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 ♦ Concilier l'inconciliable ♦ [Test III]

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Dim 26 Juil 2015, 01:50


« Lady Von Ez’Naremiel, c’est un véritable plaisir de vous recevoir. J’ose espérer que le voyage fut bon. Comment se porte la Capitale ? » Affable et courtois, un aristocrate guindé à l’allure pincée s’était approché d’un pas dansant près de la jeune femme qui venait tout juste de se poser près d’une structure inachevée. Surprise de l’accueil qu’on lui réservait, Belle sourit tendrement, les joues colorées d’une pointe de timidité. « Enchantée. » murmura-t-elle en joignant les mains. « Les convois partent de plus en plus nombreux pour les Îles. » Il soupira, le souffle sec. L’information était banale au possible, de manière volontaire. Mieux valait annoncer les tourments avec la subtilité du quotidien.  « Je m’attendais à ce genre de nouvelles désolantes. Que nos terres soient épargnées si possible très longtemps d’être secouées si violemment. » D’affligé, son visage devint empreint d’une fierté affichée. « Vous le constaterez de vos yeux : ici, tout va pour le mieux. » Il tourna les talons dans un geste ample des bras. « L’ouvrage a débuté, enfin. Les travaux promettent d’être longs mais le résultat n’en sera que plus splendide. » Belle le suivit d’une démarche lente et rêveuse. Tandis que ses doigts jouaient avec une mèche bouclée de ses longs cheveux, ses yeux se noyaient dans les bâtisses que les ouvriers esquissaient du papier à réalité. « Nous n’avons réellement pas à nous plaindre. » souligna le Déchu. Il se pavanait avec suffisance et prétention à un point tel que Belle n’eut pas à tergiverser longuement sur son péché. « Les troubles et l’infection ont définitivement cessé ? » s’enquit la jeune femme, qui n’avait jamais écarté la possibilité d’un retour en force de la Propagation. La Forêt n’avait jamais pensé à mal, cependant ses pensées amorales et dénués de notions d’humanité permettaient tous les excès. Malgré tout, Belle préférait se convaincre qu’elle avait compris depuis qu’elle s’était emparée de sa propre personne. « Non. Tout va pour le mieux. » Répéta-t-elle, le ton ronronnant presque de plaisir. « C’est bien. » répondit Belle, distraite. C’était rassurant. « Voulez-vous faire un tour et visiter ? » - « Oui, merci. » - « Parfait ! Je vous propose de me retrouver à la tente du superviseur lorsque vous aurez terminé votre inspection. A plus tard, Lady. » Elle hocha doucement la tête puis, rêveuse, se mit à flâner. « Que vois-je ? La Fille en Porcelaine est parmi nous ? » Articula haut et fort une voix basse. Belle leva les yeux au ciel, discernant à contre-jour la silhouette fine et musclée d’un jeune homme ailé, perché sur une construction. Il se redressa d’une main avant de faire un pas, les plumes déployées, pour rejoindre en douceur la jolie blonde. « Ça fait longtemps. » Elle sourit. Elle se souvenait de ce visage, sans connaître le nom qui allait avec. Il était là, la dernière fois. « Puis-je vous demander pourquoi ce surnom ? » - « C’est comme ça qu’on vous connaît tous, ici. Ils n’étaient pas beaucoup à connaître votre nom et les sceptiques ont refusé de croire ce qu’il était, d’après les histoires. Par contre, les hommes étaient unanimes au sujet de … hum … de votre apparence. » Sans comprendre, elle haussa légèrement les sourcils. Le Déchu rit brièvement, gêné et amusé. « Vous êtes une femme … » commença-t-il, consciencieux quant au choix de ses mots. « … Que l’on n’oublie pas. » Il tendit le bras, comme pour effleurer la joue de la jeune femme mais s’arrêta en chemin. « Vous êtes très belle. » Elle écarquilla les yeux, confuse et incrédule. Elle ne parvint pas à dire quoique ce soit, le teint devenu carmin. « Une véritable poupée au teint de lait. Cela vous va très bien. »

