Post I:

Mancinia avait vraiment du mal de se remettre des dernières semaines. Ses blessures avaient beau être guéries, son esprit les avaient encore à vifs au plus profond de son être. Toutes ces mauvaises choses qu'elle n'espérait pas revivre ne manqueraient pas de revenir se fracasser contre les murs de son esprit : un nouveau conflit allait naître, c'était une certitude. L'Humaine ne pouvait que s'assombrir en observant l'édification de nouveaux temples à la gloire de Sympan, au détriment des Aetheri, qui semblaient désormais chassés du territoire Magiciens. Comme bon nombre d'endroits en ce monde. La guerrière les avaient vus clos, à l'abandon depuis un moment assez long pour que la poussière s'accumule. Comme si dix ans venaient de s'écouler depuis la Coupe des Nations d'Orihime et l'apparition démoniaque de Delta. Bien qu'elle en ait mal au coeur, Mancinia ne dirait rien de travers : elle était ici en tant qu'invitée et il serait malvenu de faire un esclandre au milieu de toutes ces personnes tournées désormais vers Sympan. Et qu'importe au fond, l'Humaine n'avait pas besoin d'un temple quelconque pour croire en Drejtësi et lui rendre les hommages qui lui étaient dus. L'Aether demeurait dans son coeur, ce devait être plus important qu'un bien matériel. Dans tous les cas, ils n'avaient rien à craindre venant d'elle, mais malheureusement, on savait qu'elle était Humaine.

Il suffisait de voir quelques personnes se retourner et chuchoter entre elles pour comprendre qu'elle ne passerait pas inaperçue, elle ne le pouvait pas de toute manière : entre sa popularité croissante depuis de la Coupe des Nations et son investissement dans ce Duel saugrenu, les Magiciens ne pouvaient que la reconnaître. Certains regards lui faisaient comprendre qu'elle n'avait pas sa place à Cael, même en prenant en compte qu'elle avait aussi combattu aux côtés des manipulateurs de la magie bleue dans l'Edelweiss Enneigée. Ce n'était qu'une mauvaise épreuve à passer et, elle osait croire que les Magiciens ne tuerait pas l'une des personnes ayant fait, au moins, remporter un Duel à leur régente. Non seulement elle désirait rester vivante, mais ce serait une manière relativement stupide de se faire tuer après avoir survécu à tous ces carnages. Surtout que c'était l'un des Conseillers de la Reine Edwina qui l'avait conviée à venir au Bal, en remerciements et pour services rendus. Mancinia était encore amère envers la Souveraine de les avoir envoyés dans une telle épreuve abracadabrante, mais c'était en contradiction avec sa reconnaissance pour avoir humilié Lord, le bouffon royal des Sorciers. Un Humaine qui botte les fesses des Sorciers, c'était un pur plaisir. Et puis, pouvait-elle se montrer ingrate ?

La Reine Edwina avait été reconnaissante de sa victoire, au point de l'inviter ici-même en des temps si confus pour offrir à son équipe victorieuse une réception digne de ce nom. Peu importe que celle ayant saisi la Coupe soit une Humaine, une fervente croyante envers les Aetheri suite la prise de position du Roi Mikail. Peut-être même que Sympan et les Aetheri se rabibocheraient dans un temps relativement court. C'était beau de rêver, mais l'espoir n'avait encore tué personne. Mancinia rit : c'était Suris qui l'incarnait pour ce peuple. Aussi bleu que la nuit étoilée, aux longs cheveux éclairés, donnant à Cael une ambiance plus douce qu'elle ne l'était réellement. Se promenant dans sa longue robe sans col et aux manches longues, brodée en arabesques, confectionnée dans de riches drapés d'ivoire qui mettaient en avant la finesse de sa taille. Ses manches larges brodés d'or et agrémentés de perles, où foisonnent quelques motifs figuratifs d'inspiration florales rendaient ses jambes encore plus longues. Lui donnant encore un aspect de grandeur. De nombreux fils d'or, de pailleté et de cannetilles dorés ornent son vêtement, sublimant son pectoral de par son maintien. En agrément à cet habit, on mettait une ceinture de louis d'or de valeurs différentes ainsi qu'un fin collier et des pendants d'oreilles en forme de goutte en argent. De l'or pour briller de mille feux, comme Utopia brillait comme un phare dans la nuit sombre.

