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 Et l'Ombre renaît de ses cendres [Voie du phoenix I]

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Ven 10 Juil 2015, 15:30

Je n'aurais su dire depuis combien de temps j'étais dans cette fournaise, dans ce tombeau inviolable. Je ne savais pas plus les raisons qui m'avaient guidé à mettre un pied devant l'autre jusqu'à cet endroit. Mon esprit était embrouillé bien que je me souvenais parfaitement de certains détails insignifiants. Cette colline aux fleurs d'un rouge que je n'avais jamais vu aussi vif, cette courbe ascendante interminable pour arriver au point culminant, sous les regards inquisiteurs de statues immobiles d'un autre âge qui donnaient pourtant l'impression de suivre chacun de mes mouvements.

Le reste était plus vague, et quand je repris pleine possession de mes moyens, j'étais dans une salle en feu, m'empêchant à chaque fois de reprendre ma forme humanoïde, me faisant craindre pour le secret de ma race si un importun pénétrait dans la pièce où je me trouvais. Si ce n'est que cette même pièce semblait totalement hermétique, sans la moindre interstice laissant présager d'un passage. Et comment ces flammes s'alimentaient inlassablement, sans air renouvelé.

S'il s'agissait d'un piège contre les voleurs, ma chance était mon malheur. Tout vivant aurait fini péri dans les flammes, ou sans air pour respirer. Sauf que les flammes ne me faisaient rien, et que je n'avais nul besoin de respirer pour exister.
Aussi étais-je condamné à subir cette chaleur étouffante, sauf à trouver une issue de secours rapidement.  Je n’avais sur moi aucune clef, aucune arme, aucun mécanisme à activer pour que la fournaise s’arrête, pour qu’une porte se dessine sur le mur pour me permettre d’en sortir. J’avais l’éternité devant moi, cette vague notion qu’est le temps pour finir, enfin, à retrouver ma liberté. Car c’était bien ce sentiment d’enfermement qui commençait à me peser de plus en plus.  Je m’étais « assis » contre le rebord du mur, toujours en forme brumeuse. Une brume tumultueuse, tourmentée, qui aurait voulu crier à pleins poumons sa rage d’être enfermée.

Je devais  réfléchir, me poser les bonnes questions. Se demander comment j’étais arrivé là n’avait aucune espèce d’importance : ce qui était fait, était fait. J’étais là, je n’avais aucune envie d’y passer le reste de mon éternité.

Un détail s’insinua dans mon esprit. Le silence, ce calme absolu alors même que les flammes embrasaient toute la pièce, dont la chaleur aurait rongé les chairs de quiconque s’y serait trouvé. Non, rien, pas l’ombre d’un crépitement, pas plus qu’une once combustible d’où les flammes se seraient repues.

Je n’avais depuis mon arrivée aucun raisonnement logique à tout cela, mais j’étais de plus en plus convaincu qu’il s’agissait non pas d’un piège, mais d’un test, d’une épreuve qui m’était destiné. A charge pour moi de trouver la solution, et j’avais l’éternité pour ce faire, à moins qu’un sablier décomptait les secondes jusqu’à ce que je sois définitivement muré ici. Cà non plus, ça n’était que des pensées parasites, s’en inquiéter ne ferait que me faire perdre du temps.

Je tentais une nouvelle fois de prendre ma forme humanoïde habituelle en vain. L’œuvre d’une magie assez puissante pour contrer l’un de mes pouvoirs. Ces flammes devaient donc être tout aussi surnaturelles, mais je ne voyais pas comment les éteindre. Je n’avais pas d’eau, magique ou non, sous la main, et l’intensité du brasier me laissait à penser qu’il me faudrait un océan entier pour le noyer.

Je fis le tour de la pièce, sans grand succès. Elle n’était pas bien grande dans l’absolu, renforçant un peu plus encore ma claustrophobie. Des images de mon passé resurgirent dans mon esprit, le visage de mon geôlier se superposant à ma vision actuelle, le sourire cruel aux lèvres. Je reculais par instinct, ne voulant plus subir de nouveau ces perpétuelles tortures, brimades, quotidiennement. Les flammes dansaient à présent, léchant la brume qui me constituait, et je sentais des brûlures atroces, sans en souffrir paradoxalement. J’étais comme anesthésié, mais capable de tout voir, tout entendre, tout sentir et ressentir.

Je me comprimais en une boule brumeuse de plus en plus petite, laissant les flammes gagner aussitôt du terrain. J’allais y passer, quoi qu’ait pu en dire Milady, il n’y avait pas que l’anti-magie qui pouvait nous faire succomber. Finir consumé sans craindre le feu, même mon extinction aura été ironique. Pourtant, alors même que le brasier redoublait d’intensité, l’ombre existait toujours. Cette partie de moi, ce « Je » continuait de lutter contre l’inéluctable fin, un instinct irraisonné de survie dans la mort. Et je compris mon erreur, comme une pièce d’un puzzle que je n’avais pas commencé s’imbriquant à la perfection avec ses congénères.

Le repli sur soi était ma tare, mon bouclier contre les dangers extérieurs. Je tentais de me fondre dans la masse grouillante et vivante de ce continent, mais je m’y prenais de la mauvaise manière. Ma neutralité, mon Secret d’Ombre n’impliquaient pas d’être spectateur de ce qui m’entourait, comme un transcripteur éthéré que personne ne voyait et qui se contentait de se nourrir de la vie des autres.

Alors je me laissai aller, débloquant les digues de mon esprit, et permettant à mon corps brumeux d’emplir la pièce entière, flammes ou non, chaleur infernale ou non. Et ce brasier recula, s’inclina face à ce que je devenais, un brouillard presque intangible, s’étalant sur toute la surface de la petite pièce.

Quand le dernier centimètre fut plongé dans mon Ombre, l’obscurité totale fit place à une ouverture vers l’extérieur. Je me dirigeai vers celle-ci, et je me souvenais à présent de cette pièce bien plus grande, aux huit portes. En son centre, un bâton flottait à quelques centimètres du sol, tournant lentement sur lui-même. J’étais comme irrémédiablement vers lui, et alors que je tendis ma main, je ne constatais qu’à ce moment que j’avais recouvré ma forme humanoïde, ainsi que mon branche trouvé au sol et qui me servait de pitoyable arme. Ce bâton flottant lui, était finement taillé, bien que simple dans son ensemble. Son sommet laissait imaginer une tête d’une créature que je ne connaissais pas, mais l’ensemble me plut immédiatement. Je laissais ma branche banale tout en me saisissant de l’autre que j’accrochais dans le dos, et je sortis humer l’air pur de l’extérieur.

Il faisait nuit, et le ciel était constellé d’étoiles. Depuis combien de temps étais-je resté dans cette salle ?..



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