« La Reine vous a-t-elle nommé, oui ou non ? » commença à s'impatienter l'Archimage Nylmord. La jeune femme blonde le fixa un instant, un sourire doux s'installant sur ses lèvres rouges. « Pas encore, à vrai dire. Mais mon Destin est de devenir Arkas, l'Archimage en charge du Lac de la Transparence. Je suis maître du Ging. C'est ainsi que les choses doivent se produire et vous opposer à cela n'y changera rien. ». L'homme commençait réellement à en avoir marre de cette intruse qui racontait à tout le monde qu'elle était nouvelle conseillère de sa Majesté la Reine. Fermant les yeux un moment pour essayer de garder son calme, il finit par lâcher. « Tant qu'Edwina n'aura pas signé un document vous nommant officiellement Arkas, vous ne serez rien du tout à mes yeux. ». « C'est offensant de n'être rien du tout. ». Il la fixa un moment. « Vous m'avez compris, nous n'allons pas partir dans une discussion sur ce que j'entendais réellement par rien du tout. Mais si vous y tenez, j'entendais simplement : pas Arkas. ». Le mal de tête le prenait. La situation était très compliquée depuis que le gouvernement avait été dissous. Les Magiciens avaient, certes, étaient assez épargnés par les horreurs qui s'étaient propagées sur les Terres du Yin et du Yang – leurs territoires centrés exclusivement ou presque sur le Continent Naturel – mais d'un point de vue politique, cela avait réellement était l'Enfer. Néanmoins, quelques petits soucis restaient encore à régler, comme quelques effondrements de bâtiments et quelques dommages au niveau du rivage du Lac de la Transparence qui avait été agité jusqu'ici à cause de l'Océan capricieux et des vents violents. « Mais puisque je vous dis que je suis digne d'être Arkas. Je suis certaine, d'ailleurs, que la Reine a déjà évoqué les pontons qui devraient se trouver là, là, là, là, là et là. ». Elle montrait du doigt des endroits bien précis du Lac. « Seulement, personne n'a voulu l'écouter je parie. Savez-vous quelle mine d'or se cache dans ce Lac au moins mon jeune ami ? ». « Jeune ? Vous vous foutez de moi ! ». Un silence s'installa pendant lequel elle lui sourit. Elle avait réussi à le faire sortir de ses gonds et cela la ravissait particulièrement. Joueuse, Dyanara aimait allier le mystère et l'excentricité. C'était quelqu'un de raffiné qui, parfois, avait des idées plutôt folles, comme celle de venir ici réclamer le titre qui était le sien selon ces dons de voyance. Le tarot ne mentait jamais et elle le maîtrisait parfaitement, contrairement à l'homme qui se tenait devant elle qui, naturellement, avait choisi la voie des armes. « Et où est donc la Reine ? ». Nylmord se mit à sourire comme s'il était un enfant à qui l'on tenait une friandise trop alléchante pour qu'il puisse la refuser. « Le Destin ne vous l'a pas enseigné ? Comme c'est dommage ! ». Il n'allait pas avouer à cette folle que l'Ultimage avait des difficultés à se remettre de la blessure qui lui avait été faite à Dhitys. Bien entendu, elle avait ramené Zorah avec elle mais même si, physiquement, la Reine se portait bien, elle souffrait de maux psychologiques. Une certaine dépression la guettait, du moins, c'est ce que l'homme pensait. « Hum je vois... Vous allez m'obliger à m'installer ici pour tirer le tarot. Quel homme serviable vous faites ! ». Elle s'assit à même le sol et se mit à rire, se demandant quelle serait sa relation avec ce guerrier, bras droit de la Reine. Dyanara se dit qu'elle ne perdrait rien à tirer les cartes pour répondre à ses questions. Cela dit, quand elle s'aperçut que le jeu lui murmurait qu'ils finiraient mari et femme, elle devint blanche comme une linge. Ses yeux fixèrent un moment Nylmord. « Écoutez, si ce que j'ai vu par rapport à mon titre d'Archimage est vrai, alors autant vous dire que vous avez du soucis à vous faire. ». « Comment ça ? » rétorqua l'homme, légèrement exténué par cette femme. « Vous et moi. ». « Quoi vous et moi ? ». « Nous finirons mari et femme. ». Il allait la tuer si elle continuait. Un silence s'installa néanmoins avant que la jeune femme ne reprenne la parole. « Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi, mais tout ce que je peux vous assurer aujourd'hui c'est que, moi non plus, je n'ai pas envie de me marier avec vous. ».

