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 Changement de peau [PV Zane Azmog]

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Jeu 13 Aoû 2015, 14:49

La traversée avait été épouvantable, il n'y avait pas d'autres mots. Contraint de rester en cale avec Siran, ils ne sortaient sur le pont uniquement tard dans la nuit, lorsque le bateau était calme, que l'on entendait simplement le ressac et les craquements du navire. Même à l'air libre, Sibran était terriblement mal à l'aise sur ce truc instable bien que ce ne soit pas son premier voyage. " Tu as dit qu'on arriverait demain ? " il n'en pouvait réellement plus, en journée, il y avait un remue ménage constant sur le bateau et surtout, plusieurs passagers s'étaient accrochés avec des matelots, ça n'avait jamais rien de bon un climat tendu sur un si petit espace clos. La nervosité était générale avec presque une semaine de retard sur l'arrivée à cause de diverses avaries.

Mirari profitait de la nuit pour s'apaiser elle aussi, se faire discrète sur un bateau était loin d'être chose aisée et elle ressentait tout autant la mauvaise ambiance qui régnait à bord.

- " Oui demain. Sois courageux Siran, t'auras qu'à dormir jusqu'à notre arrivée ! " Elle était faussement joviale, elle ne dupait personne et surtout pas son compagnon de route mais il ne lui en tint pas rigueur, ce n'est pas comme s'ils avaient réellement eu le choix de toute façon. Avant l'aube, il rejoignaient la cale pour éviter de croiser les membres de l'équipage qui commençaient à se réveiller.

C'est quelques heures plus tard que tout dégénéra. Alors qu'ils étaient tous amassés sur le pont afin de débarquer, une énième bagarre éclata, bousculant toute la foule amassée, au risque de faire passer voyageurs et marchandises par dessus bord. Dans la panique générale, Siran et Mirahi perdirent le contact. Le bandjee, poussé sur la passerelle par quelques voyageurs affolés jetait des regards inquiets sur le pont où ils ne voyait pas son capuchon noir... Elle savait se défendre mais se repérer dans une foule en panique ? Au mieux elle parviendrait à suivre le mouvement au pire, elle se ferait piétiner.

Sur le pont, un dangereux empilement de tonneaux fut ébranlé une première fois, puis une seconde avant de chanceler et de s'écraser sur le pont avec fracas, répandant son contenu en une vague brutale sur le pont. De l'huile de morue. Çà eut le mérite de calmer tout le monde. L'odeur poisseuse retourna l'estomac de certains, quelques autres ne parvenaient plus à se relever dans l'huile. Mirari, quant à elle, s'était agrippé à la rambarde et la suivait à taton et avec toutes les précautions du monde pour ne pas finir à l'eau, bien qu'au final, l'eau du port ne devait pas être beaucoup plus désagréable qu'un bain d'huile de morue.

Enfin parvenue à descendre du navire, la blanche retrouva très vite le museau de son ami qui eu tout de même un mouvement de recul irrépressible. " Je suis désolé mais tu pue ma pauvre ! "

- " Je suis au courant Siran... Dégageons d'ici ! " elle ne monta pas sur son dos, histoire d'éviter de lui faire profiter de son nouveau parfum.

Un peu plus tard, ils trouvaient une petite auberge et au bonheur, avec un bain ! Dix minutes plus tard, le bandjee gardait l'entrée de la piteuse et non moins rustique salle de bain, entre le bâtiment principal et ce qui faisait office d'écurie, protégeant Mirari du mieux qu'il pouvait. " Ne prends pas trop ton temps, visiblement les gens qui prennent des bains ici se font rares... mais ça j'aurais pu te le dire à l'odeur. Tu attire les curieux. " La jeune fille ronchonna mais finit de s'assurer que plus une parcelle de son corps ne sentit encore l'huile de poisson avant de se sécher et de s'habiller... de ses seules vêtements de rechanges. Oui, ceux là même qui étaient proches de tomber en lambeaux.

- " Bon, je ne peux définitivement pas rester ainsi. "
C'était à peine si son vêtement masquait sa poitrine. Fort heureusement, ils se trouvaient pas loin du quartier des boutiques. Après avoir payé son bain à l'aubergiste, il ne lui restait clairement pas suffisamment pour s'offrir de nouveau vêtements mais il était VITAL qu'elle s'en procure. Quelques délicates réflexions le lui confirmèrent sur le chemin pour la plus grande hilarité de Siran. Sa protégée était mignonne mais trop atypique pour réellement intéresser les gens, la plupart du temps, ils ne voyait qu'un physique, des paupières baissées. Si ils avaient le malheur de croiser le regard blanc de la jeune femme, c'est à peine s'ils retenaient leurs grimaces de dégoût et de gêne. " Hey... t'as déjà connu la luxure toi ? " Une violente claque sur la croupe lui répondit. La rougeur de Mirari le renseignant assez certainement sur la réponse.

- " Je t'en pose des questions moi  ? "

La journée était bien avancée, les commerces ne tarderaient pas à fermer, il lui fallait faire vite alors sans se faire remarquer, Siran et la Rehla passèrent dans la ruelle parallèle qui donnait sur les cours arrières des magasins pour les approvisionnements en marchandises. Le plan était plus que simple, se servir dans les stocks, ressortir et filer, le tout, à l'aveugle. En quelques minutes, elle s'introduisait dans la cours, se déplaçant lentement pour éviter de buter dans un quelconque obstacle, elle trouvait assez facilement la porte de l'arrière boutique qu'elle n'eut même pas besoin de forcer. A croire que les gens du coins étaient des plus naïfs ou très distraits. Utiliser son sort de location pour trouver une tenue à peu prêt décente et coordonnée ? Moui, du moins, elle l'espérait. La boutique était calme et n'ayant pas d'autres moyen de savoir si ce qu'elle avait entre les mains était à sa taille, elle prit le temps de se changer... Mal lui en prit, dans la cours, deux hommes arrivaient chargés de caisses en provenance du port. " Je sais pas ce que tu fous, mais tu vas bientôt avoir de la compagnie !  Sors par la boutique, je te rejoins devant. "

La blanche n'eut pas le temps de protester. Si la porte n'était pas verrouillée c'est simplement qu'il y avait une bonne raison ! Après s'être maudite intérieurement, doutant fortement du plan du bandjee, elle se risqua tout de même à se risquer hors de la remise, refermant le rideau qui la cachait au yeux des clients au moment où les hommes entraient. De justesse. Mais maintenant, elle se trouvait en plein milieu d'une boutique, certes calme mais à ce qu'elle entendait, qui comptait tout de même pas mal de clients en plus du personnel et ne sachant aucunement comment étaient fait les lieux, elle restait contre le mur, perdue. Sans le savoir, dissimulée par un mannequin aux yeux de la plus grande partie des gens présents, elle se décida enfin à bouger, longeant le mur, la main discrètement posée sur celui - ci, prenant l'air le plus naturel possible pour tenter de regagner la sortie. Fort heureusement, ses choix vestimentaires avaient été heureux et assez similaire à sa tenue habituelle. Elle tentait de lancer à nouveau la localisation, trouver la sortie le plus rapidement possible. Obtenant une direction générale, elle avança, passant presque inaperçue parmi les clients, usant tout à fait inconsciemment de ses facultés de Rehla pour se faire oublier... Presque.
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Ven 14 Aoû 2015, 13:13


 
   
 

C’est la première fois que Zane voguait en mer, et sûrement la dernière. Ce n’est pas qu’il détestait l’eau. En fait, il s’en moquait. Mais c’est davantage la restriction de devoir rester sur un bateau sans avoir le loisir d’aller plus loin que l'étendue de la proue qui le dérangeait. Le port se situait encore à quelques nœuds d’ici, alors pour s’armer de patience, l’homme s’était posé à l’avant du navire avec son compagnon. Il caressait affablement l'arrière de l'oreille de ce dernier d’une main, lorgnant l’horizon en plaçant la seconde sur son front. Au vu de l'emplacement et du halo de l'astre de feu, il devait être assez tard pour que la plupart des marchés soient fermés. Dans le continent du matin calme, il pouvait malgré tout compter sur son commerce préféré. Avant d’entamer sa route, il avait deux, trois choses à réaliser. Lorsqu’elles seront toutes parachevées, il ferait ainsi une escale à ce lieu qui lui tenait tant à cœur. Finalement amarré au quai, le démon se rendit compte que la traversée avait été bien plus longue que prévu, en témoin le crépuscule qui recouvrait pratiquement le ciel. Pour commencer, il s’orienta vers la première auberge dont la lumière ambiante pouvait être perçue par la fenêtre. Il se dirigea à plein régime vers l’aubergiste, premièrement pour se restaurer, et deuxièmement pour faire l’acquisition de quelques morceaux de viande pour son fidèle allié. En prenant la bourse dans le creux de sa main, il constata avec effroi qu’il ne lui restait plus grand-chose. Il avait pourtant été gracieusement payé par plusieurs de ses commanditaires, mais il faut croire qu’il n'était pas foutu d’économiser pendant plus de deux jours. Par son poids, il essayait de déterminer la somme exacte qu’il lui restait. En considérant les futurs achats qu’il devait opérer, il devina qu’il avait tout juste assez pour se procurer un accoutrement ou deux, et encore, typiquement pauvres de qualité. Si ça ne tenait qu’à lui, il irait ravager une boutique au hasard en décapitant chaque individu, mais il savait le port défendu par des gardes de hauts rangs. À son niveau, il n’espérait même pas leur transmettre une seule baffe, si ça ce n’était pas malheureux, alors il n’y comprenait plus rien. Il avait encore un peu le temps avant de songer aux modalités à employer. Pour l’instant, il quitta l’auberge avec ses deux gros morceaux de boeuf, qu’il lança au quadrupède géant. En quelques coups de mâchoires, il dégusta les fameux mets avec une vivacité déconcertante. Le voyage en mer était délicat pour de tels animaux qui ne sont pas habilités à rester des heures sans manger. Krog se débrouillait régulièrement seul pour chasser, mais comme ils n’étaient pas près d’atteindre la forêt, il devait compenser par d’autres contreparties.

