« Oh je... Aïe... p*tain de m*rde, où est-ce que je suis ? » Callum ouvrit les yeux. Il s'était retrouvé dans un endroit totalement inconnu suite à la dérive de leur duo. Restant allongé sur le sol, les membres douloureux, il attendit quelques secondes, se remémorant les évènements précédant. Il n'y avait personne autour de lui, et il regarda ses mains « f*is ch*er... » Elles étaient bronzées. Lorsqu'il regardait sa peau, il savait immédiatement à quoi il ressemblait. Soit sa fausse apparence avait tenue, soit il ressemblait à l'Orishala. Et cette fois-là, il ressemblait à l'Orishala.
Se frottant le visage, des souvenirs lui vinrent alors de manière plus fluide « Ah oui... Les démons... » Il s'était allié avec un petit homme de fortune, qui luttait contre son propre gouvernement. Callum, qui ressemblait trait pour trait à Cocoon, avait la fâcheuse manie de se jouer de cette apparence pour qu'on lui fasse des faveurs. Il était diabolique, et profitait à mauvais escient, contre l'image même que Cocoon voulait instaurer de lui. Mais il s'en fichait clairement, au contraire, ça lui restait bien « Où est-ce qu'il est... ? » Se redressant, Callum chercha son compagnon de fortune du regard. Ils étaient sur l'embarcation démoniaque, ils avaient fait en sorte de se rebeller de manière discrète et silencieuse mais, les évènements jouant contre eux, ils durent fuir le navire. Et l'Orisha ne volant pas, même sous son apparence démoniaque -les ailes n'étant que apparat et faux-semblants- Kai du le porter malgré lui pour l'emmener loin de l'Océan.
Mais la traversée fut longue et particulièrement rude. Ils étaient tous les deux à bout de force et le grand ne savait que faire pour soulager le petit de son poids, sans qu'il ne finisse par le lâcher dans l'Océan. Les Sirènes, attendaient chaque proie qui pouvait tomber du ciel ou d'ailleurs.
Ce fut dans des conditions déplorables qu'ils atterrirent en urgence sur la plage de sable fin. La tête dans le sol, Callum et Kai finirent par s'évanouir, n'en pouvant plus. Sauf que, visiblement, le corps du démon demandait largement moins de repos que celui de l'Orisha, et ce dernier avait grillé sa couverture depuis un petit moment vu qu'il ne pouvait pas voler, et qu'il avait perdu toute sa concentration pour garder sa fausse apparence.

Dorénavant, Kai savait que c'était un Orisha et pire, peut être avait-il compris la ressemblance avec Cocoon. Il n'en savait rien à vrai dire, et peut être ne le reverrait-il plus jamais suite à ça.
Se levant en faisant craquer ses os, il poussa un soupir de fatigue. Il avait faim et soif, mais à proximité, rien à se mettre sous la dent. Il remonta la pente qui menait à la terre ferme, dans le but de se dénicher un buisson plein de baies. un miraculeux buisson qui aurait résisté à toutes ces catastrophes.
Suivant un chemin, se plaignant de la douleur qu'il ressentait, il finit par voir un village au loin. Un bourg, quasiment en ruine. Des gens hurlaient, d'autres partaient.
Callum s'approcha, se retrouvant face au macabre spectacle de la vie : une brèche dans le sol avait ouvert le village en deux, et tué la moitié des habitants. Le reste pleurait et dégageait les lieux.
Haussant les épaules, il entra dans une maison encore debout et vit un garde-manger encore plein. L'Orisha mangea ce qu'il put sur place, avant de s'en mettre dans les poches sans discrétion et sans gêne. Mais un homme entra dans la demeure « Hé vous là ! Qu'est-ce que vous faites ! » L'Orisha se retourna, les joues pleines. Il avala ce qu'il avait dans la bouche et dit « Je cherche à manger. Vous inquiétez pas, je reste pas. Je veux tuer personne. », « Vous vous foutez de moi ? Vous pensez que vous pouvez venir et nous voler, sans même en éprouver la moindre gêne ? », « Euh... Bha oui. Vous n'allez pas vous en servir là, de toute façon. Puis vous avez tous crever alors bon... », « Oh ! Enflure !!  » Le type se jeta sur lui. Callum l'évita, passant par la fenêtre pour partir et s'enfuir. Il n'avait pas eu grand chose à boire mais, au moins, il avait eu de quoi se mettre sous la dent.

