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 Les Sirènes [Quête - PV Howl Vadim]

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Dim 25 Oct 2015, 21:42


"Nous voilà arrivés", murmura Patience à l'oreille du réprouvé  avec qui elle avait voyagé jusqu'à Sceptelinôst. Ils avaient quitté le continent naturel pour braver la mer et une horrible tempête pendant laquelle son compagnon avait été bien malade. Le bateau tanguait dangereusement et d'énormes vagues d'eau salée s'abattaient régulièrement sur le pont. Le seul soucis de Patience, dans des moments pareils, était de s'assurer que son maître temporaire ne serait pas emporter par les flots en emmenant son habitacle avec lui. Parce que là, la jeune génie aurait vraiment un problème.

Après deux très longues journées, la houle avait fini par s'atténuer et Patience avait dû mettre sa magie à l'oeuvre pour soigner le jeune réprouvé. Une fois que celui-ci eut posé le pieds sur le port de Sceptelinôst, il allait heureusement mieux et ils purent ce mettre en route rapidement. Patience était retourné dans son habitacle partageant la vision de son maître réprouvé le temps que celui-ci traverse les rues encombrées et bruyantes de la ville. Plusieurs bateaux étaient arrivés ce jour-là et, sur le port, il y avait du beau monde, Patience se surpris à tendre son attention vers telle ou telle personne, ce demandant quels étaient les vœux qu'elle aurait à exaucer s'ils récupéraient son habitacle... Elle ramena tant bien que mal son attention à la situation actuelle, consciente que son compagnon réprouvé s'apprêtait à lui formuler son troisième vœux. Elle attendit qu'il arrive dans un ruelle aux allures plus que suspectes mais heureusement déserte pour sortir de son habitacle. Même si ce n'était pas une condition sine qua non à la formation d'un contrat, la jeune femme se disait que cela faisait plus formel et puis, elle aimait bien se rappeler à son maître temporaire de manière physique et pas seulement psychique.

Elle étira ses membres en jetant un coup d’œil aux environs, consciente du regard avide que portait le réprouvé sur sa silhouette. Sans se presser elle ramena son regard sur son maître, elle ne se rappelait plus de son nom, lui avait-elle seulement demander comment il s'appelait à un moment ou à un autre? Elle n'arrivait pas à s'en souvenir. Peu importait, elle ne supportait plus sa présence et, bientôt, elle n'aurait plus besoin de le côtoyer. Sachant déjà ce qu'il allait lui demander, Patience se penchant lentement vers lui, un sourire aguicheur aux lèvres, lui adressant directement la parole :

"Alors, quel est donc ce troisième et dernier vœux qu'il me faille exaucer pour toi?"

Elle planta ses yeux verts dans les siens... gris foncés? Il y avait des jours où elle maudissait vraiment cette absence de couleurs. Sans perdre son aplomb elle attendit patiemment que l'homme en face d'elle mette de l'ordre dans ses idées et lui annonce d'une voix tremblante:  

"Retrouve ma sœur."

Patience acquiesça et ses yeux se mirent à briller, indiquant par la même occasion que leur dernier contrat venait d'être passé. Elle posa ensuite sa main sur l'épaule du jeune réprouvé pour le guider. Au moins cela n'avait vraiment pas été difficile, le jeune gardait tellement de souvenirs qu'il avait été aisé pour Patience de le questionner et de lui tirer les informations nécessaires. A bien y réfléchir, il n'aurait même pas eue besoin d'elle s'il avait su utiliser son cerveau... Quelques rues plus loin, ils se retrouvèrent devant un orphelinat. Et, après bien des hésitations de la part du réprouvé, il entra pour retrouver sa sœur. Ils se jetèrent dans les bras l'un de l'autre et Patience aurait presque versé une larme, si seulement elle avait pu être émue.

Après ces moments dont elle aurait franchement préféré être épargnée, Patience demanda au réprouvé de remplir sa part de leur contrat, ce faisant, ils se mirent en route, son, bientôt ancien, maître, la soeur de ce dernier et Patience, retournée dans son habitacle pour plus de confort. Guidant discrètement le réprouvé, ils se retrouvèrent bientôt dans une auberge animée du centre ville de Sceptelinôst. Les laissant s'installer à une table bien en vue de toute la salle, Patience fit de rapides adieux à son compagnon avant de se renfermer dans son habitacle, coupant le contact avec lui et se retrouvant enfin seule avec elle-même dans sa chère clairière. La génie eut un sourire amer, à chaque fois c'était pareil, elle était heureuse de, enfin, ne plus avoir à servir un autre stupide personnage mais à peine était-elle seul avec elle même que ce sentiment d'étouffement revenait au galop. Elle s'allongea près de sa petite mare, regardant l'eau trop calme. Pas une vague, pas un mouvement, pas même un léger vent ne venait troubler le calme ambiant. Elle ferma les yeux, consciente qu'en de telles conditions, son habitacle ne tarderait pas à être trouvé.

Elle avait raison, il ne semblait s'être passé que quelques secondes avant que Patience ne sente un nouveau contact et une nouvelle envie, une envie bien différente de la dernière. Elle sourit, un nouveau maître se présentait déjà à elle. Se glissant silencieusement hors de son habitacle, elle s'installa à ses côtés, il tenait ce dernier dans la main, encore inconscient de la présence du génie.

"Bonsoir", dit-elle d'une voix calme, savourant la surprise du jeune homme.
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Mer 28 Oct 2015, 00:25



LES SIRENES
ft. Patience

Sceptelinôst. La cité des plaisirs insolents et de la luxure. Grouillante de congénères qui s’oubliaient péniblement dans les spiritueux ou dans les fragrances captieuses de quelques douces créatures. Les réprouvés étaient légion dans l’enceinte de ses murs. Douce cité qui accepte à ses portes les bannis de l’extérieur. Les pas du proscrit l’avaient mené ici, comme un eldorado maintes fois poursuivi. Sa destiné semblait tracée pour le conduire dans les murailles. Loin du joug méphistophélique de son géniteur, le damné respirait aisément, savourant un brin de liberté. Gargantuesque citée où l’anonymat était garanti, où le monde du dehors ne semblait avoir aucune prise. Les quidams s’amoncèlent dans les auberges, savourant de pantagruéliques auges.

L’homme a laissé derrière lui sa bienfaitrice. Elle ne voulait pas connaître cette débauche apparente et lorgner l’abondance de vices qui s’étalait dans la ville. Peu farouche, le réprouvé avait sauté dans la première galère et rejoint le continent dévasté. La nitescence de Sceptelinôst était intacte, ineffable de splendeur. Bien des choses s’étaient produites depuis qu’il avait quitté l’aura de son paternel. Bien des difficultés, il n’avait que trop subi les affres du monde. Les rencontres avaient forgé sa destinée, renforçant certitudes et volonté chez l’effrayé bambin qu’il avait été. Un bien peu aisé combat de tous les jours contre une nature instable qui tantôt le rendait assoiffé de mort et tantôt gardien de la justice. Cet incoercible changement permanent d’identité l’amenait à douter et parfois souhaiter d’en finir avec son existence bancale. De manière sporadique, il envisageait de supprimer du paysage l’être rongé et alcoolique qu’il était. Le lendemain, en pleine félicité, il s’estimait bien chanceux de vivre un jour nouveau. L’épreuve qu’il avait surmontée dans le temple des esprits en compagnie de William avait imprimé en lui une irrépressible envie d’aller de l’avant. De vaincre ses peurs. De combattre les doutes qui l’assaillaient. Pourtant, l’emprise de son incube de père œuvrait toujours. Jetant sur lui un voile sombre. Il devait s’en défaire.

Les dédales de la ville s’étiolaient sur de longues distances. Le proscrit avait besoin de repos, de souffler un peu. Il n’était arrivé que depuis quelques menues heures, vêtu sobrement, sa seule arme pendant tristement à son côté. Il en avait usé plus que de raison ces derniers temps, rendant ça et là d’infimes services pour se voir offrir une couche ou un repas pour la nuit. Le fardeau de sa race était bien là. Pauvreté. Un mot emplit d’une symbolique bien affligeante. La richesse le désintéressait totalement, mais sa vie se rythmait autour d’une seule problématique : pourrait-il se sustenter le lendemain ? Exempt de tout parent décent, il se retrouvait dépourvu. Miracle ou coup du sort s’il on pouvait parler ainsi, ses pairs s’étaient montrés généreux et il n’avait pas payé la traversée de l’océan. Quelques orphelines pièces d’or se baladaient fébrilement au creux de sa poche. Elles serviraient à la location d’une modeste mansarde étriquée, qui ne l’accueillerait que deux soirs, tout au plus.

