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 - Construction de l'île entre ciel et mer [Partie II] -

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Dim 22 Mar 2015, 01:44


Edwina voletait dans les airs en compagnie de Jun. Elle se rappelait que trop bien de la dernière tentative de construction de l'île qui ne s'était soldée que par un échec cuisant. Les discussions avaient continué, continué et ce qu'elle souhaitait réellement faire n'avait pas été approuvé. Les Archimages lui avaient conseillé de remettre à plus tard ce projet afin qu'elle puisse se concentrer sur des choses plus réalisables. Mais à présent, délivrée de l'emprise de ses hésitations, elle savait que c'était maintenant ou jamais. Aux côtés de cet homme qui avait été jadis incarné l'Empereur Noir, elle était prête, prête à construire Caelum, telle qu'elle l'imaginait. Jun sourit. Il n'aimait pas spécialement cette femme qui l'avait changé en statue lors du conseil des chefs mais il devait reconnaître que la situation était des plus intéressantes. Par le passé, Mitsuko avait valsé avec Naram-Sin pour construire Somnium. Aujourd'hui, il ferait de même avec la sœur du Génie disparu. « Vous n'êtes qu'une enfant pour moi, Ultimage. Sans doute également pour vos Archimages, mais je vous assure qu'actuellement, vous semblez à mes yeux, être l'une des plus grandes reines de ce monde. ». Il marqua une pause. « Je ne sais, en réalité, ce qui nous lie, mais je suppose que vous l'avez également remarqué. De par mon fait, vous êtes devenue reine. De par mon fait, vous avez acquis les cristaux. Je n'ai rien reçu de votre part, du moins, pas que je me souvienne. ». Jun ferma les yeux un moment. Il n'y avait rien qui ne lui venait à l'esprit. Peut-être que ce qu'elle lui avait donné avait été effacé par le présent, par des actes qui avaient empêché le futur de se réaliser. Comment savoir ? Et puis, après tout, qui avait besoin d'un quelconque équilibre ? L'une de ses fonctions en ce monde était peut-être d'aider cette femme, de la soutenir dans ses projets et de lui léguer la puissance qu'il avait emmagasiné. Il finit par poser sa main sur la joue de l'Ultimage. « J'ai par ailleurs appris pour vos fiançailles. Je peux tuer cet homme si cela ne vous convient pas, en réparation à d'éventuels dommages que je pourrai causer dans un futur proche aux vôtres ou à d'autres. ». « C'est amusant, vous êtes nombreux à vouloir éliminer Gaston. ». Elle plaça sa main sur celle du Chaman pour qu'il cesse, l'écartant doucement. « Seulement, je pense affirmer hauts et forts aux Archimages que je ne me marierai pas, du moins, pas à cet homme. ». « Vous semblez si sûre de vous. Seulement, cela ne durera pas. ». Ce n'était pas habituel et, heureusement, elle ne pourrait garder ce niveau de magie bien longtemps. « Mais puisque nous parlons d'amour, y a-t-il un homme que vous souhaiteriez épouser ? ». « Cela ne vous regarde pas. ». « Je suis las. J'aimerai retrouver celle que vous êtes tous les jours, si facile à influencer, si facile à mettre mal à l'aise. Je me ris de vous dans ces moments, votre personne m'amuse. ». Le silence s'installa avant qu'elle ne l'interroge à son tour. « Vous êtes beau Jun. Votre corps est très attirant. Pourtant, jamais vous n'avez semblé aimer vos épouses ni même vous intéresser aux femmes. Êtes vous attiré par les hommes ? ». Il rit. « Non. Mais l'amour physique n'a aucune vocation à mes yeux. ». « Pourquoi êtes-vous si franc ? ». Le souverain semblait de plus en plus amusé. « Parce que je n'ai aucune raison de vous cacher ce genre de choses. Lorsque je désire garder mes secrets, je m'assure pour que jamais ces derniers ne soient découverts, uniquement au moment où je le souhaite, comme pour le cristal maître jadis. ». Il reposa sa main. « Vous devriez essayer. ». Il sourit, d'un sourire qui en disait long. « J'ai également mes secrets. ». « Hum... sans doute. Mais je connais votre secret. Et je connais également votre prénom. ». Une crainte passa dans le regard de la jeune femme avant de s'estomper. « Pourquoi, si vous le connaissez, ne pas l'utiliser ? ». « Parce que je n'ai aucune raison de le faire ? ». « Vous pourriez obtenir obéissance. ». « Des millions d'individus me craignent. Mes sujets me doivent obéissance. Vous êtes l'une des seules à oser me défier. J'aime vos efforts pour me résister. Vous m'amusez. ». Il s'approcha d'elle. « Alors non, je ne dirai pas votre nom. »
