Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez
 

 A la soupe ! (Quête avec Milady)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Ven 27 Juin 2014, 16:00



« Hé vous, l’aventurier ! Ça vous dirait de vivre une expérience exceptionnelle ? »

Je jetai un coup d’œil autour de moi, personne. Etait-ce à moi que l’individu s’était adressé ? Je l’interrogeai d’un geste de la main auquel il répondit en hochant la tête. Je m’approchai de l’inconnu. C’était un homme d’une quarantaine d’année à l’allure svelte. Il portait des vêtements soyeux aux couleurs chaudes.

« Euh… C’est-à-dire ? »

Il sourit, découvrant ses petites dents blanches.

« Je travaille à la taverne et nous recherchons des voyageurs pour goûter notre cuisine. Votre repas vous sera offert, bien entendu.»

Je fronçais les sourcils. Cette offre me paraissait fort louche. Il devait y avoir un piège, c’était certain. Je cherchais plus d’information.

« Vous voulez dire que vous m’offrez la possibilité d’avoir un repas gratuit à la taverne, c’est cela ? »

« En effet »

« Et qu’y gagnez-vous ? » m’inquiétais-je.

L’homme devant moi parut surpris devant tant de méfiance. Je devais lui sembler bizarre mais ma rencontre avec Béolior avait radicalement changé mon comportement. J’étais beaucoup plus suspicieux vis-à-vis des propositions faites par des étrangers.

« Pour vous dire la vérité, nous nous préparons actuellement à recevoir des personnes hauts-placées dans notre taverne et nous aurions bien besoin d’avis pour nous rassurer et nous améliorer. »

Je réfléchi un instant. Cela ne me coutait rien d’aller jeter un œil à la taverne après tout.  

« Si vous êtes intéressés, je vais vous demander votre nom pour la réservation. Vous devrez ensuite vous présenter dans une heure à la taverne. »

Sans plus de question, je m’exécutai.

« Je m’appelle Raphael Taiji. »

Un sourire satisfait se dessina sur le visage de mon interlocuteur.

« Bien. A tout à l’heure et merci ! »

« Merci à vous. »

Je tournai les talons et continuai ma visite matinale.



Pour la première fois depuis mon réveil, j’avais réussi à me présenter sans hésitation. Je savais qui j’étais. Si je n’avais pas récupéré tous mes souvenirs, je connaissais néanmoins les plus importants. Tandis que je restai pensif, une flamme dansa au creux de ma main. Si le lien avec mon élément n’était plus aussi fort qu’auparavant, j’étais comblé que nous soyons à nouveau réunis. Les autres éléments, quant à eux, restaient encore quelque peu méfiant pour la plupart. Avant d’espérer atteindre la Géhenne, il fallait que j’arrive à apaiser leurs suspicions.  

Soudain, Léviathan se lança dans une course effrénée. Surpris, il me fallut un moment avant de comprendre ce qui se passait. Je m’élançai à sa poursuite, accusant un léger retard, tandis qu’ils se faufilaient entre les jambes des nombreux passants.


« Reviens ici ! Lévi !! »

Dans ma voix, une empreinte de crainte et de colère retentirent. Qu’est-ce qui lui prenait à cet imbécile de s’enfuir de la sorte ? Slalomant entre les badauds, je m’excusai de les bousculer ou de les interrompre en pleine conversation. Le bébé dragon avait une avance importante sur moi, bientôt il tournerait dans la rue parallèle et je perdrai sa trace. Il fallait que j’accélère mais j’étais bloqué par la foule. Dans un dernier espoir, je hurlai.

« LEVIATHAN, STOP ! REVIENS ! »

Rien n’y fit, il continua sa folle excursion sans même se retourner tandis que les gens me prirent pour un fou.

« Hé m*rde ! »

Les comblant de maigres excuses, je chassai plus violemment les passants, tentant de me frayer un passage à travers la ruelle bondée. A l’intersection, je bifurquai – comme l’animal l’avait fait avant moi – ce qui me mena à la Place Centrale.

Comme toujours, l’endroit était bondé. Je m’arrêtai un instant et cherchai l’animal des yeux. Il n’était pas facile de remarquer un si petit animal dans un tel foutoir. Il me fallait prendre un peu d’altitude. Je décidai donc de courir jusqu’aux Portails d’où j’aurai une meilleure vision. Brusquement, alors que j’approchai, je l’aperçu. J’avais réussi à reprendre du terrain mais j’avais peur qu’il passe par l’un des Porches permettant de quitter Aeden. L’endroit était plus dégageai, ce qui me permis de sprinter. Il était presque à portée. Il bondit pour m'échapper mais, trop tard. Je sautai vers lui et l'attrapai au vol tandis que, soudainement, une jeune femme surgit de nulle part - sans doute envoyée là par l'une des Portes menant à Aeden. Déséquilibré et incapable de me rattraper, nous tombâmes tout deux sur l'innocente. Je me redressai, embarrassé tandis que l’animal ne bougeai plus. Si je m'inquiétai de prime abord, je l'entendit émettre un léger ronflement. Léviathan était tombé profondément endormi, à ma grande stupéfaction - et satisfaction. Haletant, je m’excusai.


« Je suis profondément confus pour ce qu’il vient de se passer mademoiselle, veuillez me pardonner. »

Je fis une légère révérence en guise de rédemption avant de me justifiai.

« Il se trouve que j’étais à la poursuite de cet insolent personnage… »

Je désignai mon compagnon d’un geste de la main.

« … et après m’avoir fait courir à travers toute la ville, il s’est arrêté ici avant de sauter sur votre personne, et les Aethers soient loués, il est tombé de fatigue. Il va vraiment falloir que j’apprenne à l’éduquer mais je ne suis pas réellement doué pour ce genre de chose. C’est la première fois que j’en élève un après tout. »

Je ramassai délicatement Léviathan et le cala dans mes bras.

« Vous devez être épuisée. Permettez-moi de vous offrir quelque chose à boire ou à manger à la taverne pour m’excuser. J’insiste !»

Après tout, avec toute cette histoire, il était bientôt l’heure que je me rende à la taverne.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 27 Juin 2014, 18:33

<< - MILAADYYYY ! >>. La voix tonitruante de mon chef, Tony Kreug, résonna dans tout le couloir du Château. Réveillée en sursaut, Sweety s'accrocha à moi, de peur, enfonçant ses petites griffes dans mon bras. Je le caressais calmement tout en me levant de mon bureau. Il était encore très tôt dans la matinée et regardant ma montre, je me rassurais de voir que je n'étais pas en retard. Alors pourquoi le Maître Queux du Royaume des Ombres venait ainsi frapper à ma porte... Porte qui ne tarderait pas à céder si je ne me précipite pas à lui ouvrir. Il se tenait face à moi, en sueur, et ses yeux s'illuminaient de cette étrange lueur qu'ils prenaient lorsqu'il inventait une nouvelle recette... Je reculais un peu et mon dragon s'accrocha à mes épaules, fixant Mr.Kreug, dont il n'avait pas digéré ce réveil forcé. << - Milady. J'ai une mission de la plus haute importance pour toi ! >>. Sans émettre le moindre son, j'attendais patiemment que ce dernier m'explique un peu plus en détail cette mission, non sans une pointe d'angoisse dans le cœur. << - Écoute moi bien. Tu vas te rendre à Aeden, la capitale des Élementals. Là, tu te rendra à la taverne et demandera le chef Fallion. C'est un vieil ami à moi. Il vas recevoir dans peu de temps d'importantes figures et il m'a demandé mon aide. Tache de le servir aussi bien que tu le fais avec moi, tu en seras récompensé. Maintenant, file ! >>. Il tourna les talons sans même attendre la moindre question de ma part... De toute façon, les ordres étaient clairs. Et même si je me demandais bien pourquoi il avait tant tenue à m'y envoyer personnellement, je me doutais qu'il avait une bonne raison à cela et qu'il ne servait à rien que je lui en demande d'avantages.