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Nylmord n'osait plus rien dire. Il avait décidé, simplement, de la laisser faire jusqu'à ce qu'elle dépasse les bornes. Là, il l'a ferait arrêter. En attendant, il ne pouvait rien faire contre cette femme étrange et son paquet de cartes. L'homme connaissait le pouvoir du tarot mais il refusait de croire que cette Dyanara pouvait lire l'avenir, qu'ils allaient se marier et qu'elle finirait Arkas. C'était trop pour lui en si peu de temps. L'intéressée, elle, ne cessait pas de sourire, néanmoins concentrée sur son tirage. Elle maniait les cartes avec une aisance spectaculaire, cela, Nylmord ne pourrait pas lui retirer. « Hum je vois... ». Levant les yeux au ciel, l'homme se demanda si elle n'allait pas essayer de le faire parler en lui faisant croire qu'elle savait, alors qu'en réalité, non. Il ne se laisserait pas prendre au piège. Néanmoins, ce ne fut pas nécessaire car, après s'être relevée, Dyanara épousseta sa robe blanche et dorée, avant de le fixer dans les yeux, lui demandant : « Et vous croyez qu'enfermer la Reine dans les infrastructures du Lac toute la journée va l'aider à se rétablir ? ». Les yeux de l'homme s'écarquillèrent alors que la jeune femme continuait. « Balivernes ! Tout ce qu'il risque de lui arriver, c'est de dépérir encore plus. La pauvre, avec des hommes comme vous, elle n'est pas sortie d'affaire. Déjà qu'on la dit naïve, si en plus elle devient malade, je me demande ce qui retiendra ce cher Lord d'attaquer nos terres à la moindre occasion ! ». Elle se dirigea vers le lieu où se trouvait Edwina. « Mais... Et où allez vous comme ça ? ». « Chercher la Reine. Le gouvernement est affaibli, ce n'est pas le moment pour elle de ne pas se montrer. Ce n'est pas comme s'il manquait de choses à faire au Lac. Il faut réparer ce qui a été abîmé et remonter les pontons ! ». « Mais cela ne vous concerne pas ! ». « Tout ce qui concerne les pontons me concerne. De toute façon, vous ne croyez pas que mon Destin est d'être l'Archimage Arkas. Il faut donc bien trouver la Reine pour savoir qui de nous deux a raison. C'est aussi simple que ça ! ». « Si j'étais la Souveraine, je vous jetterai dans les oubliettes ! ». « Heureusement pour moi, vous ne l'êtes pas ! ».

Edwina était allongée dans son lit. Les yeux ouverts, cela faisait des jours qu'elle restait dans ses appartements, se levant à peine pour manger. Elle avait l'esprit morose et occupé par tout un tas de choses qui venaient la hanter sans cesse. La première d'entre elles, sa préoccupation première, était ce phénomène qu'elle ne pouvait s'expliquer : sa magie ne l'avait pas protégé. C'était la première fois dans toute son existence qu'il lui arrivait quelque chose de grave et sans l'aide des inconnus qu'elle avait rencontré et qui avaient bien voulu l'aider, et sans l'aide de Zorah, alors elle serait probablement morte. Elle ne comprenait pas comment une telle chose avait pu se produire. L'Ultimage avait accepté le fait de ne pas contrôler sa magie parce que cette dernière trouvait le moyen de l'aider quand elle était vraiment en danger, mais les choses semblaient changer. Pourquoi sa magie refusait d'agir ? Était-ce seulement pour cette fois là ou devait-elle s'attendre à d'autres inactions de la part de cette dernière ? C'est plongée dans ces pensées noires que la Souveraine était, juste avant que son attention soit attirée par un brouhaha provenant du couloir. Elle reconnaissait facilement la voix de Nylmord. La deuxième lui était totalement inconnue. Ce qui l'étonnait, néanmoins, c'était que son bras droit soit si énervé. En temps normal, il restait impassible, ayant une force mentale à toute épreuve. Les temps étaient durs, c'était certain, mais elle ne l'avait jamais entendu crier auparavant. La porte s'ouvrit à toute vitesse et, quelques secondes plus tard, une inconnue se tenait près de son lit, la fixant avec un regard décidé. « Majesté, je suis enchantée de vous rencontrer. Je me nomme Dyanara et je viens à vous aujourd'hui car mon Destin est de devenir l'Archimage Arkas. Néanmoins... ». Nylmord, derrière, fit une sorte de grimace, comme s'il avait l'intention de signifier à la Reine que celle qui parlait était totalement folle. « … nous n'allons pas en parler ici ! Vous allez finir par déprimer si vous restez allongée là ! Dehors, il fait beau, et le peuple a envie de vous voir ! C'est un moment propice pour faire  une ballade, vous pourrez, comme ça, superviser avec moi les rénovations du Lac ! ».

