-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 [CDN 2015] Agilité - Le saut de la foi / Les Ruines

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mar 29 Sep 2015, 10:17

Le saut de la foi

[CDN 2015] Agilité - Le saut de la foi / Les Ruines 553732epreuveagi

Une voix, divine, solennelle, retentit à travers l'espace clos dans lequel les participants se tenaient « Bienvenue à la Coupe des Nations. L'Agilité n'est autre, qu'une caractéristique démontrant combien le corps et l'esprit peuvent, à eux deux, êtres souples et malléables non pas pour se faire manipuler, mais pour s'adapter à toutes les situations. Tout faire plus vite, dans un élan de fougue, mais l'Agilité ne détermine en rien l'intelligence, et la précipitation peut être de mise, si elle n'est pas couplée avec un bon facteur. Ainsi, voici l'épreuve. Simple, mais dangereuse. Une question de rapidité d'esprit et de corps, les deux alliés, de manière à trouver l'équilibre parfait, et à faire de son âme, un fardeau aussi léger qu'une plume. Il faudra alors que vous compreniez ce qu'il se passe, ce qu'il y aura devant vous, sans le voir, et vous y projeté, comme si vous aviez toujours su que c'était là. » Sur les murs, des images d'illusion des ruines, couraient un peu partout, montrant plusieurs endroits parfois même inexplorés « Vous serez seul, face à un parcours qu'il vous faudra deviner et construire de vous-mêmes. Mais rappelez vous, agilité n'est pas synonyme de précipitations et, si vous oeuvrez mal, vous n'aurez aucune chance de retourner dans le concours. Bien que vous ne pouvez pas mourir, voyez cela comme une disqualification immédiate. » Et les règles étaient intransigeantes.

En un claquement de doigts, bruit sourd résonnant à travers la pièce, l'Aether invisible téléporta les participants dans une énorme grotte. Chacun d'eux fut placé sur un monticule surplombant un ravin sans fond, et si l'un d'eux criait ou tombait, les autres pouvaient l'attendre. Pourtant assez éloignés les uns des autres, les concurrents ne voyaient rien, mis à part une lumière flottante au milieu de la pièce, à une bonne distance d'eux, signalant la plateforme d'arrivée. Dès qu'ils poseraient le pied là-dessus, ils seraient téléportés sur le lieu des résultats, en attente des autres participants. Alors dans le noir total, la voix résonna « Devant vous, sous vos pieds, s'érigeront des colonnes, sortit du néant, pour accueillir vos sauts. Pas de chemin plat, ni d'obstacle mortel, votre seul but sera de vous déplacer, de pylône en pylône, pour finir sur la passerelle centrale. Mais prenez garde, car si celle-ci ont une ascension vertigineuse pour que vous puissiez rapidement poser le pied dessus, elles descendrons tout aussi rapidement, ne vous offrant plus la possibilité de sauter sur leurs jumelles. Et là entre la communion entre le corps et l'esprit. Le rythme et la cadence que vous soutiendrez, doit être mesurée : ni trop lente -sinon vous mourrez avant d'atteindre la prochaine plateforme-, ni trop rapide -sinon vous sauterez dans le néant, avant même que le pylône ne s'érige-. Cette communion ne sera pas aisée, et pourtant, on vous l'imposera si vous souhaitez réussir... Bonne chances, étrangers. »

Explications


Bonjour !!!

Je me suis trop enjaillé sur cette épreuve (avouez, les anciens, que vous m'attendiez un peu pour cette année également XD !) car je la trouve trop bien en mode Yamakasi *-* [Et cette fois j'ai pas pris de substances illicites avant de l'écrire]

Breeeef les consignes de l'épreuve :
-Alors attention, ceux qui se disent 'tiens de vais rater pour être disqualifier, c'est plus RP' c'est louable de votre part, mais (ça parait logique) personne ne pourra voter pour vous (car clairement vous êtes ramené sur le banc de touche à l'arrivée xD)
-Booon l'épreuve : admettez que vous êtes dans une grotte circulaire, chacun placé contre le mur à une distance égale les uns des autres, et qu'au milieu, c'est l'arrivée donc, qui est éclairée. Comme j'ai dis, si il y en a qui chutent, tous peuvent l'entendre crier (merci la déconcentration xD). Techniquement entre vous et l'arrivée y a 700m à peu près, donc c'est chaud. Le but sera d'être rapide et intelligent (mais du coup moins intelligent que rapide, on sera pas batard là dessus xD) pour déduire le parcours devant vous que vous ne voyez pas. Chaque saut que vous ferez sera minuté car les pylônes s'effondreront, et si vous y êtes encore dessus... Banc de touche xD
-Quand vous finissez votre épreuve, vous serez téléporté automatiquement au RP pour tous qui s'ouvrira à la fin des épreuves, pour voir les résultats et faire la chouye.

Attention : Si vous avez des pouvoirs quelconques comme supervitesse, remonter le temps, voler, machin chose, ils seront TOUS désactivé, sans exception. Seuls les points de spé de l'arme du temple seront laissé (normal ^^). Car on juge l'Agilité pure et dure ici :D

*Pour le truc de la communion entre le corps et l'esprit, que vous ayez 1 ou 40, vous pouvez, ou non, l'atteindre, c'est à votre guise, ce sera du bonus dans la notation ^^

Un problème ? Me MP.

Les consignes globales :
Sachez que vous serez évalués sur :
→ La qualité de votre rp (orthographe, conjugaison, syntaxe etc)
→ L'originalité de vos écrits (ça ce sera la touche subjective des juges ^^)
→ La capacité que vous avez à ajuster votre rp en fonction de vos points de spé (faites pas des pirouettes cacahuètes si vous avez genre 2 en agilité, et que vous pouvez à peine mettre un panard devant l'autre)
→ L'épreuve que traverse votre personnage. Celle ci est éprouvante, mentalement comme physiquement, et a moins que vous ayez 40 partout (ce qui se peut !) votre personnage n'arrivera pas comme une fleur sur la plateforme centrale.

Votre message devra se situer entre 720 et 1800 mots. Vous avez jusqu'au 30 novembre.
Par la suite, le jury sera constitué pour annoncer les vainqueurs. Vous gagnerez tous un gain de participation, les trois premiers auront des lots en plus ^^

Bonne chance 8D
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 14 Oct 2015, 14:33

Tu y es. Avant d’arriver ici, dans cette grotte, aux côtés de tes adversaires, tu ne t’étais pas réellement rendue compte de ton engagement : tu te disais que de toute façon, tu pourrais annuler tout ça si tu n’en avais plus envie. Mais non, désormais, c’était trop tard. Tu étais au pied du mur, obligée de disputer cette épreuve d’agilité au nom du peuple des faes. Désormais, tu vas soit devenir leur fierté, soit leur honte. Cela ne dépend plus que de toi. La peur t’envahit : les autres ont l’air redoutables, ils ne sont pas là pour rigoler. C’est vraiment sérieux, alors… mince. Mince, mince et flûte. Reconcentre-toi, Etincelle. Alors que tu essayes de contenir une panique, chacun de vous est silencieux et immobile. Soudain, une voix résonne. Elle explique l’épreuve. À l’entendre ça a l’air plutôt simple, mais tu sais que ça ne sera pas si facile. Tu peux y arriver, mais seras-tu plus rapide que les autres ? C’est là toute la question.

« …bonne chance, étrangers. » Ce discours s’arrête, l’épreuve commence. Ton temps est compté. Rapidement, tu sautes sur le premier pylône. C’est facile, mais tu es déjà trop lente : alors que tu sautes sur la seconde, ton élan est à moitié grignoté par ton premier support qui avait commencé à disparaître. Tu te résignes à accélérer la cadence, et tu dois te concentrer bien plus. Une technique te vient naturellement à l’esprit : une comptine que tu as entendu il y a peu te revient en tête, et le rythme que tu lui donnes commence à te guider. Tu te mets à la marmonner : autour de toi, certains font du bruit et menacent de rompre la régularité de ta course. Tu as besoin de ça pour les ignorer.

« Elle avait une carapace
Attendait que le temps passe
Son dos dépassait de l'eau
Offrant îlot aux oiseaux ... »

Tu as réussi à trouver un rythme. Le chemin que tu traces devient instinctif. Tu as arrêté de regarder les gens autour de toi, la concentration est de plus en plus facile à garder. Désormais, un autre problème se profile, et qui vient de toi, cette fois. Si tu te projettes de mieux en mieux le rythme de la course, ton corps a du mal à suivre. Les pilonnes ne sont pas collés et nécessitent de grandes enjambées qui te demandent un effort de plus en plus difficile à produire… tes muscles demandent grâce très vite et ton équilibre se fait de plus en plus fragile. En arrivant sur un pilonne, ton pied glisse et tu manques de tomber. C’est à ce moment que tu décides de brûler d’utiliser ton moyen de secours : la protection du serpent. Alors que tu perds pied, tu arrives à reprendre un équilibre en sautant sur le pilonne suivant. C’était là la dernière erreur possible. Maintenant si tu espères arriver à destination, tu n’as plus le droit à un pas de travers.

« Mais d'en haut, elle n'était qu'une miette
Et pour le faucon affamé
Carapace devenait assiette
Et son corps, un délicieux mets ... »

Le parcours est devenu un automatisme : tu as atteint un autre niveau de concentration. Toute une partie de ton champ visuel et auditif est totalement réduit. La grotte aurait pu s’effondrer que tu ne t’en serais pas rendue compte. Tout ton corps et ton esprit convergent dans une seule et même direction : droit devant toi, vers  l'arrivée de la course. Es-tu plus lente que les autres ? Y’en a-t-il qui sont déjà tombés ? C’est une idée que tu essayes d’effacer de ton esprit, mais elle te déconcentre indubitablement. La compétition, tu n’y es pas habituée et ça se ressent beaucoup trop.