Aeden... Je savais parfaitement où se trouvait cette île, et comment m'y rendre. Mais un autre problème se posait à moi... Sweety. Lorsque je voyageais seule, il ne me fallait que quelques instants à peine pour traverser des territoires entiers à travers les ombres... Hors, le jeune Dragon dont j'étais en quelque sorte la maman ne pouvait ni me suivre à travers elles, ni être laissé seul le moindre instant. C'était donc en vue d'un long périple dangereux que je devais préparer mes paquetages. En relisant le journal intime de la Milady que j'avais été autrefois, j'étais parvenue à récupérer toutes les connaissances de savoir vivre que je possédais à l'époque. En l’occurrence, je savais parfaitement confectionner un baluchon complet et pratique qui contiendrait tout ce dont j'aurais besoin. Mes couteaux de cuisine... de la nourriture pour Sweety... une carte et une boussole... et suffisamment d'argent pour ne pas être obligée de recourir à des moyens peu moraux pour voyager. J'enfilais ensuite par dessus ma robe rouge une longue cape à capuche noire, qui me permettait de passer relativement inaperçus. Je vivais encore sous la peur de rencontrer à nouveau une personne qui m'aurait connue de mon vivant... Une personne qui me parlerait de celle que j'ai été, celle dont je ne me souviens pas... et ne me souviendrais probablement jamais.

<< - Allez viens Sweety, on a de la route à faire.>>. Pour toute réponse, mon bébé bailla et se blotti dans le creux de mon cou. Je n'étais pas rassurée de l'emmener avec moi pour un périple de cette envergure. Il était si jeune... Mais depuis que l’Éleveuse m'avait apprit qu'il m'avait choisit, la petite peluche ne pouvait se passer de ma présence, même lorsqu'il me fallait accomplir mon devoir de Grande Faucheuse ou bien travailler en cuisine. Et même si cela comportait quelques désavantages, sa présence me permettait de réfléchir un peu moins à Elle et allégeait mon quotidien. Depuis combien de temps n'avais-je pas revue ma sœur ? Je ne pouvais le dire. Le temps était une notion abstraite qui changeait selon le lieu dans lequel nous nous trouvions. Mais j'étais certaine qu'elle devait être à ma recherche, furieuse que je sois partie ainsi. Je culpabilisais d'avoir délaissé ma mission envers elle pour me consacrer à celle de ma race... Et chaque jour, mon cœur me faisait un peu plus souffrir lorsque mes pensées se dirigeaient vers elle... L'avais-je encore abandonnée ? Cette simple perspective me soulevait les entrailles... Sweety avait du sentir mes états d'âme car il vient frotter le bout de son museau contre ma joue. J'étais touchée par son geste d'affection, qui me calma quelque peu. << - Merci mon grand... >>. Après une petite caresse amicale, mon baluchon sur le dos, je sortis de ma chambre et refermais la porte, m'en allant vers de nouvelles aventure, sans me retourner.

[Ellipse -parce que raconter tout le voyage prendrait vraiment trop de temps-.]
Je me trouvais désormais devant le grand portail qui me mènerait à la capitale des Élementals. Au fond de moi, j'espérais y retrouver Vincent, que je n'avais pas revue depuis l'évènement au Berceau Cristallin, et je dois dire que je me faisais quelque peu du soucis pour lui... Sweety poussa un petit cris en apercevant le dragon gardien de la porte, probablement pour saluer ce dernier. J'étais surprise de sa sociabilité malgré son jeune âge et la fâcheuse tendance qu'il avait à endormir tous ceux qui osaient me toucher. Mon dragonnet descendit même de mes épaules pour venir se courber devant son ainé. Je me penchais alors à mon tour et mes intentions étant honorables, je pus passer le portail sans aucune difficulté... mais mon arrivée fut un peu moins sans douleurs.

En effet, un dragon et ce qui me semblait logique de penser son parent venait tout juste de me... sauter à la figure. Sweety poussa un rugissement de mécontentement et usa de son pouvoir sur le premier qui se trouvait à sa portée, c'est à dire son homologue. Je le vis sombrer malheureusement dans un profond sommeil et jetais un regard peiné en sa direction. L'inconnu se releva et se complait immédiatement dans des excuses qui eurent le don de me faire sourire. Il avait un je ne sais quoi d'innocent qui me fit rire et je m'empressais de le calmer. << - Allons ! Ne vous en faites pas ! J'ai également quelques problèmes avec mon jeune dragon, qui vient d'endormir le votre. Navrée. Pas évident d'être parent. >>. Comme pour demander pardon à son tour, Sweety grimpa sur l'épaule de mon maladroit interlocuteur et lui lécha le bout du nez, avant de bondir à nouveau sur mon épaule. Il était vraiment très agile et le regarder évoluer était toujours un véritable spectacle pour moi. Je me mis à le caresser machinalement avant de répondre à la proposition du jeune homme. << - Et bien, ce serait avec grand plaisir ! Je comptais justement m'y rendre. >>. Je me retenais de lui annoncer que c'était à ma cuisine qu'il allait goûter... Depuis un certains temps, la renommée de la gastronomie des Ombres avait fait le tour des continents et je ne tenais pas à me retrouver avec une foule de personnes à devoir servir une fois mon poste en main...

1190 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 29 Juin 2014, 15:44


Un sourire aux lèvres, la jolie jeune femme avoua comprendre ma situation. Tandis qu’elle accusa son animal d’être coupable du brusque sommeil – acte que je considérais pour ma part d’héroïque -, ce dernier grimpa témérairement sur mon épaule pour me léchouiller le nez avant de retourner sur sa dresseuse. Un instant, je songeai qu’elle pourrait me donner quelques conseils car, à voir son compagnon – beaucoup mieux éduqué que cet insolent de Léviathan – elle devait savoir s’y prendre.

Le petit dragon ne voulait jamais m’obéir. Têtu, il faisait toujours ce qui lui chantait si bien que, souvent, il me mettait dans l’embarras le plus total. J’avais beau être gentil ou méchant, le résultat était toujours identique : il m’ignorait comme un illettré ignore un livre. Ereinté par ce petit diable, je ne lâchai pourtant pas l’affaire, cherchant activement des informations sur le dressage des dragons. D’ailleurs, j’aurai du me rendre à la bibliothèque de la ville en cette douce matinée, mais le dragonnet avait préféré me faire galoper dans tout Aeden. Je me jurai donc que, plus tard, j’interrogerai mon interlocutrice.

Sans prendre de temps de réflexion, la demoiselle accepta mon invitation. Elle prétexta devoir s’y rendre et je songeai que, peut-être, elle avait également été sélectionné pour goûter les plats servis à la Taverne.


« Eh bien en route ! » lançais-je amicalement.

Ouvrant la marche, je me tenais un peu en avant mais pas trop ; j’étais toujours capable de l’apercevoir du coin de l’œil. Tandis que nous nous avançâmes vers la taverne – qui n’était pas toute proche – j’entamai la discussion.

« Je viens d’y penser mais je ne me suis toujours pas présenté. Veuillez m’excuser cette impolitesse. Je m’appelle Raphael Taiji, pour vous servir mademoiselle ! »

J’esquissai un sourire amusé mais je doute qu’elle le remarqua.

Désireux d’arriver au plus vite – je n’avais pas envie de rater mon rendez-vous – je nous emmenai à travers un raccourci. Nous tournâmes à gauche dans une ruelle sombre et froide. Dénuée de couleurs, l’allée en était presque déprimante. Cà et là, des inscriptions injurieuses décoraient les épais murs de pierre. Je regrettai déjà d’avoir entrainé la voyageuse dans un lieu aussi pitoyable quelques minutes à peine après son arrivée quand deux étranges individus s’approchèrent.


« Hé gars ! Regardes ça ! » adressa-t-il à son compère

« Ouai j’ai vu ! Elle est grave bonne cette meuf ! » répondit-il

Méfiant, je me rapprochai un peu plus de ma camarade.

« Tu nous la prêtes ? »

« Désolé, ça ne va pas être possible. »

« Oh… »

Son ton semblait déçu. Ils firent minent de faire demi-tour avant de se ruer vers nous.

« On va la prendre de force alors ! »

Je me plaçai instinctivement devant la voyageuse. D’un geste rapide, je lui confiai mon animal endormi.

« Prenez en soin. »

Le plus grand attaquait au corps à corps tandis que le plus petit restait à distance, utilisant la magie. Comme un enfant qui retrouve un jouet perdu, je souris ; depuis que j’avais récupéré une partie de mes pouvoirs, c’était mon premier combat.

« J’aurai peut-être besoin de vous à un moment. Peut-être… »

Un arc de foudre jaillit des mains d’un de nos assaillants. Amusé, je n’eus aucun mal à le rediriger vers l’autre mais celui-ci absorba la magie de son ami. Un coup de poing fusa vers moi, je me métamorphosai en flammes pour l’éviter. Plongeant sa main dans le feu brûlant, mon adversaire ne sourcilla même pas. Il ressortit indemne de cette attaque.

