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 Quête: Le Temple enfoui [PV: Lokys ] [-16]

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Lun 06 Oct 2014, 11:06





Revenir dans l’antre des marées pour récupérer des affaires qui dataient maintenant de deux ans… c’était une magnifique perte de temps, mais ce qui m’avait appartenu autrefois était toujours à moi, et je tenais tout simplement à les récupérer. Mes pieds s’enfonçaient sans cesse dans cette vase que j’avais oublié. Je m’accrochais inlassablement aux lianes qui me tendaient la main, essayant tant bien que mal de ne pas m’épuiser à chaque pas. Mon visage arborait un air de désapprobation totale, une sorte de : « qu’est-ce que je fou là bordel ». Je ne me souvenais même plus du chemin, tout ici se ressemblait et j’avais beaucoup de mal à rassembler mes idées. Nôm faisait de petits bruits, accroché à mon épaule. Ses griffes étaient rentrées dans ma peau depuis bien longtemps, mais je ne bronchais pas, ne relevant même pas les petits trous dans mon haut noir.

Ecartant de mon passage la dernière liane, je tombai nez à nez avec un étrange édifice. Je passai ma main dans mes cheveux, vraisemblablement je m’étais royalement trompé de chemin. Mon Aquape leva alors le museau et se mis à bouger la truffe. Rapide, comme à son habitude, elle sauta est couru vers l’entrée. « Hé ! Reviens ici sale peste ! » Lançais-je en lui courant après. J’hésitais avant d’entrée, je ne connaissais rien de ce lieu, s'il était emplie de pièges, je ne comptais pas courir comme un dératé et mourir bêtement embroché. Malheureusement, courir après mon animal n’était pas la seul raison, la curiosité aussi me fit faire le pas qui franchissa la grande entrée. Ce long couloir me fit arriver devant un grand escalier, une sorte de manoir brisé de partout qui ne tiens que par un unique pilier. Les portes étaient abimées, les tableaux défraichie, un peu comme si personne n’y avait mis les pieds depuis longtemps. Je posais ma main sur la rampe pour constater qu’elle était pleine de poussière. Je montais les marches pour rejoindre une porte. Je collai tout d’abord mon oreille puis l’ouvris doucement. Derrière, une salle envahie pas la végétation et perforé par les racines monstres des arbres. J’arpentai la pièce, oubliant un instant Nôm qui était revenu près de moi. Je continuai donc pour chaque pièces, chaque endroit tout aussi salle et poussiéreux que les autres. Si celle-ci fut habitée, je n’en vis aucunes traces. Les histoires envahissaient mon imagination, qui avait bien pu habiter ici ? Sur les murs, des peintures d’une unique femme. Un amant ou une femme qui ne voyait que son image ? Je dessinais sur la poussière et aussitôt Nôm l’effaçait avec sa queue, comme pour me dire de ne pas toucher ou que je dessinais mal peut être ? Je levais la tête lorsque je vis de magnifiques chutes d’eau, une eau si claire que l’on aurait dit qu’elles brillaient de milles diamants. Je passais ma main dessous avant de constater que l’endroit était scellé, je ne pouvais plus avancer. « Je crois qu’il va falloir faire demis tour ma belle ». Mes yeux s’arrêtèrent soudainement vers une faille qui peut être nous permettrait d’aller plus loin. Je ne savais pas vraiment ce qui m’en donner envie, peut-être n’étais-je pas insensible à temps de beauté ? Je mis Nôm sur mes épaules et elle enfonçait aussitôt ses griffes dans ma chair pour bien rester en place. Je voulu laisser mes flèches et mon carquois, mais ne sachant pas ce qu’il m’attendait, je préférai les garder avec moi. C’est ainsi que je me mis à grimper la falaise rocheuses. Je du néanmoins m’arrêté de nombreuse fois sous les petits bruits de moquerie de mon Aquape. Ma force ne me permettait pas de la grimper en une fois.  Arriver enfin en haut, je m’assis et me massai les bras. Nôm quant à elle alla gratter la paroi rocheuse que je n’avais pas encore vue. Lorsque je m’approchai, je vis tout simplement un trou noir et mis faufilai sans plus réfléchir. Je tombai alors pour aller m’écraser plus bal, dans une grande salle. Je n’entendis que des grognements, comme des chiens… des gros chiens… je me retournai et les vis courir comme des fous. « ho, ho… »  Je me relevais bien vite pour courir et me réfugier en hauteur, sur un plateau de roche. Ceux-ci sautèrent pour tenter d’attraper l’une de mes jambes, mais j’étais bien plus préoccupé par mon épaule qui c’était déboité lors de la chute. Je grinçai alors des dents et tenta de la remettre en place, en vain. Je me tapai alors celle-ci contre le mur, essayant de la remboiter. Les chiens, qui ressemblaient à des morceaux de viande déchiqueté, devront attendre.

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Dim 19 Oct 2014, 15:44

La chaude journée qui mourait avait annoncé les flamboyantes couleurs du soir à venir. Des ombres mouvantes, des cliquetis osseux, des scènes d’épouvantes se déroulaient en parfaite monotonie dans le jardin du domaine von Darkenvy. Ce début de soirée se remarquait par l’absence d’événement notoire prévu, mais la semaine avait été bien remplie pour les visiteurs des marais. Les seviteurs terminaient à peine de ranger les derniers vestiges des déboires orgiaques de la veille, quand Lokys émergea de l’habituel coma sans rêve qui l’emportait chaque matin. Dans sa main gauche, des doigts… La mémoire quelque peu défaillante, le vampire se redressa en portant les appendices décorporés à ses naseaux aiguisés, mais la fragrance ne lui disant rien, il prit le parti d’essayer de se lever, avant de remarquer les deux exquis cadavres qui jonchaient ses draps. Enfin, si tant est qu’on pouvait appeler cela des draps… Une couche de fortune qu’il s’était visiblement installé en hâte à même le sol de l’entrée, et ce n’est qu’en jetant un regard alentour qu’il pu s’apercevoir que de nombreux vampires avaient choisi de s’offrir le même sort. Ah, maintenant il se souvenait.
Se dégageant des bras inertes de ceux qui avaient partagé leur dernière nuit sur ce monde entre les siens, le vampire se leva enfin, nu comme un vers, oint de trainées sanglantes qui n’appartenaient pas à un seul corps. Après une rapide toilette pour redonner à son derme l’éclat blafard qu’il lui connaissait, le guerrier se vêtit sobrement, et sortit du migraineux brouillard qui s’était abattu sur le manoir tandis que les invités, comblés, se réveillaient progressivement.

La nuit s’avèrerait aussi douce que la journée. L’arrogante engeance n’aurait su dire pourquoi il avait brusquement eu l’intuition de s’offrir un bucolique élan à travers les marécages. D’ordinaire traitres, ceux-ci étaient aujourd’hui calmes. La visibilité était au beau fixe, la brume qui les couvrait habituellement s’était curieusement dissipée. Lokys connaissait bien les environs pour y avoir vécu, à proprement parlé, toute sa vie et toute sa mort. Au loin, les dentelures menaçantes des hautes volières de Draguial se faisaient encercler par des ballets dragonniques impressionnants. Enfant, ce spectacle l’avait toujours ravi. Ce soir, il fut surpris de ne pas voir Allecrym parmi eux. La dragonne se plaisait pourtant à aller les défier, passionnée qu’elle était par la compétition et le jeu.


“ On est bien matinal… pour la soirée d’hier. “

Un bref rire répondit à la subtile remarque d’une cavalière qui venait en sens inverse. “ Bonsoir… “ “ Bonsoir, Général. Bonne chasse ! “ L’arrière-train paisible de la monture disparut derrière un fourrée, mais Lokys ne s’y intéressait déjà plus. Une chasse commençait… D’une toute autre nature que celle à laquelle il aimait d’ordinaire s’adonner.

Il le sentait. Un être à l’odeur pareille à la sienne. Une odeur lourde d’un terrible passé, abreuvé de sang et d’horreur. Il pouvait le sentir à des kilomètres, comme un danger murmuré qui s’apprêtait à franchir le palier de son territoire. L’ascension fut longue, sur la montagne de l’espoir de voir enfin de quel genre de félin il ressortait. Lokys arpenta une butte énorme, sans sentier, s’agrippant ça et là aux racines qui voulaient bien se laisser deviner sous les couches de mousses glissantes du sol. Certaines branches mortes se plaisaient à se déguiser en prises, et plusieurs fois, le vampire manqua de tomber d’une traite les mètres qu’il venait de vaillament monter. Enfin alors, il vit quelque chose qu’il n’aurait jamais cru trouver ici.
Des murs, à moitié enselevis sous l’étreinte du lierre. Des sculptures et gravures d’un âge ancien qui n’avaient rien perdu de leur superbe. La soif de curiosité commençait déjà à le chatouiller lorsque des bruits raccrochèrent son attention à la piste qu’il avait suivie jusqu’ici.