« Il fondit sur cette chose si veule
Et, trop lente pour s'y opposer
Elle se vit quitter son foyer
Pour voler jusqu'à son linceul ... »

Tu atterris sur un énième pilonne et t’effondres presque sur lui. Tu as envie de t’arrêter, de t’endormir sur le minuscule ilôt de stabilité… mais il tremble, il va s’effondrer et t’emporter avec lui. Tu dois continuer à bouger sans jamais t’arrêter où le néant t’avalera. Allez, Etincelle, encore un autre… concentre-toi… ton esprit projette la place du pilonne suivant. Il n’est pas encore apparu, mais comme tout le monde, tu dois te préparer à sauter dessus avant qu’il ne se dévoile… car au moment-même où il apparaîtra, ton socle voudra t’engloutir. Et il suffirait alors d’une milliseconde de trop passée dessus pour que ton élan ne soit rongé par son mouvement. Que la course s’arrête, et tout est fichu. Je dois continuer ! Le socle suivant est bien plus haut que le précédent, et ce n’est pas la première fois : au début, les socles changeaient de direction, leur emplacement était difficile à prévoir. Mais maintenant, ils sont de plus en plus haut et te forcent à pousser dans tes jambes … au moment où elles demandent le plus une trêve. Je n’y arriverai pas. C’est trop haut, je n’en peux plus. Mais ta comptine est presque terminée, tu ne peux pas t’arrêter maintenant. Essaye encore un peu…

Finis-la.

« Avec plus d'agilité
Elle aurait pu s'échapper
Bannissez velléité
Ou vous serez dévoré.
»


Tu sautes le plus haut possible vers le socle suivant. Es-tu montée assez haut ? Tu ne te rends même plus compte de tes capacités réelles, désormais. Tu es trop fatiguée pour cela. Le socle visé apparaît juste au moment où ton pied quitte le dernier qui, dans un bruit sec, commence déjà à se fissurer. Le suivant est plus haut encore que tu l’avais imaginé : ton pied heurte de plein fouet le bord du socle et tu t’effondres de tout ton long sur le bord, te retenant de justesse à l’aide des muscles de ton bras pour ne pas tomber. Cette fois, c’est fini. Même si tu avais le temps de te relever, le socle s’effondrerait avant que tu ne puisses le quitter… résignée à faire face à ton sort, tu restes un moment accrochée au bord en fixant tes mains. Mais les secondes passent sans que la terre ne se fissure… pourquoi ? Je ne comprends plus rien. Tu lèves la tête en cherchant à comprendre et la réponse s’étale devant toi : la source de la lumière est là, sur ce morceau de terre. Sans t’en apercevoir, tu as atteint le dernier socle. Impossible ! Mobilisant tes dernières forces, tu te hisses pardessus le bord et tu te diriges vers la lumière.

Et dès que tu l’atteins, le voyage vers un autre lieu commence ; l’épreuve se termine. Et tu n'es pas tombée, bien que le parcours ait été laborieux. Quelle dure journée, pense-t-elle en voyageant jusqu'au lieu réunissant les candidats à la Coupe des Nations. Et elle est loin d'être terminée.
Mots: 1081
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 24 Oct 2015, 17:46

Un claquement de doigt résonna dans la tête de Shawn, ce bruit, pas du tout agréable sur le moment, l'obligea à fermer les yeux le temps que cela passe. Une fois de nouveau ouverts, le décor était totalement différent, ce qu'il pouvait voir n'était rien d'autre que la surface sur laquelle il se tenait et une source de lumière lointaine. Il laissa alors ses bras tendus et chercha quelque chose de solide comme repère. La seule chose fut une paroi rocheuse derrière lui. Shawn avait aussi compris, à cause d'un léger courant d'air venant du sol, qu'il n'y avait rien d'autre que du vide autour de lui. Ses quelques mouvements et déductions furent réalisés pendant que quelqu'un parle des règles car à peine avait-il eu le temps de comprendre sa situation que l'épreuve commença sans plus attendre. Il plia alors les genoux pour prendre assez d'élan pour faire le premier saut.

A peine avait-il posé le pied sur le sol qu'il le sentit se dérober sous son poids. Il aperçut le pylône suivant et avec l'élan du premier bond il put, à nouveau, sauter très rapidement pour s'en sortir. Pendant ce saut il avait pu entendre un cri de terreur. Les murs de cet endroit semblaient faire rebondir le son des hurlements des gens qui tombaient, ce qui rendait cela encore plus perturbant. Il semblait qu'un participant n'avait pas eu de chance dès le début en tombant dans ce gouffre qui paraissait être sans fond. Pendant que Shawn sautait de pilier en pilier en se rapprochant de plus en plus de cette vive lumière qui semblait encore être si lointaine, une question lui tortura l'esprit.
Que se passait-il si on tombait dans le gouffre ? On meurt ? Shawn n'avait pas souvenir de grand-chose, le trac et les spectateurs l'avaient mis bien mal à l'aise, et donc il n'avait pas vraiment eu le temps d'écouter correctement ce qu'on avait pu lui dire.

Soudainement, la réalité le ramena sur terre, il n'avait franchi que deux pylônes pendant ce petit laps de temps durant lequel il était perdu dans ses pensées et la sensation d'avoir raté son saut fut rapidement claire. Seul son talon toucha la surface et le reste se retrouva dans le vide du gouffre qui le terrifiait tant depuis son tout premier bond. Il n'eut pas le temps de remettre son pied en place, car la structure se dérobait déjà sous lui. Son deuxième pied étant aussi à moitié dans le vide, il réfléchit rapidement à comment s'en sortir, et instinctivement, il laissa le poids de son corps fléchir ses genoux le plus bas possible pour finalement repartir dans l'autre sens aussi vite qu'il avait fini accroupi. Pour cette fois ce fut très juste dans le timing du saut.

Pour Shawn, hormis son erreur de concentration, l'épreuve était trop simple bien qu'il ne s'agissait que des premiers paliers de l'épreuve. Pourtant son souffle semblait déjà irrégulier à cause de la peur du vide qu'il découvrit lui-même à ses dépens. Petit à petit, il retrouva son calme pour reprendre une respiration plus correcte, autrement il n'aurait même pas pu franchir la moitié de l'épreuve. Ayant récupéré tous ses esprits, il commença à apercevoir la prochaine étape, cette fois-ci cela n'allait pas droit devant lui, mais légèrement sur la droite, assez pour que quelqu'un qui saute bêtement depuis le début puisse se faire prendre. Shawn sauta normalement en essayant de ne pas regarder en bas malgré la visibilité quasi nul. Peu à peu, le brun commença à voir cette lumière lointaine de plus en plus proche. Chaque saut qu'il pouvait faire le rapprochait un peu plus de la fin de cette épreuve infernale. Il était difficile d'estimer une distance dans de telles conditions. Cependant, il se souvenait parfaitement de tout les bonds qu'il avait pu faire jusqu'à présent.

Il y avait sûrement encore une dizaine de pylônes avant la fin. A force d'user de la force de ses jambes, Shawn était de plus en plus faible, au point qu'il pouvait déjà sentir une crampe lui pendre au bout du nez. C'était une course contre lui-même maintenant. Les sauts demandaient de plus en plus de force et l'utilisation d'une seule jambe pour les faire ne marcherait même pas pour un seul d'entre eux. Le jeune homme accéléra le mouvement au risque de perdre le peu endurance qui lui restait pour aller encore plus vite. Alors que les jambes de Shawn avaient atteint le seuil de tolérance à la douleur pour les avoir abusivement utilisé, il lui restait encore deux piliers à franchir avant de pouvoir toucher cette lumière lumineuse qui signifiait la fin de l'épreuve. Avec l'éclatante source lumineuse, les deux derniers pylônes étaient clairement visibles.

Pour le dernier, Shawn utilisa ses dernières forces pour le franchir. Ce fut un succès malgré qu'il avait faibli à la dernière seconde avant de sauter. C'était son visage qui allait finir en premier sur le dernier obstacle. Déterminé à finir ce parcours même sans grâce, il fit un début de roulade sur la petite surface. Sa nuque toucha alors le sol et, à peine ce contact avait il été établi que, des deux bras, qui n'avaient pas eu l'occasion d'être utilisés pendant l'épreuve, il poussa son corps tout entier figé telle une tige de fer vers la ligne d'arrivée.

Automatiquement téléporté dans un autre endroit, il poursuivit sa chute sur le dos, laissant glisser son corps sur quelques mètres, en recevant quelques éraflures par la même occasion. La lumière soudaine du soleil l'éblouit mais peu importait. Il ne pouvait rien voir, mais il entendit qu'une chose avant d'être trop fatigué pour faire attention à son entourage : ''Et elle est loin d'être terminée.''