« Les éléments ne servent à rien contre moi, petit ! » ria-t-il

« Dans ce cas, je vais avoir besoin de vous.  Désolé de vous imposer un tel spectacle à votre arrivée. J’espère que vous saurez garder un meilleur souvenir de votre voyage en Aed… »

Le lanceur de sort ne me laissa pas le temps de parler, il projeta des éclats de métal que je renvoyais d’un geste de la main.

« Je m’occupe de celui-là, je ne peux rien faire à l’autre. En espérant que vous ou votre compagnon sachiez-vous battre… »

Si son compère absorbait la magie élémentaire, mon opposant en était incapable. Mon problème se situait dans le fait qu’il semblait contrôler les mêmes éléments que moi. Il m’était impossible de l’assaillir en frontal auquel cas il n’aurait aucun mal à dévier mes attaques.  Entre nous deux, c’était une véritable guerre de position. Chacun écartait les projectiles de l’autre.


Soudain, Léviathan sorti de son sommeil profond. Le jeune dragon s’approcha de son maître hâtivement.


« C’est pas le moment de jouer, Lévi… »

Apercevant mon point faible, mon adversaire fonça sur l’occasion. Un trait de terre jaillit en direction de mon compagnon. De la terre ?! J’étais incapable de maîtriser cet élément. A la hâte, je m’interposai entre l’arme et mon ami. L’attaque me frappa sauvagement à l’épaule droite.

« Touché ! »

Un sourire apparut sur le coin des lèvres de l’homme qui me faisait face.

Apeuré mais téméraire, le petit animal se plaça devant moi, bien décidé à me protéger à son tour.

« Va-t’en Lévi ! S’il te plait, n’en fait pas qu’à ta tête ! »

Ignorant mes demandes, comme à son habitude, le petit être fonça sur celui qui m’avait blessé. Un effrayant rugissement sorti de sa gueule. Fonçant à toute allure, il se rua sur mon ennemi, l’assaillant de ses petites griffes. D’un coup de pied, il repoussa le dragonnet. Cet instant d’inattention ne lui permis pas d’apercevoir la boule de feu qui s’abattit sur lui, enflammant ses vêtements. Je me précipitai sur lui. Il éteignait les flammes, se roulant sur le sol, tandis que je m’assis sur lui. Je bloquai ses bras avec l’aide de mes genoux et je l’assaillis de coups de poings. Certes, ma force était faible mais je ne lui laissai aucune seconde de répit.

« Alors ?! C’était bien de frapper dans ce petit être fragile ? Ça t’a fait plaisir ? »

Mes mains saignaient à force de cogner sur son visage contusionné. A sa ceinture, je remarquai deux petites dagues. Je m’en saisi, lui laissant quelques secondes de répit. Alors que j’approchai l’arme de son visage, il me supplia.

« Non ! S’il vous plait, je vous en prie. Je suis désolé. Je… »

La folie s’emparait de mon être. Il avait fait souffrir Léviathan, en échange, il me fallait prendre sa vie. Alors que j’allai lui trancher la gorge, le dragonnet arriva, titubant péniblement. Il me lécha la main gauche de sa petite langue rose, tentant de m’empêcher de mettre fin à la vie de son agresseur. Reconsidérant mon geste, j’assommai l’individu d’un violent coup avec le manche de la dague avant de le laisser là, gisant sur le sol. J’attrapai mon compagnon et le nicha au cœur de mes bras. Je le caressai tendrement.

« Tu m’as fait peur tu sais ! Pourquoi tu as fait ça ? Je t’avais dit de t’en aller… Tu ne m’écouteras donc jamais ? »

Soupirant, je fis volte-face vers la jeune femme. Peut-être avait-elle besoin d’aide avec son adversaire ? A moins qu’elle ne l’ait déjà neutralisé et se contentait d’observer mon combat ? Dans tous les cas, était-elle toujours là ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 29 Juin 2014, 20:42

Je suivis sans un mot mon interlocuteur qui semblait bien mieux connaître la ville que moi. Cette rencontre prenait alors une tournure plutôt utile et agréable, puisque je n'aurais pas à déambuler dans les dédales de la citée, sans savoir réellement où aller et être forcée de demander mon chemin. Je souriais de satisfaction, appréciant simplement cet instant de calme, loin des cuisines du Château en constante effervescence. Sweety, confortablement installé sur mon épaule, admirait les environs tel un enfant émerveillé, tournant la tête de droite à gauche mais ne descendant toute fois pas de son perchoir, sur lequel il était à l’abri. Je trouvais finalement le fait de l'avoir emmené avec moi plutôt bénéfique pour son éducation de Dragon. Après tout, comme dit l'adage, les voyages forment la jeunesse ! Il était aussi très intrigué par le dragonnet de mon guide, qui semblait bien plus indiscipliné et agité qu'il ne l'était. Il est vrai qu'à part sa tendance à endormir toute personne qui avait le malheur de poser la main sur moi, même par inadvertance, Sweety ne m'avait jamais mise dans l’embarras ou causé le moindre problème.

Alors que le jeune homme ouvrait la marche devant moi, ce dernier avait enfin décidé d'entamer ce dialogue classique de politesse en se présentant. Raphaël Taiji. Encore un Taiji. Décidément ils étaient bien nombreux... et je redoutais d'utiliser mon pouvoir de Mortelle Clairvoyance de peur que sa généalogie soit bien trop grande à conserver pour mon pauvre petit esprit. Je ne sais pourquoi, mais entendre ce nom provoquait en moi un léger frisson que je ne savais identifier... Mais passons. C'était à mon tour de remplir mon rôle de femme sociable et de me présenter, bien que je devais avouer que j'adorais ces civilités qui pourtant étaient d'un banal affligeant. << - Votre impolitesse vous est toute pardonnée. Je me nomme Milady Madley, heureuse de vous avoir rencontré. >>. Mais je ne fis pas durer plus longtemps la discussion, qui aurait tout le temps de se poursuivre une fois que nous serions arrivés à bon port. Observer Aeden était pour moi une activité bien plus intéressante pour le moment et je comptais bien prendre un moment pour en visiter chaque recoins, une fois que j'aurais remplis ma mission. Mais je dois avouer que je ne pensais pas à ce genre de coin là...

Le Taiji venait de bifurquer dans une rue sombre qui me rappelait celle du Quartier Résidentiel, du Continent du Matin Calme, dans laquelle m'avait un jour entrainé Melody. Et j'avais un mauvais pressentiment. Qui fut bientôt confirmé lorsque deux hommes nous barrèrent la route, apparemment intéressé par ma personne. La mort allait bientôt frapper, ma nature d'Ombre me le soufflait... J'espérais seulement que ce ne serait ni pour Raph', ni pour nos dragons. Et mon preux chevalier se mit en place, me protégeant de son corps, prêt à en découdre. La situation devenait intéressante et je sentis les griffes de Sweety s'enfoncer un peu à travers le tissus de ma cape. Il était nerveux, mais je le savais trop fatigué pour utiliser son pouvoir à nouveau. Je devrais donc combattre si jamais le jeune homme ne parvenait à mettre en déroute ces deux erreurs de la nature... Et puisque nous nous trouvions en terre Élémental, je soupçonnais ces deux malfrats d'en faire partit. Je me préparais donc à toute éventualité, laissant mon couteau descendre dans ma main, le long de ma manche. Raph' me tendit son dragonnet encore endormit, que je pris précautionneusement dans mes bras. Aussitôt, Sweety vint souffler doucement sur son visage... Aurait-il la capacité de pouvoir le réveiller ? Je ne le savais pas, et reportais mon attention sur le combat qui avait débuté.

Rapidement, le Taiji se trouva débordé et me fit savoir qu'il aurait besoin de mon aide. Alors comme ça, il était lui aussi un élémental... et le plus coriace de nos adversaires semblait insensible à sa magie... Il me fit savoir qu'il ne pourrait de toute façon rien faire contre ce dernier et que je devrais donc m'en charger. Je soupirais de lassitude, n'aimant pas me battre. Ce n'étais pas une activité des plus communes pour une jeune femme de mon rang, mais soit, si je devais me servir de mes pouvoirs, deux nouvelles ombres allaient bientôt naître. Il est vrai que de compter prochainement au sein de nos rangs de crapules de leur espèce n'était pas des plus souhaitable... mais cela me semblait toujours mieux que de les voir un jour se réincarner, que ce soit en démon ou autre. Un fantôme était inoffensif, alors j'allais faire d'eux des spectres, dépourvus de pouvoirs et de corps matériel qui leur permettrait de rependre le mal. Je savais bien qu'en tant qu'Ombre, je me devais de rester neutre à tout conflit... mais j'avais encore quelques difficultés avec ce principe et je ne voyais aucun inconvénient à servir les intérêts du monde de part mes convictions. Soudain, le jeune dragon se réveilla et fila en direction de son Maître, sans que je n'eus le temps de réagir. L'homme que je devais affronter profita de ma surprise pour me saisir violemment le poignet.... L'heure du combat avait sonné.

