Je poussais alors la porte de ma maison et fut immédiatement traversée par les deux compères, bien trop impatients. « Les garçons, combien de fois devrais-je vous répété que l’on ne traverse pas les gens comme ça ! » Affichant une mine quelque peu fâchée, je du pourtant bien vite la quitter, tant j’avais l’impression de parler à un sourd… Alors, enfourchant délicatement mon compagnon ailé, je lui intimais ensuite l’ordre de prendre son envol, après avoir vérifié que Sweety était bien accroché dans sa fourrure. Sentir se puissantes pattes prendre appuis sur le sol, puis ses immenses ailes appuyé sur l’air afin de prendre de l’altitude était toujours une sensation incroyable et qui me fascinait. Observer le monde d’en haut était une expérience que je souhaitais à tout les vivants et les morts de vivre au moins une fois dans leur vie. Mais ce moment magique passé, je remarquais que le puma se contentait de décrire de larges cercles dans les cieux. Bien entendue, puisque je ne lui avais toujours pas donné de direction à prendre…

Réfléchissant quelques instants, je me laissais alors guider par ma curiosité. Il me fallait retourner à ces endroits qui avaient connus la destruction et le chaos… Et le plus proche d’ici n’était autre que Megido. Puisque nous fûmes tous téléportés par l’Aether que nous avions rencontrés, je n’avais pas eu l’occasion de voir de mes propres yeux ce qu’il était advenue de la cité après notre départ. J’espérais ne pas la retrouver en ruine, ou pire encore… C’était décidé, nous mettions le cap au Nord-Ouest, droit sur la ville libre des Orishas. Je profitais alors du voyage pour réfléchir à ce que j’allais faire désormais. Je n’étais pas encore officiellement une Passeuse, mais cela ne saurait tarder… Il me semblait avoir tant de choses à faire, comme retrouver Melody, découvrir le passé de ma vraie famille, en apprendre un peu plus sur mon frère… que j’avais fini par me perdre, mentalement parlant. Mais ces quelques semaines – ou bien mois – de repos m’avaient fait le plus grand bien, et je me sentais à présent prête à me lancer pleinement dans mes projets d’avenir.

Sans que j’eu le temps de compter les kilomètres que nous avions déjà parcourus, Saïko poussa un rugissement dans les airs, me signalant qu’il y avait une ville à l’horizon. Je me redressais lentement, alors que je m’étais allongée sur son dos, et vérifiais qu’il s’agissait bel et bien de Megido. « Ça y est les enfants, nous sommes arrivés ! » Je lui ordonnais alors d’entamer une lente descente en spirale, afin de nous poser non-loin de l’enceinte de la ville. Une fois pied à terre, mon Dragon Peluche vint aussitôt se placer sur mon épaule droite, tandis que je n’eu même pas besoin de demander à Saïko de réduire sa taille, et d’en faire de même sur mon épaule gauche. Le pauvre n’avait pas fournit un tel exercice depuis quelques temps, et semblait ravi de pouvoir enfin se reposer. A peine fis-je un premier pas dans les rues de la ville qu’il s’était déjà endormi !

Et quelle ne fut pas ma surprise de remarquer que tout semblait avoir reprit son allure ancienne… Comme si aucun Ridere n’était venue en ce lieu afin de tout détruire… C’était… incroyable… Comme si le passé de ces derniers mois n’avait été qu’un mauvais rêve… Je peinais à croire ce que j’avais sous les yeux, et décidais alors de pénétrer un peu plus au cœur de la cité, afin de partir à la rencontre des habitants et d’avoir quelques explications sur le pourquoi du comment. Ma curiosité guidera mes pas ! Et avec un peu de malchance, peut-être y trouverais-je même ma sœur...

Megido, ville des orishas... je dois avouer que je ne m'attendais absolument pas à la retrouver comme elle était maintenant. La dernière fois que j'y avais mis les pieds, elle était complètement en ruine, il ne restait plus vraiment grand-chose de la grande citée qu'elle, etait.ca avait été un spectacle de désolation, heureusement que je n'étais pas vraiment moi même quand je l'avais vue, sinon je crois que j'aurais été capable de me taper une petite déprime rien qu'en la voyant. Comme quoi, même dans les événements les plus noirs, j'arrivais quand même à trouver un certain à mon état maléfique, enfin c'est ce que je croyais en tout cas.
Mais finalement quand j'arrivais, c'était la ville telle que l'on me l'avait décrite qui se trouvait devant moi. Belle, majestueuse j'aurais envie de dire. Mais surtout et je crois que c'est le plus important elle était intacte. Pourtant il n'y avait pas d'explication à mes yeux. Ils ne pouvaient pas avoir reconstruit leur ville aussi vite quand même ? Et pourtant je ne voyais pas d'autre explication. Maintenant, je me permis quand même de demander à certaines personnes ce dont il s’était passé et leur réponse me surprit. Visiblement la ville c'était reconstruit d'elle-même, sans que personne en tout cas ait leur connaissance, ne fasse quoi que ce soit. Mais comment est-ce que quelque chose ainsi pouvait être possible ? Ça tenait simplement du miracle quelque part.
Je marchais alors dans les rues, me perdant quelque peut dans mes penser. Ne gardant qu'un oeil discret à mon fils qui m'avait bien évidemment accompagnée ? Je n'arrêtais pas de penser justement à l'état que j'avais été ces derniers temps. Comme bloquer dans la partie la plus sombre de moi même, je n'arrivais pas à m'enlever de la tête qu'étrangement je ne m'étais jamais sentie aussi bien, comme si j'avais enfin été libérée de quelque chose. Je ne trouvais pas cela normal bien évidemment, mais comment est-ce que je pouvais expliquer ce sentiment ? Comment est-ce que je pouvais comprendre pourquoi je me sentais aussi bien en étant dans ma face sombre ?
Bien évidemment je n'en avais parlé à personne, même à mes parents. Je n'étais pas vraiment certaine qu'ils puissent réellement comprendre ce que je traversais. Du coup je ne voulais pas les peiner en leur parlant de ça, ou leur faire peur. J'avais bien vu comment ils avaient été pendant ce temps là. Ils étaient inquiets, stresser et j'avais eu l'impression de voir un peu de peur dans leur regard. Non ce n'était pas a eux que je devais en parler, mais a qui alors ? Un autre réprouvé ? Mais est ce que prendre le risque qu'il finisse ne pas leur en parler était utile. En parler a une non-réprouvée ? À quoi alors, qui pourrait vraiment comprendre ce que je vivais et serait réellement capable de m'aider ? Pour moi seuls les nôtres pouvaient nous comprendre.
Cependant, à force d'être perdue dans mes pensées, je finis par rentrée dans une jeune fille que je n'avais pas vraiment remarquée avant. Je mis d'ailleurs quelque temps à sortir de mes songes, me ressaisissant, je m'excusais alors à la jeune femme.