Des aboiements terribles, plus proches du montre que de l’animal se déchirait l’apanage des décibels un peu plus bas. Précautionneux, d’un pas agile le vampire rejoignit une grande crypte qui, si l’on n’y prenait pas garde, aurait avalé quiconque d’un peu distrait sans autre forme de procès. Le guerrier s’agenouilla près du récif afin d’observer le manège qui se tramait en-dessous, mais il ne vit rien. Rien qu’un fond se détachant d’une totale pénombre, d’où semblaient s’égarer de nombreuses galeries. Et dans tout ceci, un écho de cris affamés des chiens de l’enfer dont il ne voyait pas la silhouette.

Ses armes apprêtées, le vampire s’engouffra d’un bond dans la plaie béante du plafond, puis descendit le long du mur en s’aidant des aspérités. Doucement, il progressa dans l’un des boyaux qui semblait tout à fait mener vers l’origine des appels canins désespérés. Soudain sous ses pieds, le sol s’enfonça d’un pouce et le son caractéristique d’un enclanchement se fit entendre. Maudissant sa négligence, Lokys feula et se jeta en avant sur le sol dans l’espoir d’éviter le piège qui s’apprêtait, mais… ce n’est pas au-dessus de sa tête, ni sur ses côtés que le danger mortel survint.

Brusquement, deux des canidés affamés furent soulevés du sol par un tapis meurtriers de pics rouillés par le sang de leurs antérieures victimes, et leurs cadavres furent dans l’instant ramenés brutalement au sol tandis que les pics se recalotaient dans leur écrin de pierre. Le dernier survivant pleura sa perte, et la peur de subir le même sort. Entendant les couinements, et ne voyant rien lui tomber dessus, Lokys se releva alors afin de poursuivre à nouveau, plus prudent… Il huma l’air abondamment. Il n’y avait aucun doute, celui qu’il recherchait n’était pas loin… Outre le chien, il y avait quelque chose ici, quelque chose d’appétissant dans le mystère qu’il représentait, et le vampire n’avait qu’une hâte, en découvrir les moindres recellements. Son pas se fit plus pressant, et il arriva enfin à la sortie du tunnel, s’ouvrant sur une salle au ciel crevé. Ses prunelles pluvieuses furent automatiquement attirées par le chien prostré à son niveau.
“ Eh bien… qu’avons-nous là ? “ Ourla sa voix onctueuse dans le silence larmoyant. L’animal sembla hésiter un instant, regardant alternativement le vampire et les deux cadavres de ses congénères. Ce fut d’un regain de courage, ou de démence, qu’après un bref aboiement, il se jeta sur ce qui allait sceller son trépas.

Ragnarozica fut plus prompte à se repaître que n’importe quel prédateur. Le chien fut tranché, rejoignant de moitié ses comparses tandis que l’autre bout s’égarait dans un trou. Portant le fil noir de sa lame à ses lèvres, le grand vampire fit quelques pas traînant vers le centre de la salle, avant de lever les yeux en l’air, un ricanement précédant ses mots mielleux.
“ On dirait que j’ai interrompu un dîner… Mais qui d’eux, ou de vous, était le gibier ? “

Sa question en suspend résonna jusqu’aux confins des étoiles sûrement, car celles-ci, pudiques, préférèrent soudain abandonner leur estrade de peur de voir la suite du spectacle.

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Mar 11 Nov 2014, 16:41





Mes pensées étaient toutes centrées sur mon épaule qui ne voulait se remettre en place. De petits gravillons tombaient sur les dalles grises au fur et à mesure que je tapai celui-ci sur la roche et mes pieds se rapprochant dangereusement des crocs des chiens à chaque secousse. C’était ainsi que nous nous soignions lors d’une mission de la secte, pas de médecin ni personne pour vous secourir, il fallait faire vite pour ne pas mourir tout de suite. C’est alors que mon ouïe me fit entendre une voix d’homme, sans pour autant que mes yeux se détournent de leur objectif. Un craquement et une intense douleur me firent comprendre qu’elle était enfin remise en place. Le spectacle que je vis du haut de mon perchoir me fit comprendre que je n’avais pas à faire à n’importe qui. L’homme respirait une dangereuse sérénité, surement un sang-froid à tous les égards… me tenant le bras, je décidais de poser ma main sur ma ceinture, là où se trouvait mes couteaux de lancers. Je n’avais certainement pas le niveau de l’homme qui se trouvait en bas, mais je ne comptais pas mourir sans me battre. À dire vrai, je ne savais pas vraiment ce qu’il voulait, peut-être l’endroit n’était pas si désert ? Tout en relâchant la tension, je compris que rien ne servait de résister là où nous étions sûres de perdre, je m’assis sur la pierre, comme si l’être se trouvant en bas ne me dérangeait pas. « Surement étions-nous tous les quatre le gibier, le prédateur n’était pas encore arrivé… » Mes yeux le dardaient, un peu par provocation, mais surtout par méfiance. Je jetai également un coup d’œil sur ma gauche, là où un petit tunnel s’engouffrait dans les décombres, au cas où je devrai fuir. Malheureusement, lorsque nous n’avons aucune force physique, la lâcheté et les coups bas sont à utiliser à foison, et face à cet homme dont les vêtements serraient trahissaient sa forte musculature, je n’aurai aucun regret à me comporter en lâche.

Mon épaule me lançait beaucoup moins maintenant, mais la douleur ne me dérangeait pas plus que ça. C’était à peine si je la sentais. La secte avait cela de bon de nous rendre moins douillé et moins docile, si cela étaient des qualités en tout cas. « Puis-je savoir ce qui vous a menez ici ? » demandais-je après un long silence. Cela n’en était pas moins une stratégie, et je tenterai bien évidemment de prendre mes jambes à mon cou un peu plus tard. Je descendis d’où j’étais et fis se lever un petit nuage de poussière. J’avais remarqué le passage de son arme sur ses lèvres, nous avions au moins un point commun : nous aimions tous deux le goût du sang. Je fis des petit pas vers la sortie sans le lâcher du regard : « À en voir le chien que vous avez découpé, je suppose que vous n’habitez pas les lieux… et c’est tant mieux, je n’aurai pas aimé me retrouver sur l’un de vos territoires… » J’avais également un certain dont pour remarquer les personnes dominantes, lui en faisait partie… il aurait très bien pu être l’un de mes maîtres. Pour éviter tout soupçon, j’avais mis en place mon don d’attraction… je n’avais pas envie de fuir un homme sur ces gardes. Nôm regardait la scène du haut du trou béant dans lequel je m’étais engagé tantôt, elle comprit à mes yeux qu’elle ne devait pas descendre. La peur qui me tenait au ventre était en réalité le fait de lui tourner le dos… jamais je n’ai eu l’occasion de lâcher du regard l’un de mes maîtres, et lui en avait toute la prestance. Lorsque mes yeux se détachèrent de lui, je pus enfin reprendre mon souffle et me mettre à courir. Mon seul objectif maintenant était de le semer sans tomber dans un piège quelconque. Peut-être ce demandait-il pourquoi je le fuyais, mais peut être aussi en avait-il la réponse… après avoir côtoyé maintes vampires dans la secte, il me semblait que j’étais apte à en reconnaitre un.

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Mer 12 Nov 2014, 08:12



D’une gestuelle élégante, Lokys releva le visage vers le dernier vivant des lieux. Sa longue crinière charbonneuse fouetta l’air derrière sa nuque, s’abattant sur ses épaules. L’étranger fut embrassé de son regard abyssal. Pas famélique, ni même hostile, juste… fasciné. C’était cela, Lokys était fasciné par le mystère que représentait la créature. Blessée, elle lui semblait d’autant plus belle. Rien ne lui échappait, il voyait tout. L’étrange bestiole qui se terrait dans une cachette, hors de sa portée, et de son intérêt. La main du jeune homme qui enserrait son bras, visiblement malmené. Son odeur, caractéristique des tueurs, des êtres nés de la souffrance et qui aiment la reproduire. Le vampire s’amusait distraitement avec sa lame, tranchant l’air, laissant la pointe flirter avec le sol souillé, tandis que l’homme s’installait tranquillement sur son rocher.

L’accusation le fit tendrement sourire. Lokys ne chercha ni à confirmer, ni à infirmer les chefs dont on l’accablait. Il aurait, après tout, très bien pu être ce prédateur dont l’Aflar semblait tant attendre l’arrivée. Il n’était pas rare que sa présence fît cet effet-là. A la fois intriguant et tellement familière, sa prestance laissait un goût de confiance et de méfiance s’installer dans le cœur des êtres, son charme avenant attirait autant qu’il effrayait. L’ambiguïté du chasseur était justement de profiter de cette incertitude pour éconduire ses proies… eh bien, là où il le voulait. Et que voulait-il de celle-là… Dans des gestes lents, appliqués, comme un soldat à l’entraînement, le grand général rengaina son arme affamée afin que l’être qui venait de descendre à son niveau pût bien voir le fil sombre disparaître dans l’écrin de nacre.
Le ténébreux constata alors leur différence de taille. Même un humain aurait été plus grand que le chétif adolescent qu’il avait devant les yeux, ce devait être un gnome, ou un lutin, ou tout autre chose diminuée et insignifiante. L’insolence du gamin lui plaisait néanmoins, et ses yeux… Deux puits d’horreur sans fond, ceux-ci semblaient en avoir vu plus qu’ils n’auraient du, au jeune âge que semblait avoir le garçon. Lokys avait envie de plonger dans ces yeux, de découvrir les secrets qui se dissimulaient derrière la fureur qui paraissaient constamment animer une lueur au sein de ces beaux iris, si bien que l’arrogant prince de la nuit consentit à apporter une réponse au jeune couard.
« Voulez-vous vraiment le savoir ? » Sa diatribe mielleuse ne laissa pas le suspens s’installer. « C’est vous-même qui m’avez ici attiré. Il est rare que les marais laissent des visiteurs en vie, j’étais curieux de voir à quoi ressemblait… celui qui n’a pas été à leur goût. »