Callum se tira rapidement du bourg avec des provisions. Sur le chemin, retournant alors vers la plage dans le but de trouver Kai, il mordit dans une miche de pain, fraîche de la veille au soir. Il avait soif mais peu importait, au moins il mangeait. L'Orisha se transforma alors à nouveau en démon, reprenant l'apparence que Kai connaissait. Il aurait aimé le croiser pour ne pas faire route seul, dans cette lande qu'il ne connaissait pas, et parmi ces évènements chaotiques qu'il voyait d'un mauvais oeil. Il n'était pas sur que sa mort fut certaine, mais, en même temps, il doutait fortement de sa survie. Il avait beau se faire passer pour Cocoon, il était cent fois plus faible que lui. Parce qu'en fait, il n'était pas Cocoon.
Jetant le quignon du pain, rempli de croute dure, il arriva à son point de départ. Les traces indiquaient que Kai était partie vers la plage. En observant la mer, il vit des bateaux échoués, des vagues demandant à engloutir le paysage, et la mort prendre chaque âme qui osait s'aventurer par là. Le démon était peut être mort...
Par curiosité, il descendit sur la baie, longea là côte en regardant de tous les côtés. Il y avait des gens, mais aucune trace de son compagnon.

Traversant un groupe, il fut arrêté par deux hommes « Ola étranger, tu es là pour nous aider ? », « Non. » Callum voulu reprendre sa route et l'un des deux hommes l'arrêta « Ah oui ? Et que fais-tu ici alors ? Semer la mort ? Tu es avec ces bêtes ? », « Non, je cherche quelqu'un. », « Qui que ce soit, si tu ne l'as pas trouvé ici, c'est qu'il doit être probablement mort. Fais ton deuil mon gars, et viens te battre. » Il mit, de force, une arme dans les mains de l'homme, ce qui irrita particulièrement l'Orisha. Personne ne lui donnait d'ordres. Se mettant la lame à la ceinture, il reprit sa route, n'écoutant pas les appels derrière lui.
Cependant, un des deux hommes n'était pas aussi passif, et il décida de s'opposer à lui « T'as intérêt à venir nous aider... », « Sinon... ? » L'homme brandit son épée sous son nez et Callum en décala la lame en haussant un sourcil « Je pense que votre femme a encore besoin de vous, il serait dommage que vous mourriez, non ? », « Ne m'insulte pas ! Bats toi ! Si je perds je te laisserai tranquille ! », « Si vous me laissez tranquille cela signifiera que vous êtes mort. » En entendant cela, une femme accouru et s'interposa entre les deux. Elle se tourna vers l'homme et lui dit « Jean ! Laisse le tranquille ! Épuise tes forces à autre chose qu'à emmerder les gens pour une fois. Il n'a pas envie de se battre, laisse le tranquille ! » Oh, comme c'est touchant... « Ma Dame, merci mais j'aurai... » Le visage furieux, la blonde se tourna vers Callum « Et vous, ne vous avisez plus de vous approcher de mon mari. Allez, vous ne voulez pas vous battre, au moins partez d'ici. » Attrapant le bras de Jean, elle partit avec lui en direction du groupe, n'attribuant aucun regard à Callum.
Le démon la trouvait culotté de s'opposer à lui de la sorte. Tous avaient risqué de périr de ses mains et, pourtant, cette femme s'était interposée. Les gens étaient de parfaits inconscient, c'était dorénavant certain.

Reprenant la route, il s'avança un peu plus vers les terres, sortant du sable pour mieux explorer la contrée « Bon sang... » Il était idiot de le chercher. Il était idiot parce que Kai, lui, plus autonome, avait du se faire la malle depuis bien des années pendant qu'il piquait un somme le temps de renouveler son corps. Quelle plaie !
Derrière lui, un bruit sourd se fit entendre, avant que des cris n'arrivent. Se retournant, il vit des hommes et femmes fuir dans toutes les directions, sans organisation. Plissant les yeux pour voir un peu plus loin, il constata que les remous de l'océan avaient un peu trop changé pour paraitre normal ou juste agités. L'Orisha n'avait pas pensé à poser la question à qui que ce soit d'ailleurs mais... Contre quoi voulaient-ils se battre au juste ?