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Dim 22 Mar 2015, 02:13


« Dansez avec moi » dit-il d'un coup. « Je vous demande pardon ? ». « Oui, dansez avec moi. ». Il prit sa main. Elle la retira. « Nous sommes ici pour créer Caelum, non pour danser. ». Il soupira. Cette femme était pourtant l'une des plus grandes couturières du monde. Néanmoins, en cet instant, elle semblait aussi sérieuse qu'une préceptrice un peu trop sévère. « Laissez-vous aller. J'ai l'impression que vos Archimages vous cadrent trop. Ne vous amusez-vous donc jamais ? Est-ce que vous divertir pourrait nuire à votre image ? A votre peuple ? Je les entends d'ici, ces hommes qui croient savoir ce qui est bon pour vous. Savez-vous comment j'ai conquis le Lac de la Transparence ? ». Il laissa une pause s'installer. « Je suis arrivé, j'ai dit qu'il était à moi et après une bataille qui ne dura que quelques minutes, mes troupes aidées par les vampires d'Ethernoir, ils ont capitulé. Digne des plus grands soldats, n'est ce pas ? ». « Nos soldats n'étaient pas sur place. ». « Oui mais vos si respectables Archimages sont sensés posséder des pouvoirs incommensurables. Je me demande bien où ils les avaient oublié ce jour là. ». Il était sarcastique. « De ce fait, permettez-moi de douter de leur valeur et de celles qu'ils vous transmettent. ». Le maître des esprits pensait néanmoins ses paroles. « Vous savez, je connais une femme qui fut Impératrice de la Nuit, une femme qui côtoya la mort, qui en fut la Reine également, et malgré ses fonctions, elle a toujours su garder ce brin de malice, cette espièglerie insupportable mais qui, au final, la rend plus humaine qu'un bon nombre de nos têtes couronnées. J'ai moi-même fait les frais d'un sérieux trop intense. Danser ne vous fera guère de mal, pas plus que de pratiquer un instrument. Attendez... je parie que vos Archimages si bien pensant vous interdisent de coudre, car cela ne correspond pas à vos fonctions. Peut-être même vous ont-ils façonné un emploi du temps sur mesure, ne vous laissant que très peu de temps libre. Entre vos leçons de combat avec cet homme que vous semblez apprécier, vos leçons de maintien, de géographie, de politique, d'histoire, d'écriture, vos séances de doléance, vos sorties publiques... Dîtes moi, Majesté, qui gouverne réellement au juste ? Vous ou eux ? ». Un silence s'installa. « Comment savez-vous toutes ces choses ? ». « Oh... ». Il sourit, amusé. « Cela fait un moment que je vous espionne. Ce n'est guère très difficile. Les esprits sont partout et... je suis le Maître des Esprits. ». Il tendit sa main. « N'en soyez pas fâchée. Voyez ce moment entre vous et moi comme un moyen d'apprendre autre chose sur la royauté, autre chose sur vous et vos capacités. Mitsuko ne vous aide-t-elle pas ? ». Plus rien n'étonnait Edwina sur les connaissances de Jun. « Si, elle avait commencé, mais... ». « Les Archimages essayent de vous occuper de plus en plus, si bien que vous en devenez indisponible, que vous ne pouvez pas la rencontrer. ». « Non... ils ne feraient pas ç... ». « Bien sûr que si. ». Cette femme était décidément bien naïve. « Croyez-moi, je n'ai, encore une fois, aucune raison de vous mentir. Les Chamans et les Magiciens sont des peuples bien trop éloignés pour qu'un jour une alliance soit envisageable. De même, une guerre semblerait complètement inappropriée. ». Il prit sa main, l'entraînant presque de force contre lui. « Je sais que vous ne savez pas danser. C'est l'occasion d'apprendre... ». Il approcha ses lèvres de son oreille avant d'y murmurer. « Comme cela, vous aurez l'air moins sotte lorsque vous serez amenée à danser avec lui. Si un jour il accepte. ». Il fit un premier pas vers elle, la guidant grâce aux avancées et retraits de ses mains. « Calmement, doucement... ». « Qu'est ce que vous pensez que je ressens à son égard ? ». « Ça, ma chère, il n'y a que vous qui pourrez répondre. Je sais simplement une chose : il semble vous faire de l'effet. Cela se voit, comme le nez au milieu de la figure. Je suis certain qu'il a lui-même remarqué la chose depuis un certain temps, du moins, s'il a un minimum de bon sens. Mais oublions le. Vous devez vous concentrer sur bien des choses à présent. ».
