Ca faisait plaisir à voir même si ça ne remplaçait pas l'expérience. Pendant l'absence du blond, l'Enfant de Phoebe interrogea donc plus en profondeur Marianne pour avoir plus d'informations sur ce qui pourrait les attendre en bas. Pas de carte, pas de plan. Juste un labyrinthe et le petit bonheur la chance. Il était plongé dans une profonde réflexion sur ce qu'il convenait de faire quand le Réprouvé refit son apparition. Apparemment, il avait entendu les derniers mots de l'aubergiste car après une longue observation silencieuse de son compatriote, il prit la parole.

Un sort de localisation. Cela aurait pu être utile en effet, mais encore aurait-il fallut connaître le nom des personnes qu'ils allaient rechercher. Si ça avait été le cas, il aurait pu emprunter le livre de sa fille, mais malheureusement, les voleurs en bas étaient des parfaits inconnus pour eux. Il fallait trouver une autre solution. Et ça ne résolvait pas le problème de se perdre. L'Immortel écouta attentivement les trois idées que lui exposait son vis-à-vis. Semer des trucs sur le chemin, se faire son propre plan au fur et à mesure de leur avancée ou … aller à l'aventure et voir au fur et à mesure. La première solution aurait pu être bien, mais elle aurait demandé un certain nomre de matériel de petites tailles et surtout, si les voleurs tombaient sur le chemin ainsi tracé, ils comprendraient certainement que des gens étaient à leur trousse. Un moyen assez efficace de se faire repérer en fait. Quand à la deuxième proposition, Vadim exposa lui-même les inconvénients. En fait, en s'y attardant bien et en pesant le pour et le contre, la seule possibilté viable était celle d'y aller et d'aviser une fois dedans.


Hmm … vu la situation, la meilleure solution est la dernière. Dans le pire des cas, celui où l'on n'arrive pas à retrouver le chemin pour revenir ici, on ressortira par l'une des caves des maisons. De toute façon, il faudra remonter les voleurs avec nous pour les traduire devant la justice.

Il y avait aussi la solution de son flair d'ours, mais pour cela, il faudrait qu'il se transforme et il ne pourrait pas après reprendre forme humaine sans se retrouver nu. Il n'était pas puritain, mais s'il pouvait ne pas se ballader à poils un peu partout, ça lui convenait. Il faudrait qu'il demande à Vadim  de prendre quelques affaires à lui dans un sac, au cas où il devrait utiliser son autre nature.

Bon .. et bah du coup, il ne reste plus qu'à y aller. Marianne, on t'emprunte une torche. Je ne sais pas comment s'est en bas, mais ça m'étonnerait qu'il y ait une lumière intégrée. Si tu n'as pas de nouvelle de nous, préviens ma fille, d'accord. Elle devrait pouvoir nous localiser.

La femme acquièça. Il la remercia d'un sourire et la suivit vers l'arrière de la salle, tandis qu'elle le montrait l'entrée de la cave. Le moment était venu. Oh, bien sur, ils pouvaient toujours changer d'avis. Après tout, ils ne s'étaient pas encore engagés dans les souterrains. Mais c'était bien mal connaître les deux hommes. Raeden échangea un regard avec Vadim avant de courber la tête et de descendre.

C'est parti!

Avec l'une des bagues autour de ses doigts, il avait obtenu une ouïe surnaturelle, mais pour le moment, la seule chose qu'il entendait, c'était le trottinement des rats qui parcouraient ses galeries. Il s'adressa au Réprouvé, sur un ton bas.

Je n'entends personne pour le moment. Sinon Vadim, qu'est ce que vous savez faire qui pourrait nous être utile dans cette situation?

Autant en apprendre le plus vite possible avant qu'il ne soit trop tard, qu'ils ne soient en plein combat et qu'ils ne puissent plus réellement coordonner leur action.

797 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 22 Oct 2015, 19:09



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

Torche en mains, ils s’étaient engouffrés dans la gorge obscure, sous le regard confiant de la tenancière. Raeden avait approuvé la dernière solution qu’il lui avait exposée, ce qui constituait à son sens, leur meilleure chance. Aucun ralentissement, ni le moindre risque de se tromper. Ils étaient à présent livrés à eux-mêmes au sein de ces étranges galeries étriquées et dont le bout était invisible. L’homme à ses côtés disposait d’une assurance indescriptible, Vadim se sentait en sécurité à ses côtés, sans pouvoir trouver de raison valable à cela. Quelques détails des derniers mots du charismatique individu revinrent trotter dans son esprit, mais ce dernier l’interrogea avant que l’exilé ne puisse demander son reste. « Vous avez une ouïe si aiguisée, pour arriver à de telles conclusions Raeden ? » Prétendre qu’il n’entendait rien, revenait à avouer que ses sens étaient supérieurs à la normale ou à une prétention mal avisée. Vadim penchait cependant pour la première option. « Comme je vous l’ai dis… Mes dons pour la magie sont pour ainsi dire, inexistants. Je ferais plus de dégâts que de bien, si tant est que je parvienne à quelque chose. » Son timbre se voulait aussi bas que celui de son acolyte, mais sa tessiture était plus grave et moins harmonieuse, portant bien plus à travers le dédale. « Je ne suis pas un héros. Je n’ai pas de talent particulier… Mais, j’y travaille. » Une stance emplit d’une vérité bien difficile à avouer.

Le réprouvé s’efforçait de faire bonne figure face à son compagnon, mais il était indéniable, qu’en comparaison, il faisait bien pâle figure. A tous les niveaux. Il caressa de nouveau l’arme qui pendait à son flanc, seul représentation de ses faibles talents. « Je suis prédisposé au combat. Enfin. Tout est relatif… Je pourrais peut être m’en sortir face à deux adversaires de taille moyenne, même si je manque un peu de souplesse, mais passé ce nombre, je serais totalement submergé. » Il se tut un instant. De nouveau, il faisait preuve de son incroyable capacité à s’attribuer totalement la parole. Il peinait à faire bonne impression. « Dis comme ça… J’ai l’impression que je risque de vous ralentir. Au moins, c’est moi qui tiens la torche. Autant que vous ayez les mains libres, vous êtes sans aucun doute, plus efficace que moi. » Le banni esquissa un sourire maussade et se concentra plus amplement sur les environs.

