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 [Mission 3] Les âmes prisonnières de l'anarchie

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Ven 11 Sep 2015 - 0:23

[Mission 3] Les âmes prisonnières de l'anarchie 127026Vladimir

« Es-tu sûr de ne pas vouloir prendre un bateau plutôt mon garçon ? Il ne faut plus rester en ces terres ! » Les yeux de la vielle femme se plissaient irrémédiablement ne descellant qu'à peine le visage peu adulte du vampire. Tremblant sur la cane qui lui servait d'appui, elle voulut chercher son visage, mais il était trop grand pour qu'elle puisse l'atteindre. « C'est dangereux ici » Elle se résigna, attendant une réponse. « Non. Des directions me suffiront. Je cherchais le monument religieux » S'étant rapproché des rivages pour admirer le chaotique mirage et détailler les sombres silhouettes des hommes-poissons, il préférait s'assurait du chemin qu'il empruntait. Les routes étaient sillonnées par des Masques d'Or et pas moyen d'échapper à leur vigilance. Il avait fait les frais quelques jours plus tôt d'un de leurs stratagèmes, et un seul faux-pas le condamnerait sûrement à un sort similaire, n'eusse été pire. « Tous ceux qui sont passées par ici ne sont jamais revenus, jeune homme » Par sottise, d'autres se seraient jetés dans leurs filets par la folle emprise d'un élan guerrier ou chevaleresque, mais le mieux était encore d'éviter leur contact. D'origine inconnue, munis de pouvoirs dont on ignorait l'étendue. S'y frotter était du suicide, et pour lui guère indispensable. « Il semblerait que la magie du monument fasse encore son effet, mais elle ne tardera pas à se dissiper. Ce continent est perdu entre leurs mains.. » , « Peu importe » Elle se tut, avisant. « À ta gauche. Si tu continues tout droit, tu devrais l'apercevoir » L'homme prit congé sans lui dédier le moindre regard.

La faim le tiraillait, et dans ses boyaux fumaient des envies peu saines. Le sang était pour lui essentiel, et non une valeur dérisoire si dépourvue de charme. Il n'y voyait rien d'utilitaire, mais plutôt une liqueur divine dont peu profitaient. Il y en avait pour tous les goûts, et lui connaissait les siens. Il s'immergeait dans cette possession excessive, dans cette domination qui n'avait de but, pas moins qu'elle n'avait de racine. Il voulait se repaître de cette passion qui traversait les corps, grassement. Hélas, depuis quelques lunes, les foules fuyaient les peuples, les bourgs, trouvant refuge dans les endroits les plus improbables, ou les quelques capitales échappant encore à la catastrophe. Les routes étaient désertes, arides de tout coeur qui vive, du moins pour la plupart. Il sentit de ces effluves lointaines et les suivit du regard. Quelques enjambées plus loin, il put apercevoir un rassemblement, ou plutôt ce qui avait tout d'un carnage massif, sans foi ni loi. « Le feu semble avoir bien pris » Quelques cadavres calcinés gisaient déjà à terre de l'autre côté d'une petite clairière qu'il admirait d'en haut, d'autres encore souffrants des flammes qui vinrent lécher leurs flancs pour les mener à une mort certaine. La fragrance du sang mêlée à la combustion des milliers de composants le constituant arracha une grimace au vampire, tandis qu'il lorgnait du regard les quelques truands encore assez proches pour êtres les autres du méfait. Ils se dirigeaient vers le bâtiment le plus proche, espérant de toute évidence se mêler aux foules qu'on y hébergeait aveuglément. Comment discerner les esprits corrompus de ceux encore purs de tout vice et aux mains lavées de tout ce sang ? L'innocence de l'acte était leur faiblesse, ignorance qui avait pu leur être tout aussi utile lorsqu'elle garda les réfugiés de la panique environnante qu'on put trouver à l'extérieur. Or, les doutes finissaient par faire surface, et la peur par rattraper les malheureux qui se laissent aller à son influence. Qu'il eusse s'agit de Masques d'Or ou de simples bandits, les routes avaient de cruel et fauve, ce dont auparavant on usufruit en toute impunité : la sûreté.