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Dim 22 Mar 2015, 03:05

« Au fait, j'ai accepté de vous aider mais je n'ai pas encore posé mes conditions. ». « Quelles sont-elles ? » murmura Edwina tout en essayant de rester concentrer sur la danse. Ce n'était pas si difficile, du moins, avec Jun, cela lui semblait facile de suivre un rythme, un pas. Il avait de la force, il la contrôlait, la guidait dans les mouvements qu'il souhaitait qu'elle effectue. « Je souhaite que Caelum soit pourvue de deux temples à ses extrêmes opposées. Le premier, au nord, sera celui de l'Æther Edel, Déesse de la vie. Le deuxième, au sud, sera celui de l'Æther Ezechyel, Dieu de la mort. ». Il donna une plus grande impulsion, faisant pivoter la jeune femme, la lâchant vers le sol avant de la rattraper. L'une de ses mains vint glisser le long de la jambe d'Edwina. Le tissu de sa robe s'écartait sur son passage, l'homme tenant la pointe de sa dague du temps entre deux doigts. « Je vous effraie ? » finit-il par demander une fois l'arme oubliée, le plat de sa main posée sur l'arrière de la cuisse de la Magicienne. Il plaça sa jambe autour de sa taille, lentement, son visage aussi proche qu'il pouvait l'être de celui de la reine. « Non. » souffla-t-elle. Il lui avait dit être peu attiré par la chair, elle était certaine qu'il disait la vérité. « Vous avez tord. ». Il l'embrassa, sans la moindre explication. Oh bien sûr, il n'était pas intéressé par la chair, mais il était trop effronté, impertinent pour lui donner raison. Si elle avait dit oui, peut-être qu'il lui aurait donné tord également, juste pour s'amuser de ses réactions. Mais puisqu'elle était si sûre d'elle, alors il se devait de lui rappeler qu'il n'était pas si prévisible, au contraire. Le baiser dura, un temps certain. Il avait coincé la tête de la jeune femme au creux de sa main. Ce qu'il espérait, secrètement, c'était réveiller celle qui demeurait au fond d'Edwina, réveiller sa magie, bien plus qu'elle ne l'était déjà. L'Ultimage n'était plus une enfant depuis longtemps, il était temps qu'elle devienne une femme, au sens imagé du terme. Elle devait se sentir femme, elle devait prendre ses responsabilités et affronter les Archimages, affronter sa famille, affronter la vie, tout simplement. Il ne savait pas pourquoi mais Jun avait envie de l'aider, à sa manière. Et qu'importe qu'il l'embrasse, qu'il la touche ou qu'il la frappe, il n'avait de compte à rendre à personne. Il était libre et bien trop puissant pour recevoir une correction de quiconque. Même les Dieux semblaient avoir abandonné. Il n'avait que faire de l'attirance, ou de l'amour, qu'Edwina pouvait ressentir pour un autre homme, il n'avait que faire de ces considérations qui, au final, n'était que des considérations de Mortels. Il n'était pas encore Æther mais son statut actuel lui permettait un certain détachement. Il en avait fini avec les broutilles de la vie de tous les jours. Il n'était déjà plus sur ce plan, comme si son esprit était prêt depuis des années maintenant. Tout ce qu'il faisait, ce n'était que pour provoquer. Le conseil des chefs avait été l'exemple le plus flagrant. Il n'était plus touchable. Il se fichait de mourir, il se fichait de vivre. Il aimait une femme qui n'était qu'une illusion assassine, qui soumettait son statut de divinité à ses exigences de mortalité. Cette fichue femme de laquelle il serait condamné à ne rien recevoir, qu'une complétude et qu'une opposition. La vie et la mort, tel était leur destin. Alors oui, embrasser l'Ultimage, c'était amusant car peu d'hommes pourraient le faire après lui. Seulement, il sentit quelque chose, quelque chose le brûler au plus profond de son être. Cette femme... « Vous connaissez mon père ? » dit-il en s'écartant, gêné par la brûlure d'une malédiction qu'elle avait dû s'auto-infliger. Il connaissait