Un léger coup de pied secoua le corps d’un des chiens. Le vampire se demandait bien quel rapport le jeune garçon avait bien pu faire dans sa tête pour venir à la conclusion que s’il avait tué les intrus canins, cet endroit ne lui appartenait pas. Mais c’était effectivement le cas, bien qu’ils n’étaient pas loin de ses terres, aussi se contenta-t-il d’acquiescer. Il était sage en effet de ne pas venir en des lieux revendiqués par un vampire sans y avoir été invité. Que devait-il faire… Lui passer l’envie maintenant de lui fausser compagnie ? Ou bien le laisser l’attiser dans une chasse des plus plaisantes. Lokys observait sans le voir le manège on ne pouvait moins discret du lâche. Il compta dans sa tête, trois, quatre… et le lapin détalait… L’excitation naissante ourla un sourire sur ses lèvres pâles, et ses prunelles d’un argent calme prirent un instant la teinte du soleil couchant. Il ricana dans les ténèbres… « Quel manque de savoir-vivre… » Dans tous les sens du terme. Quelle meilleure façon en effet de sceller son destin qu’en fuyant devant un chasseur, qui n’attendait que de pouvoir jouer avec sa proie pour en finir, lentement, longuement, amoureusement ?

Mais contre toute attente, le ténébreux se détourna du tunnel qui avait avalé l’explorateur. Il n’avait pas été tout à fait honnête en répondant de la sorte au gamin, peut-être pas goût du jeu. Il était également là pour une autre raison, et celle-ci se creusait en savants reliefs du passé face à ses yeux émerveillés. Lentement, le vampire s’invita dans une galerie aux hauts plafonds. Il n’irait pas plus loin, à en juger par la végétations denses et les éboulements de rochers qui l’empêchaient d’avancer sans matériel adéquat. Le bout nu de ses doigts, fébriles de découvertes, flatta les contours terreux d’une longue fresque, la décrassant pour en révéler la forme d’origine. Ce lieu racontait des histoires, passée ou à venir, il n’aurait su le dire.

Dans sa méticuleuse contemplation, Lokys fut soudain interrompu par un cri lointain…
« Allons bon… » Soupira-t-il. C’était sans aucun doute le gamin, qui avait de nouveau trouvé sur son chemin des mésaventures. Le grand vampire délaissa alors à regret ses découvertes pour rejoindre d’un bon pas la galerie sombre. Même y voyant clair, dans la pénombre, le nyctalope avançait prudemment. Rapidement, mais d’un pas prudent.
Bientôt, il le vit… Et le spectacle manqua de lui arracher un rire.
« Vous voilà dans de beaux draps. » Chantonna le grand brun en lui souriant. « Je suppose qu’il est inutile que je vous propose mon aide ? Pourquoi choisiriez-vous une mort plus qu’une autre, après tout… »Plaisanta-t-il, sans laisser deviner s'il était sérieux... ou non.
HRP:
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Jeu 20 Nov 2014, 11:29





Ma course effrénée s’arrêta net devant le trou béant d’un fossé, où je faillis tout bonnement plonger la tête la première. Pris au piège comme un rat. Je regardais un peu partout autour de moi, espérant trouver quelque chose pour traverser, mais rien ici ne le permettait sans utiliser la magie. Au bruit de ses pas, je tournais la tête, et à ses mots, je souris à pleine dent, secoué par un rire purement ironique: « Vous, les vampires, vous êtes tous les même… » Fronçant des sourcils, je me retrouvais face à lui et à quelques mètres : « Vous respirez la fierté en jugeant bon de nous montrer qui est le prédateur, comme si vous n’en aviez aucun… » Les branches à épines grimpantes au mur se mirent à bouger en se tordant dans tous les sens. Ses épines étaient acérées, et à l’abri des regards, elles avaient eu tout le temps de grandir. Sa taille était donc plus grande qu’à la normale et elles étaient gorgées d’eau due à l’humidité ambiante. Marchant sur l’une d’elles, elle me porta sur l’autre rive tout en me protégeant du prédateur en se postant devant lui : « Il est inutile de me proposer votre aide effectivement, et je ne compte pas mourir aujourd’hui ».

Le plus étrange entre deux prédateurs, c’est la peur que l’autre soit plus fort que nous. On se juge, on se provoque, mais personne n’attaque réellement l’autre. C’est une danse macabre où chacun de nous ne doit pas se montrer faible au risque d’une brèche et d’une attaque fulgurante de l’autre. C’était un peu cela qui se passait, mais ici je ne fuyais pas le prédateur, mais bien le vampire. Son attitude, son arrogance, tout en lui me rappelait ma captivité et les dures tâches que je dus effectuer pour une femme de sa race. Posant le pied à terre, je me retournai un instant pour l’apercevoir. Oui, vraiment tout me rappelait ma Maitresse d'avant.  

Posant ma main sur la pierre grise, je me demandais où cela me mènerait. Peut-être devrais-je sans cesse affronter mon passé pour un jour l’oublier ou l’accepter. Dans un sens, si je n’avais pas été dans cette secte, peut-être n’aurais-je jamais était ainsi… assoiffé de sang, comme ce vampire… c’est étrange de ressemblait tant à ceux que l’on hait. Finalement, mes pensées étaient entremêlées, fuyais-je un souvenir, ou fuyais-je celui qui me ressemblait et me confrontait à moi-même ? Je soufflais en passant ma main dans mes cheveux. J’aurais tout le temps de penser à mes erreurs dans la mort.


Me retournant, je regardais de mes yeux marron le vampire : « Bon vous restez où vous venez ? » Je me mis à sourire, et par provocation je lançai : « Je suppose qu’il est inutile de vous proposer mon aide ? » Oui, c’était mieux ainsi, je suppose. Il n’avait encore rien fait qui puisse me dire qu’il désirait mon sang, et je n’avais encore rien fait qui puisse lui permettre de croire que je voulais le sien. C’était ainsi, deux prédateurs en quête de sang qui, peut-être, désirait celui de l’autre et vice versa. Nôm vint alors traverser le fossé via les racines suspendues, frôlant au passage la jambe du vampire. Elle se posta sur mon épaule tout en guettant l’homme de son unique œil. J’étais néanmoins sûre d’une chose, à la moindre suspicion, je n’hésiterai pas à répliquer par les armes, peu importait ma chance de survie. Caressant la tête de Nôm pour la calmer, j’attendais patiemment que le vampire traverse pour sortir d’ici sans encombre… ou presque. J'avais déjà tué un vampire, je pouvais très bien recommencer.


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Ven 21 Nov 2014, 07:02

Les paroles de l’insolent frappaient au plus juste. Lokys affina ses prunelles amandées, ce jeune homme connaissait particulièrement bien les siens, et cela attisait d’autant plus sa curiosité. Évitant de justesse une longue liane épineuse qui frôla sa tempe, le vampire observa les prodigieux pouvoirs de l’Alfar mettre en place une issue au-dessus du vide. Il s’approcha à pas félin du précipice pour mieux constater l’écart qui les séparait.

« Je reconnais que la plaisanterie était d’un goût plus que douteux. » Admit-il en hochant noblement la tête. Jonglant avec le vide, il s’assit sur le rebord, laissant ses jambes narguer le gouffre dont il ne voyait pas le fond. Précautionneusement, l’albâtre se pencha en avant, ses serres griffues agrippées aux pierres qui ourlaient le précipice. La chute tuerait probablement n’importe quel corps jeté là-dedans, ou peut-être aurait-il la chance de tomber dans la nappe phréatique qu’il entendait ronronner plus bas, mais il n’avait pas tellement envie de s’y jeter pour découvrir de quelle humeur était le destin aujourd’hui. L’indolent se redressa, quittant de son regard abyssal les profondeurs terrestres pour retrouver les yeux de tueurs de l’alfar. Un énigmatique sourire s’empara de ses lèvres diaphanes. Sa tessiture grave et profonde, suffisamment portante pour traverser sans mal le gouffre reprit à l’endroit du fuyard. « Mais cela nous arrange tous deux, il n’est pas dans mes projets de prendre la vie, aujourd’hui. » L’email immaculé de ses crocs scintilla un bref instant sous son sourire, un rien moqueur. « Ce n’est pas votre sang qui m’a attiré ici, tout du moins pas l’envie de vous le soutirer. » Distraitement, le grand vampire porta la pulpe de son index à sa bouche et en mordilla la chair tendre, occasionnant la versée d’une goutte d’un rouge profond le long de sa phalange pâle. Il observait le garçon, la détermination dans son regard, la curiosité qu’il lui portait, les allers et retours de sa main sur le poil de son petit animal, ses jambes tendues, ses muscles bandés, prêts à déguerpir ou à dégainer au moindre de ses gestes suspects. L’étranger semblait terrorisé par sa présence. Terrorisé, mais surtout en proie à une haine dont le vampire doutait de faire l’objet. En toute autre circonstance, la situation aurait eu de quoi l’amuser, flatter son égo démesuré. Oh oui, il adorait sentir l’émoi qu’il inspirait à ses proies. Mais ce soir, c’était plutôt l’ennui de la situation qui le frappait. Lascivement installé sur son coude, les jambes prêtes à s’offrir au vide au moindre éboulement du rebord sur lequel il paressait, l’infant habillait les lieux comme s’il en était maître. « Je vous fais peur ? » L’invitation à le rejoindre fut proprement ignorée, et à la question, une autre fit écho. Ses commissures affaissèrent quelque peu son sourire charmeur. « Pourtant, je gagerais que votre venue n’a pas un motif différent de la mienne. » Sa grande main caressa longuement les dalles porteuses de son puissant séant, et songeur il reprit. « Me tromperais-je en voyant en vous la même sensibilité que moi pour l’attrait du sublime ? Là où tous ne voient que ruines, nous appelons ça merveille. Nous trouvons du beau dans la décomposition, le délabrement du temps. » Lokys n’était pas idiot. Il n’imaginait pas que l’alfar pût se laisser entraîner sur un sujet différent et oublier sa haine. Pourtant, il était sérieux. Ces ruines qu’il n’avait jamais vues l’intriguaient, presque autant que le visiteur qu’il y avait trouvé. De nature curieuse, l’infant rêveur se plaisait souvent à explorer ce genre d’endroit, perdu dans un autre temps.

