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Sam 12 Sep 2015, 18:49


Un long soupir d’exaspération franchis mes lèvres alors que je me dirige, las, vers le manoir Eternam. « Tu sais, tu n'est peut-être pas obligé de faire cela. Il existe un grand nombre de magicien compétent à travers le monde. Ce n'est peut-être pas la peine d'aller lui demander…. À lui ? » Rivant mes yeux dans ceux de Luxariell je la regarde un instant sans rien dire. Elle a raison. Sur la forme tout du moins. Nombreuses sont les personnes à peupler les terres du Yin et du Yang et à être capable de répondre à ma requête. Mais cela ne me convient pas. Je ne peux pas me l'expliquer mais c'est lui que je veux. Ses compétences sont peut-être médiocre ou tout du moins bien plus faible que d'autre, ses connaissances sont elles aussi sûrement plus faible que celle de magiciens servant à la cour… Mais il possède une chose que les magiciens les plus puissant n'ont pas. « Je crois que tu ne peux pas comprendre. Nous ne nous connaissions pas à ce moment en même temps, c'est donc normal. Il me haït. Ce n'est peut-être pas le mot le plus juste mais c'est au moins le plus approprié pour que tu comprenne ce qui nous lie. Il me déteste autant que moi je l'exècre. Et c'est grâce à cela que son enseignement sera le meilleurs. Il n'aura pas peur de me pousser à bout, mieux il va tout faire pour que ce soit le cas et pour tenter de me tromper. Et ce n'est que de cette manière que je pourrais comprendre réellement les fondements de la magie que je veux utiliser. »

Sans quitter des yeux Luxariell je chercher à comprendre si ces mots ont été suffisant pour qu'elle parvienne à saisir réellement ma décision. « Hum, je ne suis pas sûre d'avoir compris la totalité de ce que tu veux dire mais… Mais je pense que dans les grandes lignes c'est bon. De toute façon,, même si je te disais que je ne comprends pas et que je trouve cette idée idiote mes mots n'auraient aucun impact sur ta décision. » Une petite moue boudeuse prend place sur son visage en même temps qu'elle parle et je ne peux m'empêcher de sourire d'avantage devant cela tout en lui ébouriffant les cheveux au passage. « Tu commence à me connaître il semblerait. Dans tous les cas, n'ai crainte, je ne ferais rien de dangereux dans ce manoir et en aucun cas je en t'oblige à me suivre. j'ai besoin de toi uniquement pour entrer dans le manoir cependant, tu est libre de partir des que tu le désire. Tu peux même décider de ne pas rentrer à l'intérieur si c'est ce que tu veux. Et c'est peut-être la meilleurs chose que tu aurais à faire tout bien considéré. »

Quelques secondes s'écoulent durant lesquels elle semble réfléchir avant de hausser les épaules. « Je vais rester avec toi. Enfin, je veux dire que je vais entrer dans le manoir avec toi. Ce que je ferais à l'intérieur... Je le déciderais le moment venu. Ce n'est pas que j'ai envie de te désobéir mais… Marcher seule en ce lieu m'effraie un peu pour être honnête. Et quand je dis un peu… C'est mentir. D'ailleurs, je pense qu'il est bon que tu sache, que même en ta compagnie j'ai peur. » Avec un sourire chargé de compassion je la regarde avant de la serrer contre moi. À aucun moment je ne lui ai demandé son avis concernant le fait de m'accompagner dans le manoir de ses ancêtres pourtant, je sais à quel point elle est effrayé par ces derniers. Néanmoins, si elle est là, tremblante contre moi, ce n'est pas à cause d'eux, mais uniquement à cause de cet endroit. Mais comment le lui en vouloir. L'allée des brumes est un endroit effrayant en de nombreux points et rare sont les gens à avancer en ce lieu sans ressentir la moindre crainte ou le moindre doute. Tout cela est déjà bien trop présent chez elle de base pour qu'elle puisse se permettre de se balader comme si de rien n'était en cet endroit. Même en étant accompagnée.

resserrant mon étreinte sur elle, je la guide à travers la brume en direction du manoir Eternam. Il nous faut quelques minutes avant de parvenir à distinguer à travers ce voile mystique les premières lueurs provenant de notre destination. L'instant d'après le manoir s'élève à travers la lande écrasant de sa grandeur et dégageant une impression malsaine. À la vue de tout cela je sens Luxa sursauter et tenter de reculer légèrement. Sans faiblir je garde mon bras autour d'elle l'empêchant de bouger à sa convenance. Avec un petit sourire je la tire à ma suite vers la porte du manoir et sans la moindre hésitation je frappe à la porte de ce dernier fermement décidée à ne pas quitter ce lieu temps que je n'aurais pas eu ce que je désire.

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Mar 15 Sep 2015, 00:20

Il est de ces événements que le destin semble avoir tracé pour vous sans que vous puissiez vous y dérobez. Ce sont généralement les plus éprouvantes expériences et nul n'en ressort jamais véritablement entier. Il faut faire avec car il n'existe aucun remède miracle…

Un soleil ravissant brillait dans le ciel tandis qu'un oiseau noir y volait, comme porteur d'un sombre présage alors que l'espoir semblait renaître... Apportant la tempête après le calme ! Dans la paisible ville d'Avalon, au cœur du quartier chic où une sorte de bruit de fond tapissait la zone de son ambiance enjouée, trois coups légers résonnèrent discrètement tant ils contrastaient avec l'activité inébranlable qui régnait autour. En quelques instant, le visiteur fut introduit dans la maisonnée qu'il était venu déranger.

Dans le petit salon, Lau venait à peine d'arriver, enveloppé dans sa grâce presque féminine. Il s'était déjà débarrassé de ses habits de voyage et il sembla que nulle tension ne le perturbait, comme s'il était assis près du feu de la cheminée depuis plusieurs heures alors même qu'il s'asseyait à peine.

- Ma vieille amie, c'est toujours un plaisir de vous revoir ! Avez-vous préparé vos petits biscuits que j'aime tant ?

- Lau ! C'est toujours un plaisir de vous recevoir. Biscuit au gingembre et graines de sésame, vos préférés.

La vieille Mérédith insista sur ce dernier ingrédient tout en tendant une assiette de biscuits à son invité :

Le Seigneur Sînh Seh tendis la main avec un sourire malicieux.

- Je suis touché de l'attention ! C'est assez... Adapté, dirai-je !

L'homme se mit à rire de bon cœur avant d'enchaîner avec un naturel qui rendait la rencontre si... Banale !

- - Vous avez du thé ? Je vous en serais fort reconnaissant très chère !

- Bien entendu.

Mérédith claqua des doigts et sa magie bleue opéra, faisant apparaître deux tasses de porcelaine fumante au parfum délicat.

- C'est une recette personnelle. J'y ai ajouté quelques feuilles de Joubarbe rousse dont vous me direz des nouvelles.

Son regard pétillait de malice, tandis qu'elle étouffait un petit rire poli. La dame prit ensuite place autour d'un échiquier, sachant pertinemment que son compagnon de toujours l'y rejoindrait.

- Je sais que vous n'êtes pas familier de ce jeu, mais me feriez-vous l'honneur de vous joindre à moi pour une petite partie ?

Le Seigneur Sînh Seh sembla sourire intérieurement et cela se vit à la pliure qui se forma sur le bord de ses yeux. Ceci mis à part, rien n'aurait su trahir ses émotions tant il avait l'habitude d'arborer ce masque de bonne humeur constante qui en devenait parfois plus frustrant que le stoïcisme lui-même. Se servant une tasse de thé, il en huma le parfum avant de répondre à la vieille mais néanmoins très respectable dame :

- Ce sera avec un plaisir immense ! Je me suis fais dire qu'il y avait une faiblesse du côté de la tour, droite et inflexible, dans mon jeu. Je vais tenter d'apprendre à vos côtés à y remédier ! Jouerez-vous... Les pièces de la lumière, ma chère Mérédith ?

- Cela va de soi ! Pour ma part, mon fou a tendance à m'échapper récemment... Il me faut y remédier au plus vite sous peine de perdre une partie de la puissance de ma Reine.

Sur ces mots au sens double, Mérédith entama la partie, jouant un premier pion de la manière la plus classique qui soit.
- Mais dites-moi, votre Roi me semble plutôt démunie en ce moment, n'est-il pas ?

Lau fit de même, imitant, sans même l'avoir prémédité, le premier coup de son adversaire.

- Vous semblez lire dans me pensées, ma dame ! Je ne l'aurais pas cru si je ne vous connaissais pas depuis si longtemps ! En effet, j'ai la sensation que mon roi n'est pas tout à fait dans son assiette... Y aurait-il quelque chose que nous pourrions faire selon vous ? J'ai bien pensée à faire intervenir ma propre Reine mais... J'ai peur de ne plus pouvoir bénéficier de votre efficacité si j'en venais à de telles... Extravagances ! Voyez-vous... ?

- Votre Reine Noire, malgré sa jalousie envers le Chevalier Blanc, n'a pas hésiter à lui demander ses services bien avant que la Tour ne l'eut fait.

Sur ces paroles prononcés avec gravité, Mérédith tendit alors une lettre à son ami de toujours, comportant les armoiries des Eternam.

- Et il se trouve que le Cavalier ne lui a point encore répondue. Celui-ci hésite encore sur le choix de l'arme à employer.

Et sur ces mots, un premier pion noir se retrouva face à un pion blanc, l'empêchant ainsi d'avancer.

Lau préféra laisser la situation évoluer d'elle-même se contentant de déplacer un cavalier habilement, ne prenant pas trop d'importance mais restant dans la zone à risque malgré tout.

Lisant paisiblement la lettre de la doyenne Eternam, il se laissa glisser dans son esprit indéchiffrable avant de fermer finalement le parchemin, sans qu'on ne puisse réellement savoir combien de temps il avait passé à le lire en comparaison de celui qu'il avait consacré à la réflexion pure. Il rendit la missive à sa vieille amie avant de lui répondre :

- Qu'en pensez-vous ?

Meredith déplaça prudemment un nouveau pion, n'offrant cependant d'ouverture à son adversaire.

- Et bien, j'ai en ma possession une pièce ancienne qui nous dépasse tous deux, une Reine. Nous pourrions l'ajouter à notre jeu... Ou alors…

Meredith prit un second temps pour réfléchir, faisant jouer entre ses mains sa Reine, tout en observant son fou.
- Ou alors, nous pouvons aussi.. Proposer au Roi Noir une Reine qui serait à sa mesure. Une Reine Pure.

- Vous vous rendez compte, très chère, que quoi que nous fassions, nous dépassons les règles imposées par les fondateurs de ce jeu... Il nous faudra alors être... Particulièrement avisés... Afin de conserver l'équilibre dans ce jeu par l'ajout de nos propres principes de jeu... !

- Allons Lau, cela fait si longtemps que vous et moi ne nous sommes pas penché un peu plus sur la table d'échiquier ! Et le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ? Rappelez-vous de notre objectif, de ce que sa réussite apportera.

Meredith semblait soudain perdue dans des souvenirs, ou plutôt des visions. De celles qui ne sont pas les siennes. De celles qu'elle chérit par dessus tout.

Lau connaissait ce regard... C'était celui qui annonçait qu'elle entendait ce qui les éclaireraient tout deux. Il la laissa un moment dans sa plénitude avant de lâcher d'une voix si douce que seule une Mérédith sortie de ses songes aurait su entendre, de sorte à ce qu'elle ne soit pas perturbée si toutefois elle y était encore :

- Que voyez-vous, très chère ?

Le Chevalier Blanc tourna soudain délicatement son poignet, mimant le geste qu'il aurait eut à faire pour touiller sa tasse sans pour autant toucher à sa cuillère.

- Le voulez-vous seulement ?

Sans l'ombre d'une hésitation, l'homme habitué des femmes tout autant que de la noblesse se saisit avec toute la délicatesse du monde du poignet fragile de la vieille dame, entrant dans ses songes les plus secrets…

Lau vit alors ce que voyait Meredith. Un avenir intensément intéressant, un avenir qui n'aurait de cesse de les divertir.

- Nos pièces sont encore si jeunes... Je n'ai plus le temps Lau.

Sa voix avait prit une teinte tremblante, et l'Ancienne, l'espace d'un instant, avait faiblit sous l'utilisation de son pouvoir.

- Je le sais, nous pouvons agir. Il suffit souvent que d'une étincelle pour embraser le ciel.

Doucement, Lau retira sa main avant de jeter un regard que les deux personnages seuls savaient comprendre... Un regard tendre et attentionné.


- Dans une autre vie, ma chère Mérédith, nous aurions pu faire tellement plus ! Ne partez pas trop vite, je vous en prie, sans quoi aurai-je du mal à vous rejoindre…

Soudain, un crôassement perça le bruit mondain de la rue. Un corbeau s'était posé sur le rebord de la fenêtre. Lui jetant un regard préoccupé, Lau finit par lancer en se levant doucement :

- Je sais ce qu'il me reste à faire. Laissez-moi m'en charger, très chère. Il éprouve moins de méfiance à mon égard. Je compte sur vous pour tenir averties vos protégées, qu'elle soient prête à réagir le moment venu !

- Ne m'immolez pas plus vite que cela ne doit ! Je tiens à être là lorsque cela se produira.

Elle attrapa délicatement la main de Lau, faisant jouer ses doigts le long des lignes de sa paume.