De la poussière et des gravats, un plafond très bas et une humidité douteuse, en résumé le labyrinthe était tout sauf un endroit charmant où il faisait bon vivre. Des cadavres desséchés de rats jonchaient le sol de manière sporadique, mais aucune trace de passage humain ne se laissait apercevoir. Aucune trace de pas, de pièces égarées ou de torches abandonnées. Seule un dense tapis de poussière et un dédale infini de couloirs étroits et peu avenants. Un silence religieux s’était instauré entre les deux comparses, les laissant tout à leur aise, scrutait avec parcimonie les lieux aux relents de vestiges inhospitaliers. Les interrogations antérieures du réprouvé refirent surface dans son esprit embrumé et il tourna son regard vers Raeden. « Sans vouloir vous offensez, en vous voyant arriver et au vu de l’aura que vous dégagez, je ne vous imaginais pas en porte-étendard de la justice. Vous semblez plus prompt au combat et à la punition des crimes. » L’hère, bien que noble, paraissait effectivement plus enclin à l’affrontement et au châtiment. Un justicier solitaire préférant s’occuper de tout, plutôt que de laisser tout cela à des magistrats qui pourraient se révéler corrompus. « Désolé. C’était légèrement téméraire et un tantinet trop affirmatif comme discours. » Il ne désirait pas froisser son nouveau compagnon, alors qu’ils se trouvaient dans un lieu isolé de tout et de tout le monde. Malgré cela, il doutait que Raeden soit le genre revanchard au point de le coller contre un mur et lui demander des excuses dignes de ce nom, s’il s’était trouvé blessé par ses paroles.

Vadim reprit contenance et leva la torche un peu plus haute. Rien ne changer alentour, le même décor se répétait inlassablement, sans offrir le moindre indice, ni la moindre piste du passage des cambrioleurs ou de leurs larcins. Raclant sa gorge discrètement, l’exilé se permit une dernière question à l’intention du ténébreux, tentant d’en savoir plus à son sujet. « Vous avez parlé d’une fille à Marianne… Vous êtes père ? »



Nombre de Mots | 772.
N° de post | 4.

© Codage by Savile

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 27 Oct 2015, 15:23

Lentement mais surement, les deux protagonistes avançaient pas à pas dans le labyrinthe souterrain. Le Réprouvé semblait étonné et curieux de savoir comment Raeden avait pu savoir que pour le moment, il n'y avait pas de danger. Il répondit cependant à la question du Bélua. Ainsi, il n'avait aucun pouvoir magique qui pouvaient leur venir en aide dans ce périple. Ce n'était pas grave en soit, même s'il était vrai que ça pouvait toujours être fort utile. L'homme-ours se souvenait encore du combat qui l'avait opposé à Rubis lors de son test au Temple des Esprits. Il n'avait pas trop eu l'occasion de faire usage de magie, la plupart de ses pouvoirs ne pouvant servir dans ce genre de situation, mais au moins, les quelques uns qu'il avait mis en marche lui avaient été plus qu'utiles et lui avaient peut être même sauvé la vie. Bien qu'en y repensant bien, au final …. il n'était pas certain que la vampire Rouge l'aurait réellement mis à mort, si ça avait tourné comme ça. Il se disait, qu'après tout, même les humains, qui n'avaient pas de magie en soit, contrebalançait ceci par leur capacité naturelle à annuler ou tout du moins diminuer celle des autres races. Tout, dans ce monde, était plus ou moins étroitement lié à la magie, en quelque sorte, quand on y réfléchissait bien.

Le Bélua écoutait donc attentivement le descriptif que Vadim faisait de ses capacités. Ce dernier reconnaissait lui-même que ce n'était pas mirobolant, mais au moins, il avait une arme, il savait à peut prêt s'en servir et si les ennuis arrivaient, il pouvait se confronter à deux adversaires. Pour le moment, aucune trace d'ailleurs de quelconque voleurs ou habitants des tunnels, à part les rats. Rien sur la poussière du sol ne pouvait témoigner du passage d'hommes ou de femmes. Ca devait faire un moment que personne n'était passé par le chemin qu'empruntaient actuellement les deux protagonistes. Certainement qu'ils auraient du prendre une autre voie pour trouver par où les chapardeurs passaient pour se faire entendre de Marianne. De toute façon, c'était trop tard et ça ne servait à rien de faire demi-tour maintenant. Ils finiraient bien par trouver des indices qui les mettraient sur la bonne voie. En attendant, ils pouvaient échanger discrétement. Et puis, il semblait que le Blond avait plusieurs questions à l'intention de l'Immortel.

Ce dernier releva légèrement sa main droite, pour faire refléter la lumière de la torche sur une bague à son doigt.


C'est ça, qui me donne mon ouïe sur-développée. Souvenir de mission. Je ne suis pas fan de bijoux mais c'est quand même bien pratique.

Il est vrai, qu'à bien le regarder, il ne portait pas beaucoup d'apparat sur lui, voir presque aucun. On pouvait remarquer la-dite bague, ainsi qu'une alliance à l'annulaire gauche. A part cela, rien d'autre que ses vêtements sobres et ses armes croisés dans le dos.

Même si on n'est pas un grand fervent de magie, il faut reconnaître que c'est bien utile, surtout dans notre monde. Même si un bon coup dans le pif arrange toujours aussi facilement les choses.