Veillant à passer inaperçu et s'immisçant au plus loin de la garde, il intégra un groupe de vagabonds, leurs membres fripés, leurs vêtements en lambeaux. Attiser le moins possible de curieuses attentions ou mesquins regards était la meilleure façon de passer inaperçu. Vladimir était passé maître dans cet art. « On peut s'asseoir là ? » Un nauséeux rappel de fumée vint lui emplir les narines, repoussant au plus haut point. Leurs vêtements étaient à la fois imprégnés de la mort, et voisins du plus grand mensonge. Mais, ils n'avaient pas tort d'agir ainsi. « Tu sais quand ces assassins vont se casser, jeunot ? » , « Dès qu'ils auront eu ce qu'ils cherchaient » , « Et c'est quoi ça ? » , « Va savoir » , « C'est bien not'vaine pour le coup » Ils se satisfaisaient en petits malfrats, mais les vrais prédateurs ne s'éveillent qu'au moins le moins opportun. Ils savent surprendre leurs adversaires, et les prendre au dépourvu. Ils se fondent dans la masse, pourtant toujours présents, et affluent d'un charisme sanguinaire inspirant à sa proie tout l'effroi de l'épouvantable rencontre. Ils manipulent, ils cernent sans se faire voir. Ils ont le mérite d'un respect.. « Excusez-moi » ..que peu sauraient déceler. Les yeux du vampire mâle suivirent du regard l'homme titubant, confondu en excuses, dans le profond embarras de leur être rentré dedans. Toutefois, et contrairement à la plupart, il n'avait pas de ces airs miteux du haut de sa forte carrure.

La nuit était son domaine, et Vladimir se délectait par avance de son suc doucereux.

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Ven 11 Sep 2015 - 0:23

[Mission 3] Les âmes prisonnières de l'anarchie 127026Vladimir

« Que voulez-vous de moi ? » La peur commençait à la ronger, et son corps prude se tarissait d'émoi sous les tremblements consécutifs. Ses pas résonnaient, et pourtant sa voix ne semblait guère d'une digne portée. Sa respiration s'alourdit, l'air submergeant sa poitrine en peine, en devenant insoutenable. La tension était palpable, et ses pleurs une vive chamade pour le coeur noir du vampire. Les repas étaient devenus moins virulents, et l'adrénaline aussi. Le sang coulait à flots, et pourtant la gorge même des prédateurs étaient menacée d'une lame d'argent. Elle saurait avoir raison de leur immortalité toute puissante. Sur eux, le temps n'avait d'emprise, mais c'était bien le seul. Nul n'était à l'abris du désastre. Il crut croiser une paire d'yeux au loin, mais pas le moindre bruit ne rythmait leur joute dans ces couloirs. Ils étaient seuls, fallait croire.

Acculée, elle se tourna, espérant le savoir loin. « Je vous en supplie.. No.. » Sa bouche dans une main, l'autre vint écraser la trachée d'une force que l'homme voulut assassine. L'on parlait d'une volonté, et non d'une puissance de réfréner de tels élans. Vladimir sélectionnait à la fois méticuleusement ses proies, à la fois par le baiser d'un hasard aventurier et de circonstances pleines d'inconstance. Elle s'écrasa contre terre, crachant des flegmes pleines du sang qui dans sa gorge était resté. Violacé par la pression qu'on y avait exercé, la victime périssait déjà à petit feu. « A..rr..rrê.. » Elle laissait échapper quelques plaintes entre ses dents. Il vint la coincer, elle qui tentait de fuir en rampant. Dans un coin de la pièce, appréciant parmi ses humeurs essoufflées et ses cris étouffés, la peur illuminait ses yeux. Et il adorait personnellement cette lueur infâme qu'il y dessinait, sans pour autant changer ses airs de bête impassible. Ils étaient d'un bleu fade, tandis que ses lèvres, gercées, n'avaient rien du rouge succulent des vierges effarouchées dont il croisait parfois le chemin. À cet instant elle était belle pourtant. Mais c'était d'une durée aussi éphémère que la pitié qu'on pouvait attendre de lui. Elle dissimulait toujours plus sombre dessein, et il ne fallait pas se laisser fourvoyer par le physique puissant, ou les yeux profonds.