Le centre de la cité émergea d’une mince ruelle et une plèbe animée agitait l’endroit. Une humble auberge se dessina. Promesse d’un repos pour le guerrier. Un exutoire bien mérité. Sans attendre, le proscrit se glissa au travers de la foule, scrutant quelques hères d’un iris céruléen. Atteignant le battant de la bicoque, il le poussa et fut envahi par une agréable chaleur, ainsi que par une succulente fragrance de mets divers et variés. Les quidams discutaient avec enthousiasme, s’admonestant de quelques tapes amicales et bourrues. Deux badauds, plus discrets et bien plus ingénus se serraient dans les bras, enivrés d’une joie que ne put saisir le banni. Sans palabre supplémentaire, ils sortirent, laissant leur place, située dans un coin de la pièce.  Dans une esquisse de sourire, le réprouvé se dirigea vers la libérée et s’installa confortablement, savourant le plaisir rendre de la banquette. Sur la table une étrange amulette avait été oubliée ou abandonné. Tendant la main, le proscrit la prit et caressa doucement son écrin. Une montre à cadran, soigneusement ouvragée, toute revêtue d’or, puis une voix. Douce et caressante. Dans un sursaut, le réprouvé tourna ses prunelles vers l’apparition. Grande et élancée, la chevelure incandescente et les mirettes smaragdines, bon nombre d’hommes se seraient heurtés aux limites idiomatiques devant cette parfaite étrangère. En pleine réminiscence, l’exilé reposa le carcan aiguillé sur le bois de la table et finit par s’adresser à la nouvelle venue. « Bonsoir ? Vous êtes une bien curieuse apparition mademoiselle. Moi, qui m’apprêtais à boire un simple verre en solitaire, me voici accompagné. » Il marqua une intermittence courtoise. « Vous m’avez surpris. Je me nomme Vadim. Enchanté jeune et jolie intrépide. »


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Ven 30 Oct 2015, 23:20


Un sourire ravageur étira les lèvres de la génie. C'était un joueur et elle adorait jouer, cela promettait d'être intéressant et la changerait de son dernier maître. Il la dévisageait sans se cacher et elle fit de même, ses yeux verts passant en revu le jeune homme assis à ses côtés. Il n'était pas désagréable à regarder sans être exceptionnel, ses cheveux mi-longs lui donnait un air négligé qu'elle appréciait. Elle aurait aimé savoir de quelle couleur ils était, tout comme ses yeux qui semblaient la transpercer de part en part. Détournant son regard de son nouveau maître, elle plissa des yeux, observant l'intérieur de l'auberge. Sa vision était un chaos de noir et de blanc avec quelques nuances de gris. L'ambiance de la ville se reflétait tellement bien dans cet endroit, bruyant, désordonné, plein de vie. Sceptelinôst n'avait pas volé sa réputation de lieu de débauche et Patience se sentit tout de suite à l'aise dans un tel endroit, appréciant l'esprit de liberté qui transpirait sur chacun des habitants, mêmes les visiteurs les plus sage semblait perdre de leur innocence au contact des bandits qui formaient la majorité de la population de cette île.

Elle posa son menton dans sa main, reportant son attention sur le jeune homme qui se tenait à ses côtés:
"Tu peux m'appeler Patience, elle sourit à nouveau, et, à vrai dire, mon apparition n'a rien de très curieux, c'est toi qui m'a fait apparaître." Elle fit une pause pour ménager son effet, elle aimait bien mettre un peu de théâtralité dans tous ça, cela lui permettait de pimenter un peu ses rencontres. Bien sûr, tous ses maître ne comprenaient pas forcément du premier coup ce qu'elle racontait et certain fuyaient purement et simplement en la voyant apparaître pour la première fois. Mais il lui semblait, pour une fois, qu'elle n'était pas tombée sur un simple d'esprit. Son sourire s'accentua, elle aimait les rencontres enrichissantes. "Génie de mon état , je suis tienne pour la durée de trois vœux de ton choix. Réfléchis bien, ne te précipite pas. Et, surtout ne t'en fais pas pour moi, j'ai l'éternité devant moi."

Une conversation agitée interrompit la génie qui s'enfonça sur la banquette, laissant traîner son oreille, sa curiosité naturelle reprenant le dessus sur l'intérêt que Patience portait à son nouveau maître. De ce qu'elle pu en saisir, il s'agissait là de deux commerçant qui parlaient d'une vague de cambriolage qui déferlait sur la ville. La génie haussa les sourcils, dans une ville accueillant des bandits, des pirates et autres sauvages en tout genre, elle ne se serait pas étonnée d'apprendre que des actes de vandalisme y étaient pratiqués de manière régulière, voire quotidienne. Mais peut-être oubliait-elle qu'il s'agissait là d'une ville, qui avait des dirigeants et des lois, comme n'importe quelle autre régions sur ces terres. Sans un minimum d'ordre, on aurait pu dire adieu à cette ville depuis longtemps et même si le chaos y régnait, elle fallait bien que quelqu'un, quelque part, régule tout ça. En les entendant souhaiter être débarrassé de cette bande de voleur, Patience eut un sourire moqueur, dommage pour eux, elle était déjà prise. D'ailleurs elle se dit qu'elle ferait mieux de se préoccuper un peu plus de son nouveau maître au lieu de prêter attention à des ragots.

Elle fit signe à une serveuse qui passait par là pour lui commander deux boissons, avant de se pencher vers le jeune homme, levant doucement la main pour venir tracer les contours des tatouages qui recouvraient son bras, la jeune génie était hypnotisée par les lignes qui s'entremêlaient formant des motifs plus ou moins abstraits. Patience, pour sa part, possédait également quelques tatouages, mais elle se serait bien garder de les exposer comme il le faisait. Levant les yeux vers son visage, elle lui sourit langoureusement, délaissant son bras pour porter sa main à son visage, très lentement, plongeant ses yeux curieux dans les siens. "De quelle couleur sont tes yeux?" Son sourire devint triste. "Je ne sais pas si la réponse me sera utile, je n'ai pas d'élément de comparaison. Cela ne me servirai à rien de le savoir, finalement. Mais j'ai oublié de te préciser, tout à l'heure. Tes vœux ont une portée limitée, tu ne peux rien souhaiter qui changerait ta vie du tout au tout, je ne suis pas une grande magicienne, juste une humble génie."

Elle s'éloigna de l'homme, reprenant sa position initial, sans le quitter des yeux pour autant.  Elle trouvait un je-ne-sais-quoi à ce nouveau maître qui lui donnait envie de savoir quels seraient ses vœux.


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Mar 03 Nov 2015, 15:20



LES SIRENES
ft. Patience

« Patience ? Un nom bien étrange. » Le destin avait parfois des manières peu banales de bifurquer. Lui, si peu accoutumé à la chance et aux rencontres fortuites, se retrouvait en compagnie d’un gracile génie au sourire ravageur. Les lippes du réprouvé s’étirèrent légèrement. La légèreté et la candeur du djinn lui plaisaient agréablement. « J’ignorais que les génies étaient si sociales à vrai dire. » Un instant, elle avait caressé sa peau du bout de ses phalanges, hérissant ses poils sous les suaves  à-coups. Elle avait délaissé son bras et tiré son visage vers elle, plongeant ses iris smaragdins dans les siennes. « Ils sont bleus. » La tessiture voilée par son déconcertement, le proscrit observa longuement la jeune femme, peinant à reprendre contenance. Une appétence nouvelle vibrait, auréolé des cornes de l’incube qui gisait en lui. « Tu es mienne ? Vraiment ? Tu ne devrais pas parler si attifement, des personnes moins bien avisées que moi profiteraient de cette situation. » Sardoniques, ses lèvres s’étirèrent à nouveau. « Ne t’en fais pas, j’ai l’éternité devant moi également. » Maussade, il baissa son regard avec impudence. Doucement il prit la main de Patience et fit courir ses doigts sur sa peau, singeant ses gestes avec calme. « Si tu es à moi… Je peux te demander tout ce que je veux ? Tu n’as jamais peur que quelqu’un… » Ses phalanges remontèrent lentement jusqu’à son épaule. « Profite de la situation… » Farfouillant avec pudeur dans la nuque de la jeune femme, il s’approcha. « Pour te demander, de réaliser ses fantasmes ? » Sa main avait atteint la chevelure flamboyante du génie, son visage à quelques centimètres de la jeune femme, respirant les exhalations capiteuses qui échappaient de ses lèvres entrouvertes. D’un doigt, il épousa la joue diaphane de la belle, sourit et relâcha sa prise, s’écartant d’elle en lâchant un rire léger. « Heureusement, je ne suis pas de ceux-là. Qui serais-je pour demander les faveurs d’une femme après tout ? »

Le proscrit avait repris sa place, au moment où la serveuse apportait la commande. Deux verres furent posés sur la table dans un léger tintement. Vadim hocha la tête en remerciement et porta le liquide à ses lippes avides. Lorgnant le djinn, les paroles de cette dernière lui revenant en mémoire. « Tu ne distingues pas les couleurs ? » Il rabattit une mèche rebelle derrière l’oreille de la jeune femme et lui fit face. « Et si mon vœu ne change pas ma vie du tout au tout... S’il ne fait que m’aiguiller, me poussait vers le droit chemin ? Es-tu en mesure de briser un lien ? Un lien ténu, qui me ronge mais qui, brisé m’aiderait à avancer ? » Une idée. Un songe grandissait en lui. Patience serait peut être l’exutoire qu’il avait tant cherché.