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Nylmord suivait les deux femmes, se demandant comment Dyanara avait réussi à convaincre la Reine de sortir de ses appartements aussi facilement. En robe de chambre, cette dernière semblait plutôt à l'aise avec la blonde qui passait à côté de chaque bâtiment abîmé en faisant des petits commentaires. Les tremblements de terre avaient été mille fois plus dévastateurs que les Masques d'Or ici. Les Magiciens étaient des érudits et, de ce fait, avaient relativement vite compris que le feu venait à bout des créatures de métal. Aucun n'avait tiré partie de l'opportunité pour en capturer un. Ils étaient bien trop dangereux et puis, ce n'était pas vraiment la priorité. Les Sorciers avaient dû le faire, eux si adeptes d'expériences en tout genre. « Vous savez, je sais que cela peut paraître incroyable de croire ce que je vous dis et que plusieurs personnes, dont ce cher Nylmord, pourraient vous targuer de naïveté si vous me faisiez confiance, mais je vous assure que je l'ai vu dans les cartes. ». « Je ne remet pas en doute votre parole, Dyanara. » dit doucement Edwina. « Et puis, vous aviez raison, me promener me fait le plus grand bien. Je commençais à étouffer dans cette chambre. La nature est tellement jolie à cette époque... ». La conversation partait d'un bout à l'autre, les deux femmes parlant du temps avant de parler de sujets plus sérieux et de revenir à des fioritures. « Vous savez, j'ai également vu que le Lac devait avoir ses pontons. Je suis vraiment très informée sur la question. Autrefois, bien avant le règne de Lynn, ils permettaient aux Magiciens bien des prouesses. Le Cœur Bleu est, bien entendu, votre création, mais l'on dit que les pontons mènent à des lieux plus extraordinaires les uns que les autres, en plus d'être des passages vers d'autres endroits connus de notre monde. Ce sont des portails et nous nous réduisons considérablement à ne pas les utiliser. ». Edwina était stupéfaite par les connaissances de cette jeune femme, plus motivée qu'elle ne l'avait jamais été elle-même. L'Ultimage était une femme assez simple qui reconnaissait avec aisance la supériorité des autres – peut-être avec trop d'aisance parfois d'ailleurs. Elle n'avait eu connaissance des pontons que tardivement dans son règne et, quand elle en avait parlé aux autres Archimages, ils n'avaient pas accepté sa proposition concernant le fait de les restaurer. Le fait de trouver en Dyanara une oreille experte et attentive sur le problème lui enlevait un terrible poids des épaules. Enfin elle se sentait comprise sur la nécessité d'installer de nouveaux pontons. « Je pense que vous avez raison... ». « Merci. » sourit la blonde. « Nous allons donc faire le nécessaire pour que le Lac retrouve sa splendeur. C'est assez triste de penser qu'il n'a servi que de point d'eau durant toutes ces années alors qu'il y a tant de mystères cachés à l'intérieur de ce dernier... ». Un petit silence s'installa pendant que celle qui prétendait au titre d'Archimage considéra la Reine. « Vous savez, l'on vous dit naïve et un brin inculte, mais j'ai beaucoup de mal à le croire en vous entendant parler. ». Edwina sourit. « Peut-être que la dépression renforce mon côté autoritaire ? ». « Vous ne déprimez pas, allons. La situation est difficile, je trouve cela normal de se poser des questions. La moitié de votre gouvernement n'était pas digne de confiance... ». « Et vous, êtes vous digne de confiance ? » demanda alors la Reine. « Sincèrement, oui. Je ne vous mens pas. Je suis prête à me rendre au Temple de Lyr aussi souvent qu'il le faudra pour vous prouver mon alignement et ma loyauté. Je n'ai jamais douté de vos compétences malgré les nombreuses erreurs de parcours que vous avez faite. Les cartes non plus n'en ont jamais douté. Vous êtes une grande Reine et cela sera d'autant plus vrai avec le temps. ». « Voulez-vous m'y aider ? ». « Oui, je ne demande que cela. ». « D'accord. Alors disons que je vous accepte comme Archimage Arkas à l'essai. Je ne sais rien de vous à vrai dire et peut-être que Nylmord trouvera que je fais là une erreur. Cependant, je suis Reine et ma responsabilité est de choisir ceux qui m'entoureront dans les années à venir. Je pense que vous serez un atout dans mon conseil. ». « Merci. Nous allons avoir beaucoup de temps pour nous connaître davantage, je vous le promet, ma Reine. ».