« Pi.. » Il s'approcha d'elle, tendant sa main pour l'effleurer. La poigne se fit violente, presque carnassière. Elle se mit à gémir, mais qui pour accourir à son secours ? Le sang était une grâce avant toute autre chose. Une boisson revigorante, un repas succulent. Elle palliait à tous les manques et à la vicieuse satisfaction d'un visage qui se tord de spasmes, d'émoi, d'une douleur qui surpasse l'entendement. Elle finit par achever la victime, et c'est là l'extase de l'existence, son plus haut pic, mais également tout de sa déchéance. Tout se perd, mais l'un d'entre eux gagne au change. Son dernier souffle appartient à celui dont la lame ou les crocs sont trempés de son sang. L'on existe à travers cet acte, et comment ne pas s'y prêter. « Argh.. » Vladimir plongea ses crocs dans la chair molle, n'appréciant que l'épiderme flasque dans laquelle ses griffes s'épanouissaient aussi. Indubitablement savoureuse en dépit de la privation récente de nutriments qui émoustillaient la gorge de tout homme qui sut en apprécier les effluves. Il avait goûté mieux, mais son déficit avait émoussé ses sens à son tour. Elle n'était que le plat de consistance, après deux délicieuses entrées. Il était gourmand, sans y voir de réelle gloutonnerie, voire un manque fort d'intempérance. Il n'était pas le seul ainsi. Un autre se complaisait dans des actes immoraux aux yeux des plus faibles, et c'était de ce fait Vladimir le seul intrus. Les rumeurs de leurs actes carnassiers emplissaient toutes les bouches, du matin au soir, et deux, trois jours ne furent pas de trop pour donner à la panique générale de toutes nouvelles proportions.

« Vous là ! Approchez ! » L'homme se tourna, cherchant la provenance de cet appel. « C'est bien à vous que je parle ! Restez pas là comme une plante, et aidez-moi à les transporter à l'intérieur ! » , « Pourquoi serais-je concerné ? » , « Qu'importe. Vous avez des bras forts. Vous ne voyez pas que nous en manquons ? » La jeune femme finit de déposer l'anatomie qu'elle transportait, éreintée par l'effort surhumain qu'on exigeait d'elle en ces temps de crise. Elle soupira, épongeant de sa manche déjà imbibée de sebum, les perles de sueur qui traversaient son front. « Victimes des Masques d'Or ? » , « Si seulement. Apparemment, c'est quelqu'un de l'intérieur qui provoque tout ça » , « Vous parlez des meurtres qu'on a déclaré récemment ? » , « Ça a déjà fait le tour visiblement » , « Il tuerait même en pleine journée ? » , « Un corps ou blessé pour un renseignement. Je vois qu'il faut vous trouver de quoi carburer, sinon je serai encore là demain matin » Le principe même d'un échange équitable. « Apparemment, ce n'est pas si simple. Les gens deviennent fous. Leur ami de longue date aujourd'hui, peut s'avérer le tortionnaire de demain. Ils ont peur, et jugent ceux qui les entourent comme la possible cause des.. assassinats » , « Vous vous en chargez aussi ? » Elle déposa le corps lourd de cette substance liquide qu'elle essuyait à ses robes, ses haillons comme s'il s'agissait de la dépouille du plus vil animal. « Vous là bas !! Vous pouvez continuez de transporter les cadavres. Nous nous occupons des blessés légers ou des invalides. Faites-en votre priorité » , « Entendu ! » , « Un autre que vous avez recruté de cette manière ? » Il s'attarda très peu sur lui, ne détaillant que ses muscles saillants, performants, comparé à son visage caché derrière une barbe de plusieurs jours. Il avait de ces airs de bandit, et pourtant il s'avérait assez vaillant. La guérisseuse ne tarissait pas d'éloges à son égard. « Tous ne sont pas à votre image » Elle prit un torchon, s'essuyant les mains. « Et pour en revenir à notre discours, bon dieu fort heureusement que non ! Je.. ne l'aurais pas supporté. Il faut être.. barbare pour être si carnassier » , « Mais le nombre de potentiels assassins continuera d'augmenter » , « Bientôt, prendre refuge ici équivaudra à entrer dans un géant.. abattoir. On ne peut qu'espérer que la folie générale s'apaisera sur le long-terme » Autrement dit, tout ce qu'il fallait éviter à tout prix. Le monument était la seule illusion d'espoir pour ceux qui ne pouvaient se permettre de le quitter. Ils y avaient trouvé la protection d'un dieu bienveillant, pouvoir qu'ils priaient de voir exister longuement. Toutefois, l'on ne peut survivre dans un dôme sans aucune ressource ni ravitaillement. Les rations commençaient à manquer, et ça avait éclaté de l'intérieur. L'un avait dû agir, et se méprendre entre bêtes excuses, ainsi que terribles pulsions. « Vous pouvez oublier. Quiconque préférerait se débarrasser de son prochain, plutôt que risquer la mort par sa main » Et les autres n'avaient fait que 'réagir'. Et tout compte fait, n'était-ce pas la brebis galeuse, celle qui s'égare du troupeau pour se tourner finalement contre lui, la plus vicieuse de toutes ?

