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 Le temple enfoui [ Belle ]

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Mer 15 Oct 2014, 00:16

Dressés de toute leur stature, les représentations de pierre d’antiques gardiens. Des ailés de la race des anges déchus, armés, à l’entrée d’un édifice insoupçonné se dressent. Un amas de roche, rongé par la mousse, que les racines éventrent : sans doute fut-il beau jadis. Il n’est plus désormais, comme toute construction humaine, que le pâle souvenir d’une époque révolue. Un lieu de mémoire dont on aurait égaré les souvenirs. Les bas-reliefs érodés, les visages brisés de la statuaire et les gravures fendues en traduisent l’oubli. J’ignore ce qui justifie sa place ici bas et n’en a cure.
Car une mission d’un ordre précis guide mes pas. Un contrat de chasse ordinaire, une raison excellente de m’extraire de la terre des mages blancs. Ces derniers temps me portèrent au flanc de la reine plus que nécessaire et je ressens à présent le besoin pressant de retrouver la solitude des espaces vides d’hommes. Leur influence s’insinue en moi comme un poison. Je me prends à raisonner à leur manière, à les considérer. Dangereux penchant auquel il ne me faut accorder de quelconque crédit. Mes ambitions personnelles, dans la lignée de mes pairs, sont et demeurent la véritable priorité de mon existence. Je ne peux décemment laisser vagabonder mon esprit à la seule errance des intrigues d’état, d’un univers qui ne m’appartient pas.
Quand à elle, l’ultimage, dont les impulsions m’atteignent malgré tout, je ne peux que m’abstenir de sa compagnie jusqu’à ce que la raison porte à nouveau nos regards dans une direction commune. Son image est une plaie à ma mémoire. Elle se prend à s’inviter au sein de mes réflexions, sans que rien ne l’y convie… et je ne peux que revenir sur ce geste imbécile qui me poussa à quérir son étreinte. Moment de perdition insensé, dont les conséquences risquent d’entraver la correcte suite des évènements. A présent que Nylmord connait la teinte, en son aspect le moins décent, de nos rapports, l’issue de mon expertise devient incertaine. Son alignement, à la droite de la reine, permet au doute de subsister malgré tout. J’accuse ma bêtise dans cette affaire. Et si le dénouement de tout ceci venait à se ternir pour cette imprudente folie, alors il me faudrait revoir l’ensemble de mon projet d’indépendance. Un scénario bien peu souhaitable…

Mes doigts effleurent la roche grise. J’écoute murmurer les arbres, dans la langue de la terre. Des mots de cristal, comme des voix d’enfant, qui résonnent en écho. La pénombre recèle de ces chuchotements inaudibles. Ils communiquent entre eux, parlent de l’eau et du temps qui s’écoule, comme autant de gouttes. Ils évoquent les âges du passé, les hommes qui, un jour, foulèrent les terres, aujourd’hui inondées. Ils parlent des oiseaux et des bêtes, des insectes qui courent leur ramure. Ils parlent de la beauté de celle qui repose en ces lieux… quelque part, dans les entrailles de la terre. Se rive alors, sur la porte sombre, mon regard smaragdin. L’invitation est tentante. Je m’accorde ce détour, puisque la ruine s’est offerte à ma découverte.
Pas après pas, le dédale se découvre. Je sens des odeurs de poussière et de terre : acres et fortes. Moiteur, écoulement depuis les fissures des plafonds, fragrance lourde, air confiné… Le temps se dilate, chaque seconde semblant peser plus que d’ordinaire. Le tout se fige avec lenteur. Malgré tout s’offrent à mes sens des senteurs trop nouvelles. Humanité : ton parfum m’est hélas trop familier. Car il y a bien des hommes qui vont et viennent en ces lieux et ce, depuis peu. Comme des rats investissant une maison vide, je suppose que ces créatures tirent profit de l’abandon du monument, pour épargner le maigre effectif de leur race misérable.
Cependant, il semble que ces empreintes olfactives soient seules, aujourd’hui, à se présenter à moi. Je ne décèle nulle autre présence… du moins, pour le moment. Et tout ceci aura l’agréable avantage de me guider au sein du dédale. Je vais, affranchi du hasard, à travers la pénombre des corridors de pierre.
Le lieu se découvre enfin. Une salle dont on devine, au reste de l’architecture, toute la splendeur passée. Des ornements, il ne reste que débris et poussière. Couleurs ternies, éclats de belles matières réduites à rien. Ce qui fut est aujourd’hui le temple de la nature. Un reste à l’intégrité fragile, soumit aux caprices de l’incertitude. Et tout ceci ne semble qu’un point de départ à d’autres perspectives. Les portes s’ouvrent, comme des invitations à errer plus en profondeur de ces lieux. Des couloirs sombres cherchent à en dissuader. Je laisse glisser ma main le long d’une rambarde antique. Une odeur d’eau qui court, quelque part… Un réseau, une rivière souterraine, peut être. Mon attention cherche le sens… quand se teinte alors, au parfum de l’élément de vie, une toute autre odeur.
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Jeu 16 Oct 2014, 22:10