Il stoppa un instant, tendant l'oreille, ayant cru entendre quelque chose, mais rien, simplement une bagarre entre deux rongeurs, certainement en train de se disputer pour un peu de nourriture. Il prit quelques secondes supplémentaires pour réfléchir sur la remarque qu'avait fait Vadim concernant l'attitude qu'il dégageait.Pesant ses mots, il argumenta enfin sur le sujet.

Je respecte les lois quand elles sont justes … mais les discours et les belles paroles ne font pas tout. Il y aura toujours des gens pour s'en moquer et les outrepasser. Cependant, qui serais-je si, moi, qui prône le respect de ses édits, je les violais impunément dans le but de les faire respecter ? Certains cas sont exceptions, mais ils ne doivent en aucun recours une généralité.

En disant ses derniers mots, il regarda Vadim dans les yeux. Il ne savait pas s'il avait réussi à faire comprendre son point de vue, mais au moins, il avait essayé. Et puis, si ce n'était pas le cas, après tout, était-ce si grave ? Du moment que le Réprouvé se montrait lui aussi respectueux. Un sourire ne put se retenir sur ses lèvres quand il fut mention de sa fille. Reprenant son chemin, il répondit :

Oui … c'est une jeune femme maintenant, même si pour moi, elle reste toujours une jeune fille. La vie n'a pas été facile pour elle, loin de là. Elle est tout ce qui me reste. Même si je suis fier d'elle, de ce qu'elle est devenue, ça reste mon enfant. Qui me passerait un savon si elle savait que j'avais dit ça à un inconnu.

Un rire presque silencieux secoue un instant le Bélua.

S'il nous arrive quelque chose, elle nous retrouvera. Elle en est capable. …. Et vous, vous avez de la famille, des gens sur qui comptaient en cas de coup dur?

Aux yeux de l'homme-ours, c'était important d'avoir des personnes sur qui on pouvait se reposer, faire confiance et partager avec eux.

899 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 28 Oct 2015, 03:25



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

Ainsi donc, Raeden était pourvu d’apparats à l’éclat magique. Un sourire entendu parcourut les lippes du réprouvé tandis qu’il observait ladite chevalière, qui ornait fièrement la phalange du quidam. Il démontrait ici son expérience et les nombreuses péripéties qu’il avait pu vivre au cours de son existence. « Un bijou bien pratique. Je vous envierais presque, vous savez ? Mes sens ne sont que peu affûtés malheureusement et je n’ai pas suffisamment vécu pour disposer de quelques souvenirs matériels aussi précieux… » Il se tut et tapota le pommeau sculpté de son épée. « Hormis cette lame qui m’a été confiée. » Les deux hères tournèrent à nouveau dans le dédale. Il paraissait décidément sans finalité et Vadim doutait de plus en plus de la présence des aigrefins.

La stance sur la magie tira un nouveau sourire au proscrit, qui ne fit pour autant aucun commentaire. Son manque d’affinité avec tout cet occultisme avait une explication. Il n’eut pas l’occasion de s’exprimer, l’ineffable homme s’étant arrêté, tendant une oreille attentive au moindre chuintement suspect. Fausse alerte. La cadence reprit sans palabre et Vadim leva la torche un peu plus haute. Une maxime suivie, réponse à la constatation qu’avait formulée l’exilé plus tôt. Le charismatique avait un sens moral poussé, sûr de ses convictions et prompt à dissocié justice et règlement de compte. Achevant sa tirade en fichant ses prunelles dans celles de son comparse, le banni se sentit bien inférieur à toute cette noblesse d’esprit. Déglutissant, il réfléchit un temps avant de déverser sa diatribe dans le silence qui s’était instauré. « J’essaie de comprendre le sens de la justice à vrai dire. Elle m’échappe, bien que vos paroles soient emplies de sagesse. Disons que l’éducation, si je peux considérer cela comme telle, que j’ai reçu ne m’a pas donné matière à comprendre la notion de justice. Ni même l’héritage racial dont je suis affublé. » Mutisme de réflexion. Les mots avaient été plus hâtifs que ses pensées. Il devait se justifier à présent. « Je… Je suis un réprouvé. Chez nous la notion de justice et tout ce qui en découle nous sont étrangers. J’ai passé ma courte vie à être rejeté et réfuté par mes contemporains. A mes yeux, la ‘justice’ n’existe que dans la punition des crimes. Un châtiment administré par ceux qui ont été lésés. » Le corps fébrile, il observait Raeden, une nitescence nouvelle brillant dans son regard. « Excusez-moi. Vous n’avez pas signé pour m’écouter déverser ma véhémence à l’encontre de ce qui m’est inconnu. Je souffre des préjugés de ma race. Je ne vous embêterais plus avec ça. » Détournant les yeux, Vadim serra les dents et se concentra sur les ombres qui se dessinaient au loin. Le sujet était clos. Il ne souhaitait plus y revenir. Pour l’instant.

Une candeur nouvelle s’illumina dans le regard du bélua à la mention de sa progéniture. Une fierté sans égale devant ce qu’il avait engendré. Un incoercible sourire s’était effilé sur ses lippes et il évoqua aisément avec éloge sa douce fille. Une famille. Deux mots bien étrangers dans l’esprit brumeux du proscrit. « Votre fille a beaucoup de chance d’avoir un père si soucieux de son bien-être. » Dans sa tessiture, quelque chose s’était ineffablement brisée. « Il n’y a qu’une seule personne sur laquelle je puisse compter. Elle est endormie à l’étage de l’auberge et n’a pas le moindre lien de parenté avec moi… » A la lueur de la torche, on distinguait aisément la tristesse qui résultait de cet axiome. « Je suis un réprouvé. Mon père est l’ordure du couple qui m’a engendré. Il s’est senti sali par ma naissance et a tué ma mère dans sa rage. A mes dix ans il a arraché mes ailes parce qu’elles lui faisaient pensé à celle-ci. Je ne porte même pas son nom. Il m’a baptisé Howl car mes hurlements étaient trop virulents lors de la perte de mes… Enfin bref. Considérez-vous cela comme une famille sur laquelle je puisse me reposer Raeden ? » La question aurait pu être interpréter comme une remarque impétueuse, ma le timbre brisé de l’exilé démontrait le contraire. Tentant une dérobade, Vadim changea de sujet de manière abrupte. « Concernant la magie… Je n’ai aucun doute sur son utilité. Je suis simplement incapable d’en faire usage. J’ai été atteint par la Vaakum à ma naissance. C’est une maladie qui vide l’individu de sa magie. J’ai eu la chance d’en guérir, mais je suis pour le moment incapable de faire usage de cette dernière. Je m’en suis accommodé au fil du temps. Je préfère les armes. Elles montrent la vraie valeur d’un homme selon moi. »


Nombre de Mots | 834.
N° de post | 5.