1030 mots
-----------------------------
Je prend pas en compte la phrase en bleu car il s'agit d'un clin d'oeil au poste d'Etincelle.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 29 Oct 2015, 21:17

Nan... dit Sebastian totalement sous le choc. Alaster l'était tout autant, il ne comprenait pas. Quand il avait su la nouvelle, il s'était empressé de prévenir le Déchu de la Colère. Son bras se remettait difficilement du combat qu'il avait mené contre les hommes lézards et voilà qu'il était convié à participer à la Coupe des Nations. Le paresseux n'y comprenait plus rien. Il n'avait rien fait pour se retrouver dans un tel pétrin. Et tu vas participer à quelle épreuve ? demanda le colérique sur un ton qui signifiait clairement qu'il pensait encore que son ami et collègue lui faisait une farce.
D'après le papier c'est une épreuve d'habileté qui se déroulera dans les Ruines.
Habileté ? Mais tu es aussi lent et maladroit qu'un Wëltpuff mon pauvre ! Ils ont dû se tromper de personne... suggéra Sebastian en voyant le malaise qui se dessinait de plus en plus sur le visage d'Alaster. Ta mère risque de mourir en apprenant la nouvelle. Elle qui veut t'éviter tout contact avec les hautes sphères, elle serait capable de t'enfermer pour que tu ne participes pas à l'épreuve.
Pour une fois je lui donnerai raison, répondit le brun d'un ton las. Pourquoi lui ? Bien entendu, c'était un grand honneur de représenter son peuple dans une occasion comme celle-ci, mais il y avait sans doute des gens plus qualifiés que lui dans ce domaine, dans tous les domaines même. Il ne savait très bien si c'était les Ætheri ou le Roi qui avaient décidé des champions, mais qu'importe la réponse, il ne pouvait faire autrement que de remettre en question les capacités mentales de ces derniers. Il n'avait rien d'un champion, il n'était qu'un berger, un éleveur de Weltpüffs sans importance qui, à ses heures perdues, servait aussi l'armée. Cela dit, sa nature même l'empêchait d'exceller. Il était paresseux, dormait bien plus que la moyenne et son corps comme son esprit refusaient parfois de bouger, quel que soit la situation.
Je ne vois qu'une chose à faire : te faire manger des oranges et boire du café jusqu'à ce que tu sois en hyperactivité. Si jamais tu t'endors pendant l'épreuve, je ne te dis pas la catastrophe, tu risques d'être la risée de tout Avalon pendant plusieurs lunes.

Alaster regarda autour de lui, jetant un petit coup d’œil à chacun des candidats. Il ne comprenait toujours pas ce qu'il faisait ici mais puisqu'il y était, il allait faire de son mieux. Il préférait ne pas penser au fait qu'il ne pourrait plus jamais être un anonyme parmi la foule. Qu'importe s'il se ratait ou s'il réussissait, sa vie changerait, dans tous les cas. La puissance divine qui entourait l'homme qui parlait était si grande qu'il avait du mal à écouter ce qu'il disait. Il se sentait écrasé malgré les bonnes intentions qui semblaient émerger de lui. Comme Sebastian le lui avait conseillé, le Déchu avait dormi un certain temps avant l'épreuve, consommant diverses substances ensuite pour se tenir éveillé un maximum. Cela dit, quand il fut mis au courant de ce dont il s'agissait, il se sentit déjà fatigué. Il devrait vraiment sauté d'une plate-forme à l'autre ? Il n'en avait pas l'habitude, lui qui était d'habitude si calme. Monter un escalier lui prenait autant de temps qu'à une grand-mère. D'un côté, c'était plutôt une bonne chose : il n'était jamais pressé, jamais stressé, il se contentait de profiter de la vie, de se sentir respirer et de faire le point sur les événements qu'il vivait.
Bon, fit-il d'un ton qu'il voulait déterminé quand le signal fut donné. Ce n'était pas si compliqué... il suffisait de sauter, de ne pas oublier de le faire plutôt, car il était sûr que cela pourrait lui arriver. L'avantage était que les plate-formes n'étaient pas confortables. Après, qu'importe le support, il était capable de s'endormir un peu partout. Prenant son élan, il sauta sur la première dalle qui s'était élevée, regardant autour de lui comme pour deviner l'endroit exact où apparaîtrait la seconde. Mais à peine s'était-il posé que, déjà, le sol trembla sous ses pieds. Pris de panique, Alaster prit son élan et sauta à l'aveuglette, priant pour tomber sur quelque chose. Par chance, il avait réussi son coup. Seulement, il ne pouvait pas compter sur le hasard plus que de raison. Il plissa les yeux, sentant son corps devenir de plus en plus frêle. Un mouvement sur la droite, il sauta. Ses articulations lui faisaient légèrement mal. Peut-être aurait-il dû s'échauffer avant. Là, il risquait un claquage à trop forcer sans avoir préparé son corps. De l'extérieur, il paraissait un peu bête, comme un enfant qui ne savait pas par où était partie sa mère. De plus en plus essoufflé, quelques goûtes de sueurs sortirent de ses pores. La plate-forme sur laquelle il était trembla mais il réagit un peu tard. Lorsqu'il sauta, elle était déjà plus basse qu'elle n'aurait dû. Là encore, il eut de la chance, se vautrant sur une plate-forme montante. Le pantalon déchiré, son genoux droit s'en retrouva écorché. La blessure de son avant-bras se rouvrit et le Déchu dut serrer les dents pour ne pas pousser un cri. Celui qui ne sortit pas d'entre ses lèvres sortit de celles de quelqu'un d'autre : un homme était tombé. Il se releva le plus rapidement qu'il put et sauta sur la plate-forme montante. Il n'en pouvait plus. Loin étaient les pâturages d'herbes vertes que grignotaient les Wëltpüffs dans un calme apaisant. S'il avait pu se servir de ses ailes... Il n'avait pourtant pas le loisir de réfléchir. Il devait trouver le rythme. Il se mit à compter, à voix haute, essayant de voir si le temps qui séparait la chute d'une plate-forme avec l'ascension d'une autre était le même. La technique facilita son avancée bien que son corps, lui, n'en puisse plus. Ses chevilles lui faisaient mal et il manquait de plus en plus de perdre l'équilibre. Plusieurs fois, il faillit sauter dans le vide, se rattrapant de justesse. Seulement, il n'avait pas survécu aux événements récents pour échouer maintenant ! Fronçant les sourcils, il continua, plus lentement que certains mais le plus rapidement possible pour lui. Quand il atteignit la plate-forme centrale, il s'assit, ne parlant pas, ne bougeant pas. Après un moment, il passa son avant-bras sur son front, étalant le sang de sa blessure sur son visage en faisant une grimace. Il était couvert de sueur, d'écorchures et des bleus viendraient sans doute parsemer son corps d'ici peu. Cependant, maintenant il pouvait dormir. Il avait fait son devoir envers son peuple, c'était le principal, même s'il lui faudrait des soins, encore.

1100 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 03 Nov 2015, 04:04

Séléna fit la moue un instant avant de se mettre à chouiner. Elle ne savait pas quoi faire. C'était trop loin là bas et puis, elle avait peur. Les lèvres serrées, un peu plus basses que d'habitude, elle observait le monde de ses petites yeux tous mouillés. Perplexe, l'enfant semblait hésiter entre pleurer véritablement ou rester comme ça, quelques sanglots sortant d'entre ses lèvres de temps à autre. Elle était toute petite par rapport aux autres et puis, si l'on oubliait ce fait, elle avait peur de tomber. Elle s'était d'abord approchée du vide puis avait reculé. Les autres avançaient plus loin mais elle, elle restait là, changeant d'expression comme un Réprouvé changeait de bord. Finissant par unir ses deux index en dessous de son menton, elle les tapota l'un contre l'autre un certain temps, comme si ce geste répétitif l'aiderait à trouver une solution. La petite fille était bien embêtée. Elle avait voulu faire plaisir à Monsieur Düst mais elle ne se sentait plus vraiment capable de sa mission top secrète à présent... « Hum... ». Elle finit par soupirer. Elle n'était pas une très grande aventurière. Si Samuel avait pu la voir, il se serait sans doute moqué d'elle. Pourtant, elle n'était pas une dégonflée ! A cette pensée, celle de ne pas réussir, elle gonfla ses joues, restant un instant comme ça avant de faire passer tout l'air de sa bouche d'un côté puis de l'autre. Elle avança l'un de ses pieds vers le vide. La première dalle était là, l'attendant. Si elle avait bien compris, dès qu'elle sauterait dessus, une autre apparaîtrait et ainsi de suite. Ça aurait pu être plus facile si le sol ne disparaissait pas au fur et à mesure. Elle pensa un moment au monsieur qui chassait les gros tigres. Qu'est ce qu'il aurait fait lui ? Et puis Elone ? Et puis Nitha ? « Hum... » fit-elle de nouveau, comme si elle réfléchissait.

Séléna n'était pas l'enfant la plus dégourdit physiquement. Elle parlait beaucoup mais quand elle jouait, elle finissait toujours par terre. Plusieurs bleus couvraient ses petites jambes à cause de son esprit de compétition qui la poussait toujours à vouloir réussir. C'était sans doute de la fierté enfantine mais son éducation y était peut-être pour quelque chose aussi. Quand elle perdait, elle finissait par chouiner, blessée. Elle hésitait encore à se lancer, faisant parfois un pas en avant, parfois un pas en arrière. Elle devait essayer d'imaginer que quelqu'un était avec elle. Elle se remémora la phrase de celui qu'elle avait désigné comme étant son papa à Elone et Harel. « Je te protégerai. » répéta-t-elle tout bas. S'il la protégeait, alors elle ne risquait rien. Elle prit une grande inspiration avant de se précipiter sur la première dalle. On lui avait appris à bien sauter et elle appliqua comme elle put les conseils. Il fallait ne pas trop tendre ses jambes car sinon elle pourrait se faire mal. Pour prendre de l'élan, elle devait d'abord faire un mouvement en arrière avec ses bras et les jeter vers l'avant en même temps qu'elle sautait. En réalité, la difficulté pour la petite fille était plus dans l'action en elle-même que sur la localisation des dalles. Elle était vraiment lente. Cependant, on voyait bien sur son visage qu'elle faisait de son mieux. Les sourcils froncés, elle se baissait un peu, amenant ses bras en arrière avant de sauter de toutes ses faibles forces sur la plate-forme hôte. Elle n'avait plus peur, entièrement concentrée sur la tâche. Elle avait d'ailleurs pris partie d'imaginer que les dalles sur lesquelles elle sautait n'étaient autres que les précepteurs un peu trop sévères du Manoir, ceux qui ne voulaient pas qu'elle s'habille en pantalon ou qu'elle aille apprendre le maniement des armes avec les garçons dans la cour, ceux qui exigeaient qu'elle fasse de la couture et apprenne l'étiquette pour devenir une dame. La technique était plutôt florissante car elle sautait plus loin ainsi. Cela dit, au fur et à mesure, la peau pâle de Séléna devint semblable à un coquelicot. Elle n'était pas vraiment faite pour l'exercice physique et sauter de dalle en dalle ben... c'était dur. Pour s'encourager, elle se dit que l'homme aux yeux rouges lui ferait un bisou si elle réussissait. Il le lui devrait ! Peut-être qu'il pourrait même devenir son amoureux ? Il était un peu grand quand même...

