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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

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Eerah
Lun 20 Oct 2014, 00:31


« Dépêchez-vous un peu, bon sang ! ». « Oui, Sir. ». À peine avait-il haussé le ton qu’il s’en voulait déjà. Pas parce que le jeune homme ne le méritait pas – il était d’une lenteur accablante – mais parce qu’en tant que souverain, il était censé incarner la figure stoïque et patiente que l’on attendait de lui. Et devant l’adolescent, il avait bien du mal. C’était un écuyer, un commis aux fournitures, laissé seul en absence de son maitre de formation. Et en formation, il l’était, pas de doute ; chaque fois qu’Eerah lui demandait quelque chose, il ouvrait la bouche, se tournait, se retournait, fouillait dans un coin ou un autre, pour invariablement revenir au pupitre général et chercher la référence au matériel concerné. Dire que c’était agaçant avait tout de l’euphémisme, et les exclamations hésitantes du jeune homme n’avaient rien pour rendre l’expérience plus agréable. Le Déchu tâcha de prendre son mal en patience. Après tout, lui aussi n’avait pas toujours été ce qu’il était, lui aussi avait hésité, s’était trompé, et… « Une corde ! C’est tout ce qu’il reste sur cette foutue liste ! Nous sommes à Avalon, et vous allez me dire qu’il y a besoin d’une formation pour trouver une corde ?! ». « Non, Sir. ». « Alors bougez-vous, ou je passe derrière ce comptoir, et tout aveugle que je suis, je la trouverais moi-même. ». La malchance du commis tenait plus du concours de circonstance que d’une réelle propension du roi à s’énerver pour ce genre de choses. La raison tenait à une missive parvenue à la Grande Bibliothèque, à peine une journée plus tôt. On y découvrait un message en provenance directe du Lac de la Transparence, signée de Nylmord en personne. L’Ultimage manquait à l’appel. Si ce n’avait été que ça ; il l’appréciait beaucoup, mais il fallait souvent laisser à ceux que cela concernait la résolution de leurs problèmes. Non, le problème ne se limitait pas à sa simple disparition, mais aux circonstances dans lesquelles elle avait disparu. Aux dernières nouvelles, elle avait pris la route d’Avalon, la route de la capitale Déchue ; la route de sa cité.

Les relations avec les Magiciens n’avaient jamais été tendues. Du point de vue d’Eerah, c’était même l’inverse, il trouvait en eux les alliés qui avaient su leur tendre la main au moment le plus opportun. Edwina Nilsson était quelqu’un de bien, au même titre que son plus proche conseiller. Mais pour le reste du contingent hiérarchique, c’était tout autre chose. Et pas besoin d’être particulièrement belliqueux pour faire le rapprochement dangereux consistant à supposer que sa disparition était liée à sa destination. Bien entendu, il n’en était rien, si l’Ultimage s’était réellement approchée d’Avalon, il l’aurait appris en une dizaine de minutes, les avant-postes étaient dispersés tout le long de la frontière, sur les bords sur Désert et à tous les points d’entrée du Cœur Vert, et les gardes qui les tenaient rapides en vol. À moins qu’elle n’ait volontairement voulu se dissimuler à leurs yeux, ils n’auraient pas pu la manquer. Nylmord était d’ailleurs de son avis, les quelques traces d’énergie Magique qu’elle avait laissé derrière elle menaient vers les Montagnes de l’Edelweiss, pas en direction de la Rivière Éternité. Pourtant tous deux le savaient, ces éléments ne seraient pas pris en compte si la situation venait à s’aggraver. Ce serait le début d’une guerre ouverte ; une guerre inutile. Il n’avait pas l’intention de voir débuter son règne par un conflit stupide, et pour ça, il n’y avait qu’une solution. Il prenait les choses en main. Sa réponse avait filé dans l’heure, et l’Archimage devait l’avoir reçue. Claire et concise : le Dædalus allait partir personnellement à la recherche de l’Ultimage. Il comptait bien la retrouver, et la raccompagner au Lac de la Transparence pour éclaircir l’affaire.

