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 [Niveau III] - Les naufragés

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Mar 16 Juin 2015, 13:50

Wrath s'étira dans son lit, dont le bois craqua sous son poids. Dans un demi-sommeil encore effectif, le Réprouvé se tourna vers sa femme, constatant sa présence à ses côtés. Le matin était le moment qu'il aimait le plus dans une journée. Se retrouver à côté de la personne qu'il aimait, qui le complétait, et profiter de ce bonheur éphémère, le temps de se lever... Il n'y avait rien de mieux que de se dire que la vie, dans son grand malheur, lui avait quand même laissé une chance. Une chance de pouvoir toucher le bonheur du doigt, de pouvoir faire plus que le contempler... Sherry bougea dans les draps, comme s'y enfonçant un peu plus, frileuse. Elle se blottit instinctivement contre lui, dormant toujours du sommeil du juste. Les rayons du soleil ne les atteignaient pas, préférant les épargner pour ce matin en ne perçant qu'un des deux contre-vents rabattus. Etreignant contre lui ce corps pâle, il plongea à nouveau dans les limbes, profitant autant qu'il le pouvait de tout ce qu'il avait. Mais avec l'aube venait les problèmes, et la famille. En bas, il entendit sa mère parler avec Keith, avant d'hausser le ton sur celui-ci. Un verre se brisa, un couinement se fit entendre, et Alyss se mit à crier.
Wrath s'énerva immédiatement, détestant cette attitude dès le matin, alors que d'autres dormaient. Il sortit du lit, simplement vêtu d'un sous-vêtement, et descendit à la hâte les escaliers. Comme s'ils avaient compris qu'ils avaient attirer le courroux, tous se turent et reprirent leurs occupations. Mais le Réprouvé n'oubliait rien « Vous vous croyez où ? Le soleil vient à peine de se lever, et vous vous comportez déjà comme des sauvages. Je vous rappelle que votre mère a eu une semaine difficile, pouvez-vous être moins égoïstes et vous comportez un peu plus en adulte, ou ce serait trop vous demander ?! » Etrangement, personne ne répondit, tous préférèrent se taire « Si j'en entends encore un, je le fous dehors, c'est bien compris ? » Attendant encore quelques secondes, il repartit d'où il était venu, et se remit dans le lit. Eamon ne vivait plus à la maison, et il avait emporté Sean avec lui. Terenzio n'avait jamais voulu rester ici, et Alyss et Keith n'avaient jamais voulu partir. Sa mère, elle, se laissait porter, n'ayant plus toute sa tête. La vie était tranquille. La maison était vide, la harpe et les musiques du Rehla lui manquaient, mais il faisait avec, il s'en accommodait.

« Ils m'énervent. » Wrath, allongé à côté de Sherry, posa sa main sur son front, l'air exaspéré « Ils ne pensent qu'à eux, ne sont bons qu'à me poser des problèmes ces derniers temps... Décidément, la vie à Avalon est loin. Et Keith a beaucoup grandit, il se débrouille un peu plus tout seul. Il vient moins dormir avec nous. Sauf quand il fait orage, ou qu'il y a trop de vent. Mais on va dire qu'il y a du progrès quand même. » Le réprouvé n'était pas particulièrement aigri, mais il avait du mal à supporter certaines choses. Comme si sa patience avait été éreintée depuis maintenant des années. Après tout, combien cela faisait-il de temps qu'il était patient ? Qu'il tendait la main à tout le monde sans demander en retour ? Beaucoup trop de temps. Il n'était pas du genre à se rebeller, à en vouloir au monde entier au contraire, il était particulièrement altruiste et généreux, mais parfois, il saturait. Il s'en voulait d'arriver 'si vite' à sa limite. De toute façon, foutu pour foutu...
Ils entendirent des pas devant la porte de la chambre, mais personne qui entrait « Qu'est-ce que tu veux ? », « Je peux... J'peux entrer ? », « Ouais. » Wrath s'assit sur le lit « Qu'est ce qui t'arrive encore ? », « Euh... Hum... » Keith gigota un peu avant de venir s'asseoir à côté de son père « J'ai très envie de... Tu sais, de sentir les choses. Je sais qu'il ne me faut que du sang, et que c'est difficile de... Enfin que j'en trouve correctement, mais j'aimerai moi aussi mordre dans du pain, trouver tes omelettes bonnes et manger normalement avec vous. », « Aaah bon sang... », « Mais Alyss veut pas. Il a pas envie d'être tout seul à ne pas manger. Car, on trouve que ça fait plus vie de famille... », « Ecoute, je comprends qu'Alyss soit chiant et qu'il abuse beaucoup, mais ça ne vous empêche pas de vous mettre à table. Lui il peut au moins faire semblant de manger. Ca ne lui servira à rien, mais il peut, alors que toi... C'est différent. Si y a que ça qui te tracasse, on va bien pouvoir trouver une solution... Ta mère connait la femme du roi d'ici, elle arrivera certainement à avoir des informations, hein ? » Les gosses je vous jure...