- Ce n'est pas dans mes habitudes mais pour le bien de votre entreprise, je peux vous concéder cela. Dans vingt lunes, ma Reine utilisera sous les ordres de la votre ses pouvoirs oniriques. À ce moment, votre Roi se retrouvera fragilisé au sujet de ce que vous savez. Je remets tout ceci entre vos mains désormais.

Lau observa paisiblement la vieille femme faire avec la paume de sa main et lâcha comme naïvement avec un petit rire :

 - Ne tentez pas d'y lire quoi que ce soit, je ne suis pas sûr que vous arriviez à grand chose... !

Puis, retirant délicatement sa main, il fis un geste vague en direction du plateau de jeu avant de se tourner vers la porte d'entrée :

Nous poursuivrons cette partie, à n'en point douter. Mais il faut laisser le temps agir un peu avant cela et je dois déjà m'éclipser. Je suis... Occupé, vous vous en doutez !

Meredith, épuisée, le salua simplement de la main, se laissant choir dans son fauteuil

- Ne vous préoccupez pas de mon sort, je sais déjà ce que celui-ci me réserve. Puissiez vous réussir dans votre entreprise !

Puis elle ajouta, à voix basse, faiblement…

- Mais revenez-moi à la prochaine lune rousse…

- Vous n'échappez pas à mon œil avisé, très chère ! Soyez-en certaine !

Ainsi Lau s'éclipsa-t-il dans la foule qui bondait la rue sans que nul ne sache jamais qui était cet homme et s'il s'était véritablement rendu dans cette habitation pourtant aux allures vides…




Sans plus m'attarder sur ce rêve perturbant que je venais de faire, je m'habillais prestement, enfilant un pantalon et une chemise au hasard.

Tout de même… Je n'étais pas très présentable, ainsi accoutré...

C'était la réflexion que je me faisais tandis que je traversais le couloir d'un pas assuré et rapide. J'y pensais de plus en plus, me faisant la réflexion que je laissais là une occasion en or à Lumi de faire preuve de son sarcasme le plus remarquable…

Arrivant en bas du grand escalier, je finis par poser le pied sur le plancher de la grande salle de réception. Sans grande surprise, je finis par croiser Nathanaël, toujours là quand on le cherchait…

À l'instant même où son regard eu capté ma présence, en majordome professionnel, il sembla n'avoir soudainement plus rien d'autre à faire que de me porter la plus grande attention. Des façades qu'il savait ériger avec une efficacité impressionnante. Mais il n'aurait su me cacher son amertume à mon égard. Et ce n'était d'ailleurs pas ce qu'il cherchait, je le savais…

- Monsieur… dit-il avec une révérence légère mais marquée. Deux jeunes femmes attendent à la porte pour vous. Elle souhaitaient vous voir mais comme vous dormiez, je n'ai pu accéder à leur demande et les ai priées d'attendre sur le perron que vous vous réveillez !

Bien sûr ! Pourquoi diable aurait-il proposé à mes invités de s'asseoir dans le petit salon en m'attendant ? Cela m'aurait fait paraître pour un excellent maître de maison ! Ce n'était pas du tout pour arranger Nathanaël. Néanmoins, je savais que le majordome tenait à sa position bien plus qu'à me faire tomber aussi ne se risqurait-il jamais plus qu'à de très légers dépassements comme celui-ci. Aussi avais-je décidé de les ignorer. Il ne m'aimait pas, je ne l'aimais pas… Mais il faisait son travail correctement et je le distrayais à lui offrir une bonne raison de cesser d'être un robot et de faire fonctionner son cerveau pour trouver des astuces incroyables pour me faire trébucher. Aussi nous complaisions-nous dans cette relation loin de l'habituelle servitude du majordome pour son maître…

Et puis… Dans un sens… Cela me faisait plutôt sourire de savoir que Lumi attendait dans le froid, probablement surprise de la réponse que Nathanaël lui avait servie à son arrivée !

- Depuis combien de temps attendent-elles dehors ?

Je vis un sourire léger apparaître comme flottant sur le visage du majordome tandis qu'il répondait :

- Peut-être bien dix à quinze minutes, me semble-t-il. Vous comptez leur ouvrir ?

Je vis très clairement le regard de mon majordome passer du haut au bas de mon corps pour remonter sur mon visage… Je faisais peut-être preuve de paranoïa, mais j'avais la désagréable sensation de ne pas être le seul à me penser habillé comme un clown...

Je fis un geste vague de la main avant de m'exclamer :

- Non. Allez-y. Vous les installerez dans le petit salon en leur disant de m'attendre…

Je m'apprêtai à repartir quand un détail me revint à l'esprit… Me retournant soudainement, je lançai à Nathanaël qui n'avait pas bougé et qui attendait patiemment que je quitte la pièce pour se mettre en mouvement :

- Vous avez dit qu'elles étaient deux ? De qui s'agit-il exactement ?

J'étais certain que la première était Lumi mais… Qui était la deuxième ?

- Une jeune femme du nom de Lumi et la jeune maîtresse Luxariell Eternam, monsieur.

Luxariell ? Que faisait-elle en compagnie de Lumi ? La description que Samuel m'avait faite de la jeune femme qu'il avait vu à Nériona n'était peut-être pas un hasard… Finalement…

Je ne pouvais pas encore me permettre de compromettre mon identité à son égard. Non… Pas encore… Il fallait que la surprise soit complète. Je savais que je pouvais profiter de cette jeune magicienne mais il me fallait pour cela un peu plus de temps… Non. En attendant, je devais la distraire, la séparer de Lumi…

- Nathanaël, je vous prie. Pouvez-vous prévenir Alistair que Luxariell est ici ? Dites-lui que j'aimerai qu'il s'occupe d'elle de sorte à ce que je n'ai pas à la croiser… Il comprendra…

- Bien monsieur, lacha-t-il en une révérence.

Sans hésiter cette fois, je remontai. Il fallait que je me rende plus présentable, c'était une certitude à présent.

Les marche de l'escalier défilaient lentement sous mes pas. J'étais chez moi et certain de ce que je faisais… C'était si agréable, après des mois à parcourir les terres du Yin et du Yang au service de la couronne des sorciers !

Mais tandis que je m'engageait dans le couloir, pensant au confort que je retrouvais enfin, les souvenirs refirent surface et un en particulier que j'aurais préféré oublier…

Maudit sois-tu Lau. Je ne peux refuser mais ce que tu me demande est si… Désagréable !

Et c'était aujourd'hui que je devais le faire puisque Lumi se montrait à moi. C'était avec elle et je ne savais pas même comment j'allais m'y prendre… C'était le prix à payer pour les informations sans commune mesure que le Seigneur Sînh Seh m'avait fourni à propos de la guerre qui avait fait rage entrem on peuple et celui des hommes-poisson…

Ouvrant un peu violemment la porte de ma propre chambre, je me fis la remarque qu'il fallait que j'arrête de trop y penser, cela me rendait dangereux… Plus encore qu'en temps normal…

Ouvrant l'armoire, je trouvais vite ce qui allait me servir de vêtements pour l'occasion. Je me saisi d'un pantalon noir que je fis remonter le long de mes jambes pour en fermer la ceinture au niveau de mon bassin. Retirant le chiffon qui m'avait servi de chemise un moment plus tôt, je fixais de nouveau ma penderie avant de me saisir d'une tunique blanche brodée de fils noirs pour ne pas trop contraster avec mon pantalon, l'enfilant par la tête avant de la faire glisser le long de mon dos et de mon torse. Par dessus, j'enfilais un gilet d'un gris sombre, passant mes bras dans chaque manche avant de mon concentrer sur la fermeture des boutons gros comme mes propres pouces. Enfin, me saisissant d'une longue veste au gris légèrement plus clair, je l'enfilais rapidement. Regardant le miroir des portes fermées de ma penderie, je réajustais rapidement mon col, uniformisant mes trois pièces de tissus qui couvraient mon haut du corps avant de sourire de satisfaction. Voilà qui était bien mieux ! Il manquait quelque chose, néanmoins, au maître du Manoir Eternam…

Me saisissant d'un chapeau haut-de-forme pas trop grand, je le posais sur ma tête. Tout était parfais. Lumi aurait du mal à me reconnaître, à coup sûr, tant j'étais différent dans cet accoutrement du voyageur aux habits chics mais un peu extravagant qu'elle avait vu la dernière fois…




- Luxariell ! Quel plaisir de te voir !

Extravagant était un terme tellement faible pour décrire le personnage de Alistair. Il venait d'entrer dans le petit salon dans un fracas monumental et ses yeux s'étaient immédiatement posé sur la jeune magicienne. Il ignorait déjà royalement Lumi. Non pas qu'il l'eut fait exprès, en vérité, mais il avait du mal à disperser son attention tant il dégageant de sentiments et d'énergie envers la jeune femme qu'il était venu chercher.

- Je t'en prie ma chérie ! Je sais, c'est pas toujours facile de se sentir chez soi ici mais ton cousin lui n'a pas eu besoin de plusieurs mois pour cela ! Alors je suis sûr que tu en feras de même ! Allez viens ! Je vais te faire visiter et te montrer tes appartements.

La pauvre jeune femme ne pouvait pas réagir ! Il allait si vite ! Ç'aurait été surhumain que de réussir à le suivre ! Il était entré et tout en parlant s'était approché. Il l'avait prise par le bras et presque forcée à se lever, même si il aurait juré même sous la torture l'avoir vue se lever spontanément. Il continuait de parler tout en lui faisant la bise comme s'ils étaient bons amis, vieux copains, connaissances à peine retrouvé et séparés depuis bien trop longtemps.

Aussitôt, il la tira vers l'extérieur de la pièce avec un enjouement qu'il aurait été criminel d'interrompre tant il faisait plaisir à voir.

Derrière la porte, Nathanaël guettait, ordonné par Alistair lui-même. Si Lumi tentait d'arrêter le Vampire excentrique ou de sortir pour les rattraper, le majordome avait pour mission de s'interposer et de lui prier avec tout le respect qu'un majordome doit aux invités mais aussi toute la fermeté nécessaire de ne pas sortir de la pièce tant que monsieur Romulus ne serait pas arrivé. Et justement, je ne tardai pas à faire ma propre entrée.

Arrivant à la porte du petit salon, je fis un petit signe de tête à Nathanaël.

- Merci. Vous pouvez retourner à vos occupation, je me charge du reste.

L'homme fit une rapide révérence avant de s'en aller. J'attendis qu'il fut totalement éclipsé, respirais un grand coup et finis par ouvrir la porte pour entrer dans la pièce.

La main toujours sur la poignée, je fermais doucement derrière moi et mon regard se posa sur Lumi à une vitesse qui me surprit moi-même.

Il fallait que je me calme, bon sang ! Ce ne devait pas être aussi difficile que cela ! Et puis ce n'était pas la question pour le moment ! Cela viendrait mais pour l'instant c'était Lumi qui était venue me voir aussi devais-je m'intéresser à la raison de cette visite qu'elle me rendait !

- Bonjour, lâchai-je doucement.

Anticipant qu'elle allait se lever, je levai la main :

- Reste assise.

En quelques enjambées, je vins trouver le fauteuil et m'asseoir paisiblement. J'eus un soupir et enfin retrouvais mon calme.

- Bienvenu chez moi ! lâchai-je finalement dans un faux sourire dont l'ironie transperçait sans la moindre difficulté. Dis-moi donc : pourquoi es-tu venue me voir ? Cela faisait longtemps !

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Mar 15 Sep 2015, 22:27


Les minutes semblent s'écouler avec une lenteur infinie alors que nous attendons dehors. Aucune de nous deux ne prends la parole, trop occupée à penser à ce qui nous attends à l'intérieur. Elle tremblante d'angoisse à l'idée de revoir ces membres de sa famille, moi réfléchissant à la tournure que je vais donner à ma demande. Finalement c'est elle qui brise le silence, probablement à cause de la présence de ce silence de plus en plus pesant nous entourant. « Dis… Il aurait peut-être pus nous faire entrer non ? Je veux dire… Même s'il n'est pas disponible là, il le sera à un moment ou a un autre non ? » Je la regarde en souriant, faisant mine de réfléchir un instant avant de parler à mon tour. « Non. La relation qui nous lie lui est moi est… Compliquée. Même si ce n'est pas lui qui a pris la décision, je peux te garantir que celle-ci doit l'amuser au plus haut point. » Je regarde un instant l'immense bâtisse avant d'aller m'asseoir sur l'une des rampes bordant les marches. Tendant la main vers un pot de fleur présent non loin je refais germer les plantes vivant à l'intérieur à une époque aujourd'hui résolue. Jouant un instant avec cette dernière je reprends la parole sans regarder luxa. « Quoi qu'il en soit et si cela peut te rassurer, il est en ce moment à l'intérieur du manoir. Je sens sa présence. Nous n'avons qu'à attendre, il se présenteras à nous quand il jugeras que la situation convient à cela. »

Comme pour donner de l'appuie à mes paroles la porte s'ouvre et le serviteur revient vers nous, nous demandant de bien vouloir le suivre jusque dans un patio. Tout en le laissant ouvrir la marche je fais éclore une fleur provenant de mon jouet végétal et me glissant aux côtés de luxariell je la lui glisse dans les cheveux, lui murmurant à l'oreille. « Voilà, avec cela même si nous ne sommes pas ensemble dans le manoir, je serais avec toi. Ça te va ? » Elle acquiesce d'un petit signe de tête avec un grand sourire sur le visage. Je sais que pour elle incapable d'utiliser la magie malgré son statut de magicienne le moindre petit tour la remplie de joie. Et dans mon cas, en particulier en ce lieu, la voir heureuse est la seule chose comptant réellement à mes yeux.