Je le fixais alors droit dans les yeux, usant de mon pouvoir d'illusion pour lui donner l'impression d'être un démon effrayant. L'on avait toujours peur des plus fort que soit. Et afin d'augmenter cela, j'usais de mon pouvoir Vague de Peur, qui le fit reculé, les yeux exorbités de terreur. Mes illusions n'en seraient que plus fortes... Je l'isolais alors dans un monde de ténèbres, où tout n'étais qu'une immense boîte noire d'où aucun autre élément se détachait hormis mon apparence démoniaque. J'étais fière de contrôler aussi bien ce don désormais, bien que cet homme était apparemment faible. Il devait mourir... ou plutôt... se suicider... Alors, simplement, je me rapprochais de lui, lui donnant l'illusion que ma voix lui était murmurée dans le creux de l'oreille... << - Seule la mort te permettra de m'échapper... >>. Et je répétais inlassablement cette phrase, tout en continuant de m'avancer un peu plus vers lui... Il était terrorisé et pleurait, tandis qu'accolé contre un mur, il se mit à hurler de terreur... La sensation était jouissive... Je me sentais puissante, crainte... Et je comprenais ce que Melody ressentais à avoir une tel emprise sur moi... Alors que j'étais désormais à quelques centimètres de lui, je lui glissais mon couteau entre les mains. Il était en proie à une folie sans nom... Ne me restait plus qu'à lui donner le coup de grâce... Je me penchais à son cou, et lui susurrais un ordre simple... << - Tue-toi, ou tu ne sortiras jamais d'ici. >>. Et c'est dans un élan d'espoir que je le vis s'enfoncer d'un seul coup mon arme en plein dans son cœur... Je riais, satisfaite de mon œuvre.

D'un point de vue extérieur, un passant m'aurait simplement vue approcher avec un sourire amicale du pauvre homme, puis celui-ci m'arracher mon couteau des mains avant de se l'enfoncer dans le corps, dans un geste suicidaire. Il gisait désormais au pieds du mur et j'en profitais pour récupérer mon précieux couteau, celui-la même dont je m'étais servis le jour de ma mort. Au yeux de tous, cet homme était fou, et j'avais simplement tenté de l'aider. Cette simple idée était pour moi une grande source de satisfaction... Mais il me fallait plus. Je me retournais alors vers Raphaël, qui venait tout juste d’assommer son propre adversaire. C'était parfait ! Je m'approchais de lui sans un mots, un grand sourire innocent plaqué sur mon visage. Il... dormait... dirons-nous. Alors... je pouvais utiliser mon pouvoir de contrôle des rêves... et m'adonner à mon art... Il allait se suicider dans son sommeil. La plus belle mort à mes yeux qui soit. Mes yeux s'illuminèrent un instant, tandis que je commençais à... peindre son cauchemars. J'étais relativement pressée par le temps et décidais donc de faire simple. Ce dernier se retrouva dépourvu de pouvoirs, seul face à une armée de panthère à plaque enragées, au bord d'un gouffre. C'était "sauter ou se faire dévorer". Une chute mortelle lui sembla une mort moins douloureuse... Et mourir dans ma création signifie mourir dans le monde réel. Son cœur cessa de battre, sans que rien ne puisse l'expliquer. Mais je ne pus empêcher d'afficher un grand sourire de satisfaction sur mon visage. J'avais remplis ma mission de Grande Faucheuse envers ma Reine. Même si je savais parfaitement que la culpabilité de mes actes viendrait m'assaillir tôt ou tard... C'était désormais habituel.

Je me retournais alors, le visage innocent, vers Raphaël. Avait-il comprit ce qui venait de se passer ? Je n'en avais cure. Je tendis la main vers son dragonneau, le laissant la renifler comme j'en avais l'habitude avec tout nouvel animal que je rencontrais, pour ne pas l'effrayer. Il semblait boiter légèrement et j'espérais que ce dernier n'avait rien de casser... Sweety, qui n'aimait pas que je me serve de mes pouvoirs, semblait électrisé sur mon épaule, comme un chat qui aurait tous les poils hérissés, et il me fallut de longues caresses avant que mon enfant ne se calme. La situation aurait pu dégénérer et j'étais plutôt contente que cela ne soit pas le cas. Il était grand temps que nous nous mettions en route avant que quelqu'un ne découvre les corps, même si rien n'indiquait qu'ils avaient été victimes d'un meurtre... Une meurtrière... Voilà ce que j'étais également... J'en frissonnais d'une sorte de dégoût mêlé de fierté, soit un mélange étrange... Je proposais alors mon bras au Taiji, bien que cela soit en temps normal un geste d'homme. << - Que diriez-vous de nous remettre en route ? >>. Mon expression était naturelle et tranchait vivement avec les deux cadavres qui nous entouraient. J'étais curieuse d'observer sa réaction et je continuais de l'observer du coin de l’œil, tandis que nous nous éloignons du lieux de naissance de deux nouvelles ombres...

1651 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 02 Juil 2014, 00:25

Devant moi, la jolie jeune femme se tenait droite, souriante. Les évènements qui venaient de se dérouler sous ses yeux ne semblaient pas l’avoir affecté outre mesure. Je tournai la tête pour apercevoir le corps ensanglanté de son assaillant jonchant le sol. J’écarquillai les yeux devant ce spectacle d’horreur ; elle l’avait tué. Une partie de moi se réjouissait de cet acte abominable mais une autre, plus sage, avait peur. Cette femme, celle qui se tenait auprès de moi en cet instant, celle-là était une meurtrière et, de surcroit, elle ne semblait avoir eu aucune difficulté à assassiner le malheureux ; elle s’était débarrassée de le brute sans même se faire une seule égratignure. Je déglutis difficilement, approchant lentement de l’individu. Je voulais constater moi-même la cruauté dont Milady avait fait preuve. Mes bottines noires s’imbibaient de la couleur du sang dans lequel elles baignaient. Je plongeai bientôt mes yeux dans ceux du défunt. Son visage était figé dans l’effroi le plus total. Je descendais mon regard vers le trou béant dans sa poitrine. Le dégoût de cette vision me fit vomir. Le liquide jaunâtre se déversa sur les pavés rougeoyants. Derrière moi, mon adversaire poussa un râle d’agonie avant de s’éteindre dans un dernier soupir. Je me retournai instantanément.

*Respire ! Respire !*

Rien. Son ventre ne s’élevait plus. L’homme restait inerte sur le sol froid de cette rue malsaine. Avais-je moi aussi tué mon opposant ? Non, c’était impossible. Ma tête se tourna vers la jeune femme. Etait-ce elle ? Mais comment ? Elle ne l’avait même pas approché… Tandis qu’elle m’offrit son bras pour que nous poursuivions notre route, je reculai lentement. Mon dos se plaqua contre le mur le plus éloigné de la jeune femme.

« Que… qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Ma voix tremblotante laissait paraitre la peur qui avait germé au plus profond de mon être. Les images du cadavre me revenaient sans cesse en tête. Quelle violence ! Si je ne la voyais pas encore comme un monstre, cela ne saurait tarder. L’épouvante me serrait la gorge et la sueur perlait mon visage pâle. Si elle répondait, je doutais fortement qu’elle me dise la vérité – après tout, on ne se vantait que rarement d’un meurtre – mais la question s’était imposée à moi ; je devais lui demander.

« En route. »

Sans attendre, je m’éloignai de la dame tandis que je continuai de la guider dans la cité. Je bifurquai rapidement dans une ruelle bondée afin de m’assurer plus de sécurité. En silence, je la dirigeai jusqu’à la taverne, destination tant attendue. Léviathan avait arrêté de gigoter. Il se protégeait de ses petites ailes bleues et s’enfonçait plus profondément dans mes bras. Je songeai qu’il devait lui-aussi craindre notre camarade de route. Nous approchions et j’accélérai le pas.