C’était pour cette raison qu’il s’équipait, qu’il préparait son expédition, c’était pour cette raison qu’il n’avait pas de temps à perdre, et c’était pour cette raison qu’il était sous pression. Le commis n’y pouvait rien, mais il ne faisait rien pour améliorer la situation. Lorsqu’il trouva enfin le rouleau de corde, Eerah lui prit des mains, signa le registre et s’en alla à grands pas. Jusqu’au Lac de la Transparence, il y avait deux jours de vol ; mais il pouvait le faire en un seul, s’il forçait sur ses ressources. Il devait partir sans attendre. La plateforme d’envol était située au dernier niveau de la Grande Bibliothèque, le Déchu s’y dirigea sans attendre. Sur le chemin, peu après le niveau Administratif, un coursier le rattrapa, fébrile. « Dædalus ! Une missive prioritaire, de l’Archimage Nylmord ! ». « Donnez. ». Le message était tout aussi concis que le précédent ; il était d’accord avec lui, et allais demander au Maitre d’Arme et garde du corps de la reine de l’accompagner dans son expédition. Eerah digéra l’information. C’était surement ce qu’il y avait de mieux à faire, mais il n’avait plus l’habitude de travailler en équipe, encore moins en duo. Et surtout, il avait confiance en Nylmord. Il plia le parchemin et le fourra dans sa poche avant d’accélérer vers la plateforme d’envol. De toute manière, ce garde du corps ne pouvait pas être si terrible. D’un coup d’aile, il s’élança au Sud, vers les Montagnes et – il l’espérait – Edwina Nilsson.