Sortant de mes pensées, je prends le temps de regarder le manoir. Il n'a pas changé depuis ma venue précédente, et n'a aucune raison de le faire, je n'imagine pas vraiment romulus et les Eternam en général comme des gens prenant du plaisir à refaire tous les mois la décoration de leur habitation. Quoi qu'il en soit, au moment ou cette idée s'envole avec la même rapidité que celle qu'elle à déployer pour venir, nous atteignons le salon. Sans réelle surprise, à mes yeux tout du moins, dans le cas de luxa cette décision semble la surprendre, aucune collation ne nous est proposé, aussi m'installant dans un fauteuil faisant face à l'entrée je ferme les yeux attendant qu'il se présente à nous.

Ce n'est toutefois pas le premier à franchir la porte. C'est celui s'étant jadis présenter à moi comme le garant du manoir en l'absence du sorcier qui se tient devant nous. Sans nous laisser le temps de dire quoi que ce soit il jette sur luxa, la bombardant de remarques en tout genre et avant qu'elle ai pu faire quoi que ce soit elle se retrouve obligée de le suivre dans les couloirs du manoir. Quand elle se retourne vers moi je lui souris tristement, lui indiquant de cette manière que je ne peux malheureusement rien faire pour elle. C'est sûr cette image que la porte du salon se referme me laissant seule.

Une poignée de secondes à peine s'écoulent avant que la porte ne s'ouvre de nouveau, le faisant se tenir face à moi pour la première fois depuis quelques temps. Quand il lève la main et m'incite à rester à ma place je secoue la tête. Il aura suffit d'aussi peu de temps pour qu'il oublie que me laisser la moindre ouverture peut s'avérer fatal ? Il semblerait, malheureusement. Néanmoins, la question n'est pas la. Pas encore tout du moins. Attendons qu'il ait accepter avant de faire une remarque quelconque. « Bonjour. Je suis heureuse que tu ai accepté de m’accueillir chez toi, même si l’accueil en question est quelque peu… Glacial » Et voilà. Des la première phrase, j'oublie mes promesse et me laisse de nouveau guider sur le flot des provocations grossière. Avec un faible soupir je me lève et vient me placer devant la fenêtre, lui tournant le dos. « Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Nous avons de toute façon passer depuis longtemps ce stade ou nous prenons de pincette et nous méfions de ce que nous disons à l'autre n'est-ce pas ? » Un silence emplit la pièce pendant quelques instants, instants que nous passons probablement tous deux à réfléchir. Finalement je me retourne vers lui et dégageant mes cheveux je m'arrange pour que mon appartenance à la race sylvestre soit suffisamment explicite. « Je veux que tu m'apprenne à manier et utiliser les illusions. »

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Mer 16 Sep 2015, 23:34

- Je veux que tu m'apprenne à manier et utiliser les illusions.

Je ne pus m'empêcher de soupirer. Avec Lumi, j'avais l'impression de devoir supporter une gamine en pleine crise d'adolescence… C'était à la fois exaspérant et en même temps distrayant. Cela créait de la vie. Une chose était certaine : avec elle, je ne m'ennuyais jamais !

Avant de répondre quoique ce soit, je levais le bras, affalé dans mon fauteuil, et claquai des doigts.

- Nathanaël ! appelai-je.

Pas plus d'une demi-seconde plus tard, la porte s'ouvrit doucement pour laisser passer le majordome à l'air serein.

- Monsieur ?

- Pouvez-vous nous amener du thé, je vous prie. J'ai bien peur que notre entretient s'éternise…

- Bien, monsieur. Puis-je vous indiquer par ailleurs qu'une missive est arrivée, portée par votre oiseau ?

Je connaissais déjà le destinataire mais le redoutais dans un même temps…

- Vous irez me la chercher, je vous prie. De qui s'agit-il ?

- Ce sont les armoiries de la famille Sînh Seh, monsieur.

Mes soupçons se confirmaient… Décidément, Lau était partout et c'était bien le première fois que cela m'ennuyait…

- Très bien. Merci Nathanaël, vous pouvez retourner à vos occupations…

Le majordome ne se le fit pas dire plus d'une fois et referma rapidement mais non sans délicatesse la porte de bois.

Me massant les tempes en prenant un air consterné, je finis finalement par répondre à la jeune humaine, qui n'en était pas une, malgré que j'en n'en fus pas informé...

- Il me semblait t'avoir dit de t'en aller chercher des génies, non ? Je t'ignorais si peu téméraire… Qu'est-ce qui te fais penser que je peux t'aider ? Qu'est-ce qui te fais même penser que je vais accepter de t'aider ? Il va falloir être un peu plus convaincante… !

Qu'allait-elle répondre ? Lumi n'était pas la reine de l'argumentation, mais je la savais suffisamment maline pour trouver à répondre à cela…

Un détail clochait néanmoins…

- Je me pose une question… Tu ne dois pas ignorer que les humains ne peuvent pas faire de magie. Se pourrait-il que tu… Ne sois plus humaine ?

Son anti-magie n'avait jamais été bien impressionnante, jusqu'alors. Mais… Se pouvait-il que ce soit au point que je ne la perçoive même plus ? Et si elle avait changé de race, qu'avait-elle choisie ?

Il était probable qu'elle se soit tournée vers la magie blanche… Mais je nourrissais l'infime espoir qu'elle soit devenue une sorcière. Si ç'avait été le cas, tant de choses auraient été plus simples… À commencer par ce maudit service que je devais rendre à Lau ! Je me serais volontiers laissé tenter à prendre Lumi pour épouse si seulement elle avait les motivations qui allaient avec. Acide, déterminée, ravissante. Oui… Elle aurait fait une ravissante maîtresse du chaos. Mais il aurait alors fallut lui mettre du plomb dans le crâne. Hors de question de la laisser osciller vers la magie blanche ! Il aurait fallut qu'elle devienne une sorcière dans les règles de l'art !

Mais je rêvais trop et la réalité allait vite se présenter comme bien loin de mes spéculations absurdes.

Lumi avait à peine finit de me répondre que déjà Nathanaël frappait à la porte.

- Entrez.

Sans un mot, le majordome déposa le plateau de métal décoré de dorures sur la table basse du petit salon et commença à servir les tasses tandis qu'un silence religieux s'installait, pour ma part tout du moins. Il déposa les tasses en choisissant lui-même laquelle revenait à qui, comme le voulait les règles de bonne manière. Se redressant, il glissa une main dans son costume noir avant d'en sortir un parchemin scellé qu'il me tendit.

Je m'en saisi et il fit une rapide révérence avant de s'éclipser.

Ignorant la porte qui se refermait déjà sur Nathanaël, je commençai à ouvrir la missive tout en lâchant à l'égard de Lumi :

- Donne-moi un instant, s'il te plaît.

Pure formule de politesse. En vérité, elle pouvait bien refuser de m'accorder ce moment de silence, j'étais bien déterminé à l'ignorer le temps de lire la missive de Lau.

Il m'informait tout simplement de sa venue. Selon lui, il serait en ces lieux demain soir au plus tard. Et bien… Ceci n'était pas pour me rassurer. Selon ses désirs, il comptait bien me mettre la pression par sa présence sans pour autant éprouver le besoin de me toucher un seul mot à propos de la mission qu'il m'avait confié. Peut-être voulait-il aussi rencontrer Lumi… Il avait du entendre parler d'elle par ses informateurs, mais cela ne lui permettait pas de la connaître aussi bien qu'en la côtoyant directement ! Cela promettait d'être intéressant, dans un sens !

Refermant la lettre rapidement, je la glissais dans une poche de mon pantalon avant de poursuivre la discutions :

- Dis-moi donc ce que je gagnes à t'aider. Tu dois te douter qu'un sorcier ne concède rien sans contrepartie allant dans son intérêt ! Tu ne pensais tout de même pas que j'allais t'aider tout simplement au nom d'une quelconque amitié… !

Ce dernier mot sonna étrangement dans ma bouche… J'avais presque eu du mal à le dire avec sérieux. Cette notion était si… Risible… !

Au fur et à mesure que la discutions avançait, je buvais tranquillement mon thé en poursuivant :

- Te sens-tu réellement prête à résister à toutes mes conditions ? Mon enseignement, mes règles, tu dois t'en douter ! Tu vivras au Manoir pour la durée de ton apprentissage et seras donc priée de dîner en ma compagnie. Par ailleurs, nous nous passerons de déjeuner tandis que le petit-déjeuner sera servi en chambre. Tu devras accepter tous mes ordres, considérant qu'ils iront tous dans le sens de ton apprentissage et j'aurai probablement besoin du reste de cette nuit pour consulter mes livre à propos de cette magie pour ne pas t'induire en erreur… Inutile de t'indiquer que je serais sans scrupules et qu'à la moindre attitude qui me fera penser que tu te plaît de ma façon de faire et que tu n'as plus envie de suivre ton entraînement, je vous renverrai, toi et Luxariell et il ne s'agira pas de revenir puisque je te vois mal t'excuser platement… Ce n'est pas ton genre… Qu'en dis-tu ?

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Sam 19 Sep 2015, 10:34


Adossé à la fenêtre je le regarde sans rien dire, une expression calme sur le visage. Cette conversation risque d'être longue. Bien plus que ce que je pensais en venant ici. Et par dessus tout, même si je n'ai cessé de prétendre qu'il acceptera de me prêter son aide, maintenant que je l'ai en face de moi et que je peux lire sur son visage je commence à me dire que cela ne sera peut-être pas si simple que cela. Néanmoins, quoi que je pense, un événement vient remettre en doute tout ce que j'ai pu me dire jusqu'à maintenant. L'arrivé du majordome et les mots qu'il adresse à Romulus. À voir le visage du sorcier une mauvaise nouvelle l'attends avec l'arrivé de cette lettre. Ou si ce n'est une mauvaise nouvelle, c'est au moins une nouvelle qu'il ne désirait pas entendre. Je ne peux retenir un sourire face à cela. Au moins, si je me fis à ce qui se déroule sous mes yeux, il existe une personne qu'il à encore moins envie de voir que moi. Ce qui n'est pas surprenant en sois. Il y a toujours pire que soit.

J'attends silencieuse que l'échange entre le sorcier et son majordome se termine et qu'il prenne la parole avant de dire quoi que ce soit. « Je ne crois plus aux comptes pour enfants depuis longtemps. Dans notre monde le petit chaperon rouge c'est fait mangé par le loup et la princesse ne demande pas d'aide à sa marraine la bonne fée mais au méchant sorcier. Toutefois, si c'est encore ton cas grand bien t'en face. Cela te permettra peut-être d'avoir un regard plus ouvert sur certaine situation. Ensuite, tu a su répondre à mes questions quand nous étions dans le jardin ce qui inclus que tu possède une certaine connaissance, ne te méprend pas, j'ai dit connaissance, pas intelligence, les deux sont à dissocier. Enfin bref, tu dois posséder une certaine doses de connaissances pouvant m'aider. » Tout en me retournant vers la fenêtre, je l'ouvre afin de m'asseoir sur le rebord de cette dernière. Quand il mentionne le fait que les humains ne peuvent utiliser de magie je secoue la tête dans un signe de résiliation. À moins qu'il ne soit aveugle, je ne comprends pas comment il peut faire pour ne pas s'en rendre compte. Aveugle et dénué de magie. Bien, le meilleurs moyen pour lui faire comprendre le changement est peut-être encore de faire une démonstration. « Je ne sais pas comment tu a fait pour ne pas t'en rendre compte mais je ne suis plus humaine. Avant toute chose calme toi. Je me doute que cela te ferait plaisir mais je n'ai pas embrassé la voix des ténèbres. » Tendant le bras vers l’extérieur, je fais s'élever une des plantes grimpante longeant le mur. Je me concentre un instant et la minutes d'apres celle-ci a déjà pris possession d'une bonne partie des murs de la pièce. « C'est une elfe que je suis devenue. La manière dont cela c'est produit et les raisons de mon changement ne te regarde pas. Peut-être accepterais-je de te livrer des informations sur cela plus tard mais pour être honnête, je ne vois pas trop en quoi tout cela te concerne. »

En même temps que le majordome rentre dans la salle je fais ressortir lentement les branches de la plante, veillant à ne pas les abîmer. Sans prêter attention à ce qu'il me dit, je remet la plante à sa place, bien que légèrement plus grande maintenant. Une fois la lecture de sa lettre terminée et alors qu'il me demande ce que je peux lui apporter, je me lève afin de quitter la fenêtre et me saisir de la tasse préparée par le majordome. « Ce que tu a à gagner dans cette affaire ? Je te propose deux choses. Deux choses que tu va juger trop faible en échange du service que je te demande mais je ne ferais pas mieux. Si cela ne te convient pas, ce sera à toi de me dire ce que tu veux et je verrais en fonction de cela. Une réponse et un service, voilà ce que je propose. Le service, se sera à toi de décider ce que tu veux et comme je viens de le dire, en fonction ce que tu demanderas, je m’octroierais le droit de le refuser ou non. La réponse concerne le fruit. Maintenant que je suis la et que sa magie n'est plus bridée par mon statut d'humaine, tu dois commencer à comprendre de quoi il s'agit n'est-ce pas ? »

J'écoute sans un mot les quelques règles qu'il mets en place. Contrairement à ce que je pensais il ne tente pas d'abuser de la situation d'une manière ou d'une autre. Moins que ce que j'avais en tête en tout cas. Visiblement, il semblerait que je me sois trompée sur bon nombres de points en venant ici, il va falloir que je change ma manière de voir les choses le concernant. « Cela me va. Je suis venue ici en ayant pour but de bénéficier de ton aide et de ton entraînement. Je me doute que les conditions vont-être ce qu'elles vont-être et je peux te rassurer, sur ce point tout du moins je n'aurais pas de remarque à faire. » Je fais mine de réfléchir un instant avant de reprendre. « La seule chose me dérangeant vraiment est le dîner. Mais, étant donné que je vais être amené à te voir toute la journée, je devrais pouvoir supporter une heure ou deux en plus le soir. »

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Lun 21 Sep 2015, 18:38

La réflexion de la jeune femme, alors même que Nathanaël venait de quitter la pièce, m'étira un faux sourire, par habitude.