Maintenant qu'ils étaient tous deux revigorés, le soldat aux ailes noires fila nonchalamment là où de merveilleux linges de toutes sortes l'attendaient. Le prêt-à-porter qu'il escomptait visiter était très en vogue dans la région. Outre la variété florissante d'uniformes qui s'y trouvaient grâce à l'importation constante de nouveaux matériaux, sa localisation était telle qu'il ravissait de nombreux clients, anciens comme nouveaux, curieux de découvrir les trésors du royaume de Ned. Ned était le gestionnaire du magasin. Évidemment, Zane le connaissait pour ses très nombreuses escapades et les rabais toujours fiscalement intéressants qu'il avait le droit pour sa fidélité. En plus des accessoires de modes, ce n'est pas l'unique chose qu'il vendait. Son arrière-boutique transportait énormément d'armes qu'il échangeait à prix d'or contre quelques services. C'est pour cette raison qu'on trouvait de nombreux mercenaires et autres contrebandiers. Toutefois, l'armement ne l'intéressait pas du tout. Sa tenue écharpée à cause des péripéties régulières qu'il vivait ne pouvait pas tenir un jour de plus. Elle était tellement en lambeaux qu'il se demandait encore comment elle tenait sur ses épaules, à pas grand-chose probablement. En pénétrant dans le magasin, l'homme à la longue chevelure fut reconnu par un démon et l'employé qui se distinguait laborieusement derrière un tas de tissus. D'un signe approbateur de la tête, la vénérable client s’enfonça dans l'empire en quête d'un vêtement qui le séduirait. De son doigté d'expert, il jugeait tous les aspects de la couture, allant de leur qualité à leur positionnement. Zane avait pour habitude d'être attiré par les tuniques à la fois lestes et amples. Entre simple attouchement et essayage, le démon prenait un temps considérable à se décider. Il prenait très à cœur son aspect physique, ce qui était étrange et parfois mal vu de ses congénères. Mais il se fichait de l'avis des autres, ce n'est pas ça qui l’empêchait d'accomplir ses missions avec un taux de réussite élevé. Entre deux essais, le sixième sens du ténébreux l'alerta d'un incident malvenu. De son bras qui semblait indéfiniment s'étirer, la créature des enfers posa son opulente main sur la clavicule d'une inconnue. Il étrangla son emprise, l'empêchant ainsi de se dérober. « Pas si vite, miss. Tu es égaré, je me trompe ? »

Zane convoya la jeune femme à l'extérieur en la tenant solidement par le bras. Il enfouissait presque ses ongles à l'intérieur de la chair de son bras, ne prenant pas le risque de la voir lui échapper. Arrivé dehors, il lâcha brusquement la mystérieuse voleuse. Le regard perçant qu'il baigna dans les siens n'était pas de bon augure. L'ironie voulait d'ailleurs rassembler deux personnes excessivement opposées. L'un avait les cheveux et les yeux sombres tandis que l'autre avait des cheveux laiteux et des pupilles blafards, transparents. Il était grand et assez large, tandis qu'elle paraissait plus ténue et plus frêle. Mais qu'importe le physique, cela fait bien longtemps qu'il ne prêtait plus attention à ça pour évaluer quelqu'un. Comme pour le choix d'un vêtement, il faut savoir faire preuve de discernement. Il devait se méfier de la voleuse, au même titre qu'il le ferait pour ses comparses. « Tu sais, petite. C'est mal de voler dans mon enseigne de prédilection ». Le démon fit un pas en avant, et avant même qu'elle ne s'en rende compte, il avait adopté une posture de boxeur. En se servant de la rotation de son buste pour fournir l'envolée indispensable, il frappa d'un puissant coup de poing le diaphragme de la fille. Il n'avait pas hésité un seul instant, si bien qu'il voyait les jambes de la chétive tressaillir sévèrement alors qu'elle serrait les mains sur son ventre. « Donne-moi une bonne raison de ne pas faire de ta peau mon uniforme de substitution ». Elle mettrait plusieurs minutes à s'en remettre, et donc à lui donner une réponse perceptible. En attendant, il patientait, non sans maintenir une pose sévère.


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Sam 15 Aoû 2015, 08:06


Mirari sursautait alors qu'une main large et possessive se posait sur son épaule. Non pas qu'elle soit particulièrement peureuse mais se retrouver dans un lieu inconnu, venant de se servir dans celui - ci et sans Siran pour la guider ou lui permettre de fuir... L'aveugle était plus que tendue au moment où le démon lui imposa le contact de sa main. Ses paroles bien que courtoises en apparence, ne rassurèrent pas le moins du monde la jeune qui s'enferma immédiatement dans un mutisme méfiant qui fut tout à fait justifié quelques secondes suivantes par la poigne solide et assassine de l'inconnu sur son bras.

C'est au prix d'un grand effort et d'une discrète grimace de douleur que Mirari le suivit, non pas qu'elle n'ait réellement le choix. Tout de même soulagée d'entendre la porte carillonner à leur sortie et le vent frais balayer ses cheveux, elle doutait que Siran soit déjà dans les parages sinon il se serait d'ores et déjà manifesté. Il lui fallait se débrouiller seule jusqu'à son arrivée et cette constatation ne lui fit sentir que plus fortement on handicap et sa faiblesse mais loin de la laisser paraître, alors que le démon la relâchait, elle adoptait cette posture fière, alerte, le regard haut qui donnait l'illusion qu'elle put voir.

A ses paroles, elle fut fixée, cet homme, qui qu'il soit, avait parfaitement comprit le motif de sa présence dans la boutique et encore une fois, ses mots auraient put être perçus comme une gentille réprimande vu qu'il l'avait sorti de ce guêpier mais le ton qu'il employait ne laissait aucun doute. Bien qu'ayant la forte envie de reculer pour se mettre hors de portée, elle se l'interdit, plus par fierté que pour autre chose d'ailleurs et mal lui en prit. Elle eut à peine le temps d'entendre son pas sur le sol et le froissement de ses vêtements qu'un choc sourd et violent la pliait littéralement en deux, lui coupant la respiration pendant de très longs instants où elle dut mettre à profit toute sa volonté pour se reprendre son souffle sans trop afficher sa douleur. Il n'avait vraiment pas fait semblant, loin de se soucier de sa cécité ou de sa corpulence et encore moins de son sexe ! Il avait tapé si fort qu'elle crut qu'elle devrait rester pliée en deux toute sa vie pendant les premières secondes après le coup.

Elle se maudissait intérieurement, Siran également d'ailleurs, - où était-il ce fichu canasson ? -, cette fois, elle ne duperait pas son aillant en jouant de son apparence vulnérable ni même de sa cécité, et pourtant, nombres d'entre eux s'étaient laissé avoir mais lui... A l'entendre, elle pensait ne pas se tromper en assimilant le fait qu'il soit tout à fait vraisemblablement un démon. Et pas besoin de sixième sens pour le savoir, il suffisait d'avoir vécu plus de 18 ans avec quelques représentants de cette espèce et d'avoir était poursuivie par un autre d'entre eux pour reconnaître la glaciale rigueur qui les caractérisait lorsqu'ils s’apprêtaient à faire du mal.

Non sans mal, le souffle encore court, elle finissait par se redresser, cherchant à tâtons un mur sur lequel s'appuyer le temps d'avoir reprit parfaitement ses esprits. Il est vrai qu'elle ne lui faisait plus tout à fait face lorsqu'elle ouvrit enfin la bouche et que son regard manqua le sien de plusieurs dizaines de centimètres mais au point où elle en était rendu, sa fierté, elle pouvait l'oublier... Quoique.

- " Parce que t'es bien prétentieux de penser pouvoir enfiler le moindre vêtement fait de ma peau... '

Lorsqu'il l'avait sortit de la boutique, il n'avait pas été difficile de sentir la largeur de sa carrure et sa taille, en comparaison, à moins de se faire un short ou des gants avec sa peau, il risquait fort d'avoir froid.

- " Et ne te donne pas cette peine, même si tu y parvenais, tu ne saurais pas porter un cuir de cette finesse... "

C'était une mauvaise blague même pour elle, nombre de blessures qu'elle avait pu récolter avec cette peau diaphane ! Ce n'était pas sans raison qu'elle se baladait toujours avec un pot de puissant onguent cicatrisant dissimulé dans sa ceinture. Ceinture dont sa main se rapprocha d'ailleurs, caché par son propre corps, deux de ses doigts se glissèrent sur la garde de l'une de ses lame de jets qui y étaient dissimulés, ses autres doigts à plat sur son ventre, simulant, quoiqu'il ne fut pas bien nécessaire de simuler, une pression pour soulager la douleur du coup précédent.

Malgré sa posture légèrement avachie, cette fois avertie du genre de personne qui se tenait en face d'elle, la jeune rehla se tenait prête à riposter. Qu'avait dit son père déjà ? Viser les yeux. Parce qu'elle vivait depuis toujours dans l'obscurité alors que nombres d'entre eux étaient totalement paralysés lorsqu'il n'y voyait plus. Il ne fallait pas la prendre pour une humain non plus, elle avait élevée par une bande de voleur dirigée par un démon... Même si elle s'avérait faible, faire mal et user de sournoiserie pour se défaire d'un adversaire n'était pas chose qui puisse la déranger.

Mirari eut un drôle de demi sourire en entendant cette voix familière dans sa tête, lui rendant toute sa confiance subitement. " Je suis derrière princesse, les ombres dans la ruelle cinq pas derrière toi, sur ta droite." Siran était de retour, il avait vu la scène au loin, le bandjee avait manqué se laisser emporter par sa colère et charger le démon mais son intelligence rare lui assura que ce n'était pas le meilleur moyen de sauver sa protégée, encore moins de s'en sortir indemne... Prenant sur lui, il avait du attendre encore plusieurs longues minutes que les ombres prennent possession de la rue avant de pouvoir s'y couler sans mal, y faisant disparaître sa stature imposante. S'il pouvait saisir Mirari lors qu'elle serait à sa portée, ils pourraient disparaître sans trop de mal...
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Dim 16 Aoû 2015, 21:54


 
   
 

L'estocade avait eut un franc succès, plus qu'escompté en réalité. C'est vrai qu'il avait gagné en force de frappe depuis sa rencontre avec Izuko, mais il n'espérait pas un tel résultat. Et dire qu'il avait hésité à recourir à la super-force. Heureusement qu'il s'était retenu de le faire, sinon elle n'aurait pas tenu le choc. Tout de même, la voleuse n'avait pas la langue dans sa poche. Elle venait tout juste de récupérer l'accès à ses muscles qu'elle s'efforça malgré tout de préserver sa fierté. Ainsi, les petites choses en avaient aussi ? Bon à savoir. Petite par la taille mais grand par le courage comme il était coutume de dire. Cela dit, pouvait-on qualifier de courageux quelqu'un qui ne pouvait pas voir la personne en face de soi ? S'il ne l'avait pas constaté tout de suite, le fait qu'elle ce soit égaré à quelques centimètres de lui en plongeant son regard dans le vide ne lui laissait plus aucun doute désormais. Quoiqu'il en soit, Zane se fichait royalement de savoir si elle était aveugle, sourde ou muette, voire les trois à la fois. Une voleuse restait une voleuse, peu importe ce qui fonctionnait ou pas chez cette dernière.

Alors certes, dans la forme elle pouvait dérober tout ce qu'elle souhaitait, ça lui était complètement égale. Dans le fond, le commerce qu'elle avait visé était hors de sa portée. Le destin, si tant qu'on voulait bien croire au destin, ne faisait aucune différence avec les uns et les autres. Il était cruel, même envers une petite fille. Ce qu'il distinguait comme petite fille était à prendre au sens péjoratif. Ça ne concernait que son apparence. En dehors elle semblait au contraire tout à fait apte à se sortir de n'importe quel pas. C'est d'ailleurs pour ça que le démon restait continuellement sur ses gardes, lorgnant le moindre indice susceptible de lui indiquer qu'elle préparait quelque chose. Les bras croisés sur ses pectoraux, le représentant des péchés écoutait l'effronté le sourire aux lèvres. « Tu as raison, je ne saurais pas. On peut toujours se servir de ton corps en charpie autrement, là n'est pas la question. » Si elle avait le temps de blaguer, c'était rassurant, c'est qu'elle avait repris du poil de la bête, et nul doute qu'il lui en fallait pour supporter le reste de sa présence. Ils étaient loin d'en avoir fini avec elle. La certitude est qu'ils allaient devoir passer un peu plus de temps ensemble.

