C'était une nuit de pleines lunes, tout était calme. Le ciel était grand ouvert, laissant la lune blanche éclairer le paysage sauvage qu'offrait l'Antre des Marais, puisque l'on ne voyait pas tellement la lune noire. Passé un temps, cette phère sombre avait été menaçante, prête à s'écraser sur nous. Mais maintenant, elle avait retrouvé sa taille normale et sa tranquillité.

Je me trouvais justement dans l'Antre des Marais, moi simple humain aux cheveux noirs ébouriffés et aux prunelles vertes émeraudes. Allongé tranquillement sur un tronc d'arbre couché, illuminé par la douce lumière d'argent de la sphère blanche qu'offrait la clairière, je regardais l'immensité bleuté de la nuit. Je savais que s'était une erreur de ma part d'être à vu comme cela, mais j'avais besoin de plonger mon regard dans l'infinité du ciel. Je suis parti de Draguial sans rien dire, je ne voulais pas que l'on me suive, ni que l'on me pose de questions.

J'avais besoin de me retrouver seul, afin d'essayer de me faire une raison sur mon existence humaine. Mais je n'y arrivais pas ! J'aimerai tant pouvoir comprendre ce monde, pouvoir apprendre certaines choses de ces Entités comme le Temps. D'ailleurs qu'est-ce véritablement cette Entité là ? Qu'a-t-elle à m'apprendre ? Qu'a-t-elle à m'offrir ? J'aimerais tant pouvoir connaître tout cela, ainsi que ses secrets, sa complexité. Je voudrais tout connaître du Temps, c'est vraiment quelque chose qui me fascinait ! Mais malheureusement, mon essence anti-magique ne me permettait pas de saisir ces choses là. Cela avait le don de me torturer. Je ne me supportais plus. Je ne me comprenais plus. Je doutais de mon utilité sur ces terres. Comment pourrais-je remédier à cela ? Je ne voyais aucunes solutions possibles. J'avais envie de me tuer, de me torturer, … de me faire toutes les choses impossibles et inimaginables pour matérialiser physiquement tout ce que je ressentais en ce moment même.

Une telle vulnérabilité ne peut trouver sa place sur les Terres du Yin et du Yang. Je ne suis qu'un moins que rien. Je suis même incapable de protéger Alyska, d'être un compagnon digne de ce nom pour elle. Elle fait beaucoup de chose pour moi, mais moi … je ne fais rien, je ne peux rien faire. Je veux hurler, tenter de faire sortir toute la rage contenu dans mon misérable corps. Je ne suis qu'un faible d'esprit ! Comment puis-je vivre avec cela ? Avoir une essence anti-magique, pour moi, est un fardeau lourd à porter. Surtout que tous les autres compagnons d'Alyska sont d'essence magique ! Même ses dragons … Cela me rendait envieux. J'avais tellement envie d'apprendre à maîtriser la magie pour ensuite m'en servir aussi bien que l'Elémentale de la Foudre !

Mes pensées sont nombreuses, fortes et dures à canaliser. Tellement pris par elles, je ne pouvais entendre les doux murmures échangés entre le vent et les feuillages. Le bruit des animaux vivants ici, marchant, courant comme bon leur semblaient. L'eau stagnante, par moment, laissait échapper sa voix lorsque l'on la réveillait en lui marchant dedans, essayant de se frayait un chemin parmi toute cette végétation dense. Ces doux chants de l'Antre des Marais auraient pu me calmer si seulement j'avais pu, ne serait-ce qu'une seule seconde, me concentrer essentiellement sur elle. Mais non … trop de choses me tourmentaient l'esprit. Il m'était donc impossible de trouver la paix, impossible de pouvoir profiter de la vie comme il le faudrait. Qu'ais-je fait pour mériter une telle essence ? … Je n'en pouvais plus ! Il le fallait ! Je ne peux plus tenir ! « Par pitié ! Que quelqu'un m'aide à en finir avec tout cela ! Tuez  moi ! Je vous en supplie ! » Je pleurais à chaudes larmes, me recroquevillant sur moi même, le front contre l'écorce de l'arbre couché. Je venais même à envier cet arbre … au moins lui il était mort.

