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  L'héritage passé d'une précieuse lignée | solo - part V

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Mar 28 Oct 2014, 22:05

« Ah ah ah ! Quelle bonne prise mais quelle bonne prise ! Comment avez-vous fait ? Non, je m'en fiche mais c'est très bien, messieurs, vraiment très bien. Je ne m'attendais pas à une telle réussite lorsque je vous ai envoyé réalisé cette mission. Oui, c'est très bien. » Un homme gras au crâne chauve riait, de toute évidence ravi. Aussi bavard qu'expressif, il donnait de grandes tapes amicales et satisfaites dans le dos d'un Alfar qui, d'un sourire crispé, accusait les félicitations d'un air crispé. « Le fruit du travail de cette dernière année, monsieur. » - « Vos gars et vous avez bien travaillé. Vous recevrez votre dû quand j'aurai fini de compter et trier la marchandise. » Il fit un geste brusque à ces employés, qui se pressèrent d'ouvrir des cages pour en sortir des hommes et des femmes fatigués et résolus. « Cela ne prendra pas longtemps. Allez donc prendre un verre à côté, j'ai quelques excellentes bouteilles, n'hésitez pas à en ouvrir ! » Dans un soupire, les mercenaires obtempérèrent. Ils n'avaient ni la patience ni l'enthousiasme de leur employeur mais ne pouvaient trop rien dire. Nichée au coeur des Montagnes, la petite organisation menait sa vie criminelle sans se soucier des répresailles, sans se douter de ce qui se tramait dans leur ombre. Perchée dans des hauteurs insoupsonnables, Vanille contemplait toute la scène. Loin d'être sensible, la situation des pauvres créatures ne la touchait pas le moins de monde. D'ordinaire, elle aurait simplement passé son chemin. Aujourd'hui, cependant, elle avait une idée, d'où était né un plan. Ces prisonniers seraient, sans aucun doute, enchantés qu'on vienne les délivrer. Ils seraient beaucoup à rejoindre la cause de leur Libératrice, sans aucun considération de ce qu'elle était réellement. De ses grands yeux verts, elle scrutait les silhouettes des malfrats qui s'en allaient boire un peu, et le grand patron qui jetait un coup d'oeil aux esclaves. Vanille sourit. Cela allait être facile. Seule, elle aurait pu aisément massacrer qui de droit et libérer les autres. Seulement, elle voulait donner quelques situations concrètes à ses troupes. Alors elle resterait dans l'ombre, à diriger. Vive et félilne, la jeune femme s'en retourna plus bas, là où attendaient les soldats. Elle ne dit rien, se contentant d'esquisser quelques gestes. Malgré la neige qui tombait en trombe et l'épais tapis blanc qui récouvrait déjà le sol, nul ne bronchait. La morsure du froid et les vents gelés ne les atteignaient plus. Silencieux, ils se mirent en marche suivant les indications de la Dame des Abysses. « Caelys. » La Sirène Bleue sautilla près de sa tutrice. « Quand pourrais-je me battre ? » - « Lorsque tu seras prête. » - « Je le suis ! J'ai notamment étudié à l'Académie de ... » - « Je suis au courant. » Caelys se tut. Evidemment, elle ne pouvait l'ignorer, pour avoir elle-même suivie le même parcours, des siècles plus tôt. « Je m'occuperai personnellement de ta formation, Caelys, mais plus tard. Chaque chose en son temps. » La jeune fille, résignée mais boudeuse, hocha doucement la tête.