L’incube, en lui, rugissait, scrutant avec peu de convenance l’allure gracile de la demoiselle. Ineffable apparition sculpturale. Peu coutumier du dialogue avec la gente opposée, il goûtait avec plaisir aux joies retrouvées de la séduction. Son imagination ne lui laissait pas même un indicible espoir, seulement le plaisir de tester son pouvoir à plaire ou à être conquis. Posant son coude la table et laissant reposer sa joue dans sa main, il observait de ses prunelles céruléennes la douce créature mystique. « Ces quelques badauds que tu as épié, on dit des choses intéressantes ? » Les hères autour d’eux ne leur prêtaient pas d’attention, affairaient à minauder quelques paroles incongrues à leurs proches. Certains paraissaient inquiets, d’autres joviales. Il était peu aisé de savoir quel groupe avait retenu l’attention du génie. A nouveau, il porta le verre à ses lèvres. « Et si mon vœu était de connaître ton véritable nom… Me l’accorderais-tu ? Ou y’a-t-il un code qui t’interdit de le mentionner ? » Les lippes esquissées en un sourire, il scrutait Patience sans ciller. Le djinn l’intriguait, tout autant que les possibilités infinies qu’offraient les trois vœux proposés. Milles questions s’imprimaient dans son esprit, se bousculant à son sein. L’affable se redressa. Cette rencontre, fruit du hasard, pourrait se révéler comme étant un tournant de son existence insipide.


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Ven 06 Nov 2015, 22:09


Bleu? Patience avait beau ne pas savoir à quoi cela pouvait ressembler, elle aimait l'idée qu'il ait les yeux bleu. Cela pourrait paraître futile pour beaucoup mais, pour la jeune génie, c'était grâce à ça qu'elle vivait la vie à l'extérieur de son habitacle, par procuration. Elle sourit en le voyant singer ses gestes, reprenant le même parcours avec sa main, remontant progressivement le long de son bras. Le contact de la main du réprouvé sur sa joue, elle aurait tellement aimé le sentir comme dans tous ces rêves qu'elle avait visité. Une chaleur se dégageant de la paume et se diffusant sur la joue de la génie, réchauffant tout son corps. Elle ne pouvait que l'imaginer car, pour elle, cela ne restait qu'un corps étranger en contact avec une partie de son enveloppe charnelle. Ses doigts sur la peau de Patience n'avait provoqué aucune réaction tandis ce que le corps du jeune homme avait réagit presque immédiatement au contact des doigts de la jeune femme, son corps à elle ne semblait même pas réel.
Ses paroles tellement provocatrices avaient fait sourire la génie, il ne savait pas sur quel terrain il avançait, s'il continuait à se comporter de cette manière. Patience était sûre qu'elle pouvait jouer à ce jeu bien mieux que lui. "Pardon, je ne voulais pas passer pour une fille facile" murmura-t-elle avant de lui répondre franchement, un sourire joueur aux lèvres, "mais tu es mon maître, après tout, cela ne te suffit-il pas?"

Prenant une gorgée de la boisson qui venait de leur être apporté, Patience regarda le fond de son verre, songeuse, avant de répondre aux questions, toujours plus nombreuses, de Vadim. "Non, mon monde n'est fait que de noirs et blancs, mélangé à beaucoup de gris." Elle lui lança un nouveau sourire, refusant de se laisser envahir pas des idées noires. "hmhm, cela pourrait ce faire. T'aider ce n'est pas un problème, si tu as envie que ce lien soit brisé et fais des efforts pour oublier, je pense être en mesure d'exaucer un tel vœux." Son expression s'adoucit, elle reprit une gorgée sans quitter des yeux son nouveau maître, se demandant s'il formulerait son premier vœux à cet instant. Mais il préféra enchaîner sur d'autres questions qui firent rigoler légèrement la génie. Alors comme ça, il avait remarqué ses moments d'inattention, cela aussi la changeait bien de ses anciens maîtres. Peu d'entre eux se seraient aperçu que Patience ne les écoutait pas réellement quand ils venaient pleurer sur son épaule.

Ses questions suivantes, quant à elle, prirent presque la génie de court. Mais bien vite, son sourire reprit le dessus, tellement grand qu'il lui aurait presque fait mal. Vraiment, il n'y en avait pas deux comme lui sur ces terres, du peu de maîtres qu'elle avait côtoyer et que la question avait effleurer, il était le premier a oser la poser. "Et bien... Que de questions. Ils semblerait que tu sois un jeune homme bien curieux." Elle reprit son verre et le porta à ses lèvres doucement le laissant languir encore un peu. "En théorie, rien ne m'interdit de te révéler mon nom... Mais bien sûr, tout ce que tu souhaites, je peux décider de te l'accorder... Ou non, si cela n'est pas dans mes cordes. Et te révéler mon nom n'est pas dans mes cordes, malheureusement." Elle lui adressa un sourire à moitié moqueur et à moitié boudeur. "Tu n'aimes pas Patience? Je trouves ça bien, ça sort de l'ordinaire, ça se retient bien... Mais bon, il parait qu'on ne peux pas plaire à tout le monde." Elle passa un soupir dramatique, de toutes évidences elle se sentait plus que malicieuse ce soir. "En ce qui concerne ces badauds que tu évoquait précédemment, ils parlaient d'une bande organisée qui semble piller les commerçants de la ville les uns après les autres.... Des sirènes il me semble. Ça t'intéresse aussi les sirènes ?" Elle finit son verre en observant la réaction de son compagnon. "En tout cas, ils souhaitaient un tas de chose, ça m'a presque fait regretter de ne pas être tombé sur eux plutôt que sur toi."

Patience avait conscience de pousser le bouchon un peu loin mais elle aimait trop ça pour arrêter maintenant. Lançant un regard aux alentours, elle reprit en baissant la voix. "Je m'amuses énormément avec toi... Mais j'ai le regret de t'annoncer qu'il va bientôt falloir que je te quitte pour retourner dans mon habitacle. Eh oui, sans ça je ne pourrais survivre et, je n'en doute pas une seconde, cela t'attristerait beaucoup de me voir souffrir. Mais si tu as besoin de moi, n'hésites surtout pas, depuis que tu m'as libéré, un lien s'est créée entre nous, tu n'auras presque rien à faire pour me voir réapparaître !"

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Mar 10 Nov 2015, 02:24



LES SIRENES
ft. Patience

Le visage reposant dans le creux de sa main, le proscrit lorgnait l’ineffable créature au tempérament indéchiffrable. Ingénue et séduisante à la fois, son mysticisme provoquait la curiosité malhabile du damné qui s’émerveillait de cet échange impromptu. « Oh si. Patience, c’est très joli. Mais je suis assez fouineur, j’aime connaître en détails les personnes que je côtoie. Mais soit, je t’offrirais le nom que tu t’es choisie. » Ses lippes s’étirèrent doucement, tandis qu’il y portait son verre. « C’est triste cette vision monochrome. Les tiens sont verts. Très intenses d’ailleurs. » Les stances s’entremêlaient dans un harmonieux chaos, mais nul doute que la jeune femme arrivait à suivre les travers de leurs palabres. Le réprouvé la laissa s’exprimer, s’imprégnant de la tessiture envoûtante de sa voix fluette. « Et si je souhaite que tu restes avec moi ? » Il avait happé l’habitacle aux allures de tocante. Il n’éprouvait aucune envie de voir s’évaporer sa compagnie féminine. Patience l’amusait et l’intriguait. Il appréciait sa conversation et sa présence constituait une nitescence dans la pâleur de la journée. « Pendant que tu seras de ton cocon blindé, j’irais questionner les personnes dont tu parles. Tu verras que tu ne regretteras pas d’être finalement tombée sur moi, jeune fille. » Les commissures frémissantes, il observa Patience disparaître, ne laissant qu’un verre vide derrière elle.

Vadim acheva le spiritueux récalcitrant qui trônait dans son hanap et se leva. Ses phalanges folâtrèrent au travers de sa crinière vénitienne et finirent par ajuster ses lunettes. Sobrement vêtu, son haut fluide de lin blanc était remonté aux manches, laissant apercevoir l’encre noire qui imbibait ses bras en diverses formes métaphoriques. Les hères l’observèrent un instant, jaugeant son apparence avant de reprendre leurs activités. Se dirigeant vers la source qui avait animé la curiosité de Patience, le proscrit en profita pour allumer une cigarette. Un panache de fumée âcre s’échappa de ses lèvres, tandis qu’il atteignait la table des quidams. « Bonsoir. » Les deux compagnons levèrent la tête, les sourcils arqués par leur questionnement muet. « Non, nous ne nous connaissons pas. Une amie a surpris votre récente conversation. Vous parliez de sirènes et de pillage ? Ici, même ? » La chope du patibulaire rencontra le bois et il leva vers Vadim deux iris sombres. « Ouais. Parait, qu’un groupe de ces charmantes demoiselles se ballade par ici. Elles pillent les marchands de la ville. On en sait pas plus. Mais, me semble bien que Proximo, un marchand d’armes de la rue, est complètement paniqué, mais aurait une idée pour mettre un terme à tout ça. » L’exilé lorgna son interlocuteur un long moment, avant de répondre. « Je vois. Je vous remercie pour votre aide. » Sans demander son reste, il s’en retourna, reprenant place sur sa banquette abandonnée quelques instants auparavant.