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Tant de souffrances encrées en moi, le désespoir me guettait. Je n'arrivais même plus à avoir des pensées rationnelles, tout était embrumé par mes questions demeurant sans réponse. Que deviendrais-je plus tard dans ma misérable vie d'humain ? Je n'en sais rien, je ne suis plus sûr de rien. Quoi qu'il en soit, je pense être condamné à vivre une simple longue et sans magie jusqu'à ma mort. D'ailleurs, en parlant de la Mort, j'aimerai bien qu'elle ne tarde pas à m'emporter. Je n'en pouvais vraiment plus de cette vie sans toucher et manier la magie. J'enviais tellement les personnes pouvant le faire.

Soudain, je me mis à hurlé ayant prit peur suite à une main qui venait de saisir mes cheveux. Mon cœur battait à vive allure, je ne pouvais me calmer. Mes larmes commencèrent à couler sur mes joues devenues blanches, avant de se multiplier. Bizarrement, j'essayais de me débattre souhaitant finalement de vivre au plus profond de mon âme tendis qu'un instant auparavant, je souhaitais que ma mort arrive. Étrange paradoxe … Mais pourtant, c'était bien ces deux sentiments opposés qui régnaient sur ma raison. Je tremblais de peur à ne plus pouvoir arrêter. Mon cœur s'arrêta d'un coup lorsque mon agresseur m'annonça que c'était une belle nuit pour mourir … Il avait peut être raison finalement. Peut être devrais je me laisser aller et me faire tuer.

Pourtant, à cet instant même, quelque chose fit barrage à cette mort imminente qui me guettait. Ce sont mes genoux qui touchèrent le sol en premier. Je mis un petit moment avant de réaliser que c'était grâce à un chasseur, au vu de son apparence physique, qui m'avait libéré des griffes de mon meurtrier en lui lançant une flèche dans l'épaule. La voix rauque du chasseur parvint jusqu'à mes oreilles, je n'hésitais pas une seule seconde pour le suivre. Je me relevais, essayant d'aller au plus vite vers le chasseur malgré le cris glacial de mon meurtrier. Mon sauveur me prit par le poignet et m'entraîna entre les arbres pour ensuite entrer dans des ruines que je n'avais encore jamais vu.

Enfin à l'abri du meurtrier, le chasseur me lâcha sans me donner sans plus de détail. Je restais là, planté comme une statue. Je n'osais même pas bouger, par simple peur et aussi simple timidité. La voix rauque du chasseur me fit sursauter. « Tu es un parfait inconscient, tu aurai pour crever tout à l'heure petit humain. » Je baissais la tête, honteux de mon inconscience. « Bref, ici tu es en sécurité. C'est le Mausolée de Séraphine, lieu que nous, humains, nous nous somme appropriés. Tu fais ce que tu veux, tu es ici chez toi. » Je le regardais partir, me laissant tout seul, planté là. Je plaquais mon dos contre le mur avant de me laisser glisser jusqu'à ce que mes fesses se retrouvent à terre. A partir de là, je m'assis en tailleur de façon à être bien assis sans trop être étalé non plus. Je sortis ma petite dague en argent, touchant délicatement la lame bien affûtée.

Je regardais mon reflet dans la lame … mes cheveux étaient encore plus ébouriffé qu'avant. Je remarquais même un petit trou sans cheveux sur mon crâne. C'est qu'il avait tiré vachement fort en plus. Mais bon, cela se voyait presque pas. Surtout que j'eus l'intelligence idée de passer ma main dans mes cheveux mi-longs pour les ébouriffer davantage. J'aurai peut être dû prévenir Alyska que je partais de Draguial … Non, sinon elle ne m'aurait pas laissée partir seul. Ce n'est pas tout, mais je commence à avoir mal aux fesses. J'y remédiais, je me levais tranquillement, mettant par la suite un pied devant l'autre pour avancer et m'aventurer dans le fameux repère des humains, le Mausolée de Séraphine.

