Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

Partagez
 

 ♦ Quand la Belle et la Bête ne font qu'un ♦ [Event]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Jeu 28 Nov 2013, 14:23


Partie I – Face à face
L

es terres n'étaient plus en paix, et il régnait une drôle d'atmosphère pesante, vent glacé qui gelait le sang de la populace, encore ignorante de ce qui se tramait en silence dans l'ombre. Certains étaient tendus. D'autres préoccupés. Mais quelques étranges créatures ne se souciaient guère des maux des autres et goûtaient à la vie d'une façon peu commune, perverse et malsaine. C'était le cas de Lady Deslyce, qui loin d'être tourmenter par les péchés de ses congères, s'en accommodait sans broncher, pourvue qu'on aille pas à l'encontre de ses projets et qu'elle pouvait se divertir, elle n'était jamais contre les desseins sombres d'êtres malveillants. Mais l'heure n'était point à ces complots. C'était le soir. Et la Cité Engloutie, paisible, était endormie. Alors les plans et les décisions attendraient le petit matin, car à minuit, l'heure de tous les crimes et vices, approchait. Dans les couloirs du Palais résonnaient les pas réguliers qui gardes royaux qui déambulaient. Il faisant sombre. Tout était calme. L'on était bien loin de se douter de ce qui se tramait dans les appartements de la Reine. La faible lueur d'une bougie, posée sur une petite table, éclairait subtilement la chambre. La flamme brûlait et consumait la cire, lentement. Et un peu plus loin se dévorait une passion. Gabriel n'était pas peu fier d'avoir réussis à se faire un place près de sa belle. Fusse un temps, elle refusait même de le voir. L'intérêt s'était essoufflé. Mais le temps avait coulé. Le jeune homme avait pris le temps de se forger, et c'est plus fort que jamais qu'il est revenu voir la Sirène. Peu importe ce qu'elle pensait réellement de lui, il se satisfaisait sans mal de ce qu'elle lui offrait. Bien souvent, ils jouaient le couple parfait aux yeux du monde. Ce n'était d'un grotesque mensonge. Elle ne l'aimait pas. Elle ne le pouvait pas. Mais qu'importe, puisqu'ils étaient amants, ils jouaient si bien la comédie sur tout les tableaux qu'il finissait par sembler vrai.  Nus, l'un contre l'autre dans les draps, ils s'adonnaient sans retenu au plaisir de la chair. Et c'était tout à fait délicieux. Il était rare que la jeune femme garde plus d'une nuit le même homme dans son lit. Mais sa relation avec Gabriel était relativement régulière.

L'aube pointait le bout de son nez. Doucement, les ruelles de la Cité s’éveillaient. Matinale, Vanille était déjà debout et enfilait sous-vêtements et robe. Un sourire ironique aux lèvres, Gabriel contempla la belle se vêtir, ne se privant pas de dévorer du regard, au passage, ses courbes et sa silhouette fine. D'un geste, il fit tomber la cendre de sa cigarette dans le premier récipient à disposition, avant de cracher une bouffée de fumée blanche. « Quel est le programme aujourd'hui, ma belle ?» demanda-t-il en riant presque. Il finit par écraser le mégot avant de se relever pour partir en quête de ces habits, lâchement éparpillé un peu partout à travers la chambre. « J'ai à faire, ma présence sera fortement réduite. Ne m'attends pas à me revoir avant ce soir.» Gabriel fronça les sourcils. Il ne savait jamais vraiment trop quoi penser quand elle lui disait des choses pareilles. Avait-elle réellement quelques idées derrière la tête, de vieux amis à voir, ou bien comptait-elle aller voir un autre homme ? Les choses avaient toujours été claires. Elle n'appartenait à personne et disposait de son corps comme elle le souhaitait, personne n'avait la main mise sur elle. Mais cela ne l'empêchait pas de crever de jalousie.

Les états d'âme de son amant étaient le cadet des soucis de Vanille. Sans cérémonie, ni même accorder un regard ou à un baiser à Gabriel, elle tourna les talons une fois quelle fut prête pour quitter ses appartements privés. Elle traversa quelques couloirs avant de s'arrêter au détour d'un carrefour. Agacée, elle posa délicatement une main sur le mur blanc, avant de murmurer de sa jolie voix chaude et douce : « Qui que vous soyez, comptez-vous donc m'épier et me suivre encore longtemps ?» persifla-t-elle en serrant le poing. Ses longs ongles laissèrent même une marque de griffure sur le mur, comme si une bête avait donné un coup. Un homme aux cheveux blonds et aux yeux sombres fit un pas sur le côté, se mettant à découvert. Il était vêtu d'un long manteau clair. Prudent, il scrutait la reine, qui se tourna lentement pour dévisager l’intrus. « Il faut dire que j'ai longuement hésité à venir vous voir.» se justifia-t-il après quelques instants de silence. « Oui de toute évidence. J'espère que le spectacle d'hier vous as plut, mais ne faites pas croire que vous jouer les voyeurs pour des obligations professionnelles.» L'étranger sourit. « Comme je m'en doutais, la mission qu'on m'a confié est loin d'être aisé. Mais je m’attellerais à la tâche du mieux que je puisse.» - « Et de quoi s'agit-il, à la fin ?» Hésitant, il recula d'un pas. « Je me nomme Michäel Celestros. Et je suis un maître du temps, qui viens à vous aujourd'hui, pour parler d'avenir.» - « Hein hein.» Et elle lui rit au nez.


853 mots
code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 28 Nov 2013, 14:49


Partie I – Face à face
M

ichaël, toujours aussi prudent et réservé à l'égard de la belle femme qui lui faisait face, scruta son visage d'ange durant quelques longues secondes. La Sirène se riait de lui. Et  il comprenait aisément pourquoi. Il s'était douté qu'elle aurait ce genre de réaction. « Je pense...» commença-t-il avec une pointe d'hésitation dans la voix, dévisageant la Reine pour surveiller ses réactions. Un sourire acide aux lèvres, elle croisa les bras et se laissa s'appuyer contre le mur pour écouter avec ironie ce qu'on avait à lui dire. Comme encouragé, le maître du temps enchaîna. Cette prise de risque était nécessaire pour parvenir à ses fins. Il craignait la suite des événements. Mais il se devait d'essayer. « Vous ne saisissez pas encore l'ampleur et l'importance de ce que j'ai à vous dire. C'est l'avenir qui est en jeu. Je me dois de le protéger par tous moyen que ce soit. Et même si faire appel à une personne comme vous ne réjouis pas mon cœur, il faut parfois procéder à quelques sacrifices pour le bien de tous. Je sais que vous êtes loin d'être altruiste et que vous vous fichez du sort du peuple, pourvu que vous soyez toujours debout sur l’échiquier. Mais j'aimerais que vous réfléchissiez un instant. Ou tout du moins, que vous me laissiez vous persuader, vous convaincre, que vous devez agir. Pour le bien de ce monde, qu'il continue à tourner sans encombre.» Vanille gardait un sourire arrogant, ses lèvres roses acidulés étirées en une expression moqueuse. « Quelles belles paroles touchantes. Êtes-vous conscient de ce que vous me demander ? De ce à quoi vous aspirer ?» D'un infini sérieux, il hocha la tête. « Je sais ce que j'ai à faire pour obtenir grâce à vos yeux. Je dois vous démontrer, je suppose, que vous avez un intérêt à agir, n'est-ce pas ? Vous ne daignerez agir que si quelque chose de grand vous motive. Je veux tenter. Acceptez-vous de me suivre ?» Lentement, il tendit une main. Vanille baissa ses yeux verts, deux poignards à la lame aiguisé, pour contempler la paume offerte.  « J'espère que cela ne m'engage en rien. Où comptez-vous m'emmenez pour arriver à votre but ?» - « Vous êtes libre comme l'air de m'envoyer dans les roses une fois que je vous aurais montré tout ce qui m'est possible. Mais vous sauriez à quoi vous attendre, et j'espère que ces visions vous rongeront. Quant à notre voyage, nous allons voguer à travers le temps et l'espace. Je veux vous mener à l'époque détruire que les miens voulons sauver. Laissez-moi vous plonger trois cents ans dans le futur.» Dans un petit rire, la Sirène se redressa, et posa ses longs doigts glacés dans la paume du maître du temps. « Je ne peux décemment pas refuser pareille proposition.» Michaël sourit. Il savait que, piquée par la curiosité, elle ne pourrait s'empêcher de faire un petit tour dans le temps. Il avait sa chance. Il devait la saisir et la mettre à profit. « Sachez que vous serez présente physiquement dans l'univers où je vais vous plonger, mais vous ne ressentirez pas ses effets. Vous ne pourrez que voir, être vue, et discuter, tout acte est impossible.» - « Parfait.» soupira-t-elle en levant les yeux au ciel. Au diable le blabla et les recommandations. Alors Michaël se concentra pour réunir sa magie, et ils débutèrent l'aventure.