Après avoir exhalé une dernière fois les méandres de sa fumée, il écrasa son mégot et prit la montre entre ses longs doigts. La chimère apparue au moment où il pensa à elle. Ses lippes s’étirèrent et il minauda tout bas. « Tu m’avais manqué. » Les prunelles smaragdines de la jeune femme étaient diablement envoutantes et Vadim attendit un long instant avant de reprendre. « Si l’aventure t’intéresse, je pense avoir quelque chose d’assez palpitant pour nous. » En quelques mots, il résuma les propos que l’homme lui avait tenus. « Nous n’avons qu’à aller dans la boutique de cet infortuné et nous verrons bien ce qu’il a à nous dire. Qu’en penses-tu ? » Un sourire sardonique se planta sur ses lèvres. De deux phalanges il happa le menton de Patience et approcha son visage du sien. « Mais comme tu l’as si bien dis… Je suis ton maître. Tu ne me refuserais pas ça quand même ? » Ses traits s’adoucirent en une moue enfantine. « Je risquerais d’être déçu. » Il relâcha son emprise. Reprenant sa posture qu’il avait délaissée, il se perdit un temps dans ses songes. « Patience. Je pense qu’une fois que nous aurons terminé tout ça. Je ferais ce vœu. Celui qui me permettra de briser le lien avec mon père. Mais en attendant, je t’offre les deux autres. Je n’escompte pas grand-chose de mon existence. Puis-je souhaiter quelque chose pour toi ? Quelque chose qui changerait un peu ton quotidien ? »


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Dim 15 Nov 2015, 23:06


Patience retourna doucement dans son habitacle, le sentiment de solitude qui accompagnait chaque retour un peu moins présent. Elle avait un maître et jusqu'à la fin des trois vœux, ils étaient liés et la génie savait qu'elle pourrait, pour une durée déterminée, sortir de son habitacle selon sa volonté, elle n'était plus coincé dans cette univers étouffant et bien trop familier. Elle laissa ses yeux traîner sur le paysage qui l'entourait, se demandant, comme toujours, si cet endroit existait réellement ou s'il sortait tout droit de son imagination. Elle ne savait déjà pas d'où elle venait mais si, en plus, elle avait purement et simplement inventé l'endroit qui lui servait désormais de maison, d'abris et, accessoirement, de prison, elle n'y aurait plus aucun moyens pour elle de retrouver la vérité sur son passé. Sauf peut être espéré que le destin, pour une fois, lui serait favorable et mettrait sur sa route des personnes qui pourraient l'aider. Un sourire amer étira ses lèvres, elle avait besoin d'aide. C'était quand même assez comique, elle était une génie, elle réalisait les rêves de ses maîtres et elle était là, espérant recevoir de l'aide. Quel beau gâchis. Elle joua distraitement avec le bas de sa robe, sentant le fin tissu couler fluidement entre ces doigts. Elle se laissa lourdement tomber sur son caillou, fixant son reflet d'un air abattu. Ça vie était misérable mais elle ne le montrerait jamais. Vadim n'avait pas à savoir à quel point elle souffrait, il n'avait même pas besoin de savoir qu'elle souffrait tout court.

Elle sentit l'appel du réprouvé et, immédiatement, se composa une expression plus joyeuse. C'est avec un sourire enjôleur aux lèvres qu'elle lui apparut, seulement quelques secondes plus tard.
À sa remarque, elle laissa échapper un petite rire ravie avant de se pencher vers lui pour murmurer: "Ces quelques instants sans toi m'ont paru comme une éternité." Elle se redressa ensuite pour mieux le dévisager, le regard interrogateur. Et, pour une fois, elle l'écouta attentivement lorsqu'il lui raconta sa rapide entrevu. Aux anges à l'idée de quitter enfin cette taverne pour explorer un peu plus les rues de cette ville qui l'attirait tellement, Patience n'eue pas le temps de répondre à Vadim que ce dernier lui empoigna le menton. Du bout des doigts, elle caressa ses phalanges lui renvoyant un sourire également malicieux."Je ne te refuserais rien."

La jeune génie se leva, prête à partir, quand la déclaration de son maître la prit de court. Perturbée par cette nouvelle demande, Patience ne vit pas la jeune serveuse arrivée et, sans comprendre ce qui lui arrivait, elle se retrouva étalée par terre et couverte d'une liquide inconnu. Mais rien n'aurait pu la contrarier, ni même plus la choquer que les paroles prononcées par le réprouvé. Murmurant quelques rapides excuses vers la jeune femme, la génie se releva, les yeux rivés sur son maître, une expression ébahis peinte sur le visage. Elle lui attrapa la main d'un geste rapide et se précipita hors du bâtiment, entraînant le réprouvé dans son sillage. Une fois à l'extérieur, elle lâcha sa main, s'arrêta brutalement pour reprendre son souffle. Son cerveau était en ébullition, ses pensées se bousculaient dans sa tête et il lui était impossible de faire un quelconque tri. Patience passa sa main dans boucles rousses, tirant sur les longueurs en fermant les yeux, comme pour oublier ce qui venait de ce passer. Sa réaction pourrait sembler exagérée mais pour la génie, la situation était inédite. Elle ouvrit plusieurs fois la bouche, aucun son ne franchissait ses lèvres. Son souffle ralentit et la génie appuya sa tête sur l'épaule du réprouvé, à la rechercher d'un soutien.

Au bout de quelques minutes, la jeune femme avait finit par se calmer, un sourire triste planait sur ses lèvres. Elle serra le bras de son maître. "Jamais on ne m'avait fait une telle demande. J'exauce les vœux des gens et je n'attends même pas de remerciement en retour. C'est ma vie, c'est comme ça qu'elle fonctionne, depuis aussi loin que je puisse me souvenir." Elle fit une pause, fermant les yeux, comme pour oublier la douleur. "Mes vœux sont irréalisables, ne gâche cette opportunité pour moi." Elle se détacha délicatement du réprouvé, glissant son bras sous le sien, elle lui adressa un sourire adoucit, préférant changer de sujet plutôt que continuer sur ce terrain dangereux. Il avait bien failli faire voler en éclat son mur, cette protection qu'elle avait forgée avec le temps, celle qui filtrait chacune de ses émotions et chacune de ses paroles. "Allons voir ce marchand d'arme pour écouter ce qu'il aura à nous dire. Et puis qui sait, tu auras peut être besoin des ces vœux en fin de compte."

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Jeu 26 Nov 2015, 01:21



LES SIRENES
ft. Patience

« Dommage. » Son murmure berça la gêne qui s’était instaurée. Contre lui, la djinn serrait son bras, un temps décontenancée par les palabres qu’il lui avait offerts. Ses lippes s’étirèrent subrepticement, un sourire fade se dessinant sur son visage tanné. Il fit glisser ses doigts dans ceux de Patience et prit doucement sa main. « Tu as raison. Nous aurons peut être besoin de tout cela en temps utile. Pardonne-moi de t’avoir… Chamboulée. » Le proscrit entraîna l’ineffable créature à sa suite et ils s’enfoncèrent dans les méandres de la ville.

Le magasin fut aisé à trouver. Un promontoire dévoilé d’épaisses hallebardes et des lames courbées à la pointe acérée. La porte en bois était ouverte, symbolisant le possible entré de tout acheteur. Vadim s’engouffra dans la pièce, éclairée par la lueur du soleil et quelques boules flamboyantes qui descendaient du plafond. « Bonjour. » Un auguste personnage se dessina dans le fond de la salle, ventripotent et doté d’une formidable moustache qui avait subi les affres de la vieillesse. Un pli soucieux barré le front dégarni du quidam, qui s’avança d’un pas claudiquant vers se visiteurs. « Nous ne sommes pas là pour acheter. » Le réprouvé relâcha la main chaleureuse de la génie et se tourna pleinement vers son interlocuteur. « Nous… Sommes au courant pour tout ce qu’il se passe ici. Nous avons entendu deux badauds parler de vos ennuis. Ils nous ont… » ; « Vraiment ? » Une nitescence nouvelle naquit dans les iris mordorées de l’affable, qui s’affaira bientôt aux côtés des deux hères. Il lissa sa protubérance velue d’un index boudiné et se racla bruyamment la gorge avant de plongeait son indicible espoir dans les yeux du damné. « Un groupe de sirène. Elles pillent tous les marchands de la ville. Parfois elles reviennent, quelques jours plus tard chez une victime. Nous sommes désemparés, le commerce va mal et avec ces vols il ne va pas en s’arrangeant. Si vous pouvez nous venir en aide, faites-le ! » Le proscrit s’assit nonchalamment sur le rebord d’un présentoir, tandis qu’il lorgnait le quémandeur. « Soit. Nous sommes venus dans ce but. D’après ce qu’on nous a rapporté, vous disposez d’un plan, d’une idée pour mettre à jour cette affaire. Eclairez nous. » Le marchand approcha, scrutant tour à tour Patience et Vadim. « Je sais de source sûre qu’elles vont agir ce soir. Dans mon magasin. » ; « Quelle source ? » Agité, Proximo leva une main potelée vers le réprouvé, dont les sourcils s’arquèrent. « Ce n’est pas cela qui est important. Je ne suis pas un combattant, malgré que je vende des instruments de mort, je me suis laissé avoir par l’argent et la paresse. Je serais bien incapable d’agir face à ces mégères. Mais vous, vous pourriez le faire ! » Des tréfonds de sa poche, il exhuma une épaisse clef argentée sillonnée de rouille. « Je vous la confie. Cachez-vous dans le magasin une fois la nuit venue. Elles devraient arriver peu avant minuit, si on se fit aux divers témoignages. » Tendant la main, le proscrit happa la carouble et la confia à Patience. « Vous nous offrez la clef de votre gagne-pain. N’est-ce pas quelque peu risqué ? » Proximo lâcha un rire gutturale avant de répondre. « Mon brave, la confiance est une vertu qui malheureusement se perd. Si jamais vous veniez à me dérober, j’en tirerais les leçons qui en découlent. Mais après tout, que ce soit vous ou ces harpies, je serais dans tous les cas dépouillé… » Les lippes du réprouvé s’étirèrent doucement. « Ne vous en faîtes pas, je contiendrais mes pulsions cleptomanes cette nuit. » Vadim reprit la main de la djinn et tous deux sortirent dans la plèbe.