Épuisée, elle finit tout de même par arriver au centre, ses petites jambes tremblotantes n'ayant jamais fait autant d'efforts. D'un côté, parfois, elle courait de longs moments dans le jardin du Manoir... mais ce n'était pas pareil parce qu'elle jouait. Là, elle n'avait pas vraiment joué, elle était même tombée plusieurs fois. Heureusement, elle ne s'était pas blessée, comme si sa petite taille et son petit poids avaient joué en sa faveur. Elle se frotta néanmoins les fesses. C'était la chute la plus ridicule de sa vie croyait-elle. C'est que... à force de prendre trop d'élan, ses pieds avaient finis par partir trop en avant et elle avait atterri sur son postérieur. Mais bon, ce n'était pas si grave parce que, maintenant, elle avait le droit à un bisou !

860 mots
Revenir en haut Aller en bas
Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~
◈ Parchemins usagés : 495
◈ YinYanisé(e) le : 23/07/2014
◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Mar 10 Nov 2015, 08:46


« Salut les p’tits loups ! ». En cœur, la classe répondit : « Bonjour Maitresse ! ». Sur le visage de l’Élémentale s’imprimait ce qui pouvait s’apparenter à un sourire félin ; ravie de sa troupe de bambins, elle les compta à nouveau, pour s’assurer qu’il n’en manquait pas un – comme la fois où ils avaient visité un Volcan. Vingt-deux, le compte était bon ! Elle se tourna et d’un geste circulaire de la main, leur désigna la Grande Bibliothèque d’Avalon : « Alors dites-moi, qu’est-ce que vous en pensez ?! C’est grave joli, hein ? ». Chaque enfant répondit dans son coin, si bien que le tout ressemblait à un brouhaha inconsistant de braillements désordonnés. Mais c’était mal connaitre Jil, et sa « particularité ». Ses yeux filant d’un gamin à l’autre, elle parvenait sans trop se l’expliquer à discerner ce que chacun en pensait. Elle fronça d’ailleurs les sourcils et interpela Buck, jeune Déchu de la Paresse. « Non, ça pue pas des fesses ! Et je ne veux pas entendre de vilains mots comme ça ! ». Elle attendit un instant que l’hilarité des enfants, provoquée par le mot « fesses », cesse, et elle poursuivit, tout sourire. « Comme vous le savez, c’est ici que le Dædalus – votre roi, pas le mien, mais on s’en fiche – travaille. Et c’est aussi ici qu’on entrepose tous les livres, ou du moins une trèèèès grande partie d’entre eux. Ce que vous pouvez voir juste à côté de nous, c’est le stand pour les inscriptions à la Coupe des Nations ! C’est un évènement très important, où plein de gens vont pour montrer qu’ils sont forts, agiles, intelligent, charismatiques, et… Et… Magiques ? Ouais, magiques. C’est un peu nul, d’être « magique ». Enfin bref ; peut-être que vous aussi, plus tard, vous y participerez ! ». Pour illustrer son propos, elle leur fit signe de s’approcher du stand, en leur montrant le grand livre où chacun venait noter son nom, pour se proposer comme participant à la Coupe des Nations, le légendaire évènement. On y voyait déjà plusieurs lignes de patronymes griffonnés. « Chaque personne qui veut participer vient inscrire son nom ici ! Regardez, ils prennent la plume comme çaaaa, et en s’appliquant bien – car oui, Roméo, ça sert de s’appliquer pour écrire, sans faire des pâtés – ils inscrivent leur nom, leur race, et leur spécialité… Moi, par exemple, ça serait… Qu’est-ce que vous en pensez, les enfants ? ». Entre « Les vêtements les plus moches » et « la coiffure la plus cool », elle entendit la petite voix de Lucie, une très jeune Déchue de la Gourmandise : « Vous allez super vite quand vous parlez, Maitresse ! ». Jil frappa dans ses mains, enjouée, et hocha la tête : « Et comment ma p’tiote ! Donc si je voulais m’inscrire, j’écrirais mon nom, comme ça, ma race, comme ça, et ma spécialité, qui serait donc l’Agilité ! ». Il lui fallut une paire de secondes pour se rendre qu’elle avait joint le geste à la parole en signant effectivement le livre, emporté par son exemple. La jeune femme ouvrit de grands yeux. « Oups. ». Au même moment, le responsable du stand lui ôtait la plume des mains, et claquait le volume, pour l’emporter aux organisateurs. Elle eut beau le secouer dans tous les sens, l’homme lui refusa toute possibilité d’ouvrir le registre à nouveau.

Et c’est ainsi que l’institutrice, passablement nerveuse, s’était retrouvée perchée sur un pilier rocheux, à se ronger les ongles en attendant un coup de départ qui ne venait jamais. Lorsqu’elle avait appris qu’elle avait été sélectionnée, elle avait fait une série de quelques évanouissements consécutifs, avant de vomir. Puis le jour de la Coupe approchant, elle avait dû se rendre à l’évidence, et se préparer. Elle portait une jupe longue plissée, passée sur une paire de collants sombres. Elle avait chaussé une paire de bottes confortables, et en guise de haut, elle portait une tunique verte mal boutonnée. Ses cheveux n’avaient – comme d’habitude – aucune forme bien définie, et elle était plus blême que d’ordinaire. On lui avait expliqué les règles rapidement, mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’ils voulaient dire par « dangereux ». Elle avait entrevu ceux qui participaient également à l’épreuve d’Agilité, et ils avaient tous l’air sûr d’eux, prêts à tout. L’Élémentale, elle, n’était pas prête à tout, mais d’une manière générale, ça ne tranchait pas avec son mode de vie, puisqu’elle se contentait d’habitude de prendre les choses les unes après les autres. Sans trop se poser de question, en vérité. Elle déglutit et jeta un regard à Victor, qui l’attendait, la langue pendante, un peu plus loin. Lui n’avait pas l’air stressé outre mesure, c’est qu’elle ne devait pas risquer grand-chose. Un peu rassurée, elle se concentra de nouveau sur la lumière, au centre de l’arène. Quelques longs instants s’écoulèrent encore, puis le départ fut donné. Et elle ne dût sa survie qu’à la chance. Quand elle vit apparaitre le premier pilier, elle monta dessus, par réflexe. Puis lorsqu’elle vit que celui qu’elle venait de quitter disparaissait, elle écarquilla les yeux, comprenant enfin les règles du jeu. Un autre pilier apparu, et elle trébucha dessus plus qu’elle n’y sauta. Puis un autre, et un autre, son déséquilibre augmentant à chaque saut, jusqu’à ce qu’elle ne soit finalement plus qu’en une chute prolongée. Chaque fois qu’elle menaçait de passer par-dessus bord, un pilier apparaissait, et elle s’y rattrapait laborieusement. Quelque part, elle entendit Victor aboyer, elle cela lui redonna un peu de courage. Elle reprit son équilibre, et attendit le prochain pilier. Quand il apparut, elle y sauta directement. Elle commença à compter les secondes qui séparaient chaque apparition. Un, deux, trois, quatre – saut ! Un, deux, trois, quatre – saut ! Mais l’adrénaline la faisait penser vite, trop vite. Chaque nouveau saut était un peu plus en avance sur le moment exact de l’apparition. Le dernier la plaça au-dessus du vide, sans rien pour la rattraper. Elle poussa un grand cri, et au dernier instant, le pilier vint la rattraper, en manquant de lui briser une cheville. Jil trébucha, se rattrapa comme elle put, et releva la tête au moment où le prochain pilier naissait de terre. Elle s’y jeta avec l’énergie du désespoir, quittant in extremis son ancien piédestal. Quand elle vit que, stressée par l’effort, la peur du vide, le rythme infernal des piliers, elle était sur le point de faire une de ses crises habituelles, Jil commença à se parler à elle-même, à voix basse : « Non, non, non. Pas mainten – hop – ant. Vas-y cocotte, montre à ces – hop – gros nazes ce que vaut une instit’ de maternelle – hop – et ce petit enfoiré d’Elias pourra plus dire que j’ai des – hop – grosses fesses ! ». La jeune femme avait abandonné son décompte pour ne plus se concentrer que sur ce qu’elle voyait. Pilier, saut. Pilier, saut. Pilier, saut. Passé un certain stade, ce n’était plus qu’un leitmotiv qui prenait le pas sur tout ce qui lui venait à l’esprit. Elle ne pensait pas à l’arrivée ou à ses citrouilles qu’elle n’avait pas arrosé depuis deux décades ; il n’y avait que le tic-tac incessant qui rythmait ses pas. Pilier, saut. Pilier, saut. Pilier, saut. Si bien que lorsqu’elle posa le pied sur le piédestal d’arrivée, elle continua un instant à sauter, à attendre l’arrivée d’un pilier, qui ne vint jamais. Elle fut téléportée, et pendant quelques instants, elle répéta : « Pilier, hop. Pilier, hop. Pilier… ». Quand elle releva les yeux vers les autres participants, elle s’humecta les lèvres, et lâcha, d’une petite voix : « Hop ? ». L’information se fraya un chemin jusqu’à sa matière grise, qui, peu à peu, s’agitait et se réveillait de sa léthargie. Elle avait terminé la course. Elle était en sueur, tremblait de tous ses muscles, et soufflait comme un taureau, mais elle avait terminé. « Oh. Oh ! OH ! COMMENT JE GÈRE TOTALEMENT ! DANS LES DENTS ELIAS, C’EST TOI QU’A DES GROSSES FESSES, OUAIS ! ». Et elle grésilla, fixa le vide. Des éclairs parcoururent son corps, partant du bas de son dos pour remonter le long de son échine jusqu’à ses mèches sauvages, et elle clignota un instant, puis réapparu un peu plus loin, dans les toilettes du personnel, en compagnie d’un Réprouvé abasourdi.