« Voici l'avenir de l'humanité.» chuchota Michaël. Impassible, Vanille laissa son regard vagabonder sur les paysages désertiques. « Le continent naturel est devenu aride. La végétation est un privilège, un luxe réservé au grand. À ceux qui sont proches du Possesseur du Cristal.» - « Le Cristal Maître ? Voilà donc ses effets s'il tombe entre de mauvaises mains. Charmant.» Elle rit, loin d'être touchée par ce qu'elle voyait. Michaël, troublé, tâcha de continuer ses explications. « Seuls les proches, toujours, possèdent magie et maîtrise de leurs sentiments. Certains ont même acquis l'éternité pour bons et loyaux services. De toute manière, dans ce monde, la mort est un privilège, on ne peut même plus se suicider. Les émotions sont sous contrôle, comme les maladies. Le peuple subit les envies de grands, ces sadiques qui s'amusent. Le Possesseur du Cristal Maître vit dans une tour, seul. On ignore tout de lui. Les Aetheri sont morts, l'univers, au main des créatures qu'ils ont façonné. Avant de plonger dans les abîmes, ils ont réunis leur force pour protéger le Temple des Esprits. Le continent mystérieux est le seul où la magie est encore présente. Tout est chaos et désastre.» - « Et … ?» demanda Vanille avec une pointe d’ennui dans la voix. « Cela ne vous fait rien ?» Elle haussa les épaules. « Vous êtes pire que ce que je pensais.»

800 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 28 Nov 2013, 16:31


Partie I – Face à face
S

ourcils froncés, Michaël dévisageait avec une certaine sévérité Vanille, qui loin d'être impressionnée, souriait davantage. Lentement, il grinça des dents. On ne lui avait pas laissé le choix. Quelqu'un se devait d'essayer d'avoir l'appui de cette femme froide et cruelle qu'était Vanille Deslyce, la souveraine du peuple ondin. On ne s'était pas bousculé au portillon. Le moins qu'on puisse dire était qu'il s'agissait d'une cause perdue d'avance. Mais le maître du temps ne pouvait pas faire machine arrière. Il se devait de tenter tout ce qui était possible, d'user de la moindre faille de ce monde désastreux pour faire réagir la belle. Alors il prit une grande respiration, avant de se mettre à marcher, invitant d'un geste la jeune femme à le suivre, ce qu'elle fit sans broncher. Et il continua à parler. « Les Anges sont en voie d'extinction. Il n'en reste presque plus. Certes, je doute que le sort des bénéfiques vous soit cher, mais laissez moi aller jusqu'au bout. Les Anges ont été chassé, ils sont détesté par le Possesseur du Cristal et bon nombre d'autres grands. Il en va de même pour les magiciens, il est rare d'en croiser. On ne dénombre plus qu'une centaine d'elfes, malades, esclavagés, quelques rebelles cachés. Les Orines ont été décimé, seules les plus belles vivent encore pour le bon plaisir de ces messieurs. Les Vampires se sont opposés au Possesseur du Cristal. Ils sont morts en se battant.  Les autres peuples vont plutôt biens, du moins en nombre. Ils sont au service des grands. Les libres sont rares. Les Ondins, par exemple, n'ont pas énormément chuté en population. Mais ils suivent corps et âme leur Reine, boivent la moindre de ses paroles. Les rebelles sont torturés et enfermés.» - « Niah niah nian. Abrégez. Vous m'ennuyez. Je n'ai pas envie d'un cours d'histoire, allez droit au but à la fin.» Michaël secoua la tête. « Il n'y plus d'équilibre. On ne peut vivre ainsi.» - « Cela me paraît pourtant charmant.» dit-elle dans un rire.

Michaël prit le temps de contempler les environs. Ils étaient à présent dans la demeure d'un des maîtres de ce monde. Plus qu'un manoir, c'était un véritable Palais à l'architecture raffinée, dont le moindre détail était travaillé et finement pensé. Riches, des joyaux et des perles étaient incrustés un peu partout. Le bruissement des vagues résonnait doucement. C'était le bord de mer. Un vent marin soufflait. « Je suppose que vous vous doutez à qui appartient cette demeure.» railla le Maître du Temps, la voix emplie de haine. Vanille pencha délicatement la tête sur le côté, laissant les longues boucles de sa chevelure glisser le long de ses épaules nues. Sa peau prenait des teintes argentés sous le ciel étoilé, et la lueur des astres conféraient d'étranges reflets roses à ces cheveux clairs, irisé de fraise. Michaël la regarda. Elle était belle. Il comprenait mieux les paroles de ses collègues et les rumeurs à son sujet. « Tu vas me dire que je suis encore en vie et que je suis une vilaine fille, n'est-ce pas ? » Elle rit. Le maître du temps n'eut pas à répondre. Il savait qu'elle avait la réponse à cette question purement rhétorique.

« Faisons nous discrets, de grâce.» souffla le jeune homme à la Sirène. « Si tu es ici en tant qu'ombre translucide, ce n'est pas mon cas, et je n'ai guère envie de tomber dans les griffes des maîtres des lieux.» Vanille étouffa un rire. Ils étaient dans le Palais, pour le visiter, et pour montrer deux ou trois choses à la belle. « Pourquoi se faire petit ? J'ai envie de voir mon futur personnel. Trouvons la vilaine reine ondine.» Et d'une démarche dansante et sautillante, elle déambula à travers les couloirs pour partir à la recherche de son moi futur, sans se préoccuper des risques encourus par le maître du temps. « Mais que vois-je ?» demanda avec une once d'ironie une voix douce et chantante. « Mes yeux seraient-ils mystifiés par quelques sorcelleries ? J'oubliais, c'est impossible. Alors il ne peut s'agir que d'une vieille recrudescence du passé venue me hanter. » Vanille faisait face à son clone future. Elle était assise sur un espèce de trône. Elle portait une tenue courte et pour le moins séduisante qui la mettait en valeur. Ses cheveux étaient plus longs. Ils tombaient en cascade jusqu'à ses genoux, et étaient attachés en une épaisse tresse. Belle et sulfureuse. Un sourire cruelle. Les deux jeunes femmes se dévisagèrent, avec un sourire aux lèvres.

756 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 28 Nov 2013, 17:24


Partie I – Face à face
M

ichaël se sentait d'autant plus mal, entouré d'une femme d'une infinie cruauté et de son double du futur qui ne valait guère mieux. Les deux jeunes femmes se contemplaient, avec une certaine curiosité dans le regard. « Je m'attendais à ce que, un jour ou l'autre, le passé vienne nous hanter pour tenter très certainement de nous détruire, ou tout du moins de reprendre un semblant de pouvoir. On se doutait que les Maîtres du Temps ne pourraient résister à la douce tentative d'intervenir. Je ne pensais simplement pas que vous iriez jusqu'à aller me chercher, moi. Sont-ils donc idiots à ce point ?» Elle rit, décroisant lentement ses interminables jambes blanches pour les recroiser dans l'autre sens, contemplant son fantôme d'autrefois. Cette dernière sourit d'ailleurs. « Je me suis pourtant entêtée à lui faire comprendre. Mais quitte à faire, je n'allais pas me priver de contempler l'avenir.» - « J'espère qu'il te plaît.» - « Il m'est en effet assez doux. Mais j'aimerais en voir plus encore.» Un éclat de déception perlait dans le regard de Michaël. S'il ne s'attendait pas réellement à réussir, il avait aspirer à vaincre les problèmes. Tête basse, il rumina en silence les prémices de sa défaite. C'était un échec pour le moins cuisant. « Avec joie.» répondit l'autre. D'un petit bond félin, la demoiselle se remit sur ses pieds. Elle semblait flotter alors qu'elle avançait, elle était plus aérienne que jamais. « Laisse moi te convaincre que cet univers est merveilleux.» Elle était au bord d'une fenêtre, et scrutait l'horizon avec une espèce de nostalgie dans le regard. Vanille se rapprocha de la jeune femme pour s'arrêter près d'elle et regarder à son tour les environs. « J'ai compris l'essence de cet univers. Ce n'est pas cela qui m'intéresse. Que fais-tu de tes journées ?» L'autre haussa les épaules. « Il y a tant de choses. Une infinité de possibilités.» - « Cela ne répond pas à mes questions.» Les lèvres pincées, une délicieuse moue aux lèvres, la Reine toute puissante sembla agacée. Vanille la regarda. « Je vois.» Et elle détourna le regard, pensif.