Quelques instants plus tard, nous arrivâmes devant une imposante porte de chêne noir. Sans attendre, je tournai la poignée d’or et poussa le battant qui s’ouvrit de mauvaise grâce. Un courant d’air chaud nous accueillit suivi de près par la voix enthousiaste d’un des serveurs.


« Bienvenu à la taverne du Phénix d’Argent ! Vous êtes deux ? »

A mon visage déconfit, il s’approcha de moi d’un pas vif. Il me posa une main dans le dos tandis que je rendis une nouvelle fois. Il s’écarta un peu tandis qu’une autre employée m’apporta une chaise.

« Monsieur, vous allez bien ? Amenez un sceau et de quoi nettoyer ! »

En tout hâte, la souillure fut nettoyée. L’homme qui nous avait accueillis m’apporta un grand verre d’eau sans que je ne lui demande rien.

« Vous allez mieux ? »

Je bu une longue gorgée de ce précieux liquide, essayant d’oublier tout ce qui s’était passé.

« Un peu, oui. Merci. Je m’excuse pour… »

« Ne vous inquiétez pas, tout est déjà oublié ! »

Je ressentais un peu de culpabilité mais il ne me laissa pas le temps de l’exprimer.

« Je vous apporte la carte ? »

Je me rappelai brusquement de la raison de notre venue par ici. Je devais goûter les plats du cuisiner – et offrir un repas à la meurtrière qui m’accompagnait. A cette idée, un frisson me parcourût l’échine.

« Je suis Raphael Taiji. L’un de vos employés m’a dit de me présenter car vous aviez besoin de gens pour goûter des plats ? Enfin quelque chose du genre… »

L’homme me sourit timidement.

« En effet ! Je vais prévenir le chef de votre venue. »

Il se tourna ensuite vers Milady.

« Vous êtes aussi ici dans le même but ? »

Je l’arrêtai tout de suite d’un geste de la main.

« En fait non. C’est assez compliqué mais, pour résumer, je lui dois un repas d’excuse. Laissez là choisir ce qu’elle veut sur votre carte, l’addition sera pour moi. »

Je n’osai plus croiser le regard de la jeune femme, d’ailleurs, aussi charmante soit-elle, je n’avais plus posé les yeux sur elle depuis cet instant tragique. Je ne lui avais toujours pas laissé le temps de s’expliquer, la fuyant dès qu’elle m’approchait de trop près. Je la craignais. Tout mon être m’ordonnait de fuir mais quelque chose, au plus profond de moi, me susurrait de rester. L’esprit embrumé, je me perdis dans un flot de pensées plus étranges les unes que les autres.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 02 Juil 2014, 12:27

Un sentiment de culpabilité commença peu à peu à m'envahir tandis que nous nous éloignons du lieu qui avait vu mourir et renaître des ténèbres ces deux malfrats. Et déjà ma mémoire de jeune fille amnésique me jouait des tours, me faisait oublier la raison de mes actes. Je les avais poussés au suicide, comme le veut mon rôle d'ombre et ma malédiction. Mais... n'y avait-il pas eu un autre moyen à ce moment là de les mettre hors d'état de nuire ? Concrètement, rien d'autre que mes obligations envers ma race ne me forçait à pousser au suicide ces deux humains. J'aurais tout aussi bien pu, à l'instar de Raphaël, assommer mon adversaire et en profiter pour m'en aller. Mais non... je les avais en quelque sorte torturé... pire encore, j'en avais éprouvé un certain plaisir qui n'était pas sans me rappeler les émotions et sentiments de ma sœur à mon égard. Devenais-je comme elle ? Un être pour qui le meurtre et la manipulation mentale était tout aussi banal que de respirer ? Cela m'effrayait et plus je passais du temps en sa compagnie et découvrais le monde, et plus je me sentais pervertis... jusqu'à ne même plus me reconnaître dans les écrits de mon journal intime, du temps de ma vie d'humaine. Oui, c'était effrayant, et j'avais la nette impression que le destin se jouerait encore de moi et avait un dessein bien particulier pour mon avenir... Ne serais-je donc jamais maître de mes choix ?! Non... bien sûre que non... Et comme toujours, je me plierais à la volonté de ces Aethers qui décidaient de nos vies. Tel était ma croyance.

Mon guide élémental avait refusé mon bras, le visage à la fois horrifié et interdit. A tous les coups, il me croyait responsable de l'hécatombe qui s'était produite dans cette sombre ruelle. Il m'avait bien demandé ce qui s'était produit, mais ne m'avait pas laissé le temps de répondre, comme si cette dernière l'effrayait, ou bien qu'il la connaissait déjà. C'était à la fois assez agréable d'être crainte... on se sentait puissante... mais c'était aussi très désagréable de se sentir observé de cette manière, monstrueuse... Mais je l'avais amplement mérité et acceptait sans un mot, sans un regard, la distance qu'il fixa naturellement entre nous. Il partit droit devant, sans oser poser les yeux sur moi et choisissant cette fois-ci une rue nettement plus peuplée. Sage décision de sa part... Ni l'un comme l'autre ne souhaitions se retrouver à nouveau dans la même situation, je pouvais aisément le deviner. Le cheminement jusqu'à l'auberge se fit alors dans un silence quasi religieux et j'en profitais pour prêter plus d'attention à mon environnement. La ville était vraiment magnifique et les odeurs qui y régnaient m'enchantaient les narines. J'avais hâte de découvrir quels plats merveilleux ce peuple avait bien pu créer, et était encore plus ravie de pouvoir les apprendre et qui sait, les adapter ensuite à notre cuisine des Ombres. Je remerciais alors en secret Maître Kreug, de m'avoir envoyé ici.

Quelques centaines de mètres plus loin, nous arrivâmes enfin devant la taverne, et sans se poser de question ni me regarder afin de s'assurer que j'étais toujours bien présente, Raphaël entra dans le bâtiment. Aussi tôt, un serveur s'approcha de nous afin de s'enquérir de la raison de notre venue en ce lieu. Mais le jeune homme se sentit à nouveau relativement mal, son estomac rejetant son maigre contenue sur le sol en bois de la salle... Inquiète, je me doutais être à l'origine de son malaise et décidais de ne pas l'approcher, de peur de déclencher une quelconque vive réaction. Notre aventure l'avait donc autant... traumatisé que cela ? Peut être étais-ce même la toute première fois qu'il voyait un cadavre... Discrètement, je m'éloignais un peu plus de lui, le temps que le serveur et ses alliés ne nettoient la place. Une fois ceci-fait, il sembla reprendre un peu plus contenance et se présenta comme étant ici afin de goûter les plats et m'offrant à déjeuner. Il ne m'avait même pas laissé le temps de m'exprimer et ceci m'agaça quelque peu. Je levais alors la main afin d'attirer l'attention du serveur, afin de lui expliquer la réelle raison de ma venue. << - Pardonnez-moi, mais je suis ici pour une toute autre raison ! Dites au Chef Fallion que l'apprentie du Chef Kreug est ici. Il attends ma venue. >>.. Aussi tôt dit, son regard s'illumina en une expression de joie intense et il fila en direction de la cuisine. Quelques secondes à peine, un homme au tablier aussi propre que son crâne était dégarnit déboula d'une porte au fond de la salle et sembla courir vers moi, les bras grands ouverts. Il m'étreignit ensuite avec un bonheur non dissimulé. Visiblement, ma venue était bien plus qu'attendue ! << - Ah magnifique ! Te voilà enfin ! Une Ombre dans ma cuisine ! Ah quel plaisir ! Comment vas mon vieil ami ? Toujours aussi exigeant ? Mais nous parleront de cela plus tard, suis moi dans mon domaine ! >>. N'allant tout de même pas laissé mon guide en plan, je demandais alors au chef si ce dernier pouvait nous accompagner, ce à quoi il répondit favorablement, toujours en proie à une démonstration de joie sont je n'étais absolument pas habituée. Puis nous nous dirigions tous ensembles vers mon nouveau lieu de travail... J'avais hâte de commencer !