L’homme se releva souplement, la pointe de ses bottes flirtant dangereusement avec le vide sans que cela ne semblât l’inquiéter. L’argent liquide de son regard caressa longuement la pièce, comme s’il y cherchait quelque chose, et un sourire satisfait trouva de nouveau son faciès à l’ensorcelante beauté. Quand il se reconcentra sur l’alfar, ses bras s’écartèrent de chaque côté de son corps en signe de rémission.
« Nous sommes visiblement partis sur de mauvaises bases. Reprenons à zéro, voulez-vous ? Vous ne risquez absolument rien de moi là où vous êtes. A dire vrai, je n’ai aucun moyen de vous rejoindre. Alors, restez de votre côté, et laissez-moi du mien. Vous jugerez ensuite si je suis digne de votre compagnie pour explorer ces ruines… ou si vous préférez tenter de me tuer. » Un pas vers l’alfar fut fait, appelant un geste en retour. Le vampire croisa ses bras sur son torse saillant, et son rictus insondable, pétri d’assurance s’ouvrit une dernière fois sur sa diatribe rassurante. « Vous pouvez m’appeler Lokys. Y a-t-il un nom que je puisse mettre sur mon futur potentiel assassin ? »
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Lun 24 Nov 2014, 12:16





Les attitudes de cet homme collaient parfaitement à l’idée que je m’étais faite des vampires. Impétueux et d’une beauté presque interdite, mais surtout mortelle. Elina aussi transpirait la provocation et l’ego démesuré, elle ne pouvait tout bonnement pas s’attendre à ce que je puisse la tuer, moi, un simple assassin de cette foutue secte. C’était pourtant mon boulot de tuer, pourquoi n’avoir pas réfléchie deux fois ? Sa bêtise scella sa perte. Je jugeai le vampire qui nageait dans une théâtralité à toute épreuve, ses gestes fluides tel un félin qui balayaient l’air de ses doigts gracieux et ses yeux profonds comme la nuit qui refusaient de ce laisser lire. Relevant la tête vers ses lèvres qui bougeaient à chacune de ses paroles, je ne l’interrompis pas. Le sang qui coula sur sa main me fit froncer des sourcils, jamais je n’avais gouté à mon propre sang, seul celui des autres intéressait la bête qui était en moi. Je fus néanmoins attiré par ce met liquide et rouge dont j’aurais aimé en sentir l’odeur. Je détournais alors le visage vers mon aquape qui n’avait pas cessé de grogner.

Peur ? Un prédateur taillé pour tuer n’est-il pas censé faire peur ? En réalité, je ne savais même pas la réponse à cette question rhétorique. Elle n’était pas faite pour savoir, mais elle souleva tout de même quelques questionnements en moi. Ma fine taille n’avait jamais fait peur à quiconque, tandis que la bête qui se tenait en face de moi devait les faire frémir avant même que l’attaque ne survienne. Si le vampire pouvait effrayer au moindre regard, j’avais moi pour stratégie de me rapprocher de ma cible dans une innocence des plus totales, avant de porter la moindre attaque. En sommes si j’avais un Félin en face de moi, il avait en face de lui le serpent
. « Il y a fort à parier que nous convergeons pour certain trait de caractère, c’est exacte » dis-je tout simplement. Pour moi cela voulait dire beaucoup : le sang, le prédateur, la bête… nous nous ressemblions pour beaucoup de choses.

Toujours dans un ego surdimensionné, dont je commençais déjà à mis faire tant cela m’était familier, il croisa les bras devant moi. Je laissai en suspend sa question avant d’ajouter
: « Je ne compte tuer personne aujourd’hui, je ne suis pas un grand fan des chairs mortes. » Je n’avais jamais gouté de vampire, mais je ne comptais pas commencer aujourd’hui, le seul fait de me dire que c’est une chair froide suffit à me donner envie de vomir. « Néanmoins, je ne compte pas non plus vous tourner le dos pour vous fuir et m’arrêter une nouvelle fois devant un piège quelconque. » Je penchai un peu la tête avant d’ajouter : « Puis j’aime avoir mes prédateurs à l’œil, plutôt que de ne pas savoir où ils se trouvent. » Cela me permettrait de me défendre plus facilement. « Mais d’un côté, je ne sais pas si deux prédateurs ensemble font bon ménage… je ne suis pas du genre à partager mes proies. » Ceci dit, je ne comptais pas dévorer tout ce que je trouve non plus, mais il était préférable de mettre les choses au clair, de lui faire comprendre qu’il n’y avait pas le chasseur et le chasser, mais deux chasseurs dans la même pièce. « Je me nomme Aëran. » Lançais-je sur un ton désinvolte, transpirant tout comme lui la provocation. Levant la main, je fis avancer les plantes vers lui pour qu’il vienne près de moi : « Venez prédateur, je ferais attention de ne pas vous faire tomber » finis-je en souriant. Je pouvais effectivement à tout moment le lâcher dans le vide, ne pas le faire prouvera sans doute ma bonne foi quant à ne point le chasser.

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Mer 26 Nov 2014, 10:52

D’instinct, le vampire sut en décryptant l’attitude du jeune homme qu’il avait tout intérêt à ne pas poser le pied sur les lianes qui se déroulaient, bienheureuses, à ses pieds. Ses lèvres se plissèrent imperceptiblement en une moue perspicace. Le tueur ne mentait pas, plus de points communs les rassemblaient qu’il n’en paraissait au premier regard. Et cela lui plaisait.
Lokys fit les cent-pas le long de la corniche, tel un tigre en cage, jetant de temps à autre un regard métallique à celui qui l’observait depuis l’autre rebord du gouffre. Ses lèvres bleuie par la mort se murent sur un nom.
« Enchanté, Aëran. » Dont la simple prononciation évoquait les intrigues troublantes qui semblaient avoir marqué la vie de l’étranger. Et pourquoi la sensation de l’avoir déjà entendu quelque part le chatouillait… Le grand vampire s’arrêta de nouveau face au pont végétal improvisé. Lentement, le sang qui s’échappait en gouttes miraculées de son doigt forma une très fine chaînette, allant s’enrouler autour des branches et lianes de lierres grimpants. « Prédateur…? » Murmura-t-il. « D’autres m’ont déjà ainsi appelé par le passé. D’autres s’érigeant eux-mêmes au rang de gibier. Est-ce ainsi que vous vous voyez ? » Le vampire avait décidé de ne laisser aucun répit au doute quant aux réelles intentions de son compagnon d’infortune. Le ton badin de la conversation employé ne laissait pas deviner s’il se moquait du reitre ou bien songeait sérieusement à lui accorder l’honneur d’une réponse.
Mais un bruit sourd et lointain, qui fit trembler jusqu’aux murs effrités de la ruine, laissant quelques pierres s’échouer en gravats le long des parois déjà bien entamées par les années, s’invita dans les cordiaux tâtonnements de leur présentation. Lokys se retourna brièvement. Ce qui venait de bouger devait être énorme, mais il était plutôt coutumier des trolls et autres géants qui se dissimulaient dans le marais. Et cela l’incita d’autant plus à rester aux aguets.