© Codage by Savile

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 30 Oct 2015, 16:28

« L'héritage racial dont je suis affublé … ». Qu'entendait-il par là ? On aurait dit qu'à sa façon de parler de sa race, il n'était pas très fier ni même simplement neutre d'en faire partie. Avait-il était intégré à une espèce en dehors de la naissance, contre son consentement et sans que cela ne soit mieux pour lui, comme cela avait pu l'être pour Raeden. C'était un problème, ça. Parce que si Vadim n'arrivait pas à accepter ce qu'il était, selon la vision des choses de l'homme-ours, il ne pourrait jamais réellement évoluer, et surtout, évoluer sainement. Mais les choses s'éclaircirent un peu plus quand le jeune homme se justifia quand à sa remarque vis-à-vis de sa race. Un réprouvé. L'Enfant de Phoebe n'en savait pas beaucoup sur les membres de ce peuple, mais étant ancien ange, il connaissait quand même les grands … principes. Et il avait appris malheureusement que ces êtres, issus d'un démon et d'un ange, n'étaient rejeté, haïs et méprisés. Même lorsque ses ailes étaient encore immaculées, il n'avait jamais cautionné ça. Comment pouvait-on reprocher aux enfants quelque chose sur laquelle ils n'avaient eu aucun poids ?

La punition des crimes …

Raeden répéta pour lui même plus que pour autre chose les quelques mots du blond. La vision de la justice selon les Réprouvés, si on en croyait les dire de Vadim était totalement incongrue et déplacée pour le Bélua. Mais avait-il réellement son mot à dire là-dessus ? Il n'en était pas sur, même si rien de l'empêchait de faire part de l'état d'esprit dans lequel cette découverte le mettait. Il aurait bien continué sur cette lancée, plus par curiosité qu'autre chose, mais apparemment, le Réprouvé préférait s'arrêter là dans cette discussion. En tout cas, pour ce sujet là. Ca pouvait être compréhensible s'il, comme l'homme-ours l'avait interprété, avait du mal à s'accepter, lui et sa race.

Ma fille me trouve un peu trop ours bourru et sur-protecteur à son égard.

Il dit cela sur un ton où une note joyeuse perçait. En même temps, il fallait reconnaître qu'elle n'avait pas trop tord. Mais on ne pouvait pas non plus reprocher au père d'agir ainsi après toutes les péripéties et les catastrophes qu'avait connu la famille. Lorsque le sang-mêlé parla de sa « famille », Raeden sentit et entendit dans sa voix combien cela le fait souffrir d'y repenser et d'en parler. Ainsi, quand il changea de sujet, l'Immortel ne l'en empêcha pas et le suivis sur la lancée.

Cette maladie est un vrai fléau pour les races magiques … c'est à dire la plupart de celles qui peuplent les Terres du Yin et du Yang. Il est vraiment dommage que l'on n'ait toujours pas trouvé de remède ou de vaccin pour lutter contre. Ma famille a eu la chance d'en être épargnée, les Aetheri en soient loués !

Après cela, il ne put quand même s'empêcher de dire une phrase sur la famille.

Il n'y a pas besoin que quelqu'un soit de notre sang pour qu'on le considère comme un frère, une sœur, un père, une mère, un fils ou une fille. Je suis fils unique. Et pourtant, j'ai un frère. Il n'a aucun lien de sang avec ma famille. Il n'est même pas un être humanoïde. Mais dans mon cœur, Chess, gardien félin ancestral des Liddell, tient la place que devrait occuper un frère ou une sœur. Comme on dit, on ne choisit pas sa famille. Mais c'est faux. On n'a peut être pas notre mot à dire sur la famille de sang … mais c'est nous qui décidons de notre famille de cœur … réfléchissez-y, Vadim, vous ve....

L'homme s'était tu brusquement. Il venait d'entendre un bruit, imperceptible à une ouïe normale. Et cela n'avait rien de ressemblant à le couinement d'un rat, ou à le trottinement d'un des leurs. C'était un tintement de ferraille, de quincaillerie ou tout autre chose en métal.

On est sur la bonne piste. En face de nous …. quelque part sur notre droite, je dirai.

732 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 03 Nov 2015, 15:21



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

« J’aurais aimé avoir un père protecteur. J’ai plutôt eu droit au destructeur. On ne tire pas tous le bon numéro, malheureusement. » La stance était sous le ton de l’ironie, malgré la gravité de ses précédents propos. « Vous avez eu de la chance d’être épargné par la maladie. Pour autant, je ne me plains pas. Je me suis bien adapté à vivre sans magie. A vrai dire, c’est même plutôt une bonne chose dans mon cas. Nous… sommes instables, y compris avec nos pouvoirs. » La référence à sa race était évidente. Ses traits s’étaient durcis sous la nitescence de la torche. Les palabres de Raeden sur sa lignée et ceux qu’il estimait, étaient emplis de sens. Vadim réfléchit un moment. Il n’avait que peu d’amis à proprement parler. Il considérait Eliott comme étant un membre de sa famille, c’était vrai. Mais, en dehors d’elle… Il ne reposait sur personne. Ses lippes s’entrouvrirent, tentant l’amorce d’une réponse, lorsque son compagnon le mit en garde. Le timbre bas et prévenant, l’ouïe visiblement aux abois, Raeden avait détecté une potentielle menace, plus loin. Le proscrit n’avait rien perçu, décidément bien mal pourvu par la nature. Doucement, il acquiesça de la tête, signifiant qu’il avait compris le message et fit glisser son arme hors de son fourreau, sans la faire tinter.