Belle souffla doucement sur ses doigts froids. Dans un soupire, elle se mit à les entortiller dans la vaine tentative de les réchauffer un peu. Ses pas légers résonnaient régulièrement dans le vide silencieux de la vieille bâtisse. Pensive, la jeune femme contemplait l'architecture ancienne, les fresques dévalées et les pierres effritées. L'Histoire murmurait sa légende à travers chaque bride de l'édifice. Les lèvres roses de la Déchue se tordirent en une expression contrariée. Elle n'appréciait guère les constructions d'autrefois, l'art d'antan, pas plus que les contes ancestrales. Elle s'obligeait à une existence présente dans laquelle le passé n'avait pas la moindre place. Elle souhaitait ardemment l'oublier et était parvenu à ses fins. Son enfance et sa jeunesse étaient aux oubliettes, comme si un verrou emprisonnait ses souvenirs dans un coin de son esprit, pour l'empêcher de revivre les bons souvenirs et les plus monstrueux. Comment pourrait-elle se plonger dans son passé ? Elle n'arriverait pas à songer au sourire de sa mère, aux rires et aux parfums de buerre et de pain sans la revoir égorgée, noyée dans son sang, le regard droit sur elle, vide. Il lui serait impossible d'évoquer les longues plaidoiries si éloquentes de son père sans se rappeler ses derniers mots, ce souffle où il suppliait à sa fille de s'enfuir avant de se sacrifier. Non, elle ne pouvait décemment pas vivre avec les fantômes blafards de sa vie révolue. Son âme était née lorsqu'elle avait ouvert les paupières sur un jour nouveau. Galatea, Ezio et Angelus étaient tout, pour elle et elle ne pouvait concevoir d'être loin d'eux. Angelus. Ils étaient sa vie. Elle était ce qu'ils désiraient. Le reste n'importait pas. Le reste n'existait pas. Seul ce petit onirique où elle était princesse, protégée et captive de ces Vampires bien-aimés avait un sens. Angelus. Angel. Ce qu'il avait fait, elle l'avait aussi occulté. La jeune Déchue, chantonnnant tout bas, scrutait les alentours. Ces yeux clairs vagabondaient sur les petits riens, ces yeux violets qu'il disait tant aimé.

Belle était, malgré qu'elle ait succombé à un péché, une femme innocente et fragile. Douce demoiselle aussi timide que fragile, sa naïveté et son incompréhension de l'univers avait un côté touchant pour les regards extérieurs. A moins qu'il ne s'agisse de pitié. Lentement, l'Ange aux ailes noires frotta ses bras nus. Elle avait froid. Dans un énième soupire, elle prit les voiles claires de sa robe pour la soulever un peu. Le rose des drappés lui plaisait. Elle avait toujours aimé cette couleur. Galatea lui avait offert la tenue le jour même, excuse muette d'un énième abandon. Les Vampires avaient pour habitude de laisser leur protégée se balader à sa guise lorsqu'ils avaient un vieil ami à voir, pourvu qu'elle ne s'éloigne trop. C'était de plus en plus fréquent. Cependant, Belle ne s'en offusquait pas, persuadée que ses bien-aimés avaient une tâche de la plus haute importance à accomplir. Tombée par erreur ou par hasard sur l'antique tombeau, elle avait choisit, impulsive, de le visiter. Elle avait vite regretté. Cela ne lui plaisait que très peu. De plus, elle s'était perdue. Ainsi, elle ne put s'empêcher de rire de soulagement lorsqu'elle vit un escalier familier, heureuse de retrouver un semblant de chemin. Puis des pas résonnèrent. La Déchue frisonna, soudainement anxieuse. Elle se plaqua contre le premier mur venu, prenant garde à sa respiration. Lorsque les bruits s'estompèrent, elle s'autorisa un coup d'oeil qu'elle déplora en un instant.

« Veuillez m'excuser ! » bredouilla-t-elle en se décalant sur le côté,  secouant les mains dans tous les sens. « Je ne ... Mon intention n'était pas de ... Enfin je veux dire que ... » De sa petite voix claire, elle essayait de former une phrase complète, sans grand succès, sans vraiment chercher à voir son interlocuteur. Un peu tremblante, elle s'avança légèrement. Hélas, maudits soient les vieux mausolées, une vicieuse flaque d'eau s'était mise sur son chemin et elle chuta en un battement de cils. Hébétée, avant même de comprendre si elle était tombée, elle ajouta dans sa frénésie de pardon : « C'est que ... » Enfin, elle se décida à le regarder, vraiment. La maladroite rêveus se tut, surprise de ce visage marqué et de ce regard sévère. Etait-ce possible ? Etait-ce seulement la réalité ? Belle ne savait qu'en penser alors elle ne disait rien, se bornant à dévisager l'homme.
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Dim 19 Oct 2014, 11:49