Fronçant les sourcils, le grand strige reporta son attention sur l’Alfar aux beaux yeux de tueurs, frissonnant presque de les voir entièrement dédiés à sa présence.
« Mais que Monsieur le chasseur se rassure, je doute que nos proies soient de la même faïence… » Loin de vouloir insulter le prénommé Aëran, Lokys reprit de son timbre traînant. « Vous n’aimez pas beaucoup les miens, n’est-ce pas ? » Cela l’étonnait, mais ses paroles n’étaient en rien une provocation à le démentir. Lui-même n’avait pas la prétention de pouvoir lui faire changer de regard vis-à-vis de son peuple, en avait-il seulement jamais eu l’envie. « D’un côté, cela est plutôt rassurant. D’un autre, j’aime mériter les colères qui m’échouent, or je n’ai encore rien fait qui pût vous évoquer cette irrationnelle ire dont vous m’adouber. » Deuxième grondement, plus proche cette fois. Un éclat grenat passa dans le fond des prunelles glacées du vampire, et ses mains saisirent instinctivement les gardes de ses lames jumelles.
Brusquement, le mur derrière s’effondra en une tonitruante explosion. Acculé face au vide, Lokys s’engagea sur les lianes, avalant à grandes enjambées le gouffre jusqu’à l’autre rebord quand une énorme masse de fer s’abattit soudain à l’endroit où se trouvait l’Alfar. Le récif où ce dernier se trouvait en fut crevé, s’éboulant dans les profondeurs du gouffre, et emportant avec lui le vampire dont la seule accroche venait de perdre racine. Le Sang-froid se sentant choir lâcha les cordages végétaux qui n’étaient plus que corps soumis à la gravité. Il dégaina avec vigueur et planta violemment ses lames dans les interstices des pavés qu’il pu trouver, arrêtant sa chute quelques mètres sous la surface qu’il venait de quitter.
Son regard fureta vers les hauteurs à la recherche de qui avait provoqué l’explosion. Cela venait de derrière lui, et sans doute que Aëran avait pu le voir venir et s’en sortir, mais pour l’instant, l’Alfar était hors de vue. Le vampire sentait juste sa présence non loin et… l’odeur d’un sang inconnu… peut-être le sien. De crainte d’attirer l’attention sur ce qui venait de les admonester, Lokys retint le désir qu’il avait de l’appeler et chercha plutôt à trouver une position plus confortable. A une longue de jambe se trouvait une sorte de renfoncement dans le mur. Le balancement de son corps sur ses armes les fit grincer dans leurs écrins de pierre, mais d’un bond, il parvint à atteindre la maigre corniche, et pu enfin soulager ses bras.
Un regard vers le bas lui indiqua qu’il se trouvait toujours assez haut par rapport au sol, mais d’ici il distinguait mieux la surface limpide de l’eau qui y dormait. S’il chutait, il fallait espérer que cela soit assez profond pour le rattraper, mais peut-être n’aurait-il pas le choix de le découvrir ou non, comme le lui indiqua le grognement sinistre qui retentit au-dessus de sa tête.




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Jeu 27 Nov 2014, 18:13





S’il y avait bien une chose à laquelle il fallait faire attention, c’était bien les paroles d’un assassin. Même si je n’avais aucunement l’intention de tuer cette sangsue, il n’en restait pas moins en danger auprès de moi. Lorsque son sang alla s’enrouler autour des branches, il me sembla comprendre la morsure de tout à l’heure, ainsi que la confiance qui ne régnait pas entre nous. « C’est toujours ainsi que l’on m’a appelé, prédateur, bête sauvage… encore un point commun on dirait » dit je d’une voix posée, ressentant jusqu’au fond de mon être les vibrations qui semblait se diriger vers nous.

Finalement, sa question resta en suspens, comme si irrémédiablement la réponse apparaissait d’elle-même… mais en réfléchissant, celle-ci était si complexe et si compliquer que je ne pouvais en aucun cas l’expliquer à un étranger, puis en avait-il seulement envie ? Où était-ce pour lui une façon de me montrer qu’il l’avait remarqué ? Je m’étonnai de ne pas pouvoir clairement exprimer ma haine envers cette race infecte, malgré cela le reste de sa phrase me fit sourire.

La terre se remit à trembler une nouvelle fois, bien ancré au sol, je pliai les genoux pour pouvoir bondir à tout moment. Le vampire avait saisi ses lames, mais ce qui se trouvait derrière lui ne pouvait en aucun cas être coupé ou blesser par le fer. Lorsque la masse se détacha du plafond pour se diriger vers moi, j’eu comme seul réflexe de l’éviter en abandonnant tout bonnement mon pont de plantes épineuses. Tombant maladroitement, je dus une nouvelle fois éviter une lame qui sortait d’entre les dalles en traçant des cercles. Nous étions tout bonnement tombés dans une salle fourrée de pièges, déclencher par je ne sais quelles inadvertances de notre part. Une petite entaille se trouvait sur mon flanc gauche, mais sinon rien de grave et Nôm était déjà revenu près de moi. Évitant les lames par-ci par-là, surtout celle qui arpentait les dalles, je m’avançai vers le trou béant d’où la masse c’était écrasé
: « Je ne sais pas ce que t’as fait sale sangsue, mais les pièges de la pièce ce sont déclencher » bien, on en venait enfin à la familiarité. Faisant s’enrouler les plantes qui n’étaient pas abimées, je le remontai jusqu’au rebord. « On ferait mieux de sortir d’ici », dis-je d’un ton las tout en marchant vers l’autre pièce, car il était maintenant impossible de revenir en arrière.

Elle déboucha sur une antichambre jaunie par le temps. Posant les mains sur les remparts de pierres envahis par la végétation, je pus voir qu’en contre bas se trouver des bancs tournés dans la même direction. Le bruit assourdissant d’une cascade se faisait largement entendre, et tout en pointant une de mes oreilles, je m’adressai à l’homme :
« ça, c’est le bruit de la sortie ». Marchant malencontreusement sur une dalle piégée, je fis sortir du mur des pics acéré : « Ah, cette fois c’est moi », dis-je dans un demi-sourire de provocation.

Descendant par la suite le long des tapisseries, priant pour ne pas qu’elles ne cèdent, je posai les pieds sur les pierres du bas. On pouvait y voir des bougies éteintes, comme une sorte de lieu de rituel. Regardant le décor abandonnée, je me rappelai les phrases de Lokys : « En réalité je ne trouve rien de sublime dans les ruines… je ne comprends même pas le fait que tu puisses t’y intéresser autant, ma venue est purement fortuite » avançant doucement vers les plantes envahissant les lieux, j’en pris une touffe dans ma main, tout en regardant le vampire, je lui dis avec entrain : « ça c’est beau, des plantes envahissant la pierre » la faisant sauter dans ma main, je finis par un : « Même si elle manque vraiment d’épines et de fleurs aux pollens mortelles ». La jetant plus loin, je me mis à contempler les écritures sur les murs : « Les deux races les plus pourries jusqu’à la moelle au même endroit… » Dis-je d’un ton las en reconnaissant la langue des sorciers. Respirant profondément, je pris alors conscience d’une chose… « Lokys c’est ça ? » demandais-je en me retournant vers lui : « Dis-moi, tu ne te sens pas étrange ? » Depuis les derniers évènements, il n’était plus difficile de remarquer la baisse de magie voir sa disparition totale. Mes sourcils étaient froncés, arpentant la pièce en recherche de fautif.


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Dim 30 Nov 2014, 11:27

L’alcôve où il avait trouvé refuge ne semblait malheureusement mener vers rien. Lokys rengaina ses armes et rejoignit le rebord afin d’observer vers le haut, mais ne vit rien. Il devait pourtant bien y avoir quelque chose qui venait des les attaquer, et quelque chose de grand. Mais la bouche du gouffre où il avait été précipité n’était pas assez large pour qu’il puisse voir de quoi il s’agissait. Quoi que ce fut, cela semblait parti. Lokys examina la paroi qui remontait jusqu’au rebord. Un regard vers le sol lui indiqua qu’il ne valait mieux pas s’y risquer sans réfléchir, mais après tout, ça ne serait pas la première fois qu’il escaladait un mur humide. Assurant deux prises, il commença à escalader en s’aidant des racines et autres aspérités. Il parvint enfin au rebord où l’aflar avait trouvé refuge loin de lui juste avant que la masse ne s’abatte, et le vit alors. « Ravi de voir que vous vous en êtes sorti. » Sourit-il en se débarrassant des végétaux qui jonchaient ses cheveux et vêtements. « Attention tout de même à votre blessure... » Susurra son timbre doucereux, informant sans trop le dire qu’il n’avait pas besoin de voir la coupure pour la sentir. Les deux hommes se hâtèrent à travers l’ouverture qu’avait creusé le coup de masse. « Quoi que j’aurais préféré, je ne pense malheureusement pas être à l’origine de ce qui vient de nous arriver... » Tout en réfléchissant, son regard se faisait plus sombre. Lokys ressentait des vibrations depuis quelques temps. Depuis son entrée dans le tempe à vrai dire... Sa main se posa naturellement sur la garde d’une de ses lames ceintes à sa hanche, et lui aussi se prit à observer la salle où il venait d’arriver.