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Lun 20 Oct 2014, 23:52

« Je veux connaître la signification de ce qui s’est produit en terres orisha.
Les bois de basse montagne écoutent, d’une distraite oreille, le dialogue en amorce. Nylmord, archimage du peuple blanc, me fait face. Expectatif, inflexible, ses traits reflètent l’ensemble de son état d’âme. La scène du bal restée en suspend, j’attendais sa venue sans impatience. Mais il n’aura pas le privilège de percer à jour mes intentions. Silencieux, j’observe cet homme qui, depuis la dernière bataille, ne m’évoque qu’un vague méprit. Il poursuit.
« Cela n’a aucune importance. Quel qu’en soit le sens, cela doit cesser immédiatement. La reine est fiancée, votre conduite est inacceptable.      
-Ne soyez pas ridicule, Nylmord. Fais-je suavement. Vous avez offert la main de l’ultimage à un homme grossier et sans lignage. Ce mariage n’est qu’une mascarade.
-Vous n’avez pas à en juger. Cela dit, il est vrai que la décision a été prise un peu vite. Il laisse s’égrener quelques secondes. Et je n’ai pas eu le loisir de participer à la sélection. Mais nous n’en serions peut être pas là, si vous n’aviez pas laissé la reine vous approcher.
Je laisse échapper un rire cynique, croise les bras.
« Êtes-vous en train d’insinuer que je l’aurais séduite ? Regardez les choses en face, la situation vous échappe… Le promit n’est qu’un imbécile, un pion, juste bon à se faire égorger dans le noir. A quoi servira-t-il, selon vous ?
Nylmord se redresse, avant de lancer, de toute la dureté dont il est capable :
« Vous avez tenté de tuer Gaston Ygam ?
-Non. Bref silence. Je lui ais proposé de le faire, en revanche. Elle a refusé.
L’expression de l’archimage s’assombrit à peine. Il semble réfléchir. Des éléments de compréhension lui manquent encore.
« Mais vous savez qui l'a fait. Son intuition est bonne. Que ce soit au sujet de cette affaire, ou d'un autre.... Si vous savez quoi que ce soit, vous devez m’en informer.
-Je ne sais rien. Vague rictus. Je me contente d’observer.
-Ne jouez pas avec les mots. Vous et moi avons fort peu en commun, si ce n’est le devoir, qui nous lie au bien être de la reine. Du moins, j’espère que c’est bien le cas pour vous. S’il me faut vous rappeler votre place, pour vous contraindre à la parole, je le ferais.
Froncement de sourcil, grognement : ses mots m’agacent. Je devine une intention sous-jacente. Qu’un simple humain, aussi puissant soit il, ose se poser en tant que mon supérieur est tout simplement inconcevable.
« Ce ne sera pas nécessaire. Fais-je d’un ton ironique autant qu’acide. Mon regard le scrute en silence, je dévie de quelques pas. Comme tous les humains, vous êtes impatient… Ouvrez simplement les yeux, les réponses vous apparaitront d’elles-mêmes… En ce qui me concerne, il vous faudra me faire confiance encore un moment. Il serait regrettable d’intervenir maintenant, alors que le voile se soulève à peine.
L’allusion est on ne peut plus claire et Nylmord me semble la comprendre. En m’engageant, il savait à qui il avait à faire. Et mes compétences ne se limitent pas qu’au maniement des armes. La frustration qui lui impose mon silence n’est qu’un moindre mal, une nécessité de la discrétion : l’entourage de l’ultimage est constellé de menaces, d’ennemis invisibles. Laisser filtrer la moindre information reviendrait à condamner le dénouement souhaité.  
« Je vous accorde le bénéfice du doute, pour cette fois. Finit-il par dire. Mais soyez sûr que je surveille chacun de vos pas.
Il se détourne à son tour, oriente son regard en direction de cimes.
« En avons-nous terminé ?
-Pas tout à fait. J’ai encore besoin de vous, en vérité. La reine a annoncé son départ pour Avalon hier… mais elle n’est jamais arrivée à destination. Il semblerait qu’elle ait emprunté la direction opposée, au-delà des montagnes, vers le sud.
-Compris.
Je me détourne, rejoint l’orée de la clairière, où attend Talcalina à la parure fleurie.
« Un instant. Vous n’irez pas seul cette fois ci. Le Dædalus souhaite s’impliquer personnellement dans les recherches. Tâchez de vous en accommoder…nos relations avec le peuple déchu sont excellentes. Je crois que vous voyez où je veux en venir ?
-Mon rôle n’est pas de promener l’aristocratie pour vos diplomates.
-Vous n’avez pas le choix.  
Le cerf s’élance à travers la futaie de résineux, dont le tapis d’épine émane des fragrances capiteuses. Le point de rendez vous n’est qu’à quelques kilomètres : une poignée de minutes. Chemin faisant, je maudis Nylmord et ses décisions imbéciles. Les errances de la reine me sont familières : m’encombrer d’une tête couronnée n’a aucun sens. A moins qu’il ne voile d’autres intentions… Qu’importe, pourvu que cela se termine rapidement.
Éclat de lumière, le bois s’efface au profit d’une végétation rase et sèche. En contrebas et jusqu’à l’horizon sont les terres d’émeraude, le serpent de la rivière éternité, le territoire des mages blancs. Vers les hauteurs se dessine le tracé d’un chemin de montagne : là où l’on a convenu pour moi de croiser ma route à celle du souverain des ailés noirs.
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Eerah
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Eerah
Dim 26 Oct 2014, 23:55


Quelques battements d'ailes plus loin, la forêt s'ouvrait en une clairière lumineuse, que les premiers traceurs de chemins avaient choisi comme carrefour. Au nord-ouest, Stenfek, opposé au sentier pour les montagnes ; au nord-est, le Lac de la Transparence faisait face aux Terres d'Émeraude. Le Maitre d'Arme devait le rejoindre plus en avant, à la base de la chaine rocheuse. Eerah plana en amorçant une descente vers le sol. On entendait énormément de choses sur cet homme, la plupart se rapportant toutes à ce fait indiscutable : Il était laid. Étant donné la valeur que pouvais avoir une telle information aux  yeux du Déchu, il n'avait au final rien appris sur l'individu en question. Il n'était pas grossier, mais ne s'étouffait pas de politesse. Pas extravagant, mais difficilement désignable comme étant discret. Un peu ceci, pas trop cela. Le pire était encore que les rares témoins ne parvenaient à se mettre d'accord que sur son apparence repoussante. En somme, personne n'arrivait à le cerner, ce qui n'allait pas arranger les affaires du Roi. Et il y avait cette rumeur, née au Bal d'Or de Megido : Certains évoquaient la possibilité d'une relation entre la reine et son garde du corps. Ce qui expliquerait en partie sa présence au sein de leur expédition ; ou pas. Il voyait mal Nylmord permettre ce genre de ouï-dire, et encore moins laisser peser une telle liaison dans la balance. Peu importe. Sa curiosité prenait le dessus, il s'astreint à la réprimer. Ça n'avait aucune importance, ils ne se rencontraient pas pour prendre le thé, mais pour remonter la trace de l'Ultimage, et la ramener chez elle. Si elle était encore en vie, si elle voulait revenir, s’ils la retrouvaient un jour. Beaucoup de « si » pour une seule personne, toute reine soit-elle.