son père, trop, pour ne pas sentir sa marque. Et quand la marque d'un Génie se retrouve ancrée de la sorte chez un individu, c'est qu'il lui a exhaussé un souhait. Sa magie était là, indissociable de la reine. Elle sourit : « C'est aussi pour cela que vous ne m'effrayez pas. ». Elle réfléchit avant de demander. « Votre père ? ». « Lucifer. ». « Il s'est présenté à moi sous le nom de Lux. ». Jun finit par rire. « Chut. ». Il la ré-embrassa. Souhait ou pas, douleur ou non, il n'en avait rien à faire. Il ne resta en place que quelques secondes, gêné de nouveau. « Vous avez souhaité de ne pouvoir être embrassée ? ». Cela le faisait rire. « Vraiment ? ». Elle détourna le regard. « Hé bien, vous avez gagné. ». Il sourit. « Au moins, comme ceci, je pourrai me vanter d'avoir partagé deux baisers passionnés avec la reine des Magiciens. Enfin, pas trop fort. Ma femme ne m'aime pas mais nous devons garder une certaine image. Et puis, si jamais cela arrive aux oreilles de votre Alfar... ». « Il ne doit pas s'intéresser à ce genre de choses. ». « Qu'en savez-vous ? ». Il sourit, faisant de nouveau un mouvement pour se rapprocher d'elle. Cette fois, ce fut la magie de la Reine qui s'occupa de l'accueillir, libérant sa puissance. « Ce n'est pas trop tôt » soupira-t-il. Il la lâcha, écartant les bras pour libérer sa propre puissance. Ce n'était guère facile, il n'avait pas un niveau aussi élevé qu'elle. Pourtant, en pensant lancer tous les sorts qu'il possédait, une aura finit par se créer autour de lui, une aura noire, complexe, qui n'avait rien à voir avec celle d'un bleu clair de la jeune femme. A présent, ils allaient créer, pour de bon. Cesse de préliminaires, ils devaient passer à l'acte.
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Dim 22 Mar 2015, 04:05

Jun attendit un peu, sentant le flot de magie faire battre son cœur. Tout était prêt, tout était prêt pour que la Création de la reine puisse s'éveiller et construire son rêve, construire Caelum, comme elle avait construit le Cœur Bleu. Sauf que cette fois, et c'était pour cela qu'elle l'avait appelé, inconsciemment sans doute, elle avait besoin d'un guide, d'une main ferme qui saurait la contenir dans les limites. Il se doutait qu'elle n'avait pas besoin de lui, pas besoin de lui pour bâtir. Non, son rôle était tout autre. Elle ne devait pas se perdre dans la noirceur que son cœur refermait quelque part, cette noirceur partagée par les Syrkell. Si elle plongeait, si elle se laissait submerger par le mal, alors le monde tremblerait de nouveau. Pourtant, à y réfléchir, vu les antécédents de Jun, il n'était pas la meilleure personne à même de sauvegarder le bien. Il le ferait, il le ferait car il n'avait aucune envie qu'elle deviennent Impératrice Noire, il n'avait aucune envie qu'elle surpasse les horreurs qu'il avait pu causer. Et puis... il n'aimait pas Lord. S'il rêvait de la voir l'écraser rapidement, ce n'était pas en tant que Sorcière, mais bien en tant que Magicienne. Savait-elle tout cela malgré elle ? Sa magie le savait-elle ? Peut-être. Il était là, à ses côtés, et il la retiendrait quand ses dernières forces s'évanouiraient dans le néant de la fatigue, il la soutiendrait si ses pensées se noircissaient sous l'effet du pouvoir, de ce monde qui était à sa portée. Et s'il lui prenait l'idée de créer une épidémie, qu'est ce qui l'en empêcherait ? Qui viendrait à temps pour qu'elle ne contamine pas les eaux, et avec elles les animaux, les ondins, les Hommes ? Ils étaient seuls. Il serait cette frontière, il serait celui qui l'achèverait si elle devenait incontrôlable, celui qui lui planterait une dague dans le cœur. C'était son rôle, comme il avait été la balance pour Mitsuko durant des années, préservant son esprit de la folie, préservant son cœur de trop de noirceur. Il savait faire, il était doué pour cela.