Cette odeur tire de la délicatesse. Fragrance chypré fleuri, parfum de femme en bouton, petite âme. Insignifiant comme la plume mais plus puissant que toute force supérieure. Je revois, à peine cet air inspiré, le décor sinistre d’un mauvais chapitre de mon existence. L’association me frappe, violente. Apparaissent l’armée des sensations en déroute : un fouillis incertain de souvenir et de réalité mêlé. Se superpose alors, aux murs de l’édifice en ruine, la clarté vacillante des torches, la pierre noire et poisseuse des geôles, la perte de tout ce qui fait un homme en son âme : la prison réincarnée, ici. Paupières closes, je souffle : une autre image me vient. C’est son petit visage. Elle, cette touche de blanc au milieu du bourbier, de la fange, de la pourriture pathétique que nous étions à cette époque. Elle, cette douceur, vouée à demeurer à jamais, en souvenir, au sein de cet enfer... Rien ne devait y survivre.
Mon regard, que l’ombre aiguise, dévisage l’obscurité. Sur le noir se découpe une silhouette d’ombre. Hésitante : mots lancés au hasard. Voix claire au timbre familier, je sais que c’est elle. Approche maladroite, elle s’excuse d’on ne sait quoi… une méprise banale, avant que la chute ne la contraigne à me dévisager véritablement. Ses traits… je la scrute à mon tour. L’image de son visage confirme l’intuition de mes autres sens. Elle a muri, mais c’est bien elle. Une fleur laissée à peine éclose, aujourd’hui épanouie : ce que sa jeunesse présageait ne s’est pas démenti.
« Hé bien, hé bien…
Les mots glissent, dans un murmure, comme que je vais à elle. Face à face, je pose un genou à terre. Nos regards s’alignent, rivés à la même hauteur. Je l’observe : les voiles imprégnés d’eau, à la teinte pastel, révèlent ce que ses vingt ans lui offrirent de féminité. Un corps sans défaut au charisme saillant, malgré la faiblesse apparente de sa constitution. Et sur les traits de son visage, l’enfant a disparu.
« N’est ce pas là, la jolie Belle, tombée de son nid ?
Mon regard se pose sur sa parure de plume : fondue dans le décor, tant la pureté en est absente. L’ange s’en est allé, au profit de la pécheresse. Comme tant d’autres, elle a délaissé la règle des ailés blancs au profit de mœurs plus basses. Déchue, réduite au manteau d’ombre. La saveur de cette surprise m’est douce amère, il me semble… Les humains à pouvoir aiment à s’imposer d’absurdes contraintes, quand bien même cela engendre, en conséquence, tout un peuple de paria. Ils vivent sous le joug de règle qu’aucune raison ne recommande : brider, imposer et châtier. La liberté des exclus n’en est pas davantage enviable. Leur univers, dans son entièreté, n’a pas de sens. J’esquisse un vague rictus, l’attention plantée dans l’améthyste de ses yeux, me lève.
« Tes parents doivent être fiers de toi.
Fais-je suavement, tandis que me revient leur image. Amoureux de la justice et autres fadaises… Je les revois arpenter les couloirs sordides de l’endroit, des intentions en guise de bagage. Fallait il que tant de dévotion se solde par la condamnation de la petite promise ? A présent, c’est elle qui transporte quelque fardeau. Une histoire, des blessures, sans doute. Quelle importance ? La vie marque. Certaines cicatrices ravagent les traits, d’autres prennent la forme d’un plumage sombre.
« Debout.
Le mot ponctue mes dernières paroles. Je lui adresse un regard par-dessus l’épaule, perplexe. Elle est de ces compagnies dont on ne sait que faire, car rattachée à un passé juste bon à être chassé. Sa personne m’évoque quelque douceur, toutefois. Une lueur d’on ne sait quoi, noyé dans le vaste flou du dernier siècle. Une attache, un lien avec le monde : je ne sais plus. Cela n’a aucune importance.
« Rentre chez toi.
L’endroit est hostile, elle est faible et je ne tiens pas à veiller sur elle. La dette existe pourtant. Peut être l’ignore t’elle, mais je lui dois, en partie, la survivance de ma raison… une simple présence… Soupir étouffé, j’étends la distance qui nous sépare. Un couloir m’invite du parfum qu’il émane : je m’engage plus avant dans la pénombre de l’édifice, disparait à sa vue. Trop de choses se jouent en cette anodine rencontre : que cette page, quand bien même à peine soulevée, se referme. Elle et moi n’avons plus rien à faire côte à côte.
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Dim 19 Oct 2014, 22:13