« La nuit tombera bientôt. Mais, nous aurons beaucoup de temps à tuer, je le crains. » Face à l’ineffable créature, l’exilé réprima son sourire. Ses phalanges remontèrent le long de son bras et épousèrent la courbe de son visage. « J’espère que ça ne te dérange pas de faire tout cela. » A nouveau, en écho à ses gestes antérieurs, il pressa son menton de deux longs doigts. « J’essaierais d’être la meilleure compagnie qu’il soit. » Le soleil déclinait au loin, étendant ses rayons orangés à la surface poussiéreuse de la cité. Il relâcha son emprise. « Au moins trois heures enfermés dans un magasin d’armes. Il va falloir s’armer de patience. » Le coin de ses lèvres se haussa. La nuit s’annonçait longue et tumultueuse.


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Dim 29 Nov 2015, 18:39


Entremêlant ses doigts à ceux du réprouvé, Patience ce laissa entraîner vers leur objectif premier, l'armurerie de ce fameux Proximo. Elle profita de cette marche pour reprendre ses esprits, elle s'en voulait de s'être ainsi laissé aller devant son maître. Elle n'était pourtant pas une novice et elle savait parfaitement ce qu'elle pouvait et ce qu'elle ne pouvait pas faire.
Les rues animées happèrent l'attention de la génie et elle laissa littéralement Vadim la traîner jusqu'à l'échoppe, oubliant toutes notions de directions. Cette ville respirait la vie et Patience tentait de capter chaque émotions, chaque battement de cœur, avide de ressentir toutes ces choses inconnue de la jeune femme. Elle ne s'inquiétait même pas de savoir où il l’entraînait, trop occupée à essayer d'aspirer toute cette énergie. Le ralentissement d'allure du réprouvé attira l'attention de la jeune femme, qui reposa enfin ses yeux sur son nouveau maître. Son regard se déplaça ensuite sur la devanture de l'armurerie, détaillant La vitrine et la porte. Tout était mis en oeuvre pour attirer l’œil du client et ensuite l'éblouir avant qu'il n'ait mis un pied dans la boutique.

Soupirant, Patience se décolla de quelques centimètres de Vadim avant de le suivre dans la boutique. Elle prit son temps pour bien observer ce qui l'entourait, moyennement intéressée par la conversation qui s'engagea entre son maître et le propriétaire des lieux. À vrai dire, elle n'avait encore jamais eue l'occasion de rentrer dans une forge, du moins pas depuis sa transformation. Son regard se dirigea vers les armes présentées ça et là, elle les observait, voyait comme elles brillaient malgré la relative obscurité dans laquelle était plongée la pièce. Se tournant vers le feu qui semblait être la seule source de lumière, Patience se dit que c'était peut être sa vision en noir et blanc qui rendait ce décor aussi sombre. Approchant son doigt d'une rapière posée sur un atelier non loin d'elle, elle sentit le fil de la lame sous sa peau, appuyant un peu plus, du sang commença à couler de son doigt sur le métal froid. Clignant des yeux, elle retira lentement son doigt observant les gouttelettes qui glissaient rapidement sur sa peau. Se retournant, son regard accrocha celui, interdit, du forgeron la jeune femme lui sourit largement avant de mettre fin au saignement d'une simple pensée, inconsciente que tous n'avait pas cette capacité.
Elle reporta son attention sur la conversation au moment où son compagnon lui fourra une clé dans les main, l'observant sous toutes les coutures, la génie dû perdre à nouveau le fil de la conversation car bientôt, une main se glissa dans la sienne et elle se retrouva à nouveau entraînée dans les rues bruyantes de Sceptelinôst. Décidément, elle devait apprendre à être plus attentive à ce qui se passait autour d'elle. Elle en avait assez d'avoir l'impression d'être une enfant découvrant le monde.

Elle sourit et plongea ses yeux dans ceux de son maître. "Oh, je suis sûre que l'on trouvera de quoi s'occuper." Elle ferma ses paupière en sentant les doigts du réprouvé caresser sa peau. Sa main remonta jusqu'à sa joue et la génie plongea ses pupilles dans celles de Vadim. Son sourire s'accentua en entendant la dernière tirade du réprouvé, elle sentait que passer autant de temps avec lui ne serait pas un fardeau pour elle. "Bien, je ne voudrais pas passer pour une étourdie mais... Il a dit quoi exactement ce forgeron? C'est vraiment des sirènes qui attaquent tous ces commerces en ville?" Elle baissa les yeux vers la clé qu'elle tenait toujours serrée dans sa main. "Et il nous a vraiment donné la clé de sa boutique?" Son regard s'égara sur un groupe de joyeux lurons qui semblaient avoir un peu trop abusé de la boisson. Elle attendit qu'ils soient passé et qu'un calme relatif revienne pour continuer. "Et bien... Il faut vraiment qu'il soit des plus désespéré pour décider de confier l'accès à l'oeuvre de sa vie à deux inconnus, qui plus est à deux inconnus comme toi et moi. Enfin, je veux dire qu'on a pas l'air du couple le plus redoutable en matière de sirènes, je n'en ai même jamais rencontré..."

Elle inspecta les alentours, se demandant comment ils allaient procéder au moment où ils devraient faire face à cette bande. "Je tenais juste à te prévenir, je risque de t'être inutile en cas de lutte. Je ne me suis jamais retrouvée dans ce genre de situation. Mais ça devrait être intéressant." Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait hâte de retrouver un peu d'action dans sa vie.
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Mer 02 Déc 2015, 19:12



LES SIRENES
ft. Patience

Un sourire scella les commissures du réprouvé. Ses iris lorgnèrent le smaragdin de ceux de Patience. Il expira bruyamment, bien trop pour donner de la crédibilité à ses palabres. « Tu n’as donc rien écouté de l’échange que j’ai eu avec cet homme ? Tu es bien distraite comme personne. » L’ineffable créature était un assemblage complexe de nonchalance, de douceur et d’impétuosité. « Le marchand parle de sirènes. Mais ce ne sont que des dires. Après tout, si elles sont sur terre, peu de choses les différencient des humanoïdes de la cité. Rien ne nous prouve ce qu’elles sont. Ce n’est pas le plus important de toute manière. » Le tumulte de la cité semblait s’éclaircir, à mesure que la nitescence de l’astre solaire déclinait. Le proscrit lorgna la lourde clef rouillée. « Comme tu l’as dis, il est désespéré. C’est l’unique raison pour laquelle il nous a offert cette clef. Je ne pense pas qu’il nous ait accordé pleinement sa confiance mais, nous sommes venus de notre propre chef le trouver pour l’aider, il a dû juger que c’était suffisant pour nous confier sa boutique. » La foule devenait éparse, tandis qu’un arôme aux doux embruns se propageait avec volupté dans la ruelle. Le soir approchait, obombrant la ville d’un voile sombre. « J’ignorais que nous étions un couple. » Une malice éphémère brilla dans ses prunelles avant de reprendre le sérieux qu’elles se devaient. « Je ne suis pas un expert non plus. Je sais cependant me battre assez convenablement. Espérons juste qu’elles ne seront pas trop nombreuses. » Il marqua une pause avant de reprendre. « Si tu ne sais pas te battre, tu resteras en arrière. En cas de coup dur, je formulerais peut être un vœu afin de faciliter un éventuel duel. » Le plan était précaire, mais il était inutile que Patience prennent des risques insensés.

Le réprouvé happa la main de la djinn et l’amena à l’intérieur de l’alcôve rassurante de la boutique. Proximo lui lança un regard, hocha la tête et quitta les lieux sans un mot. La nitide éclat du soleil avait presque disparu, s’évadant à grand pas pour laisser place à son amante argentée. Vadim ferma la porte et enjoint à l’ineffable créature de la clore avec la clef. « Il ne nous reste plus qu’à attendre désormais. » D’un geste, il défit le fourreau de l’arme du temple de sa ceinture et posa l’objet sur une table. L’hère prit place sur l’endroit surélevé et scuta l’indicible chimère pendant un long moment. Sa chevelure fauve encadrant ses traits fins, son visage aux intenses iris smaragdins. Un sourire scella ses lippes charnues. « Que feras-tu après Patience ? Une fois que j’aurais réalisé mes trois vœux. Tu me quitteras ? » Une lueur tamisée berçait la lugubre ambiance de la pièce. Les amoncèlements d’armures et de lames exotiques créaient des jeux d’ombres inquiétants sur les murs blanchâtres, dévoilant des formes fantasmagoriques. Le réprouvé se perdit dans la mouvance féérique, épris d’un incoercible sentiment d’ataraxie. « J’espère que l’on se reverra tout de même. J’apprécie ta compagnie, petite génie. » Son murmure se perdit dans l’écho sporadique de l’alcôve, tandis qu’il revenait à sa contemplation muette. Patience était l’une des rares à lui parler normalement. Cette relation lui plaisait.