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Ven 11 Sep 2015 - 12:23

[Mission 3] Les âmes prisonnières de l'anarchie 127026Vladimir

Les émeutes s'avéraient de plus en plus courantes, et contrairement aux explications pesées de la guérisseuse, y assister apportait une bien plus lourde compréhension de l'état d'esprit des habitants du monument. Incapable de supporter les odeurs pestilentielles qui l'emplissaient à partir de l'aube, Vladimir en traversait les couloirs empestés, dévalait quelques escaliers pour évaluer que ce soit ses proies, que ce soit les dégâts qu'encourait à l'intérieur entre la folle populace, mais les conditions de vie était vraiment au plus bas. Des familles recroquevillées dans un coin, pétries par le froid, tandis que d'autres peinaient plutôt à trouver pâturages suffisante aux quelques bouches qu'ils devaient nourrir. Il suffisait de quelques pas pour qu'une altercation n'éclate, et la ligne était fine entre les vengeances personnelles et cette sorte de châtiment divin qui consistait à jeter ceux qu'on jugeait indignes dans les méandres des abîmes. Hors du monument, c'était la mort assuré, et ils agissaient ainsi en toute connaissance de cause finalement. Et parfois, l'on  tombait sur d'autres plus conséquentes, aux airs de véritable charnière. « Sorcière !! » Son cri retentit, fort, jusqu'aux couloirs de l'aile opposée. Il était strident, détraqué. « Comment m'as-tu appelé ? » Elles s'en arrachaient presque les cheveux, pourtant voisines depuis quelques semaines d'après quelques vagabonds qui traînaient là. « Tu crois que je ne t'ai pas vu faire ? Tu sors au petit matin pour aller refiler des infos aux putrides qui se trouvent sous nos fenêtres !! Et j'suis sûre que c'est pas la seule chose que tu leur as refilé ! » Elle assaillit la brune de ses larges mains sales, de ses ongles crasseux, une petite souffrante à ses côtés. « Je.. » , « Mon pain disparaît depuis plusieurs nuits. Je suis sûre que je suis pas la seule à qui on vole de la nourriture ! J'suis sûre que c'est toi qui est derrière tout ça, espèce de sorcière ! » , « Tu veux que je te rappelle qui a arrêté de nourrir son propre enfant ?? Qui tu crois qui la tient vivante à cette heure ? » , « Ce truc n'est pas le fruit de mon sang ! C'est une pauvre marmotte qui est venue me coller pour essayer d'avoir de la nourriture ! Je me laisserai pas avoir ! » , « Elle est devenue folle » s'écria une voix de mâle dans la foule qui s'était amassé autour des deux créatures qui offraient à ceux, friands de spectacles, toute l'occupation dont ils avaient besoin. La vieille se tourna vers l'assistance, le regard dément. « C'est ta fille ! Et c'est toi la sorcière qui la laisse pourrir dans ce trou » , « Tais-toi ! Je suis pas pire que l'énergumène qui a fait de ce trou une vraie boucherie ! Tout était sûr jusqu'à son arrivée ! » L'assistance se tut, décidément d'accord avec la part de vérité qui emplissait son discours.