Le démon lui aurait bien mis un second coup, plus par plaisir que par nécessité, mais il ne ressentirait probablement pas le même plaisir qu'à l'instant. Un coup, s'il est bien porté, doit se savourer avec la même ouverture d'esprit que pendant un repas. Après le plat principal, il ne faut jamais se jeter sur le dessert la seconde suivante. Tiens, en y réfléchissant, l'habilité de la jeune femme pouvait s’avérer utile, lui qui disposait d'une bourse ridicule, il serait très reconnaissant si elle venait à lui apporter un peu de bienfaisance. En l’occurrence, un diable doit savoir marchander, il s'agit même de la base de leur éducation. En se creusant les méninges, il avait trouvé une belle proposition à lui faire. « Dis moi cheveux d’albâtre, que dirais-tu si je te laissais partir ? Merci déjà, et je te répondrais de rien. Voilà ma suggestion : Tu subtilises tout ce que je te demandes et je te laisse partir. Offre non négociable. » Autant dire qu'il ne lui laissait pas le choix, lui imposant indirectement de faire selon son bon vouloir et rien d'autre. La malvoyante avait toutefois l'occasion de refuser et de souffrir si elle le désirait, à moins qu'elle ne trouve une compensation qui soit digne de stimuler sa curiosité. Le démon en avait plus qu'assez de rester dans les alentours, alors il empoigna la fille par le col et la souleva comme un vulgaire sac. Il siffla un bon coup pour attirer Krog qui était allongé sur le dos, un peu plus loin dans le coin d'une ruelle. Pour seule consigne, il invita la bête à surveiller ses arrières, qui sait si l'impertinente n'avait pas d'alliées dissimulé quelque part. Arrivé devant un autre commerce de la rue, Zane jeta sans aucune retenue la femme à terre, de telle sorte qu'elle souleva un immense tapis de poussière en frappant le sol. « Tu as deux bifurcations. Soit tu t'opposes à moi et au bonheur la chance, soit tu rentres là dedans et tu voles le pendentif dans l'arrière boutique. » D'où ils se trouvaient, les deux personnages pouvaient tout juste voir le dit bijou être accroché derrière une porte à semi-fermé, tout juste derrière le comptoir du vendeur qui lisait tranquillement un livre, ses fesses en appui confortablement sur sa chaise.

L'étrange pendentif n'était pas la seule chose qu'il désirait avoir en sa possession. De son index levé, il désigna quelque chose d'encore plus précieux. En jetant un œil par la fenêtre, il était seulement possible de distinguer un objet briller. Impossible de dire de quoi il s'agissait exactement, ni sur ou dans quoi il se trouvait. En revanche, elle n'atteindrait pas les deux richesses sans déboire, ça il le savait mieux que quiconque. Pourquoi ? Car le gérant avait en sa possession un chien qui gardait le second trésor. Il se gardait bien de lui révéler l'information, pourtant essentielle.


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Mar 18 Aoû 2015, 02:47

Un frisson parcourut la blanche aux paroles du démon, une brève image mentale venant lui donner une légère nausée. De la plus pure intimidation. Si il avait voulu, elle serait déjà dans une situation bien plus inconfortable que celle dans laquelle elle se trouvait. Même si Siran était dans les parages, fallait-il encore le rejoindre dans l'ombre pour qu'il l'y emporte. Pour le moment, ni l'un ni l'autre ne bougeaient mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'il en avait fini avec elle. Le démon devant sans doute se creuser le crâne pour savoir comment l'exploiter au mieux.

Et il semblait avoir trouvé lorsqu'il reprit la parole. Il ne doutait de rien celui là mais sa manière de parler avait un certain charme tout à fait indéniable... En même temps, s'en était pas moins que l'un des signes distinctifs de sa race. Il n'aurait pas été si... sûr de lui, et s'il ne menaçait pas de la réduire en pièce accessoirement, il aurait sans doute parut intéressant aux yeux de la petite aveugle mais vu la situation dans laquelle elle se trouvait, son seul soucis était de se défaire de lui le plus rapidement possible. Non négociable ? La jeune fille se crispait. Voler sous la contrainte n'était vraiment pas son truc, encore moins quand le paiement de son travail était sa propre vie.

- " Je pourrais tout aussi bien disparaître... sans te remercier. " Elle avait reculé de deux pas, très lents, mesurés, se fiant au moindre bruit émanant du démon indiquant une éventuelle attaque. Encore moins d'un mètre et elle serait hors de sa portée. La main toujours proche de son arme, elle espérait juste ne pas avoir à s'en servir contre un adversaire tel que lui. Nul doute qu'il avait retenu son coup auparavant et avec ses lames, elle doutait de lui faire grand mal à moins d'atteindre les yeux du premier coup. Avec son handicap, ça aurait été un vrai miracle sans réellement connaître son adversaire.

Elle n'eut pas le temps de franchir la distance qui la séparait de la ruelle que le démon la saisissait comme un rien, lui faisant perdre l'une de ses deux lames, celle sur laquelle elle avait eu le malheur de garder la main au moment où il l'avait soulevé du sol, la surprenant suffisamment pour qu'elle la lâche au sol. Elle grogna non sans se débattre mais dans la position actuelle, difficile de faire grand chose à part se tortiller sur l'épaule de Zane.

Derrière eux, le bandjee se tendait de rage mais ne sortait toujours pas de son trou. La jeune fille aurait sans doute besoin de son aide pour se tirer de ce mauvais pas et tant que le démon ne se montrait pas violent à nouveau, il n'avait pas de raisons valables pour dévoiler sa présence. Bien lui en prit car il vit le compagnon du mécréant et même lui qui en avait vu d'autres ne put réprimer un frisson. Cette bête serait un réel problème si il ne parvenait pas à récupérer sa protégée en dehors de sa présence. La violence avec laquelle elle fut jetée au sol lui hérissa le poil mais ce n'était pas le bon moment, pas encore. Tant qu'il ne savait pas ce qu'il avait en tête, il ne pourrait pas élaborer un plan pour la sortir de là.

La rehla poussait un petit gémissement éttouffé en heurtant le sol avec tant de rudesse mais se redressait déjà, se faisant un devoir de se montrer la plus forte possible pour ne pas inspirer la pitié, ce n'était pas le point sensible qu'il fallait utiliser pour mettre le démon en confiance et le pousser à l'erreur ou ne serait ce qu'à l'inattention nécessaire pour s'offrir une opportunité.

- " Tu veux pas la caisse et les sous vêtements du patron aussi... "

Elle ronchonnait, humiliée et surtout diminuée. Cependant, elle ne vit pas ce qu'il désignait au dessus du pendentif convoité. Elle se savait sous la surveillance de son ami mais elle se sentait bien seule et bien fragile alors qu'elle se redressait, maudissant sa faible constitution. Comme s'il l'avait senti, ou du moins, il était certain qu'il avait entendu les exigence du démon, Siran se manifestait. " Je passe par les ombres, je serais dans la boutique avec toi. Il ... je crois qu'il veut autre chose en plus. A l'étage. " Comme il était bon de l'entendre, le sentant si proche d'un coup!

Debout, elle prit une seconde pour réfléchir à comment entrer là dedans. La jeune fille se tourna alors vers le démon lorsqu'une idée germa dans son cerveau.

- " Frappes- moi. Au visage. Et arranges - toi pour ne pas m’assommer mais assez fort pour me laisser une marque. "

Jouer la jeune fille désespérer s'avérer souvent être un bon angle d'attaque avec les commerçants, surtout si en plus, elle pouvait désigner son agresseur dans la rue.... Ce ne serait que plus simple de le mette hors d'état de nuire pour accéder à l'arrière boutique. Elle ne fermait pas les yeux bien qu'elle attendit le coup, statique devant Zane, visage fermé par la détermination. " Tu te sens vraiment obligée de lui demander un truc pareil ?! " Il la savait dans l'incapacité de lui répondre mentalement mais il n'avait pu s'en empêcher, cette fille le rendrait dingue. Devançant son arrivée, il s’infiltra dans les ombres de la boutique, repérant le pendentif réclamé mais aussi les armes blanches que dissimulait le vendeurs sous son comptoir. Espérant que la ruse de la jeune fille lui permette d'éviter des ennuis supplémentaires.

Il repérait la porte arrière qui comme dans la boutique précédente, donnait sur la cours, ce serait une éventualité de fuite si elle renonçait à faire ce que lui avait demandé le démon. Mais l'honneur de la jeune fille serait froissé, il la connaissait que trop bien pour imaginer une autre issue que de s'emparer du pendentif et le faire miroiter au démon, hors de sa portée pour obtenir quelque chose en échange, peut être même un début de respect. Il fallait vraiment qu'elle cesse d'être fascinée par les démons, autant en bien qu'en mal.
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Jeu 20 Aoû 2015, 19:02



 
 

Délicieuse petite chose, pensait Zane qui la trouvait amusante dans sa manière d'être et de lui riposter certaines répliques sans craindre les représailles. L'humour, quel meilleur moyen de dédramatiser une situation ? Le démon pratiquait souvent l'humour, il ne pouvait la blâmer pour si peu. Mais était-ce vraiment ça, ou bien de la simple insolence ? L'importance d'avoir le fin mot de l'histoire était moindre, vu la situation dans laquelle elle se trouvait, elle n'était qu'une bouffonne au service du roi, alors elle pouvait bien dire tout ce qu'elle voulait. Du moment qu'elle lui serait utile, le démon ne comptait pas lui faire grand mal, excepté bien sûr si elle méritait, d'une façon ou d'une autre. À ce sujet, il jugerait en temps et en heure les multiples agressions qu'il serait tenté de lui faire dans le courant des événements. « Tu peux toujours prendre la caisse si tu as le temps. Les sous-vêtements en revanche, je te les laisse. Ton odorat est sûrement plus développé que ta vue » rétorqua le ténébreux en tapotant presque gentiment le dessus de son crâne. Le presque étant lié au dédain avec lequel il le faisait, la cognant quasiment dans le sol.