Un peu plus détendu, lavé et habillé, le Réprouvé descendit correctement cette fois-ci, pour préparer à manger. Il vérifia le garde-manger, les ustensiles, nettoya sommairement la cuisine, et prit le courrier arrivé de ce matin. Quelques petites annonces pour des magasins fraîchement ouverts, ainsi qu'une lettre personnelle. Le gouvernement Réprouvé lui avait remit une mission. S'asseyant sur un chaise, il dit à Sherry, qui passait derrière lui « Il y a du grabuge à Sceptelinôst, et on me recommande pour y aller. Tu leurs a parlé de moi ? », « Euh... Non, non. Que dois-tu y faire ? », « ...la ville se voit contrainte de payer des taxes qui ne sont pas les siennes..., ...vous vous infiltrerez dans la navette reliant les deux villes de manière à débusquer les coupables... Une mission de haute importance en somme. Il n'y a pas de date précise, mais je suppose que je dois faire cela vite. Je partirai ce soir pour voyager pendant la nuit. Je vous laisserai à manger. Si jamais, Alyss prendra le relais. » Le génie était son commis. Etrangement insensible à la nourriture, il savait pourtant ce qui serait bon ou non. Pas tant dans la cuisine élaborée, mais juste dans l'association d'éléments. Il savait que le sel se mettait avec parcimonie, que la viande avait besoin d'être cuite, des choses du genre.

Enfin, le soir arriva, Wrath fit des réserves pour voyager de nuit, y voyant parfaitement dans la pénombre. Il embrassa sa femme et s'envola pour la ville pirate. Il s'était renseigné la journée, pour savoir un peu où en était la cité corsaire. Il paraitrait que des Ducs, au nombre de quatre exactement, étouffaient la ville dans le but de la voir sombrer. Ils faisaient un commerce noir qui empiétait sur celui déjà actif, et prenaient les vivres et les resources de tout un chacun. Des maisons furent abandonnées presque de force par des familles, pour servir les noirs dessins de ces horribles pontes. Wrath craignait légèrement de les rencontrer. Heureusement, personne ne lui avait dit que ce serait le cas, mais vu la situation actuelle, c'était clairement eux qui dirigeaient la ville. A l'entrée de la citée, depuis les terres, il atterrit sur le chemin qui menait à l'intérieur. Passant la porte, il nota effectivement le délabrement effectif des bâtiments. Les abandonnés, comme les autres, tous se ressemblaient. Etait-ce déjà comme ça avant ? Il avait souvenir une cité plutôt rayonnante sous les affaires noires et les coupes-jarrets. S'improvisant touriste, il parcouru même les ruelles les plus sombres, sans crainte, voyant que les pauvres et les mendiants n'existaient plus. Ils n'étaient que des cadavres. Dorénavant, ceux qui vivaient encore, avaient intérêt d'avoir un logement sinon c'était la mort qui les attendait. D'ailleurs, dans les artères comme ailleurs, l'odeur était nauséabonde...