-Je suis vraiment désolée, je ne faisais pas vraiment attention a ce que je faisais et du coup je ne vous est pas vue. J'espère que je ne vous est pas fait mal.

Pourquoi est-ce que j'avais l'impression que ce n'était pas moi cette politesse ? Est ce que ce qu'il c'etait passée m'avait marquer plus profondément que ce je croyais? Ou est ce que je me prenais trop la tête et du coup je me faisais des scenarios absurde?
Je regardais alors la jeune femme, elle avait un certain charme et je remarquais elle n'etait pas toute seul. J'attendis alors sa réponse tout en m'ecartant de son chemin si celle voulait le continuer.

Au fil de mon exploration, je m’étais mise à interroger divers habitants orishas de la ville, afin de me renseigner un peu plus sur ce qui était arrivé à leur ville pour qu’elle se reconstruise aussi vite. Mais à mon grand étonnement, personne ne semblait détenir de réponse affirmative et précise. Tous parlaient plus ou moins d’un phénomène magique de grande ampleur, qui aurait permis à la cité de se remettre sur pied d’elle-même. Et à force d’y réfléchir, en bonne croyante que j’avais toujours été, tout me portait à croire que cette renaissance ne devait probablement être du qu’à un Aether particulièrement puissant. Peut-être était-ce même cette Déesse que nous avions vue en libérant le fragment du cristal maître qui était à l’origine de cette merveille. Ma réflexion aboutie, je décidais de continuer ma redécouverte de Megido, en flânant de-ci delà au grès de mes envies. Tous les orishas que je croisais me semblaient revivre comme si de rien n’était, comme si vivre comme avant l’arrivée des Ridere allait effacer de leur mémoire ces sombres évènements. Du moins étais-ce là l’hypothèse que je m’étais faite, ne pouvant comprendre par quel autre moyen ces derniers pouvaient sembler aussi… joyeux et festifs.

C’est alors que sans même que je sentes sa présence me parvenir, une jeune femme me percuta, bousculant quelque peu mes familiers qui la fixèrent en feulant et grondant. Par chance, nous avancions toutes deux à une vitesse relativement réduite, nous évitant à toutes deux de tomber. Je me retournais alors vers elle, caressant Sweety et Saïko qui avaient du mal à ne pas lui sauter dessus de mécontentement. Ils détestaient être dérangés mais encore plus que quiconque me touche. Mon angoisse habituelle que leurs pouvoirs se déclenchent soudainement monta en moi, mais je fus rassurée lorsque l’inconnue s’excusa. Mon puma ne l’avait pas paralysée et mon dragonnet ne l’avait pas endormie, je n’avais donc à priori rien à craindre d’elle dans l’immédiat. Me raclant par réflexe la gorge, j’observais avec étonnement la réprouvée, me demandant par pure curiosité ce qu’elle pouvait bien être venue faire aussi loin de chez elle. « Ne vous inquiétez pas, mes compagnons sont les plus atteints et ils sont quelque peu soupe au lait. N’y faite pas attention. » Je remarquais que l’ailée était accompagnée d’un jeune garçon, et en fit le signe discrètement de la tête à Sweety. Il adorait les enfants et se calma aussi tôt, sautant avec souplesse du haut de mon épaule pour venir se positionner devant lui. Et comme à son habitude, le dragon s’était servit de son pouvoir pour rendre sa fourrure encore plus douce, fournit et soyeuse qu’à la normale. Je souris malgré moi devant ce spectacle.

« Ah non ! Ça ne va pas du tout ! J’ai vu la scène et, mesdames, pardonnez-moi de vous dire que vous ne pouvez décemment pas rester impassible devant cette erreur de parcourt ! » Un orisha s’était approché de nous et visiblement, comptait bien mettre son grain de sel dans un accident que je jugeais déjà réglé. Mais par politesse, je décidais de le laisser continuer sur sa lancée. Après tout, que pouvait-il bien nous faire de mal ? « Dites-moi, mesdames, que diriez-vous de régler ce conflit par un petit défit ? » Je le regardais, sceptique et me demandant bien où il avait vu son fameux « conflit » et pourquoi tenait-il tant à intervenir dans cette histoire. Et bien avant que je m’en rende compte, il était trop tard. Ma curiosité avait prit le dessus sur ma logique et je voulais savoir. Qui était-il, que voulait-il et quel était ce fameux défit ? J’attendais de voir ce que ma potentielle adversaire allait répondre à tout cela, tout en ayant déjà pris ma décision…