Les minutes s’étiolèrent. La boutique ne contenait aucune activité intéressante et le réprouvé était absorbé par ses pensées tortueuses. Il savait la génie proche de lui, certainement aussi distraite qu’à son habitude. Dehors, le calme était tombé dans les ruelles, la cité ne tarderait pas à s’endormir paisiblement. A la merci des aigrefins et des fameuses chimères océanes. Ce soir, le mysticisme serait démasqué. « Si un combat arrive Patience et que je te dis ‘maintenant’, considère que je fais le vœu d’éviter un coup ou tout ce que tu trouveras d’inventif pour m’éviter des blessures trop handicapantes. Je n’aurais peut être pas la possibilité de formuler un vœu entier, alors s’il est possible de prendre de l’avance, je serais bien arrangé. » Ses lippes s’esquissèrent lentement. Ersatz de son sourire précédent. « Mais si ce n’est pas réalisable, je comprendrais. Je maintiens toujours ma proposition. Que dis-tu de répartir mes trois vœux ainsi : un pour cette mission, un pour moi et… » Ses phalanges folâtrèrent sur la joue de l’ineffable créature, avant d’en caresser les cinabres lèvres. « Le dernier pour toi. »


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Mer 09 Déc 2015, 19:49


Laissant le réprouvé prendre sa main et l'entraîner à nouveau dans la boutique du forgeron, Patience prit le temps d'observer la rue. Une allée commerçante avec du passage et beaucoup d'autres échoppes attrayantes pour des voleurs. Comment être sûr que ce bâtiment sera la prochaine cible de ces "sirènes"?

"Bien sûr, que je t'aiderai le moment venu, c'est mon rôle." Ils s'étaient maintenant réfugiés dans la forge, le propriétaire s'était retiré et Vadim avait enjoint la génie d'utiliser sa clef. Quand cette dernière tourna dans la serrure, produisant un petit bruit sec, Patience retrouva se sentiment d'emprisonnement qu'elle connaissait si bien. Cette fois ce n'était pas dans son habitacle mais le contexte importait peu, elle détestait les espaces clos et cela ne changerait jamais. Des yeux, elle suivit l'arme du réprouvé quand celui-ci la déposa sur une table non loin d'eux, elle aussi possédait des armes, peut être aurait-elle l'occasion de s'en servir ce soir. Très étrangement, la jeune femme n'avait pas peur à l'idée d'une confrontation future, était-ce le fait de se savoir maintenant immortelle ou bien juste de l'imprudence, Patience n'aurait su le dire. Les nouvelles questions du réprouvé vinrent l'arrachée à ses pensées, la génie se tourna doucement vers son interlocuteur, un petit sourire étirant ses lèvres. "Cela dépendra, chaque génie s'attache à son maître pour une durée de trois vœux. Une fois ces trois vœux réalisés, le génie peut choisir de rester avec ce maître pour une nouvelle durée de trois vœux, ou bien de reprendre sa liberté." Patience n'avait encore jamais décidé de rester avec l'un de ses précédents maîtres, elle n'avait jamais non plus révélé cette information à l'un d'entre eux. La déclaration de Vadim la prit une nouvelle fois par surprise mais, cette fois, elle su se maîtriser. "Je n'ai pas entendu beaucoup de personnes me dire ça. Mais sache que j'apprécie également ta compagnie."

Laissant un silence rassurant envahir la pièce, Patience se perdit, une fois de plus, dans ses pensées. Et si il avait vraiment l'intention de lui offrir un de ses vœux? Cela ne lui était encore jamais arrivé et si Patience avait, pour l'instant, décidé de mettre toute sa rancœur envers les autres races de côté, personne ne lui avait encore fait de compliment ni proposé de souhaiter quelque chose pour elle. Elle se savait encore trop faible pour manipuler le réprouvé et pourtant, il semblait sous son charme et prêt à faire beaucoup pour elle. La nuit était maintenant tombée et il ne leur restait certainement plus que quelques heures avant que les voleurs ne pointent le bout de leurs nez. Attentive aux nouvelles paroles de son maître, Patience lui adressa un sourire rassurant, sentant le contact désormais familier de sa main contre sa joue. "Je considères que tu viens de formuler ton premier vœux." Les yeux de la génie se mirent à briller. "Nous venons de passer notre premier contrat, tu n'auras qu'à me faire signe, ou bien à crier, pour que ce premier vœux soit exaucé." Elle plaça sa main sur celle du réprouvé, se perdant dans ses yeux. "Je vais y réfléchir, Je suis d'habitude bien trop occupée à exaucer les vœux des autres pour penser à ce que je pourrais souhaiter pour moi-même." Elle glissa ses doigts le long de son bras. "Je vais sûrement refaire un tour dans mon habitacle avant l'agitation, je suis encore trop jeune pour rester longtemps dehors."

Cela faisait bien plus de deux heures maintenant qu'ils étaient coincés dans l'échoppe, à attendre patiemment que la bande de sirènes décide de faire une apparition. La jeune génie était retournée faire un petit séjour dans son habitacle, sentant que la nuit serait longue. Ressentant l'agitation de son maître, la jeune femme revint dans la boutique. Se glissant en silence à ses côtés, elle comprit tout de suite ce qui l'avait alerté. Un bruit suspect suggérait clairement que quelqu'un était en train de crocheter la serrure de la boutique.

Patience plongea la main dans les replis de sa jupe et en extirpa une petite hache parfaitement affûtée. La lame à peine plus grande que sa main et dotée d'un manche court, l'arme n'avait encore jamais servi à la génie. Elle n'avait pas menti au réprouvé en lui avouant qu'elle n'avait jamais pris part à un combat auparavant. L'arme pesait dans sa main, c'était une chose à laquelle elle n'était pas habituée mais qui, elle devait le reconnaître, avait quelque chose de rassurant. Le crocheteur semblait être enfin venu à bout de la porte et celle-ci coulissa dans un grincement à peine audible. Des bruits de pas se répercutèrent dans l'espace confiné de l'échoppe. Patience ne pu compter combien ils étaient, cependant elle aurait juré qu'il n'y avait pas plus de deux ou trois intrus, ce qui était déjà suffisant pour les deux compagnons.




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Dim 13 Déc 2015, 17:08



LES SIRENES
ft. Patience

Les prunelles de Patience avaient brillé à l’évocation du vœu et Vadim se laissa envoûter par ce smaragdin luminescent qui éclaira un éphémère instant leur cloisonnement. Un sourire s’insinua sur ses minces lèvres. « Je suis presque ému par ce premier contrat. » Mais l’ineffable créature ne resta pas bien longtemps à ses côtés, assurant sa présence pour la suite des évènements, elle préféra reprendre place dans son habitacle. Vadim avait passé la chaine de la montre autour de cou, gardant un œil dessus lorsqu’il ne la sentait pas battre contre sa peau. Il eût été mal avisé de l’égarer. La solitude était revenue, étendant ses bras mélancoliques autour du réprouvé, qui fixait avec lassitude les ombres qui l’avaient jadis fasciné. L’amoncèlement d’armes aurait tenté le plus cupide des hommes. En cette cité de vices rémanents, un larcin se perdrait dans les affres de l’habitude. Mais, il n’était pas dans sa nature de trahir une promesse. Ce fatras serait encombrant. Inutile. Le proscrit lorgna sa propre arme, reposant sagement dans un fourreau de cuir et d’acier. Elle lui suffisait amplement et il n’en avait fait que peu usage au travers de ses nombreuses pérégrinations. Le plus pertinent demeurait son errance en compagnie de Raeden. Une autre chasse aux aigrefins. Il finirait par être affilier à cela, s’il poursuivait tous les voleurs qu’il croisait.