C’était tout simplement magnifique... La nature reprenait ses droits dans les moindres interstices, rongeant les meubles et tapisseries. Les sols de pierre voyaient entre leurs pavés pousser des fleurs diverses, le lierre envahissait les murs. Les sors étaient en plusieurs endroits crevés, débordant de plantes grimpantes. Des cascades s’infiltraient également entre les murs du temple, ils ne devaient pas être loin d’un important point d’eau. A la suite d’Aëran, le grand vampire se laissa souplement glisser le long d’un tissu moite, et se retrouva au cœur d’une audience pour le moins troublante. Des estrades vides, toutes dirigées vers une même tribune, parfaitement alignées. Des cierges ayant rendu l’âme habillaient les murs d’une ambiance religieuse, et le vampire observait le silence en respect à leur abusive intrusion. Qu’il était excitant de pénétrer des lieux où on ne nous attendait pas vraiment. Le curieux voulait en savoir plus, découvrir pourquoi ce mausolée englouti était tombé en perdition. Peut-être une catastrophe ? Peut-être ce lieu trônait fièrement à la surface et c’est un jour retrouvé là ?
Son nom chantonné par la voix si imbue de son compagnon d’infortune le tira de ses rêveries, et de nouveau Lokys se réintéressa à ce qu’il avait ressenti plus tôt. Une faiblesse... ou plutôt un manque. Quelque chose manquait... Le vampire se retourna alors vers le jeune homme.
« Ne bougez pas. » Lui intima-t-il sans hausser la voix. S’approchant très près de lui, trop près, le plat de sa main blême vint cueillir en douceur la hanche de l’alfar, et se rougir de la blessure qui y trônait. Les iris gelés du vampire n’avait pas cessé de fixer les beaux yeux de tueurs de l’elfe noir. « C’est donc ça. » Murmura-t-il à son attention en se reculant et en levant sa main face à lui. « Ce lieu est... silencieux. Vous ne trouvez pas ? » Un sourire inquiétant avait ravi les lèvres blafardes de l’indolent qui porta à sa langue le fluide recueilli. Lokys lécha machinalement sa paume, son regard reptilien où brillait la soif de découverte s’attarda sur les murs. La langue des sorciers... Un jour sûrement avait-il su la parler parfaitement, mais de ses anciennes origines, l’infant n’avait gardé que de très vagues souvenirs. Quelques mots cependant l’interpelèrent. « Un désastre... a eu lieu ici. Quelque chose... s’est réveillé. Partez, ou vous connaîtrez la mort, Étranger. » Parvint-il à déchiffrer. Celle ou celui qui avait écrit cela l’avait fait hâtivement, et sans soin. Qui plus est, l’encre sombre qui commençait à s’effriter ressemblait fortement à du sang coagulé. « D’abord la cessation de la magie, puis cet avertissement ? Ce sanctuaire n’est peut-être pas aussi magnanime que nous le pensions. » Et c’était déjà un bien piètre euphémisme que de reconnaître cette vertu à cet endroit, mais il était vrai que les pièges du temple n’avaient toujours pas eu raison d’eux.
Lokys continua son exploration entre les bancs à moitié avalés sous la végétation. Un léger bruit attira alors son attention vers la direction où les sièges pointaient. Une bougie venait de s’allumer, attirant le regard des phalènes tel un appât qui détourne l’attention de ses proies du véritable danger...

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Lun 01 Déc 2014, 18:34



Le problème avec les vampires, c’est que, quel que soit l’avertissement, ils arrivent toujours à passer au travers. J’avais un certain intérêt pour l’homme, il est vrai, mais j’étais bien loin du sentiment d’affection sous prétexte que nous nous ressemblions. C’est ainsi que lorsqu’il s’approcha de trop près, je posai ma main sur mes couteaux, fronçant des sourcils, mon sourire provocant perdu au plus profond de mes défenses. Ce vampire était aussi indiscipliné que moi derrière ses airs d’aristocratie, continuant à me fixer dans les yeux alors qu’il prélever mon sang. Je remerciais ses gestes lents, car un moindre mouvement brusque je n’aurais pas hésité à l’attaquer. Lorsqu’il porta le fluide rouge à sa bouche, je levais les sourcils tout en murmurant d’un ton indolent : « Je t'en prie sale sangsue, sers-toi…» Re-fronçant des sourcils par la suite.

M’approchant par la suite du mur, je l’écoutais traduire le sorcier. « La mort ? » dis en éclatant de rire lorsqu’il eut finis, « ça ira pour toi alors… n’y a-t-il pas d’autre écrit plus menaçant pour un mort vivant ? » rajoutais-je en portant ma main sur mon menton, faisant mine de chercher dans les écrits. Je soufflais à ses derniers mots tout en m’approchant de lui : « Nous avons surement connus pire qu’une disparition de magie ou quelques mots sur un mur… » Fis-je en faisant allusion aux derniers événements. Le laissant partir entre les bancs, je me rapprochais de la cascade d’eau qui se jetait nos pieds, relevant la tête pour voir où cela nous mènerez si nous décidions d’escalader. Rentrant les jambes dans l’eau, je me fis simplement rejeter en arrière par un courant inverse, comme si celui-ci voulait que jamais nous ne sortions de ce sanctuaire dans lequel nous nous trouvions. Réessayant, je me retrouvai une nouvelle fois propulsé par l’eau. Mes vêtements devenaient désagréables tant ils collaient à ma peau, et j’essayai tant bien que mal de les essorer pour ne pas peser une tonne. De petites bulles firent alors leur apparition de derrière la chute d’eau : « Lokys ? Tu peux venir voir s’il te plaît ?... »  M’éloignant maintenant de l’onde qui ridait l’eau, et donc de la possibilité du danger, je sortis tout bêtement une arme sans savoir à quoi j’avais à faire.  

Les bulles et ondes se firent de plus en plus bruyantes et présentes. Le sanctuaire accentua ce bruit fort désagréable pour mes oreilles d’Alfar et je vis se lever la statue d’en face, derrière la chute d’eau. Je ne bronchai pas à sa levée, comme émerveillé par le spécimen.
« Je suppose que les écrits mettaient en garde de cela… » Dis-je sur le ton de la plaisanterie à mon camarade. Lorsque celle-ci s’avança vers nous, elle fit trembler tout le lieu, comme au passage d’un glissement de terrain. Essayant de garder l’équilibre, je me vis m’agripper à l’un des bancs pour ne pas tomber à chaque secousse. Dénué de magie et de mon équilibre, je n’étais tout bonnement bon à rien, de plus je ne comptais pas tester la dureté de cet être de pierre, non. Lorsqu’elle s’arrêta, elle leva la main dans ma direction pour la rabattre bruyamment. Essayant d’agilement l’esquiver, je me retrouvai à bondir dans tous les sens pour ne pas être aplatie. Je lançais alors un regard à Lokys, puis vers la sortie, il était temps de fuir et non de prouver sa valeur en affrontant l’abomination de pierre. L’Équilibre retrouvé, j’esquivai les attaques pour me retrouver entre ses jambes et plonger dans l’eau. Le remous était tel que je crus plusieurs fois boire la tasse, mais finalement, j’empruntai le trou béant que la statue avait fait en se levant. Emporté par l’agitation de la statue et le courant, je me cognais plusieurs fois la tête contre les pierres présente, puis percutant le rebord d’une enclave, je mis agrippai fermement pour y monter. Je me retrouvais maintenant dans un passage humide, recouvert de mon propre sang qui tachait mes vêtements mouiller, à attendre un vampire qui ne viendrait peut être pas… car après tout, il avait le choix de ne pas me suivre, peut-être même affrontait-il la statue à ce moment précis. Assis, le dos contre la paroi rocheuse, je regardais le moindre signe de vie venant de l’eau qui continuait à s’agiter

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Lun 15 Déc 2014, 05:03

La danse hypnotisante des flammes captivait le grand strige par l’insidieux mirage qu’elle offrait au véritable danger, et l’appel du sombre elfe ne fit tressaillir qu’à peine son regard envoûté. Ce fut le vacarme tonitruant, directe conséquence de l’éveil de l’abomination qui veillait sur les lieux, ainsi que la vague d’eau et de débris qui lui fonça dessus qui le firent décamper. Lokys évita de justesse un rocher qui s’éclata violemment contre l’une des colonnes derrière lui, mais ne put esquiver assez vite une planche de bois, arrachée à l’un des bancs déchiquetés par la vague, de lui déchirer salement le flanc droit. Sa plainte fut minime, avalée par le rugissement métallique du géant qui était aux prises avec l’elfe noir, d’une impressionnante rapidité pour son immense carrure. Furieux, mais sensé, le vampire serra la mâchoire sur la douleur et tout ce qu’il aurait voulu souhaiter au monstre de limon et profita que l’ennemi ne s’intéressait pas à lui pour trouver un asile sur une corniche du mur, à quelques mètres du sol. Quel met de choix ! Un combat mémorable semblait de rigueur, mais quelque chose dérangeait le belliqueux vampire. Une intuition des profondeurs, lui répétant que celui qu’il lorgnait ne pouvait être vaincu. Une vérité immuable, mais tellement agaçante pour celui qui n’aimait pas renoncer, mais le regard bref de l’alfar lui redonna raison. La fuite était leur seul salut.
Le guerrier attendit, immobile comme s’il faisait partie du décor. Une statue de marbre au flanc rouge, vêtu du noir, fixant le visiteur humble d’une silencieuse remontrance. Le monstre ne semblait pas l’avoir repéré, marchant doucement, comme prudent, vers le dernier endroit où il avait vu sa proie frétiller. Lokys attendit. Les gardes de ses lames vibraient leur inclémence entre ses doigts pour celui qui menaçait leur vie. Le silence magique des lieux l’empêchait même d’enliser le flot continu de son essence qui s’échappait par la blessure béante. Le monstre était à portée, posant lourdement son pas de fer juste à côté de là où il se trouvait. Il lui faudrait juste le laisser s’éloigner, et foncer droit où avait disparu la tête pointue du tueur. Juste.