Belle acheva sa promenade en compagnie du jeune homme, à qui elle précisa juste après l’au revoir : « Je dois me rendre à la tente des superviseurs. » Dans un sourire, il pointa une direction. Elle le remercia puis esquissa un petit geste de la main. « C’est inadmissible ! Honteux ! Un scandale ! Qui sont-ils pour nous contredire ? » - « Appelons les soldats. Ils régleront le problème rapidement et efficacement. » Belle hésita un instant mais finit par se glisser à l’intérieur, retenant les tentures du bout des doigts. « Excusez-moi ? » - « Belle. » s’étonna l’architecte. « Ah oui, c’est vrai. » marmonna le superviseur. Dans un coin, l’aristocrate souriait. « Que se passe-t-il ? » Le regard bas, elle jeta un coup d’œil à la grande carte étendue sur la vieille table. Ils hésitèrent quelques longues secondes avant d’avouer : « Une famille paysanne possède une ferme à contrebas, près de la rivière. La propriété est immense et située à un point stratégique que nos plans envisageaient comme un moulin. » - « Nous avons tenté de les raisonner. » Enchaîna un autre. « Seulement, ils ne reconnaissent pas notre autorité et refusent le paiement de compensation. » - « Ces sales rats … » - « Vous devriez continuer les négociations. Il est évident que ce n’est pas facile pour eux. Les annexions sont toujours délicates. » Le superviseur jaugea Belle, inquisiteur. « Allez-y. » - « Pardon ? » bafouilla-t-elle, prise de court. « Vous êtes envoyée par le Dædalus. Votre compétence s’en voit renforcé, sans compter que vous êtes quelqu’un de social et poli qui sait s’attirer les sympathiques. » L’angoisse grimpait sournoisement dans le cœur et l’esprit. « Je ne pense pas être qualifiée pour une tâche aussi importante. » - « Notre future cité vous doit déjà beaucoup. Vous avez vaincu la Propagation. » - « Je n’ai fait qu’écouter. » - « Oui et c’est l’une de vos qualités. Vous êtes une bonne négociatrice, Belle. Vous feriez une excellente diplomate et politicienne, avec un tantinet plus de confiance en vous. » Elle rougit encore. « C’est-à-dire que … » Son cœur battait à un rythme infernal et effréné au creux de sa poitrine, comme s’il désirait prendre la fuite. « Toutes nos tentatives ont échoué. Vous êtes notre dernier espoir, ma jolie Fille en Porcelaine. » Le surnom semblait lui avoir échappé. Il s’empressa d’enchaîner : « Vous êtes notre ultime recours, celle qui doit trouver comment concilier l’inconciliable. Si vous ne parvenez pas à vos fins, les mesures employées … » Il s’interrompit. Belle frissonna d’effroi. « Bien. D’accord. Je veux tenter quelque chose. » Elle le devait. Si elle ne parvenait pas à faire entendre raison à ses gens, ils seraient chassés ou massacrés. Elle ne pourrait pas le supporter. « Puis-je vous l’emprunter ? » souffla-t-elle à l’aristocrate, qui sirotait du vin dans une gourde. Il arqua un sourcil avant de lui tendre la boisson, dont elle but quelques gorgées de courage avant de se mettre en route. La Déchue se répétait silencieusement quelques arguments, tâchant de trouver les plus pertinents, les plus poignants. Etourdie et dissipée, elle ne regardait pas où elle mettait les pieds, se contentant d’écarter les feuillages et les branches, de se faufiler à travers les fougères et les arbres couchés. D’un geste tremblant, elle réajuste le pendentif qui ornait sa gorge. Elle regrettait d’avoir choisi de porter un corset, touche de féminité qu’elle n’avait pu s’échapper puisqu’elle portait un pantalon de toile serré et des bottes.