Son regard acier semblait éteint malgré son maquillage destiné à mettre en avant leur bleu tranchant. Son air triste avait le don d'agacer les réjouissances, alors elle affichait un air féroce face à la situation contrebalançait sa féminité bien manifeste. Dans cette tenue, elle espérait se faire voir facilement par une personne en particulier. Une qu'elle n'avait pas revue depuis le Bal d'Encens et dont elle commençait à craindre que malheur ne lui soit arrivé : ils avaient encore une promesse à tenir. Kamiya vint se mettre sur son épaule, de crainte de la perdre dans la foule qui se pressait en direction de cette fameuse arène. Allait-elle combattre ? Aurait-elle seulement à combattre après tout ceci ? ...Quel direction devait-elle prendre ? Celle du Bal ou celle de l'Arène ?

Post I | 800 mots

Résumé I:

Neah était vraiment tendu dans cet endroit qui se voulait hostile à des personnes telles que lui. Il était conscient qu'il ne devait pas crier sur les toits son attachement envers les Aetheri, mais voir ces temples à la gloire de Sympan lui faisait grincer des dents. Ils avaient eu à peine le temps de se remettre des dernières mésaventures guerrières des Démons que les voici en train de s'embrouiller pour la gloire d'un être Originel qui assassinait d'autres Dieux. Répandre le sang des divins étaient-ils une manière d'apporter la paix pour lui ? Un rire nerveux s'échappa de sa gorge. Si c'était à ce prix-là qu'on amenait la sérénité au monde, c'est que la guerre était inévitable pour cet ancien Dieu. Il ne lui inspirait guère confiance : ce n'est pas par les armes qu'on obtenait une époque stable. Tous finiraient par le savoir. Quand il serait trop tard. C'était dans les habitudes de certains peuples d'attendre l'extrême limite avant d'agir et de le regretter amèrement ensuite...L'inaction des Anges bien avant les batailles sanglantes ayant ébranlés le Continent Naturel avait conduit à la mort des milliers d'innocents, autant de Démons avaient dû rendre l'âme, mais agir plus tôt aurait sans doute évité ces drames. Pouvait-il dire son mécontentement ? Pouvait-il rentrer dans l'un de ces temples malsains à la gloire de Sympan pour le saccager ?

Ce serait prendre un risque et se faire occire devant un public avide de sang ne l'intéressait guère. Il valait mieux vivant que mort pour les siens. Pour défendre et sauver le plus de monde possible. En tant que guerrier, il s'agissait là de son devoir. C'était sa raison d'être. Pourtant, malgré la retenue dont il faisait preuve, l'Ange n'avait guère envie de s'amuser, il était là avant tout pour essayer de retrouver Mancinia. Il n'avait plus revu son Humaine depuis le Bal d'Encens, depuis cette promesse qu'ils s'étaient faite. Neah savait qu'elle était vivante au plus profond de ses tripes. Une femme comme elle ne pouvait pas mourir au cours d'une bataille. C'était impossible ! Il voulait tant la revoir depuis son départ. Il voulait tant la protéger. Ce qu'il avait vu sur les terres d'Émeraude lui faisait craindre le pire pour des personnes comme eux : ils croyaient aux mêmes divinités, les Anges et les Humains s'étend mit en faveur des Aetheri. Ce n'était pas le cas des Magiciens. Ce n'était d'ailleurs pas le cas d'une bonne partie des peuples de ce Continent, ce qui avait de quoi faire peur si on comparait au point perdu qu'était Utopia et des territoires aussi vastes que ceux des Déchus ou des Elfes. Ce n'étaient pas tous des peuples emplit de violence et assoiffés de sang, surtout que tous étaient à peine remis des dernières expéditions...