1396 mots


[CDN 2015] Agilité - Le saut de la foi / Les Ruines 3TFZNQ
♫ :

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t35022-jil
Invité
Invité

avatar
Dim 22 Nov 2015, 16:32


Peut-être qu’il avait un peu trop abusé sur l’herbe de vie… Peut-être même qu’il n’aurait pas du se laisser autant emporter par l’ambiance générale. En fait, peut-être qu’il n’aurait pas du assister à cette cérémonie chamanique tout en sachant qu’elle avait lieu la veille de la Coupe des Nations. Oh, il avait pourtant prévu de rester sobre pour le lendemain, sauf qu’une fois dans le bain, et bien les prévisions passent très rapidement à la trappe. Et cette fois-ci, il allait en payer les frais.

Voilà, maintenant l’épreuve commençait, et il ne se sentait pas bien du tout. Entre les effets secondaires de ses petites folies nocturnes et l’énorme pression qui l’écrasait lourdement, il avait bien du mal à garder son calme. L’idée d’échouer lamentablement et de faire honte à sa race l’horripilait au plus haut point, surtout que cela revenait à perdre un défi, gâcher les espoirs que les autres avaient placé en lui, et plus effrayant encore, perdre sa propre confiance en lui. Il déglutit difficilement et entortilla nerveusement ses doigts autour de son collier, comme si cela allait l’aider d’une quelconque façon. Hélas, ce n’était pas un simple morceau de ficelle entortillé à des plumes d’oiseaux morts qui allait lui permettre de gagner quoique ce soit… Mais peut-être qu’inconsciemment, ce collier lui rappelait sa propre patrie et le sentir dans sa main le réconfortait légèrement. Se concentrant pour écouter les instructions de l’Aether, il réalisa qu’il n’avait probablement jamais ressenti autant d’émotions à la fois. Agité, impatient, inquiet, et désireux de gagner, il se fit violence pour retrouver un semblant de calme. Lui qui était d’ordinaire si impassible, se retrouvait dans un bien piètre état. “Bonne chance, étrangers.” Le départ sonna, et le glas du Destin avec. A ce stade là, tout ce qu’il lui restait à faire, c’était de prier l’Aether de la Mort pour implorer sa réussite…

Bouillant autant d'impatience que d’inquiétude, il s'élança comme tout les autres pour faire son premier saut. C’était stupide, mais il suffisait de rendre la chose officielle et compétitive pour qu’il se sente aussi agile qu’un éléphant. Fronçant les sourcils et forçant à inspirer et expirer correctement pour économiser le plus possible son souffle, il sauta encore une ou deux fois. Petit à petit, la sensation des piliers qui bougeaient et du vide autour lui devenait bien plus familière, et beaucoup moins effrayante bien qu’il ne soit pas encore assez fou pour l’apprécier pleinement. Comme il faisait noir, il lui suffisait de se servir de son imagination pour... et bien, imaginer. Ce n'était pas du vide invisible qu'il y avait autour, mais une prairie verdâtre dans laquelle on voudrait volontiers courir à pleine jambes, ou bien une ruelle étroite, une série de toits de maisons, une forêt impénétrable... Les éléments ne manquaient pas, et il cela finit même par l'aider à se détendre et à se concentrer sur autre chose que la sinistre issue en cas d’échec.

Les yeux rivés vers cette lumière salvatrice qui brillait au fond, il posa le pied sur un énième pilier, qui n’avait pourtant rien de différent de tout ceux qu’il avait déjà traversé. Et pourtant... La douleur lui poignarda la jambe. Rapide, précise et impitoyable. C’était fulgurant et eut le malheur d’être efficace. Étouffant un grognement, Devaraj perdit son équilibre, incapable de maintenir son poids sur sa cheville tordue, et perdit une grande partie de sa concentration durement acquise. Un ridicule mauvais coup du sort, qui lui fit le même effet qu’une coup de marteau en pleine tête. De toutes les fois où il était allé faire la chèvre dans des coins pas possibles, il ne s’était jamais fait mal à la cheville, alors pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Était-ce une épreuve des dieux ? Dans son angoisse, sa main rattrapa automatiquement son collier. Il se rappela alors étrangement bien de la tête toute ridée et noircie de peinture du vieux chef chaman qui lui avait confié l’objet en l’accueillant dans la tribu. De toute façon, dans des moments aussi intenses, il fallait bien ce raccrocher à quelque chose, et pour lui c’était les rides et les yeux cernés du chef Alséa. Un détail stupide et insignifiant peut-être, mais dans la détresse il prenait toute son importance, aussi ironique que cela puisse paraître. Dans sa panique, Devaraj revoyait très bien les pupilles quasiment translucides de l’homme, qui ne sera probablement pas très joyeux de le voir échouer aussi lamentablement.

Sans trop savoir ce qu’il faisait il décida de ne plus réfléchir et utilisa par réflexe l’élan qui lui restait pour forcer son corps à tomber vers l’avant. Il ne pouvait tout simplement pas s’arrêter ici… Certains étaient sûrement motivés par la peur de tomber dans le gouffre qui s’étendait sous leurs pieds, mais finalement ce qui lui faisait le plus peur à lui, c’était l’échec, peu importe qu’il soit suivit de la mort ou pas. Il retint son souffle et sentit son pied valide atterrir sur quelque chose de solide. Les dieux étaient avec lui finalement ! Encore trop paniqué pour s’en réjouir, Devaraj recommença le même mouvement plusieurs fois, évitant de trop s’appuyer trop brusquement sur sa cheville blessée. Elle ne l’empêchait pas de sauter...du moment qu’il ne se concentrait pas sur la douleur. Imaginer une joyeuse prairie autour de lui ne suffira plus. Il fixa son regard sur la lumière blanchâtre, ses pensées sur le visage du vieux chaman de ses souvenirs, et continua, cherchant à ignorer tout ce qu’il pouvait se passer dans son propre corps.

Une dernière grimace de douleur, une dernière inspiration, un dernier saut. Il atteint la plate-forme de fin. Il aurait voulu rester digne et fier. Il aurait voulu montrer à tous de quoi était capable un vrai chaman. Mais là… c’était tout bonnement impossible. L’envie de vomir lui tordait l’estomac, et si pendant un cours moment il avait eut l’impression de ne plus sentir son corps et de planer très haut, le retour à la réalité était cruel et douloureux. Il ne savait pas dire lequel était le plus horrible entre la sensation de déchirement provenant de sa cheville, et le reste de son corps qui criait son désaccord contre autant de maltraitance. On ne lui avait jamais dit que le goût de la victoire pouvait se montrer si amer ! En fait, il n’avait pas du tout l’impression d’avoir gagné ! Dès qu’il sera sorti d’ici, pourvu qu’il trouve assez de force pour pouvoir se traîner dans un coin tranquille et se reposer. Tombant à genoux, Devaraj se contorsionna par terre, à bout de souffle, et ferma les yeux. Il maudissait un peu son sort et pouvait déjà entendre la voix acerbe de Khaal, imaginant facilement l’esprit se moquer de lui dès son retour “T’es sûr que tu vas pas clamser avant la fin dl’a journée ? Parce-qu’elle vient tout juste de commencer…”  Et elle est loin d’être terminée.


Mots : 1154
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 30 Nov 2015, 03:41


L'Orisha c'était rendu à l'endroit où les festivité de l'événement annuel avait lieu. Pour la troisième fois il avait offert ses compétences pour l'honneur de sa race lorsque l'annonce de son organisation avait été faite. Après tout, la coupe des nations devenait un incontournable malgré toutes les horreurs qui pouvaient bouleverser les terres dy Yin et du Yang, tel un baume sur les plaies ouvertantes, un filtre d'oubli pour tout les peuples.

Soumis à l'épreuve de l'agilité, il c'était ainsi retrouvé dans les ruines à écouter le plus attentivement possible les consignes et détails qui composaient cette aventure qu'il était en devoir d'accomplir et de réussir pour la notoriété Orisha. Ethan se savait agile, nul doute, ni le meilleur, ni le pire, chaque personne ayant toujours des gens derrière et devant eux. L'important était de viser ceux plus haut pour les atteindre, pour se dépasser et gravir les échelons, tel était le principe de la survie en quelques sortes. Lorsque tous furent dispersés autour de cette immense grotte ronde, l'Orisha se plaça en tailleur et écouta, usant de l'agilité de son esprit pour percevoir les sons de ses concurrents qui heurtaient les plates-formes qui montaient et descendaient devant eux.

Des cris, de peur et de réussite, l'essouflement de l'effort, le gémissement de l'élan. Il essayait de comprendre une suite logique au mouvement mais rien n'était précis, rien n'était tel le tic tac régulier de l'horloge. Ethan ne pourrait tirer aucun profit à s'élancer après les autres, chaque parcours était propre à l'un ou l'autre, visiblement tout avait été pensé pour ne rien faciliter puisque sa vision nocturne ne valait plus rien. Se relevant d'un bond, il se plaça sur le rebord en fermant les yeux, inspirant profondément et s'élançant sans attendre sur ce qui devait être la première étape de son parcours.