Belle avait tout fait pour oublier son passé. Face à un fantôme d'autrefois, elle se retrouvait sotte et surprise à ne pas savoir comment réagir. Les doigts tremblants, elle esquissa un geste hésitant, comme si elle aspirait à effleurer les joues blêmes et balafrées de l'Alfar au visage familier, pour vérifier la frontière du rêve et de la réalité. Elle se ravissa bien vite, devant cette expression froide, laissant tomber les bras le long de son corps. Il se souvenait d'elle. Bêtement, elle sourit. Il y avait quelque chose de réconfortant en cet homme d'apparence si dure, quelque chose qui plaisait à la jeune femme, éternellement éprise de ceux que les autres, souvent à raison, préféraient rejeter ou ignorer. A genoux, il avait plongé son regard dans le sien. Doucement, la Déchue joignit les mains, reculant à peine, les pomettes empourprées de honte. Il parlait. A mesure qu'elle l'écoutait sans rien dire, les yeux mauves de la douce s'embrumaient. Il représentait, malgré lui, tout ce dont la demoiselle ne désirait pas se rappeler. Le revoir était douloureux et pourtant, tellement apaisant. Lorsqu'elle capta un coup d'oeil à son plumage de bleu givre et de gris, Belle se raidit, à la fois confuse et misérable. En un battement de cils, elle tâcha, quoiqu'avec un certain mal, de faire disparaitre les ailes traitresses. « Mes parents ... » murmura-t-elle dans un souffle presque inaudible. Quelques larmes débordèrent. Peut-être qu'il ne les vit pas, vociférant quelques ordres avant de tourner les talons. Belle, chamboulée et pensive, ne réagit pas immédiatement. Lentement, elle baissa la tête. Elle se souvenait avoir accompagné son père lors d'une de ses nombreuses visites à la Prison. Petite et tête en l'air, elle avait sautillé dans les salles et les couloirs jusqu'à tomber sur lui. Elle était toujours revenue le voir, lui parler. Sans l'avouer à quiconque, elle ne pouvait à présent nier qu'il avait été l'unique raison de sa présence régulière entre les quatre murs du bâtiment pénitencier. Elle ne voulait  pas l'abandonner. Du moins, jusqu'à ses seize ans. Du jour au lendemain, elle avait disparue. « Eh ... » lâcha-t-elle tout bas.

Dans une envolée de boucles blondes, Belle fit volte-face. En quelques enjambées, elle rattrapa Adril dans la pénombre ténébreuse où il s'était aventuré. Il était hors de question de le laisser filer. « Eh ! » répéta-t-elle avec plus de force et de conviction, bien que sa voix demeure trop caressante et chantante pour être crédible. « Vous ne pouvez me dire de partir ! Par ailleurs je ... » La Déchue ferma brièvement les yeux dans une grande inspiration. « Je n'ai plus de chez moi. C'est fini. Mes parents ne sont pas fiers ou déçus de moi, ils sont morts. Morts ! » Les mots se brisèrement à mesure qu'ils étaient prononcés. « Tous morts. Il n'y a plus que ... moi. Je vis avec des amis que ... je dois attendre ... ici. » Elle soupira. Idiote. Elle n'était qu'une idiote. Son discours intelligéble devait lui donner des airs de démente. « Je ne suis plus une petite fille. » ajouta-t-elle sur un ton pourtant défensif, d'excuse. Qui pourrait se douter de ce qu'était devenu la charmante Belle, petite Ange délicate et souriante ? Si ses plumes avaient perdu de leur immaculé blancheur d'antan, elle n'en demeurait pas moins une femme douce et prévenante. Vertueuse même, à un détail près. Les apparences étaient en partie sauvées. L'esprit tâchait de rester égal à lui même.  Ce n'était pas aussi aisé que la Déchue l'aurait espéré. Belle croisa les bras, reculant de quelques pas. Rêveuse, elle dévisageait l'Alfar, mal à l'aise. Elle finit par chuchoter : « Je suis heureuse de vous savoir sorti de là-bas. Vous m'avez manqué. » Son coeur se serrait de voir qu'il n'était pas aussi enchanté de la revoir qu'elle, elle l'était.