Les ailes du Dædalus émirent un léger froissement en se repliant, et il atterrit sans heurt. L'Alfar était là, accompagné d'une bête à l'odeur de Cerf, figée dans un calme surnaturel. Elle était majestueuse,  d’avantage que le Déchu, qui n’avait rien d’un roi à cet instant. Il avait laissé en Avalon soieries et vêtements légers, pour enfiler un treillis sombre et manteau de feutre noir. Dans son dos pesait un sac avec de quoi monter un campement et quelques provisions. Il n’espérait pas passer plus de temps que nécessaire dans les montagnes, pourtant il aurait été stupide de ne pas se préparer au pire des scénarios. Aucune arme, cependant. Il n’en avait plus l’usage. Il s’avança et tendit la main. « Adril Helaren, je suppose ? Eerah Scaldes, enchanté. ». Un sourire s’esquissa et il ajouta : « J’ai beaucoup entendu parler de vous, par la reine et notre ami commun. C’est un plaisir de vous rencontrer enfin. ». Puis son air se fit plus grave. « J’aurais préféré que cela soit dans des circonstances différentes ; mettons nous en route, vous voulez bien ? ». Il n’y avait qu’un sentier à suivre, Eerah s’y engagea. Sans avoir la moindre idée de ce qu’il ferait si l’homme se révélait du genre loquace, il se concentra sur sa piste, ce qui n’avait rien d’une sinécure. La trace de la jeune femme avait deux jours, ce n’était que grâce au froid et au faible passage que son odeur avait perduré, faible et ténue.

Le jour se levait difficilement derrière eux ; le ciel était éclairé mais le soleil peinait à apparaitre, Eerah pouvait le sentir : le froid était encore mordant. Tandis qu’il marchait, il fouilla dans sa besace à la recherche du contact moelleux du pain qu’il avait emporté avec lui. Il en trancha une part, la scinda en deux et en proposa un morceau à l’Alfar. « Tenez. ». Pour un peu qu’il fasse abstraction de l’inquiétude qui l’habitait quant à l’état d’Edwina, la marche aurait pu être agréable. Il n’avait plus le temps de s’adonner à ce genre d’activité reposante pour l’esprit, sans cesse à élaborer des projets, dresser des plans, s’attarder sur des dilemmes d’ordre moral. Marcher libérait les pensées, ce qui, pour Eerah, tenait de la bénédiction. Pour un peu, il se serait senti d’humeur à bavarder. Un réflexe acquis au cours des derniers mois l’en empêcha ; depuis qu’il était souverain, on le mettait quotidiennement à l’épreuve. On attendait de lui qu’il parle peu et bien ; en dire plus, c’était déjà trop. D’autant que son compagnon de route semblait relativement peu disposé à lui laisser le loisir d’une discussion légère. Les heures passant, peut-être. Pour le moment, il allait se contenter de mener la marche.