Vladimir se tenait dans un coin, sans dire mot. Pourquoi se mêler de cette horde de mouches déboussolées qui finiraient tôt ou tard par s'entretuer ? Tous plongeaient dans cette cacophonie monstre dont les plus petites fables les sortaient, croyants de tout piètre récit. Ils n'étaient que sang et eau, que de la chair bonne à croquer. Rien de plus. « Vous êtes tous de mèche ensemble en fait ! Je le savais ! On est bien mieux dehors que dans ce trou à rats ! On va tous se perdre ici et mourir » Si bon nombre étaient réputés pour avoir perdu la raison, cette femme n'était quand à elle plus en possession de la moindre rationalité. Ayant refoulé jusqu'à l'existence de sa fille pour des bribes d'un repas, elle était prête maintenant à inculper toute l'assistance juste pour satisfaire ses petites illusions macabres de sorcellerie. « Tient ! Toi là bas par exemple. Ton visage me dit rien. T'es ici depuis quand ? Ce ne serait pas toi l'assassin ? » Elle réitéra l'expérience une dizaine de fois, jusqu'à tomber sur le vampire. « Vous ne le trouvez pas pâle ? Je suis sûr qu'il a des crocs ! » S'approchant de lui, la plupart agréèrent avec les commentaires déments qui éclataient de toutes parts. Certains disaient que c'était la faim, d'autres élogiaient simplement sa beauté. Les voix se confondaient, mais l'homme était devenu, à son insu, le nouveau centre de toutes les attentions. « C'est un vampire » dit une voix, feignant la peur et l'incrédulité. Vladimir n'avait de mal à discerner tant de tromperie dans une même entité, sans même voir son visage. Toujours adossé contre une poutre, ils ne lâchait mot qu'ils puissent interpréter comme bon leur semblait, ni preuve de ses méfaits. « Un vampire.. J'en attendais pas tant.. Vous voyez ?? On a ce genre de bête sauvage parmi nous ! » , « Cet endroit n'est plus sûr avec des fous furieux comme vous ici ! »

Tous criaient à l'infamie, jusqu'à ce qu'une voix se lève. Une s'étant déjà levée plusieurs fois, celle à avoir tout déclenché, mais que nul ne reconnut forcément. « Mais sur les corps, il n'y avait pas de marques de dentition.. » Il laissa à la foule le temps de capter l'information avant d'ajouter, s'étant décalé de quelques mètres. « Et puis, ils sont propres sur eux. Ils ne commettraient pas une telle boucherie.. » De nouveaux quelques secondes de vide, et la voix toujours plus distante. « Regardez-le. Il est tout rabougri. Il pourrait pas l'avoir fait ! » La vieille femme fut la seule à réagir péjorativement à ces paroles sensées, du moins qui en avaient l'air. Elles semaient juste la confusion, et n'apportaient que doutes aux esprits déjà embrouillés. « Mais vous voyez pas qu'il est coupable ?? Il a des crocs ! Il va tous.. » Un homme s'émancipa, l'assaillant d'un coup à l'arrière de la tête. La vieille, inconsciente, se taisait enfin, bien que certains furent déçues de l'achèvement abrupt de la scène de ménage. Une voix retentit de l'arrière, et une jeune femme s'immisça parmi eux. « Mais laissez-moi passer bon sang ! » Elle avait hurlé, mais fut heureuse de ne trouver à cet emplacement qu'une femme, un corps inerte, et non un cadavre imbibé de son propre sang. « Vous aimez décidément être au coeur du conflit » , « Vous pouvez parler.. Je suis là où je suis la plus utile. Mes talents.. » Elle observa le chaos auquel elle faisait face, impuissante. Et elle se résignait de plus en plus à l'affronter et accepter. « Ne sont plus d'aucune utilité ici. Mes soins ramèneront les blessés, les feront tenir de nouveau sur pied, mais à quoi bon.. Ce ne sera que pour se plonger dans ces cas perpétuels » Elle aussi perdait espoir visiblement. « C'était ma mission, et pourtant j'ai lamentablement échoué » De toute évidence, ils étaient deux, et le territoire était partagé. L'autre était malin, fin stratège, et surtout capable de contrôler les esprits. Il connaissait bien l'endroit, et en avait fait une tanière d'innocents dans laquelle il était bon de se cacher. Vladimir hériterait de ce rôle sans soucis, et à son tour disparaîtrait quand sa soif l'appellerait ailleurs. Il n'aimait pas qu'on l'ait assaillit pour les crimes d'un autre, n'ayant droit à son propre palmarès. Il était plus intelligent que cela. Il saurait on ne peut plus mieux s'en sortir.