Étant donné que son job était de dérober les objets qu'il convoitait en étant la plus furtive possible, la blanche colombe eut l'idée saugrenue de lui proposer de la frapper. Décidément, pour aboutir à un tel raisonnement il fallait avoir des pratiques défiant la morale. Si elle voulait se donner un faux air de fillette battu, elle aurait dû songer à le demander à n'importe qui, mais à lui ? En sachant que Zane demeurait un démon avec une puissance supérieure aux autres races, elle se mettait en danger toute seule. Cependant, il n'allait certainement pas la convaincre qu'elle commettait une erreur en ayant des convictions pour ça. Il ne se fit pas prier et lui colla aussitôt une énorme gifle, vive et musclée, assez pour qu'elle perde l'équilibre et s'étale grossièrement au sol. Eh oui, elle apprendrait bien vite qu'il fallait réfléchir de nombreuses minutes avant de lui demander quoi que ce soit. L’interprétation est une chose qu'il adorait percevoir par sa propre logique. Là pour le coup, il avait respecté sa part de marché puisqu’elle était très bien marquée d'un côté du visage. Par ailleurs, certains passants s'étaient arrêtés pour les observer. Le diable ne leur prêta pas attention. Il eut bien raison puisqu'ils reprirent tous leur route comme si de rien était. Les gens du coin se fichaient royalement de ce qui pouvait arriver à une petite fille, encore davantage quand elle possédait un physique atypique, voir angoissant pour certains. « Oh mince ! Je t'ai pas fait trop mal j'espère. » Plaisantait-il une nouvelle fois en la tractant par les cheveux afin de la redresser.

L'homme se tourna ensuite vers son carnivore préféré, celui-là même qui semble-t-il attendait quelques directives de sa part. Krog connaissait par coeur son maître. Les deux n'avaient pas besoin de converser pour savoir ce que l'un attendait de l'autre, et inversement. Il suffisait qu'ils s'échangent un regard pour comprendre quoi faire. D'un signe favorable de la tête, Zane donna le pot de départ au loup. Suite à l’approbation, ce dernier monta sur le toit du commerce, et ce aussi agilement qu'un félin. Sa taille imposante ne passait pas inaperçue, pourtant il disparut quelques secondes après, dissimulé par la pénombre. Précautionneux comme il était, même la fille devait voir où il voulait en venir. Ceci dit, il ne manqua pas de le lui expliquer clairement. Il prit le visage de l'aveugle entre ses deux mains et la força à se tourner vers l'enseigne, plus précisément à l'endroit où se trouvait l'animal. « Vois-tu ma chère, en hauteur Krog peut tout voir. Si tu tentes de sortir par le toit ou par l'arrière-boutique, je ne donne pas cher de votre peau, à toi et à ton compagnon, quel qu'il soit. » Évidemment, Zane n'était pas idiot au point de penser qu'elle était seule. Le fait qu'il n'avait pas pu lire dans ses yeux à cause de son état ne signifiait pas qu'elle ne s'était pas trahie à un moment ou un autre. Que ce soit ses sourires discrets ou ses légères absences, il avait plus ou moins deviner que quelqu'un l'attendait quelque part. Et même en admettant qu'il se trompait, son intuition et sa méfiance le rendait tout aussi prudent. « Maintenant, rentre là dedans. Et dépêche-toi. Si tu me prouves ta valeur, peut être que... » démarra le démon en s’interrompant en milieu de phrase. Dans l'effort de montrer qu'il était un enfoiré de première, Zane profita de l'ouverture de la porte suite à la sortie d'un client pour propulser à coup de pied la fille à l'intérieur. À elle de jouer son rôle pour le satisfaire.



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Mar 25 Aoû 2015, 08:03

Elle l'aurait bien volontiers assassiné lorsqu'il se permettait de plaisanter après l'avoir à demi assommée. Il ne lui en laissait pas le temps, la relevant en lui arrachant un grognement tant de rage d'être humiliée et d'une douleur qu'elle n'aurait pas avoué. Toute la partie gauche de visage lui était douloureuse, un fourmillement  de mauvais augure se répandant sur sa pommette et tout l’extérieur de son arcade. Il ne l'avait pas ratée...

Un moment l'aveugle tenta de résister aux deux mains qui lui retenaient les joues pour guider son attention à défaut de son regard vers la boutique. Impossible de voir le fameux Krog mais elle espéra que Siran puisse la renseigner à son sujet. Dans tous les cas, il serait à surveiller si elle voulait s'en sortir sans plus de mal. Le fait que le démon parle de Siran l’indifférait, le bandjee pouvait se rendre insaisissable, qu'il soit réellement au courant ou non, ce n'était pas là l'important.

- " Tu serais étonné... "

Mirari tiquait sur les dernières paroles du démon et se retournait vivement vers lui, prête à rétorquer d'un cinglant "sinon quoi? " qui lui aurait sans doute valut des ennuis si elle avait eu le temps de le sortir avant d'être rudement envoyée dans la boutique. Entre son élan et la marche de l'entrée,la  jeune fille s'effondra sur le sol, juste face au vendeur de l'autre côté du comptoir. Il lui fallut faire un effort surhumain pour faire taire sa rage sourde, il ne fallait pas lui céder ou sa mise en scène ne tiendrait pas la route face au regard du commerçant et tous ses efforts auraient été vains. Non sans de longues secondes où elle douta de pouvoir recouvrer son calme, elle parvint finalement à faire perler de grosses larmes à ses cils alors que le commerçant, surprit et méfiant s'était approché d'elle.

- " Hey... ca va aller ? "

C'était un homme lourd sur ses appuis, dissimulant une odeur corporelle loin d'être nette sous des parfumeries bas de gamme, donc malgré le commerce assez luxueux, vu le sol soigneusement ciré et sentant bon les soins aux plantes, l'homme s’avérerait sans doute être des plus avares, soignant les apparences uniquement. Des quelques détails qu'elle percevait en un instant, elle ressentit une pitié écœurante pour lui.

La jeune fille se redressait sur un bras et posait sa main sur son visage marqué par la gifle précédente, commençant à sangloter.

-" Je suis désolée... "

Il posait une main grasse sur son épaule et écartait l'autre de son visage pour l'observer, assez prêt pour qu'elle puisse sentir son haleine aux accents aillés et aux retours d'alcool, pourtant il était encore tôt. Même sans le voir, l'image qu'elle se faisait de luis'avérait assez juste, le cinquantenaire bedonnant, peu de respect pour lui même, encore moins pour les autres, monnayant le moindre des plaisir auxquels il pouvait prétendre en tant qu'homme...

- " Ne t'excuse pas petite qu'est ce qui t'es arrivé ? "


Non pas qu'il s'en soucie réellement mais une relation tarifée au simple prix de la reconnaissance pour une courte bienveillance? Son appétit et son avarice se satisferaient d'une jeune aveugle au corps ferme et au visage agréable. Il l'aidait à se relever sans avoir attendu sa réponse, une main tenant celle plus fragile ,l'autre tâtant la finesse de la taille de la blanche non sans un discret soupire de contentement.

- " Mon maître m'a chassé pour une plus jeune fille... Je... "


- " Quelle faute de goût ! N'en dites pas plus. Asseyez-vous, je vous apporte un verre d'eau... " Il la fit se poser sur un fauteuil habituellement destiné à ses clients et s'éloignait dans l'arrière boutique pour lui servir le verre d'eau promit en rêvassant.  Si il avait était surprit de sa cécité initialement, il n'y voyait que des avantages désormais... Quelques gouttes d'une puissante préparation lui ôterait toutes certitudes sur la nuit à venir... Il lui suffirait de la larguer sur le port le lendemain pour qu'elle se soucie même plus du nombre de personnes à lui être passées dessus. Un sourire malsain ornait toujours son visage lorsqu'il apportait le verre à Mirari qui n'hésita pas à en boire une longue gorgée avant que la voix du bandjee dans son esprit ne la fasse presque sursauter. " Ne bois pas ça ! ... " Trop tard et la jeune fille sentit la colère de son ami. " Fais vite, je vais le retenir,, que je puisse te mettre à l'abri avant que la drogue qu'il a mit dans ton verre ne fasse effet..." Il lui en voulait de s'être montrée si imprudente mais encore plus de s'être attardé à l'étage pour observer l'énorme chien qui y logeait, pour le moment, paisiblement.

La rehla resta quelques secondes interdite, le regard mi clos, simulant une extrême sensibilité à e qu'elle avait bu.

- " Je... " Le verre explosa sur le sol alors qu'elle le lâchait mollement.

- " Tu sembles épuisée, viens donc te repo... " Le bruit caractéristique des pattes de Siran frappant le sol répondit au bruit sourd du corps du commerçant chutant sur le parquet après s'être fait assommer par le bandjee.

- " Merci Siran "

Il ne répondait pas, furieux mais rongeant son frein. Glissant son encolure sous l'une des mains de la jeune fille, il la guidait jusqu'à l'arrière boutique. Pendant les quelques minutes qu'il fallut à l'aveugle pour forcer la vitrine et s'emparer du pendentif, la seule gorgée de la mixture qu'elle avait eu le malheur de boire commençait à lui donner le vertige. " Je ne peux que rester dans l'ombre en haut, c'est trop étroit mais il y a un chien énorme, il dort encore. Essaye de te faire discrète. Je te guiderais. "

Mirari acquiesçait et se mettait en devoir de gravir l'escalier étroit, devant solliciter toute son attention et sa concentration pour contrer les effets de la drogue. Elle trouvait la porte juste sur le pallier de l'escalier. Elle prit une grande inspiration et la poussa lentement avant de la refermer derrière elle, attendant que Siran la guide, armée de l'une de ses lames, tant pour se défendre que pour ouvrir un éventuel mécanisme. " Continue d'avancer, deux pas sur la droite, tu vas trouver la fenêtre, longe le cadre, il y a une vitrine juste derrière le rideau...". Un pas. Le deuxième fut maladroit et trouva la queue de l'animal qui sommeillait là.

Le brouhaha qui suivit du assez bien renseigner Zane sur ce qu'il se passait à l'intérieur. Le chien véritablement monstrueux par sa taille fut réveillé de la manière la moins délicate qui soit et s'était jeté sur elle, un cri répondu à la première morsure, suivit d'un fracas de verre alors que la rehla s'effondrait sous le poids de l'animal sur la vitrine. " Bouges par la fenêtre ! " Mirari eut un éclair de lucidité et tenta d'ouvrir la fenêtre de sa désormais seule main valide. Alors que Siran retenait difficilement l'animal par l'une de ses pattes arrières de son bec sortit de l'ombre, augmentant sa fureur de secondes en secondes, elle eut à peine le temps de lui dire de récupérer ce qu'ils étaient venus chercher avant qu'il ne doive lâcher tant il se débattait, trop tôt. Le chien et la jeune fille passèrent à travers la fenêtre face à la rue avant de s'écraser littéralement aux pieds du démon. C'est au corps du chien sous le sien qu'elle due d'être encore un tant soit peu consciente après un pareil fiasco, très difficilement de se redresser, ne cherchant plus une seule seconde à cacher sa souffrance.
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Mer 26 Aoû 2015, 19:17

Faire le gai. Voici le boulot qu’il devait accomplir pendant que l’aveugle devait faire la sale besogne. La patience était loin d’être l’un de ces atouts, c’est pourquoi il aurait préféré que les rôles soient inversés. Le vol avait beau être un exercice qu’il pratiquait rarement, son savoir n’en demeurait pas moins instructif. Le fait qu’il ne pouvait pas espionner le cambriolage ne jouait pas non plus en la faveur de son empressement. Tout compte fait, il préféra opter pour la méditation. Il se mit en position indienne et attendit sagement son retour. Avant d’en arriver jusque-là, le démon fut évincé de son recueillement par un vacarme tonitruant à l’intérieur de la boutique. En tendant l’oreille, il pouvait discerner quelques bruits de sabots escortés par des grognements distinctifs de Krog. Aucun doute que la belle essayait de se faire la malle et que ce dernier essayait de l’en détourner. Alors qu’il s’apprêtait à pénétrer à l’intérieur pour juger la situation de ses propres yeux, ce dernier fut interrompu au tout dernier moment, lorsque l’aveugle tomba gauchement sur le dos du loup noir, ce dernier étant à ses pieds. Outre les objets qu’il avait réclamés, elle avait surtout causé trop de dégâts pour subsister dans le quartier.