Callum ne voulait certainement pas risquer sa vie pour se battre contre des créatures contre lesquelles il ne faisait carrément pas le poids. Parfait, il allait se tirer vite fait bien fait. Continuant sa route, il tomba alors sur un bourg, similaire à celui où il avait récemment volé des provisions. Celui-ci tenait encore un peu en place, mais il était surtout inondé. L'eau remontait de la terre, et venait de la mer, comme pour emporter les résidents. Une femme s'approcha de lui, prise dans l'action « Oh ! Par tous les Ætheri, enfin un peu d'aide ! Venez avec moi j'ai besoin de... » Elle lui prit la main, l'emmenant au centre du village. Callum ne dit rien, se laissant entrainer, curieux de voir comment elle allait le convaincre de se sacrifier pour eux. Croisant les bras, elle se tourna vers lui en disant « Nous sommes dans de beaux draps ! Notre village se fait assaillir par les eaux, et nos enfants ne survivront pas longtemps. Nous sommes en train de former une caravane pour que tous puissent évacués. Il faudrait que vous nous aidiez à retrouver les enfants encore cachés, ou perdus. Vous en êtes ? », « Il y en a dans les maisons ? », « Oui, j'ai peur qu'il y en ait également dans l'ancienne demeure des Fortyss. Elle est grande, il est facile de se cacher... », « Et les propriétaires ne sont plus là ? », « Venez ! Non, ce sont de vieux Elfes, ils vaquent entre Earudien et ici, allez savoir pourquoi... Enfin, ceci étant, les enfants pourraient particulièrement s'y dissimuler. », « Hum, hum... » Callum la suivit.

Etrangement, il la suivit.

Arrivés devant le grand portail, le démon poussa la grille avant de remonter l'allée. La femme courut devant lui, agitant son petit corps dans le stress des recherches. Ouais... Pourquoi pas...
Ils s'engouffrèrent alors dans la demeure, et la jeune femme appela pour attirer le monde, indiquer leur présence « Vérifions l'étage ! » Quand elle disait propriété, c'était plutôt de l'ordre d'un 'manoir' que d'une simple 'chaumière'. Callum regarda la décoration, comment l'escalier fut construit, ne quittant pas la blonde du regard, la suivant à la trace. Il ne s'occupait pas des enfants. Il n'en avait cure de toute façon, comme de tout le reste...
La femme entra dans une chambre « Les enfants ? Vous... ah ! » Callum était entré à sa suite et avait fermé la porte à clé, sans un bruit. Il s'était approché d'elle, et lorsqu'elle s'était retournée, elle lui rentra dedans en sursautant « Il faud... Monsieur ? » Le démon jeta la clé, se perdant derrière un meuble. La jeune femme commença à trembler « Vous... » Il lui attrapa le visage « Qui t'a dit que j'étais là pour t'aider... ? » Sa voix était trop douce pour être rassurante, au contraire. Il l'accula contre un mur et elle puisant dans son adrénaline pour lui lancer un sort. Seulement, il l'empoisonna. La réduisant complètement au silence magique et vocal. Elle ne pouvait plus crier, à peine parler, et même pas psalmodier.

Callum l'attrapa par les cheveux, la jetant sur le sol « N... non... » Ce fut des murmures, alors qu'en fait elle criait « Je... Je suis... non... Je suis trop jeune... », « Et alors ? N'est ce pas meilleur quand personne n'y a encore goûté ? Ahah, ferme là maintenant. » Le démon lui arracha des vêtements, la déshabillant à moitié, dénudant sa petite poitrine de jeune fille, avant de toucher d'autres attributs féminins. Elle était mignonne, pâle, délicieuse... Il la fit pleurer, crier, se débattre, mais sans succès pour elle. La réussite était pour lui et lui également. L'excitation de la torpeur l'exaltait. Pourquoi n'y avait-il pas pensé avant ? C'était ça la vie pour lui... Son clone était tellement un abrutit de s'être scellé dans un amour et en plus consentant. Quel dégoût.

Callum laissa la jeune fille réduit en chair et en sang, au milieu de la pièce, sur le tapis au sol. Il n'était même pas aller sur le lit. Défonçant la porte d'un coup de pied, il sortit de là et tomba nez à nez avec deux mômes. Il ricana, leur passant devant pour descendre les escaliers et partir. Les enfants se précipitèrent dans la chambre, effrayer de voir leur amie, bien plus vieille qu'eux, dans un tel état « Mathilde ! C... Qu'est ce qui aaaa ? Tu es sans habit ! » Elle pleurait. Elle pleurait sans s'arrêter, ne pouvant même pas leur répondre.

Callum haussa les épaules, continuant son chemin. Il aurait peut être mieux fait de la tuer, ou alors de laisser tomber son apparence démoniaque pour celle de Cocoon car à ce moment là... Il aurait eut de sacrés problèmes. Il ne réfléchissait pas des fois et ça l'énervait plus que tout. Alors qu'il pourrait être tellement plus productif et impactant. Quel idiot.