- Je suis un sorcier très ouvert, Lumi. me défendais-je vaguement, ne prenant même pas la peine d'avoir l'air convaincant… Toi, en revanche, tu manques de curiosité ! Pour maîtriser la magie des illusions, il te faudra faire preuve d'imagination, semer le doute chez ton adversaire mais posséder toi-même tes propres certitudes ! Comment pourras-tu faire croire à l'apparition d'un génie si tu n'as pas vérifié toi-même qu'ils existent ou non ? Comment peux-tu mentir aux gens alors même que tu ne connais pas la vérité ? Nous risquons de partir de loin !

J'avais décidé de ne pas relever la pique gratuite qu'elle venait de me lancer. Elle me savait intelligent, elle s'en méfiait, j'en étais certains. Elle disait cela uniquement dans l'espoir de m'agacer voire de me troubler. J'étais au-dessus de ce genre de bêtises, surtout quand elles venaient d'elle. Je commençais à la connaître, tout de même !

Je la vis remonter sa main près de son oreille pour remettre sa longue crinière en place et je compris alors avant qu'elle eut à m'expliquer. Un moment bouche bée, je la laissais faire sa petite démonstration qui servait à me confirmer ce qui m'avait semblé être la vérité : Lumi était devenue une elfe.

Agacé, sans nul doute déçu, aussi, au vu des idées que je m'étais faites à ce propos, je laissais échapper un long soupir.

- Quand deviendras-tu raisonnable ? La bonté et l'espoir sont des émotions qui vont mal à ton teint… Tu ferais une magnifique princesse des ténèbres… ! Enfin ! Espérons au moins que tu te complaise dans l'impression que la nature t'obéis… Ce ne sera probablement jamais le cas et les Alfars seront toujours là pour vous le rappeler, à toi et ton peuple, mais j'imagine que c'est la sensation que tes nouveaux pouvoirs te donnent !

Comme tout sorcier, j'avais un regard absolument négatif et stéréotypé sur les elfes. Certains travaillaient en ce moment même dans mes laboratoires. Des renégats, selon moi ! Question de professionnalisme : j'évitais de leur faire part de mes avis à leur égard, mais il était évident à mes yeux qu'ils finiraient alfars un jour ou l'autre… ! Je me trompais, certainement, mais qui pouvait en demander plus à un prêtre des ténèbres tel que moi ?

Je me fichais bien de la façon dont elle s'y étais prise pour changer son essence. Des rumeurs circulaient à ce sujet, probablement pour la plupart complètement inventées, mais je n'en avais que faire ! Et puis… Les réponses viendraient d'elles-même lors d'une discutions quelconque, j'en étais absolument persuadé !

Nathanaël était entré, avait déposé le thé et m'avait remit ma lettre. Je l'avais lue, avec une pointe d'agacement, et glissée dans un poche pour qu'elle ne tombe pas en de mauvaises mains… Celles, peut-être, d'une elfe un peu trop curieuse ?

C'est alors qu'elle m'exposa ce qui, selon elle, devait me convaincre de lui venir en aide. Faible, médiocre. Je m'en étouffais à moitié en buvant mon thé. Tapant du poing deux fois sur ma poitrine, je parvins à rendre ma maladresse à peine visible.

Me raclant la gorge après cet incident pour retrouver une voix assurée, je lançais avec un léger rire teintant ma voix :

- Est-ce là tout ce que tu as à me proposer ? Tu avais raison : c'est bien maigre ! Bien trop pour ce que tu me demande ! Et puisque c'est moi que tu as demandé pour t'entraîner, il serait de bon ton que l'échange soit plus… Honnête ! Non ! Je ne veux pas d'un service que tu peux refuser si cela te chante ! Qu'est-ce là ? Le sacrifice d'une pauvre elfe qui ne cède jamais rien à personne par principe ? Dans ce cas, il me suffit de trouver un elfe plus malléable ! Si ce que je demande est acceptable, cela suffira amplement ! Non ! Je veux un service que tu ne peux pas refuser ! Quelque chose que tu seras obligée d'accepter. Dans la mesure du raisonnable, dirons-nous, mais accorde-moi cela et nous serons quitte ! Véritablement ! Je ne reviendrai pas sur cette condition. Tu veux mon enseignement, tu en payes le prix ! Voilà tout.

J'avais été direct, franc, sans équivoque. Elle ne pouvait pas refuser. Elle ne le voulait pas, j'en étais absolument persuadé !

Une réponse. J'en riais intérieurement, pour m'éviter d'en pleurer de honte. Elle pensait vraiment que ce qu'elle me proposait était une réponse ? C'était comme tenter d'apprendre à têter à un nouveau-né ! C'était un détail ! Elle m'avait fait gagner quoi… Quelques minutes tout au plus ! Je l'aurais deviné tout seul ! Enfin. Je ne pouvais pousser le bouchon trop loin non plus. J'avais été un peu dur sur ma demande, il s'agissait à présent qu'elle accepte, je n'allais pas en rajouter en plus ! Tant pis pour la réponse…

Elle sembla hésiter un moment et j'en profitais pour boire une gorgée de thé avant d'enchaîner sur les conditions d'apprentissage. S'il fallait une réponse, il valait mieux qu'elle me la donne en une fois plutôt que je lui fasse répéter au risque que la deuxième fois soit différente de la première… Mais elle sembla bien plus assurée en ce qui concernait mes attentes pour l'enseignement et répondit par l'affirmative… Globalement, en tous cas…

Me levant soudainement, je jetais un coup d'œil à l'atmosphère extérieure. Le noir total et seules les fleurs du jardin de Mélinda.

- Il se fait tard.

C'était un constat simple mais qui faisait très bien passer le message voulu. Prenant le parti que Lumi allait me répondre positivement, je m'exclamai :
- Nathanaël te conduira à ta chambre. Tu le trouveras en sortant de la pièce. Si tu veux, tu peux me donner ta réponse demain matin. Je ne m'en formaliserai pas…



Je venais de quitter le salon. Traversant le hall d'entrée, je jetai un coup d'œil au grand escalier avant de poursuivre ma route. Je ne comptais pas rejoindre ma chambre tout de suite…

Frappant à la porte du bureau, j'entendis un "entrez" ravi résonner de l'autre côté et obéis calmement.

- Ah ! Romulus ! Comment allez-vous mon cher ! Votre entretient s'est bien passé ? Mais je vous en prie asseyez-vous ! Oh ces factures ! Je vous jure ! Heureusement que j suis là ! Vous ne feriez rien de votre journée si c'était vous qui deviez vous en charger !

M'assyant, je lâchai dans un soupir un simple :

- Certes…

Me redressant, j'enchaînais.

- Qu'avez-vous fais de Luxariell ?

- Tant de choses ! Vous n'imaginez même pas !

- Probablement, marmonnai-je…

Il poursuivit sur sa lancée sans même faire attention à ma remarque.

- La pauvre petite ! Elle n'avait jamais eu l'occasion de visiter en long et en large le Manoir ! Je lui ai tout montrer ! Sans omettre le moindre détail ! Je suis absolument certain qu'elle a adoré ! Elle ne s'arrêtait plus de me poser des questions auxquels j'ai largement répondu.

Connaissant Alistair, c'était probablement se qu'il s'imaginait. Elle pouvait bien n'avoir pas dit un mot tout le long, il avait alors fait la discutions tout seul. Mais il jurera n'avoir fait qu'assouvir la curiosité de la jeune magicienne… !

Un détail me chiffonnais néanmoins…

- Vous ne lui avez pas montré… ?

Prenant un air horrifié, il me coupa :

- Oh non ! s'exclama-t-il avec la force du désespoir. Grand Aetheri non ! Je n'aurais pas osé ! La pauvre ! Vous l'avez bien vu, Romulus ? Elle semble avoir à peine deux ans ! Elle en serait morte de peur sur le coup ! Non non ! Il vaut mieux qu'elle ignore l'existance de cette partie du Manoir, la pauvre enfant !

Bien sûr, j'aurais du m'en douter… Alistair dans toute sa grandeur, exagérant tout, avait bien indiqué qu'il lui avait montré tout le Manoir et pourtant la moitié encore lui était inconnue. Je soupirais d'un mélange de soulagement et d'agacement.

- Vous pourrez-vous en occuper de nouveau demain ?

- Bien sûr ! Vous l'avez vue comme moi ! Elle est habillée comme une souillon ! Il faut impérativement que je l'emmène faire les boutiques ! Il lui faut des habits décents ! Elle ne peut pas se promener nue comme ça ! Elle a l'air d'un Orisha le lendemain d'une soirée passée dans un bar !

Exclamation raciste à ne pas en douter, mais qui parlait tout à fait à un sorcier tel que moi. C'était exagéré, malhonnête, mais si loin de notre conscience personnelle à tous deux… !

- Parfais. Merci Alistair. Je m'en vais me recoucher. Je vais avoir une journée compliquée demain…

- Allez donc, mon petit neveu ! Nous aurons tout le loisir de nous reparler une autre fois ! Au fait ! Qui est cette Lumi ? Elle est rudement belle ! Vous voudriez pas… Tenter quelque chose ?

Il lâcha une exclamation grivoise que j'espérais sincèrement avoir rêvée.

Dans un soupir, je partis sans lui répondre, claquant la porte un peu brutalement.

- Bah quoi ? J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas ?

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Lun 21 Sep 2015, 22:16


Pourquoi ne peut-il pas tout simplement s'arranger pour que les choses soit plus simple pour nous deux. La moindre minutes que nous passons en compagnie de l'autre est une torture. Ce n'est pas exactement la vérité cependant, dans son cas comme dans le miens nous n'accepterons à aucun moment d'avouer apprécier, ne serait-ce que de manière infime l'autre. Ce qui n'est pas plus mal au final. Nous nous délectons tous deux de cette relation, tenter de pousser l'autre, de le faire plier face à notre volonté, face à nos choix et nos exigence est un plaisir que nous ne pouvons pas ressentir autrement ou avec quelqu'un d'autre. Et même si nous le voulions, pourrions nous vraiment être ainsi avec quelqu'un d'autre ? Non. Il ne fait aucun doute que non. C'est son comportement et le mien qui rendent cette situation si intéressante. Appuyée sur le rebord de la fenêtre, je regarde les étoiles en gardant le silence. Un service que je ne peux refuser. Dans une certaine mesure, je m'en tire bien. En lui proposant cela je pensais qu'il allait tenter d'en profiter et ne pas pouvoir m'en sortir avec un simple service. En me débrouillant bien, en négociant je devrais même être capable de m'arranger pour pouvoir le faire choisir quelque chose ne me dérangeant pas. Ou peu. Plus vraisemblablement peu.

« Bien, je ne vais pas accepter tout de suite, je vais juste me permettre de restreindre très légèrement ce que tu va me demander. Je sais, cela ne te convient pas et je m'en fiche. Tout comme tu peux trouver un autre elfe pour faire je ne sais quoi, je peux me trouver un autre professeur. » Lui faisant face, je plonge mes iris bleuté dans les siens. Luxa avait raison sur ce point, si je le veux, je peux aller demander à un magicien quelconque de me donner de l'aide. Néanmoins, même si cette solution en est une, je ne veux pas y avoir recourt. Je veux que ce soit lui. La raison est simple, presque idiote mais cela me ferais plaisir que ce soit lui. Et je me plais à espérer que cela lui fait plaisir de m'avoir comme élève. Autrement que par le fait qu'il puisse se vanter m'être supérieur grâce à cela. « Je ne te révélerais rien sur les elfes. Je ne te donnerais absolument aucune information sur mon nouveau peuple. Et ensuite... » Cela me fait bizarre de lui demander ça mais… Je ne veux laisser aucune piste de côté. « Rien de physique. Et quand je dis physique… Tu sais de quoi je veux parler, ne fait pas semblant de ne pas comprendre. » C'est un sorcier après tout. Je le vois mal tenter d'abuser de moi. D'autant plus que je suis somme toute assez banale, je ne vois pas ce qu'il pourrait me trouver. Enfin, je ne suis à l’abri de rien avec lui. Tout lui vis-à-vis de moi.