« J'aurai apprécié de faire quelques pas avec vous. Vous m'avez toujours donné l'impression de ... » Belle s'interrompit, reculant davantage. Peut-être n'avait-il pas tord, au fond. Ne détruisait-elle pas tout ce qu'elle touchait ? C'était du moins l'impression qu'elle se faisait. La jeune femme ne vivait qu'à travers ces Vampires bien-aimés et ces derniers n'appréciaient guère qu'elle se lie à d'autres. Ils verraient à coup sûr cette rencontre, avec une ombre passagère et de son passé, d'un mauvais oeil. Elle frisonna. Ce n'était pas une bonne idée. Pourtant, elle en avait très envie.
« Désolée. Je vous importune. »
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Jeu 23 Oct 2014, 23:31

Sa démarche légère, sa voix claire, résonne à peine dans le couloir de pierre. Je l’entends imprimer son pas dans le mien. A la manière d’une ombre, elle me suit. Petit oiseau bavard, avide de confessions : je découvre en quelques mots les derniers évènements de sa vie. Ces quatre années, durant lesquelles elle ne vint jamais, s’éclairent d’un sens nouveau. Solitude, errance et perdition : un chapitre vraisemblablement sombre de son existence. L’image de ses géniteurs, dont la mort aurait pâli le visage, contraste avec l’empreinte qu’ils laissèrent à ma mémoire. Mais les anges, en êtres immortels, sont voués à la disparition violente et, en dépit de la valeur que j’accordais à leurs idéaux, ils étaient forts et déterminés. Cela les rendait respectable, en un sens… Quoique tant de ferveur en une valeur illusoire dévalue l’effort. Une mort honorable demeure la seule chose à leur souhaiter. Quand à Belle…
Grondement sourd, ses justifications m’agacent. Elle gesticule, se défend, me laisse à penser qu’elle vivote plus qu’elle ne vit… Mais cela ne me concerne pas. Je ne peux et ne veux pas me retourner vers elle, lui tendre la main. Le simple fait de la savoir en vie bouscule ce qui ne doit bouger, jamais. Les souvenirs, les sensations engourdies : un mélange anarchique à même de détruire l’équilibre précaire que je m’applique à restaurer depuis deux ans. Elle ne peut le comprendre. Pour n’avoir jamais été que du bon côté de la cage, elle ne le peut, en effet. Sa petite voix brisée me retient pourtant. Les souvenirs qu’elle m’évoque ne se bornent pas à une geôle sordide. Elle avait quelque chose. Sa compagnie me rappelait mes propres enfants, peut être… Des bribes douces.
Je m’immobilise quand elle s’excuse. Un geste vers l’arrière, mon regard vert se pose sur sa silhouette nimbée d’ombre. Non, m’encombrer de sa présence ne présente guère d’intérêt. Volte face, je poursuis à travers le couloir, étend la distance qui nous sépare. Ce n’est qu’une femme, une femme assez frivole pour danser sur la langue d’un dragon. Désarmée, légèrement vêtue, elle se prend des idées d’aventure… Il y a fort à parier pour que le tournant soit fatal. Arrêt. Cette petite créature : que lui dois-je ? Je ne sais pas. Cela n’a pas de sens, mais je peine à la laisser. La chose ne s’explique pas et cela me contrarie. Soupir, grondement : je me tourne à nouveau dans sa direction et vais à elle.
« Allons... Fais-je dans un grognement à peine articulé. Et ne prend pas trop d’initiatives… Je ne veux pas d’ennuis.
Ma main enserre son bras, je l’entraine derrière moi, la relâche tout en poursuivant. Le décor se découvre comme nous enveloppe le silence. Une minute à peine, avant que ne s’offre à nous la vue d’une nouvelle salle. Autant de lieux que la vie abandonna jadis et que le temps se plait aujourd’hui à dessécher.
« Tes amis sont manifestement des personnes fort bienveillantes, pour t’avoir demandé de les attendre ici. Je la scrute brièvement. De qui s’agit-il ? Te traitent-ils correctement ?
Paupières plissées, mon regard s’étrécit de suspicion. J’ignore encore ce que la fillette innocente et pure est devenue, bien que la couleur de son plumage oriente quelque peu mes hypothèses. Nous verrons si la méfiance s’avère de mise, en attendant, je me prends à observer l’architecture éprouvée de la vaste salle. Des roches enchevêtrées altèrent toute représentation de ce qui fut très probablement un espace de réception. Quelques colonnes subsistent encore, sans rehausser le sinistre de l’ensemble. Il n’est qu’une atmosphère figée et sans saveur. Une fadeur insidieuse que même la nature, en ses racines entrelacées, s’en ennuie. Nul murmure, nul chant sourd ne rehausse cet air raidi. Rien, si ce n’est la complainte presque inaudible de l’eau dont l’odeur, mêlée à la poussière, s’offre imperceptiblement.
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Lun 10 Nov 2014, 11:55