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Lun 17 Nov 2014, 23:43

Talcalina s’arrête au milieu du chemin de roche nue, que quelque lichen asséché égaye du jaune et du vert pâle qui les caractérise. Je pose pied à terre, lance vers les cimes mon regard. Les crocs de la terre brillent du manteau des neiges éternelles qui les couvrent. Imposante et calme, la montagne se dresse : obstacle puissant, à l’atmosphère capricieuse et qu’aucun homme ne défie sans humilité. Depuis bien longtemps, je ne m’étais aventuré dans ces hauteurs. Le défilé des crêtes m’évoque pourtant le clair souvenir de bataille, de rencontre, d’alliance et de déliaison ancienne. Je sais que par delà ces monts est Laïn’Dur, les tertres des rois et la forêt de Mallorn à la parure d’automne. L’image de ces paysages ravive celle d’autres rois. Les souverains sans couronne d’autant de peuples ignorés. Je repense à Taliesin, à la main de la gracieuse Ceridwen, dont le sort, après la perte des miens, ne m’a jamais été rapporté. Je revois Tinuviel en les chemins d’or du domaine de ses pères. Son beau visage se froisse en mon esprit, comme le fut notre union lors de notre dernière rencontre. Je la chasse du paysage de mes songes éveillés : l’urgence, en ce jour, est ailleurs et il sera un autre temps à la restauration de ma lignée brisée.
L’oreille de Talcalina fouille soudain l’air. D’un même geste, nous élevons vers le ciel la tête, interpelé par un mouvement d’air à peine perceptible. Froissement de plume. Une silhouette de corbeau et d’homme mêlé se dessine, vole, effleure d’une caresse sourde le sol et s’y pose. Le cerf se dérobe de quelques pas : les humains ailés, que l’on appelle déchu, n’ont pas le privilège de lui être familier. Alors, d’une tape sur l’épaule, je le libère de cet état de tension guidé par l’instinct. Il s’écarte à bonne distance en rejoignant la lisière de la forêt, tandis que j’approche de celui qui l’effraie.
La réputation de cet homme me revient. Un anonyme extrait de l’ignorance des grands par la seule force de son ambition et de son audace. Il s’éleva, au crépuscule du règne d’Aya, en loup avide d’arracher, au cadavre de cette royauté chancelante, le meilleur morceau. Et sur les ruines des bordels sordides, piteux restes de la luxurieuse, il bâti une cité nouvelle. Un joyau, trônant dans l’écrin d’une vallée fertile, comme pour rire à la face du monde. Un tableau que les conceptions Droserienne estimeraient respectable. Ce que j’observe et un homme sans panache dans l’allure. Vêtu simplement, à la manière de ceux qui vont hors des cours, il s’écarte de ce qu’on impose à l’apparence d’un souverain. Et l’idée de n’avoir pas à courir les montagnes en compagnie d’un paon en soierie m’est agréable, bien que cela ne suffise pas à égayer tout à fait ma perspective.  

Face à lui, j’observe ses traits, sa main : la serre. L’éclat de son regard est terne, sans objet : ce que l’on dit est vrai. Lui, n’émane qu’une curieuse simplicité. Courtoisie sincère, cela ne fait aucun doute : l’apanage de l’ordinaire, exempt de majesté. Je l’écoute évoquer la reine, acquiesce en silence, puisqu’il manie, à lui seul, sans peine la conversation.
La piste de l’ultimage se révèle par d’invisibles indices. Outre son parfum suave, dont l’artificielle teneur persiste sur tout ce qu’elle frôla, j’entends le témoignage des rares plantes de montagne me conter sa traversé. Ils parlent d’une quête secrète et de buts indicibles. Ils évoquent l’expression de son visage tourmenté par un appel sourd. Pas après pas, je m’interroge, comme l’horizon fait ses adieux à un soleil déjà haut. J’élève le regard, observe les nuages, sent l’odeur du vent. Le temps tourne. Loin, les nuages s’amoncèlent. Et si, au dessus de nos têtes, il n’est aux nues qu’un azur parfait, j’entrevois la perspective d’un temps moins clément dans les heures à venir. La montagne dispose d’elle-même selon son propre entendement. D’un moment à l’autre, tout peut changer.
La voix de l’ailé noir me tire de mes considérations. Je tourne vers lui mon regard, esquisse un vague rictus et répond d’une voix sans timbre.
« Gardez votre pain, Lord. Croyez moi… il se peut que cela serve d’ici peu.

La neige des sommets a ralenti notre marche. Nous n’avons pas pu franchir le col à temps et la tempête nous guette désormais comme une menace bien réelle. Au dessus de nos tête son des nuages menaçant aux reflets gris noir. L’atmosphère est tendue, tout gronde sourdement. J’entends la nature évoquer la retraite, tandis que les oiseaux fuient la scène. Ce n’est plus qu’une question de temps. Une heure, tout au plus.
« Nous devons trouver un abris. J’observe les alentours : la forêt n’est plus. Un renfoncement rocheux devrait convenir. Mon regard fouille le ciel. Il se peut que cela passe, mais pour l’heure…
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