Wrath alla vers le port de la ville. Centre social et économique de la cité, les affaires marchaient bien, peut être un peu trop. Beaucoup d'argent circulait, et en même temps, ce n'était pas les rafiots des hommes des mer. Ceux qui pillaient et violaient à outrance, repartant la panse pleine et les bourses vides. Le Réprouvé, aux ailes rangées et dissimulées, parcouru les étals marchands qu'il y avait près des docks. Les poissons étaient petits, malingres, les marchands ne hurlaient pas, tirant une tronche de déterré. Personne ne cherchait particulièrement à ramener le client, ou à vendre. S'arrêtant à un stand de joaillerie, Wrath observa un peu ce qu'il se faisait, se demandant s'il prenait un bijou, ou une broche pour sa femme. Saluant le marchand, il finit par lui dire, curieux « Eh bien, j'ai connu des marchés plus vivants. Un arrêté à été signé pour que les vendeurs cesse d'hurler qu'ils ont la meilleure marchandise ? », « Mouarf... Pas spécial'ment. », « Et vous arrivez à vendre avec ce que vous proposez ? », « Z'êtes ici pour ach'ter ou pour critiquer ? », « Les deux mon brave, les deux. Je prendrai cette broche à cheveux. C'est du lapis ? », « Nan, d'l'èmeraude. », « Bleu comme ça ? », « Ouais. Bon vous prenez ou pas ? », « Tenez. » Wrath lui donna quelques piécettes « Heureusement qu'elle aime le lapis autant que l'émeraude, elle n'aura que l'embarras du choix. Merci à vous, bonne journée. » Le type le salua rapidement, l'envoyant presque paitre. Wrath savait que ce ne serait pas au marché qu'il obtiendrait plus de renseignements...

Comme prévu dans la lettre, la navette était au porte, attendant des voyageurs. Lorsqu'il s'approcha, il tomba sur un homme de service, lui ventant les mérites de la traversée en mer « Nous pouvons sortir sur le pont alors ? Voir la mer pendant le voyage doit être merveilleux ! », « Je ne vous le fait pas dire mon bon monsieur ! Nous avons des mets succulents à vous proposer également, un voyage qui vaut vraiment le détour. », « Tant de services prestigieux alors que ce n'est qu'une navette ? Eh bien, son prix aussi doit être prestigieux. », « Neni mon prince, que croyez vous ! » Il lui annonça alors quelques centaines de pièces. Ouais, il était sacrément prestigieux même. N'ayant pas le choix, il paya et monta dans le bateau. L'intérieur était beaucoup plus rustique que ce que lui avait décrit l'homme. Il visita rapidement la bicoque, et les lieux étaient même négligés. Ce qu'ils voulaient, c'était du fric, des pièces sonnantes et trébuchantes, rien d'autres. Une heure après le voyage débuta. Immédiatement, le capitaine de bord somma les clients d'aller dans leurs cabines. Certains refusèrent ne comprenant pas en quoi ils devaient rentrer, vu qu'il faisait beau et jour. Mais ce fut la goutte faisant déborder le vase « Vous êtes ici sous MES ordres, sur MON bateau. Matelots ! Emmenez les dans les cales puisque c'est cela ! » L'abu de pouvoir comme le réprouvé n'en avait jamais vu. Il fut également poussé dans les cales du bateau. La plupart des hommes et femmes étaient des couples, des familles, parfois il y avait des enfants. La traversée durait toute la nuit, et Wrath refusait de croire que les marins laisseraient les familles dormir empilées, à même le sol. Le réprouvé se redressa une fois la nuit tombée, et se dirigea en dehors de la salle de cale. Toujours sous le navire, il fit immédiatement face à trois hommes. Le borgne les surprit, et en tua un pour en assommer deux. Mais le bateau était grand. Retournant dans la pièce où tout le monde était il dit doucement « Ecoutez moi. Je suis là pour vous aider. Le gouvernement réprouvé m'a envoyé. Seulement, si vous voulez vous rendre utile il faut que vous restiez là, sans faire de bruit. Avec moi, j'ai besoin de deux personnes, les plus discrètes et les plus fortes. On va assommer les marins et les mettre à l'eau ou les attacher un par un. Qui pourrait m'accompagner ? » Une femme se leva immédiatement. A n'en point douter, elle était forte. Suivit d'un homme qui avait l'air plus agile, mais qui ferait l'affaire « Bien, comment vous vous appelez ? », « Derna. », « Gayle. », « Je m'appelle Wrath. Suivez moi. » Il les emmena alors dans la salle où il se trouvait quelques minutes avant, et les trois prirent les corps pour les jeter à la mer « Le bateau ne va pas vite, le bruit des corps vont attirer des marins, préparez vous. » Comme prévu, la trape se déverrouilla pour s'ouvrir. Se plaçant stratégiquement dans la pièce, ils n'entendirent qu'un homme arriver. Dès que celui-ci ouvrit la porte, Wrath et Gayle lui sautèrent dessus, l'emprisonnant et l'assommant. Le Réprouvé lui tordit le cou de manière à rompre sa vie sur le champs.