Belle laissa doucement retomber ses bras. Muette et peinée, elle contemplait la silhouette de l'Alfar qui s'éloignait, insensible à ses mots et à sa présence, il fuyait simplement et filait à travers les couloirs, sourd aux suppliques qui se dissimulaient derrière les phrases innocentes. Dans un soupire, la douce baissa la tête, comme honteuse. Etait-elle devenue tellement misérable et impure pour qu'on la rejette ainsi ? Peut-être devait-elle se rendre à l'évidence. Autrefois, elle avat rayonné sans le savoir d'une tendre aura qui attirait les regards et les sympathies. Avec un naturel déconcertant, elle avait tendu la main et en retour, on l'avait aussi aidé dans les derniers jours de son existence passé. Cela lui avait suffit. Elle était entourée. Aimée. C'était fini. Tout était fini. Elle n'inspirait plus que l'ennui et était tout juste bonne à irriter ses vieilles connaissances si chers  à son coeur. Depuis quelques longues années déjà, elle contemplait de loin les vies délicates des étrangers qu'elle croisait, sans prendre la moindre part à leur histoires. Elle n'était qu'une ombre brumeuse que l'on fuyait, le cou marqué par la passion que lui portait ses géoliers. La Déchue ne parvenait plus à discuter normalement avec qui que ce soit, ni à tisser des liens comme au temps jadis, résultat morbide de ses uniques fréquentations. Belle soupira à nouveau, résignée et prête à tourner les talons. Puis sa voix résonna, maigre grognement agacé et contrarié qui soufflait des banalités. Son ton avait un petit quelque chose qui relevait de l'ordre. Malgré tout, il lui avait pris le bras. La jeune femme releva ses grands yeux rêveurs sur Adril, surprise quoique enchantée. Elle sourit.  « C'est promis. » murmura-t-elle, petite souris docile qui ne comptait pas laisser passer cette chance inesperée. Sans se départir de sa mine ravie et de ses joues roses, elle se pressa en quelques enjambées pour marcher aux côtés de l'Alfar, les mains jointes dans le dos, la démarche presque sautillante. Experte dans l'art et la manière de sauter d'une émotion à l'autre, la fragile demoiselle tâchait de ne pas trop parler, pour ne pas risquer d'être abandonnée, une fois de plus. Elle ne le supporterait pas. Il fallait qu'elle voit d'autres personnes que celles de son petit monde. Elle en avait besoin.

Belle s'empourpra davantage, non pas d'embarras mais de nervosité, comme une enfant accusée par ses parents d'avoir dérobé une confiserie et qui devrait se défendre tout en sachant que la preuve est déjà là. Elle ne savait pas mentir. Petite Ange parfaite, elle n'avait jamais eu besoin d'apprendre les mensonges. Déchue, elle n'en éprouva pas plus le besoin, auprès du trio en qui elle avait toute confiance. « C'est à dire que ... Ce sont des gens importants, ils ... » De rouge, elle devint blanche, le teint blémit par l'effrayante constatation : elle ignorait tous de ses Vampires bien-aimés, jusque dans leurs occupations quotidiennes. « Ils voient simplement des amis dont ils préfèrent m'éviter la rencontre. » ajouta-t-elle avec empressement, avant de se rendre compte que plus elle défendait ses tuteurs, plus elle en peignait un portrait sombre et inquiétant. « Ils ont juste demandé d'attendre, j'ai choisi de me ballader dans les parages. » conclut-elle lamentablement. Anxieuse, elle s'était mise à se tordre les doigts dans ses boucles blondes, les lèvres pincées. « Ce sont vraiment des gens biens. » chuchota-t-elle après un temps de silence. Sa voix se laissait porter par l'amour qu'elle ressentait à leur égard. La jeune femme cligna des yeux. Durant un instant, elle entrevit les traits tordus de sa mère, égorgée. Son coeur s'emballa soudainement dans un rythme infernal. « Je ... » Elle espérait que ses longs cheveux clairs dissimulent les morsures de sa gorge, que ses vêtements cachent les quelques hématomes de sa peau de porcelaine. Elle ne considérait pas Angelus et son clan comme mauvais ou violents, juste différents, un peu brutes et prompts à s'emporter à la moindre contrariété. Elle était fragile. C'était sa faute.

Dérobade par excellence, Belle choisit de mettre le sujet de côté en se disant qu'Adril se ficherait bien de son discours incompréhensible et passerait aisément à autre chose. Peut-être même en serait-il soulagé. Emerveillée, elle contemplait le paysage sinistre et silencieux qui l'entourait. Il y avait ces endroits enfouis, où le temps semblait s'être arrêté. Seul le bruissement léger des eaux laissait à penser que la vie se mouvait encore. « C'est si joli. » Souvent, elle trouvait les paysages en ruines bien plus vivant qu'une Cité flamboyante. Lentement, elle déploya ses grandes ailes aux plumages si étranges. Teintées de sombre, ses plumes trahissaient ses péchés. Pour autant, elles n'étaient pas d'un noir d'encre, mais plutôt d'un gris lunaire et d'un bleu givré. En quelques mouvements, elle s'envola, curieuse, jusqu'à se percher sur des pierres un peu plus haut. « Est-ce que je peux demander si vous poursuivez un objectif particulier, en ces lieux ?  » Elle longea la pierre et passa sous une petite cascade d'eau froide. Les gouttes glissèrent sur ses plumes, elle frisonna. Quand dans un cri, une chauve-souris sortit de sa cachette pour filer dans une autre, la Déchue sursauta. Surprise, elle se retourna, persuadée que ses ailes auraient du frapper la pierre. Ce ne fut pas le cas. Il semblait y avoir des passages dissimulées sous les lianes et les chutes.
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Ven 28 Nov 2014, 00:37