« Que sont devenus les enfants ? Les proches, l'entourage.» finit-elle par demander, brisant le silence. « J'ai vendu Nausicaa à un Seigneur voisin, un ami. Je me fiche de ce qu'il lui fait. J'espère qu'il s'amuse bien. À défaut d'avoir mes faveurs, il peut se divertir un peu avec la chair de ma chair. Quant à Clémentine, son maléfice a été brisé. Elle est maintenant adulte, forgée à ma guise. Un bon petit soldat fidèle et loyal.» - « Blanche ?» Un sourire narquois étira les lèvres de la future. « Je l'ai dévoré.» Elles rirent toutes deux. Ce n'était en rien une question de cannibalisme. Vanille savait ce que voulait dire la femme. Elle avait absorber ses pouvoirs, sa puissance, son essence. L'Ange était détruite, pour compléter la jeune femme qui n'en était que plus forte. Ses faiblesses avaient été annihiler par cet acte. « Cela fait bien longtemps d'ailleurs. Elle est vite apparut inutile à mes yeux.» - « Et les autres ?» - « Hum. J'ai retrouvé Pandora et Serah. Elles sont dans un bordel. Yeul m'a été servis sur un plateau d'argent il y a de ça deux siècles. Elle rôde non loin. Mélodie est au service des Ombres. Gabriel est dans l'Armée Bélua. J'ai un mari pour le moins séduisant et qui me laisse en paix. La vie est parfaite, à quelques exceptions près.» - « Lesquelles ?» Brève pause. « Je rêve de faire sa fête à cette garce d'Orine qui refuse définitivement de se faire attraper. Elle va causer des conflits. Entre moi qui veut l'enfermer et la torturer à vie et Jake qui ne rêve que de se la faire et la garder en concubine … Tu aurais dû voir sa tête quand je lui ais proposé la garde partagée.» - « Qui est Jake ?» - « Tu l'apprendras en temps et en heure.» Vanille sourit. Une fois de retour dans son époque, elle ne tarderait pas à faire quelques recherches. « J'en sais assez.» finit-elle par décréter. L'autre ne répondit rien, se contenta de regarder son double partir, Michaël sur ses talons. « J'ai pris une décision.» souffla-t-elle finalement au Maître du Temps. Interloqué, celui-ci lui jeta un regard surpris. « Que souhaites-tu ?» - « Fais moi venir dans ce monde. Entièrement. Je ne veux plus être un fantôme. Je veux pouvoir agir.» - « Pourquoi ?» - « Suis-moi et tu le sauras.»

758 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 28 Nov 2013, 18:47


Partie II – Un cuisant échec
É

tait-ce réellement une bonne idée ? Michaël ne savait vraiment quoi penser. Les lèvres pincées, le regard sévère, il laissa ses yeux glisser sur la silhouette élancée de la Sirène. Souriante, elle attendait patiemment que le Maître du Temps daigne l'exaucer. Son visage d'ange était lumineux. Mais que cachait ce masque de pureté ?  Le jeune homme n'était point certain que les intentions que dissimulait l'apparente candeur étaient pures. Mais que pouvait-il faire, si ce n'est céder au caprice de cette étrange femme au sourire ravageur ? Paupières closes, le maître du temps prit quelques instants pour réfléchir un peu, et accessoirement, rassembler ses forces, puisque au fond, il n'avait guère le choix. Alors Vanille fut vraiment à l'époque maudite du futur anéantit. « Wahou. Sacrées sensations que celles-ci.» commenta la Sirène en passant ses longs doigts froids sur sa gorge. « N'oublie pas que tu es dénuée de pouvoirs. Tu es comme humaine.» - « Je sais. Et c'est assez troublant. J'ai l'impression d'être d'autant plus vivante.» - « Que comptes-tu faire, à présent ?» - « Oh je t'en prie. Chaque chose en son temps. Es-tu toujours aussi coincée ?» - « Je ne pense pas. Preuve est que nous sommes passés au tutoiement.» - « Félicitations ! Mais quelle preuve inouïe de relâchement. Je te confierais mes projets plus tard. Pour l'heure, j'ai envie de visiter plus en profondeur ce monde et m'amuser un peu. Attends moi sans râler ou accompagne-moi.» Il hésita quelques instants. Malgré que cette femme soit profondément mauvaise, elle était aussi sa protégée, et il se devait de prendre soin d'elle. Alors il concéda vite. « Je te suis.»

Michaël était aussi nerveux que Vanille était détendue. D'une démarche légère, la demoiselle déambulait à travers les jardins de la Reine Ondine, qui devait accepter la présence pour le moins étrange de ces deux individus. La propriété était immense, de la taille d'une ville modeste. Alors quand ils s'assirent tout deux au rebord d'un lac, la demeure n'était qu'un petit point à l'horizon, et ils avaient l'impression d'être au beau milieu d'une nature sauvage. « Parles moi, s'il te plaît, Vanille. Veux-tu simplement t'amuser en ces lieux, ou es-tu animée d'autres desseins plus altruistes ?» La jeune femme était allongée dans les herbes hautes, les bras au dessus de la tête, elle entortillait du bout des doigts quelques boucles de son épaisse chevelure cuivrée. Elle soupira, n'ayant guère envie de parler de ça. « Je compte profiter de cette opportunité, celle de visiter un monde autre que celui que je connais. Mais oui, je compte faire quelque chose, à ma façon.» - « Sois plus précise.» - « Ne me donne pas d'ordre.» Elle sourit. Michaël, assis à côté d'elle, la scrutait avec insistance. « J'aimerais simplement comprendre et savoir.» - « Regarde cette Vanille. Elle me semble tellement éloignée de ce que je suis aujourd'hui. J'aspire à une vie d'aventure. Cette femme là ne fait plus rien. Son quotidien est la luxure et torture dans les murs protecteurs de son manoir. Sinon, elle s'ennuie. Il n'y plus rien à faire dans ce monde, la population entière ou presque est sous contrôle. C'est ennuyeux. Ce qu'ils ont fait est désastreux. Ils ont annihiler toutes traces d'espoir, ce qui pousse les hommes à se battre. Se sont tous des marionnettes. Ce n'est pas intéressant. Où est le jeu ? Le Cristal Maître n'est pas à toucher. Si je cherche à posséder les morceaux qui m'intéresse, je pense qu'il ne faut pas l'assembler.» Elle soupira. « C'est plus ou moins ma pensée. J'ai fais plus simple pour toi.» - « Ce qui signifie que tu veux faire le mal dans les règles de l'art ? Tu es une femme étrange.» Vanille haussa les épaules. « Je ne tiens pas à vivre comme ça. Je préfère ma vie actuelle. Elle est bien plus intéressante.» - « Alors que comptes-tu faire ?» Elle sourit. « Patience, te dis-je.»

La demoiselle finit par poser une question au maître du temps. Une question pour le moins étrange. Michaël, les yeux écarquillés, lui répondit. Il ne s'attendait pas exactement à entendre la délicieuse ondine prononcer des mots pareils. Et ensemble, ils arpentèrent les ruelles à la recherche d'un édifice bien particulier. Michaël se sentait mal à l'aise face à un bâtiment comme celui-ci. Vanille était parfaitement à l'aise de son côté. Elle était dans son élément. Un univers morbide et sombre. Pervers et malsain.

743 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 28 Nov 2013, 21:44


Partie II – Un cuisant échec
L

a majestueuse demeure de la Reine Ondine était bien loin maintenant. Le luxe et le beau qui habitaient ses parages aussi. Il n'y avait ni eau ni végétation dans la cité qui dépérissait à vue d’œil. Tout était aride. Vanille et Michaël se trouvaient face à une petite maison en brique d'un jaune délavé. La façade était parcourue de fissures plus ou moins inquiétantes. Des débris et des poussières tombaient de temps à autre. Les fenêtres n'avaient pas de vitre, mais des barreaux. Elles laissaient sortir les secrets que cachaient la bâtisse, ces vices et ses mystères. Les cris étaient plutôt explicites. C'était un bordel. « Que faisons-nous là ?» s'impatienta Michaël qui était gêné par la proximité d'un endroit pareil. Il ne l'avait pas précisé mais c'était d'une évidence flagrante, il appartenait à la race des Anges et ses oreilles chastes avaient bien du mal à supporter le capharnaüm qui sortait de la maison close. « N'as-tu donc pas écouté ce qu'as dis mon futur adoré ? Deux de mes filles ont été vendu. Je suppose qu'elle ne les as pas mise trop loin, pour pouvoir se servir d'elles à tout moment. Alors je m'en vais les retrouver.» Et sans plus tarder, la jeune femme poussa la porte.  Une vielle femme à la peau usée se leva lentement du comptoir sur lequel elle était affalé. Ses yeux étaient rouges, et ses mains marquées par la maladie. Elle ne devait plus voir clair et avoir un mal fou à bouger, ne serait-ce que plier les doigts. Et cette tare allait sans aucun doute jouer en leur faveur. La vieille dame plissa les yeux et fut bouche bée de ce qu'elle vit. Ses prunelles fatiguées discernaient la silhouette pulpeuse et les traits célestes propres à la Reine que tous en ces bas lieux craignaient. « Majesté.» Elle s'inclina fébrilement, et n'ajouta rien. On ne demandait pas à la Reine ce qu'elle voulait. Elle prenait possession des lieux et faisait ce qui bon lui semblait. Alors Vanille passa sans chemin sans broncher, Michaël sur ses talons, toujours aussi nerveux.