« Passez devant, ça masquera quelque peu la lueur de la torche. En espérant qu’ils n’aient pas entendu nos pas ou qu’ils ne soient pas dotés d’une ouïe comparable à la votre. » Sa voix était très basse, mu par la crainte de voir son acolyte se faire assaillir par les aigrefins. Chacun de leur pas était à présent mesuré. Ils posaient le pied avec déférence, épousant la poussière de mieux qu’ils pouvaient, s’attelant à faire le moins de bruit possible. La stature du charismatique masquée suffisamment l’éclat de la torche, pour qu’elle ne porte pas sur de trop grands mètres. Vadim n’appréciait pas d’être à l’arrière, prenant son compagnon comme bouclier. C’était cependant la meilleure stratégie à adopter actuellement. « Attendez Raeden. » Sans brusquerie, il avait posé une main sur l’épaule de l’homme. Plus loin, le dédale tournait à droite, une lueur orangée s’étiolait à son orée. Les brigands devaient se trouver là. Vadim jeta leur torche derrière eux. Ils devaient approcher discrètement et celle-ci leur porterait préjudice. Le potentiel feu de camp éclairait suffisamment l’entrée du couloir pour qu’ils puissent se repérer sans encombre. Lame au poing, le proscrit approcha à pas lents et s’arrêta juste avant la fin du mur. Des voix lui parvinrent finalement, émanant de la source lumineuse. Ils les tenaient.

Subrepticement, Vadim jeta un œil sans se découvrir et put apercevoir les aigrefins, disposés autour d’un feu de fortune. Ils étaient trois. Un petit, très jeune avec un nez en trompette et des cheveux longs, un autre, plus trapu avec une barbe rousse broussailleuse et le dernier bien plus vieux, très certainement le dirigeant de ce petit groupe. Celui-ci était grand, de bonne stature et les traits allongés avec de petits yeux perçants. Le réprouvé se tourna vers son compagnon et lui décrivit à voix très basse ce qu’il voyait. Il comptait sur son ouïe pour percevoir ses murmures pratiquement inaudibles. L’enfant ne constituait pas une menace, le véritable danger résidait dans le plus âgé de la troupe. Une chose chiffonnait le proscrit qui revint vers Raeden à pas de loup. « Ils sont trois, ne paraissent pas être des enfants de chœur, mais malgré quelques coutelas que j’ai pu apercevoir, je n’ai vu aucun sac ou container pouvant entreposer un quelconque butin... » Caressant distraitement la barbe naissante qui mangeait son menton, Vadim réfléchit un instant. « Ou alors… Ce ne sont pas eux nos voleurs. » Il posa son épée, qui pesait sur son bras à force de la tenir, contre un pan de mur. Poursuivant sa réflexion à voix basse. « Autrement, s’ils sont bien nos coupables, ils ont soit une cachette dans le dédale ou hors de la ville, soit… Ils ne sont pas que trois et leurs complices sont plus loin. La meilleure chose à faire reste de les arrêter et de les questionner. » Le proscrit s’interrompit et plongea ses prunelles dans celles du bélua. « Cependant, l’un d’entre eux me parait assez coriace, je me débrouille bien, mais je sais quand je ne dois pas me surestimer. » Une esquisse de sourire passa sur le visage hâlé de l’exilé. « Je peux me charger des deux autres, ils ne paraissent pas très menaçant, mais vu l’aura que vous dégagez, il serait préférable que vous vous occupiez du plus vieux. » Le réprouvé agrippa son sabre délaissé, lorgnant son compagnon. « Si vous pensez que ce plan vaut la peine, je vous laisse passer devant cher Raeden. »


Nombre de Mots | 847.
N° de post | 6.

© Codage by Savile

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 05 Nov 2015, 21:00

Raeden n'avait beau pas connaître Vadim, à peine depuis moins d'une heure en fait, il l'appréciait de plus en plus. Qu'il soit réprouvé, nul en magie, paumé et pas force ne changeait rien à ses idées et à son caractère et c'était surtout sur cela que le Bélua jugeait les autres gens. Enfin, juger était un grand mot … il en faisait plutôt son opinion. Et toutes ses impressions concernant le blonds viraient dans le positif. Sa part paternelle voulait lui venir en aide et faire en sorte qu'il ne soit plus honteux de lui, de ce qu'il était et de son passé. Bien sur, cela pouvait paraître bête et absurde alors qu'il ne savait presque rien de lui et qu'il venait à peine de le rencontrer. Mais même s'il n'était plus un ange, l'empathie de l'homme restait forte, partie intégrante de lui et il ne pouvait rester indifférent face à la détresse des gens. Cela causerait certainement un jour sa perte, mais c'était comme cela. On pouvait peut être le changer de race, mais on ne pouvait pas lui retirer ce qu'il était vraiment au fond de lui.

De toute façon, il n'était pas temps de penser à cela. Il y avait plus important et surtout plus vital sur lequel se concentrer à l'instant. Les voix de leur possibles voleurs étaient à présent audibles pour tout le monde. Le Bélua se figea quand son compagnon posa sa main sur son épaule. Il l'observa d'un œil interrogateur pour essayer de déterminer ce qu'il avait l'intention de faire. Le noir se fit autour d'eux quand le Réprouvé se débarrassa silencieusement de la torche. Heureusement, une faible aura lumineuse, probablement du à un feu, leur permettait de voir à peut prêt où ils mettaient les pieds. Le métis prit les devants et entreprit de se rapprochait de l'angle, certainement pour tenter d'avoir une meilleure vue de la situation. Ce n'était peut être pas très intelligent de le laisser se mettre possiblement en danger mais l'Enfant de Phoebe ne pouvait pas l'en empêcher. Cela serait remettre en cause la confiance qu'il pouvait lui accorder et lui enlever de sa confiance en soi.

