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 L'héritage passé d'une précieuse lignée | solo - part VII

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Jeu 30 Oct 2014, 22:43

« Qu'est-ce que c'est ? » Caelys, légèrement penchée en avant, tâchait de voir par dessus l'épaule de Vanille. D'un geste lent, celle-ci ne fit que rassembler la paperasse et la glisser dans une épaisse pochette aux inscriptions étranges. Elle ne répondit pas. La Sirène Bleue soupira. « J'espère que l'on ne va pas s'attarder dans les parages. C'est répugnant. Les Gaelyan n'ont vraimant aucun savoir vivre. Ils parviennent à détruire les rivages et les eaux pour en faire des lieux puants et sombres. » Agacée, la jeune fille s'approcha de la vieille fênetre aux carreaux sales pour jeter un coup d'oeil dehors. Il faisait encore sombre, l'aube pointait à peine et le Port s'évaillait doucement. « Arrête un peu de te plaindre. » Etait-elle si capricieuse à cette âge là ? La Dame des Abysses n'en conservait pas le souvenir. Caelys était réellement une petite peste qui, derrière ses sourires et sa frimousse d'ange, dissimulait un esprit décalé. Elle était bien plus qu'une détestable jeune fille. Du haut de ses dix-sept ans, elle était déjà une criminelle, une meurtrière. Son monde devait être soulagé de son poids. Vanille, quant à elle, se confortait dans l'idée que les voyages temporels affaiblissaient considérablement s'ils étaient mal faits. L'Ondine aux yeux sanglants avait perdu de sa puissance et de ses forces. Jusqu'à ce qu'elle regagne sa magie, Vanille devait la canaliser, la contrôler. Ce ne serait pas aisé. Cependant, elle n'abandonnerait pas. Caelys rit. « Alors, qu'est-ce qu'on attend ? » - « Va t'assoir et sois sage. » La petite fit la moue. « Non. » Vanille releva lentement ses grands yeux verts sur elle. « Pardon ? » - « Je commence à en avoir assez. Tu me trimballes de tous les côtés et espères que j'aurai de quoi m'occuper. Seulement, je m'ennuie. J'ai envie de ... » Khaeleesi s'était relevée, douce et élégante. En quelques pas, elle s'était rapprochée de sa pupille. Puis la gifle claqua, interrompant les protestants de la Sirène. La mine sombre, Caelys gardait la tête basse, non par honte mais par furie. Les lèvres tremblantes, elle murmura tout bas : « Si ... » Elle prit une grande inspiration pour se calmer. « Si tu es vraiment moi, tu devrais savoir que rien ne m'arrêtera, que tu ne parviendras pas à me maintenir. Je ne suis pas vouée à être manipulée. » - « Une différence considérable nous sépare. A ton âge, j'étais bien plus puissante que toi et j'avais les arguments nécessaires à mes revendications. Qu'as-tu, toi, à part ton sale caractère ? » Vanille tourna les talons. « Va étudier. A notre retour à la Cité Engloutie, tu retournes dans une Académie. »