Patiente, Vanille longea les couloirs insalubres à la recherche d'un visage familier. Et au détour d'un escalier, elle tomba sur une demoiselle aux longs cheveux couleur chocolat et aux grands yeux bleus. « Mère ?» s'étonna la jeune fille en reculant de quelques marches, légèrement tremblante. « Plus ou moins.» Cette réponse troubla Serah, qui n'était pas sûre de l'interprétation de ces mots. « Suis-moi.» se contenta-t-elle d'ajouter en guise d'explications. Et tous trois se rendirent dans une pièce plus ou moins propre de la vieille maison. « Il nous faut faire vite ma douce.» dis Vanille en caressant du bout des doigts les cheveux sombres de la jeune fille. « Je ne suis pas exactement celle que tu crois. Je viens d'une époque passée assez lointaine. Et je ne suis pas ici en paix. Je veux changer le cours des événements.» Serah écarquilla les yeux, toujours aussi tremblante. « N'aies crainte. Je ne suis pas celle qui t'a enfermé ici. Mais je pourrais être la personne qui te délivre.» Elle réfléchit quelques instants, avant de murmurer, encore hésitante et sceptique. « Que dois-je faire ?» - « Pas grand chose, rassure-toi. Mais prends garde à toi. L'autre saura bientôt que je n’aie pas été satisfaite de sa vision des choses. Et elle risque de ne plus m'ouvrir les bras.» - « C'est donc vrai. Impossible.» murmura une voix grave et rauque. Serah se leva d'un bond et s'inclina respectueusement. Michaël se raidit. Et Vanille se contenta de tourner la tête, souriante, pour scruter le nouvel arrivant. Il faisait parti des grands de ce monde, un puissant. Gabriel. Il était toujours aussi bien, avec ses yeux perçants et ses cheveux qui tombaient devant. Il était plus musclé que celui qu'elle connaissait. Et cela ne le rendait que davantage séduisant. « Tiens donc.» - « Je ne me souvenais plus que tu étais si angélique, autrefois.» - « Car la moi d'aujourd'hui ne l'est plus ?» - « Tu as changé. Je ...» Il ne termina pas sa phrase, mais la suite était évidente. Il préférait la femme qu'il avait devant les yeux à celle qui se pavanait dans son Palais.

En souvenir du bon vieux temps pour ce cher Gabriel, et par pur divertissement en ce qui concernant la belle, les deux amants ne tardèrent pas à s'isoler dans une chambre voisine. Violent, Gabriel plaqua Vanille contre un mur et la gardait coller à lui, tout en maintenant ses jambes autour de sa taille. Et dans une étreinte sulfureuse, ils  s'embrassaient avant de glisser les mains sous les vêtements pour une suite plus délicieuses encore. Serah était repartie, pour faire ce qu'on lui avait dit d'accomplir. Et Michaël, désespéré, attendait dans le petit bureau que sa protégée revienne.

806 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 28 Nov 2013, 22:18


Partie II – Un cuisant échec
L

'heure n'était plus aux charmants divertissements. « Je ne suis pas sûr que la méthode que tu utilises soit la plus judicieuse. Dans ce monde, tu n'as strictement aucun pouvoir. Et tu as beau être souple, rapide et agile, tu n'en demeures pas moins une fragile humaine qui peut subir à tout moment le courroux des puissants. » Doucement Gabriel fit couvrir ses doigts sur les bras nus de Vanille, avant de remonter à sa gorge et glisser sur ses joues, pour finir par s'agripper à ses cheveux. « Je fais partie des grands. Je suis tout puissant. On dit que notre puissance est celle des demi-dieux. Je pourrais te briser sans ciller. Alors que comptes-tu faire dans ses conditions ? Et sache que je ne peux réellement t'aider. Je risquerai trop gros. Au final … Ce n'est pas ici que le problème doit être réglé. D'autant plus, reprendre le Cristal au Possesseur n'effacera pas les siècles de troubles et de maladies, des races demeureraient décimées, des vies détruites … il faut traiter ce sujet épineux à la racine pour espérer un résultat. » Vanille, dont le visage était étonnement impassible, scrutait avec une pointe de surprise dans le regard le jeune homme. « Tu es bien plus réfléchis qu’auparavant. Je suis étonnée, mais d'une façon pour le moins positive.» Il sourit. « J'ai eu le temps de penser à des tas de choses, durant ces deux derniers siècles, où je me suis rendu compte que je n'étais pas fier de ce que j'avais fais et que je ne pouvais pas même espérer me ressourcer auprès de toi. Enfin, de l'autre toi.» - « Tu m'as quitté ?» - « Non c'est toi. Tu as décrété que si j'étais un excellent amant, je n'avais pas d'autres intérêts. Alors tu as finis par te marier. Tu as épousé un ange déchu. Et d'ailleurs, tu étais responsable de sa déchéance, tu l'as poussé à te désirer et il a succombé à tes charmes, pour devenir un soldat des plus importants, cruel et brutal. Je crois que c'est son côté bestial qui te plaît le plus.» - « Hum. Intéressant.» murmura la jeune femme sur un ton volontairement séducteur. Dans un rire, Gabriel ébouriffa les cheveux cuivrés de la belle.

« Que me conseilles-tu ?» demanda Vanille en réajustant sa robe qu'elle venait juste d'enfiler à nouveau,. « Il est rare que tu prennes des avis.» souligna Gabriel, presque hébété. « Tu n'as pas l'ai d'une tête vide, et ce monde m'ait inconnu alors que toi, il t'ait familier. Je ne suis pas orgueilleuse au point de vouloir mourir.» Gabriel sourit, terminant de reboutonner sa chemise blanche. « Je pense que ta plus grosse erreur a été commise il y a environ … deux siècles et demi ? Je ne me souviens pas exactement de la date. Mais tu as croisé un vieil ami de ton enfance, cela j'en suis certain. Il ne t'intéressait pas jadis car bien trop faible. Sa puissance s'est accrue. Il était à ton goût. Tu as entamé une relation encore plus malsaine avec lui que tu ne l'a jamais fais. Et c'est à partir de ce moment là que tu as réellement changé. Il t'a changé. Alors je pense qu'il serait bon que tu ne t'approches pas de cet homme.» Vanille, rêveuse, chantonna deux ou trois secondes, réfléchissant à ses options. « Comment je l'ai revu, cet homme ?» - « Il est venu à toi au bon moment, quand il savait que tu pourrais t'intéresser à lui. Il s'est entraîné durant des années pour parvenir à ce résultat.» - « Comment s'appelle-t-il ?» - « Je l'ignore, et là et tout le problème. La Vanille de ce monde garde précieusement son ami dans ses appartements privés. Lui et l'Ange Déchu se partagent tes faveurs. Il paraît que les soirées sont débauchées au Palais.» Il rit, avec amertume. Malgré ses dires, il tenait toujours autant à la Sirène. « Bien. Alors je me dois de rester encore un peu ici afin de trouver le nom de cet homme. Et ensuite, je retournerais dans mon époque pour trouver cet homme et l'éliminer.» Et la demoiselle rit, gazouillant presque de plaisir.

« Michaël ?» La voix résonna à travers la maison close. Pas de réponse. Vanille soupira. De toute évidence, il y avait un problème. Sauf que la belle était la bête, et loin d'être du genre à venir au secours d'autrui. Alors sa première pensée fut un charmant «crève.» Seulement, elle avait besoin de lui pour voyager à travers le temps.

762 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 29 Nov 2013, 15:34


Partie II – Un cuisant échec
V

anille soupira. Où diable avait pu donc passer ce fichu maître du temps ? Elle se doutait bien qu'il ne serait point partie de son plein gré en abandonnant sa petite protégée. Cela ne laissait présager qu'une bien lugubre suite dans les événements à venir. S'était-il fait prendre ? Avait-il fui ou couru pour une quelconque raison ? La Sirène n'eut qu'à poser ses grands yeux clairs sur Gabriel pour comprendre qu'il n'était pas partie vagabonder gaiement dans les ruelles sèches et désertiques. « Où est-il ?» souffla Vanille, agacée et exaspérée de devoir courir après son ticket de sortie. Non pas que la mort de Michaël la dérange, mais elle serait embêtée pour retourner dans son époque, sil n'était plus. « Je crois que les hommes de ma Vanille sont venu le chercher. Vous devez être considérés comme des traîtres et traités de la sorte.» - « Pourquoi ne sont-ils pas venus me chercher ?» - « Parce que tu étais avec moi. Soit ils le savaient et n'étaient pas assez fou pour venir me tenir tête, soit ma magie les a empêché de te localiser.» - « L'autre Vanille risque de ne pas spécialement apprécié que tu aies passé un peu de temps avec moi.» - « Peut-être. Elle est plus possessive que toi. Elle n'aime pas partager ses jouets.» La jeune femme haussa lâchement les épaules. « Continues-tu de la fréquenter ?» Il mit quelques secondes avant de répondre. « De temps à autre, quand il lui prend l'envie de me revoir. Je passe souvent dans son Palais.» - « Alors pars donc y faire un petit tour ? Divertis là. J'aimerais avoir le champ libre pour agir.» Des inquiétants bruits de pas, lourds, accompagnés du tintement métalliques des armes, résonnèrent, encore lointains. Vanille, calme et sereine, s'approcha des barreaux d'une fenêtre. Sans hésitation, Gabriel les fit s'écarter, et la Sirène se faufila, prête à sauter. « Cet avenir est déjà corrompue, d'une certaine manière. Je sais ce que serait ma vie, et je n'en veux pas. Alors je ferais en sorte que cela n'arrive pas, quitte à passer dans la résistance si mes actes n'étaient pas suffisants. Mais j'ai le pressentiment que cet homme...» Vanille se tut, pensive. « Que cet homme a activement participé à ta déchéance personnelle ? Je suis d'accord. Et je ne veux pas te perdre. Alors fais lui sa fête.» Vanille fit un léger clin d’œil au jeune homme avant de sauter.