Raeden s'était donc immobilisé, laissant faire le jeune homme, attendant ses observations, son épée à lui aussi sortit de son fourreau, pour agir rapidement en cas de pépin. L'ouïe toujours aux aguets, il put donc percevoir sans problème ce que lui souffla Vadim, avant que celui ci ne revienne vers lui pour lui exposer un peu plus en détail la situation. Cela serait vraiment une sacré coïncidence si le groupe sur lequel il venait de tomber ne faisait pas parti de celui qu'ils cherchaient. Il ne devait pas y avoir tant d'occupants des lieux, que cela. Et comme l'avait fait remarqué le Réprouvé, il serait bon de les interroger. L'un d'eux semblait toutefois inspirer de la crainte au blond. Au moins, il le reconnaissait et ne tentait pas de jouer les fanfarons, ce qui aurait pu les mener sur une mauvaise pente. L'Immortel acquiesça d'un signe de tête, se remémorant dans sa tête les détails de la pièce que lui avait donné son compagnon pour ne pas faire d'erreur et ne pas perdre de temps quand ils passeraient à l'attaque.

L'épée au poing, le Bélua s'avança. Il ne prit pas la peine de s'arrêter à la vue des malotrus et prit directement la direction du plus âgée. Ainsi, il mettait à profit l'effet de surprise. Il ne poussa pas un cri, ne fit pas de grands gestes et de grands moulinets de son épée. Comme il s'en était douté d'après les informations données par Vadim, le chef reprit plus rapidement contenance que les autres et tira à son tour son épée du fourreau pour faire face à son adversaire. Rapidement, les bruits de fer et le tintement des lames l'une contre l'autre retentit. S'il y avait d'autres voleurs dans le coin, cela risquait de les avertir et de les attirer, mais ils n'avaient pas trop le choix, aucun des deux « bons » n'avaient la capacité d'étouffer les bruits. Coup d'estoc et de taille, frappe de biais et parade .. toutes les techniques s'enchaînaient tandis que Raeden prenait lentement mais surement le dessus. Son adversaire fit un pas de trop en arrière, ses pieds se prenant dans une couverture et le faisant trébucher et s'affalait par terre. Son corps n'avait même pas fini de s'étaler que déjà la pointe d'une épée venait se positionner sous sa gorge. Sans le quitter des yeux, le Bélua s'adressa à Vadim.


Tout va bien?

816 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 10 Nov 2015, 01:03



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

Le proscrit suivit son aîné, l’arme au poing, agaillardi par la présence du charismatique individu. Ils ne pouvaient échouer dans leur entreprise. Les trois aigrefins se tournèrent vivement, stupéfaits de cette surprise inopinée. Raeden avait couru sans hésiter vers le meneur du groupe, l’épée levée au-dessus de la tête. Le bruit du métal s’entrechoquant sur ses homonymes, tinta dans l’air. Une ineffable peur s’était gravée sur les visages grossiers des quidams qui, après un moment d’égarement, avaient saisi leurs armes, prêts à en découdre. Vadim lança son sabre dans la mêlée, rencontrant la résistance d’un coutelas large et aiguisé. Le plus jeune de la troupe s’était placé en retrait, visiblement trop inexpérimenté ou effrayé pour prendre part au combat. Le réprouvé disposait d’une meilleure maîtrise de son arme que son adversaire, mais ce dernier abattait fermement sa lame, avec une force peu commune. Le fer mordit l’épaule de Vadim, qui lâcha un juron avant de riposter. Un épais liquide carmin s’écoulait de la plaie qu’avait ouverte l’aigrefin. Les lippes de ce dernier s’étirèrent en un sourire carnassier. Fier de son entreprise, il avait quelque peu baissé sa garde et Vadim s’engouffra dans cette dernière. L’élancement de sa balafre lui tira une moue douloureuse, mais il atteint sa cible dans une gerbe écarlate.

A genou, le regard baissé par son forfait, le trapu avait lâché son arme sous l’assaut de l’exilé, se retrouvant démuni face à lui. Une pellicule de sueur s’était imposée sur le front du réprouvé, qui exhalait un souffle chaud et heurté. Sa blessure n’était pas très profonde, mais elle avait suffi à le ralentir. Lancinante, elle l’empêchait de faire le moindre mouvement ample avec son bras droit. Le jouvenceau avait tiré une dague de sous sa cape et faisait face au bourreau de son allié. Les prunelles céruléennes du proscrit se fichèrent dans les siennes, défiant son impudence. « Pose ça gamin. Je ne veux pas blesser un enfant. » Les joues du garnement se teintèrent de rose et il déposa les armes. Aux côtés de Vadim, Raeden avait mis son opposant à terre, mordant sa jugulaire de sa lame. « Je vais bien. Juste une petite blessure. J’aurais un souvenir de cette soirée au moins. » Le bélua ne souffrait aucune fatigue visible, aucune estafilade n’avait rongé sa chaire. Un véritable combattant. Un sourire éclaira le visage buriné du réprouvé. « C’était presque un échauffement pour vous, visiblement. »