Quoi que certains s'en étaient plus rapidement remis que d'autres. Le guerrier savait que la fourberie de diverses personnes n'avait d'égale que leurs minauderies et, bien qu'il sache que son Humaine ne se laisserait pas facilement bernée, Neah savait aussi qu'elle ne pourrait lutter seule face à une foule en colère. Il fallait qu'il mette la main dessus : elle était là, c'était une certitude ! Que devait-il faire ? Où devait-il aller ? Où irait-elle après avoir été une des Championnes de la Reine Edwina dans un contexte fort douteux ? Peut-être irait-elle d'abord au Château pour y rencontrer la régente ? A moins que Mancinia n'assiste à ces représentations guerrières ? Si c'était le cas, cela suffirait à la retrouver. Voire être bien plus simple que de courir dans tout Cael en espérant la voir surgir comme un miracle. Neah n'avait pas envie de se battre, aussi choisit-il de se rendre au Château, où se tiendraient les festivités principales.

Post I | 675 mots

Résumé I:

Résumé post 1:

Raphaël avait entendu parler de ce qui se passait sur l’île de Caelum. Il se souvenait que Mancinia lui avait parlé de la ville comme quelque chose de magnifique. Un territoire des Magiciens. La guerre était terminé entre les Anges et les Démons, et celle entre les Dieux se rapprochaient de plus en plus. L’Elémental le sentait. Il devait donc rapidement faire son choix sur le souverain qui pourrait le protéger. Il s’était dit que la Reine Edwina pourrait accepter de le prendre sous son aile pendant un temps. C’était sûrement la personne qui ne lui demanderait pas des choses inacceptable vu leurs convictions l’un l’autre. Et s’étant positionner sur Sympan, cela le poussait encore plus dans son choix. Elle avait d’ailleurs lancé la construction de plusieurs temples dédiés à ce Dieux. Cela risquait de vexer énormément de gens, ceux croyant en les Aetheri. Raphaël ne savait pas vraiment comment se placer par rapport à ces personnes. Il était persuadé que chacun devait avoir ses propres croyances, et essayait de les écraser ne lui plaisait pas énormément. Tout ce temps des gens avaient cru en l’un ou l’autre sans que cela ne pose énormément de problèmes. Et maintenant… Voilà qu’une guerre se déclenchait à cause de ça. Le jeune homme doutait sincèrement du bien de cette chose. Mais les Aetheri s’étaient souvent dressé contre Sympan, voilà en partie pourquoi les Maîtres du temps existaient. Enfin, il n’était pas encore au courant de toute l’histoire, il ne connaissait que ce qu’on lui avait rapporté.

Dans tous les cas, Raphaël en avait marre de voir les évènements en tant que simple spectateur. Il avait fait en sorte de ne pas s’impliquer dans la première guerre, il ne pourrait sûrement pas être épargné par celle qui arrivait. Il voulait donc voir ce que les gens pensaient, ce qu’ils considéraient comme étant juste ou non. Tuer tout le monde parce que les autres ne pensaient pas comme eux ? Alors le voilà dans les rues de Cael, en train de se demander s’il devait se diriger vers l’arène, ou le château. Il n’aimait pas spécialement se battre, mais en même temps, la Reine semblait vouloir rencontrer le gagnant du tournoi qu’ils avaient organisé. Mais ce n’était que des rumeurs qui couraient. De nombreuses rumeurs, ce qui voulait dire qu’il ne pouvait pas réellement s’y fier. C’est pour cela qu’il ne voulait pas se battre si cela ne lui rapportait rien au final. Sa nature non belliqueuse l’arrangeait parfois, et combattre des brutes en tout genre, ou même des non brutes, ne lui plaisaient pas du tout. Et puis, il avait mis des vêtements plus adéquats pour un bal que pour se battre. Enfin, rien d’aussi élégant que pouvait porter les gens riches. Il faisait ce qu’il avait avec ses moyens, plutôt maigres d’ailleurs.