Les navires approchaient lentement du Port. Marins, Pirates, marchands et simples voyageurs arrivaient par centaines. Une foule s'amassait sur le vieux bois. D'une démarche éthérée, Vanille déambulait à travers tous ses gens. Un corset de cuir serrait sa taille et mettait en valeur sa silhouette. Ses jambes fuselées étaient enfermées dans un pantalon serré. Elle portait de grandes bottes hauts perchées et un long manteau ajusté. Sa chevelure cuivrée était rassemblée en une tresse exotique piquée de broches. Elle soupira. Elle n'avait jamais apprécié le Port, de bon matin, grouillant de vermines et de rats. Cependant, c'était bien en ces heures matinales qu'elle avait le plus de chance de trouver de nouvelles recrues pour son armée. Les rumeurs courraient déjà de bon train. Elle était certaine d'obtenir de nombreuses signatures spontannées, en plus de celle qu'elle convaincrait. Le Port était un lieu de passage. D'autant plus sauvage et flamboyante, Vanille attirait l'attention de ceux qu'elle jugeait assez compétent pour s'embrigader dans ses troupes. Honnêtes marins ou pirates peu scrupuleux, la jeune femme ne faisait aucun différence entre ceux qu'on appelait communément les bons et les mauvais. Quelques voyageurs, la tête pleine de rêves, arrivaient avec des questions. Ils avaient entendu ces on-dit, et l'appât du gain prenait bien des âmes dans ses filets. Accompagnée de Caelys ainsi que de quelques soldats, puisque l'Armée entière aurait pu effrayer le Continent du Matin Calme, la Dame des Abysses parcourrait les ruelles. Peu à peu, il se murmura que le Chef d'une troupe indépendante rodait dans les parages. Ils furent de plus en plus à interpeller la Sirène, qui souriante et l'air avenante, jouait à la perfection son rôle de femme forte et censée. Il n'était pas encore l'heure de prouver et démonter toute son insensibilité et sa cruauté. « Excusez-moi ? » souffla une petite voix. Vanille baissa son regard d'émeraude sur la petite créature qui trépignait devant elle. Petite et jolie poupée au teint de porcelaine et aux grands yeux bleus, la demoiselle était aussi fine que frêle. Elle portait un long et encombrant kimono qui laissait nues ses épaules. Ses cheveux étaient d'un noir de jais et tombaient jusqu'à la chute de ses reins. « C'est ... vous ? Non ? » Vanille dévisagea brièvement la gamine, qui ne devait pas avoir plus de quinze ans. « Tu es loin d'être prête à quoique ce soit, petit. Dans quelques années, peut-être. »

La petite baissa la tête, tremblante et pensive. Nerveuse, elle se mit à entortiller ses doigts avec ses cheveux tandis que Vanille et ses soldats continuaient leur route. « Non ... Non, attendez ! » Elle fit brutalement volte-face et se précipita à la poursuite de la Reine jusqu'à attraper son bras. Vanille, agacée, plaqua la jeune fille contre le mur le plus proche. Les mains sur sa gorge, la demoiselle ne touchait plus le sol et tentant, tant bien que mal, de respirer normalement. Vanille ne lui dit rien. Parfois, il n'était pas nécessaire d'user de mots pour qu'un message passe avec clarté. Les iris perçantes de la Dame des Abysses flamboyaient, furie et démone. « Je veux vous servir. Je veux vous aider. » Vanille scruta quelques instants le visage pâle de la fille. Elle finit par soupire et la relacher, sans pour autant se départir de la flamme ardente qui brûlait dans ses yeux. « Qui es-tu ? » - « Asaelys. » La Sirène la contemplait. Elle ne semblait pas particulièrement forte ni vraiment débrouillarde. Paisible, Vanille s'insinua dans ses pensées pour fouiller un peu l'esprit de cet étrange demoiselle. « Tu es seule. » remarqua-t-elle sans pour autant ressentir la moindre émotion. « Mes parents ont été tué par des Ridere. » - « Hum hum. » - « J'ai ... beaucoup entendu parlé de vous. Aujourd'hui, je n'ai plus rien ni personne. Je suis ... » - « Une simple enfant des rues. » Elle sourit, tout en écartant ses longs cheveux noirs. « Oui. Je vis comme je peux. J'aspire à autre chose. Je veux ... vous rejoindre. » - « Tu n'as pas l'étoffe d'un soldat, je ne peux rien pour toi. » - « Je peux apprendre ! » - « Je n'ai pas de temps à perdre avec toi. » - « Je pourrais vous servir. On raconte qu'au Palais de la Cité Engloutie, vous n'avez pas de servante ... personnelle. Je serai à vos côtés. Je ... » Vanille réfléchit quelques instants. « A quel peuplade appartiens-tu ? » Elle n'avait pas le moindre accent qui aurait pu la trahir. « Les Anges. » La Sirène soupira. « Très bien. » - « Est-ce que cela veut dire que ... » - « Nous verrons en temps et en heure.» Asaelys parut ravie. Vanille était de marbre. Certains auraient pu croire qu'elle avait eu pitié. La réalité était que la jeune femme n'en avait aucune. Asaelys avait eu raison sur un point : elle n'avait pas de suivante attitrée, pour la simple et bonne raison qu'elle ne pouvait faire confiance à personne. Les domestiques lui survivaient rarement, dès lors qu'elle en savait un peu trop. Asaelys était jeune, et influencable. Vanille pourrait la forger à sa guise.