Mes mots altèrent la candeur en robe de légèreté qui porte son pas insouciant. Mon sens premier s’étend et, sans décrocher de l’obscurité mon regard, je l’observe. Le visage enfoui entre les mèches blondes de sa chevelure brillante, elle dissimule à ma vue la confusion qui lui ternit le regard. Sujet manifestement délicat : je la vois se refermer, à la manière d’un coquillage à peine effleuré. La chose est grossière. J’ignore toutefois s’il me faut attribuer son incommodité à mes seules paroles, ou à ce qu’elles éveillèrent, peut être, en elle.
Une statuette d’ivoire tombée dans le charbon : je suppose qu’il est quelque savoureuses anecdote dont elle se garde de me parler. Et comme tout ce qui touche à l’impur, elle veillera à m’épargner du sombre de ces détails : une réputation salie ne suffit pas à se trouver exclu du sang de ses pères. Belle est une jeune femme de bonne famille, dont les manières semblent intactes, en dépit de sa condition nouvelle. Une dame digne de ce nom ne s’entretien pas à propos de l’intime. Aussi, n’est il pas tout à fait inimaginable qu’elle s’abaisse à confesser ses pêchés à moi, un ancien détenu, tout proche que nous fûmes ? L’idée même m’arrache un sourire. L’ironie de l’existence est parfois suave.
« A n’en point douter.
Fais-je en réplique à ses derniers mots. Fragile, comme toute femme, elle va en petit oiseau, préférant, sans doute, courir le monde tête baissée, plutôt que de redresser l’échine et lever le poing. Détournant la tête, je l’accroche d’une expression grossièrement caustique, avant de m’en retourner à la contemplation de l’espace alentour. Les pierres ne m’apprennent rien, la nature se tait. Il n’est que l’eau pour chanter. Lointaine, claire, fuyante : une source sous terraine, peut être.

La légèreté s’autorise à refleurir dans ses yeux grands ouverts. Je la vois tisser intérieurement des histoires, de ces roches mortes, aux parements rendus gris par la poussière et le temps.
« L’éternité est un leurre. Ma main effleure une racine immense, que le temps semble avoir pétrifiée. Et il n’est point d’édifice que la nature ne couche un jour.
L’arme invincible de la forêt et des plantes : la patience. Siècle après siècle, centimètre après centimètres, les racines des hauts arbres du marais ramenèrent, au bâtisseur de cet édifice, l’image de la réalité de ce monde. Nulle terre n’est à l’homme et toute création d’art tombe aux mains du néant, quand il n’est pas d’yeux pour la contempler. Les elfes même en font l’expérience : fiers d’une cité sans cesse détruite, comme si Phoebe leur refusait toute culture de l’ambition humaine.
Le vol silencieux de la belle ailée me tire de mes songes. J’apprécie les reflets bleus de ses rémiges de corbeau, tout en suivant jusqu’aux hauteurs d’un promontoire de roche, son tracé. Curiosité piquée, j’approche à mon tour, entendant sa question.
« Non. Fais-je abruptement. Un simple contrat de chasse.
J’entrevois quelques traits féminin me traverser l’esprit, aussitôt chassés par d’autres préoccupations. Belle vient de disparaitre sous une modeste chute d’eau et un entrelacs de grimpantes variées. Je la suis, découvre le passage dans lequel elle s’est engagée. Un couloir étroit, fortuitement aménagé, par le soutien de roches porteuses. Ma prunelle cherche la chétive blonde du regard, la détaille : un mince rictus apparait au coin de la bouche. La trouvaille semble prometteuse : l’air est imprégné de vivantes odeurs.
Le passage est étroit. Je frôle Belle, en la dépassant. Deux marques attrapent alors mon regard, enfouies au creux de sa nuque blanche. Ma main s’élève, écarte les mèches blondes. Je scrute, constate d’autres sévices. Une seconde me suffit à comprendre. Paupières étrécies, je veille à capter son expression, à saisir l’instant et ce qu’il charrie de vérité.
« Petite sotte…
La teinte de ces mots ne trahi rien, si ce n’est l’évidence d’un mensonge qui lui était, de toute façon, impossible à cacher. J’approche d’un pas, la toise d’un coup d’œil.
« Une belle vie, princesse. Veille à ne rien y changer.
La misère n’est guère honteuse, comparée à la gloire, lorsqu’elle est assumée. Belle semble toutefois préférer nourrir ses jolies illusions, plutôt que de se rendre à l’évidence. Il ne m’en faut guère plus : ce qui rompt la dignité obéit à une logique amèrement redondante. Les détails importent peu. Je me contente du spectacle d’un discours bredouillé, à la gestuelle honteuse, qu’elle m’offre sans honte, à l’endroit des mots. Et cela, sans que je ne me l’explique, attise une colère sourde en moi. Je me détourne donc du spectacle de son petit visage contrit et poursuit, dans le sillage du dédalle caché, l’exploration de la ruine séculaire.
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Jeu 22 Jan 2015, 20:07