Un constat. Sa phrase n'est nullement présente pour nous apprendre quoi que ce soit, elle sert uniquement de constat et afin de mettre un terme à cette conversation. « Très bien, je ne vais donc pas incommoder plus longtemps le maître de ce manoir et vais me retirer dans les appartements qui sont si généreusement mis à ma disposition si c'est ce que monsieur veut. J'espère ne pas être dessus pas le service cependant. » Un sourire taquin sur les lèvres, je le dépasse afin de rejoindre le majordome. Nous déambulons dans les couloirs sans prononcer un mot. Une fois devant la porte il me donne la clé de la chambre avant de repartir, me laissant seule face à cette pièce ou je vais probablement devoir passer les prochaines nuit. Poussant la porte, j'entre lentement dans la chambre, prenant le temps d'étudier la chambre. Assez grande, deux lits sont présent au fond de la salle. Sur l'un d'eux luxariell gît, endormie et portant encore ses vêtements. Je souris avant de venir m'asseoir à côté d'elle, faisant glisser ma main sur sa joue, la réveillant à demi. « Ce n'est rien n'ai crainte, rendors-toi » Mes mots n'ont probablement pas le temps d'atteindre ses oreilles qu'elle a de nouveau rejoint le monde des songes. Je reste quelques minutes à côté d'elle sans faire bouger, me demandant ce qu'elle a pu voir dans le manoir et ce qu'elle va bien pouvoir faire durant les prochains jours. L'embrassant tendrement sur le front je m'éloigne d'elle avant de me dévêtir. Pliant rapidement mes vêtements, je les pose sur une table avant d'aller me glisser sous les draps. Si cette journée à été longue, ce n'est rien par rapport à ce qui m'attends demain. Néanmoins, ce qu'il c'est passé aujourd'hui ma prouvé que cela ne sert à rien de tenter de deviner ce qui va se passer. Il est totalement imprévisible. Je n'ai plus qu'à me laisser porter par ses décisions et tenter d'être encore plus imprévisible que lui. Ce qui ne devrait pas causer de problème majeur au final.

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Mer 23 Sep 2015, 01:12

Le réveil fut à la fois tranquille et rude… J'avais du mal à émergé du fait de l'interruption de ma nuit par cet affreux cauchemard suivi de la visite de Lumi.

Lumi…

Trois coups sonores résonnèrent contre la porte de bois. Toujours excessivement à l'heure, ce Nathanaël…

Me redressant, j'organisais rapidement les oreillers de mon lit derrière mon dos avant de m'asseoir dans une position confortable. La voix encore ensommeillée, je lançai :

- Entrez !

Dans un silence religieux, la porte s'écarta de son encadrement et le majordome entra, tenant un plateau avec le petit déjeuner.

Après plusieurs années passées à dormir complètement habillé, il m'avait bien fallut m'habituer à coucher dans une tenue plus adaptée. Alistair avait été très clair sur ce point : je ne pouvais pas me permettre de me comporter en gentleman et de salir mes draps de mes vêtements du jour pour dormir. M'habituant à la présence des domestiques, j'avais finalement opté pour l'option manger avant de se lever. L'idée était fort agréable mais elle impliquait que je sois vêtu lorsque je dormais sans quoi je devais me lever pour m'habiller avant l'arrivée du majordome, aussi avais-je commandé rapidement un peignoir chic que je ne portais que pour dormir, trouvant que me promener dans mon propre manoir dans un tel accoutrement relevait bien trop du grivois…

Nathanaël posa comme à son habitude le plateau en travers de mon lit afin qu'il repose au-dessus de mes genoux.

Il s'apprêtait à repartir quand je l'interrompit.

- Nathanaël ? Veuillez réveiller Lumi en frappant à sa porte. Apportez-lui son petit-déjeuner comme pour tout résident mais indiquez-lui que je l'attends au plus tôt au pied du grand escalier. Vous ferez porter près de la grande table le portrait de Vel'la et préparerez deux chaise pour nous. Veillez à préciser à mon invité que tout temps qu'elle ne passe pas en ma présence est du temps perdu pour son enseignement et rallonge donc les jours qu'elle devra passer en ma compagnie au Manoir si elle veut voir son apprentissage parvenir à son accomplissement.

- Bien monsieur.

Il s'inclina avant de prendre congé. Avant que la porte ne se referme, un cri s'échappa du couloir. C'était la voix d'Alistair, qui semblait surexcité :

- LUXARIEEEEEEEEEEEEEEELL !

J'aurais presque éprouvé de la pitié pour ma jeune cousine…

Finalement, le calme revint dans la chambre et je pris le temps de petit-déjeuner dans la paix qui m'inondait en ces lieux. Certains auraient pensé qu'au vu des activités qui avaient lieu sous les pierres froides du Manoir, j'étais un monstre de me complaire dans le luxe et le confort quelques mètres au-dessus, seulement. Mais j'étais un sorcier et qui aurait pu croire qu'un être de mon espèce aurait eu la moindre pensée pour une telle chose ?

Bien que savouré comme le pain béni du matin, mon repas de début de journée fut rapidement engloutit. Me sentant alors les forces d'entamer la longue journée qui m'attendait, je décalais moi-même le plateau pour le déposer sur une table basse à proximité et libérer mes jambes. Me levant, je fis rapidement glisser mon peignoir le long de mes bras pour le saisir d'une main et aller le ranger dans l'armoire. Je pris un pantalon et l'enfilait sans hésiter. Il était long, en coton, d'un beige sobre et simple.

Je choisis ensuite une chemise blanche éclatante sans décoration futile ainsi qu'un gilet sans manche d'un marron à peine foncé. Me chaussant rapidement de chaussures en cuir noir, je sortis sans regarder derrière moi.

Je finis par retrouver Lumi et l'emmenait rapidement vers la table qui servait habituellement aux repas en salle commune. Là, deux chaise avaient été préparés avec deux coussins brodés pour que nous puissions nous installer. Nous étions face à face l'un de l'autre.

- Voici le premier exercice. Bien que peu éprouvant, il te demandera une grande concentration et de la réflexion. Avant toute chose, je veux que tu saches que chacun des exercice que je t'ai prévu sont reliés les uns aux autres. Je travaille à faire naître une motivation qui pousse mes élèves à se surpasser. Aussi te faut-il savoir que de ta réussite sur un exercice dépendra la pénibilité des exercices suivants. Commençons, je te pries.

D'un claquement de doigts, j'ordonnais et les serviteurs vinrent positionner en évidence le tableau de Vel'la Eternam sur des accroches aux murs qui se trouvait derrière moi, face à Lumi, donc. Il remplaçait ainsi un autre tableau qui serait repositionné plus tard, selon mes désirs.

- Le tableau que tu vois derrière moi est plutôt faible en détails. Pourtant, tu vas devoir l'étudier attentivement, l'analyser du regard. Tu peux bien te lever pour le toucher voire tenter d'entendre quoi que ce soit en posant ton oreille contre la toile mais j'ai bien peur que cela te soit inutile. Je te demanderai simplement, même si cela me semble une évidence, de ne pas tenter de "goûter" au tableau…

Marquant une pause, je sondais la jeune elfe du regard pour m'assurer que mes instructions étaient claires… Considérant convenable ce que j'y voyais, je posais mon regard sur une horloge décorée qui reposait dans la pièce, je poursuivis :

- Tu disposeras de précisément dix rayons de soleil (*). Ce laps de temps écoulé, tu devras m'annoncer tout ce que tu seras parvenu à déduire de tes observations sur ce tableau et le personnage qui y est représenté. Plus tu seras en mesure de me donner de détails, moins lourds seront les exercices qui suivront…

L'exercice était non-aisé. Vel'la Eternam n'était autre que ma mère. Elle était très jeune sur cette représentation artistique et bien entendu avait été déformée par la passion de l'artiste. De plus, je ressemblais bien plus à mon père. D'un point de vue purement physique, seule la forme du nez, légèrement pointu, nous rapprochait, ma mère et moi. D'un point de vue psychologique, en revanche… Je comptais sur Lumi pour parvenir à me décrire à partir du décor dans lequel elle prenait place, de son regard, de son attitude, de ses vêtements, tout ce qu'elle pouvait sur le caractère de ma défunte génitrice. Je n'ignorais rien, me rappelant plutôt bien de celle-ci et donc pouvais confirmer ou infirmer ce que l'elfe affirmerait. Pas d'invention, que de l'observation, donc…

- C'est partit.

1106 mots


(*) :
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Mer 23 Sep 2015, 22:03


Malgré les événements de la journée et l'endroit ou je me trouve, je m'endors presque immédiatement après m'être couchée. Je dors d'un sommeil lourd et réparateur bien que dénué de tout rêve. De cette manière, quand j'ouvre les yeux le lendemain matin je suis en pleine possession de mes moyens et dans un état de santé que je n'avais pas ressentis depuis longtemps. Finalement, même si mon entraînement n'a pas lieu ou se solde par un échec j'aurais au moins passé une bonne nuit dans le manoir. Une poignée de secondes après mon réveil une voix se fait entendre dans le manoir et semble même parvenir à en faire trembler les fondations. L'instant d'après un petit gémissement plaintif se fait entendre dans le lit à côté du mien. Visiblement, passer une nouvelle journée en compagnie de cette homme n'enchante pas spécialement la jeune magicienne. « Je ne veux pas… » Une petit tête endormis s'extrait des draps avant de me regarder avec un regard semblant porter en son sein la totalité de la souffrance et de la peine du monde. Je lâche un petit rire face à cette apparition avant de lui indiquer de me rejoindre. Elle ne se fait pas attendre et vient rapidement me tenir compagnie en se collant à moi. « S'il te plaît, fait quelque chose. Je ne veux pas passer une journée de plus avec lui. Une soirée à été éreintante alors une journée entière... » Un sourire triste sur le visage je passe ma main dans ses cheveux, jouant avec tout en la regardant tendrement. « Je sais. Je me doute tout du moins. Il suffit de voir comment tu a dormis et comment il est pour savoir que c'est le cas. Mais tu ne peux pas venir avec moi et Romulus refuseras de te laisser seule dans le manoir. » De nouveau, un regard d'animal en détresse venant de sa part. Soupirant je la prends contre moi, cherchant à la rassurer du mieux possible. « Je vais tenter d'en toucher deux mots à Romulus toute à l'heure afin de voir s'il ne serait pas possible que tu soit libre de tes mouvements. Ou au moins qu'il te laisse un petit peu tranquille. Cependant, je ne te promet rien, ne soit donc pas surprise si je ne parviens pas à t'obtenir cela. » Avec un petit hochement de tête elle m'embrasse avant de se lever. « Je vais y aller alors. À ce soir ? » Acquiesçant silencieusement je la regarde s'étirer et se diriger d'un pas lent vers la porte. Si ma journée risque d'être compliqué la sienne sera peut-être pire.

Alors que la porte se referme je m'extraie du lit avant de me diriger vers une armoire. La veille, il m'a informé que le petit déjeuner nous serait servis dans les chambres. Si je veux éviter les problèmes il serait donc préférable que j'enfile une tenue plus correcte. Et dans mon cas, toute tenue ne peut être que plus correcte que celle que j'arbore en ce moment. Au moment ou j'ouvre l'armoire, constant par la même occasion qu'elle est entièrement vide on frappe à la porte. Je n'ai pas le temps de bouger, de me cacher ou de prononcer quoi que ce soit que le majordome entre dans la chambre. « Sortez. Tout de suite. » Parcourant en deux enjambée la distance me séparant du lit je me saisis d'une drap et m'enroule dedans, me cachant du mieux possible, sachant que c'est déjà trop tard. « Je vous ai dis de sortir. Posez le plateau dehors devant la porte, je le rentrerais moi-même quand cela me chanteras. En attendant, si vous ne voulez pas que je vous arrache les yeux sortez. » Contrairement à mon habitude je ne souris pas. Peut-être ne me droit-il pas cependant, à ce moment précis je suis on ne peut plus sérieuse. Je ne me retiens qu'à grande peine de lui sauter dessus afin de m'assurer qu'il ne puisse dire à personne ce qu'il vient de voir.

Finalement il sort de la chambre sans prononcer le moindre mot et une après m'être mise en tenue je prends le plateau avant de manger rapidement. Tout cela ma coupé l’appétit et je ne mange presque rien. Une fois mon repas finis je pose le plateau sur la table avant de me diriger vers le hall du manoir. Très vite je retrouve Romulus et nous nous installons dans un pièce afin de commencer le début de l’entraînement. Sans prononcer le moindre mot je l'écoute parler et m'expliquer le but de cet exercice. Une fois sa déclaration terminé je me dirige vers le portrait et commence mon analyse.

Une femme plus ou moins jeune, dans la cinquantaine, peut-être un peu moins bien vêtue et possédant vaguement quelques traits semblable à lui. Non, cela ne suffit pas, je dois m’arrêter tout de suite et repartir autrement. Ce n'est pas une simple description physique qu'il veut. Tout le monde est capable de faire ça. Tromper les gens, voici comment il a décrit la maîtrise des illusions. Et le seul moyen de tromper les gens veut dire les connaître. Les connaître sans les connaître. Être capable d'un simple coup d'oeil de dire qui ils sont, dans quel milieu social ils ont grandis, à quelle race ils appartiennent… Tous ces détails sont les pistes que je dois arpenter. Faisant un pas en arrière je regarde le tableau les yeux à demis-clos. Un regard fier, quelques parures mais rien de superflus, des vêtements d'une certaines valeur, des yeux verts. Je m’arrête sur ce détail. Ses yeux. Cette lueur dans les yeux. Semblant juger le monde et dénigrer toute personne pouvant être amené à lui adresser la parole. Le même regard que le sien. En y regardant de plus près, son attitude est aussi relativement semblable. Une attitude désintéressé mais qui, si on prends le temps de s'y attarder témoigne de bien plus de chose qu'un simple désintérêt.