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Je marchais dans les longs couloirs du Mausolée de Séraphine. Ils n'étaient pas très bien éclairés, la seule lumière qui pouvait pénétrer en ces lieux était bien les rayons de la lune blanhe à travers de petits trous dans les murs. Je commençais même à avoir des frissons, non pas de froid, mais de peur … Tout était bien trop calme, il n'y avait presque aucun bruit, mise à part le doux murmure de l'eau qui ruisselait et les quelques gouttes tombant du plafond. Je m'arrêtais un petit moment, dirigeant mon regard vers le haut. Une goutte eut l'intelligence idée de me tomber au niveau du front entre les deux yeux. Je m'empressais d'essuyer l'eau sur mon visage avec le bout de le manche de mon tee-shirt, tout en râlant. Je détestais sentir un fluide sur mon visage, j'avais l'impression que j'allais devenir complètement fou.

Je repris ma marche lente, scrutant les moindre recoin. Par moment j'entendais des petits pas me suivre sans savoir ce que c'était. J'aurai pu dire que c'était sûrement une souris, mais avec ma nature un petit peu paranoïaque, je redoutais le pire à chaque fois. Je m'arrêtais, regardant autour de moi. Je crois bien que je me suis perdu. Un vent glacé se fit ressentir dans mon cou, me figeant complètement. Ne me dites pas que c'est celui qui me pourchassait tout à l'heure ? Oui … c'était bien lui, je reconnus sa voix. J'aurai voulu m'échapper, mais il me saisissait, me plaquant avec force contre une paroi qui céda sous notre poids. Mon agresseur me serra contre lui et nous nous retrouvâmes tous deux à terre. Lorsque je pris conscience que j'avais atterri sur lui, je me mis à rougir. C'était vraiment une situation embarrassante, mais je ne pouvais imaginer pour l'instant, ressentir le moindre sentiment affectif pour cette personne. D'ailleurs, ce fut autour de cette personne de se rendre compte que j'étais sur lui. Il finit par me pousser sur le côté pour qu'il puisse se relever. Je restais à terre, regardant un court instant l'homme se dépoussiérer. Mais mon regard émeraude finit par se diriger vers le sol, j'étais bien trop timide pour le regarder davantage et lui parler. De plus il m’intimidait, tellement qu'un frisson parcourra tout mon corps. Je ne savais pas quoi faire, mise à part l'écouter parler sans pour autant le regarder dans les yeux. Mais je finis par prendre mon courage à deux mains pour lui expliquer la raison qui me poussait à vouloir mourir. « Euh … c'est que j'ai … l'impression de … de ne pas être à … ma place parmi les … humain. Surtout que .. j'aurai aimé …. manier la magie … j'envie tant les personnes pouvant … la maîtriser. » Je ne voyais pas ce que je pouvais rajouter d'autre, après tout ce que je venais de lui dire était la stricte vérité. Mais c'était étrangement paradoxale ma façon de penser. Je voulais mourir et pouvoir manier la magie. Mais tout cela me semblait impossible, dans tout les cas je ne pourrais jamais manier la magie tout cela à cause de mon essence … et même si je trouvais la mort, je ne pourrais pas non plus manier la magie, vu que je ne serai plus de ce monde. A moins qu'il n'y aurait par hasard une ou des solutions possibles, mais que je n'étais pas capable de saisir puisque je n'étais pas assez intelligent pour les remarquer. Dans tout les cas, je me sentais fort bien inutile, je n'étais qu'un pauvre humain sans cervelle, incapable de raisonner. Je finis par croiser son regard en lui demandant. « Je vous en pris, aidez moi ... »