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Avec le temps, Nylmord commença à apprécier véritablement la nouvelle Arkas. Elle avait pris en main les travaux du Lac de la Transparence avec une dextérité qui lui paraissait à la fois louche et admirable. L'homme devina qu'elle devait être bien plus âgée que lui. Elle devait également déjà avoir côtoyé le pouvoir de très près. Pourtant, il ne fit pas de recherches sur cette femme. Il préférait ne rien savoir, pensant qu'elle lui révélerait son passé si et seulement si elle en éprouvait l'envie. Il n'avait pas à fouiller dedans car il ne savait pas ce qu'il pourrait y trouver. Les bâtisses étaient reconstruites et les pontons étaient en bonne voie d'être installés. Edwina allait mieux grâce aux promenades quotidiennes qu'elle et Dyanara faisaient. Elles parlaient parfois pendant des heures, se racontant tout et n'importe quoi. Elles avaient beaucoup de choses en commun, notamment le fait d'avoir vécu les mêmes événements traumatiques. Il fallait être particulièrement fort ou fou pour pouvoir vivre toutes ces ères sans en ressortir partiellement détruit. La Reine faisait des cauchemars parfois, revoyant avec horreur les morts-vivants qui attaquaient le monde. Il n'y avait pas qu'eux qui hantaient ses rêves, bien sûr, mais elle n'en avait jamais parlé à personne. Dyanara avait ce petit truc, ce petit rien qui faisait en sorte qu'il était très facile de lui parler. Elle se livrait à la Reine qui se confiait à elle en retour. Cela marchait comme ça. « Je ne sais pas ce que les candidats que vous avez sélectionné pour la Coupe des Nations sont arrivés à faire. ». « Moi non plus. Je sais que les festivités se passent sur le territoire Orine depuis des jours mais la célébration officielle n'a pas encore commencé. Vous pourrez vous y rendre en ma compagnie si vous le souhaitez. Il y a toujours beaucoup de monde qui y va. Peut-être qu'un de nos champions réussira à se placer parmi les vainqueurs... ». « Je l'espère. ». La jeune femme regarda un instant le Lac. Il semblait plus merveilleux chaque jour, à chaque fois que l'on plaçait un ponton. Au fond de ce dernier, les broches des défunts côtoyaient les mystérieuses pierres bleues. Personne ne savait à quoi elle servait et, pour le moment, le conseil avait décidé qu'il était plus sage de les laisser au fond de l'eau. « Connaissez-vous cet homme, Cocain ? Celui qui a participé à l'épreuve de force ? ». Edwina baissa les yeux. Les choses étaient compliquées entre le Mage et elle. « Oui... Je le connais. Mais il me semble qu'il ne souhaite plus me parler. Il a fait beaucoup pour moi mais mes ordres l'ont diminué considérablement. ». « Peut-être est-ce ce qui devait arriver, vous ne croyez pas ? ». « Je ne suis pas sûre de vous suivre. ». « Parfois, les hommes ont besoin d'un retour à la case départ pour que leur Destin se réalise pleinement. ». « Vous avez sans doute raison... ». « Et puis, s'il a voulu représenter les Magiciens malgré sa faiblesse, cela doit vouloir dire qu'il vous respecte, vous et le peuple. ». « Oui. Parfois je me questionne... Peut-être n'aurai-je pas dû accepter sa candidature. ». « Ne soyez pas si dure avec vous-même. Les Ætheri organisent la Coupe des Nations. S'ils n'avaient pas été d'accord avec vos choix, peut-être vous l'auraient-ils fait savoir ? ».