Le son de ses pieds qui percute quelque chose de solide, un soupir de soulagement qui n'a pas le temps de se terminer. Il tourne la tête d'un côté et de l'autre, percevant la monté de sa prochaine cible sans en savoir la vitesse. Décidant de bondir vers la droite, ne se fiant qu'à son instinct, seul outil en lequel il pouvait avoir confiance outre son agilité pour se déplacer avec le plus d'aisance possible. Ethan décidait de garder les yeux fermer pour n'obtenir aucune distraction, essayant de communier au maximum le corps à l'esprit, n'obéissant qu'à l'intuition de ce dernier pour bouger le premier.

Encore une fois un succès, véritable encouragement bien qu'il ne devait pas s'asseoir sur ses lauriers pour deux maigres pylône, ne sachant combien de ceux-ci il aurait à gravir pour atteindre le but que tous et chacun avait, le centre. Se reculant d'un pas pour prendre de l'élan, il fonça après quelques secondes d'hésitations droit devant lui pour sauter le plus loin possible. Arrivant à pieds joints sur le rebord, il sentit ceux-ci glisser vers le vide pour provoquer un atterrissage douloureux sur les genoux et les mains pour garder l'équilibre. Le temps n'était pas à la jérémiade, il avait perçu que le pilier avait monter plus haut que les autres et sa chute ne lui permettait pas de profiter de cette inertie pour s'élancer vers le prochain. Se relevant du mieux qu'il peut, il sentit trembler son piédestal qui annonçait sa disparition dans les instant qui allait suivre.

Tout juste debout, il s'élança vers la gauche alors qu'il sentait un courant d'air de ce côté, atteignant de façon encore plus pénible son objectif car il était maintenant accroché à son rebord. Sans l'once d'une hésitation ses pieds trouvèrent prise pour le propulser vers le haut, posant un pied sur le dessus pour s'élancer aussitôt vers l'avant pour atterrir à la perfection sur cette cinquième plateforme en poussant un cri de victoire. Non il n'était pas rendu mais il avait réussi à rattraper ce retard qu'il avait prit, à sauver son parcours et éloigner un peu plus la possibilité de l'échec. Levant les yeux, il percevait la lueur de la ligne d'arrivé en jugeant qu'il avait parcouru la moitié du chemin jusqu'à présent.

Le temps s'écoulait à la fois si vite et si lentement, devant réfléchir en une fraction de seconde pour agir et s'élancer mais le temps où il était dans le vide à attendre de savoir si sa décision était la bonne lui paraissait interminable. Les genoux criant de douleurs, il ne s'arrêtait pas, s'élançant encore et encore vers la suite de cette épreuve. Il avait fermer les yeux de nouveau, ressentant l'environnement autour de lui, sautant vers l'avant, la droite et même vers l'arrière grâce à un magnifique salto, ce dernier geste le surprenant mais l'instinct avait été juste encore une fois.  « Dommage que la visibilité soit aussi nulle, j'aurais bien aimé une critique sur ça... » Ethan se mit à rire, perdant une part de sa concentration, se jetant littéralement en avant pour ne pas manquer le train qui lui n'avait pas arrêter de rouler.

Cet instant de vantardise avait failli lui offrir sur un plateau d'argent le trophée du perdant. S'écroulant comme une masse inerte sur le pylône, se relevant en grognant d'avoir déchiré sa chemise, prenant son élan pour sauter loin devant tel un saut de la foi sur sa cible situé plus bas. La lumière était non loin devant lui, situé en contrebas, lui faisant comprendre qu'il était plus haut que sa destination. Devait-il encore sauter sur un pilier en mouvement, s'élancer pour atteindre l'arrivée, se laisser descendre pour bondir au bon moment ? Il avança plutôt avec nonchalance comme s'il marchait dans la rue, posant le pied sur sa prochaine destination qui venait d'arriver, offrant à Ethan une distance tout à fait raisonnable pour choisir la deuxième option qu'il venait de considérer. Atterrissant ainsi en roulage sur le sol de la victoire, s'arrêtant avec les mains pour se tenir à l'envers en position de chandelle, se dandinant le bassin sous la satisfaction du devoir accompli.

L'instant suivant il était au coeur des festivités de la coupe des nations, toujours dans cette même posture farfelue. Riant aux éclats et sans la moindre gêne, il y alla d'une poussée tout en arquant le dos pour retomber sur ses pieds, se rendre vers le serveur le plus près et attraper une coupe de vin qu'il avale d'un trait.
- Santé !

1136 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 30 Nov 2015, 22:19


Joli petit brin de femme à l’épaisse chevelure brune, elle s’esquissait sous un trait de délicatesse et de nuances azurées, la silhouette fine et fragile des danseuses que l’on imaginait tournoyer avec un ruban, beaucoup moins sauter entre des pylônes capricieux et le vide brumeux des ruines. Anxieuse, Megæra scrutait avec une pointe de souci le décor nébuleux de l’épreuve d’agilité. Du bout des doigts, elle frottait la pierre froide de la grotte contre laquelle elle restait plaquée depuis son arrivée, le cœur battant. Elle ne s’était pas attendue à un tel niveau de difficulté. Plutôt, elle ne s’était pas doutée de la nature des exigences et aurait certainement préféré quelque chose de moins athlétique et éprouvant. Dans un souffle inquiet, elle glisse sa main dans ses cheveux pour écarter quelques mèches de ses yeux. Elle n’était pas certaine d’avoir véritablement saisi ce qu’on lui demandait de faire. Elle était encore moins sûre d’avoir envie de le faire. La jeune femme était loin d’être une créature douce et naïve qui s’égarait dans des lectures enflammées de passion sage. Au contraire, elle était une personne qui se forgeait au cœur des brasiers, par le sang et le fer. Cependant, elle faisait face à l’un de ses tabous, l’une de ses choses dont elle ne parlait pas, l’une de ses peurs. Elle avait le vertige. D’un pas hésitant, elle se rapprocha du bord de son emplacement mais recula immédiatement, l’esprit chancelant et prise de nausée. Elle n’avait pas hâte que le départ soit lancé. Aurait-elle le courage de livrer bataille ? Le premier pas serait le plus difficile, le plus pénible et torturant. Il suffisait de se lancer. Megæra ferma doucement les paupières, concentrée sur sa respiration. Elle craignait de tomber, glisser, se blesser. Une inspiration. Si elle se brisait un os ? Elle n’avait jamais ressenti cette douleur et n’était pas pressée. Expiration. Elle ne pouvait pas déclarer forfait et jeter la honte sur le peuple des hommes-animaux qu’elle représentait. Si elle appréciait peu les membres de sa race, son orgueil ne lui permettait pas de supporter l’échec. « Bonne chance, étrangers. » avait susurré l’Aether. La Lapine rouvrit les yeux, gonflée d’un courage fictif qu’elle essayait de se donner. D’une démarche gracile, elle s’élança. D’un bond élégant, elle sauta, sans vraiment savoir où elle allait. De la manière la plus grossière qui soit, elle s’effondra lourdement sur un pylône qui venait de s’ériger, s’éraflant les coudes sur la pierre rêche. Dans une grimace, elle se releva maladroitement. Ça ne commençait pas très bien.

Megæra pouvait remercier sa bonne fortune, qui avait fait en sorte qu’un saut hasardeux ne l’élimine pas d’office. Néanmoins, elle savait que la chance était une carte risquée à jouer. Un peu trop pressée de peur que le pylône disparaisse trop vite, elle avait sauté à nouveau, frôlant la précipitation. Encore une fois, elle n’avait pas réfléchi mais fut rattrapée par la roche qui s’élevait encore. Ses pieds protestaient déjà, peu habitués à être malmenés de la sorte, sans préavis ; sans compter qu’elle retombait d’une manière assez brute sur ses jambes, dans l’hypothèse où elle ne finissait pas le nez dans la poussière. La Lapine soupira comme une Lionne, agacée. Sauter à l’arrogance n’était pas une bonne solution. Elle devait songer un minimum à ce parcours qu’elle ne voyait pas. Tout du moins, suivre son instinct. Mieux valait accepter sa part animale que de sauter à gauche et à droite comme une fleur folle secouée par un vent un peu trop fort. Une pointe de désolation dans l’âme, Megæra se voyait face à ses limites. Elle était une belle fille et une danseuse exquise mais une très mauvaise sportive, un tantinet peureuse lorsque le sol était un peu trop loin, à l’habilité approximative et l’adresse manquante. Elle avait été habituée à ce qu’on lui apporte tout sur un plateau d’argent, sans effort. Un sourire, on lui obéissait ; et elle avait estimé être parfaite en tout point. Seulement, elle se rendait compte que sa vivacité laissait à désirer. Comme le petit lapin qu’elle était sous l’apparence sensuelle, elle bondissait dans tous les sens en se fondant sur ce sixième sens que les gens comme elle possédait. Concentrée, elle faisait de son mieux pour se rapprocher de l’arrivée. Elle essayait d’oublier ses bras frémissants, son cœur emballé. Sa détermination vola en éclat quand, sous le coup des émotions, elle dérapa légèrement en quittant une plateforme et elle commença à tomber en arrière sur le rebord de l’autre. De toutes ses forces, elle se projeta en avant, les yeux écarquillés comme jamais. Violement, sa tête heurta le sol et elle la secoua pour reprendre ses esprits, sonnée. D’un revers du poignet, elle essuya son front d’où coulait un filet de sang. Elle pesta en se redressant péniblement. Le pourpre serpentait sur sa peau, près de ses cils. Elle voyait moins bien et sa concentration en avait bien, elle aussi, un coup.