Les rues n'étaient déjà pas spécialement agréables, naturellement angoissantes. Mais dans les ténèbres d'un monde pourri, le chaos prenait davantage le dessus. Une bataille. Vanille laissa ses yeux vagabonder sur les rebelles qui tentaient une attaque. Elle n'eut aucun mal à reconnaître certains visages. Passé et futur s'affrontaient dans une lutte acharné. Les Maîtres du Temps avaient cherché à réunir un maximum de personnes pour sauver la terre. Ils étaient en grand nombre, eux aussi. Mais tout ne se passait pas comme prévu. Les fous, pensa Vanille. Ils croyaient donc pouvoir rétablir la situation en agissant dans ce présent désastreux. Mais rien n'était possible, et ils le comprendraient à leur dépends. Vanille courrait comme une biche à travers les affrontements. Et elle alla sans plus tarder au Palais de la Reine Ondine. La plupart des soldats avaient déserté leur poste pour arrêter la menace. Et de toute manière, la Vanille qui régnait sur les contrées environnantes devait être largement assez puissante pour tuer tous les opposants sans ciller. Elle aimait juste entendre les cris et voir la fumée s'élever, sentir l'odeur de chair grillé. On s'attendait presque à la voir siroter un verre d'un balcon.

Vanille ne devait pas perdre une seconde. L'autre ne tarderait pas à sentir la présence d'un intrus et viendrait régler le problème. Alors il ne fallait pas traîner. Tout naturellement, Vanille déambula à travers les couloirs et dévala les escaliers jusqu'à parvenir à des coins moins douillets du manoir. Les cellules. « Vanille ? C'est … vraiment toi ?» demanda une petite voix hésitante. « Je n'allais pas t'abandonner ici à subir éternellement d'atroces souffrances voyons, Michaël.» - « Tu ne savais pas comment rentrer chez toi sans moi.» - « Oh tout de suite. Ne noircis pas le tableau.» La demoiselle s'empara d'un morceau de métal pour faire sauter la porte et permettre au maître du temps de sortir. Las, il se leva lentement et boita pour sortir. On n'avait pas attendu un instant pour commencer à lui infliger les pires tortures. Il était déjà malade, souffrant. « Je dois trouver le nom de quelqu'un.» dit-elle prestement. « Et nous pourrons partir pour éviter un massacre.» Il hocha la tête dans une grimace de douleur.  

Vanille, féline, filait à travers les pièces, espérant trouver un bureau, ou le moindre indice sur ce fichu vieil ami. Mentalement, elle passait en revu ses connaissances, espérant avoir une illumination. Mais elle connaissait tant de monde. Il était dur de déterminer qui pouvait bien être ce mystérieux fantômes du passé. Vanille finit par tomber dans une petite chambre, étrangement sombre. Sur le bureau était posé une bague. « C'est pas vrai..

853 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 29 Nov 2013, 16:44


Partie III – La réussite tant attendue
M

ichaël traînait un peu. Il était loin d'être au meilleur de sa forme. Sa peau était blême et ses yeux injectés de sang. Une de ces chevilles étaient très certainement cassée. Il avançait d'un pas vacillant. Ses lèvres sèches étaient figées dans un rictus de douleur. D'une main, il tenait son épaule qui devait être déboîté. « Qu'as-tu découvert ?» demanda-t-il à Vanille, tandis qu'il observait cette dernière, plongée dans ses pensées, face à un petit bureau, une chevalière entre ses longs doigts pâles. « Je sais qui je dois tuer.» murmura la jeune femme, les lèvres étirées en un sourire satisfait à faire froid dans le dos. « Alors on peut partir.» décréta le Maître du Temps qui n'avait qu'une seule envie : fuir cet univers chaotique où l'espoir était mort.  Vanille acquiesça d'un léger hochement de tête. Elle semblait rêveuse et pensive. Ses pensées voguaient vers ses souvenirs, fouillant dans sa mémoire. « Je pense savoir où trouver celui que l'on doit détruire. Partons. Vite. Le bataille est sanglante dehors, elle a dû retenir l'attention des grands quelques instants, mais je doute qu'ils restent braquer sur les affrontements durant des heures.» - « Je me disais bien qu'un odeur pestilentielle flottait dans ma si douce demeure.» susurra une voix envoûtante et suave. Michaël se crispa, tandis que des longs doigts se glissa lentement sur ses épaules, comme des griffes qui resserreraient l'emprise sur une proie. C'était la Vanille de cet univers. Un sourire aux lèvres, elle contemplait les deux intrus. Michaël gratifia un sourire désolé à sa protégée. Et il ferma les yeux. Car c'était sa fin. « Non.» protesta la Reine qui savait que son clone allait lui glisser entre les doigts. Mais c'était trop tard.

Vanille rouvrit doucement ses grands yeux verts. Et elle entrevit le visage d'un homme qu'elle ne connaissait que trop. « Est-ce que ça va ma belle ?» demanda Gabriel, étonné d'avoir retrouvé la demoiselle allongée le long d'un mur. Délicatement, il prit la jeune femme dans ses bras et la souleva avec une déconcertante facilité. D'un pas vif, il se dirigea dans les appartements privés de son amante pour la déposer sur son grand lit voilé. La Sirène n'était pas tout à fait consciente. Mais elle articula tout de même : « Sois prêt à partir dans une heure.» - « Bien.» Sans broncher ni même chercher à comprendre, Gabriel obtempéra. Doucement, il quitta la chambre de la belle, prenant garde à ne pas claquer la porte trop fort. Mais il eut un léger mouvement de recul. Quelqu'un lui faisait face. Une femme qu'il ne connaissait pas et qu'il n'avait jamais vu ni même aperçut. Il ne l'avait même pas entendu arriver. « J'aimerais la voir.» souffla-t-elle en désignant les quartiers de la Dame des Abysses. « On ne rend pas visite à sa Majesté si facilement.» persifla-t-il en guise de réponse. « C'est important.» - « Ce n'est pas une raison suffisante. Qui êtes-vous ? Je n'ai pas le souvenir de vous avoir déjà croisé dans les parages.» Et il n'aimait pas ça. Prudent, il prit un instant pour dévisager la jeune inconnue. C'était une belle femme à la peau halé et aux lèvres rouges. Elle était plutôt grande, fine et séduisante avec des vêtements légers qui ne dissimulaient pas grand chose. Son visage en forme de cœur était encadré par une épaisse chevelure chocolat. Et une petite moue sur son visage provocateur, elle secoua la tête. « Je ne peux lui parler qu'à elle.» - « Pourquoi ?» Elle n'ajouta rien, illustration parfaite qu'elle ne comptait livrer aucune information à personne, si ce n'est à Vanille. Et ce comportement agaça au plus haut point le jeune homme dont la patience était épuisé. « Et bien retournez donc d'où vous venez, la Reine ne vous recevras pas.» Elle sourit, mesquine. « Je crois que si.» - « Alors dites-moi au moins qui je dois annoncer, pour qu'elle décide par elle-même si elle veut vous voir ou non.»

L'étrangère réfléchit quelques instants. « Elle ne me connaît pas.» - « Mais vous vous fichez du monde !» s'emporta Gabriel en repoussant cette femme d'un geste brusque. « Vous ne pouvez pas comprendre. Dites lui seulement que je tiens à la rencontrer dans ce monde pour mettre fin à la tyrannie du mien.» D'un geste lent, elle écarta une mèche de ses cheveux. « C'est étrange de vous revoir ainsi.» Et elle tourna les talons sans rien ajouter.

750 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 30 Nov 2013, 18:34


Partie III – La réussite tant attendue
L

e temps passa. « Quelqu'un a demandé à te voir.» souffla Gabriel. Une heure s'était écoulée, et comme il s'en doutait, la Sirène était déjà prête. Ses longs cheveux humides étaient lâches, et les boucles laissaient de petites gouttes d'eau parcourir la courbe de son dos. Elle avait enfilé une petite chose au drapé pâle qui soulignait sa silhouette fine aux belles courbes et ne couvraient pas grand chose, et dévoilait la chute de ses reins. « Qui ?» - « Aucune idée. Elle n'a pas voulu me dire son nom, affirmant que tu ne la connaissais pas tout en sous-entendant que tu avais un intérêt à lui parler.» - « A quoi ressemblait-elle ?» - « Grande, brune, peau halée.» - « En effet, ça ne me dit rien.» - « Elle m'a aussi sortie un baratin sur la tyrannie de son monde.» - « Hum hum.» D'un œil sans éclat, le jeune homme dévisagea la Belle. Il savait qu'elle lui dissimulait bon nombre de choses, et qu'elle ne lui dirait rien si cela n'en valait pas la peine à ses yeux. « Bien. Je verrais cependant ça plus tard. Nous partons.» conclut-t-elle en enfilant ses petits pieds dans d'élégantes chaussures blanches. « Où allons-nous ?» - « Voir un de mes vieux amis. Plutôt une lointaine connaissance oubliée qui se doit de retomber dans les abîmes.» - « Pas une simple visite de courtoisie, je suppose ?» L'Ondine sourit, tout en passant ses bras dans le grand manteau que lui tenait son amant.