Les aigrefins remuaient, visiblement irrités de s’être fait prendre. A la nitescence du feu qui dansait sur les parois du dédale, Vadim put scruter les traits renfrognés des captifs. « Et maintenant… Si nous délions un peu vos langues ? » Si le patriarche du groupe affichait clairement son mutisme et sa vraisemblable intention de mourir en emportant ses secrets dans la tombe, le flamboyant blessé paraissait plus disposé à parler, monnayant la vie sauve. Rehaussant sa lame de quelques hauteurs, le proscrit traça un léger sillon carmin dans le cou de son prisonnier. « Vous pillez les chaumières de la ville en utilisant les souterrains, c’est un fait. Il n’y a pas d’autres raisons qui expliqueraient la présence de trois individus armés sous la ville. » Vadim marqua une pause, avant de reprendre. « Cependant, quelque chose m’échappe. Pas de malle, de coffre, de réceptacle, ni même de sac pour recevoir tous vos larcins ? Qu’avez-vous fait de vos richesses si difficilement acquises ? » ; « Vous croyez peut être qu’on va se balader avec tout ce que l’on trouve dans les… » ; « La ferme ! » Le grisonnant avait interrompu la stance de son compagnon, les yeux emplis de rage. Les commissures du réprouvé frémirent. « Donc… Vous avez entreposé toutes vos trouvailles ailleurs. La véritable question est plutôt… Y’en a-t-il d’autres que vous ? » Sans prendre le soin d’ouvrir la bouche, le prostré acquiesça lentement de la tête. Vadim se tourna vers Raeden. « Si vous voulez mon avis, ces trois là sont les voleurs. Surtout l’enfant, en étant aussi fin et léger, il doit s’introduire avec discrétion chez les autres. Les autres, ceux que nous n’avons pas encore trouvés, rapportent les larcins dans leur planque. Du moins, je suppose. » Le tressaillement du plus vieux tendit à confirmer ses propos. « Nous avons nos voleurs. Mais, rendre leurs biens aux lésés me semble être une idée à explorer. Nous devrions chercher leurs complices. »


Nombre de Mots | 773.
N° de post | 7.

© Codage by Savile

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 11 Nov 2015, 22:05

Les deux bons samaritains étaient venus à bout de leurs opposants sans problème, ou presque. Apparemment, Vadim avait été blessé dans la bataille. Dès qu'ils se seraient occupés de leurs prisonniers, le Bélua se chargerait de guérir la plaie de son compagnon. Il ne put s'empêcher cependant de laisser échapper quelques notes d'un rire quand le Réprouvé lui fit remarquer que l'affrontement n'avait semblé être pour lui qu'une partie d'essai, qu'un échauffement. Cela n'était pas tout à fait faux, ni tout à fait vrai non plus. Après tout, plus d'une fois, lors des entraînements, il s'était retrouvé à bout de force, en âge, tenant presque plus debout. Mais lors d'un réel combat, les enjeux n'étaient pas non plus les mêmes que lors d'un échauffement, et cela changeait la donne. Il ne pouvait pas dire que les échanges de passe d'arme avaient été épuisant, mais cela restait toujours un peu pesant pour l'état psychique du combattant. Quoiqu'il en soit, il était vrai qu'il s'en sortait très bien et que cela n'avait pas demandé une trop grande dépense d'énergie et de technicité de sa part.

Trouvant que le blond s'en sortait plutôt bien, Raeden lui laissa mener la danse quand à l'obtention d'information sur ce qu'ils étaient venus faire ici. Du moment qu'ils restaient tous les deux vigilents sur de possibles renforts adverses, ils avaient le temps de bien faire les choses et de forcer un peu la main aux voleurs pour leur délier la langue. Et si réellement cela ne marchait pas, l'homme-ours pourrait toujours faire appel à sa magie noire, même si cela ne le réjouissait pas. C'était réellement l'un des pouvoirs qu'il possédait qu'il aurait préféré ne jamais acquérir. On aurait presque dit qu'il avait une volonté propre, s'insinuant traîtreusement dans les pensées de son propriétaire, le poussant à l'utiliser, à agir et faire le mal avec. L'Immortel fronça légèrement les sourcils et repoussa ses pensées. Toujours a surveiller son adversaire à sa merci, il écoutait Vadim faire l'interrogatoire. Même si les voleurs semblaient s'être résigné au fait qu'ils s'étaient fait avoir, on n'était jamais à l'abri d'un sursaut de violence ou d'une brusque envie de jouer aux héros ou de prendre ses jambes à son cou.

Lorsque son adversaire cria presque sur l'un de ses comparses car il avait commencé à répondre, la pointe de l'épée de l'Enfant de Phoebe se fit soudain plus pressante contre la jugulaire du grisonnant, qui poussa un grognement, comprenant très bien le message que s'il intervenait encore une fois, il verrait son sang couler.


Bien … Reprenons donc.

La commère n'osait apparemment plus rien dire depuis l'intervention de son aîné mais cela ne l'empêcha quand même pas d’acquiescer aux dires de Vadim, d'un hochement de tête. Ainsi, comme ils l'avaient soupçonné un peu plus tôt, ici ne se trouvait qu'une partie de la bande et les richesses volées étaient bien entreposées autre part, dans quelques endroits de ce labyrinthe souterrain. Raeden sentit le regard du sang mêlé posé sur lui et il ne put s'empêcher de dire.

Il est peu avisé de lâcher du regard son adversaire. Surtout quand celui-ci est acculé.

Sa façon de prodiguer ses conseils n'étaient peut être pas la meilleure, mais il préférait prévenir le jeune homme, plutôt que celui-ci apprenne la leçon à la dure, quand cela risquerait d'être trop tard ou mortel pour sa vie. Une fois sa remarque faite, il prit quelques secondes pour réfléchir avant de reprendre la parole.

Je suis du même avis que toi. Mais avant de partir à la recherche du reste du groupe et des biens volés, nous devons déjà nous occuper de ceux-là. Les ramener à l'auberge serait une perte de temps que nous ne pouvons nous permettre. Il serait préférable de les attacher et de les bâillonner.