« Cette personne. Il s'agissait de ta mère n'est-ce pas ? » Je me retournes vers lui, le regardant dans les yeux. « Vous avez la même posture. Légèrement en retrait mais dégageant quand même une présence assez forte. De la même manière ce qu'on peut voir dans son regard et sensiblement la même chose que ce qui émane du tiens. Même si on sent que l'artiste à apposée sa marque et modifié certains trait, les principaux sont présent. » Un dernier regard vers le portrait avant de reprendre. « Au niveau des vêtements et de ses parures je serais tenté de dire qu'elle n'aimait pas se faire remarquer. Une personne aimant qu'on la remarque, quand elle en a l'occasion fait tout pour que ce soit le cas. Ici, malgré le fait qu'on soit en train de faire un portrait d'elle elle a choisie de ne pas porter de bijoux superflus ou de vêtements extravagant. » Je le dévisage un instant en souriant « Contrairement à quelqu'un » Ma réflexion fait référence à la soirée d'hier et le fait que en dépit de l'heure tardive il avait pris le temps de bien s'habiller. Je viens de nouveau m'asseoir en face de lui et croisant les jambes je le regarde silencieuse, attendant tranquillement de voir ce que sera la suite et comment il juge ma prestation.

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Mar 29 Sep 2015, 18:45

- Monsieur a des invités bien impolis...

Le majordome passait dans le salon quand il m'indiqua ceci alors que j'attendais encore Lumi au pied de l'escalier. Qu'avait-elle bien pu faire. Si Nathanaël m'indiquait cela, c'est qu'il s'agissait en particulier quelque chose qui l'agaçait. Quelque chose qui était susceptible de lui rajouter du travail... En même temps, connaissant mon majordome, je savais qu'il fallait vraiment une hygiène de vie irréprochable pour lui plaire, de telle sorte qu'il n'avait nul besoin de nettoyer la chambre plus que suivant le minimum syndical... Moi-même étais bien incapable d'atteindre un tel degré de perfection. Lau, peut-être...

Enfin ! Voici que ma nouvelle élève descendait les marches, habillée de ce qu'elle avait pensé à transporter avec elle avant de venir. Lumi restait égale à elle-même tendant à se précipiter sans préparation dès qu'elle prend une décision…

- Tu es en retard... De peu, mais en retard malgré tout. N'oublies pas que chaque secondes que je perds à t'attendre, c'est du temps perdu pour ton apprentissage !

Faisant rapidement volte-face, j'enchaînai.

- Mais, comme tu l'auras compris, après mûre réflexion, si tu acceptes mes conditions, j'accepterai en retour les limitations que tu leur impose, à savoir rien de physique et rien qui ne touche directement à ton peuple. Cela me semble plutôt correct comme accord…

Je marquai une pause, le temps de voir si elle désirait répondre à cela, avant de lâcher un simple :

- Suis-moi, à présent.

Arrivés devant le tableau, l'exercice commença. Je surveillais scrupuleusement les rayons du soleil tandis qu'elle étudiait la toile. Finalement, elle me fit son rapport. Sans une once d'hésitation, je lui annonçai mon sentiment concernant sa performance :

- C'est bien... Mais tu peux aller bien plus loin. Très honnêtement, je suis agréablement surpris. Tu t'en es plutôt bien sortie. Je ne dirais pas que tu as un don inné pour les illusions, sinon tu aurais vu bien plus, mais tu n'es en tous cas pas biaisée dans tes capacités. Nous tâcherons d'éveiller tes sens pour te faire révéler ton potentiel, peut-être bien au-delà de ce que l'on peut imaginer. À présent, laisses-moi te faire une petite explication.

J'avais été étrangement correct avec elle. Dans un sens, en tant que Sorcier, j'avais des talents innés d'enseignant qui coulaient dans mes veines, dans un certain sens. Aussi ne pouvais-je négliger le principe selon lequel tout travail correctement exécuté par un disciple devait être récompensé à sa juste valeur !

Me concentrant, je fis remonter la magie noire à travers mes vaisseaux pour la laisser s'échapper de mon corps. La faisant un instant se répandre hasardeusement autour de moi, je finis par la contenir en quelques mouvements des mains pour finalement lui donner la forme d'un homme grossièrement représenté dans une taille ne dépassant pas les dix centimètres, face à une toile. Le personnage semblait justement peindre sur le support qui reposait devant lui. Le tout n'était qu'une fumée noire rendue compact par ma volonté… Tandis que ma créature silencieuse, simulacre de vie, s'activait machinalement, j'expliquais :

- Le mage, au sens de celui qui manipule la magie, est un artiste. Pour parvenir à un résultat aussi surprenant qu'impressionnant, il doit commencer par apprendre selon un certain nombre de préceptes. Il entre donc dans la méthode de pratiquer son art la plus formel. Elle est régie par des principes et même si ce n'est pas donné à tout le monde, l'artiste finit bien vite par tous les acquérir. Il devient un pratiquant, respect par tout ceux qui ne savent faire comme lui. Mais il n'est pas encore respecté par ses pairs. Pour parvenir à faire un travail exceptionnel, qui dépasse ce qui a déjà vu, ce qui va faire l'unicité du talent de cet artiste…

C'est alors que j'écartais mes doigts. De très légers traits de fumée noirs s'échappèrent rapidement de la toile, comme la déchirant alors que celle-ci restait intacte. Fins et légers, mais d'une taille impressionnante en comparaison du personnage de fumée et de son travail constitué de la même matière vaporeuse.

- ... C'est lorsqu'il va parvenir à s'affranchir de ces règles, à créer une œuvre artistique qui satisfait les exigences qu'on attend d'elle sans nécessairement user des méthodes et techniques qu'il a apprises. Alors seulement, l'artiste atteint l'apogée de son art. Alors seulement le mage atteint la maîtrise la plus complète de sa magie.

Passant rapidement ma main à travers la masse nuageuse noire, je dispersai la vision fantomatique et laissai la magie noire se répandre sans but autour de moi. Mon teint était blafard, ma peau blanche comme celle d'un mort et l'iris de mes yeux virait avec un insistance inquiétante vers le rouge sang. Une aura lumineuse noire m'entourait très légèrement, révélant la nature de la magie à laquelle je faisais appel. Rien de nocif à mon égard, simplement une forme d'avertissement provoqué par la magie elle-même à l'égard de celui qui posait son regard sur un manipulateur de l'essence noire. Mais Lumi n'en serait probablement pas très impressionnée. Si elle avait eut l'œil avisé lors de notre rencontre au Jardin du Savoir, elle avait du me voir dans cet état dans une moindre mesure plus d'une fois…

- La magie d'un Illusionniste est celle qui permet de manipuler la réalité. Et tout comme un artiste doit maîtriser son domaine avant de s'en affranchir, l'Illusionniste doit comprendre et maîtriser la réalité pour pouvoir la modifier jusqu'à, peut-être, en créer une nouvelle !

Balayant rapidement un morceau de la table, du revers de la main, j'ordonnai et la magie maléfique vint se regrouper sur le bois jusqu'à prendre la forme de dizaines de petits cierges semblant brûler comme de vrais.

- La réalité, Lumi, est comme le ciel étoilé. Elle est composé d'autant d'infimes petits détails que la voûte céleste d'étoiles. Peut-être même plus encore !

Fermant le poing, je fis s'éteindre dix cierges d'un coup, toujours présent comme le résultat de la concentration de la fumée violacée mais sans qu'une petite flamme de la même matière ne brûle plus en leur sommet.

- Si tu change tout une constellation, il va te falloir une habileté de maître pour qu'on ne s'en rende pas compte ! En revanche…

De nouveau, je passais ma main et les cierges de fumée se rallumèrent. Puis, je fis mine d'en éteindre un seul comme on aurait fait d'un pincement de doigts pour une vraie flamme et celui-ci s'éteignit de nouveau, comme ses prédécesseurs avant lui.

- ... Si tu n'éteins qu'une seule étoile, qu'un minuscule détail dans une scène aussi emplie qu'un tableau, qui verra la différence ?

De nouveau, je vins disperser de la main la fumée noire et briser ainsi les faux cierges.

- Bien sûr, il ne s'agit pas de toucher hasardeusement un détail sans un minimum de prescience ! Il te faut savoir ce que tu peux faire avec ce détail, comment peux-tu le modifier et quel effet cela aura sur ta victime ! C'est pour cela que tu dois apprendre à voir ce que les autres ne voient pas dans un premier temps et dans un second à comprendre quel message les gens reçoivent sans même s'en rendre compte de ces détails insignifiants qui, une fois correctement modifiés, te permettront de faire déjà de grandes choses. C'est la base de la magie de l'illusion. Comprends-tu ?

Écartant les bras, je laissai la magie revenir à moi pour cesser de se répandre dans la pièce. Elle fila et rapidement disparue, comme perçue par mon corps et mon esprit. Lentement, mon apparence reprit son aspect habituel. Quand ce fut fait, je conclus rapidement :

- Si tu as la moindre question, c'est maintenant qu'il faut la poser. Ensuite, nous enchaînerons avec l'exercice suivant et il ne sera plus temps de tenter de comprendre les enseignements qui doivent t'accompagner dans tes exercices.

La vérité était que je n'étais pas un maître dans l'art des illusions. Je me contentais de reformuler les paroles d'un éminent mage reconnu pour ses talent dans ce domaine. Pour les exercices, ils étaient de ma propre invention et j'avais suffisamment confiance en mes capacités pour affirmer présenter un bon modèle d'apprentissage. Certes rude et plus adapté à un sorcier qu'à une elfe, mais néanmoins efficace.

Ma pensée se tourna vers l'exercice que je réservais à Lumi immédiatement après…

"Oui… Effectivement… Pas très adapté pour une elfe… Tant pis, elle devra faire avec." pensai-je.


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Mer 30 Sep 2015, 23:15

Assise devant lui je croise nonchalamment les jambes en l'écoutant parler. Des ses premiers mots la surprise s'empare de moi. Je ne m'étais pas attendus à une réaction négative de sa part ou quoi que ce soit y ressemblant pourtant, le voir admettre aussi facilement que j'ai raison, en partis tout du moins et somme toute assez surprenant. Un petit sourire vient fleurir sur mes lèvres alors que je m'enfonce dans mon siège. Les choses sont claires maintenant, ni lui ni moi ne ferons quoi que ce soit pour fausser ce test. Une réaction de ce genre n'aurait pas sa place ici. Autant venant de sa part que de la mienne. Je ne m'étais pas trompée au final, nous ne nous détestons pas autant que nous le prétendons au final. Certes, il est un sorcier et son appartenance à ce peuple empêcheras tout sentiments réellement positif entre lui et moi néanmoins, peut-être pourrons nous avoir une relation avec une base plus ou moins saine dans le futur. Je hausse les épaules de manière presque imperceptible. Je n'ai pas à me soucier de tout cela, le futur seul sait ce qui nous attends ce n'est pas à moi qu'il incombe de réfléchir à tout cela.

Toujours confortablement installé dans le fauteuil je le regarde concentrer sa magie dans ses paumes dans le but d'illustrer ses propos. De toute évidence nous en avons, pour l'instant, finis de la pratique. Ce test devait très probablement servir à lui procurer une valeur étalon sur lequel se reposer pour la suite. Une solution relativement logique au final. Même si je l'en juge capable, cela ne lui ressemble pas de m'exposer à une épreuve sans savoir de quoi je suis capable. Au moins, avec cela le problème est réglé. Pour l'instant. M'extrayant de mes pensées, je me concentre de nouveau sur lui et sa figurine miniature. Ce qu'il dit est intéressant. D'autant plus que les gens m'ayant appris la magie n'ont jamais abordé les choses sous cet angle. Ce séjour risque d'être réellement intéressant. D'autant plus que de toute évidence je ne partirais pas d'ici uniquement avec une maîtrise mais aussi des connaissances. Et sur ce point, peut importe leurs origines, les connaissances sont une chose étant toujours bonne à prendre.

Alors qu'il illustre ses propos d'un mouvement de la main, dissipant la masse noire présente dans sa paume la fumée s’élève et vient doucement l'entourer. Dans le même temps ses yeux se teinte légèrement de rouge et son teint se blanchit. Voilà donc à quoi peut amener l'utilisation de la magie noire. Et il aurait voulu que j'embrasse la voie des ténèbres ? Pour devenir ainsi à la moindre utilisation de ma magie ? C'est hors de question. Je ne recherche pas la beauté dans chacun de mes actes, mais dans celui-ci au moins je serais intransigeante. La question actuelle n'est toutefois pas sur l'effet de la magie sur son détenteur mais l'utilisation de cette dernière. Comme pour appuyer mes pensées il fait apparaître sur la table quelques dizaines de cierges de fumée. Je souris en voyant cela. Vu sous cet angle, même la magie noire est capable de produire de belles choses. Bien que le terme de belles choses soit parfaitement subjectif dans ce cas et que ce n'est très probablement pas ce qu'il recherche

La discussion continue ainsi pendant quelques temps. Chacune de ses paroles est illustrée à l'aide de sa fumée noirâtre, et il prends le temps d'expliquer chacun de ses termes. Immobile, je l'écoute parler sans l'interrompre à aucun moment, me contentant de faible hochement de tête afin de lui signaler que je comprends ce qu'il me dit et que je suis toujours attentive. Une fois son monologue terminé un voile de silence prend place dans la pièce. Je ressasse ses dires tout en cherchant à leurs donner un sens. Ne pas modifier le tableau mais uniquement un point de celui-ci. Dans un premier temps il ne fait aucun doute que cela sera une solution efficace néanmoins, ce ne sera pas une solution durable. Je ne cherche pas la puissance ultime mais un moyen de ne pas avoir à me reposer en continue sur quelqu'un d'autre. Je soupire doucement. Si seulement j'avais un moyen de fausser la vision des gens, tout cela serait tellement plus simple. Il ne suffirait pas de grand-chose, juste que je sois par exemple un tout petit peu au dessus de la moyenne en terme de beauté. Cela serait suffisant pour attirer les regards ailleurs, dissiper l'attention et me simplifier la tâche. Enfin… Tout cela est une autre histoire. Avant de savoir comment attirer les regards et faire une illusion efficace la première tâche et de savoir créer une illusion.