« Je constate que des amis vivent toujours dans des endroits improbables. J'attends le jour où je rencontrerais un de tes proches qui habiterait, comme n'importe qui, dans une cité ou un petit village.» Vanille rit, tout en laissant ses grands yeux verts vagabonder sur les ruines environnantes. Tout n'était que désolation et débris. « Ce vieux fou hante très souvent les Ruines. Il estime gagner en puissance en cohabitant avec le passé et les esprits d'autrefois. Les environs sont chargés de souvenirs. Il se nourrit de la mémoire.» - « Encore une personne tout à fait fréquentable et saine d'esprit, en somme.» - « Disons simplement qu'il a une vision des choses très personnelles.» - « Un euphémisme pour le qualifier de fou à lier.» - « C'est le descendant d'une famille très noble, pourtant.» - « Toi aussi, que je sache. Il faut croire que ça n'aide pas. Es-tu certaine qu'il s'agit bien de lui ? Que c'est cet homme que tu dois trouver pour … je ne sais quoi ?» - « Tout à fait. Je n'ai eu aucun mal à reconnaître les armoiries de sa famille.» - « Alors soit. Trouvons ce dégénéré.» - « Sois poli.» - « Pardon ?» - « Il est instable. Et il déteste qu'on le dise comme tel. Je ne suis pas sûre que tu tiennes à le voir dans une de ses colères.» Vanille écarta quelques boucles de son visage, dans un soupire, avant d'articuler plus fortement : « Hen. Je sais que tu es là. Viens.»

Un bruissement de roche résonna, comme si un vent fort avait balayé les gravas. Mais pas un brin d'air ne soufflait. Gabriel se rapprocha de Vanille, sourcils froncés. Il n'aimait guère avoir à faire à quelqu'un qu'il ne voyait pas. La jeune femme, pour sa part, semblait des plus détendues, et ses lèvres roses demeuraient orner d'un charmant sourire. « Par tous les Aetheri, jamais je n'aurais pensé revoir ta gueule d'ange, Alice.» La voix semblait venir de nul part. Malgré tout, Vanille rit. « Qui aurait cru que je viendrais à toi.» - « Certainement pas moi. Mais j'avais pour idée de venir te rendre une petite visite, dans le siècle à venir, quand je m'en serais jugé digne.» Devait-elle préciser que là était justement le problème ? Mieux valait se taire. Cependant, le sourire que la demoiselle gardait se fit, durant à peine une seconde, plus sombre, animé d'une satisfaction morbide. « Montre-toi, mon cher. Je crains d'avoir oublier jusqu'à ton visage, tant le temps nous a séparé.» - « Moi, je n'ai pas oublier le tien.» Et l'homme finit par faire un pas sur le côté pour dévoiler sa position. Il était grand et fin, le pilier à moitié délabré derrière lequel il se tenait l'avait fort bien caché. C'était un vampire. Nul doute sur son espèce, avec ses grands yeux rouges et ses dents légèrement pointues. Il était plutôt joli garçon, avec de longs cheveux noirs et des traits fins et gracieux.

code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 30 Nov 2013, 20:08


Partie III – La réussite tant attendue
G

abriel fit la navette, de ses yeux, entre son amante et son drôle de vieil ami qui inspirait autant confiance qu'une vieille femme ridée au sourire figé qui offrirait des sucettes à des enfants perdues. Les deux se dévisageaient avec un sourire carnassier aux lèvres. « Pourquoi t'avais-je éconduit déjà, mon cher Hen ?» - « Car tu trouvais ma puissance trop dérisoire. Ainsi, tu m'as rejeté sans le moindre scrupule malgré la loyauté sans faille que je te prouvais chaque jour. Ce n'était pas suffisant, d'après tes propres dires.» Vanille rit. Hen fronça les sourcils mécontent. « Mais ça, tu t'en souvenais parfaitement. Je n'ai jamais vu ta mémoire te faire défaut. Tu aimes faire tourner ton petit monde en bourrique hein ? Mais un jour, cela pourrait t'être fatal.» - « Oh je t'en prie ! Ne monte pas sur tes grands chevaux, tu es tout bonnement pitoyable.» - « Je suis réaliste. Je doute que tu sois venu me saluer. Tu n'es pas du genre à rendre une petite visite inattendue sans idée derrière la tête. Ai-je tord ?» Vanille sourit. « Pas vraiment.» - « Alors pourquoi es-tu en ces lieux face à moi ?» La jeune femme fit quelques pas sur le côté, les mains croisées derrière le dos. « As-tu le temps pour une petite histoire ?» - « Toujours, tes contes sont pleins de surprises.» - « Alors imaginons un monde détruit et chaotique.» - « Un monde qui te plaît en somme.» - « Un monde où j'existerais.» Il ne voyait pas exactement où son interlocutrice voulait en venir, mais il était patient. « Un monde parfait.» - « Un monde où ma vie serait ennuie. Un monde sans jeu. Où l'espoir serait tellement mort que la torture elle même perdrait ses délices.» - « Ah. Je vois. Un univers cauchemardesque pour une femme comme toi.» - « Et partons du principe que tu aies activement participé à ce mortel ennui.» Hen recula de quelques pas.

Le sourire qui ornait les lèvres de Vanille se fana, pour un masque plus dur et sévère. « Ton plan était plutôt bon. Tu savais que je ne me préoccupais pas de toi, que tu avais donc le champ libre. Mais au moment même où tu t'es dévoilé à moi, ne te doutais-tu donc pas que je fouillerais tes pensées pour vérifier mes hypothèses ? » - « Tu sais, alors.» - « Évidemment.» - « M'avancerais-je donc en disant que tu ne me laisseras pas en paix ?» - « J'ajouterais même que tu es grandement optimiste.» - « Hum. Je vois. Comment se peut-il que tu sois déjà là ? Je ne pensais pas que … enfin je ne pensais pas être démasqué aussitôt.» - « J'ai voyagé dans le temps, mon pauvre Hen. Et ce que j'ai vu m'a déplut.» - « Forcément.» soupira-t-il. « Je vais te tuer Hen.» - « Je sais. Et je me défendrais. Je suis simplement désappointé que tu aies réagis aussi tôt. A quelques années près, tu n'aurais rien pu contre moi.» Vanille haussa les épaules. « Je suppose que la véritable ligne du temps était celle-ci.» Hen, hébété, scruta l'Ondine. « Que … Ces mots sont … Est-ce que tu la connais ?» - « Et bien plus que ça encore

Mais l'heure n'était plus aux exquises politesses et aux bienséances. Il était grand temps de laisser tomber les masques pour se livrer à une charmante petite bataille qui ne pouvait avoir pour issue que la mort. Hen dédaigna son sabre et fonça sur Vanille. Cette dernière, tranquille, laissa ses ongles s'allonger pour devenir de longues griffes en métal. Gabriel recula. Il savait qu'il n'avait pas intérêt à intervenir. Pour l'heure, tout du moins. Si les événements dégénéraient, il agirait. Mais pour l'instant, il n'était que spectateur du combat livré par les deux vieilles connaissances. « Sache que si je t'attrape, ma belle étoile, je te viderais de ton sang jusqu'à la dernière goutte et je m'en délecterais.» Vanille ne répondit pas. Elle s'en fichait. Elle comptait le détruire. Concentrée, la demoiselle insuffla des émotions de panique et de peur dans l'esprit de son adversaire. Déstabilisé, il trembla, avant de vite se reprendre. Mais son absence, bien que brève, eut des conséquences désastreuses. Vanille lacéra ses bras, et dans une grimace de douleurs, Hen laissa tomber son arme.