Son sourire mauvais en disait tout autre sur ses intentions. Sitôt que la tête du monstre l’eut dépassé, d’un bond félin, le grand vampire sauta jusqu’à un pan de tissu en haillon qui pendait du plafond. L’agitation qui en résulta n’échappa pas à la statue protectrice qui se retourna à son tour, furetant pour trouver la source du bruit, et n’eut que le temps de se reculer pour éviter une colonne de marbre s’écroulant sur elle-même. Lokys était déjà au sol, ayant profité du nuage de fumé provoqué par l’effondrement de l’édifice pour courir jusqu’à la grotte. Un effroyable mugissement lui indiqua que la statue venait de le repérer, mais il ne s’arrêta pas pour demander son reste. Plus que trois enjambées le séparaient du boyau inondé. Deux. Sa jambe droite flancha sous la douleur à sa hanche. Une. Et ce fut plus une glissade mal ordonnée qu’un remarquable jeté qui l’enfourna dans le gouffre, au moment où une masse de fer s’abattait contre le mur.
Lokys retrouva avec soulagement l’anti-pesanteur de l’eau. Le courant, violent, l’entraînait sans effort il ne savait trop où. Tout était sombre, et froid, et lourd. L’air ne lui manquant pas, il décida de rechercher la surface par soucis de repérage, et nagea vaillamment vers ce qu’il estimait être le haut. Un faible halo de lumière lui indiqua qu’il était sur la bonne voix, et quand l’eau se creva sous son émersion, ses poumons recrachèrent puissamment un jet d’eau tandis que ses bras s’agrippaient à un récif. Au loin, on pouvait entendre le golem de métal pester contre la paroi qui avait englouti ses deux proies. Les vibrations de ses coups répétés contre le mur se transmettaient jusqu’à lui, un orchestre paradoxalement rassurant par son étouffement, lui donnant une fiable idée de l’épaisseur du mur qui le maintenait hors de portée de cet imbattable ennemi. Le vampire se hissa péniblement sur la corniche. Il n’avait jamais été très bon nageur, ni même amateur de bain. Ses longs vêtements étaient lourds, imbibés d’eau et de sang. De nouveau en contact avec l’air, sa plaie vrillait ses entrailles. Il y porta sa main et retint un cri. Quelques côtes y étaient sans doute aussi passées.

Au sec dans l’alcôve géologique où il se trouvait, son regard incandescent parcourut les lieux à la recherche de son compagnon. Il lui était impossible d’ignorer qu’il était là, tout près, de part l’effluve proprement alléchante qui se dégageait de lui. La fuite ne devait pas avoir été sans séquelles pour lui non plus.
« Aëran ? » Appela-t-il d’un timbre désespéré, presque suppliant. En cet instant, rien ne lui semblait plus alléchant que l’éminent fumet du sang d’alfar qui embaumait la galerie, et pourtant, il lui faudrait retenir ses instincts s’il ne voulait pas ébrécher la relative confiance qu’il était parvenu à instaurer entre eux. Roulant sur le côté, Lokys aperçut une ombre un peu plus loin dans la galerie. Il se laissa retomber dans l’eau, et porter jusqu’à la prochaine corniche où sa serre blafarde s’agrippa fermement. Ses ongles griffus maltraitèrent le rivage sur quelques centimètres avant qu’il ne trouve la force de se hisser sur ce nouveau refuge, où il le vit. « Ravi de vous revoir en vie. Si je suis une sangsue, vous êtes sans doute l’anguille la plus chanceuse qui m’est été donné de voir… » Quitte à s’affubler de surnom. A quatre pattes sur le rebord, Lokys se tint à une certaine distance de l’elfe noir, et s’accorda enfin un répit. Il s’adossa contre le mur, sa position tenant plus de la chute maladroite que d’un véritable choix. Le bras enroulé contre son ventre, il ferma les yeux et inspira longuement, avant de reprendre d’une voix maîtrisée, où ne perçait pas la douleur. « Nous devons sortir d’ici, et il nous faut des soins. »

Tournant enfin son regard ensorcelant vers le bel infortuné, le vampire sourit faiblement, se sentant un peu stupide de n’avoir fait que clamer l’évidence. Il ne lui apprenait rien en effet en disant cela, mais tous ce qui pouvait lui traverser l’esprit et lui éviter de trop penser à la marre de sang frais qui le tentait aux pieds du mortel devait sortir de ses appétissantes lèvres. « Vous semblez bien habitué à grouiller dans la fange souterraines, hm ? Tant mieux, je ne vois pas d’autre issue que celle-ci. Mieux vaut ne pas retourner là-bas. » Fit-il en reposant sa tête contre la roche. « Si nous suivons ce courant, sans doute tomberons-nous sur une sortie. Il faudra simplement espérer qu’elle ne soit pas plus dangereuse que l’autre forcené… » Songeur, ses prunelles d’argent que la faim piquait de cristaux rubis observèrent le lit de la nappe phréatique glacée, avant de glisser fielleusement sur l’alfar, et son timbre mielleux de reprendre. « Mais peut-être ne survivrez-vous pas jusque là. La route en apnée semble encore longue… »
HRP:
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Mar 16 Déc 2014, 16:02



« La ferme… la sangsue »  Seule réponse aux paroles du Vampire. Ma tête, posait contre la paroi rocheuse, souffrait atrocement. Un filet de sang coulait doucement sur mon visage, et je m’essuyais du revers de la main en rouvrant les yeux. J’étais tout de même content qu’il est pu en réchappé et je détournais la tête vers lui tout en lui disant : « Il ME faut des soins… » Je m’approchai de l’homme pour voir où il souffrait : « Je suis médecin » dis-je tout en rajoutant très vite : « J’ai l’habitude de soigner des Alfars, mais les Vampires ne doivent pas être si différents, non ? Un corps reste un corps, même mort. » Sans magie je ne pouvais que constater les dégâts et tenter d’immobiliser ce qui était brisé. Je déchirais alors mes manches pour en faire un bandage de fortune. Sortant également de ma botte un file et une aiguille, je me mis à recoudre les plus grandes plaies. Casse-cou de nature, il était normal de toujours avoir sur soi quelque chose pour ne saigner qu'un minimum : « Je n’ai pas d’instruments ici, tu te contenteras de ça ». Mmh… je me mettais à soigner les sangsues moi maintenant. J’étais tombé bien bas, mais il fallait dire que j’avais une certaine attirance pour les prédateurs. Lorsque tout fut fini, je me rassis en me tenant les côtes.

Mes yeux se perdirent dans l’eau sombre qui nous entourait presque. Si lui n’avait pas besoin d’air, j’en avais quant à moi grandement besoin pour ma survis, de plus, j’étais à moitié amoché et par conséquent aurait beaucoup de mal à nager convenablement. Je soufflais en regardant le bleue de mon bras qui commençait à se percevoir sur ma peau blanche. Dans tous les cas, je ne pouvais me permettre de me montrer faible devant un vampire, Dieu sait ce qu’il pourrait se passer. « Je survis toujours », lui dis-je sans le regarder. « De toute façon, je t’ai soigné, tu m’en dois donc une, non ?… Donc si par pur hasard je peinais à m’en sortir, je compte sur toi pour m’aider », dis-je dans un rire étouffé tout en le regardant cette fois-ci.

Boitant, je m’approchai de l’eau pour y mettre les jambes. Un frisson me parcourut, elle était glacée. Avant d’y glisser mon corps, j’enlevai mes bottes pour être moins lourd. Je grognai lorsque l’eau atteint mes plaies, et les dents serrait envoya à l’homme : « Bon on y va ? ». Me laissant aller par le courant, je comptais les secondes d’oxygènes que j’avais droits avant l’apnée. Quelques minutes plus tard, je vis le mur de roche et compris que l’air allait grandement manquer. Prenant une bouffée, je plongeai dans les abysses et commençait à nager dans le tunnel rocheux qui s’offrait à nous. Mes muscles étaient fatigués par les blessures qui n’avaient pas cessé de saigner, laissant le fluide rouge nager avec nous. Il ne fallut que quelques secondes avant que mon envie de respirer reprenne. Il était effrayant de constater que nous pouvions mourir aussi facilement. Constatant que nous étions à la fin de notre premier tunnel, je plaçai mes pieds contre la paroi et tout en pliant les jambes, poussai de toutes mes forces. Lorsque ma tête sortis de l’eau, je pris l’air qui mettait offert, respirant de manière saccadée, m’accrochant à la paroi. Les yeux fermés, je les rouvris sur le vampire. « Tu n’as pas besoin de respirer n’est-ce pas ? » Une idée me parvint, une idée qui ne me faisait pas plaisir, mais qui était surement nécessaire : « ça tombe bien alors, j’aurais besoin d’air à portée de bouche ».  Penchant la tête d’un côté, je ne lui promis rien en retours, après tout, je l’avais déjà soigné.

Mes cheveux collaient sur mon visage et je regardais le nouveau tunnel qui était devant nous. Nageant à contrecourant pour rester sur place, attendant de savoir si oui ou non, Lokys allait m’aider.