L'intervention fut aussi rapide que nette. Les adversaires n'avaient pas la moindre chance. Ils étaient une cinquante, tout au plus, face à une armée déterminée à démontrer sa force de plus de quatre cents âmes. Encerclés et assaillis, ils périrent en quelques instants sous la pluie de carreaux et les quelques coups de lame. Vanille rejoignit ses hommes, un léger sourire aux lèvres. « Qu'attendez-vous pour me tuer ? » s'enquit l'Alfar, calme et sereine malgré la menace de mort. « Pourquoi ferais-je une chose pareille ? » murmura la Sirène de sa voix douce. L'Alfar haussa les sourcils. « Parce que vous êtes la fervente humaniste qui vient libérer les pauvres petits malheureux esclaves ? » Elle rit tout bas. « Je crains qu'il y ait erreur sur la personne. Non, mon cher, je ne vous veux pas le moindre mal. Du moins, je ne vous veux rien tant que vous n'avez pas répondu à ma question. » - « Qui est ? » Elle se pencha doucement en avant. « Voulez-vous travailler pour moi ? » - « Travailler ... pour ... vous ? » - « Rejoindre mon armée. » - « Plait-il ? » - « La question s'adresse aussi à vos compères, et elle a déjà été posée à ceux que j'ai libéré. » - « Vous voulez que je me batte à côté de gens que j'ai enlevé. » - « Répondez simplement à la question. Je vous propose un poste car je vous estime compétent. Libre à vous de refuser, avec les conséquences qu'impliquent votre choix. » Il réfléchit quelques instats, jetant un coup d'oeil aux autres hommes encore en vie, consultant silencieusement leur avis. « Nous acceptons. » Vanille sourit. L'Armée s'aggrandissait davantage. Ils étaient beaucoup à avoir signé. Certains n'avaient plus rien, plus de demeure, plus de famille. L'offre de la belle Khaeleesi était comme une échappatoire dans un univers lugubre, la promesse d'un jour nouveau, d'un avenir. Ils n'allaient certainement pas dire non. Ils avaient besoin de faire quelque chose de leur vie. Les plus gradés de l'Armée se mirent à distribuer les armures et les armes aux nouvelles recrues, fascinées et intriguées pour la plupart. L'heure était revenue à l'entrainement. Après la chaleur étouffante du Désert, il était temps d'affronter les températures basses et la glace des Montagnes.

« A quoi pensez-vous ? » s'enquit soudainement Caelys. Curieuse, elle dévisageait Vanille, perdue dans la contemplation des paysages givrés. « J'ai vécu quelques années non loin d'ici. Je suppose que le village est à présent rasé. » - « Pourquoi ? » Elle tourna doucement la tête vers la jeune femme, un petit sourire aux lèvres. « Parce que si ce n'est pas le cas, je dois toucher deux ou trois mots à certaines personnes. » C'était il y a bien longtemps. Vanille, dont la mémoire était infaillible, se souvenait de ces moments passés. Enceinte et traquée par des gens contre qui elle ne pouvait, à l'époque, rien, elle avait fui dans un village haut perché où elle avait donné naissance à une petite fille, prénommée Yeul. Puis elle était partie, lorsqu'elle jugea que la Rehla n'avait plus besoin d'elle. Elle était revenue, parfois. Peut-être voulait-elle se forcer à garder quelques liens avec sa fille, pour des raisons qui n'étaient louables. Elle ne le parvint pas et finit par l'abandonner. « J'ai faim. » finit par lâcher Caelys, qui s'en alla chercher de quoi satisfaire son petit creux. Vanille soupira. Elle avait un mal fou à se faire à sa pupille, si encombrante. Elle se devait de l'éduquer de façon convenable, de sorte à ce qu'elle devienne un tantinet plus docile. C'était une pensée étrange dans le sens où Vanille savait qu'il s'agissait de son passé, d'un monde parallèle qui devait être soulagé d'un poids. Elle ne supportait pas cette jeunesse trop impulsive, pas assez réfléchie. « Son chemin sera forcément différent du vôtre. Ce bond dans le Temps et l'Espace ne peut être sans incidence. Elle ne sera pas vous, et elle n'est déjà plus ce que vous fûtes à la même époque. » souffla une voix éthérée et chantante. Vanille sourit. « Comment te portes-tu ? » - « Merveilleusement mieux, à présent. » La Sirène tourna la tête. Yeul était là. Jolie poupée aux longs cheveux d'un violet sombre et cendré, ses yeux étaient d'un vert à la pureté inégalable, d'un vert semblable à celui de sa mère. Pieds nus, la Rehla se balança de sa démarche aérienne et délicate de pierre en pierre, jusqu'à rejoindre sa mère. « Que me veux-tu ? Je doute que tu viennes simplement voir ta mère pour l'agréable de la rencontre. » - « Non, en effet, j'ai plusieurs choses à vous annoncer. Cela ne m'empêche pas d'éprouver quelques affections pour vous. J'aime vous revoir. » - « Dis donc ce que tu dois. » soupira Vanille. « Vous êtes née dans le sang et la guerre, à la guerre et le sang vous reviendrez, dans son état le plus pur. » - « Une prophétie, pour moi ? Je suis touchée, cela faisait longtemps. » Yeul sourit, ignorant le cynisme. « Savez-vous que, de par mon rang, je me dois d'avoir des Gardiens ? Un est né pour cela. Je peux choisir les autres. » - « Et qui as-tu choisi ? » Yeul fit durer un peu le suspence avant de murmurer : « Une de mes soeurs. » Puis elle disparut.