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Ven 11 Sep 2015 - 12:23

[Mission 3] Les âmes prisonnières de l'anarchie 127026Vladimir

« La lune est.. de toute beauté cette nuit » Elle étend son influence jusqu'à altérer les esprits des plus faibles. Elle obnubile ceux qui ne veulent y voir que la beauté du reflet, mais pour les courageux qui surpassent son reflet, une récompense est à la clé. On y découvre les plus ténébreux secrets. Simplement. « Soit » Il leva les yeux vers son visage, peu surpris de l'identité du scélérat. « C'est vous que je ne cesse de rencontrer dernièrement » , « Ce n'est pas comme si tu étais arrivé depuis longtemps » , « Quelques jours tout au plus, mais ça, vous le saviez déjà » , « Il faut toujours avoir un œil sur tout. Sinon tu risques de te faire surprendre » , « Voire poignarder dans le dos » , « Très bonne optique » Un silence s'installa, lourd des crimes qu'il avait commis, lourd de son pécher qu'il ne considérait peut-être pas comme tel. Il fixait les mille lueurs comme si elles le berçaient. Il était paisible, pas le meurtrier qu'on s'imaginerait. « Tout a un prix, mais les gens semblent avoir du mal à s'en rendre compte » , « Du coup, tu viens chercher rétribution auprès des petites fripouilles que tu trouves ? Ce n'est pas trop chevaleresque ? » , « Rien d'aussi noble. Ce sont juste les premiers à mourir » , « Tu cherchais à prouver ta valeur ? En les manipulant ainsi ? » Simple soif de connaissance, de compréhension. Rien ne tenait cet homme envie, autre que la volonté du vampire. « Non. Mais je ne tiens juste pas à être découvert » , « Pourquoi apparaître devant moi alors, à visage découvert ? » , « Car nous sommes du même côté. Sans vouloir m'allier à un véritable chasseur de ta trempe, je tiens au moins à coopérer » Il sourit, mais les plis qui déchiraient sa bouche étaient feints, plus du domaine des simples mortels. « À partager le territoire j'entends » , « Que pourrais-je t'apporter ? » Il n'était pas sot. Ils avaient toujours quelque chose à y gagner. Cet homme investissait tellement d'énergie dans ce semblant de double façade, qu'il n'aurait pu ( si seulement il avait encore toute sa tête ) disposer si aisément de ce déguisement forcené. « La panique n'en sera que plus intense. Nous sommes nombreux, et à la fois très faibles. Ils sont faciles à manipuler. Le désespoir les prend, et une fois en proie à ce dernier, ils ne résistent plus à rien. Tous sombrent, et c'est possible pour nous d'inculper des innocents à l'infini » , « Tu devais être un sacré cas déjà avant d'arriver ici » , « Certaines fois.. c'est dans l'adversité qu'on commence à bien se connaître. Je n'ai jamais cru en arriver à là, et pourtant les guerres nous y avaient préparés. Nous tous » Les conflits étaient difficiles en ces terres, et les innocents payaient toujours le prix le plus fort pour les plus gros attentats qu'on infligeait au monde. Ce dernier se vengeait, et les faibles périssaient, leur nombre se réduisant à vue d'oeil. Peut-être faisait-il référence à ces hommes qu'on sacrifiait trop facilement, à ces rois et reines qui ne juraient que par leurs propres ambitions, mais il fut trop ambitieux de la part du vampire d'espérer de si lourdes réflexions de cette carcasse ambulante. Il faisait sûrement allusion à la misère qu'ils côtoyaient et les meurtres de guerre lors desquelles tout était permis. C'était la plus pure boucherie. « Un soldat reste toujours un soldat » Et la violence ne s'oublie pas si aisément. Peut-être sa morale s'était-elle forgée une autre divergence. Une qui sauvait par le sacrifice, mais qui satisfaisait aussi sa barbarie croissante.