731 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 30 Nov 2013, 20:47


Partie III – La réussite tant attendue
V

anille, dont le regard était glacial et le sourire froid, rangea lentement ses longues griffes ensanglantées pour retrouver ses ongles parfaitement manucurées. Quelques gouttes rouges glissaient le long de ses mains blanches, jusqu'à couler le long de ses doigts pour tomber doucement par terre. « J'espère que tu ne crois pas avoir eu raison de moi à cause de ses légères griffures, mon chaton ?» railla Hen en se relevant. « Non. Je tenais simplement à te marquer avant d'en finir. Bien qu'il ne restera plus rien de toi quand je partirais.» - « J'ai hâte de voir la façon dont tu vas t'y prendre.» - « C'est déjà tout choisis.» - « Ton mec semble mécontent de la façon dont je te parle.» Vanille ne réagit pas. Croyait-il réellement qu'elle était de celle qui se préoccupait de son amant ? « Il n'a pas dû apprécier le petit nom par lequel tu m'as appelé.» - « C'est donc un ignorant. S'il croit qu'il est le seul et unique...» - « Qu'essayes-tu ? De me faire réagir ?» soupira l'Ondine d'une voix sans émotion. Elle enchaîna sans tarder : « J'aurais estimé que tu me connaissais mieux. À moins que tu tentes de le faire rentrer, lui, dans une colère noire, pour qu'il t'achève à ma place ? Ta mort serait plus douce. Mais je crains qu'il ne bouge le petit doigt pour toi, car il sait ce qu'il risque d'aller contre ma volonté.» Hen haussa les épaules. « Comme on dit : j'aurais essayé.» Hen ne discutait pas pour le plaisir de converser avec son bourreau. Il réunissait en réalité ses pouvoirs. Et il voulu envoyer une boule d'énergie noire sur Vanille. Mais celle-ci lui donna un charmant coup de pied dans le nez. Une véritable danseuse. « Je lis les pensées. Tu te souviens ?» Elle rit, sarcastique.

Fini de jouer. Vanille allait jouer d'un pouvoir propre à sa race. Perle Enchanteresse. Et il était évident que sa spécialité n'était pas celle des anges, mais plutôt celle de méduse. Les jolies yeux de Vanille se firent d'autant plus vert, et ses pupilles rondes s'affinèrent pour devenir semblable à celles des chats. Et la pointe des longues boucles rousses de la belle se changèrent en de gracieux serpents aux écailles rouges. Hen n'eut pas le temps d'éviter le regard de la jeune femme. Et il sentit ses pieds se changer en pierre, et le charme remonta lentement le long de son corps. Vanille, soupira, se rapprocha de lui et approcha son visage du sien. Doucement, elle lui glissa quelques mots à l'oreille, des mots que lui seul put entendre, au plus grand désespoir de Gabriel qui se questionnait. Les serpents, avides et affamés, refermaient leur gueule sur ce qui était encore de la peau pour commencer à le dévorer. Et Vanille posa sa main sur son torse encore de chair, et le brûla. Et les griffes revinrent. Elle le découpa en morceau. Et laissa les flammes consumer les restes.

« Que lui as-tu dis ? » demanda Gabriel avec les lèvres pincées. « Là est tout l'intérêt d'un murmure, il n'était adressé qu'à celui à qui on l'a soufflé.» - « Pourquoi ne veux-tu rien me dire ?» - « Pourquoi est-ce que ça te gêne soudainement ?» - « Je me questionne.» - « Et bien arrêtes. C'est ça que j'appréciais chez toi, avant. Tu me fichais une paix royale. Alors continues si tu espères rester près de moi.» Cela avait le mérite d'être clair. « Que comptes-tu faire à présent ?» - « Il y avait bien cette fille à qui je dois parler.» - « Je ne pensais pas que tu le ferais.» - « Pourquoi ?» - « Parce que ce n'est pas ton genre.» La jeune femme rit, acide. « Tu ne sais même pas qui je suis. Je doute que tu puisses anticiper mes réactions.» Gabriel abandonna rapidement le sujet. « Es-tu satisfaite ?» Au moins, il savait ce qui s'était passé. Elle avait voyager dans le temps. « Oui. Je suis au courant de ce qui pourrait se passer. J'éviterais donc que les circonstances adéquates soient réunis. Et ma menace personnelle est hors d'état de nuire. » Elle sourit. Sur la liste des méfaits à accomplir, elle pouvait rayer celui qui consistait à réunir le Cristal Maître. Pour l'instant, du moins.

730 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 30 Nov 2013, 23:13


Partie IV – Un nouveau monde
L

a mystérieuse jeune femme à la peau bronzée était là. Les bras croisées, dos contre le mur, elle patientait sans manifesté de hâte à deux pas de la porte des appartement privés de la Dame des Abysses. C'était d'ailleurs plutôt étonnant. On ne pouvait se rendre à sa guise dans l'aile royale. Même Gabriel, que les gardes savaient proche de la Reine, peinait parfois à aller voir son amante, car si elle ne l'accompagnait pas, il y avait une certaine réticence à le laisser approcher des quartiers des rois. Lorsqu'elle aperçut du coin de l’œil la souveraine ondine arriver, elle se redressa d'un bond pour adopter un comportement moins flegmatique et arrogant et plus respectueux. « Vous êtes venue.» Vanille arqua délicatement ses fins sourcils. « Je n'avais pas foncièrement le choix si je tenais à regagner ma chambre.» - « Mensonge.» souffla-t-elle d'une petite voix aux intonations douces. « Et sur quoi te bases-tu pour affirmer cela ?» La demoiselle hésita quelques instants avant de daigner répondre. « Je vous connais bien.» - « Hum hum. Je vois. Suis-moi. Gabriel, à plus tard.» Charmante façon d'annoncer au jeune homme qu'on ne voulait pas de lui lors de cette discussion. Gabriel grinça légèrement des dents, mais il finit par obtempérer. Il n'avait pas réellement le choix, et il tourna les talons sans accorder le moindre regard à Vanille, qui de toute manière ne le regardait pas. « Merci d'accepter de me recevoir.» - « Tu m'abandonnerais pas. Je crois me douter de la raison de te présence ici. Et elle est des plus simples.» - « Réellement ?» - « Tu veux vivre. Tu dois donc rester ici. Mais allons en pareil dans le salon.»

Les deux jeunes femmes étaient assises l'une face à l'autre, séparées par une petite table en verre. « Comment t'appelles-tu ?» finit par demander Vanille. « Car tu sembles me connaître. Je suppose que tu étais liée à mon avenir qui ne se déroulera jamais.» La jeune étrangère rougit, gênée. D'une main, tremblante, elle écarta quelques mèches de son épaisse chevelure brune. « Oui, c'est vrai. Et je sais que mon futur comme ma naissance est corrompue. J'étais ici pour vous demander quelque chose. Mais cela n'importe plus. Le monde est certes sauvé. Et c'est une bonne chose. C'est ce à quoi j'aspirais. Mais mon monde n'existe plus. Je ne peux plus retourner dans mon époque sous peine de disparaître.» - « Et en quoi est-ce que cela me concerne ?» - « Je … Je vais devoir rester ici. Et j'aimerais que ce soit à vos côtés.» Vanille leva les yeux au ciel. Et elle choisit de ne pas vraiment répondre. Car elle avait besoin de certaines informations avant tout. « Qui es-tu ?» La jeune fille se tût, réfléchissant avec une prudence mesurée. « Je m'appelle Yun.» - « Et bien enfin. C'est un début. Qu'est-ce qui nous unissait dans cet avenir ?» - « Je … Je sais que tu ne vas pas m'aimer. Je ne m'attendais pas à recevoir ton amour. Mais je veux te servir à ma manière.» - « Bien. Mais encore ?» - « Je m'appelle Yun.» répéta-t-elle avant d'ajouter une précision importante. « Yun Deslyce.» Vanille soupira. « C'est ce que je craignais.» - « Et ne me demandez pas qui est le père.» - « Pourquoi ?» - « Car moi même je ne l'ai jamais su.» - « Cela ne m'étonne pas.» Doucement, Vanille croisa ses longues  jambes blanches, avant de poser délicatement ses mains sur ses genoux. Elle releva les yeux sur cette fille du future. « Mais que pourrais-tu m'apporter ?» - « Contrairement à Nausicaa ou Serah, vous ne m'avez pas rejeter autrefois. Et vous savez pourquoi ? Parce que je ne suis pas une petite mijaurée remplie de soit disant grands principes. Vous m'avez bien élevé.» - « Hum hum. À quel race appartiens-tu ?» - « Je ne sais pas. En vue de la vie d'autrefois … Enfin. De ce futur... et bien ...» - « Oui, j'ai compris.» - « Et donc ?» - « Pourquoi pas. Disons que je te prends à l'essai.» - « Cela me convient tout à fait.» Les deux femmes prirent la coupe de vin posée sur la table, et trinquèrent. Yun était heureuse. Elle n'était pas certaine que cette mère qui ne l'était pas l'accepterait.