902 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 04 Juil 2014, 01:11


Milady attira l'attention du serveur pour me reprendre. Elle ne s'était pas laissée guider afin que je me fasse pardonner en l'invitant à déjeuner mais bel et bien parce qu'elle devait travailler ici. A cette annonce, une joie effervescente régna dans la taverne encore vide de clients. Je les regardai tous se pressé autour de la jeune femme comme si elle était l'Aetheri de la dernière chance. Je détournai les yeux de cette scène qui me paraissait inadaptée. Elle se faisait acclamer telle une héroïne mais aucun d'entre eux ne semblait connaître son vrai visage. Si j'avais envie de leur hurler que c'était une meurtrière qui avait assassiné deux élémentals sans raison valable, je me retint. A nouveau, je me sentis nauséeux ; le souvenir des deux cadavres jonchant le sol de la ville était encore trop frais pour que je puisse l'évoquer sans mal. C'était la première fois que je côtoyais la mort de si près et j'espérais bien que cela n'arriverait plus. Mais, au fond de moi, je savais que je serais encore victime de ce triste spectacle ; j'avais moi-même failli ôter la vie à l'un de nos assaillants. Alors que je m'étais perdu dans le fil de mes pensées, le petit dragon me regarda d'un air triste avant d'enfoncer timidement ses griffes dans mes bras pour me ramener à la réalité. Au fil de la discussion – ou plutôt des louages dédiées à la tueuse – j'appris que cette dernière était une ombre. Si j'avais déjà entendu des rumeurs à propos de cette race, c'était la première fois que j'en rencontrais. Étaient-elles toutes aussi cruelles ?  Ils s'éloignaient déjà quand la demoiselle demanda si je pouvais les suivre. Si la réponse fut positive, je déclinais l'invitation prétextant que je n'étais pas encore tout à fait rétabli. Peu après, l'un des serveurs revint auprès de moi.

« Vous comprendrez qu'il vous faudra patienter un peu avant de pouvoir manger. Désirez-vous boire quelque chose en attendant ? »

Je hochai la tête en signe d'approbation.

« Je vais prendre un thé aux fleurs d'Edelweiss. »

Le serveur me sourit, découvrant ses jolies dents blanches.


« Tout de suite, Monsieur ! »

L'homme d'une trentaine d'année s'éclipsa aussi vite qu'il était venu. Il revint quelques minutes plus tard avec dans sa main une jolie tasse noire en fonte. Une légère fumée s'évadait du récipient brûlant. Alors qu'il le posa sur la table, un cri d'horreur émana des cuisines. Sans plus attendre, j’accourus jusqu'à la pièce d'à côté. Milady poursuivait-elle sa folie meurtrière ?! Mon cœur battait la chamade alors que je posais la main sur la poignée. J'avais peur de ce que j'allais découvrir de l'autre côté de la porte mais je n'avais pas le choix ; je fis irruption dans la cuisine.

A ma grande stupéfaction, tout semblait normal. Il n'y avait nulle trace de sang ou de lutte. Tous les yeux étaient rivés sur moi tandis que celle qui s'était écriée expliqua son geste.


« C'est foutu ! Terminé ! Fini ! Jamais nous ne pourrons accueillir les dirigeants ! »

Sa voix était emplie de dépit. Elle faisait les cents pas dans la petite salle, cherchant à se calmer. Son défaitisme ne semblait pas avoir atteint les autres individus.


« Que se passe-t-il ? J'ai eu peur, vous vous êtes mis à crier tout à coup... »

L'homme à côté de Milady – le chef Fallion si j'avais bien compris – s'exprima d'une voix plus calme.


« Nous avons un léger problème avec la cheminée du four. Elle émet une épaisse fumée noire ce qui nous empêche d'utiliser cette méthode de cuisson... Mais on va aller chercher un ramoneur pour qu'il puisse arranger ça. »

Ainsi c'était ça qui rendait la cuisinière si anxieuse. Je pouvais donc peut-être les aider.


« Je suis désolé, je ne suis pas ramoneur mais je peux peut-être vous dépanner durant un temps. »

Les regards se tournèrent subitement vers moi.

« Je ne m'y connais pas trop en cuisine – je ne m'y connais pas du tout même – mais je crois pouvoir être en mesure d'assurer la cuisson des aliments avec la magie. Après tout, je suis un élémental de feu, je devrais être capable de maîtriser la température ainsi que d'autres éléments si vous m'expliquer concrètement ce qu'il vous faut. Comme ça, vous pouvez déjà commencer vos préparations et vous n'êtes pas obligé d'attendre que l'ouvrier arrive. Une fois que votre four fonctionnera à nouveau, vous pourrez vous passer de mes services. »

L'angoissée ne répondit rien. Elle se contenta de regarder le maître-queux de ses grands yeux marrons. Ce dernier ne prit pas non plus de décision, il s'en réferra à son invité d'honneur.

« Qu'en pense l'apprentie du Chef Kreug ? Cela pourrait-il vous convenir ? »

Pour la première fois depuis l'incident, je sondais le regarde de Milady. Ses yeux verts étincelaient d'une intense curiosité. A ce moment même, j'avais du mal à croire que cette femme était une tueuse. Je retrouvai l'exquise jeune femme que j'avais percuté sur la Place Centrale d'Aeden. Léviathan sauta de mes bras. Le coup qu'il avait subi semblait l'avoir assagi. Il ne chercha pas à s'enfuir ou à fouiner les placards de la cuisine. Non. Il se tint fièrement à mes côtés, immobile. Il fixait son attention sur le petit dragon niché sur l'épaule de la demoiselle.

« Bon, je vais déjà envoyé un serviteur quérir le ramoneur ! »

La patience ne devait pas être le fort de la cuisinière. Elle s'éclipsa dans la salle principale de la taverne, laissant la porte claquer brusquement derrière elle.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 05 Juil 2014, 08:06

Comme je m'y attendais, l'élémental refusa de nous suivre en cuisine, prétextant qu'il se sentait encore mal. Je ne supportais pas de le voir ainsi par ma faute et me jurais de lui donner plus tard quelques explications, sans pour autant compromettre le secret des Ombres... Il me faudra être prudente. Mais ce n'était pas le moment de réfléchir à cela, il me fallait avant tout remplir ma mission auprès du chef Fallion. Je suivis alors l'homme à la toque, tout enthousiasme qu'il était, jusque dans son antre, son domaine, sa cuisine. C'était la première fois que je rencontrais un Maître aussi expressif que lui et il m'était aisé de deviner que l'ambiance qui devait régner au delà de ces lourdes portes battantes devait être explosive. << - Je vous remercie sincèrement de vous être déplacé jusqu'ici. Et j'imagine que vous n'avez pu le faire à votre manière, à en juger par ce petit dragon qui vous accompagne. >>. Il avança alors la main vers Sweety qui se laissa sagement caressé.

Je savais que la présence des animaux des plus "désiré" dans une cuisine, qui se devait d'être constamment impeccable de propreté. Mais un dragon, à mon sens, n'était pas à proprement parlé un animal. Car ces êtres étaient bien plus sages et puissants que nous. Lorsque je regardais évoluer mon compagnon, c'était un jeune enfant qui apparaissait sous mes yeux, plein de vivacité, de curiosité et d'amour pour sa mère, moi. C'est ce que j'avais expliqué à Maître Kreuf afin que celui-ci permette la présence du dragonnet en cuisine, et il avait été entièrement en accord avec mes propos, allant jusqu'à juger que, puisque Sweety était un enfant, alors il était naturel qu'il reste auprès de son parent, peut importe le lieu en question. Je souriais en l'observant quémander plus de démonstration d'affection au vieux bonhomme chauve.

<< - J'espère que vous n'avez pas eu de soucis à venir jusqu'ici... les rues ne sont plus aussi sûre ces derniers temps, et je connais votre goût pour les déplacement discrets... et ce qui se serait passé si jamais un malfrat aurait osé s'en prendre à vous. >>. Il avait retrouvé tout son calme et son sérieux en me disant cela... Je déglutis bruyamment, il était au courant de mon rôle. Et je trouvais assez étrange qu'il connaisse aussi bien la race des Ombres, bien que Maître Kreug ne soit pas connus pour son grand respect de la règle du secret... Un dilemme se posa à moi... Soit je devais lui dire la vérité, au risque qu'il ne me dénonce, soit je devais lui raconter notre petit incident en chemin... Mais en y repensant bien, quiconque viendrait sur le lieu du crime, qui était une vieille rue mal famée, conclurait à une banale altercation entre malfrats. Je choisis donc la voie de la vérité. << - Et bien... votre ville peut désormais compter deux nouveaux fantômes. >>. Il esquissa un sourire au coin de ses lèvres, le regard pensif, mais n'ajouta rien à ce que je venais d'avouer, se contentant de me poser l'une de ses mains sur mon épaule, dans un regard entendue. C'était assez déroutant de ne pas avoir de véritable réaction de sa part, moi qui l'avais jugé plutôt démonstratif.