Prenant enfin une décision, l’Elémental se dirigea vers le château. Il se demandait s’il allait revoir des gens qu’ils connaissaient, ou alors faire de nouvelles rencontres. Enfin, dans un cas comme dans l’autre, il avait l’habitude d’avoir des conversations avec les autres, mais ne s’attachait pas vraiment. Il trouvait certaines personnes sympathiques, évidemment, mais jamais il ne s’attardait, trop effrayé sûrement pour avoir de vrai lien. Une fois entré, il entendit son ventre gargouiller légèrement. Apercevant le buffet, il se dirigea vers ce dernier, et commença se servir, observant tout autour de lui, ne ratant aucun détail. Il aperçut deux jeunes femmes qui avaient le même comportement que lui, se servir. Bon, au moins il ne se sentirait pas le seul à agir comme un affamé qu’on n’avait pas nourri depuis plusieurs jours. Il fallait dire que l’Elémental mangeait toujours énormément, ce qui le faisait toujours passer pour un insatiable dévoreur de nourriture. Les mets étaient plutôt bons, ce qui lui donnait envie de goûter à tout. En attendant, il espérait ne pas croiser d’Elémental luttant pour les Aetheri, il préférait éviter de trop se faire remarquer avant de se lancer dans l’affranchissement.

résumé:

Post 1:

Une convocation pour le château ? Quelle belle circonstance ! En définitive, avoir contribué à ce duel n’avait pas été si regrettable que ça. On s’était servi de lui pour des prétextes superflus, mais au moins le voici appelé à un éventuel retour en force. Au fond, qu’importait la raison qui incitait les autres à s’y rendre, le risque était toujours bon à prendre pour son propre intérêt. Et puis, l’argument numéro un se délectait en la charmante compagnie du buffet, qui était toujours un épisode particulier en soi. Zane aimait à se rendre là où il n’était pas forcément le plus attendu. Depuis la fin de cet incident, nombreuses étaient les choses à avoir évolué. Les conséquences et les privilèges n’étaient plus les mêmes pour personne, et cette situation se ressentirait forcément plus ou moins à Cael. La tendresse que portait le démon à cet évènement ne se situait pas seulement dans la nourriture et les femmes, car étrangement, un autre élément le tramait bien plus que tout le reste, et c’est une fois qu’il serait en ces lieux qu’il chercherait le moyen d’emporter ce fameux trésor avec lui. Se revêtant d’un ensemble assurément léger qui laissait deviner ses pectoraux, le diable préférait s’y rendre en toute modestie, cela tout en mettant en valeur ce qu’il avait de mieux à proposer sur son physique. Le soin qu’il portait à sa musculature était aussi étudié que pour son visage. Ce jour-ci l’était encore davantage. Notre homme avait également cette exigence de s’y rendre seul. Ça ne regardait pas ses compagnons, et ainsi soulagé de ses habituels alliés, il serait plus libre de profiter pleinement de ce qu’on lui proposerait.

Se nantissant de son moyen de transport le plus agréable, le guerrier fut prématurément orienté à l’intérieur du château par ceux qui s’employaient à l’accueil. La cérémonie semblait avoir été financé par les plus grands royaumes tant le visuel était quasi irréprochable. Promenant une main dans sa gracieuse crinière, le convié s’invita aux bras de deux charmantes jeunes femmes qu’il avait rencontrées juste un peu plus tôt. Il avait rapidement noué le contact avec ces dernières, se voyant soumettre quelques commentaires élogieux de la part d’inconnus. Une fois qu’il pénétra à l’intérieur, son réflexe premier prévoyait de tout décomposer dans les moindres détails. Regroupant les personnes qu’il connaissait des autres dont il méconnaissait l’existence, le bellâtre se fraya un chemin au centre de l’immense salle, puis il relâcha les bras des charmantes demoiselles. « Un instant, je vous prie. » Il slaloma entre les différentes personnes qui se mouvaient ici et là, s’excusant d’un large sourire lorsqu’il se heurtait à quelqu’un. À chaque fois qu’il tombait sur une femme qui était dans ses saveurs, il échangea quelques propos avec elle, puis il retourna à son itinéraire initial. Contournant adroitement un serveur qui passait par là, il toucha délicatement le pied de quelques verres qu’il chaparda en toute discrétion en les insérant entre ses doigts. Improvisant à son tour le rôle de serveur, il proposa chaleureusement les boissons à qui le désirait.