Me plaçant un peu mieux dans le fauteuil je viens planter mon regard dans le sien, lui faisant comprendre par ce geste que je suis prête et que j'attends la suite des événements.

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Dim 04 Oct 2015, 02:18

- Et bien. Si tu n'as pas de question à me poser, nous allons poursuivre. Suis-moi je te pries.

J'attendis patiemment qu'elle se lève pour prendre la tête et nous conduire tout deux vers une petite porte de bois rarement ouverte, en apparence tout du moins.

D'une légère pression, je fis pivoter le morceau de bois aux apparences vieillies totalement simulées par un revêtement incroyablement réaliste. Seul détail qui laissait comprendre que l'ouverture n'était pas ce qu'elle tentait d'imiter : lors de l'écartement de la porte, aucun grincement ne se fit entendre.

D'un écartement du bras élégant, j'invitai Lumi à passer la première pour s'engager dans ce qui semblait être une pièce de pierres froides, certes éclairée mais pas plus grande et moins vide pour autant. Cette pièce, comme souvent on me le faisait savoir, laissait un sentiment dérangeant à ceux qui ne savaient pas encore son utilité. On devinait aisément qu'un détail n'allait pas, que quelque chose… Clochait !

Et pour cause. Cette salle était un cul-de-sac volontaire, dernier rempart contre les curieux qui n'avaient rien à faire ici. D'une pression sur une pierre qui ressemblait à toutes les autres, j'ordonnais la marche du mécanisme sophistiqué qui devait permettre l'ouverture du passage vers les sous-sols du Manoir, maudits sous-sols qui seuls ne dérangeaient que les êtres aux esprits encore vierges des maux de notre monde, pourtant réalités qu'il était inutile voire malsain de nier…

Sans un mot, je m'y engouffrais, sachant que Lumi me suivrait. Peut-être en me posant des questions, auxquelles je n'avais pas prévu de répondre, mais sans hésiter une seule seconde.

Les couloirs de pierres défilèrent tandis que je poursuivais ma marche jusqu'à atteindre une des quelques salles de rétentions de la zone souterraine.

- Entre, je te pries, n'aie pas peur et accepte de pénétrer sur mes ordres dans la cellules qui se trouve juste là.

J'indiquai du doigt la première salle délimité par de hautes barres de fer.
- Je te rappelles à titre indicatif que tu as accepté d'office mes conditions d'apprentissage lors de notre entretient hier. Pour le bien de la suite de mon programme, je te pries de bien vouloir m'obéir sans opposer de résistances. Si tu ne me fais pas assez confiance, alors nous arrêterons là.

Sévère, direct et acide. J'étais égal à moi-même et cela me convenait tout à fait.

D'un claquement de doigts, je fis venir un serviteur transportant une étrange statuette de bois. Elle avait des allures tribales et la forme d'un homme à l'apprence l plus neutre qui soit, jambes en tailleur et bras croisés sur le torse, vêtu le plus simplement possible.

Le pouvoir de la statuette était manifesté par le scintillement émanant de ses yeux sans émotion. Un pouvoir puissant : celui de supprimer la magie dans son champ d'action.

L'objet m'avait été prêté par un de mes clients, scientifique humain en herbe qui travaillait sur l'anti-magie avec… Un intérêt malsain…

Je la fis déposer sur un tabouret, suffisamment proche de la cellule pour que son action soit manifeste mais trop loin pour que des bras humains puissent l'atteindre. Précautions que j'espérais inutiles.

- Le but de cet exercice ne te sera pas révélé et à toi de découvrir le travail qu'il va te falloir exécuter selon l'enseignement que je t'ai dispensé tout à l'heure. Quand aux règles, elles sont simples : tu ne dois ni sortir de ta cellule, ni tenter de le faire. Tu ne dois pas tenter d'interagir avec l'extérieur, non plus. La statuette que tu vois là, mais tu t'en seras douté, est là pour supprimer ta magie. Il ne s'agit pas là d'une punition mais simplement d'un élément de dissuasion, pour t'aider à ne pas céder à la tentation de sortir. Il en va de même pour les barreaux de cette prison. Quoi que tu fasses, il est prévu que tu restes ici deux pulsations solaires complètes(*). Il ne tiendra qu'à toi de réduire ce temps par ta réussite sur les autres exercice à l'avenir. De nouveau, je te conseilles de respecter les consignes sous peine d'interrompre ton entraînement définitivement. Excuses-moi d'être insistant sur ce point mais… Je n'ai pas vraiment l'habitude d'enseigner à des êtres peu éveillés. Je forme des sorciers, en temps normal, pas des… elfes…

Ce dernier mot avait résonné avec un dégoût mal dissimulé dans ma voix. Je m'en maudits aussitôt, regrettant de laisser trop mes préjugés transparaître dans ma relation avec un personnage aussi singulier que Lumi.

- À plus tard.

En quelques instants, la porte de la salle de rétention, vide avant notre arrivé et pas beaucoup plus remplie à présent, fut fermée et je m'empressais de quitter les sous-sol pour rejoindre mon bureau.

Lumi devait à présent se débrouiller seule. Cet exercice avait l'avantage de présenter un taux d'échec quasi nul. Il aurait fallut qu'elle soit insensible à la peur et qu'elle s'endorme pour que celui-ci soit atteint. Deux heures passées dans un cachot seul, cela obligeait à s'intéresser à tout ce qui nous entourait, à faire fonctionner nos sens dans l'espoir de capter un minimum de mouvement, de dynamique autour. L'homme déteste s'ennuyer et les sens de Lumi capteraient quelque chose à n'en point douter, pour lui éviter cet état insupportable.

Les salles de rétentions étaient réputées insonorisées. C'était en partie vraie, mais une fine ouïe pouvait capter les sons extérieurs ou provenant des autres salles adjacentes. Une vue attentive pouvait sans nul doute capter les tâches de sang séchées qui décoraient les murs et le sol de la pièce où elle était retenue. Un odorat mis en action avec pertinence saurait en faire tout autant… Lumi serait-elle en mesure de comprendre ce qui se tramait dans ces salles ?...


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Jeu 08 Oct 2015, 12:10


À peine a-t-il terminé son monologue qu'il se lève, me faisant comprendre par un geste rapide que je suis fortement invité à le suivre. J'avais espéré pouvoir faire la totalité de mon entraînement sans avoir à bouger de pièce ou alors uniquement d'un jour à l'autre. J'ai été bien naïve de croire cela et de toute évidence il semblerait que luxa ne soit pas la seule à avoir droit à une visite du manoir. Ainsi, à peine me suis-je levée que je me mets à inspecter le moindre recoin. J’analyse tout ce qui passe dans mon champ de vision, attentive au moindre détail. Sa première épreuve ma fait prendre conscience de la base des illusions. Pour tromper mon prochain, je dois le connaître. Et cela ne peut se faire qu'en prenant conscience du plus petit détail.

Dans la situation actuelle je n'ai cependant, pas vraiment le temps de me concentrer sur les détails. Sans quitter la salle il se dirige vers une lourde porte en bois semblant dater du siècle dernier. Dans le meilleurs dans cas. Dans un silence presque religieux il pousse le lourd bâtant en bois avant de pénétrer dans une pièce semblant vide. Cette dernière action me fait hésiter un instant. Ce n'est pas la pièce qui est réellement surprenante, je le connais, il dois forcement y avoir quelque chose de caché la dedans, c'est la porte qui est la source de ma surprise. Non seulement elle n'a pas fait le moindre bruit en s'ouvrant mais en plus de cela pas la moindre trace de toile d'araignée ou de poussière n'est présente. Cette propreté ne peux signifier qu'une chose, la suite de notre ''visite'' va nous amener dans des pièces importantes du manoir. Comme pour donner de la force à mes paroles et suppositions, il choisit ce moment pour appuyer sur une pierre ouvrant ainsi un passage dérobé.

Nous continuons notre marches dans les sous-sol sombre et froid du manoir et après quelques instants de marche nous arrivèrent face à une cellule. « Ainsi c'est cela ton plan ? M'enfermer dans une cellule pour ne plus avoir à te soucier de moi ? C'est un peu simple tu ne trouve pas ? » Souriante il n'a pas le temps de terminer sa phrase que j'ai déjà pénétré dans la zone qu'il vient de me désigner. Je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais pouvoir faire ici néanmoins il a raison sur un point. J'ai accepté de le suivre et de l'écouter, je n'ai pas mon mot à dire dans cette histoire. Et je ne tiens pas à ce que ce soit le cas. Je suis une néophyte dans le domaine de la magie, il n'appartient donc pas à moi de choisir ce que je peux ou ne peux pas faire ainsi que la manière de faire.

Je prends place dans la cellule alors qu'il indique au majordome de lui amener une statuette en bois. La sensation émanant d'elle mets familière et il ne me faut pas plus d'une dizaine de secondes pour comprendre son pouvoir. Annihiler la magie. Je la regarde un instant avant de reporter mon attention sur lui. Les règles sont simples et claires, l'objectif un peu moins et ce que je dois faire est incompréhensible. Peut-être est-ce d'ailleurs là le réel objectif de cette mission. Me le faire découvrir. La porte de la cellule grince un instant avant de se refermer sur moi. Chercher ce que je dois faire pour l'instant ne sert à rien. Il vaut mieux attendre et prendre le temps de regarder la cellule temps que je le peux. Une fois qu'il sera ressortis, je serais privé de la moindre trace de lumière et n'aurais d'autre choix de que de faire avec.

Et c'est en effet ce qu'il se passe quelques minutes plus tard. Gardant la torche avec lui et poussant de nouveau la porte je me retrouve enfermée dans un environnement de ténèbres totale. Les premiers temps se passent sans encombre particulière, assise dos au mur je prends le temps d'écouter et d'analyser la salle. De très faible bruits me parviennent à travers les murs et je peux déduire à l'état des chaînes et de la salle qu'elle n'a pas du servir depuis longtemps. Cependant, plus le temps passe plus l'angoisse s'empare de moi. Les secondes me paraissent des heures et les minutes des jours entiers. La faim semble s'emparer de moi et la fatigue me fuir. Des ombres illusoires se faufilent entre les barreaux et il me semble sentir leur souffle froid dans mon cou. Lentement je me force à expirer dans le but utopique de recouvrer un semblant de confiance en moi. Et j'y parviens presque. En focalisant mon esprit sur un point précis je parviens à oublier tout cela. Ou au moins rendre le tout acceptable. L'angoisse est toujours présente et en l'état je ne peux rien y faire si ce n'est tenter de l'amoindrir.

Toutefois, après quelques temps dans cet état un nouveau problème vient s'imposer. Le manque de lumière et l'absence de végétation. Rapidement les premiers symptômes de manque se font ressentir et les jambes repliée contre ma poitrine je n'ai d'autre choix que d'attendre, tremblante la fin de l'épreuve. Ce n'est pas la première fois que je ressens ces symptômes néanmoins, j'avais cette fois pu retourner à la lumière afin de les calmer. Ici, je n'aurais pas cette chances. Pendant un instant je tente de percer le sol de la prison à l'aide de racines afin de me calmer cependant, très vite j'abandonne cette idée. Avec un long soupir entrecoupé par quelques soubresaut produit par les premiers frissons, je ferme les yeux, baissant la tête et plaçant mon front sur mes genoux. Attendre. Il ne me reste que ça. Attendre et prier pour que cela cesse au plus vite.

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Dim 25 Oct 2015, 03:11

Un cadran solaire…

J'affectionnais ces objets. Bien sûr, il ne s'agissait pas vraiment de ce qu'il se faisait de mieux à notre époque actuelle pour mesurer le temps qui s'écoule, mais cela restait néanmoins des éléments à la mécanique tout aussi élégante qu'efficace et fiable.

J'étais plongé dans mes livres à reprendre des lectures que je n'avais pas effectué depuis plusieurs mois maintenant. Quand on est sorcier, comprendre la théorie qui impose le fondement de la maîtrise d'un art de la magie. Cela ne permettait pas à un sorcier pour autant de parvenir à le manipuler. Il fallait plusieurs longues séances d'apprentissage et une certain prédisposition, aussi bien d'un point de vue des compétences magique que dans sa construction psychologique, son fonctionnement logique, pour parvenir à capter le mouvement qui permettait la mise en œuvre d'un sortilège spécifique. Cela ne m'empêchait pas d'enseigner à un autre. Il suffisait d'être clair et précis dans ses explications.

Je doutais… Étais-je véritablement un bon enseignant ? Difficile à dire. Tant de compétences étaient mobilisées pour un si maigre domaine…

Tandis que je lisais, je levais les yeux de temps à autre pour surveiller la course du temps. Chaque fuite du regard en provenance des pages manuscrites et en destination du cadran solaire était un occasion de me poser des questions et de remettre en question mon travail auprès de Lumi…

"Romulus garde ton calme ! Ce n'est le premier enseignement que tu dispense et s'il n'est pas parfais, il durera plus longtemps, tout simplement. Fais-toi confiance un peu, bon sang !"