Zane se précipita d’appeler ses longues ailes noires avec l’aide desquelles il s’envola, suivi de près par le loup qui accrocha la jeune femme dans sa grande mâchoire. Qu’importe ce que comptait faire l’espèce de cheval, car s’il voulait récupérer sa propriétaire, il devait les suivre en conséquence. En tant qu’éclaireur, l’homme s’endigua à quelques pieds de leur positionnement précédent, au sein d’une maisonnette abandonné, loin de toutes les foules hystériques. Au milieu des planches décrépies, le démon s’empara de la fauteuse de troubles et la balança négligemment sur le sol cendreux, soulevant un nuage conséquent d’impuretés. Le démon posa ses pupilles ambré sur l’objet qu’elle avait réussi à subtiliser. De son bras élancé, il happa le trésor, ignorant volontairement le pendentif. Il s’agissait d’un magnifique joyau, étincelant de cristaux. Son poids était assez conséquent pour la faible taille qu’il représentait. Après cette inspection visuelle, il disposa le magot à l’intérieur d’une de ses poches. Il dévisagea ensuite la vaillante voleuse. Si au début il engageait de lui faire comprendre qu’elle aurait dû être plus discrète, le démon se retint d’adopter la barbarie cette fois-ci. Elle avait réussi ce qu’il lui avait demandé, c’était l’essentiel. Sculptant un siège de dernière minute avec les lattes qu’il trouvait, Zane prit place de la façon la plus détendue qui soit. Le loup s’étendit dans un coin de la pièce, les oreilles dressées, manifestement curieux d’écouter la suite. « Je vais être honnête avec toi. J’aime bien ton caractère. Malgré ton handicap visuel, tu en as plus entre les jambes que certains de mes confrères. C’est paradoxal, et pourtant tu es aussi faible que tu es forte. Tu te vendrais à prix fort en tant qu’esclave… en même temps quel gâchis. » Racontait-il en affichant fièrement sa lame qu’il astiquait de tout son long par un tissu blanc. Les mouvements étaient propres et rigoureux, il prenait grand soin de son arme. S’il ne s’attendait pas à des paroles garnies de sagesse de la part de la colombe, il s’attendait au moins à une réplique désobligeante. En attendait qu’elle retrouve un peu de ses forces, Zane s’intéressa de plus près à l’animal qui l’accompagnait. Si sa forme était bien celle d’un cheval, il devait en avoir que l’apparence. S’il hésitait à l’interroger à ce sujet, il se retint quand il vit le loup en train de le renifler. Il contournait la bête, le dos courbé et les oreilles abattus vers l’arrière. Nul doute qu’il se posait la même question, ce qui engendra un léger rire chez le démon.

Lorsqu’il eut terminé de nettoyer son sabre, Zane se corrigea en époussetant ses vêtements couverts par la suie. S’il y a bien une chose qu’il haïssait plus que tout, c’est le manque d’hygiène. C’était vraiment un cas isolé parmi les démons, et autant dire qu’il en était fier. Il n’avait pas l’intention de rester là des heures, c’est la raison pour laquelle il s’approcha de la porte dévasté par les effets du temps. Il jeta un coup d’œil à l’aveugle, lui faisant part d’un signe distinct qu’il l’autorisait à le suivre si elle le souhaitait. Krog escorta les pas de son maitre alors que l’homme frappa subtilement sur la porte pour la voir s’effondrer. « J’aimerais connaitre ton histoire. Tu préfères que je t’appelle Blanchette ou bien tu as un nom plus original à me soumettre ? ». Peut-être refuserait-elle de converser avec un démon inconnu, et dans ce cas elle était libre de partir. Mais son intuition lui illustrait qu’elle se confierait tôt ou tard. Dans l’absolu, ils devaient se rendre ailleurs. Si jamais elle acceptait de le suivre, il pourrait une nouvelle fois quémander ses services.



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Dim 06 Sep 2015, 00:27

La chute de Mirari avait glacé le coeur de Siran, craignant pour la vie de la jeune fille, il utilisait les ombres pour regagner le rez de chaussée le plus rapidement possible. Il se ruait hors de la boutique juste à temps pour voir le démon déployer ses ailes et... son compagnon saisir sa protégée entre ses immenses mâchoires. Le bandjee eut à peine une seconde pour calmer son impétuosité, comprenant in extremis que le loup, qu'ils avaient maladroitement prit pour un chien la saisissait sans la broyer... Un coup d'oeil à la rue et il comprit qu'il était plus que temps de filer pour eux tous. Et jamais de la vie il ne laisserait la petite seule avec un démon et un monstre de loup ! Il partait au galop à la suite des deux autres, gardant deux bons mètres de distances avec le canidé, ne voulant pas provoquer sa rage sur la plus jeune.

Mirari n'avait pas même eut le temps de se relever réellement que l'haleine carnivore du loup avait frôlé son visage, son souffle chaud passant sur les parcelles de peau dénudée avant qu'elle ne sente ses mâchoires l'emprisonner. Elle était réellement si petite que ça ou bien était ce l'animal qui était gigantesque ? Il la serrait juste assez pour garder une bonne prise sur elle mais la boule dans le ventre de la blanche et le battement de son coeur, si fort qu'elle l'entendait résonner jusque dans ses tempes ne la quittaient pas une seconde. La sensation des dents de l'animal sur sa peau était la même que celle que l'on ressentait au toucher d'une lame aiguisée, ouvrant la peau sans douleur mais si nettement qu'on la sentait distinctement s'ouvrir sur les chairs.

Elle mit de longues secondes à reprendre suffisamment ses esprits avant de comprendre que le bruit sec et régulier qu'elle entendait  été le bruit des sabots de Siran lancé au galop. Ca ne la soulageait qu'à peine. Le battement d'ailes qu'elle entendait au dessus de leurs têtes était bien trop ample pour appartenir à un oiseau, pas de bruissement de plumes, le démon. La rehla risqua un soupire frustré. Dans quel bourbier elle s'était encore fourrée?! Les soubresauts de la course du loup augmentaient la douleur générale de son corps meurtrit par la chute et par la morsure qu'il lui avait infligé plus tôt. En se rendant compte de la taille des mâchoires de ce qui semblait être le compagnon du démon, elle estimait être chanceuse. Son avant bras était profondément entaillé sur l'exact positionnement des dents de l'animal... Et elle n'avait aucun mal à sentir son sang littéralement ruisseler jusqu'à ses doigts et goûter sur leur passage.

Lorsqu'il la relâcha, c'est la poigne du démon qui lui tira une petite plainte de surprise puis de douleur lorsqu'il la jetait au sol. Se refusant à laisser échapper le cri qui lui était pourtant venu jusqu'au fond de la gorge. Plus que la morsure, la chute l'avait meurtrie plus qu'elle ne l'avait sentie au premier abord avec l'étourdissement.

- " Il faut reconnaître ses faiblesses pour se montrer plus forts et plus avisés que les autres... " Du moins c'est comme ça qu'elle s'en était sortie jusqu'à présent. Les pas de Siran entrant dans la maison la crispèrent. La jeune fille aurait préféré qu'il reste hors de porté, surtout lorsqu'elle entendit le loup grogner. Le bandjee levait fièrement la tête, soufflant sa colère face à l'autre animal, bien campé sur ses pattes et déterminé à la protéger. " Ca va aller petite. " Il ne bougeait pas davantage jusqu'à entendre le rire de Zane. Il posait son regard incandescent sur le démon, n'appréciant guère de le voir lustrer sa lame, Mirari à porté de celle ci. La jeune fille ne parvenait visiblement pas à se relever et la voir lutter lui fendait le coeur mais il ne pouvait pas l'aider sans risquer de provoquer une catastrophe.

Mais... Le bougre se levait simplement, osant un énième affront... Le bandjee était furieux mais se contenait jusqu'à entendre la voix de sa petite protégée.

- " Mirari... Shax... et qui est mon commanditaire ? " Siran tiquait. Elle dévoilait son véritable nom à un démon ? C'était risqué, beaucoup trop ! " Tais toi ! S'il est à la solde de ceux qui l'ont poursuivit tu seras la monnaie d'échange contre la liberté de ton père ! " La blanche parvenait non sans mal à se remettre sur ses pieds, retenant son bras abîmé de sa main libre, crispée par la douleur, son visage n'en était pas moins plein de fierté et d'une colère brûlante. Zane ne semblait défendre aucune autre cause que la sienne et si elle se trompait... il serait toujours temps de prévoir un plan pour s'échapper avec son père, ensembles, elle était persuadée qu'ils y parviendraient.

Dehors, la rumeur des habitants du quartier s'amplifiait et rendait Siran nerveux, le démon s'étant éloigné, il s'approchait de sa petite et se collait à son côté intact. " Montes, on peut pas rester ici. Autant les suivre le temps de se sortir de là. Ils n'ont pas plus d'intérêt que nous à se faire prendre ici. " La rehla cherchait du bout du pied et trouvait les restes d'un coffre pour monter sur le dos de son ami, sans un mot, c'est à peine si elle ne s'allongeait pas sur son encolure, ne se retenant que par fierté. Son compagnon de route s'inquiétait de la voir dans cet état, presque un pantin de chiffon sur son échine. Comme si les derniers mois de voyage ne l'avaient pas assez affaiblie ! L'odeur caractéristique de l'onguent lui monta aux narines. Pas certain que cela suffirait cette fois... " Il faut te soigner mieux que ça, ça à l'air profond et tu t'es peut être cassé quelque chose..." La jeune fille l'interrompait à voix basse pour que seul lui ne l'entende.