Au terme de sa distribution, une séduisante jeune femme vint alors l’aborder. Le sourire jusqu’aux oreilles, elle lui adressa la parole avec une rare jubilation. « Mais… je vous connais ! Vous êtes le célèbre Z le défiant, c’est bien ça ? » Il en avait presque omis ce titre qu’on lui avait décerné à cause des incessantes batailles qu’il menait dans l’unique but de braver quiconque le pouvait. Il répondit poliment en s’inclinant frugalement, une main sur le torse. « C’est cela oui. J’ai entendu parler d’un tournoi qui aurait lieu. Je ne pouvais pas décliner l’invitation. Mon image en pâtirait. » C’est ainsi que s’engagea une longue discussion entre lui et la jeune femme sur les nombreux combats qu’il avait menés. Entre fous rires et anecdotes croustillantes, ils continuèrent jusqu’à ce que celle-ci soit apostrophée par un homme la cherchant. De retour dans sa solitude, Zane n’avait toujours pas localisé la fameuse magicienne qu’il attendait tant. Le démon éleva son bras en l’air, son verre d’alcool à moitié saturé. Marquant l’assemblée d’une voix tonnante, il révéla ses viles intentions. « Je vous tiens pour témoins, messieurs-dames. Je remporterais ce tournoi à dessein d’avoir une entrevue privée avec l’Ultimage. J’ignore où vous vous trouvez très chère, mais prévoyez d’être en charmante compagnie ! Je souhaite également bonne chance à mes concurrents. Aux autres, profitez bien de cet agréable moment. » Sur cette déclaration, l’homme confia son verre au premier individu que son regard coupa. Le concernant, il avait achevé son passage au sein du château. Direction la place du marché où son domaine de prédilection serait mis en avant. Il quitta la grande salle, paré pour la seconde phase.

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Résumé:

De ses grands yeux clairs, elle admirait les décors du Château de Cael, une coupe de vin à la main. D’humeur rêveuse, elle ne s’intéressait que très peu aux convives, leur préférant la beauté de l’architecture et la contemplation passive des détails des ornements. La Khæleesi n’était pas inquiète des éventuelles conséquences qu’engendreraient sa présence. A vrai dire, elle était plus ou moins tolérée. Les Magiciens fermaient les yeux sur son existence, pourvu qu’elle tienne ses promesses et qu’elle se montre sage sur leurs terres. Peu de temps avant le Bal, elle s’était brièvement entretenue avec la Reine Blanche. Le ton de l’entrevue avait été étrange. Il aurait été naïf de croire que de tels agissements pouvaient être pardonnés ou oubliés. Elle ne le désirait pas même. Cependant, en une époque aussi trouble et tourmentée, les partisans d’un même camp pouvaient trouver à s’accorder. La Sirène avait offert d’allouer une partie de ses richesses à la construction de plusieurs Temples, érigés à la gloire du Dieu-Roi. C’était un compromis fragile mais suffisant, pour l’instant. De plus, elle passerait plus ou moins pour une inconnue, lors de la réception. Le peuple ne connaissait la Dévoreuse, ne connaissait Lady Vanille caël Deslyce, qu’à travers le cuivre flamboyant de ses boucles. Des dizaines et des dizaines de jeunes femmes à la chevelure rousse avaient été brûlée ou égorgée, sur ce simple détail, simplement parce que la plupart des hommes et des femmes de ces terres ignoraient à quoi Vanille ressemblait réellement. Aujourd’hui, elle s’était contentée d’apparaître blonde. Ils seraient peu à la reconnaître, encore moins à avoir l’audace de faire la plus petite remarque. Elle ne serait qu’une étrangère dans la foule, une étrangère aux allures d’Ange et dont les charmes feraient se damner n’importe quelle âme. Elle était aussi envoutante que sensuelle dans sa longue et fluide robe de voiles et de dentelles. Le bustier et les manches étaient d’un blanc immaculé. Les arabesques de la dentelle noire commençaient à se mêler aux blanches près de la poitrine, pour n’être que sombre pour le restant du tissu. Peu à peu, elle cédait sa place à de l’organza à la couleur d’encre, qui laissait entrapercevoir les interminables jambes fines de la Khæleesi. Ses cheveux étaient remontés en un chignon bas et élégant, piqué d’un peigne en argent.