« Maman ! Encore un … » Le gamin avait appelé sa mère dans un cri, avant de ronchonner son commentaire avec dédain. Belle ne s’étonna pas de la rancœur. Une jeune femme sortit de la chaumière, belle demoiselle en robe claire et aux mains usées par le travail. D’un pas acharné, elle traversa la cour et le potager. « Qu’est-ce que vous voulez, encore ? » Elle vit la Déchue et se mit à rire, acre. « Que c’est horripilant. Gaël, viens voir ce qu’ils nous envoient, cette fois-ci. Je suppose qu’ils pensent faire mouche en nous envoyant un joli minois. Ils doivent espérer te faire tourner la tête. Comment si on était aussi stupides. Dégagez, ma belle. On ne bougera pas d’ici. Nous sommes chez nous et vous, vous n’êtes que des parasites. » Son mari s’était posté à ses côtés, la mine sévère. « S’il vous plaît, je désire simplement parler. » - « On a rien à vous dire. » - « J’insiste. » - « Allez en Enfer. » - « Vous brûlerez dans l’autre monde bien avant moi, si vous vous entêtez à faire la sourde oreille. » - « C’est une menace ? » - « Non. Je suis là car je crois que je peux nous faire trouver un arrangement, un compromis qui sierra aux deux parties. » - « Allez-vous-en. » Soupira-t-elle, avec moins de véhémence cependant. « S’il vous plaît. Discutons un peu. » - « Vous êtes des gens mauvais. Simplement mauvais. » - « Je suis là pour vous. » - « Menteuse. Vous êtes là pour cette ville que vous construisez avec amour à deux pas de là et vous espérez raser mon domaine. » - « J’essaie de vous sauver. » Elle eut un hoquet cynique. « Vous êtes trop bonne, ma parole. » - « S’il vous plait. Laissez-moi entrer. Parlons. » Le couple s’échangea un long regard. « Entrez si ça vous chante. » cracha-t-elle d’un ton qui laissait à supporter qu’une tasse de thé serait hors de propos. Belle poussa le petit portique pour rejoindre la famille. Installés autour d’une massive table de bois sombre, la famille toisait la Déchue avec un mépris assumé. Mal à l’aise, elle tapotait les doigts en rythme. « Votre peuple est tellement présomptueux. » tonna le fils aîné. « Vous avez décidez que la Forêt était à vous. Maintenant, vous la rasez pour construire votre Cité et vous désirez nous évacuer parce que vous convoitez notre emplacement. Mes grands-parents sont nés et morts ici, comme leurs propres grands-parents, et plus loin encore. Nous vivons dans cette ferme depuis des générations ! » Il hurlait presque. « Vous avez décidez que la Forêt vous appartenait et que ses habitants légitimes n’avaient rien à dire, puisque cela ne peut être que pour notre bien, nous pauvres bougres sauvages et sans éducation : pourquoi nous plaindrions-nous ? Vous êtes des monstres. » Il secoua la tête. « Vous n’êtes qu’une vermine, des gens horribles. Vous n’avez aucun ordre à nous donner. Nous ne sommes pas vos sujets. » - « J’ai envoyé une missive à notre gouvernement. » Persifla l’époux avec un certain délice dans le ton. « Ils sont prévenus de votre perfidie. S’il venait à nous arriver quoique ce soit, notre peuple saura et je vous promets un conflit sans pareil. » Belle entrouvrit les lèvres : « Seriez-vous donc si satisfait d’une guerre ? » - « C’est vous qui avez commencé. » - « Mon nom est Belle von Ez’Naremiel. Je suis une Déchue, pas les Déchus. Je n’ai rien dis, si ce n’est que je souhaitais vous parler. »

Le silence fut long, pesant. La femme décida de le briser. Sèche et sarcastique, elle bougonna : « Vous avez ce que vous voulez : notre attention. Nous vous écoutons. » Belle se redressa légèrement, mal à l’aise. « Votre position est compréhensible, même normale. J’entends votre rage et vos peines. Néanmoins, que vous l’acceptiez ou non, vous vous trouvez actuellement en terre déchue et par la même, devez vous plier à ses règles. Vous demeurez sous la protection des vôtres mais aussi longtemps que vous vivrez dans cette Forêt, vous êtes contraints d’observer les coutumes de mon peuple. Vous vivez dans cette ferme depuis si longtemps … Ce que l’on vous demande est injuste. Seulement, le changement est dans l'ordre des choses. » - « Fatalité, vous devez vous barrer. » Résuma une jeune fille. « C’est ça, votre solution miracle ? Taisez-vous, mais taisez-vous ! » Belle l’ignora. « Cette Cité qui vous encombre tant verra le jour, avec ou sans votre consentement. Pourquoi ne pas prendre part à l’aventure ? Les Ailes-Noires sont fières et patriotes mais vous pouvez vous intégrer à la communauté en participant aux fondations du lendemain. » - « Notre ferme sera détruite. » - « Vos enfants vivraient. » - « Cela ressemble à du chantage. » - « Ne me faites pas croire que vous ignorez l’issue possible de cette confrontation. Vous n’auriez pas contacté votre Souverain, dans le cas contraire. Je vous propose de vivre dans cette future ville, de participer à son élaboration, de devenir propriétaire d’une demeure dont vous pourrez tout choisir … Vous désirez continuer à être éleveurs ?  Offrez-vous la ferme de vos rêves. Envie de changer de voie ? Faites ce qu’il vous plaira. » Ils restèrent silencieux un moment. « Cette offre … est sérieuse ? » - « Oui. » Belle craignait qu’elle déplaise. Elle risquait d’être jugée responsable d’une mauvaise décision mais elle resterait convaincue que c’était la bonne. On avait proposé à cette famille des sommes considérables tant leur propriété était sur un point essentiel. L’on pouvait bien accéder à quelques caprices. Cela valait toujours mieux qu’un meurtre odieux. « Pouvez-vous … nous laisser discuter entre nous ? » - « Prenez tout votre temps. Je serai au camp. Souvenez-vous de moi : Belle Von Ez’Naremiel. » Elle sourit.

« Alors ? » demanda le superviseur lorsqu’il vit la jeune femme revenir. « Je suis persuadée qu’ils accepteront ma proposition. Croyez-moi, je suis télépathe. » Elle n’était pas très douée mais restée suffisamment auprès de ces gens pour discerner leurs pensées. « Et ils aiment leurs enfants. »

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