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Mer 17 Déc 2014, 09:28

L’histoire semblait vouée à se répéter. Lokys observait presque avec lassitude le cycle de cette scène comme s'il la vivait pour la millième fois, mais un fond de lui-même s’en délectait. Son abyssal regard se teinta de malice. Dans leur situation, il était en position de force, malgré une blessure les accablant chacun. Il n'avait nul besoin de s'encombrer de l'alfar pour s'en sortir, et pourrait très bien décider de le laisser pourrir à l'intérieur de ce temple. Tout comme il pourrait choisir de l'aider. Bien sûr, la présence de l'alfar à ses côtés le rassurait. Un peu. Trop peu pour qu'il sacrifie sa fierté à le lui faire savoir...
Le vampire se massa la hanche et se prépara à la nage.

Les appréhensions de l’elfe manquèrent de déclencher un fou rire chez Lokys. Le fait qu’il doive s’assurer d’une quelconque redevance de sa part en disait long, peut-être ne connaissait-il pas bien si les vampires que cela, finalement…
« Tâchez de ne pas vous engourdir. » Susurra-t-il. Mais l’infant ne poursuivit pas plus loin la provocation, et entreprit d’ôter son manteau et sa chemise tandis qu’Aëran s’immergeait. Son torse pâle conservait encore les macules de son sang près de ses côtes, mais toute douleur avait complètement disparu. Ainsi le buste à nu, le contact de l’eau lui sembla beaucoup plus agréable. Il lui était plus facile de se mouvoir. Silencieusement, il suivit l’alfar, ondulant sans bruit l’eau sur son passage. Il le voyait peiner, lutter pour rester en surface, le poids de ses blessures l’entraînant péniblement vers le fond. Son essence formait un liseré rougeâtre autour d’eux, et Lokys y plongea avec plaisir lorsqu’il fallut s’immerger.
Ce qui devait être le plus terrifiant, pour un mortel, c’était de ne pas savoir quand cela allait finir. Le boyau s’éternisait dans une pénombre presque totale, où le vampire admirait que l’alfar ne se perde pas. On n’en voyait pas la fin. Au bout de combien de secondes le besoin d’air se faisait-il ressentir, sous cette pression, dans ce noir, dans la peur et la douleur ? Lokys se mentirait à lui-même s’il prétendait ne pas observer avec envie l’état du jeune mortel… quel ennui, lui ne faisait que plonger dans l’eau. Il n’avait pas froid, ne craignait pas de manquer d’air, ne souffrait plus grâce aux soins du médecin insoupçonné.
Enfin un trou d’air. Les deux hommes remontèrent à la surface, et le grand strige ne put retenir un petit rire en voyant l’alfar lutter pour respirer. Son derme purulent de froid, ses lèvres bleues, il faisait pitié à voir. Lokys  allongea sa tête sur ses bras, accroché lui aussi à la paroi, proche de l’infortuné blessé en raison de l’espace étriqué. L’étroitesse de la roche feutrait l’acoustique  du lieu, si bien qu’il n’y avait plus aucun écho, et que leur voix paraissait matte, malgré la demande plus qu’houleuse du beau tueur.


« D’abord vous vous blessez, m’accablant du délectable parfum de votre sang… et maintenant, ça ? » Susurra le timbre onctueux du vampire, tandis qu’il s’approchait, franchissant une nouvelle barrière intime. « Vous cherchez à me provoquer, Aëran ? »  L’une de ses mains glissa dans l’eau et saisit l’homme par la taille, collant fermement leur corps l’un à l’autre d’une force dont peu aurait pu s’extraire. Cependant, Lokys ne fit que déchirer d’un coup de griffe le vêtement qui couvrait le torse du médecin. « Allège-toi au maximum. » Lâcha-t-il d’une voix douce. Trêve de civilité.
L’éphèbe prit une profonde inspiration, puis plongea sous les flots. Ce tunnel-ci semblait en effet se prolonger bien plus loin que l’autre. Il se retourna brièvement, sa longue chevelure noire formant des volutes aériennes autour de son visage, et ne se mit en route qu’au moment où il vit l’alfar s’immerger à son tour.

Au moins devaient-ils être soulagés que cet endroit ne grouille pas d’ennemi des profondeurs. Lokys avançait tout de même prudemment. La pénombre pouvait être une fourbe bien plus gourmande, et parfois, ses dents de roche éraflaient le marbre de ses bras lorsqu’il s’approchait trop des parois. Du coin de ses yeux d’argent, il observait la créature à ses côtés, à l’affût du moindre signe de faiblesse. Il n’irait pas le chercher lui-même. Il voulait voir si l’alfar aurait assez de cran pour venir se servir à ses lèvres, même s’il doutait que le jeune homme soit du genre à demander la permission – un autre point commun... Par-dessus tout, il voulait voir son instinct de survie lutter entre un dilemme… respirer et tenter les appétences du prédateur, ou le fuir vers la prochaine poche d’air et risquer de se noyer.
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Mer 17 Déc 2014, 13:00



Devais-je vraiment m’attendre à une réponse ? Bien sûr que non, celui-ci se fit en revanche un malin plaisir à tirer parti de ma faiblesse de mortel. Un prédateur de sa trempe ne pouvait se permettre de tout simplement être égal à un autre, si j’avais devant moi un homme faible, il y avait fort à parier que je l’aurai également provoqué. S’approchant de moi, je le laissai faire, fronçant tout de même des sourcils, arborant des traits durs. Il n’y avait pas à dire, l’homme avait du cran, me collant littéralement à lui comme si je lui appartenais. Il n’avait sans doute pas eu de refus depuis très longtemps, et lorsque ma magie sera de nouveau de la partie, je me ferai un plaisir de corriger le tir. Mes mains étaient plaquées contre son torse, forçant sur mes bras pour regagner une distance respectable. Lorsqu’il déchira mon haut, c’en était trop et je me mis à grogner : « Attention à toi Sangsue, ma patience a des limites ». Portant en même temps la main sur mes couteaux. Lorsqu’il se mit à plonger, j’enlevais les restes de mon haut en murmurant : « Je vais te tuer… sale vermine ». Je plongeais alors à mon tour. Mon aquape était ici dans son élément, elle nageait près de moi, comme pour prévenir du moindre danger.

La pénombre était affligeante, je regrettais de ne pas avoir une meilleure vision de nuit. Suivant les vibrations que le vampire laissait derrière lui, je commençai à me rapprochai de lui. Il ne m’avait pas donné de réponse claire, certes, mais il ne me l’avait pas interdit non plus. Nageant maintenant à la même cadence, je posais mon regard sur lui. Mon envie de respirer reprenait le dessus. Prenant son visage entrent mon pouce et mon index, j’hésitais un instant, plongeant mon regard dans le sien comme pour chercher une approbation ou une désapprobation. Quoi que j’y visse, je n’y fis pas plus attention que cela, puisque mes lèvres étaient déjà contre les siennes, les plaquant férocement pour ne pas que l’eau rentre. J’inspirai alors l’oxygène qui m’était offert avant de me retirer aussi vite que j’étais venu. Avant de partir, j’appuyai là où ses côtes étaient abîmées. Je m’écartai de lui, mais je me rendis compte que le courant se faisait de plus en plus fort. Cela nous permettait de moins nager, certes, mais j’espérai que celle-ci ne se jeta pas en contre bas. Emporté contre mon grès, je me cognai une nouvelle fois la tête. Au passage, j’attrapai Nôm pour ne pas la perdre.  À ce rythme-là, je finirais tout bonnement en pièce avant d’atteindre la surface. Asseyant d’utiliser ma magie, je n’arrivais tout bonnement à rien. Une nouvelle fois, l’oxygène manquait, et le tunnel s’éternisait. Nôm, qui capta mon regard, enfonça ses griffes dans ma chair pour bien rester en place. C’est ainsi que je me vis une nouvelle fois prendre appui sur les parois rocheuses et me propulser vers Lokys. L’attrapant fermement, Nôm accroché à mon dos par les griffes, j’enroulai mes jambes autour de son bassin. Forçant sur celle-ci pour avoir son visage à portée du mien, je me précipitai à ses lèvres. Prenant une nouvelle fois une bouffée d’air, je me décollais peu de temps après. Ce fut quelques secondes après qu’une poche d’air se fit voir. Ondulant vers celle-ci, je me raccrochais aux parois glissantes de la grotte. Crachant de l’eau, je me mis à tousser tout en prenant mon Aquape dans l'un de mes bras. À partir de là, deux chemins s’offraient à nous, l’une avec un fort courant comme celui-ci, et un autre avec un courant moins fort. Je regardais mon compagnon comme si rien ne c’était passé : « Je suis contre le fais de continuer dans ce courant trop fort, même si cela nous permettait de nous déplacer plus vite… les parois sont trop aiguisées, nous risquerions de  sévèrement nous amocher. » Dans tous les cas, je n’avais pas le choix de suivre cette sangsue, pour le simple fait que j’avais besoin de son oxygène. Sur mon épaule, Nôm se mit à cracher vers le tunnel. Signe que même si l’eau était plus calme, sans doute renfermait-elle quelque chose de plus dangereux

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Quête: Le Temple enfoui [PV: Lokys ] [-16]

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