Alors, il reprit les mains d'Edwina. « Créez, Majesté. Façonnez Caelum comme vous l'avez toujours imaginé. ». Il l'entraîna de nouveau dans une danse, une danse plus effrénée, plus intense. Chacun de leurs pas était le berceau de la création. Le sol naquit, les pulsions de leurs pieds sur ce sol créèrent les bâtiments, les sous-sols, la complexité d'une ville qui s'élevait au dessus de l'océan. Chaque nouveauté avait un son particulier, un son qui rythmait la danse. Dès qu'un mur naissait, Jun écartait Edwina de ce dernier pour éviter qu'elle ne soit happée par son élévation. Dès qu'un trou béant prenait place, il ouvrait ses ailes pour que leur couple passe au dessus. Les plantes commencèrent à affluer de toute part, racines se mêlant, plantes fleurissant sous le coup de la magie, fixant le soleil pour la première fois. L'environnement printanier parlait de lui-même, se mêlant à la Création propre aux hauts dignitaires de la hiérarchie magicienne. L'Ultimage avait les yeux fermés. Elle n'avait pas besoin de voir pour savoir exactement ce qu'elle souhaitait. Elle désirait une cour des miracles, elle désirait un lieu où les dragons seraient libres de venir nicher, de protéger la cité. Elle désirait une grotte, bouche béante, avalant l'océan, abritant les pirates et les aventuriers. Elle désirait des habitations, des écoles, des lieux propices à l'économie, des parcs, des grandes places. Et, comme promis, aux extrémités de la ville, elle battit le temple d'Edel et celui d'Ezechyel. A l'est, elle construisit un temple en l'honneur de Suris et, à l'ouest, un autre en l'honneur d'un Æther dont elle avait rêvé un jour : Ilios, Dieu de la connaissance. Jun murmura : « Ilios a, semble-t-il, disparu depuis bien longtemps... N'êtes vous jamais allée au sein de son monde, Edwina ? ». Lui s'y était rendu, une ou deux fois. Le seul problème c'est qu'il n'avait jamais trouvé le livre de son existence qu'il y avait cherché. Bientôt, il s'y rendrait à nouveau, mais pour une raison différente. Bientôt, il rejoindrait les Dieux. Il attendit une réponse qui ne vint pas. Elle n'était plus vraiment là, plus réellement présente. Sa magie avait pris le pas et il tenait entre ses bras ce qui semblait être un pantin manipulé par des forces bien trop puissantes. L'esprit d'Edwina était à la construction, son imagination totalement obnubilée par cette seule variable. Jun décida de l'aider, utilisant sa propre magie afin d'entamer les finissions de Caelum. Il rendit le décor merveilleux, créa une galerie des glaces, un dédale aux buissons pourtant rassurants puis, influençant l'esprit de la jeune femme par quelques mots, il réussit à lui faire façonner un lieu qui ne serait qu'à eux.

Le temps était arrivé, de la ramener, en douceur. Il ralentit la cadence de leurs pas, lui parlant lentement. « Edwina, votre œuvre est terminée à présent... ». Après plusieurs minutes, il la sentit faiblir sous sa poigne, son corps s'affaissant. Il la retint, belle endormie qu'elle était. Il passa l'une de ses mains sous ses jambes pour la soulever, contre lui, presque allongée. Le soleil se couchait à l'horizon. Jun contempla Caelum qui s'affaissait comme sa propriétaire pour rejoindre l'océan. Les abyssales creux se remplirent d'eau dès que l'impact se fit, provoquant une aspiration intense, un bruit immense qui ne ramena guère l'Ultimage à l'état d'éveil. Le flot se stabilisa et dès que cela fut fait, l'île remonta vers le ciel, le trop plein se vidant, passant par les arches de pierres, évitant les quatre temples apposés de façon symétrique. Ces derniers étaient différents, et le sien, le futur sien, semblait à Jun le plus merveilleux de tous. Il sourit, regagnant les rues de la ville encore désertes pour s'y balader, portant patiemment la femme qui avait créé tout ceci. Ses vêtements avaient été réduit à néant par la magie, ainsi que ceux d'Edwina, mais il s'en fichait, habitué à la nudité. Il ne la regardait pas non plus. Après tout, tout ceci n'était que de la chair, des muscles offensés par la vie. Il gardait encore quelques traces de son combat contre Zéleph sur sa peau. Mais ses tatouages étaient ce que l'on voyait le plus. Il en était couvert. Le tigre, la tortue, le dragon, le serpent et le phœnix. Il finit par baisser les yeux. Elle n'en avait pas. « Moi, Jun Taiji, Maître des Esprits, en ce jour, je te donne ce que jamais personne d'autre ne sera en mesure de t'offrir. Je t'offre la possibilité de faire renaître les esprits de leur immatérialité et de devenir toi-même immatérielle. Par ce dernier don, je fais de toi une invité d'honneur au cœur de l'Au Delà. ». Il s'accroupit, sortant don bras de dessous les genoux de la jeune femme pour venir lui caresser le haut de la cuisse. Là, un dragon, semblable au sien se forma, sa queue s'enroulant autour de la cuisse de l'endormie. Jun rit en se redressant, se sentant d'humeur joueuse. Seulement, s'il faisait une surprise à l'Ultimage (et du même fait aux Archimages qui s'en offusqueraient sans doute), une autre surprise les attendait. Devant lui, se tenait une jeune femme, une jeune femme aux cheveux roux, portrait de la reine.

Fin
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