Malgré mes maigres tentatives pour me rassurer moi-même, je faisais régulièrement une petite prière à Ecem dans l'espoir qu'il daigne m'apporter un peu plus d'assurance. Au moins étais-je capable de masquer toute cette confusion en présence d'autres…

Il fallait m'occuper l'esprit. Tant que j'enseignais, ça allait… Mais depuis que j'avais interrompu mon propre exercice pour laisser Lumi aux siens, les doutes s'installaient et commençaient même à se constituer un petit garde-manger dans mon esprit… C'était malsain…

Deux rotations partielles…

Le temps était écoulé. Je ne devais pas être en retard pour ma jeune élève ou la différence entre la réussite et les échecs de ses exercice ne se ferait pas sentir et elle perdrait en motivation…

Car oui, j'ajoutais ou retirais du temps à la pénible épreuve que je lui imposais actuellement afin qu'elle soit motivé à faire toujours mieux dans la précédente. Et en ce moment même elle avait vécu près d'une demi-rotation partielle de l'astre diurne en plus par rapport à la durée standard que j'avais déterminé, pour sa prestation peu concluante encore dans l'exercice de déduction…

Reposant mon livre à sa place précise dans la bibliothèque, j'en pris un autre qui trônait en évidence sur une table basse.

"Les ténèbres vous enveloppent, soyez confiant. Nul n'osera jamais faire ce que votre conscience vous autorise aussi êtes-vous plus proche de la vérité que quiconque vivant auprès de la lumière… "

Les paroles rassurantes d'un sorcier que j'admirais pour ses talents d'écrivains qui m'avaient séduis. Avis purement subjectif. Je doutais d'ailleurs que tous auraient approuvé les paroles de mon confrère… Elles me mettaient en confiance. Tous doutes temporairement étouffé sous une vague fantasmagorique d'assurance, je sortis de la bibliothèque à vive allure, pressé de rejoindre les sous-sols…




- m*rde… lâchai-je avec frustration en me dépêchant d'ouvrir la grille métallique qui retenait Lumi prisonnière…

Inconsciente ou simplement trop diminuée pour parvenir à me donner la moindre indication, j'avais du mal à le dire. Une chose était certaine néanmoins : elle était mal en point… Très mal en point...

Comment avais-je pu laisser passer cela. Et pourquoi ne m'avait-elle pas prévenu ? Me faisait-elle à ce point confiance ? Si elle pensait que mon but était de la faire souffrir pour le plaisir, elle était un plus malhonnête à propos de ses apriori sur moi que je ne l'aurais pensé…

L'aidant à se relever, je claquais rapidement des doigts, deux fois. Aussitôt, la porte de la salle s'ouvrit et deux serviteurs entrèrent en trombe. Sans que j'ai à leur communiquer quelconque informations, ils avaient déjà compris ma demande et vinrent rapidement me débarrasser de la jeune femme que je pouvais à peine porter.

- Emmenez-la au Jardin, auprès de Mélinda. Dîtes-lui que j'arrive dans un instant, que c'est une elfe et que j'ai besoin qu'elle l'aide à retrouver ses forces. J'ai probablement du faire une erreur…

Tandis que les deux hommes qui servaient le Manoir disparaissaient rapidement derrière la porte de bois, je pris le temps de refermer la prison de fer qui avait maintenue prisonnière l'elfe et me saisis de la statuette. Remontant rapidement les escaliers, je passais sans attendre le passage de pierre maintenu secret que par un simple mécanisme avant de trouver Nathanaël.

- Portez ceci à ma chambre, je vous prie. lui indiquai-je simplement en lui tendant l'objet de bois qu'il récupéra avant de s'éclipser sans un mot.




- Mélinda, que s'est-il passé ? Vous pouvez l'aider ?

- Monsieur Eternam ! Je l'ignore ! Que lui est-il arrivé ? Les serviteurs m'ont dit qu'il s'agissait d'une elfe.

La jeune fæ se précipitais déjà vers moi. Seule représentante de sa race en qui j'avais confiance et à qui j'accordais du crédit, je la savais complètement en adoration pour ma personne. Pourquoi ? Je l'ignorais, mais son attirance pour les plantes liées à la magie noire des sorciers avait probablement un lien… Peut-être une simple fascination…

Se tournant rapidement vers le jeune femme qui avait été assise sur un banc, elle revint à moi avant de s'exclamer avec un léger sourire :

- Rassurez-vous néanmoins, elle a l'air d'aller déjà un peu mieux, ici…

Sans hésiter une seconde, je lui résumais rapidement la situation.

Sa première réaction aurait pu me surprendre, si je ne l'avais pas connu aussi bien.

- Oh comme c'est aimable à vous ! Vous n'êtes pas obligé, vous savez ? Cette misérable femme ne mérite pas votre enseignement !

Vraiment, j'aurais bien aimé comprendre d'où lui venait une telle fascination pour ma personne. Je ne connaissais personne en ces terres qui n'avait jamais autant médusé de me voir être… Je doutais que cela vienne de moi véritablement… Cela devait être elle qui se faisait des idées incroyables à ma vue… Peu importais. Cela m'arrangeait, je n comptais pas faire en sorte que cela cesse…

- Mélinda, ce n'est pas le sujet, s'il vous plaît. lâchai-je d'un voix teinté d'une neutralité parfaite.

- Oh ! Oui ! Pardon !

Elle sembla soudain comprendre quelque chose car elle s'exclama sans crier gare :


- Nom d'une vulgaris asinia ! Vous auriez du le dire plus tôt ! Vous l'avez privé de ses ressources ! Mais ne vous inquiétez pas ! Je suis là, tout ira pour le mieux ! Ce n'est pas de votre faute ! Qui aurait l'idée de s'intéresser à ce genre de détail ! finit-elle avec un air entendu qui appuyait le ridicule de cette idée…

Je ne pu m'empêcher de me faire la réflexion que cette preuve de mauvaise foi flagrante était incroyable ! Certains de mes confrère, en la matière, avaient encore beaucoup à apprendre !

Je la vis soudain se rapprocher de Lumi, de ses petites ailes, avant de gigoter les bras avec conviction et de s'exclamer en s'adressant au plantes qui entouraient le banc sur lequel l'elfe avait été déposée :

- Mesdames, je vous prie, rapprochez-vous ! Cette demoiselle a besoin de toute votre bienveillance. Elle ne se sent visiblement pas bien du tout et votre présence lui fera le plus grand bien !

Aussitôt, les différents végétaux semblèrent se pencher pour les uns ou se déplacer carrément pour les autre jusqu'à envahir le jeune femme encore très mal en point quelques dizaines de rayons de lumière auparavant. Si on conseillais de s'écarter et de laisser de l'espace pour respirer au gens sur le point de faire un malaise, il semblait que dans ce cas précis, c'était le contraire. On aurait dit que les plantes cherchaient à étouffer le jeune femme par leur présence. Pourtant, cela semblait lui faire beaucoup de bien. Je patientais quelques secondes afin de lui laisser le temps de reprendre des couleurs avant de voir Mélinda écarter les bras avec une force de conviction exceptionnelle :

- Ça suffit à présent, merci beaucoup mesdemoiselles. Vous pouvez lui laisser un peu d'air frais à présent. Mais restez non loin, je vous prie. Votre présence doit lui redonner de la force, très certainement.

Je ne pouvais entendre les êtres de feuilles et racines lui répondre, mais j'imagine qu'ils devaient bien s'entendre tous. N'était-ce pas là le principe même de la relation entre la nature et les fæ ?

- Merci beaucoup Mélinda.

Elle me sourit avant de répondre simplement :

- Je vous laisse. Non pas que je ne me sente pas à ma place ici mais j'ai encore du travail, s'excusa-t-elle.

- Aucun problème, vous pouvez y aller, Mélinda. Je ne vous retiens pas.

- Bonne soirée, monsieur !

- Bonne soirée, Mélinda, répondis-je dans un sourire qui se voulait bienveillant.

J'appréciais cette femme. Du caractère, de l'audace et une pointe folie, le tout enveloppé d'un pragmatisme tout à fait raisonnable. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'étais plus très sûr d'avoir mentis dans ce dernier sentiment dont j'avais fais la démonstration avant de la laisser s'en aller…

- Que s'est-il passé ? demandai-je aussitôt à Lumi en m'asseyant près d'elle sur le banc de pierre. Tu aurais pu me prévenir, tu ne crois pas ?

Et tandis que nous nous expliquions, je ne pus empêcher mon regard de se perdre dans la beauté du Jardin qui faisait la fierté de notre domaine, aussi modeste était-il.

- Ne comptes pas sur moi pour faire preuve d'indulgence. Malgré cet incident, j'attends que tu me fasse une conclusion de l'expérience, de ce que tu as pu ressentir et de comment tu as vécu le tout, au-delà de ce mal imprévu qui t'as atteint… Rappelles-toi que de la qualité du travail que tu fournis dépend la pénibilité de l'exercice suivant.

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Mar 03 Nov 2015, 22:46


Au fur et à mesure que le temps passe les ténèbres semblent s'épaissir autour de moi. Mon souffle se fait plus court et des gouttes de sueur commencent à perler sur mon front. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, une trentaine de minutes ou bien plusieurs jours ? Il m'est impossible de le savoir. Non, il ne m'est pas réellement impossible de le savoir. En d'autres circonstances, en ayant moyen de me concentrer, d'analyser ce qui m'entoure et ce qu'il c'est passé, peut-être aurais-je pu me faire une idée du temps s'étant écouler. Avec un grognement je baisse la tête et me couche sur les dalles froides et humide de ma cellules. Ce contact me calme quelque peut et je retrouve un souffle presque normal. Les yeux à demis-clos je reste là, couchée par terre immobile à attendre patiemment. Il va revenir. Je ne sais pas quand, mais il va revenir. Je n'ai qu'à tenir jusqu'à ce qu'il arrive. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Il me faut juste prendre mon mal en patience.

Quand la porte s'ouvre en grinçant je suis aux portes de l'inconscience. Tout ce qui m'entoure me paraît lointain et je ne suis pas sûre de pouvoir affirmer qu'il s'agit bien de Romulus devant moi. Les mots qu'il prononce ne me parviennent pas ou par bribes. Dans le but de m'aider à entendre ses paroles je tente de lever la tête. En vain. Tout ce que je parviens à faire est de me laisser porter comme une poupée de chiffon par deux hommes. Sortant de ma cellules je sens l'emprise de la statuette se faire plus faible et lentement je recouvre mes pouvoirs. Rapidement l'air se fait plus frais et un vent léger vient dégager les mèches de cheveux tombant devant mon visage. Se simple contact suffit pour me faire me sentir mieux et je parviens lentement à rouvrir les yeux. L'instant d'après je suis installé sur ce qui doit probablement être un banc de bois. Je peux sentir la nature tout autour de moi et malgré ma faiblesse je ne peux m'empêcher d'essayer de la faire venir à moi. Cette tentative se solde par un échec cuisant du à mon état de faiblesse et je ne fais au final rien de plus que me fatiguer d'avantage.

La tête en arrière je laisse le temps s'écouler lentement quand j'entends des bruits de pas retentir dans l'air du jardin. Presque aussitôt la personne présente à mes côtés depuis mon arrivé prend la parole et s'adresse à lui. Les mots qu'ils échangent me semblent être lointain et au final comme lorsque j'étais en cellule je ne parviens pas à comprendre ce qu'ils se disent. Quelques instant plus tard j'ai l'impression d'être ensevelie sous une avalanche végétale et enfin je me sens revivre. Inspirant longuement je baisse la tête et regarde le jardin s'étendre devant moi. Sans dire un mot j'attends qu'ils aient finis leur conversation et qu'il se rapproche de moi. Il va avoir des questions à me poser et je vais devoir y répondre. Je n'ai pas réellement le choix vu ce qu'il vient de se passer.

« Et je croyais que tu savais ce que tu faisais. De toute évidence si j'ai encore des progrès à faire en tant qu'élève tu en a à faire en tant que professeur. » Je m'interromps un instant pour respirer calmement reprenant progressivement mes forces. « Sur ce point néanmoins, je peux t'aider. J'ai quelques connaissances dans ce domaine contrairement à ce qu'on pourrait penser » Sans même le regarder je déploie ma magie autour de moi, faisant se rapprocher une fleur présente non loin. Arrivée à proximité je me baisse afin de la ramasser et jouer distraitement avec, laissant sa question en suspens. Ce que je vais lui dire ne va pas lui plaire je le sais bien. Pourtant, ais-je réellement le choix ? Je ne peux pas parler de quelque chose que je ne connais pas. « Je sais ce que tu a pu dire et les règles que tu a mis en place et si ce que je vais te dire ne te plais pas et si tu désire me voir partir il en sera fait ainsi. Je suis tombé dans l'état second dans lequel tu m'a trouvé assez rapidement après que tu m'es laissée seule. Si tu tiens à ce que je te parle de ce que j'ai ressentis je peux te décrire les symptômes de manque mais cela s’arrête là. » Jouant toujours avec la fleur je la fais germer et entreprend de créer une statue miniature devant moi. « Les cours ne sont pas des choses à sens unique. Il doit y avoir un échange entre l'élève et le professeur. Et celui-ci ne doit pas tenter de restreindre mais d'éveiller. Je peux concevoir que les méthodes des sorciers cependant, ce que je te raconte la est la base de l'apprentissage. »

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