Le plus vieux des voleurs voulu protester mais Raeden ne lui en laissa pas le temps, l'assommant d'un vif mouvement du pommeau de son épée, sans plus de cérémonie. Vérifiant rapidement que le grisonnant était bel et bien inconscient, il commença ensuite à fouiller les affaires des filous, un sourire sans joie éclairant son visage quand il tomba sur ce qu'il cherchait, une corde assez longue pour les retenir tous les trois. Se redressant, il traîna ensuite l'évanoui sans cérémonie vers les autres avant d'entreprendre de les ficeler, sous la surveillance de Vadim. Un bâillon à chacun fait de divers tissus, les armes subtilisées et le tout était prêt.

Nous pouvons reprendre nos pérégrinations.

En se redressant, il posa nonchalamment sa main sur l'épaule droite du Réprouvé, celle qui était blessée et sa magie blanche se distilla pour la refermer comme si cela n'avait jamais eu lieu. Puis il épousseta comme si rien n'était et commença a avancer dans un nouveau tunnel.

860 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 25 Nov 2015, 01:54



LES VOLEURS
ft. Raeden Liddell

Tirant une épaisse corde des possessions des aigrefins, Raeden harnacha les parias sans commune mesure, non sans avoir quelque peu molesté le plus virulent. D’une main, apposée sur ses épaules entaillée, il distilla sa magie dans le proscrit, qui sentit sa douleur s’extirper à mesure qu’elle œuvrait. Bientôt, elle ne fut plus qu’un souvenir vague et lointain. « Merci. » Son timbre était bas, empli d’une reconnaissance non dissimulée. L’exilé estimait beaucoup cet hère charismatique avec qui il cheminait depuis maintenant une bonne heure. Le réprouvé se baissa et essuya le plat de sa lame sur la tunique de l’un des renégats. On lui avait toujours enseigné que le sang, une fois sec, abimé et empêché les lames de sortir convenablement de leurs fourreaux. L’arme du temple rejoignit son carcan et Vadim prit la suite de Raeden, happant une buche menue qui flambait, leur offrant une torche de fortune après la déchéance de la précédente.

« La magie est fascinante. Pour tout vous dire, je n’y suis que peu habitué. J’ai, certes, voyagé quelque peu à travers les terres, mais la magie salvatrice m’était presque inconnue. Je ne l’avais jamais vue à l’œuvre. Vous me feriez presque regretter mes paroles antérieures, au sujet de cette dernière. » La discussion était banale, mais il était nécessaire de poursuivre leurs pérégrinations dans une ambiance s’écartant de l’aspect lugubre et suffocant qu’offrait le dédale labyrinthique. Malgré le tutoiement mis en place par son acolyte, Vadim n’avait pas suivi ce dernier. Une lueur brillait dans ses prunelles céruléennes. Celle du respect. Un respect qui lui interdisait, pour l’heure, de se montrer plus familier que de raison envers le bélua. Chaque pan de mur semblait identique à son voisin, l’espace entre demeurait perpétuellement le même, la même poussière battait à leurs pieds, les mêmes fragrances humides. « Croyez-vous que leurs complices sont ici ? Je m’interroge sur la possibilité d’une cachette extérieure. En dehors de la ville, loin de ce labyrinthe. » Il s’interrompit, tandis qu’ils arpentaient un nouveau bras rocailleux aux aspérités palpables. « Certes, ce dédale leurs offre de nombreuses possibilités, mais il est aussi extrêmement risqué pour qui ne le connait pas parfaitement. Entreposer leurs larcins ici serait, selon moi, de la bêtise. Mais, après tout, ils n’ont pas brillé par leur discrétion lorsqu’on les a découverts. » Le silence retomba, bercé par les bruits de pas des deux hères.

Discrètement, le réprouvé porta son regard sur son compagnon, à l’allure peu banale. Tout en lui criait l’assurance et le charisme. Ses palabres, lorsqu’il avait évoqué sa fille, étaient empreints d’une ineffable ferveur. Une véhémence passionnée. Le proscrit jalousa ce quidam inconnu. Enviant cette relation privilégiée, le souci de protection qui étreignait son géniteur. Que n’aurait-il pas donné pour connaître la même chose ? Il se débattait avec des sentiments contradictoires. Incoercibles, inénarrables. « Vous la voyez souvent ? » Le mutisme fut brisé, par la tessiture chevrotante du damné, dont les paroles hésitantes vinrent caresser le galbe de l’oreille du bélua. « Votre fille. » Les prunelles fuyantes, il savait sa question indiscrète, mais il n’avait su la retenir. Elle s’était échappée de son écrin. Mue par l’appétence d’obtenir une réponse. « Je… » Ses lippes se tendirent. Il en mordit la substance d’une canine affutée. « A l’instar de la magie, je ne connais rien des rapports familiaux. J’ai suffisamment dépeint ma triste existence pour que vous ayez une certaine idée de ce à quoi j’ai eu le droit. » Il cessa de fuir et plongea ses iris de ceux de Raeden. « La conviction et l’adoration que vous avez pour votre enfant se lit au travers de vos stances. Vous irradiez, comme si elle était l’ultime merveille du monde. De votre monde. » Une esquisse fade de sourire s’insinua sur les lèvres charnues de l’exilé. « J’en suis presque envieux. Désireux de connaître la présence rassurante d’un parent. D’un père. » Le dédale semblait avoir disparu, chassé par les dires de Vadim et la curiosité malhabile dont il faisait preuve. Se morigénant, il reprit corps avec la réalité. « Pardonnez-moi. J’oublie parfois que toutes les curiosités ne sont pas bonnes à satisfaire. Je me montre quelque peu entreprenant, lorsqu’un sujet me touche autant que celui-ci. J’essaierais de rester à ma place, à l’avenir. »


Nombre de Mots | 765.
N° de post | 8.

© Codage by Savile

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

♛ Les Voleurs | ft. Raeden Liddell

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» ♛ Une Visite Imprévue | Solo
» La curiostité est un vilain défaut [Pv Raeden Liddell]
»  ¤ Et tu n'auras plus jamais soif ¤ [Raeden Liddell]
» Voyage sans Lendemain [Raeden Liddell]
» ♛ Les Origines | QUU | Solo
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-