Mais passons, nous étions arrivés au milieu des fourneaux et la visite pouvait commencer. Et je devais bien avouer que, quoique de surface plus petite, cette cuisine n'avait rien à envier au niveau de l'équipement à celle du Château. Ce sera un véritable petit plaisir pour moi de travailler dans ces conditions. Elle était également, pour pallier au manque de place, extrêmement bien agencée, permettant de courts déplacements entre les différents postes. Toute son équipe était réunie afin de m'accueillir, et je n'eus droit qu'à des regards admiratifs et des visages aux expressions chaleureuses. Cela faisait grand bien d'être attendue et accepté ainsi, malgré que je me doutais que la plupart devait connaître ma nature d'Ombre. Je serrais chacune de leur main, affichant mon plus beau sourire, comme le veut les usages de la politesse. Malheureusement, alors que nous baignons dans une joie effervescente, parlant déjà du menus de ce midi, un cris d'effroi nous parvint de l'autre côté de la pièce et une jeune fille recouverte de cendres arriva en courant dans notre direction. Les portes battantes s'ouvrirent à la volée et je vis Raphaël entrer, le regard effrayé. Pensait-il que je pouvais être à l'origine de ce vacarme ? Fort possible.

Maître Fallion n'eut même pas à demander de comptes à son apprentis et nous expliqua que le conduit de la cheminée était encrassé, empêchant son utilisation... et la cuisson de tout aliment. Don de télépathie ? Ce serait assez utile pour un chef de cuisine et cela ne m'étonnerait pas le moins du monde. Mais nous avions un sérieux problème... C'est alors, contre toute attente, que mon guide élémental nous offrit ses services, à l'aide de sa magie du feu. Je réfléchissais. Le laisser travailler à mes côtés sans lui avoir expliqué les évènements passés serait des plus délicat. Maître Fallion me demanda alors mon avis, et la jeune cuisinière, couverte de suie, n'eut pas la patience d'attendre ma réponse et fila en quête d'un serviteur afin de nous dénicher un ramoneur. Le temps nous était compté, et nous devions effectuer bon nombre de testes de recettes avant la soirée fatidique. Oui... Je ne pouvais me permettre de refuser une telle offre.

<< - Pas le temps d'attendre l'arrivée du ramoneur, l'élémental fera très bien l'affaire. Maître Fallion, puis-je avoir accès à votre livre de recettes ? Je ne connais pas votre cuisine et j'aimerais me familiariser avec elle. J'ai également besoin que quelqu'un me décrive précisément chaque goût et chaque odeur de chaque aliment. Ensuite nous mettrons le menus des dirigeants en place. Ça marche ? >>. Il acquiesça simplement. <<- Vous avez entendue Milady ? Allez, tout le monde à son poste, on a du pain sur la planche. >>. Il savait mon prénom.. Don de télépathie ? Validé. En toute bonne Maîtresse de Maison, que j'avais autrefois été, donner des ordres m'était relativement familier et la gestion d'une cuisine et de l'accueil d'invités de marque ne m'était absolument pas étranger. Je connaissais la marche à suivre, instinctivement, malgré l'absence de mes souvenirs de cette époque. Comme si ces actes étaient gravés de façon indélébile en moi. Et je dois avouer que cela me servait à merveille. Tout le monde s’affaira et je vis le chef partir en trombe me trouver ce dont j'avais besoin.

J'en profitais donc pour m'approcher de l'élémental et l'éloigner du centre de la fourmilière. Je devais être brève et précise dans mon explication... Et après y avoir murement réfléchit dans un coin de mon esprit, je savais qu'il ne comprendrait pas mes actes à moins que je ne lui dévoile mon rôle... Tant pis, de toute façon je ne comptais pas le transformer en Ombre. << - Arrête de me regarder comme une meurtrière. Je suis une Ombre. Mon rôle, à mon niveau, est de pousser les êtres au suicide afin qu'il devienne comme moi. Si je n'avais pas transformé ces deux malfrats, un jour ou l'autre, ils seraient probablement devenus des démons ou pire... En fantôme, ils ne pourront faire de mal à personne. >>. Je ne le laissais pas le temps de répondre et le tirais simplement par la manche afin qu'il ne me suive jusqu'à un plan de travail laissé vide, à mon attention. Quelle allait être sa réaction ? Peut importe... J'espérais seulement que sa peur envers moi en serait, sinon dissipée, tout du moins affaiblie. Et le tic-tac de l'horloge continuait sa course folle, tandis que j'ouvrais les premières pages du livre de recettes, que Maître Fallion venait de me déposer.

1320 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 07 Juil 2014, 20:56


Milady accepta mon aide sans rechigner mais, de toute façon, que pouvait-elle faire d’autre ? Avant de démarrer, elle demanda un livre de recettes et un goûteur. Je compris par-là que les ombres n’avaient pas de goût mais comment pouvaient-elles donc être connues dans le domaine culinaire ? C’était une des nombreuses questions que jamais je ne pourrais élucidée. Alors que chacun se mit en route suivant les directives imposées par la jeune femme, elle me tira à l’écart des acteurs de cette scène des plus minutieuses. Elle m’expliqua qu’elle était une ombre – ce que j’avais déjà compris – et pas une meurtrière. Rapidement, elle m’exposa son rôle des plus lugubres : pousser les personnes au suicide pour qu’ils renaissent en Ombre. C’était tout à fait déplaisant. Elle essayait de justifier son acte avec les deux scélérats que nous avions rencontrés, en vain. Comment pouvait-elle essayer de me convaincre qu’ils seront mieux en ombre qu’en démon ou autre ? Comment pouvait-elle me dire en me regardant dans les yeux qu’elle n’était pas une meurtrière ? Elle avait sans nulle doute tué – même si pour elle se n’était qu’un acte de transformation – plus d’individus que la moyenne des démons et je supposai que cela n’allait pas s’arrêter de si bon train. Tandis que je songeai à lui exposer mon avis sur la chose, elle me ramena vers les autres en me tirant par la manche. Si j’avais moins peur d’elle, ce n’était pas tant par ce qu’elle venait de m’avouer que par la foule qui m’entourait, dans mon esprit cette demoiselle – aussi jolie soit-elle – restait une tueuse.

« Par jalousie de la vie qu’on vous oblige à quitter, vous dépossédez les autres de la leur. Et pour quoi ? Rien. Vous vous justifiez derrière des principes bancals, derrière des suppositions boiteuses. Comment peux-tu te réjouir de les avoir fait ombre plutôt que démon alors que vous tuez plus d’individus que la majorité d’entre eux ? Désormais, ils commettront des meurtres – sans doute bien plus – sans que personne ne remarque qu’ils en sont les auteurs. Était-ce cela que tu voulais ? »

Je baissai le ton puis cessai de parler. Un des cuisiniers nous avait rejoint. Il me sourit avant de me quémander mes services de sa voix fluette.

« Euh… Vous pourriez cuire ceci ? »

Il me tendit une casserole d’eau dans laquelle il avait plongé divers légumes. J’attendis un instant mais, comme il ne me donnait pas plus d’informations, je décidai de les lui demander moi-même.

« Je veux bien mais, comme je l’ai dit, je ne suis pas cuisinier. Il faudrait que vous me donniez des indications : la température, le temps,… Enfin les éléments qui me seront utiles. Par exemple, l’eau doit-elle bouillir ? »

Hébété, il nous regardait alternativement Milady et moi. J’arquais un sourcil de surprise de voir un tel individu dans une cuisine sensé être… réputée. Il ne semblait ne rien savoir du mode de cuisson. Soudain, il s’approcha de l’ombre.

« Je peux ? »

Sans qu’elle ne lui réponde, il s’empara du livre de recettes et tourna les pages jusqu’à celle qui l’intéressait. Il me montra du doigt ce que je devais faire.

« Ici ! »

*L'eau doit bouillir à gros bouillon pendant 10 à 20 minutes.  Ne pas couvrir la casserole. Ne pas faire cuire une trop grande quantité de légumes à la fois…*

« D’accord, je te fais ça ! »

Usant de magie, j’allumai un feu vif sous la casserole en fer. Quelques instants plus tard, le liquide commença à bouillonner.

« Il n’y a plus qu’à attendre ! Tu peux y aller, je te préviendrai quand le temps sera écoulé »

Je jetai un bref coup d’œil à la grande horloge murale. ; il était midi moins quatre précisément. L’apprenti cuistot hésita un instant avant de tourner les talons et de nous laisser seul l’ombre et moi-même.