La troupe explorèrent le bateau de la sorte, attirant comme ils purent, une personne par une personne dans les sous-sols. Certains étaient dans leur cabine, et il n'était pas la peine de les déranger, pour aller dans le poste de pilotage. Une fois le chemin balayé, Wrath repéra le capitaine à un endroit du pont, et non à la barre. Barre tenue par un marin « Gayle, tu vas aller neutraliser le pilote. Essaye de le jeter à la mer et prendre sa place. Normalement de ce que j'en vois, la vigie dort, donc ce ne sera pas dur pour toi si jamais elle se réveille d'un coup. Nous, on va occuper et bâillonner le capitaine. », « Bien. » De là où il était, le Réprouvé regarda le capitaine, toujours de dos à la scène « Vas-y ! » Gayle était tellement agile qu'il se faufilait dans l'ombre, totalement silencieux et très rapide. Comme prévu, il neutralisa l'homme à la barre, prenant immédiatement sa place. Entendant un bruit étrange, le Capitaine se retourna « Tout va bien matelot ? » Gayle lui fit un signe de main, sans répondre. Il haussa les épaules et se remit à contempler la mer. Le défunt était à ses pieds, mais caché par des rambardes de bois, il n'était pas dur de flouer le type. Sur ces entrefaites, le couple sortit de sa cachette, et attrapa le capitaine pour le faire taire, et le ligoter « Tu hurles, je te défonce le visage, c'est comprit ? Pourquoi tu traites les passagers comme ça ? Pour qui tu bosses ? » Derna enleva le baillon, pendant que Wrath le tenait en joue avec une arme blanche, l'intimidant par sa proximité « Qu... Qui êtes-vous ? », « On ne répond pas à une question par une autre question et ici, c'est moi qui les pause. Si tu ne veux pas te voir départit de certains attributs, je te conseillerai de t'en souvenir et de me répondre. », « Je... je, je... Je vais parler, c'est bon, c'est bon ! Je... », « Accouches ! », « Les... Les Ducs ont acheté la navette, et ont réussi à avoir l'exclusivité sur le trajet que je fais. Aucun autre bateau ne peut le faire, et je n'ai pas le droit d'arrêter. », « Le droit ? », « Si je me rebelle, ils me tuent. », « Que fais-tu de cet argent exorbitant que tu extorques ? », « Tout leur reviens, et ils ne me paye qu'une maigre partie. Ils font ça avec la ville entière ! Je... Je ne suis qu'un de leur pion ! », « Et le marché ? Pourquoi est-il aussi morne ? Aussi monotone ? Tu dois bien savoir un truc ! », « C'est la même chose ! Ils prennent les resources de tout le monde, les gens ont du mal à vendre et à vivre de leur commerce. Leur but est de s'enrichir, pas de faire de l'altruisme. Lâchez moi s'il vous plait... ! Je vous ai tout dis... », « On le baillone et le corde. Je veux l'emmener aux autorités. » Les marins qui restaient furent maitrisés plutôt rapidement, sans débordement supplémentaire. Aucun ne fut tué, et ils furent tous réunis autour du mat principal, et surveillés. La vigie fit un baptême de l'air également, pour se retrouver dans la même situation que les autres.

Lorsqu'ils accostèrent à Sceptelinost, des autorités compétentes étaient là et prirent en charge l'affaire. Wrath, lui, regardait les manoirs des Ducs, se demandant comment il allait pouvoir les faire tomber...

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