Un bruissement sourd attira finalement son attention. Trop proche pour ne pas être suspect. Comme mue par un sixième sens, la djinn apparut à ses côtés. Elle tira une hache de ses vêtements et un incoercible sourire esquissa les lippes du réprouvé. « Tu me caches d’autres choses là-dessous ? » Ne s’encombrant pas de l’ambiguïté de sa stance, il tira à son tour sa lame. Il aurait une meilleure portée que Patience. Ses muscles s’étaient renforcés au fil de ses aventures, sa mystique acolyte semblait quant à elle ployer sous le poids de son arme. « Ne prend pas de risques inutiles. Je vais essayer de me débrouiller et j’ai toujours l’assurance de mon vœu, en cas de réel danger. Les voleurs ne sont pas nécessairement de bons combattants. » La serrure céda dans un cliquetis et la porte s’ouvrit. Des silhouettes se dessinèrent à la nitescence de l’astre lunaire. Leurs traits demeuraient imperceptibles. Ils entrèrent et le damné put les dénombrer. Ils étaient trois. Quelque chose, cependant ne collait pas. Vadim avait déjà côtoyé quelques ondines et constatait la beauté et la grâce de leurs gestes. Ceux-ci n’avaient rien de gracieux. Les mouvements étaient amples, adroits, mais abrupts. Brutales. Ses prunelles céruléennes détaillèrent les corps, qui avançaient enfin dans la lumière. Il fit un pas à son tour, puis deux, conservant une distance suffisamment large pour endiguer toute attaque assassine. Les hères apparurent enfin, leurs faciès dévoilaient par l’indicible lueur qui brillait dans la boutique. Des apparences antinomiques, l’un à la figure noble et altière, l’autre à la peau grasse et purulente. L’un aux prunelles azurées, l’autre au cinabre regard. Ils étaient comme lui. A son image. Un entre deux, une aberration. Des réprouvés. Une fibre vibrait dans son corps, criant cette vérité insoutenable. « Vous êtes des… Réprouvés. Pas des sirènes. » Le mutisme s’était brisé. Les aigrefins l’observaient, portant parfois leur attention sur Patience, devant laquelle Vadim s’était placé. Deux d’entre eux semblaient en proie à la panique, ne s’attendant pas à rencontrer ce comité d’accueil. Le dernier, le plus charismatique du trio, serrait sa mâchoire, vrillant l’azur furibond de ses mires dans celles du proscrit. Il avisa rapidement les armes des deux quidams et tira son propre sabre qui pendait à ses côtés. Ses apparats étaient simples, faits de tissus et de cuirs. Une inquiétude traversa Vadim. Sa témérité et son manque d’hésitation témoignait de sa certitude à sortir victorieux de ce duel. L’exilé exécrait les personnes trop sûres d’elles. Ses lippes tracèrent un sourire et il avança un peu plus.

Le premier coup fut porté par l’opposant, rude. Puissant. Les vibrations se répercutèrent dans le bras du proscrit qui repoussa du plat de sa lame cet assaut virulent. Il abattit à son tour son courroux, qui fut endigué par une esquive habile de son adversaire. L’échange se poursuivit, violent et dévastateur. Des pièces d’armures tombaient à terre sous les coups des deux hères qui traversaient la pièce. Un poing s’écrasa contre la joue du réprouvé qui fut plaqué contre un pan de mur. Un cri émergea de ses lippes. Un souhait. « Patience ! » Le sabre de son bourreau s’étendit, véritable main tendue de la justice, mais fut dévié par une force invisible. Insondable. Il avait évité de peu le trépas. Lâchant l’arme du temple, Vadim se jeta sur l’indicible congénère et le fit basculer par le poids de son corps. Un cimeterre tomba au sol et le proscrit rua de coups l’acrimonieux. Les phalanges douloureuses, les prunelles carmines sous l’influence de l’incube qui s’agitait en lui, l’exilé interrompit son châtiment. A terre, gémissent dans son forfait, le bellâtre était désormais incapable d’agir décemment. Le réprouvé se releva, avisant les deux comparses du vaincu. « D’autres volontaires ? » Les invectivés observèrent longuement le fougueux et dans un hochement de tête, précisèrent qu’ils n’interviendraient pas. Acquiesçant dans une inspiration haletante, Vadim se tourna vers Patience. « Merci. Je pense que tu m’as sauvé la vie pour le coup. » Jamais stance plus véritable n’avait été prononcé en cette soirée.


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Sam 19 Déc 2015, 13:15


La jeune femme sourit à la remarque du réprouvé comme si ce dernier lui avait raconté une bonne blague, appréciant ce retour à ce qu'elle considérait déjà comme une habitude entre eux.

Resserrant sa prise sur le manche de sa petite hache elle hocha simplement la tête avant de s’enfoncer dans un coin d’ombre derrière Vadim. Bientôt les voleurs furent devant eux, comme elle l’avait estimé, ils étaient trois. En les observant mieux, Patience sentit que quelque chose ne collait pas, et elle n’avait peut-être jamais vu de sirènes mais elle en avait suffisamment entendu et lu sur leur compte pour savoir qu’elle se déplaçait avec grâce et savait faire preuve de plus de douceur et de discrétion que les trois individus en face d’eux. C’est au moment où  elle arrivait à cette conclusion, qu’elle entendit l’exclamation de son maître. Fronçant les sourcils, elle s’approcha de Vadim, elle ne voulait pas le mettre en difficulté s’il tentait à la fois de se battre et de la protéger, elle devrait juste faire en sorte de rester hors de portée de ses adversaires mais suffisamment près du réprouvé pour pouvoir agir s’il se trouvait en difficulté. La confrontation silencieuse entre les deux groupes s'étira, les nouveaux venus, décontenancés, n'avait pas encore pris de décision et Vadim semblait justement attendre qu’ils fassent le premier pas avant d’agir. Ce n'était pas le moment de se montrer faible et Patience garda la tête bien droite, vrillant ses yeux dans ceux moins assurés de l'un des réprouvés.

Elle sentit son corps se tendre en entendant le bruit d'une lame qu'on tire de son fourreau, le plus belliqueux de la bande défiait maintenant son compagnon. Il affichait une telle assurance que le génie eu envie de lui balancer sa hache dans la figure pour effacer son sourire. Elle se retint néanmoins, consciente qu'elle risquait d'envoyer son arme n'importe où sauf dans la figure du concerné. Suivant avec appréhension le combat entre les deux hommes, elle garda un œil sur les deux compagnons restés en arrière mais il ne semblait heureusement pas pressé de se mesurer à Vadim ou même à la génie, ne se doutant pas une seconde qu'elle ne savait pas se battre. L'issue de cette confrontation donnerait un camp vainqueur et un vaincu et Patience s'assurerai que ce soit son maître qui gagne la partie.

Le choc des épées était assourdissant, l'espace confiné réduisait les possibilités des combattants et les obligeait à rester constamment en contact, le fracassement de pièces exposées dans l'échoppe emplissait l'air. Bientôt, Vadim fut acculé, incapable de répondre à la menace de son adversaire, la génie tendit son esprit vers le sien et son cri libéra le flux d'énergie qu'elle avait jusque-là retenue. Elle embrouilla l'esprit du belliqueux et dévia sa main tendue, prête à s'abattre sur la tête de son maître. Après avoir vérifié que son compagnon avait effectivement reprit le dessus, Patience s'appuya sur le mur, dévisageant l'un des pillards qui la regardait en tremblant. La suite fut rapidement expédiée. Bientôt, Vadim se releva, menaçant les deux comparses restant. Patience sourit doucement quand il se tourna vers elle. "Je n'ai fait que mon devoir mais je crois que, même si tu n'avais pas fait ce vœux, je n'aurais pas agis différemment." Elle porta la main au visage du réprouvé, passant ses doigts sur sa joue rougit puis caressant ses lèvres, essuyant le peu de sang qui s'écoulait.  "Tu n’as pas trop mal?" La génie sentait la poitrine de l’homme se soulever rapidement, elle laissa glisser sa main le long de son bras tatoué, gardant son touché léger comme une plume.

Un mouvement attira son œil derrière le réprouvé, la porte de la forge était grande ouverte et les deux comparses restés debout n’était plus dans son champ de vision. Tournant la tête, elle s’aperçut bien rapidement qu’ils venaient de leur fausser compagnie. "Eh bien, ils ne semblaient pas apprécier notre compagnie…" Regardant l’endroit où se trouvait encore le troisième voleurs, assommé, elle sourit. "Il nous en reste encore un, à moins que tu ne veuilles te lancer à la poursuite des deux fuyards. Si tu le veux, je pourrais les localiser. Ce serait un jeu d’enfant, ils ne sont pas vraiment discrets, ni subtiles."


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Mer 13 Jan 2016, 00:25



LES SIRENES
ft. Patience

Des doigts fins et légers épousèrent sa joue, glissant sur ses lèvres, qui s’entrouvrirent sous cette caresse exaltante. Son souffle berça le silence, tandis qu’il plongeait ses iris dans le smaragdin envoûtant de l’ineffable. Seule sa silhouette demeurait dans sa vision. Patience et ses phalanges qui folâtrèrent sur son bras, traçant les encrages de ce dernier, avec le touché d’une plume. Un long moment, il faillit approcher d’elle, pour l’étreindre, pour mettre un terme à cette tension palpable entre eux, à ces échanges intrigants. Rompre l’espace irascible qui s’insinuait entre eux. Caresser cette peau opalescente, glisser ses doigts dans sa chevelure flamboyante. Tant d’appétences, mues par l’incube au fond de lui. Tant de désirs inavouables. Le carmin de ses prunelles peinait à se dissiper, une brutalité peu commune vibrait en lui. Une bestialité qui l’encourageait à plaquer la djinn contre ce mur si banal, pour y asseoir sa domination, pour conquérir le cinabre de ses lèvres, pour y épancher le moindre soupçon de ses envies fugaces. Ne pas y répondre était une insulte. Une insulte que sa politesse saurait endiguer. Le réprouvé avança, les pupilles dilatées, un éclat farouche les agitant. Un mouvement interrompit l’ascension de l’incube. Les deux congénères s’étaient évaporés, ne laissant que le battant branlant d’une porte jadis close.