Vanille jeta un rapide coup d’œil à sa vieille servante qui, à quelques pas de là, prenait soin de Zaäshiel. Du haut de ses deux ou trois ans, le petit Orisha avait déjà des allures de Prince. Il portait un costume clair qui contrastait avec sa peau basanée et ses cheveux cuivrés. Doucement, il releva la tête, un biscuit à moitié dévoré entre ses petites mains. Il sourit en voyant que sa mère le regardait. Il avait un œil bleu et l’autre doré. C’était le même regard que son père. Aujourd’hui, il allait faire sa rencontre, si tout se passait comme prévu. La Khæleesi avait pris l’initiative d’inviter Cocoon à se rendre à Caelum, sans préciser ce qui motivait son souhait de le revoir. Elle n’était pas certaine qu’il soit ravi d'être face à elle – même si elle se ferait un plaisir de le faire changer d’avis auquel cas – mais elle était sûre qu’il viendrait. Elle l’attendait. Lui seul l’intéressait, en ce jour.

« Si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez pas. Les miens ont toujours été proche de votre peuple. J’aimerai que la bonne entente perdure. » - « J’ai cru comprendre qu’il existait des Traités entre Maëlith et Arcadia, autrefois. » - « Oui. Je suis disposée à les reprendre, si vous le souhaitez. » La Vénus acquiesça légèrement.  « Vous êtes la bienvenue sur mon territoire pour en discuter. » Les deux Souveraines marchaient doucement en direction du Château de Cael. Ce n’était pas la première fois qu’elles se revoyaient, depuis le Conseil. Elles paraissaient vouées à s’entendre. Leurs nations respectives avaient été amies, du temps où les Castes œuvraient sans se dissimuler. Les anciennes alliances pouvaient recommencer, d’autant plus que la position qu’elles partageaient dans le conflit des Dieux renforçait davantage la possibilité d’une amitié entre Orines et Chevaliers. D’un geste délicat, Lily-Lune écarta une mèche noire de son visage, songeuse. Elle était préoccupée par les derniers évènements. Elle faisait son possible pour effacer ses habitudes le temps d’une soirée, mais les idées sombres étaient tenaces. Elle était venue pour son fils, pour voir comment il s’en était sorti aux épreuves de la Reine des Mages Blancs. « Mes Dames. Vous êtes radieuses. » Le Maître des Dragonniers venait de faire son apparition et s’était glissée aux côtés de la Vénus. Astrid le salua d’un léger signe de la tête tandis que l’Orine lui préféra quelques politesses de circonstance. Elle connaissait bien moins le Seigneur Jarod Lan. Par ailleurs, il dégageait quelque chose qui dérangeait la douce Lily-Lune. « Participerez-vous au tournoi ? » s’enquit Astrid. « Non mais j’ai entendu dire que quelques-uns de mes hommes allaient s’y essayer. » Ensemble, ils franchirent les portes du Château.

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