Cette peur qui l’enchaînait, elle devait s’en défaire, briser les liens pour s’émanciper de ce vertige qui l’opprimait. Il n’y avait que la femme qui craignait le vide. Le lapin, lui, ne se préoccupait pas de ça. Elle ne devait pas écouter son instinct mais le laisser prendre possession de son corps, tracer mentalement le chemin qu’elle devait suivre et faire en sorte de ne pas y déroger. Sans que la mélodie ne franchisse le seuil de ses lèvres, elle se mit à chantonner un air rythmé, sur lequel elle calerait ses enjambées et ses bonds. Une inspiration. Elle sautillait sur place, le cœur prêt à céder. Expiration. Mieux valait qu’elle ait réussi à atteindre cette fichue communion. Dans un cri de soulagement, Megæra finit par poser le pied sur la plateforme centrale. Elle se laissa tomber par terre, la tête entre les mains. Ses jambes n’arrêtaient pas de flancher. Elle avait besoin d’un grand verre. D’eau ou de vin, elle n’avait pas encore choisi. Elle ne pensait pas avoir atteint l'apogée espérée, mais elle avait réussi. C'était tout ce qu'il lui importait.

1006mots  
       
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 30 Nov 2015, 23:54


Arriver dans la grotte, j'écoutais attentivement ce que l'esprit nous expliquait. Cette épreuve était vraiment particulière, quoi que bien intéressante. Cependant, j'étais quand même rassurer de savoir que nous ne risquions pas grand-chose malgré les coter dangereux de l’épreuve. Si j'avais bien compris, il n'y avait pas de chemin prédéfini, mais c'était à nous de le construire. Comment faire sans pouvoir le voir avant ? Troublant.
Avant que le coup d’envoi ne soit donner, j'avais rapidement essayer de trouver la meilleur solution qui s'offrait à moi. Il avait été claire dans ses paroles, nous allions devoir trouver notre rythme. Quand au fait de lier l'esprit au corps, ce n'était pas chose aisé, mais je crois que je comprenais ou ce qu'il voulait en venir, même si je ne pouvais pas en être certaine. J'avais bien quelque petit truc pour m'aider dans ce genre de parcoure, cependant je n'étais pas dupe, je ne pourrais sans doute pas les utiliser sous peine d’être tout simplement disqualifier.
Je soupira alors un grand coup, je voulais oublier ou j'étais, non pourquoi j'étais là. Enlever tout notion de compétition de mon esprit, ce n'était qu'un facteur de stresse qui pourrais m’amener qu'à faire des erreurs. Je ne devais me concentrée que sur une et unique chose, atteindre cette lumière le plus rapidement possible et ce sans me casser la gueule. Est ce que la ligne droite serais la meilleur solution ? Visiblement oui, car tout ce que l'on nous demandaient c'était d’être rapide, certes on devraient être agile, moi logiquement nous n'aurions pas de saut vertigineux a faire.

Finalement quand on pu démarrer je me lançais, pas vraiment rapidement, je voulais d'abord voir, tester comment tout ce passais. J'attendais souvent le derniers moment pour quitter ma plate-forme, le distance n'était pas négligeable, surtout dans ces conditions et je voulais m' économiser. Même si j'essayais de ne pas vraiment faire attention à tout ce qu'il m'entourait, il n'était pas possible de ne pas entendre les cri qui retentissait tout autour de nous. Ils n'étaient peut être pas fréquent et heureusement, mais ils y avaient bien des participant qui avait souhaitée allée trop vite sans doute. Je ne ratais pas mes saut à cause de cela et heureusement, mais je devais vraiment réussir à ne plus y faire attention.
Sautant de pylône en pylône, je crois que j'avais à peine fait la moitié du chemin. Je ne pris pas le temps de regarder autour de moi pour voir ou étaient les autres concurrent, de toute manier je suppose que ça aurait été inutile. Pendant que je sautais à droite, une nouvelle chute se fis entendre et je risquais alors de rater mon pylône. Je me rattrape alors avec ma main et tira rapidement pour me mettre de nouveau sur le sommet, cependant avoir du me redresser m'avait fait perdre du temps et je savais que le pylône n'allait pas tarder à descendre. Je dus alors rapidement refaire un saut devant moi et finalement je dus accélérer pendant un moment. J'avais quelque peu peiner à retrouvée mon équilibre et je dus bien sauter sur quatre pylône supplémentaire pour réussir à retrouver un équilibre stable et surtout reprendre mon rythme. Cependant avoir commis cette erreur m'avait fatiguer inutilement. Quand je pu enfin prendre deux secondes, je regardais en direction de la lumière. J'avais malgré tout couvert une belle distance et j’espérais que j'arriverais à l'atteindre sans plus commettre ce genre d'erreur car j’étais certaine que ca ne pardonnerais pas la prochaine fois.
Finalement un sourire apparu sur mon visage, je venais de repenser à un jeu que je jouais étant gamine, demandant une certaine rapidité, mais surtout un certain équilibre. Finalement ce n'était pas beaucoup différent. Mais ce n'était pas ça qui était vraiment important, en faite je pouvais surtout me concentrée sur les souvenirs de ces moments de jeux, me remémorer tout ces moments me permettrais de me concentrée sur quelque chose et du coup je ne devrais plus vraiment faire attention à tout ce qui m'entourait. Mais vu que l’épreuve me faisais penser à ce jeu, je ne perdrais pas ça de vue non plus. C'est juste qu'au lieu de monstre, c’était le vide qui m'attendais en cas de chute.
Je continuais mes sauts, sentant cependant que mes muscles commençaient à criée grâce. Mes sauts étaient un peu moins précis, mais finalement j'atteignais tout le temps le pylône suivant. Mon regard restait fixer sur mon objectif. Chaque saut que je faisait me permettais de m'en approcher d'avantage. Et même si ce n'était que la distance d'un saut, ça me donnais vraiment le courage et la volontiers de continuer. De toute manier je n'étais pas du genre à renoncer, surtout pas après autant d'effort. J'avais fait le plus dure, j'avais fini par trouver un rythme même s'il était quelque peut entraver par la douleur et la fatigue de mon corps. Mais le plus important, c'est que même s'il m'avait fallut un peu de temps, j'avais trouver la concentration nécessaire pour que je puisse vraiment avancer sans m'occuper de ce qui m'entourait.
Trois pylône, c’était le nombre qui me restait à atteindre pour toucher cette fameuse plate-forme. Je sautais, mes pieds touchèrent le support, même si je du balancer des bras pour ne pas chuter. Plus que deux. Un nouveau saut, cette fois mes pieds touchent correctement le pylône, mais je suis trop lente, je perds de la hauteur quand je saute, quelque millimètre peut être, en tout cas pas assez pour que l'autre n'apparaisse pas. Mais finalement, pour atteindre le dernier pylône je dus utiliser une méthode sans doute originale pour ce genre d’épreuve. Saut de moutons vous connaissez ? Pour le coup je n'avais pas vraiment le choix. Je n'avais pas été certaine du sucée de l'opération, mais finalement mes fesse touche quelque chose de dur. Je reprend alors mon souffle et regarde cette lumière qui ma guider jusqu'à elle. Ravie de la voir à porter de main. Finalement tout disparaît et je suis dans un rassemblement, je m'effondre alors sur le sol, mon corps n'en pouvant définitivement plus.

1084 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 01 Déc 2015, 00:59


Expression crue et insolente de la fierté sorcière, Viviane affichait une moue provocante et prétentieuse, qui peignait sur sa mine d’ange une impertinence dérangeante. Digne représentante de l’arrogance de la Prison, elle gardait la tête haute et le regard aussi perçant que possible, exposant son flegme et son audace à qui voulait bien les voir. Pourtant, elle n’était qu’une adolescente anxieuse qui devait mimer une assurance qu’elle ne possédait pas, un aplomb qu’elle n’avait pas et une confiance trompeuse. Si son âme était aussi noire qu’acide, elle conservait les faiblesses de la jeunesse et manquait de conviction en ses forces. Elle demeurait droite et immobile, de peur de voir ses jambes flancher à la moindre secousse. Un goût amer entre les lèvres, elle réfléchissait à sa posture, délicate. Elle était un pion, un pion habillement déplacé sur un échiquier trop grand, dans un jeu où des mains plus adroites maîtrisaient la partie. Dans un silence glacial, les grands préparaient son avenir. Les Jumeaux avaient été promis à un grand avenir dès le jour de leur naissance, lui pour les sciences et la diplomatie, elle pour les armées et l’espionnage. Qu’ils soient les élus des Mages Noirs pour les épreuves d’intelligence et d’agilité était loin d’être une coïncidence ou un fait anodin. Quel que soit le nom qu’il portait réellement, il devait être assez influent pour que des Sorciers aussi jeunes soient choisis. C’était un honneur, une distinction glorifiante mais inquiétante. Luna avait la désagréable sensation de risquer une place qu’elle n’avait pas encore, de jouer son futur. Doucement, elle glissa ses mains dans ses cheveux, réunissant les mèches blondes en un chignon lâche, qu’elle noue rapidement d’un ruban clair pour éviter qu’il la gêne durant l’épreuve. Elle ne tenait pas à échouer pour une raison aussi idiote et banale qu’un cheveu devant les yeux. Elle devait faire de son mieux pour ne pas salir la réputation des Sorciers, de l’Empereur Noir et des Chanceliers, des autres champions qui se battaient pour le prestige de la nation. Nerveuse, elle se mordilla les lèvres, allant presque jusqu’à ce les entailler. Si elle en parlait peu, Viviane rêvait de devenir espionne, ainsi qu’il en avait été décidé. Pas n’importe laquelle : la meilleure. Elle devait prouver sa valeur, dès à présent. Elle se moquait bien de pousser et repousser les limites de ce qu’elle pouvait. Elle irait jusqu’à frôler la mort, si cela pouvait lui servir. Ainsi évoluait-on chez les Mages Noirs. Dans l’obscurité et les douleurs. Luna prit une grande inspiration, puis elle sauta.