Un instant durant, Vadim ne bougea plus. Fixant l’encadrement qui menait dans les ténèbres nocturnes. En pleine réminiscence, il revint à lui. Le céruléen avait repris l’ascendant sur leur conquérant. « Excuse-moi. J’étais en pleine… Lutte interne. J’ai bien failli te… » Le proscrit se tut. Il lorgna le gémissant qui gisait au sol, tremblant sous la douleur qui l’étreignait. Les lippes de l’exilé s’érigèrent en une esquisse de sourire. « Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de poursuivre ses camarades. Il dirigeait le petit groupe, les autorités et les marchands parviendront à le faire parler. Je n’en doute pas une seconde. » Avisant le corps de la victime, le damné s’éloigna, farfouillant dans la boutique en quête de liens pouvant l’empêcher de bouger, jusqu’à l’aube. Déplaçant quelques armes et armures, il exhuma une longue corde et revint à son captif. « Tu vas être bien sage et tu vas te laisser faire mon grand. » Il y’avait une certaine similitude avec sa péripétie en compagnie de Raeden. D’un geste souple, il serra le nœud avec force, testa sa solidité et convint que le prévenu serait incapable d’esquisser la moindre tentative de fuite. « Au moins, il ne pourra pas aller où que ce soit. Proximo n’aura qu’à en faire ce qu’il veut à son retour. Après tout, nous ne sommes pas payés, inutile de s’encombrer de recherches supplémentaires pour ses comparses. » Vadim s’approcha de Patience et posa ses phalanges sur sa joue, en parfait mimétisme avec leur échange précédent. « Je n’ai pas trop mal, ça peut aller. L’important, c’est que tu n’ais pas été exposée au danger. » Il lui sourit et laissa retomber sa main, rompant le contact ténu qui sévissait entre eux.

Le réprouvé se détourna et partit ramasser la lame du temple qu’il avait lâché au sol durant son duel. Il la fit glisser dans son écrin de cuir et la déposa sur un présentoir avant de rejoindre l’indicible créature. Il se jucha à ses côtés, sur une table aux articles renversés par l’échange houleux. « Tu m’aurais sauvé, malgré une absence de vœu ? Je suis flatté et agréablement surpris par ailleurs. » Peu de personnes se souciaient de lui et sa survie. Entendre pareils palabres était un réconfort qu’il prenait avec affabilité. Le temps s’était écoulé, mais le proscrit n’avait aucune notion de l’heure. Peut être devraient-ils attendre encore bien longtemps avant l’aube. Une pensée traversa l’esprit du damné qui observa la djinn. « Patience. Maintenant que tout cela est terminé… Je pense qu’il est temps que je passe ce vœu dont je t’ai parlé. J’aimerais que tu brises le lien de servitude qui subsiste entre mon père et moi. » Il éleva ses prunelles vers celle de l’invectivée. Sa décision était prise. « Et… Pour ce qui est de mon dernier souhait, je n’en ai pas à vrai dire. Si tu ne le prends pas alors, je ne l’accaparerais pas non plus. Conserve le moi pour une autre rencontre, un autre jour. Pour l’avenir. » Le réprouvé happa la main de la génie et caressa doucement sa paume, avant de l’effleurer de ses lèvres. « Ainsi, je saurais que nous serons amenés à nous revoir. »


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Jeu 21 Jan 2016, 19:35


Patience hocha doucement la tête à la remarque du réprouvé, consciente qu'il ne pouvait pas la voir. elle l'observa attentivement alors qu'il attachait efficacement le dernier voleur en leur compagnie, une chose était sûr, la génie avait trouvé le compagnon idéal pour cette aventure. Elle laissa un sourire apparaître sur son visage au contact de la main sur sa joue. "Tant mieux. Je ne suis pas aussi fragile que j'en ai l'air, mais c'est très gentil à toi de t'inquiéter autant." La génie ne le lâcha toujours pas des yeux quand il se détourna une nouvelle fois pour aller mettre en sécurité son arme. Quand il revint à ses côtés et s'assit sur une table, elle se percha à ses côtés, posa une main sur son bras. "Et toi, tu m'as offert un vœu. Mes autres maîtres étaient plus intéressés par ce qu'ils pourraient gagner à utiliser mes pouvoirs qu'à s'inquiéter pour moi. Je ne suis qu'une esclave mais toi, tu m'as traité différemment, alors oui, je n'aurais pas accepté qu'il te soit fait du mal." Pour une des rares fois dans sa vie, Patience avait parler avec franchise et dévoilé le fond de sa pensée. Il n'était pas comme tous ceux qu'elle avait connu avant, les possessions matériels ne semblaient pas l'intéresser, devenir riche, séduire une jolie fille ou gagner de la gloire ne semblait pas en haut de ses priorités et sa changeait la génie. Pour une fois elle entrevoyait une possibilité, une manière différente d'utiliser ses pouvoirs. Elle le savait plus ou moins sous son charme à en juger par sa réaction, quelques instants plus tôt, mais ça ne suffisait pas toujours, Patience l'avait appris à ses dépends.

Elle s'arracha à contre-cœur à ses pensées en entendant son nom être prononcé. Plus attentive qu'à l'ordinaire, la genie écouta son maître énoncer son prochain vœu. Elle le laissa finir de s'exprimer avant d'intervenir. Lui abandonnant sa main, elle étira ses lèvres en un sourire qui se voulait rassurant. "Chaque choses en son temps. Commençons par ton deuxième vœu, tu souhaites que je casse le lien qui t'unit encore à ton père... Bien." A nouveau, ses yeux se mirent à briller, faisant ressortir le vert de ses iris. Elle plongea dans son esprit, un esprit torturé, solitaire, bien trop semblable au sien. Son père, un être vil, qui avait fait souffrir le jeune homme au-delà de l'imaginable. Le réprouvé avait une telle volonté de se libérer que la génie sentit que le vœu ne serait pas le plus compliqué qui lui avait été donné à accomplir. Elle fit attention au travail qu'elle effectua dans le sub-conscient de son maître, pour une fois, elle avait envie de faire quelque chose de parfait. Sectionnant des liens existant, elle effaça toutes traces des sentiment de servitude ou d'infériorité du réprouvé vis à vis du dit père sans pour autant effacer les souvenirs de ce dernier. Elle ne savait que trop bien ce que ça faisait de ne pas savoir d'où l'on venait, et puis, il n'en avait pas fait la requête.

Patience rouvrit les yeux, sans vraiment avoir conscience de l'effet qu'elle avait eue sur Vadim le temps où elle s'était introduite dans son esprit. Généralement, son maître dormait lorsqu'elle faisait ce genre de visite. Laissant sa main dans celle du réprouvé, elle leva l'autre pour la passer dans ses cheveux et la laisser redescendre lentement vers la tempe puis la joue de l'homme. La génie commençait à s'habituer à ce contact, elle ne ressentait toujours rien de particulier mais chaque jours qu'elle passait hors de son habitacle, elle apprenait à mieux connaître ce corps qui ne représentait qu'une entrave supplémentaire. "J'espère que tu sera satisfait...." Elle rétracta son bras et hésita avant de poursuivre. "Pour ce qui est du troisième et dernier vœu..." Elle fit une pause pour rassembler ses esprits. Était-elle sûre de vouloir faire ça? Il lui offrait un vœu, ce n'était encore jamais arrivé à Patience, pour une fois, elle se trouvait dans la même position que l'un de ses maîtres. Mais elle ne devait pas oublier ce qu'elle avait appris au contact de ces derniers. Pour une fois qu'elle trouvait un homme avec qui elle appréciait converser et qui semblait la considérer plus que n'importe quel autre humain qui avait croisé sa route. Débuter un nouveau cycle de trois vœux n'était pas la bonne solution, mais elle savait comment faire pour être sûre qu'ils se retrouvent un jour. Elle dégagea lentement sa main de l'emprise du réprouvé et le fixa, les yeux dans les yeux, pendant qu'elle formulait le dernier vœu dans sa tête. À nouveau ses yeux étincelèrent, signe que le dernier vœu venait d'être réalisé. Tendant la main vers Vadim, Patience y déposa doucement une pièce. Elle était toute simple, parfaitement lisse, la génie l'observa quelques instants en silence. "C'est mon vœu."

Elle releva les yeux pour croiser le regard du réprouvé et sourit, consciente de sa confusion. "C'est une pièce spéciale." Le sourire de la génie s'accentua, elle passa le doigt sur la pièce. "Elle brille. Une fois que tu m'auras quitté, plus nous serons éloignés, moins son éclat sera important. Mais au contraire, plus nous serons proche physiquement l'un de l'autre, plus cette pièce brillera... De cette façon, elle te permettra de me retrouver. Et le jour où nous routes se croiseront à nouveau, peu importe les circonstances, quand tu me redonneras cette pièce je t'accorderais trois nouveaux vœux." Patience détourna la tête et jeta un regard par la porte restée ouverte, la nuit était encore bien présente mais la djinn savait que cette aventure touchait à sa fin, déjà. "Voilà, tous tes vœux ont été exaucés et nous allons bientôt devoir nous séparer." La main de la génie était toujours dans celle du réprouvé, elle referma ses doigts sur les siens, presque tendrement.


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Les Sirènes [Quête - PV Howl Vadim]

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