L'humeur douce et délicate de Belle s'évapora en un battement de cils. Son teint de porcelaine se fit de plus en plus blême, presque fantomatique devant la calomnie à venir. D'un regard implorant, elle suppliait l'Alfar d'interrompre son geste, de ne pas aller jusqu'au bout de l'innocent mouvement. Elle ne voulait pas qu'il voit, qu'il la regarde avec répugnance, moquerie ou médisance. Ne pouvait-il pas faire comme s'il ne se doutait de rien ? Il n'en fut rien et d'une main, il écarta les longues boucles blondes de sa chevelure pour dégager sa gorge. La peau blafarde était meurtrie par les sévices de morsures trop fréquentes. Les discrètes blessures n'avaient pas même le temps de guérir qu'une autre entachait son cou. Ezio et Angelus appréciaient tout particulièrement le goût sucré de son sang, même si le second n'aimait pas que son frère approche la demoiselle. Elle était à lui et il n'était pas partageur. Les joues de la Déchue s'empourprèrent devant les mots impassibles du flegmatique Adril. Les doigts tremblants, elle ferma les poings, agacée par lui, honteuse de sa propre essence. D'un bond, elle se releva et dépassa le jeune homme en quelques pas avant de se retourner, le visage figé dans une expression renfrognée. « Alors quoi ? » aboya-t-elle de sa petite voix claire. « Tu es parfait, toi, peut-être ? » enchaîna-t-elle dans la fougue d'un instant, sans se rendre compte qu'elle ne vouvoyait plus l'Elfe Noir. C'était la première fois qu'elle hurlait. « On s'en sort tous comme on peut. Je ne suis pas aussi stoïque et fermé que toi. C'était ça ou le plus miteux des bordels de la première Cité qui me ramasserait.» Elle était seule depuis le massacre des siens. Elle ne possédait plus rien. Elle n'était plus rien. «  Je n'ai pas eu le choix et … je ne suis pas comme toi. » Animée par la désagréable sensation d'être aussi pitoyable que lamentable, Belle sentit quelques larmes traitresses monter jusqu'à l'améthyste de ses yeux. Elle dévisagea très brièvement Adril avant de tourner les talons. Du revers de la main, elle essuya les deux ou trois sanglots qui avaient débordé. Elle se sentait mal, tellement mal. Était-il possible de tomber aussi bas ? Elle en était la preuve.  «Petite sotte petite sotte … » marmonnait-elle en courant. L'esprit préoccupé par ses peines, elle ne prêta pas attention aux alentours et déclencha des malices sans s'en apercevoir.  Elle prit conscience de son erreur en déployant ses ailes argentées. Des flèches jaillirent de quelques brèches dissimulées pour aller se planter dans le plumage et les jambes de Belle alors qu'elle s'envolait.

Belle étouffa un cri en retombant sur la roche comme une poupée désarticulée. Ses ailes se tordirent de douleur tandis que de ses doigts froids, elle effleura la flèche piquée dans son mollet ensanglantée. « Ce n'est pas vrai … » murmura-t-elle dans un hoquet. Hésitante, elle agrippa le bois de l'arme avant de se raviser. Elle n'avait pas le courage de l'arracher. Péniblement, elle se releva. Dans un soupire douloureux, elle reprit la flèche entre ses mains. Elle savait qu'elle ne pouvait pas la laisser là. Ses bras chancelants trahissaient ses doutes. Elle resta de longues secondes immobile, à tergiverser. Ce fut le moment que choisie la maigre magie de la jeune femme pour s'exprimer. Le bois devint de l'or. Dans un éclat surpris, elle lâcha le carreau avant qu'il ne se change complétement. En quelques pas traînants, elle alla s'asseoir sur une pierre froide qui lui servirait de siège. Elle entendit les pas de velours de l'Alfar qui devait arriver. « Oui je sais. » souffla-t-elle tout bas sans relever ses grandes iris dont le mauve était rougi par ses pleurs. « Je suis stupide, inutile et encombrante. » récapitula-t-elle par anticipation à ce qu'elle avait cru comprendre. Elle avait toujours été maladroite, autant dans son attitude que dans ses mots. Pour certains, c'était un trait de caractère attendrissant. Pour d'autre, c'était un véritable calvaire à supporter.
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Le temple enfoui [ Belle ]

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