Les pieds dans l'eau, Callum traversa alors à nouveau le bourg pour revenir vers la plage. Il tournait en rond depuis des heures et cela commençait à particulièrement l'énerver. Kai étant partit depuis peut être une journée, vu l'heure qu'il était, l'Orisha laissa totalement tombé son apparence démoniaque pour revêtir sa vraie forme. Il traversa alors plusieurs champs, un bout de forêt, se repérant par rapport aux cris et aux assauts meurtriers des bêtes sur la plage. Il ne voulait pas se battre, seulement tracer son chemin. Mais le temps commençait à se faire long. Les plaies qu'il avait gagné comme un grand pendant la grande bataille sur les bateaux, commençaient à se réveiller, le sommant presque de s'arrêter pour se soigner. N'ayant aucun pouvoir ou méthode de soin, le type se dirigea vers ce qu'il savait être Earudien. Avec un peu de chance, là-bas, on le soignerait. Traversant en grande partie la forêt aux mille clochettes, faisant barrière à la citée, il se retrouva sans mal devant les grandes portes.

« Hum... Admettons. » Admettons qu'il soit sympa ouais... Callum entra, commençant à visiter les différentes allées. Peu de monde circulait dans les rues, mais il mit la main sur une sorte de guérisseur. Pour quelques pièces d'or, celui ci le remit sur pied sans demander comment il s'était fait ça. Parfait, il adorait ce genre de personne. Discret et pas chiant « Vous êtes arrivé à temps. Le poison dans vos veines commençait à vous lesser des lésions. », « Le poison ? Je ne l'ai pas sentis. », « Oh, vous savez, c'est comme un rhume. Vous ne le sentez pas arrivé mais une fois qu'il est là, il ne vous épargne pas. C'était presque la fin de cette période d'incubation. », « Bien... Merci. » Callum remit ses vêtements en place quand l'homme lui dit « Je ne vous aurais pas déjà vu quelque part ? », « Peut être. », « Vous n'êtes clairement pas de la région... Mégido je suppose ? », « Huummwais. Vous pouvez m'indiquer le bordel le plus proche ? », « Pabamiel. Mes services se limitent ici. Allez vous en. » L'Elfe fut particulièrement offusqué de voir un type aux moeurs peu recommandable. Comme si eux ne se reproduisaient jamais, tss...

Callum sortit de là, et se remit en route. Vu qu'ici il n'y avait rien à faire, il trouverait surement de quoi se mettre sous la dent dans la ville d'à côté.
AInsi il marcha pendant plusieurs heures, quelques jours, en longeant la plage de sable fin. Les créatures marines y étaient tout le long, et certains sortaient des eaux pour l'attaquer lui. L'Orisha fut pris, à plusieurs reprises, dans un combat, où il contracta de nouvelles plaies « Bon sang... Qu'est ce que je suis nul ! Raaah... Cocoon si seulement j'avais plus que ta sale tronche, si seulement j'avais ta force ! » Se bandant ses propres plaies, il pestait contre son clone. Assit dans le sable, les bras et le torse lacéré, il manqua de s'évanouir à plusieurs reprises.
L'instinct le somma de se remettre sur pied, de ne pas faillir devant tout cela car... Car Cocoon n'aurait jamais failli. Il était un dur, un monstre, une bête de guerre qui savait écraser ses opposants. Contrairement à lui.
Callum repartit en claudiquant, rêvant des meules qu'il pourrait dorloter en arrivant à Pabamiel. C'était ça qui faisait tenir les hommes, les miches des gonzesses. Y avait eu des guerres hein, juste pour ça. Dans sa rêverie, il ne fit pas attention où il marchait et trébucha pour se vautrer, la tête dans le sable. Se retournant, plus énerver que jamais, il vit Kai, à peu près dans le même état que lui, et ne pouvant pas se lever « Oh ! Mec ! Hé qu'est ce qui t'es arrivé ? Pourquoi tu m'as pas attendu ? », « Tss, tu roupillais tellement bien p'tit ! » Il toussa « Tu viens d'où comme ça ? » Callum s'assit à côté de lui, essayant de l'aider à se lever. Du moins, à se relever pour se mettre en position assise « Après qu'on ait atterrit, je me suis tiré pour voir s'il y avait pas de quoi bouffer. J'ai rencontré un pote, plusieurs ennemis, on s'est fait défoncé et moi on m'a laissé crever ici. Je pensais pas te revoir. Ni revoir qui que ce soit un jour. », « T'es aussi bête que tes pieds toi. Aller viens. J'allais à Pabamiel pour avoir un peu de réconfort. Parait que là-bas, c'est le paradis. L'El Dorado mon gars. », « Ok, j'en suis. » Les deux hommes se levèrent complètement défoncés, pour se rendre sur la terre d'accueil la plus propice aux plaisirs épicuriens de la vie.