- " Je ne peux pas faire mieux pour le moment et je ne suis pas "cassée", le poilu a amorti ma chute... Il me faut juste un coin tranquille. " Dans un soucis de discrétion, la plus jeune rabattait la capuche de sa cape sur sa chevelure et tout le haut de son visage pour le masquer aux passants. Siran acquiesçait, suivant le démon et son compagnon du moment que ceux ci les conduisent en lieu sûr.
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Jeu 10 Sep 2015, 16:06

« Zane Azmog. Tu devrais retenir ce nom, un jour il sera légendaire. » Répondit gracieusement l'homme à la question de la dénommée Mirari. Il avait jeté un œil derrière lui pour confirmer la présence du cheval et de sa maîtresse, celle-ci complètement à bout. Va savoir depuis combien de temps elle traînait dans la rue, à voler ce dont elle avait le plus besoin. Au lieu de chercher des vêtements, elle aurait très probablement dû s'inquiéter pour sa santé et se faire un bon stock de nourriture. En inspectant attentivement la monture de la blanche, il n'avait rien dénoté de semblable sur lui. Rien qui ne puisse les faire vivre plus de deux trois jours en tout cas. Sa faiblesse actuelle n'était pas simplement due aux divers coups qu'elle avait pris, ou alors elle était encore plus faible qu'il ne l'avait envisagé. Toutefois, ce canasson n'avait pas de soucis à se faire. Le démon n'avait pas encore prévu d'engager une lutte armée contre un château ou encore de chercher des noises à d'autres races connues pour leur impulsivité. Dans l'état où elle était, il ne pouvait pas se permettre de la convoyer n'importe où, au risque de perdre une jeune femme de qualité. Krog de son côté se contentait de surveiller le troupeau, en quelques sortes. Il s'était glissé à l'arrière du groupe, à une certaine distance tandis qu'il tournait la tête de droite à gauche. Le loup était suffisamment intelligent pour détourner les individus les plus curieux, car il fallait reconnaître que cette brigade était loin d'être ordinaire. Il ne passait pas non plus inaperçu, la faute à ses deux nouveaux compagnons de route qui ne pouvaient emprunter la voie des airs. Pour arriver à destination, il devait alors se contenter du chemin le plus périlleux. C'est la raison pour laquelle il comptait sur la férocité du loup et de sa faculté d'hypnose.

Le trajet dura bien une vingtaine de minutes, sans compter les quelques arrêts que le démon avait dû s'efforcer de faire pour mettre fin à la vie de quelques bandits de pacotilles qui détroussaient gentiment les voyageurs. Mais le plus important, c'est qu'ils étaient arrivés près d'un grand bâtiment. De loin déjà, les invités avaient sûrement pu deviner de quel type de bâtisse il s'agissait. De près, plus aucun doute ne subsistait. Il s'agissait d'un grand manoir, aussi ancestral que tranquille. Il était disposé à l'abri des regards, en hauteur, sur une colline qu'il avait fallu grimper durant les cinq dernières minutes. Au moins, ils y étaient parvenus en un seul morceau, enfin, du moins en apparence. Zane ouvrit l'immense portail qui protégeait la cour et fit passer les deux individus avant lui. En prolongeant le silence qui s'était installé, il entra à l'intérieur de la demeure. La taille de la porte était assez conséquente pour que les deux animaux puissent la passer sans mal. L'intérieur était très spacieux, particulièrement luxueux et éclairé. Ornementée de tableaux et de collections en tout genre, la valeur des objets attirait indéniablement le regard. L'odeur qui émanait des multiples bougies allumées envoûtait les narines de l'hôte. D'un signe de la main, il indiqua la pièce voisine dans laquelle ils se rendirent. Il semblait les avoir menés au salon au vu des fauteuils disposés et du feu de cheminée en place, celui-là même leur procurant une chaleur estivale. Un détail, et pas des moindres pouvaient être perçus en second lieu. Sur un des murs se trouvait un homme embroché par une longue lame en acier dans le cœur. Le sang marquait ses vêtements, mais aucune trace de liquide ne se répandait au sol. « Bienvenue chez moi. Ne faites pas attention à lui, c'est comment dire... mon colocataire. » Par colocataire, il entendait dire que c'était l'ancien réel propriétaire de l'habitation. Pas difficile d'imaginer ce qui s'était produit ensuite.

Zane s'orienta vers une grande armoire en bois pendant que ses convives s'installaient confortablement. Krog s'était couché au pied du fauteuil, les oreilles braquées vers le haut et les yeux fixés sur le mammifère à sabots. Le ténébreux sortit deux verres qu'il glissa entre ses doigts ainsi qu'une bouteille dont le contenu était tout aussi mystérieux que sa teneur en alcool. Il tourna les talons et confisqua une pomme au passage qui se trouvait dans une corbeille à fruit. Il lança celle-ci à la jeune aveugle. « Voici une petite collation avant de passer au dîner. Nous avons tous besoin de manger. En tout cas, moi oui. » Suite de quoi il retira le katana qui se trouvait empaqueté à sa taille et s'installa paisiblement sur le siège le plus éloigné du foyer. Par intérêt, les yeux du démon se posèrent sur le coursier qui se demandait de quoi il s'alimentait. Le lien qui unissait Mirari et son ami semblait identique à la relation qu'il avait lui-même avec le sien, et en ça aussi c'était intrigant. D'une certaine manière, il ne savait pas vraiment ce qui l'avait poussé à les inviter ici, peut-être pour en apprendre plus sur elle.

Toujours la bouteille à la main, l'homme versa alors son contenu dans les deux récipients qu'il avait posé sur un guéridon en face des sièges. Il offrait breuvage et nourriture à la blanche dans le but de la rétablir. Elle manquait trop d’énergie pour pouvoir poursuivre ses vols sans risques, et surtout pour survivre en pleine nature. « Il se fait tard alors je vous propose de rester ici pour la nuit. Personne ne viendra nous déranger, et même si c'est le cas vous ne le saurez même pas. » Déclara-t-il en pensant qu'ils saisiraient le sens de sa phrase. À présent certain qu'elle se rétablirait petit à petit dans de bonnes conditions, Zane se leva et se dirigea avec désinvolte vers le dépôt de gibiers. Il était temps de se remplir la panse.


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Lun 14 Sep 2015, 10:17


Zane Azmog... Le nom du démon ne lui disait rien, pas un seul quelconque souvenir de conversation de son père ni même un nom prononcé pendant l'assaut du camp... Ce n'était pas une raison pour lui faire confiance pour autant même s'il faisait tout pour que leur avancée sur le chemin qui menait elle ne savait où se passe au mieux quitte à le jalonner de cadavres. Ce n'était que des brigands de bas étages, elle n'aimait pas les morts inutiles mais sa vie ne lui avait pas épargné ce genre d'événements, morts violentes ou non, volontaires ou pas. Même en tant qu'aveugle, ces moments étaient durs à soutenir mais son père lui avait apprit à se montrer forte, à se servir de ces expériences douloureuses pour être assez dure pour affronter le monde et ça avait plutôt bien réussi.

La jeune fille se laissait porter et protéger, sans dire un mot, désagréable ou non, juste fatiguée. Elle ne voulait qu'un lit et une couverture chaude... Peut être un bon repas ? Enfin c'était sans doute trop espérer d'un démon, aussi distingué soit-il. Siran lui décrivit la demeure devant laquelle ils arrivaient, l'un comme l'autre doutant fortement qu'il l'ai acquit de manière honnête mais la seule promesse qu'avait à tenir son lieu de vie était de leur fournir un toit pour la nuit pour qu'ils puissent se reposer et se soigner. Lle banjee suivait le démon non sans vérifier de manière régulière où se trouvait le loup, un peu trop silencieux à son goût. En cas de besoin, il serait toujours temps de disparaître dans les ombres mais pour aller où ? Ils ne connaissaient rien à cet endroit et si le dénommé Zane avait un peu de confort à leur offrir, il préférait veiller toute la nuit sur sa protégée pourvu qu'elle puisse prendre un peu soin d'elle dans un endroit décent pour une fois.

Lorsque le démon leur ouvrit les portes successives, il ne put que se féliciter de l'avoir suivit. La maison était gigantesque, riche, chauffée, parfumée... Trop beau pour être vrai. En entrant dans le salon, il comprit. " Il y a un cadavre CLOUE au mur ! " Il se stoppait, surprit, la confiance toute relative acquise en chemin pulvérisée par la vision qu'il avait du salon mais la jeune fille dont il prenait soin haussait une épaule désinvolte.

- " Au moins il ne pue pas... "

Sa phrase répondait aux "présentation" que le démon avait fait de l'ancien propriétaire, son état d'épuisement gagnant sur le confort de demeurer dans une pièce sans infestation cadavérique. A vrai dire, comme il ne puait pas, qu'elle ne le voyait pas, il ne la dérangeait pas du moment qu'il restait bien on ne peut plus mort et ne revenait pas à la vie sous les effets d'une magie étrange. A tâtons, elle faisait quelques pas dans la pièce et trouvait un autre fauteuil, tout proche du feu celui-ci et prenant une seconde pour faire attention à son bras ensanglanté pour ne pas tacher son assise qu'elle devinait fort jolie, elle s'y installait, remontant ses jambes contre elle, son bras blessé contre son ventre. Le fauteuil était haut et large, confortable avec ses accoudoirs rembourrés pour son plus grand plaisir, la rehla se sentait comme dans un cocon abreuvé de la chaleur dispensée par la cheminée. Un soupire de soulagement passa ses lèvres et elle se permit d'ôter sa cape, la jetant sur le sol par habitude. Siran, comprenant le geste, vint se poser à ses pieds, contrairement à un vulgaire cheval, il préférait milles fois dormir allongé.

S'il n'y avait eu le démon et le loup, le banjee aurait été parfaitement détendu et se serait sans doute laissé aller à somnoler devant le foyer. Il fixait d'ailleurs Zane alors que celui ci préparait deux verres et lançait une pomme à sa protégée. Il était idiot ou bien ? La jeune fille sursautait en sentant le fruit attérir sur ses genoux. De ses mains elle devina ce que c'était et le remercia d'un petit signe de tête avant de mordre dedans sans empressement.

La jeune fille n'ouvrait pas la bouche jusqu'à la dernière phrase du démon, patientant encore une petite minute pour exprimer sa pensée.

- " Pourquoi tu fais tout ça ? Je présume que ce n'est pas pour le paiement de mes services et j'ai rarement vu un démon faire la charité. Alors qu'attends-tu en retour ? "

Pour une fois, elle ne se montrait ni agressive ni cynique envers lui, peut être trop fatiguée ou reconnaissante pour soutenir un échange verbal trop intense. Mais elle avait connu trop de démons pour savoir que lorsque ceux-ci se montraient si prévenants c'est qu'il y avait une raison, dans le cas de son père, ça avait été l'amour mais c'était un atypique...

La tête lègèrement inclinée, preuve de sa curiosité sincère, la rehla donnait un piètre spectacle, semblant misérable entre la poussière et les blessures qui marquaient son corps et ses vêtements, autant dire qu'il serait utile qu'elle puisse se laver et se changer mais elle doutait que le démon possède des tenues féminines... Quoiqu'il soit visiblement assez élégant, assez pour sentir bon et avoir des cheveux encore plus doux que les siens, indiquant qu'il prenait plus que soin de lui, sans compter que leur rencontre avait eu lieu dans une boutique de vêtements des plus distinguée.... L'idée du démon en robe lui tira un sourire à peine visible. L'image était d'autant plus risible qu'elle imaginait le démon assez bel homme pour le savoir et prendre soin de son apparence sans s'en vanter.