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Je n'arrivais pas à soutenir son regard, j'avais bien trop peur. Il me faisait peur, je ne savais pas du tout ce qu'il allait faire de moi. Je ne vois pas non plus comment il pourrait m'aider … d'ailleurs, il n'avait pas l'air de vouloir m'aider. Déjà, il me dit que je suis quelqu'un de contradictoire, ce qui n'est pas faux. Ensuite, il me dit que je ne suis qu'un pleurnichard et qu'il a plus envie de me tuer qu'autre chose. Même s'il me rabaissait plus bas que terre et qu'il voulait me manger tout cru, je continuais à croire qu'il pouvait m'aider. Étant toujours à terre, je le pris par le bas de la chemise lorsque je le vis se retourner pour partir dans les galeries. Il me prit par le bras, m'obligeant à me lever. Il voulait en tout premier lieu sortir d'ici … cela me laisse au moins un peu de répit pour voir ensuite ce qu'il va me faire.

Pour l'instant, je me contentais juste de le suivre, ne sachant pas du tout où on se trouvait exactement. Je sais juste que cet endroit s'appelait le Mausolée de Séraphine, mais je n'y avais jamais mit les pieds à l'intérieur et je ne savais pas du tout ce qui ce cachait dans ce lieu. Les galeries étaient grandes, assez sombres qui avaient dû être empruntées autrefois. Le clapotis de l'eau tombant à terre dans une flaque résonnait dans ces galeries silencieuses et froides, de quoi me faire frissonner. Je commençais à regretter d'être parti de Draguial comme cela, sans prévenir Alyska. Le vampire me laissa passé devant tendis qu'il regardait des inscriptions sur un mur. Je n'étais pas très rassuré à l'idée d'avoir cet homme qui voulait ma peau derrière moi. A peine arrivé dans l'angle du couloir, l'homme se jeta sur moi. J'étais paralysé de peur, je sentis sa main se poser sur ma bouche et son bras autour de ma taille. Il me serrait si fort contre moi, mon rythme cardiaque s'accéléra et tout ce mêlaient en moi … la peur, l'angoisse, l'envie, … un mélange de sentiment étrange. Je fermais les yeux ne voulant pas affronter la dure réalité en face, essayant de faire le vide dans ma tête.

Je fus davantage surpris lorsqu'il me lâcha en m'ordonnant de faire aucun bruit. Je rouvris les yeux doucement, on n'était plus dans les couloirs, mais dans une pièce. Je n'avais pas réalisé tout à l'heure quand il a tenté de m'égorger, qu'il nous avait fait rentré dans une pièce. Des gens ? Des gens étaient dans cette pièce ? Je ne les ais pas vu … normal en même temps vu que j'avais les yeux fermés. De nombreux tissus ornés de fanions couvraient en partis les murs. Je regardais l'homme prendre en main des parchemins, sûrement des écrits. J'aurai bien aimé savoir ce qu'il y avait marqué dessus, sauf que je n'osais pas demander, peur qu'il me menace encore une fois avec ses crocs. Mon regard suivait les parchemins qui tombaient doucement en direction du sol. Je restais là à les fixer comme un idiot sans aucune raison particulière. Le vampire me fit sursauter quand il me posa la question où je voulais aller. « Euh ... » Je regardais autour de moi, analysant la pièce. Il y avait de trois passages différents, dont celui par où on est rentré. Il ne resté plus que deux solutions. Totalement au hasard je répondis. « La droite ... » Je fus étonné qu'il prenne des livres, je ne pus m'empêcher cette fois de lui poser des questions tendis que l'on avançait. « Pourquoi vous avez prit des livres ? Qu'est ce qu'il y avait marqué sur ces parchemins ? » Je baissais vite mon regard lorsque je remarquais que j'avais posé trop de question à mon goût. Toute fois, j'espérais qu'il me réponde sans qu'il me menace. J'avais soif de savoir, je souhaitais apprendre beaucoup de choses au fond de moi, surtout le maniement de la magie, sauf que je n'étais pas apte à la pratiquer. Après quelques instants de silences, des grondements sourds venant de loin se firent entendre. « C'était quoi ça ? » demandais-je, paniqué.