« Que diriez-vous plutôt de me léguer votre tâche ? » Il choisissait ses mots, prônant le plus grand impact. Sur son visage, toujours aucune expression, et dans son ombre, tous les vices qui pouvaient traverser son esprit. La torture était son fort, la finesse pas tellement. Il n'était pas un homme de paroles, et dès qu'il fallait recourir à ces dernières, il peinait à s'en servir. Les mots avaient un double tranchant, et toujours plus de sens qu'on ne voudrait leur attribuer. Il est difficile de mesurer tout leur poids, voire de le contrôler aux oreilles d'un interlocuteur qui descelle en elles ce que bon lui semble. L'homme ricana, et la tension ne fut jamais aussi pesante entre eux qu'à ce moment là. « Peut-être. Tu pourrais être celui qu'il me faut. Ma mort ne saurait tarder, mais plus que cela, j'ai du mal à m'en détacher. C'est comme si j'avais oeuvré toute ma vie pour.. entacher de mes propres mains les cadavres de tous ces gens » Il perdait les pédales, et c'était difficile de reconnaître en lui la véritable euphorie, l'absurdité de l'aliénation qu'il avait traversé et qu'il s'était infligé lui-même. Le vampire se mit debout, contemplant toujours l'astre lunaire. Il se tourna vers l'acolyte à la dague empoisonnée, sortant visiblement les crocs. Il n'avait pas l'intention de marchander avec lui depuis un début, et l'autre ne sembla pas si surpris par son geste. Il esquiva habilement ses dents, atterrissant sur une plateforme non loin. « Tes dents ne sont pas aussi aiguisés que les derniers soirs » , « Tu n'es pas ce que j'appelle une proie appétissante » Il exhalait une forte odeur de sang, mais celui coagulé, celui mêlé au plus simple apparat qu'il n'avait lui-même mis à bout, violé la volonté, arraché l'espoir. C'était différent ainsi. Le plaisir n'était pas réciproque.

Il suivit tous ses faits et gestes du regard, pendant quelques longues minutes. Il essayait de l'acculer, car c'est ainsi qu'il réussissait le mieux. Il lança quelques projectiles, mais nul ne parvint ne serais-ce qu'à l'effleurer. Ses canines passaient plus près de la chair, jusqu'à ce que dans un combat au corps au corps, il parvienne à lui arracher un bout de peau au niveau du bras. Le sang dégoulinait sur le marbre pur, et brillait sous les lueurs d'un blanc pur comme quelque chose de sublime. « Quoiqu'il en advienne, le résultat sera majestueux » Et bondissant en arrière, il vint provoquer les nerfs vifs du jeune vampire, le munissant de ses propres lames. La superficie et le champ de manœuvre étaient réduits, trop pour que la proie puisse échapper aux yeux du prédateur. Elle était constamment là, et elle finirait par tomber. Par croiser le piège qu'il avait tissé. Ayant attaché quelques fils aux projectiles qu'il avait lancés, l'homme chuta, sa course interrompue par l'un des nombreux fils qui emplissaient les airs. Vladimir lança quelques nouveaux couteaux de lancer ( qu'il avait trouvé par ci par là ) mais l'autre vint surtout s'empaler dans les dagues au sol, à double tranchant, et aux deux côtés aiguisés. Vladimir lui asséna le coup de grâce, mais la mort funeste demeurait. Sans les fils dont il s'était servi et le poison qu'il épongea de ses veines, le meurtre passait pour un autre habituel, et le mythe restait entier. Il endossait le rôle du boucher, et de ses dents il saurait largement combler sa soif. Il serait l'éventreur du monument, du moins jusqu'à l'heure de son départ, comme prévu. Les quelques plaies qui auraient pu rester s'étaient dissipées lors du maigre repas déplaisant, et les habits tachés de son sang débarrassés non loin. De plus, cet homme qui restait dans l'ombre n'avait personne pour le pleurer, pas plus qu'il n'avait quelqu'un pour se souvenir de son existence. L'on existe à travers ceux dont le sang trempe la lame. Peut-être y croyait-il aussi.

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