- " Si tu me permets d'abuser de ton hospitalité, je présume que tu as une salle d'eau ici, j'aimerais me décrasser avant de dîner, je dois être une insulte à ton sens de l'esthétisme... Et si tu as de la viande, tant pour Siran que moi, ce serait parfait. "

Tant qu'à être accueillie... Autant en profiter pour se remettre vraiment bien. Siran maugréait intérieurement, elle s'était permise de donner son nom au démon et ça l'agaçait. Si elle était connue de cette race comme la fille adoptive de Shax depuis une vingtaine d'années, lui était connu comme son complice depuis presque une centaines !
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Jeu 17 Sep 2015, 15:42


Quelles que soient les bonnes intentions des démons, il semblerait qu’elles soient toujours suspectées de recéler de mauvais présages. Oh, bien sûr, la race dénombrait d’une multitude d’individus maléfiques qui annonçaient distinctement leurs viles pensées, mais lorsque l’inverse se produisit, Zane relevait que c’était encore plus douteux aux yeux des autres. En posant cette question propice au déroulement, elle avait toutes les raisons de croire qu’il faisait ça dans un but bien précis, qui le servirait lui et ses intérêts par la suite. Qu’elle ait raison ou non, le beau brun ne dévoilerait jamais ses plans aussi volontiers, par conséquent elle devait bien supposer que sa réaction serait en tout point malhonnête. Ce qu’il attendait en retour ? Cette autre interrogation ne fit qu’étaler le rictus du démon, auparavant pourtant bien ébauché sur son visage. « Tu n’as jamais vu un démon comme moi, chéri. Pour être plus exact, tu n’as jamais vu un homme comme moi. » Se contenta-t-il de rétorquer pour détourner ce merveilleux interrogatoire, en profitant de ça pour lui conseiller de ne pas voir en lui un stéréotype de sa race. Homme confiant et serein qu’il était, Zane se savait plus exercé et civilisé que ses comparses, souvent trop directs pour ne pas repérer leurs jeux à des kilomètres à la ronde. Être plus fin engendrait une force qu’il préservait, qu’il retouchait de jour en jour. Son amabilité et son indulgence, sincère ou non était bien présente. C’était à Mirari de se constituer sa propre opinion sur sa personne, et sans doute viendrait-elle à le comprendre davantage en passant un peu plus de temps avec lui dans sa demeure empruntée.

Dans ce cas si singulier, il s’engageait en tant qu’hôte chargé de combler ses convives et rien d’autre, c’est pourquoi il avait décidé de concocter un petit repas envers cette belle famille réunie. À l’image d’un père avec sa fille, il prenait soin d’elle et s’occupait gracieusement de ses besoins. Elle était venue le rejoindre afin de lui requérir la salle de bains afin de purifier son corps de toute impureté. Bonne initiative. Son aromate était loin d’être un plaisir pour les narines, surtout le concernant. Il suffisait de flairer les multiples cierges qu’il avait lui-même dispersés dans toutes les pièces afin de rendre l’atmosphère plus flatteuse. Sans pour autant être répugné par la crasse, il avait d’autant plus d’affections pour les personnes qui prenaient soin d’eux.  « Aveugle, mais pas idiote à ce que je vois. Tu as déduit que le raffinement prenait une place importante pour moi, bien jouée. La salle d’eau est à l’étage, première porte à droite. L’ancien propriétaire avait une fille. Tu trouveras sûrement de quoi te vêtir avec plus de… classe. » Lui indiquait-il le plus naturellement possible. Il l’aurait bien accompagné si seulement il n’avait pas été tant voué à préparer un diner à la hauteur de son physique. Ce que peu de gens savaient, pour ne pas dire personne, c’est qu’il était un cordon-bleu. Tout comme son sens subtil du visuel, la bonne préparation des aliments n’était pas une qualité généralement nécessaire chez les démons. Il ne s’agissait là que de plus qui figuraient dans ses talents, sans pour autant diminuer ses prouesses au combat ainsi que son esprit perfide inventif, loin de là.

Pendant que l’aveugle était partie se refaire une petite beauté, l’homme prenait plaisir à mettre tout en œuvre pour disposer et la table, et le service. Qu’importe qu’elle ne soit pas en mesure de le voir de ses propres yeux, car c’était plus pour lui que pour les autres qu’il prenait son temps pour faire les choses bien. Ça fait longtemps qu’il n’avait pas savouré des aliments dans la paix et le repos, c’est pourquoi à la moindre occasion, il jouait sur ses atouts secrets pour en faire un moment mémorable. Une fois que tout fut parfaitement en place selon ses bons désirs, le guerrier se dirigea dans sa chambre afin de troquer de vêtements. Il avait marché toute la journée avec et se sentait un peu lourd avec ceux qu’il supportait actuellement. Il enfila une tunique plus adaptée et plus assortie à l’évènement. Il s’affaira ensuite de retourner dans la salle à manger où il entreposa deux gros gibiers idéalement cuits dans des contenants qu’il consacrait aux deux animaux. Il ne savait rien concernant les gouts de l’étalon, cependant il était sûr que cette cuisson ravirait Krog, qui à la moindre vue de sa pitance se réforma en véritable chien de compagnie. Les oreilles déchues, la queue mobile dans tous les sens ainsi que ses babines humectées de salive établissaient toute l’impatience du loup envers ce délicieux morceau de viande. Pour nourrir un tel monstre, il était toujours bon d’être doté d’un savoir-faire hors norme. Sans se faire prier, il se jeta dessus en tourmentant la chair comme un affamé.

Concernant Zane, il n’attendait plus que son invité d’honneur, priant pour qu’elle s’expose assez rapidement. La faim commençait à faire grogner son estomac, sa mâchoire étant avide de mordre dans la première bouchée. Heureusement, l’attente ne se fit pas interminable. C’est au terme de plusieurs minutes que sa présence se fit sentir, les pas de la jeune fille se rapprochant de plus en plus. Bien, les festivités allaient pouvoir être engagées.



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Ven 18 Sep 2015, 16:16



La jeune fille sourit à sa réponse et eut un tout petit rire, Zane lui faisait penser au démon qu'elle adorait, son père. Lui aussi était unique en son genre. Quoique leur rencontre fut... frappante, il se montrait assez agréable depuis leur arrivée dans la maison et cela continuait. Alors qu'il entamait la préparation du repas, elle suivait l'itinéraire indiqué par le démon pour trouver la salle d'eau, indiquant à Siran qui relevait la tête, qu'il pouvait et devait rester là. Autant prouver à Zane qu'elle acceptait de lui faire confiance et de le considérer autrement que comme un simple représentant de sa race et de passer sous silence leurs premiers échanges.

A tâtons, elle trouvait la rampe de l'escalier et découvrait les lieux à sa manière. Sans difficultés, elle trouvait la salle d'eau qui s'avérait très spacieuse au bruit de ses pas résonnant dans la pièce. La rehla l'explorait avant de se débarrasser de ses vêtements pourtant neufs mais dans un piètre état après son vol raté et les blessures récoltées. C'est avec un délice non dissimulé qu'elle profitait du luxe de la salle de bain généreusement fournies en mélanges lavants, adoucissants, aux senteurs presque féériques. Pour une fois qu'elle avait l'occasion de profiter d'un tel confort, elle ne se privait, prenant le temps de démêler ses cheveux, les lavant avec soin, en profitant également pour bien rincer ses blessures. Sortie de l'eau, enroulée dans un épais linge propre, elle trouvait non sans quelques minutes de recherches, la chambre de la dite fille.

A part sa mère, elle n'avait eut que de très rares contacts avec les femmes et certainement pas axés sur comment mettre en valeur son physique ou même son visage. Sa maman lui avait simplement apprit à se parfumer, se coiffer et maquiller ses yeux... C'était déjà énorme dans un camp de voleurs ! Et le moins que l'on puisse dire c'est que la fille de l'ancien propriétaire avait de quoi prendre soin de sa personne... Elle dut vérifier à l'odeur pour ne pas se tromper entre la multitude de pots... Mais elle s'en sortait plutôt bien. En se coiffant, elle sourit en se rendant compte que la dernière fois qu'elle s'était ainsi pomponnée remontait à plusieurs années en arrière, pour faire diversion lors d'un vol, mais ça avait surprit tout le monde, situation aussi gênante que valorisante... Et ce soir, elle avait été gagnée par le soin qu'apportait Zane à toutes choses et elle s'accordait le droit de prendre soin d'elle, trouvant un coffret bien garni, elle allait jusqu'à enfiler quelques bijoux légers avant de s'attaquer à l'impressionnante garde robe...

Dans le salon, Siran observait la viande, le loup, le démon, la viande, le loup, le démon, la viande... Le lup s'était littéralement jeté dessus, n'ayant plus grand chose d'effrayant avec son comportement de chiot affamé, il le toisait de haut mais il ne pouvait nier que l'odeur était des plus alléchante et il reconnaissait sans peine la qualité de la pièce de viande que lui servait le démon... Avant de se jeter dessus à son tour sitôt qu'il fut sortit de la pièce, écharpant la viande de son bec acéré. A croire que le loup et lui avaient davantage de points communs qu'il n'aurait voulu l'admettre... Surtout lorsque les deux se mirent à ronger leurs os avec soin.

Quand sa protégée redescendait, elle avait perdu sa toute nouvelle assurance, rendue plus que perplexe par le contenu de la garde robe et à quelques pas de la salle à manger elle demandait à son hôte, alors que Siran lui lançait un regard des plus étonné par son apparence mise à part le bandage à son bras, il la trouvait fort jolie pour une humanoïde:

- " Tu es bien certain qu'il s'agissait de sa fille et pas de sa concubine ? "

Non pas que les tenues aient été laides, loin de là même, toutes de très bonnes factures mais... le peu de peau qu'elles couvraient lui laissaient un gros doute sur le lien familial entretenu entre le propriétaire et la jeune personne occupant la chambre qu'elle avait visité. La blanche s'était vêtue de la plus "simple", c'était soit ça, soit un peignoir de nuit qu'elle avait perçut comme quelque peu transparent. Une robe de tissus rouge à motifs, dos nu, ouverte tout le long de la jambe et assez largement...

Spoiler:

La rehla s’avançait dans la salle, une main en avant pour éviter de buter dans les meubles, assez gênée pour le laisser voir sur son visage mais il fallait admettre qu'hormis ses cheveux et ses yeux, on aurait eu du mal à la reconnaître.