Les deux femmes discutaient encore lorsqu'il se passa un étrange phénomène. Des Mord'th entrèrent sur le territoire. Edwina ne connaissait que peu de choses sur eux, hormis le fait qu'ils étaient adeptes de la Justice. D'un mouvement commun, une fumée grisâtre se mit à sortir de leur corps, créant une silhouette étrange. D'un geste protecteur, Arkas plaça son bras sur le buste de l'Ultimage pour l'empêcher d'avancer plus. Elle murmura alors que le peuple s'avançait, curieux. « Je ne sais pas ce qu'il se passe mais cela ne me dit rien... ». La jeune femme n'avait rien vu dans son jeu de tarot et les événements l'inquiétaient considérablement. L'homme fait de brume se mit à parler, s'adressant au peuple. « Peuple de tous les horizons, voilà que je m’incline face à votre courage. Nous avons connu à maintes reprises cette ombre envahissante, pesant sur nos proches, nos maisons, elle a décimé vos ancêtres et vos enfants, vous a torturé, vous a laissé pour mort, mais vous êtes là. Cette ombre n’a ni visage ni nom, puisqu’elle recouvre tant de masques, vous en connaissez certains. Delix, l’ange fou qui failli annihiler le mal et dans cette traînée de poudre, la vie. Orion qui fit choir ce monde dans la mort, Jun qui faillit n’en faire que des cendres et maintenant Vanille. Cette ombre est corrompue, elle n’obéit ni aux amoureux de l’anarchie, ni aux adeptes de la raison, mais à ses propres règles : un intérêt à assouvir au mépris de la jouissance de chacune de vos vies, vertueux ou démoniaques, vous ne fûtes que de la chair à canon. Les accalmies à ces fléaux n’ont été que des guerres prétextées raciales mais qui n’ont une fois encore, seulement servies qu’à régler les conflits personnels de vos souverains. De véritables massacres pour soigner des cœurs brisés ou des fiertés endolories, là sont vos sacrifices. Tous ne sont pas à blâmer et mon heure est celle de la justice. Somnium renaîtra au crépuscule et vous y êtes conviés. Mon nom est Delta, retenez-le. »

« Qu'est-ce que ? ». Edwina était devenue d'une blancheur à faire peur. La seule évocation des figures qui avaient faillis détruire le monde faisait battre son cœur à tout rompre. Les murmures s'élevèrent de partout, la foule de plus en plus inquiète. Peu de temps après le départ des Mord'th, Nylmord apporta une missive à la Reine. « Elle vous a été adressée à Caelum... Un Mage vient de se téléporter pour me la remettre, il dit que la même silhouette est apparue au cœur même de Cael. Qu'en pensez-vous ? ». Dyanara s'approcha de la lettre afin de la lire en même temps que l'Ultimage qui faillit tomber sous le choc qu'elle lui fit. « L'architecte de Somnium... » murmura-t-elle, les yeux fixés dans le vide. L'Archimage Arkas regarda Nylmord. Ils devaient prendre une solution. « Bien, vous, contenez le peuple du Lac. Moi je vais contacter les autres conseillers et essayer d'en savoir plus sur ce qu'il s'est passé. Est-ce que nous sommes les seuls touchés par cette apparition ou est-ce que d'autres races sont également visés... ». « Cela me paraît général... Il ne s'est pas adressé aux Magiciens... il s'est adressé aux peuples de tous les horizons. ».[color=teal « Je vous l'accorde mais aucune piste n'est à écarter. Cela pourrait être un piège... ».[/color] « Je dois me rendre à Somnium... » chuchota Edwina, troublée.

915 mots (j'ai retiré le discours de Delta du compte)