« Je ne savais pas que vous possédiez un navire, Khaeleesi. » s'étonna Caelys. La Plume Bleue voguait depuis quelques heures déjà sur les flots impétueux. Le navire abritait à son bord des dizaines et des dizaines d'individus, les dernières recrues de l'Armée de la délicieuse Dame des Abysses, satisfaite de ses trouvailles. « J'avais un meilleur bâtiment, jadis. J'ai fini par le couler moi-même et il repose près d'une barrière de corail. On peut dire que c'est par ... nostalgie, que j'ai décidé de devenir Capitaine de celui-ci. » - « L'équipage est réduit. » - « J'aime savoir à qui j'ai à faire. » L'Ondine Bleue cligna des yeux, déconcertée. « Ces derniers temps, vous n'avez fais que vous entourer de personnes inconnues et assez ... troublantes. » - « Personnes qui seront entrainéees d'une façon toute particulière. » Caelys tourna la tête. « Et cette fille, Asaelys ? Va-t-elle vraiment rester avec vous, avec nous ? » Sage et disciplinée, l'Ange s'était recluse aux cuisines après que Vanille lui ait ordonné de préparer le repas pour les soldats et l'équipage. Concentrée, elle épluchait des légumes et les coupait. « Je n'ai rien décidé encore à son sujet. » - « Je ne l'aime pas. » - « Tu n'aimes personne. » - « Vous non plus mais vous êtes meilleure comédienne que moi. » Vanille sourit. « Elle peut m'être utile. » - « C'est une Ange. Elle pue la pureté et la candeur à une lieue. » - « Bien que j'ai du mal à tolérer l'existence de certains peuples, je ne peux m'attarder sur ce détail. » Caelys secoua la tête, répugnée. « Bien. C'est une ... gentille fille. Je suppose. » Elle rit tout bas, moqueuse. « Tu veilleras à rester loin d'elle. » - « Pourquoi ? » - « Car j'ai lu dans tes pensées. » La jeune fille sourit davantage. Vanille ajouta doucement : « Néanmoins, si elle devient encombrante, elle sera à toi. Il faut bien que tu améliores ton art. » Le voyage fut plutot court. Enfin, le bâteau accosta le rivage du Continent Naturel. Les recrues descendirent de bord pour rejoindre le reste des troupes. « C'est ... impressionnant. » souffla Asealys, dissimulée derrière la Dame des Abysses. « Voici Hekamiah. » murmura-t-elle dans sa langue natale, usant de mots aussi vieux qu'oubliés, qui à eux seuls représentaient des idéaux complexes et perdus. « Voici mon armée. » Caelys trépignait. Asealys ne bougeait pas, terrifiée. Vanille, quant à elle, contemplait simplement les alentours, pensive. Elle avait bien des idées et des projets, qui nécessitaient parfois certains moyens. Les déployer demanderait trop de temps. A présent, elle avait tout à disposition. Enfin, elle batissait ce qu'elle désirait. Certains risquaient de ne pas s'en remettre. Hekamiah ne s'était pas érigé pour causer troubles et peurs, aboyer sans mordre. Elle avait un but à atteindre, et elle le ferait.

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