La petite Sorcière peinait à trouver son équilibre et son rythme. Le premier bond fut harassant et la foi était nécessaire à faire ce premier pas. Plongée dans l’incertitude de ce qu’il pouvait bien se passer, elle fut assez soulagée de sentir la pierre du pylône sous ses pieds, quand bien même la structure était d’une instabilité troublante. Gauche ? Droite ? Droit devant ? Viviane n’était pas certaine de la route qu’il convenait d’emprunter. Néanmoins, le temps manquait et elle n’avait pas vraiment le temps de réfléchir posément à la question. Déjà, le sol tremblait et bientôt, il s’effondrerait. Gauche. Le mot avait raisonné dans son esprit comme une évidence. D’une démarche moins convaincue, elle s’élança, le cœur serré en sentant la roche se dérober sous ses chaussures. Elle chercha à se consoler dans une consolation apaisante : elle atterrit sur un autre pylône. Elle eut même le privilège de le voir de très près. Elle s’était emmêlée dans ses propres pieds et chuta dans un petit hoquet surpris, les jambes tordues d’une façon indolore mais étrange et déstabilisante. Lentement, elle se releva, prenant garde de ne pas se blesser par un geste inconsidéré. Gauche ? Droite ? Droit devant ? C’était ridicule. Elle n’allait pas se poser la même question à chaque fois. Il devait y avoir quelque chose qu’elle n’avait pas saisi pour être aussi lente à la réflexion. Droit devant. Mieux valait ne pas y penser à deux fois. Elle ne tenait pas à revivre la sensation du vide. Elle sauta, retombant accroupie après que ses genoux aient heurté la pierre. Peut-être existait-il un schéma qui s’inversait à intervalle régulier ? Elle tenta le tout pour le tout et se mit à bondir de façon plus sereine et régulière, même si elle peinait à se réceptionner normalement et que ses genoux le vivaient de plus en plus mal. Elle faisait de son mieux pour résister à la souffrance. Ce n’était rien, qu’un début.  Elle en verrait d’autres si elle parvenait à embrasser cette voie qui la charmait tant. C’était du moins de cette manière-là qu’elle relativisait. Luna étouffa un cri. Elle était encore tombée, mais cette fois-ci, sa tête était dans le vide. Elle vit son ruban s’éloigner mollement, et ses cheveux retombèrent. Elle se releva en toute hâte pour continuer, quoique le cœur retourné.

Viviane s’était accroupie sur la plateforme d’arrivée, près des autres participants épuisés. Elle ne les regardait pas. Elle ne s’en préoccupait pas. Elle respirait vite. Ses chevilles tremblaient. Cela ne l’étonnerait pas de s’en être foulé une. Doucement, elle attrapa l’articulation endolorie de ses doigts froids, avant de décider de se laisser tomber. Allongée, elle se sentait bien mieux.

866 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 01 Déc 2015, 03:15

La vérité était simple et pourtant terrible : Lilith ne possédait pas ce sentiment d'appartenance à sa propre race. Si elle avait décidé de s'inscrire à la Coupe des Nations, c'était surtout parce qu'elle cherchait à s'entraîner. Quel terrain d'exercice pouvait surpasser celui que les Ætheri eux-mêmes avaient façonné ? La réponse semblait évidente : aucun. Là où la jeune femme avait été surprise, c'était lorsqu'elle avait eu la réponse qu'elle attendait. Sélectionnée... Pourquoi ? Elle n'avait rien de spécial, elle doutait même être une digne représentante des siens. Une fois la nuit tombée, elle enfilait l'un de ses deux costumes et partait afin de voler les plus riches. Tout ceci n'était pas bien conventionnel et elle le savait. Bien sûr, l'Ange le faisait pour la bonne cause, mais il serait mentir d'avouer qu'elle n'en tirait aucun plaisir. En réalité, elle souhaitait même s'infiltrer chez de plus gros poissons mais elle manquait cruellement d'agilité. Elle n'était pas encore assez habile et, la plupart du temps, c'était ce qu'elle dégageait qui l'avait sauvé de la colère des propriétaires qu'elle volait plutôt qu'une quelconque particularité physique. Elle avait donc souhaité s'exercer. Si, en même temps, elle pouvait faire briller le nom des siens, elle ne le refusait pas mais, à vrai dire, elle s'en fichait. Souvent, elle regrettait d'ailleurs sa condition passée de Génie, lorsqu'elle pouvait exister à son bon vouloir, sans dormir, sans boire. Certes, il y avait quelques désavantages mais, au moins, elle ne possédait alors pas un corps capricieux aux besoins divers et variés. Encore aujourd'hui, elle avait bien du mal à comprendre ses propres besoins. Elle avait assimilé que lorsque son ventre gargouillait, cela signifiait qu'elle avait faim, mais elle souhaitait toujours bien faire, trop faire peut-être et elle s'oubliait fréquemment. Combien de fois Ulrik l'avait-il retrouvé sur le sol, endormie, à bout de force ? Non, il n'y avait pas à dire, elle avait bien des progrès à faire avant de devenir un Ange exemplaire. Il n'était même pas sûr qu'elle le désire.

Lilith regarda le terrain qui s'étendait devant elle. Elle se demandait si son instinct pourrait l'aider dans cette épreuve. Elle lui paraissait périlleuse. Aussi, l'Ange cessa de réfléchir. Cela ne servait à rien. Pour se motiver, elle imagina simplement qu'elle s'apprêtait à s'introduire chez un être maléfique particulièrement vigilant. Jusqu'ici, elle avait surtout volé des Démons car, la plupart du temps, les péchés faisaient en sorte qu'ils ne se méfient pas, sauf les avares. Les orgueilleux se pensaient trop supérieurs pour qu'un quelconque insecte puisse les dérober. Les gourmands se fichaient bien de leur possession et les envieux jetaient une fois qu'ils avaient obtenu. Les autres ne posaient pas particulièrement de soucis, bien que les colériques puissent s'avérer dangereux. En pensant aux maisons qu'elle avait déjà volé, elle se mit à songer à Eerah et l'unique bien précieux que contenait sa demeure. Elle n'avait pas gagné sa vie le jour où elle avait décidé de s'en prendre à son patrimoine. Cela dit, l'aventure qu'elle avait vécu ensuite en valait sans doute la peine. Elle sourit et sauta sur la première dalle de pierres. Le principal soucis avec elle résidait dans son équilibre et dans le bruit qu'elle faisait à chaque mouvement. Elle n'était pas discrète depuis qu'elle avait ce corps encombrant. Elle ne le maîtrisait absolument pas, ni ses muscles, ni ses articulations. Il lui semblait être un fardeau cruel qui ne pensait qu'à l'empêcher de bouger librement. Djinn, elle avait connu une certaine liberté, une légèreté manifeste. Avant, elle pouvait flotter, sourire malicieusement à la gravité qui n'avait aucun impact sur elle.

L'Ange sauta de nouveau, essayant de se corriger comme elle pouvait dans le temps imparti. C'était délicat car il lui fallait plusieurs secondes pour reprendre son élan. Il devait y avoir un rythme à prendre, comme l'avait suggéré l'Æther. Lilith avait d'ailleurs toujours été sceptique sur les Dieux. Elle ne niait pas leur existence mais s'interrogeait sur leur réel statut de divin. Peut-être que ces pensées étaient dues à son ancienne appartenance raciale. Les Génies et les Ætheri ne s'aimaient pas beaucoup. Elle sauta encore. Ses mouvements n'avaient aucun grâce, c'était le cas de le dire mais elle faisait de son mieux tout en essayant d'être rapide. Quelques goûtes de sueur perlèrent sur son front sous l'effort. Elle avait beau avancer sans jamais tomber, sa performance n'était pas exceptionnelle. Pour se motiver, elle se remémora la musique qui s'élevait du Parc lors du bal donné en son sein, cette même musique où elle avait avoué tout un tas de choses en pensant parler avec un inconnu. Les instruments étaient assez mélancoliques mais elle trouvait qu'ils collaient bien à son rythme général. Avec un peu d'efforts, elle visualisa une image, celle des musiciens qui, soudain, auraient voulu accélérer un peu le tempo. Son corps, comme encouragé, alla de plus en plus vite, rattrapant le retard accumulé sur les dalles qui ne cessaient de monter et descendre. Avec ses ailes, tout aurait été plus simple et ce fut à ce moment précis qu'elle se rendit compte que sans elles, elle n'aurait jamais réussi à voler qui que ce soit. Finalement, le statut d'Ange possédait quelques avantages. Oui, si elle aimait quelque chose depuis qu'elle vivait de nouveau, c'était sentir l'air frôler son visage lorsqu'elle s'élançait du haut d'une maison, son cœur battant la chamade dans sa poitrine. C'était justement ce qui l'étreignait à présent, un sentiment de liberté du fait de ses sauts. Ils n'étaient ni parfaits ni très hauts ou longs, mais elle le sentait, ce je ne sais quoi qui lui dictait la marche à suivre.

Quand elle arriva enfin à la fin du parcours, elle se rendit compte de son état. Elle était trempée de transpiration et ses jambes tremblaient compulsivement. C'était certain, elle avait bien des progrès à faire.

970 mots
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[CDN 2015] Agilité - Le saut de la foi / Les Ruines

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Les Ruines des Ombres et Ombres des Ruines [PV Raeden]
» Promenons nous dans les ruines (Ft Lumi)
» [Coupe des Nations - 2016] - Agilité
» ¤ Tournoi des nations : Épreuve d'agilité ¤
» [CDN 2015] Force - Des moins que rien
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Devasté - Ouest :: Antre des damnés-