732 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 30 Nov 2013, 23:47


Partie IV – Un nouveau monde
V

anille n'était pas une femme facile à comprendre comme à vivre. Yun le savait. C'est pourquoi elle ne broncha pas lorsque la Sirène lui indiquait les règles à suivre pour que tout se passe au mieux entre elles. La demoiselle avait une façon de fonctionner toute particulière, fruit de longues années d'éducation reçue par une mère sévère. Elle était timide et fragile face à cette figure qui lui semblait emblématique. Mais face aux autres, elle était furie, un être mauvais et vicieux. Elle avait pris très à cœur son rôle auprès de sa mère dans le futur désastreux. Elle avait été de sa garde personnelle, celle qui la suivait partout, dans l'ombre. Et elle aspirait retrouver son poste vers cette Vanille qu'elle ne connaissait pas encore. La Dame des Abysses fit un rapide tour du Palais pour présenter les lieux à une Yun très attentive. Elle buvait ses parole, le moindre de ses mots, avec une avidité non feinte. « Dois-je aussi préciser les membres de ma chère famille qui sont près de moi ? Je suis au regret de t'annoncer que Nausicaa est présente, elle rôde ici aussi. Ma sœur si tendre à mon cœur, Blanche, fait aussi partie de mon entourage officiel proche.» Yun écarquilla les yeux, surprise, puisque la mère qu'elle connaissait avait dévorer sa jumelle. « Il y a aussi ma petite cousine Clémentine qui traîne.» Yun s'anima brusquement. « Clementine ? » Mais Vanille ne tarda pas à briser le moindre espoir. « Elle est loin d'être celle que tu connais. Tu ne l'as connu qu'avec son sortilège de briser en tant que fière combattante sans pitié. Ici, pour l'heure, ce n'est qu'une gamine pleurnicheuse.» - « Oh.» Pensive, Vanille demeura muette quelques longues secondes. La jeune femme n'avait jamais apprécié sa famille. Elle trouvait que bien trop de ses membres venaient lui empoissonner l'existence. Elle veillerait à ce que cela change.

« Et Serah, où est-elle ?» s'enquit soudainement Yun qui avait la ferme intention de repasser ses frères et sœurs en revue. « Le plus loin possible de ses parents, à n'en pas douter. Gabriel s'est mis à la détester lorsqu'il a comprit qu'elle serait un obstacle à toute relation entre nous. Alors elle nous fui, dans une question évidente de survie personnelle.» Et elle avait bien raison. « Et Pandore ?» - « Pas la moindre idée. Cela fait bien longtemps que je ne me suis pas intéressée à elle. Je l'ai abandonné quelque part. Son sort m'importe peu.» Yun hocha la tête, compréhensive. « Mélodie ?» - « D'après mes sources, son père la garde cachée. Il en a honte.» - « Dans mon époque, vous n'avez jamais voulu me dire qui était ce fameux père.» - « Et bien celle que je suis aujourd'hui n'en voit pas l'inconvénient. Il s'agit de Citrion.» - « D'accord. » Cela ne semblait pas la choquer outre mesure, alors qu'elle savait pertinemment de qui il s'agissait. « L'interrogatoire est fini ?» - « Pas tout à fait. Et Yeul ?» Vanille se figea. Cela ne dura qu'une demi seconde à peine. Mais ce petit mouvement ne passa pas inaperçu aux yeux de Yun. « Que sais-tu à son sujet ?» - « Pas grand chose. Tout le monde était très secret. Je ne l'ai même jamais vu. Mais nous nous sommes déjà parlé à travers la porte de sa chambre. C'est une fille … gentille.» Ce n'était pas foncièrement un compliment. Juste une constatation. « Oui. Gentille.» souffla Vanille, rêveuse. « Oublie là.» - « Pardon ?» Vanille, un sourire aux lèvres, poignardait la demoiselle de ses grands yeux. Yun baissa la tête. « Compris.» - « Je pense qu'il est grand temps de te présenter de façon plus officielle aux autres.» - « Qu'allez vous leur dire à mon sujet ?» - « Le stricte nécessaire. Ton nom et ta fonction. Garde toi bien d'en livrer plus.» - « Compris.» répéta-t-elle en bon petit soldat. Il ne fallait pas discuter les ordres. Vanille sourit. Au final, cette fille pourrait se révéler utile. Mais elle tâcherait de bien surveiller ses pensées dans les premiers temps, pour s'assurer que ces motifs étaient bien ceux qu'elle mettait en avant.

« Vanille Deslyce. J'aimerai vous parler, si vous le permettez.» souffla une voix douce. C'était un jeune homme d'une infini délicatesse, à la beauté androgyne. « Azaël

730 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 01 Déc 2013, 00:25


Partie IV – Un nouveau monde
Y

un était partie. Elle n'avait pas tarder à comprendre qu'elle était de trop dans les appartements privés de Vanille, depuis qu'un drôle d'étranger s'était faufilé avec une discrétion hors du commun. « Que me vaut l'honneur de votre visite ? Je n'ai guère pour habitude de vous recevoir, et j'irais même jusqu'à ajouter que je ne m'attendais pas à vous revoir.» murmura Vanille en penchant la tête sur le côté, un sourire aux lèvres d'une touchante sincérité à laquelle il ne valait mieux pas se fier. Le dénommé Azaël sourit à son tour. Il ne craignait pas la demoiselle, et ne la tenait pas même en honneur. Cet homme à la puissance effarante était un Maître du Temps, l'un des intouchables tant il était fort, malgré son âme de poète. « Je suis enchanté de vous revoir ma belle étoile du soir. Je suis navré de ne point vous avoir plus visiter, mais j'avais trop à faire pour me concentrer sur mes affaires. Malgré tout en cette heure d'allégresse, vous avez mérité récompense pour vos prouesses. Et puisque notre envoyé est parti dans un monde oublié, il a bien fallu le remplacer pour vous contenter. Les autres faisaient grise mine à l'idée de vous fréquenter, mais pour ma part vous présence n'est pas égal au bûcher. Je dois bien avouer que mes sentiments à votre égard son mitigé. Après tout ne lui avais vous pas donner la vie ? Quoiqu'il en soit je suis ici.» - « Qu'il m'est étrange de vous entendre parler d'elle. J'avais eu la douce impression que le sujet était tabou, ou tout du moins, qu'il ne fallait pas m'en dire un traître mot à son sujet.» Azaël n'ajouta rien à ce sujet. D'une démarche aérienne et légère, il fit quelques pas sur le côté. « Êtes-vous disposer à m'accompagner ? » - « Voyager à nouveau à travers le temps et l'espace pour voir les effets des agissements de ce présent sur le futur ? Ma foi, pourquoi pas. Je ne suis pas sûre d'apprécier ces visions, pour des raisons forts différentes des précédentes, mais je ne peux décemment pas refuser.» Le Maître du Temps, éternellement légèrement souriant, tandis doucement une main. Et à peine Vanille eut-elle effleurer sa paume du bout des doigts qu'ils voyagèrent.

Vanille soupira. Avec un certain ennui, elle laissa ses grandes mires vertes glisser sur les paysages environnants. La végétation était peut-être plus envahissantes. Mais rien n'avait foncièrement changé dans les environs qu'elle connaissait bien. Certes, certains bâtiments étaient plus délabrés, d'autres en meilleur état, des coins avaient été rasé et d'autres édifices reconstruit. Mais rien de foncièrement troublant. Le port était toujours le même, fidèle à lui même. « Vous semblez déçue de ce que vos prunelles ont perçut. Vous êtes décidément une femme compliquée, éternellement insatisfaite de ce qui vous ait donné.» - « L'on ne peut changer que superficiellement mon pauvre Azaël, et je ne fais point exception en la matière. Quoiqu'il en soit, suis-je encore vivante et dans les parages ? Je ne tiens pas à me croiser.» - « Alors vous ferez bien de vous cacher.» Étrangement obéissante, Vanille recula de quelques pas pour s'enfoncer dans l'ombre d'une ruelle malfamée. Et une femme passa à quelques pas devant elle. La Vanille du futur. Féline et sauvage comme jamais, la demoiselle avait les cheveux couleur flamme, remonté en un chignon lâche dont quelques mèches bouclées rebondissaient librement. Son regard perçant était d'un vert intense teinté de bleu. Elle portait une élégante robe faite de voiles et de perles. Sans se préoccuper des regards qui la déshabillaient, la jeune femme avançait jusqu'à arriver à l'échoppe d'un vieil homme. Elle se pencha vers lui et lui murmura quelques mots. Tremblant, le vieil homme acquiesça et fila avec une étonnante vivacité chercher quelque chose qu'il remis sans plus tarder à la Sirène.

Silencieux, Vanille et Azaël suivirent la Vanille de cette époque qui, rapide, marchait à travers les ruelles pour remonter aux quartiers résidentiels. Un homme l'attendait. Elle lui sauta dans les bras sans tarder. Ils semblaient heureux de se voir. L'homme caressa doucement la crinière flamboyante de la belle avant de déposer un baiser sur son front. Elle sourit. Vanille, celle près d'Azaël, haussa les sourcils. Elle ne connaissait pas cet homme. « J'en ai assez vu.» décréta-t-elle alors que tant de questions demeuraient sans réponse.

732 mots // code by Mandy
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

♦ Quand la Belle et la Bête ne font qu'un ♦ [Event]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» ♦ L'Artiste d'un Monde qui n'existe pas ♦ [event]
» Négociation entre une belle et une bête [Test niveau VI ft.Edoudou]
» Quand le maître et l'apprenti font équipe [PV-Kain]
» Quand les fous gouvernent par la peur [Event II, mission 2, Pv Kailyn]
» Quand les sens perdent le nord! [EVENT]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-