- " J'espère ne pas t'avoir trop fait attendre. " A l'exception de la tenue et de la mise en beauté, c'était évident que la jeune fille n'avait pas l'habitude de se retrouver à manger à une riche table en compagnie d'un homme seul... La situation lui semblait plus périlleuse que toutes celles qu'elle avait pu traverser jusque là. Surtout que Siran restait au salon avec Krog, reput et assez confiant pour se reposer tranquillement à ses côtés.
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Dim 20 Sep 2015, 13:47




Quelle surprise inattendue ce fut quand il aperçut la nouvelle Mirari de ses propres yeux. Pendant un instant, Zane s'était demandé qui était cette femme et ce qu'elle fichait ici, tellement ses vêtements et ses soins en général l'avaient transformée. Misant beaucoup sur le stylisme, il était forcé de reconnaître qu'elle était plutôt mignonne dans cet accoutrement, bouleversant complètement la perception qu'il avait eue d'elle jusqu'alors. Il savait désormais que son potentiel de séduction était assez conséquent, alors pourquoi ne s'en servait-elle pas continuellement pour advenir à ses fins ? Sans doute devrait-il lui enseigner le précepte du charme, un atout qui peut être considérable selon son usage. Les hommes, au même titre que les femmes d'ailleurs, ont tendance à apporter davantage de confiance à des individus favorisés physiquement. Se servir de cette faiblesse humaine lui permettrait de bénéficier de plus de possibilités. En tout cas, il se retenait bien de se référer à ses opinions pour lui faire un quelconque compliment, puisque de toute évidence, il ne savait pas en faire. L'avantage avec sa convive, c'est qu'elle était dans l'impossibilité de lire sur son visage afin d'y déceler d’éventuels mensonges. Et dire que les voyants ne le saisissaient déjà pas, il se demandait avec un brin de curiosité ce qu'elle pensait de lui.

Au diable de telles préoccupations. Le plus important actuellement était de dîner en paix et rien d'autre. Les deux connaissances devaient à tout prix se remettre d'aplomb pour le lendemain, car qui sait ce qui se passerait dans la tête du démon une fois que l'aube se dévoilerait. L'homme attendit que la blanche sélectionne sa place pour dénicher la sienne à son tour en lui faisant face. Pour discuter de choses et d'autres, c'était préférable. Zane s'était volontairement tu sur les plats qui résidaient chaleureusement sur la grande table. Comme elle devait se fier à ses autres sens, elle aurait tout le loisir de découvrir en temps réel ce qu'il avait organisé. « Fais-toi plaisir ma belle, mange tant que ton estomac te le permet. Mais ne te méprends pas pour autant, ma générosité est temporaire. » Lui confia-t-il, malgré qu'aucune intonation néfaste ne se fit ressentir dans son timbre. Sans attendre plus longuement, le guerrier happa chaque morceau de viande qui lui passait sous la main. Cuisses de poulet, rôti de bœuf, côte d'agneau; une farandole d'animaux pour une diversité de goûts.

Ses dents arrachèrent sans hésitation les produits qu'il absorba plus vite que son ombre. Peu de chances qu'il en soit pleinement conscient, toutefois dans ces moments-là il perdait toute la noblesse qui le caractérisait tant. Parallèlement lors des combats, l'homme ordinairement classe et propre sur lui permutait radicalement de tempérament selon les circonstances, ce qui avait pour conséquence de générer deux portraits drastiquement différents de lui. Le fait d'être affamé le rendait probablement plus malvoyant que Mirari. Cependant, après avoir allègrement dévoré la moitié de la table avec la vélocité d'une tornade, Zane reprit l'allure d'un maître de maison. « Désolé, je n'ai pas pour habitude de dîner seul à seul avec une femme. Dis-toi que c'est un privilège. » Poursuivit-il avec humour, présageant qu'elle comprenait très bien la nature des démons à être des solitaires. Pourtant, ça n'avait aucun rapport puisqu'il était lui-même très sociable. C'est juste qu'il se distrayait usuellement dans une chambre avec le sexe opposé, c'est tout. De toute façon, il ne comptait pas se gêner pour agir selon ses désirs. D'ailleurs, alors que tout se passait pour le mieux, le stratège expulsa sans raison une arme de jet dans sa direction, ce qui eut pour effet de lui tracer une petite coupure sur la joue droite, ça afin qu'elle cesse de déguster sur le champ.

Il se leva ensuite de sa chaise en faisant volontairement grincer celle-ci puis apparut quelques secondes plus tard derrière Mirari, ses deux mains fermement appuyées sur les épaules de cette dernière. Il resserra ses doigts avec zèle. « Tu as encore beaucoup de choses à apprendre sur le monde. À mes yeux tu es un diamant brut qu'il faut entretenir avec ardeur. Je suis certain qu'avec mes doctrines, tu pourrais devenir aussi géniale que moi. » Indirectement, Zane lui confia tout le bien qu'il pensait d'elle. Il était sincère en imaginant ériger une alliée de son calibre à ses côtés. Ses capacités ne demandaient qu'à être exploité de la meilleure des façons, et qui de mieux classé que lui pour faire d'une petite fille une fabuleuse soldate accomplie ? Ironiquement, lui qui jouait énormément sur les tactiques liées à l'apparence telle que les illusions où les mutations d'allures voulait faire de la seule femme immunisée contre ça une combattante aguerrie. À ses risques et périls, elle pouvait à tout moment se retourner contre lui et ainsi lui faire regretter son choix. Mais une vie sans risque n'est pas une vie. Il avait envie pour la première fois de miser sur quelqu'un d'autre que sa propre personne. Son intuition ne le trompait jamais envers les spécimens qu'il côtoyait. Il plaça son visage juste à côté du sien, lui susurrant quelques mots. « J'ai besoin de tes services. Que dirais-tu d’œuvrer pour un futur dieu des enfers ? » Il profitait de l'absence de son compagnon endormie dans la pièce voisine pour lui faire cette enchère. Il savait qu'en ne se fiant pas à son ami, elle était plus vulnérable.


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Mer 23 Sep 2015, 02:07


Elle ne devinait ni son étonnement ni la satisfaction du démon à la voir ainsi parée, déjà parce qu'il ne les laissait pas entendre et ensuite parce qu'elle était bien trop gênée. C'était loin d'être une habitude de se dévoiler autant et surtout en seule à seule avec un homme, de surcroît un démon. Elle aurait pu être nue devant lui qu'elle se serait sentie moins à sa merci et surtout, jamais elle ne s'était sentie ridicule nue tandis que préparée de la sorte... Bien qu'elle ne se trouve rien de joli physiquement, peut être en l'absence de reflet faute de vision et de prétendant, merci papa, néanmoins, la rehla savait qu'elle devait l'assumer et s'en accommodait bon gré mal gré. Mais elle ne s'expliquait pas son soudain excès de coquetterie... Mauvaise influence de Zane sans doute, sans compter les longs mois à ne pas prendre soin d'elle du tout... Au moins, elle était contente d'avoir pu prendre un bon bain et de s'être décrassée au point de retrouver la douceur de sa peau et de ses cheveux comme au temps où sa mère lui préparait ses propres soins...

Certes, la jeune fille ne pouvait pas lire son expression sur le visage du démon mais le "ma belle" tira un demi sourire discret et un léger rougissement à l'aveugle, un peu rassurée et surtout flattée plus qu'elle ne l'aurait imaginé par cette petite remarque anodine. Enfin... Peut être pas si anodine que ça, la possessivité du "ma" y était sans doute pour quelque chose dans ce léger trouble qu'elle ressentait, loin d'être mauvais, juste rassurant, presque euphorisant si elle n'avait pas su contrôler ses sentiments. Volontairement et bien consciente de l'étrangeté de la situation, elle notait la fin de phrase sans la relever d'une remarque acerbe, profitant, un peu comme lui sans doute, de cette trêve à sa juste valeur.

Rien qu'à l'odeur, la table ornée du repas se laissait deviner copieuse, raffinée et définitivement délicieuse, autant dire, pas le genre de repas que l'on peut faire tous les jours, surtout en menant une vie d'errance sans le sous ni foyer. De ses doigts et à l'odeur, Mirari sélectionnait les morceaux qui l'inspiraient le plus, ravie par les dons de cuisinier du démon, c'était succulent et bien qu'elle mangea par petites bouchées pour éviter de se vriller l'estomac, trop longtemps nourrit aléatoirement pour accepter une grosse quantité en peu de temps, elle mangeait bien, profitant de la table foisonnante de plats variés Le tout sans faire cas de la voracité du démon pourtant parfaitement audible pour son oreille entraînée. elle en avait bien trop l'habitude pour s'en offusquer.

- " Ne t'excuse pas, je te remercie pour ce repas et ton hospitalité, c'est délicieux et...  J'imagine assez aisément de quel ordre sont tes occupations avec les femmes mais le charme du bon cuisinier est un atout de plus pour les séduire. " Bien qu'elle fut certaine qu'il n'ait pas besoin de ça pour les attirer, même aveugle, la blanche ne pouvait nier que Zane ne pouvait laisser indifférente une femme. Peut être qu'elle se sentait particulièrement touchée par lui à cause d'un autre démon de sa connaissance, modèle masculin par excellence, bien moins raffiné mais tout aussi divisé dans le comportement... Peut être juste moins... sauvage, passionné. Ou du moins, n'ayant pas les mêmes points de préoccupations et de sensibilité. C'était assez grisant, cette alternance de charme poli et de force violente, effrayant et excitant, comme un jeu dangereux mais tellement prenant et pourtant la partie avait à peine commencée.

Comme pour le prouver, au moment même où elle se demandait quand le démon agirait encore de manière inattendue en revirant de personnalité, elle entendit le sifflement d'une lame de jet avant même de sentir la blessure légère sur sa joue. Pas un sursaut, sachant qu'elle risquait bien plus gros à tenter de l'esquiver alors que si le démon l'avait amenée jusqu'ici, ce n'était sans doute pas pour la tuer, pas dans l'immédiat du moins. Un geste brusque lui aurait peut être coûté un oeil ou pire... Les mains de Zane sur ses épaules et la pression de ses doigts, presque douloureuse, sur ses épaules la dissuadèrent de se lever alors qu'il venait à peine de bouger.

- " Peut être même plus, qui sait... "

Elle prenait le compliment comme tel mais il fallait jouer serré, il était imprévisible aux yeux des autres mais aussi joueur que prévoyant... Quelques secondes passèrent durant lesquelles elle prit le temps de réfléchir. Depuis son immense déception à Lua Eyael, ses objectifs et motivations avaient évolués. Il lui fallait se construire et prévoir, pour être capable de sauver son père lorsqu'il se ferait attraper, car elle était certaine que ce jour arriverait... L'aveugle inclinait le visage en arrière, vers celui de Zane comme si elle put le voir et lui accorda un sourire aussi malicieux que plein d'intelligence.

- " Si tu as besoin de moi, accorde moi une faveur sans question ni objection le moment venu et je t'aiderais de toutes mes forces... A condition que Siran ne me quitte pas et soit bien traité. "

D'un geste plus gracieux qu'à son habitude, elle posait la main sur l'une de celles du démon sans se départir de son sourire. Le souffle de Zane caressant son visage avec juste assez de force pour qu'elle se sache très proche du sien, presque en attente. Elle avait le sentiment qu'elle venait sans doute de trouver celui qui l'aiderait à accomplir quelque chose de mémorable...

- " Apprends moi à être la plus forte possible et je te serais une alliée des plus fidèle. "

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Changement de peau [PV Zane Azmog]

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