Certains semblaient surpris. L'Armée comptait des centaines et des centaines d'hommes, mais aussi de nombreuses femmes. Caelys, lors qu'une course imposée par Vanille, lui demanda pourquoi elles avaient tant d'importance pour elle. Elle répondit simplement qu'une femme ne pensait pas comme un homme. Elles étaient un petit nombre à s'illustrer par leurs talents et leurs prouesses. Sans rien dire, avec un petit sourire satisfait, elles démontraient qu'elles avaient autant de valeurs que n'importe quel tas de muscles. Les épreuves de la Montagne ne demandaient pas tant de force que d'ingéniosité. Si Vanille s'employait à enlever toute humanité et volonté à ses soldats, elle ne voulait pas en faire pour autant des têtes complétement vides. Ils se devaient d'être des guerriers redoutables, audacieux et combattifs. Rien ne devait pouvoir les arrêter. Vanille poussait ses troupes dans les retranchements de leurs limités, et les forcait à les repousser. Caelys riait beaucoup de la situation, soufflant que la Dame des Abysses devait vraiment être riche pour se permettre autant de frasques. La Sirène souriait sans rien dire. Elle ne se préoccupait guère de ses finances, pour le moins illimité. Le temps, lui, l'agaçait déjà plus. Les entraitements et le recrutement s'étalaient et duraient. Sa patience s'amenuisait. Par dessus tout, elle détestait devoir se conformer à un rôle trop longtemps. Cela commençait à durer. Cela devait changer.

Des tournois étaient régulièrement organisés, autant pour que Vanille puisse évaluer ses troupes et noter les progrés que pour maintenir une volonté de fer parmi les soldats. Peu à peu, une hiérarchie s'établissait et s'officialisait par les dires de la Dame des Abysses, bien que les arrivées régulières des nouvelles recrues boulversent parfois les esprits. De temps à autre, quelqu'un venait même de son propre chef, guidé par les rumeurs et les murmures qui s'élevaient doucement. Il devenait difficile d'ignorer la marche d'autant d'individus armés et parés. Certains voyaient là une opportunité de reconversion, délaissant des activités frauduleuses, alors que quelques jeunes, rêvant d'aventures et de destins glorieux, s'engageaient sans vraiment savoir ce qui les attendait. Ils avaient choisi une voie dans l'impulsivité naïve de la jeunesse. Peut-être allaient-ils le regretter, eux ou n'importe quel soldat. Seulement, jamais ils ne pourraient se libérer de leur engagements, du moins, pas sans l'accord de la charmante Khaeleesi.

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