« Saches qu... »

Je n’eus pas le temps de commencer ma phrase qu’un autre individu m’apporta sa préparation à cuire. Ce dernier était plus expérimenté et il me donna toutes les indications sans même que je lui demande. Bientôt, chacun vint recourir à mes services. Je dû créer et contrôler de petits feus disséminés tout autour de moi pour pouvoir combler la demande ; je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant besoin de moi. Je n’étais plus en mesure de converser avec la jeune femme – d’ailleurs, elle ne le semblait plus non plus, concentrée sur sa cuisine – je me devais de faire attention à l’heure et à chacun des plats.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 10 Juil 2014, 17:34

Ce petit élémental m'avait fait sourire intérieurement en répliquant à l'explication que j'avais tenté de lui fournir. J'avais été idiote de penser qu'il était capable de nous comprendre, nous, les Ombres. Notre peuple était bien trop secrets et sa nature bien trop sombre pour qu'un simple homme puisse le comprendre. Moi même, je me rappelais le temps qu'il m'avait fallut avant d'accepter la mission qui était la mienne, et il m'avait fallut rencontrer mon vénérable Chef avant de comprendre ma véritable nature. Sa vision ignorante était naturelle, et je ne pouvais lui en vouloir. Oui, nous tuons. Mais nous sommes la mort elle même. Sans Ombres, plus personnes ne viendrait récolter les âmes des mortels afin que le grand cycle de la vie continue. Et la seule et unique manière de faire naître une Ombre se trouve être malheureusement le suicide. Chacun d'entre nous avait son lot de souffrance, d'horreurs, et était condamnée à les subir jusqu'à la fin des temps, mais nous avions aussi une mission de la plus haute importance, et je n'ose imaginer les conséquences que cela produirait si nous disparaissions. Et au final, peut importe ce qu'il pouvait bien penser, tant que cela n'entraverait pas mon travail au cœur de ces cuisines.

Je me gardais bien d'ailleurs de lui répondre, d'autant plus que nous venions d'être interrompus par l'un des cuisiniers, venue réclamer ses services de chauffe à eau vivant. Bien vite, il se retrouva débordé, car les demandes étaient nombreuses et venaient de toutes part. Pour avoir Vincent dans mes amis, je sais à quel point les éléments peuvent être difficiles à contrôler, surtout aussi dispersés et techniques. En effet, chaque aliment, chaque plat, demandait un temps de cuisson et une température très précise. Je l'avais appris à mes dépends lors de mes débuts en cuisine, brûlant légumes et servant viandes quasiment crues... Heureusement que l'équipe en place semblait très compétente et le guidait avec une grande gentillesse et un grand professionnalisme. C'était une chose que j'admirais dans une escouade. Raphaël était aussi à féliciter pour se souvenir de toutes ses indications et contrôler tous ces feux sans se tromper. Pas une fois je n'ai entendue quiconque se plaindre de ses services ou même lui faire une quelconque remarque. Ainsi, je pouvais pleinement me concentrer sur mes propres tâches... Qui étaient loin d'être si simples.

<< - Alors ça... c'est de la viande d'un volatile de l'île ? Tu pourrais me décrire son goût et sa texture ? >>. Voilà deux heures que je me trouvais en compagnie d'un jeune commis qui avait la lourde responsabilité de m'apprendre le plus rapidement possible tous les goûts de tous les aliments qui se retrouvaient dans la cuisine classique d'Aeden. Et je dois dire que ce n'était pas, sans mauvais jeu de mots, de la tarte... Ce que j'avais mis plusieurs mois à apprendre au Château devait ici être fait le plus rapidement possible. Assimiler autant d'informations était un calvaire, mais je me devais de réussir ce défit. << - Chair fondante, légèrement filandreuse, semblable à du poulet mais légèrement plus sucré. >>. Étant donné que je ne me basais que sur de vieux souvenirs qui dataient de mon passé de vivante et qui étaient gravés, diront nous, dans mes papilles gustatives, me rappeler quel était le goût du poulet était une véritable épreuve. Et le même schéma se répétait inlassablement depuis plusieurs heures... Je n'en pouvais plus et avait hâte de commencer véritablement à cuisiner, d'autant plus que le Chef Fallion m'avait laissé l'honneur de réaliser le plat principal, de la première lettre de l'alphabet à la dernière...

<< - Merci beaucoup, je crois que je sais ce que je vais pouvoir réaliser désormais. Tu peux disposer. >>. Enfin ! Le petit commis repartit en trottinant et je me mis immédiatement à l'ouvrage. Je partis ensuite comme une flèche vers le garde-manger, à la recherche de tous les ingrédients dont j'avais besoin. Les élémentals m'ont toujours semblé être des êtres hauts en couleurs... ce qui se traduisait pour moi en "épicé". J'avais donc opté pour la réalisation d'un Agneau Aederiani, dont je pouvais trouver la recette précise dans le livre prêté par le chef Fallion. Frottant mes mains l'une contre l'autre, je débutais les opérations... un grand sourire s'étalant sur mon visage.

728 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 21 Juil 2014, 15:35


Mon endurance s’amenuisait au rythme des plats que l’on me confiait. Je n’avais pas pensé que cette mission pourrait être aussi fatigante. Je tenais bon, attisant davantage ma concentration imperturbable. D’ailleurs, grâce à elle, je n’avais commis aucune faute de cuisson ; enfin, si elles étaient mauvaises, personne ne me le fit remarquer en tout cas. Je m’épuisais rapidement tant physiquement que mentalement. Je n’étais désormais plus vraiment sûr de pouvoir maintenir toutes les flammèches à la température voulue mais je tins bon.

Non loin de moi, un jeune garçon décrivait à Milady le goût et la texture des aliments. C’était assez étrange à voir – encore plus à entendre – mais il réussit à donner une description convenant à l’ombre. Je songeais un instant que j’aurai été incapable de dire quoique ce soit sur la saveur d’un doduche ou de n’importe quoi d’autre.

Soudain, la double porte de la cuisine s’ouvrit en un lourd fracas. La serveur qui avait fait appel au ramoneur s’engouffra comme une flèche dans la salle. La terreur recouvrait chacun des traits de son visage. Les battements de cils s’étaient arrêtés, figeant son regard  d’une façon effrayante. A grand pas, le chef Fallion accourut auprès de son employée.


« Miranda, que se passe-t-il ? »

« Le ra…ra….ramoneur…il…il…il »

Elle tremblait presque autant que sa voix fébrile. Je ressentais son malaise et perdis presque le contrôle d’une des flammes qui m’entourait. L’agitation de la salle s’était arrêtée et chacun regardait la jeune femme terrorisée. La tension était à son comble quand elle poursuivit.

« Il…est mort. »

Une vague d’ahurissement se propagea dans la cuisine, suivie de près par une onde de pessimisme.

« Qu’allons-nous faire ? Nous ne serons jamais près à temps… »

« Je savais que nous ne serions jamais prêt… »

« Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi sur... »

« Silence ! »

La voix du maitre-queux arrêta tous les bavardages. Une fois ses troupes calmées, il s’adressa à celle qui apportait la mauvaise nouvelle.

« Il est mort dis-tu ? Tu l’as vu ? Et son apprenti ? »

La jeune femme hésita un instant. Une lueur de pitié traversa son regard ; elle ne voulait pas revivre ses évènements. Résignée, elle ferma les yeux et soupira.

« Je remontais la sombre quand… »

Elle s’arrêta, cherchant le courage de continuer son récit.

« Je… je l’ai vu. Adossé à un mur… un trou béant dans… dans la poitrine » sanglota-t-elle.

« Il y avait un… un autre mort mais sans blessure… C’était…horrible… »

Le chef la prit dans ses bras comme pour consoler une petite fille ayant fait un vilain cauchemar. Je jetai un coup d’œil à Milady. C’était eux qui nous avaient importunés et qu’elle avait assassiné. Je n’aurai jamais pensé que ce crime nous rattraperait si vite. J’étais tout autant coupable de n’avoir pas pu l’empêcher d’ôter la vie de ces deux élémentals.

« L’apprenti… Je ne l’ai pas vu. »

« Bien, quelqu’un d’autre va aller le chercher. Toi, repose-toi un peu. Quand à vous ! »

Il se retourna vers le reste de son équipe.

« Au travail ! On a un dîner à assurer ! »

Tandis que l’équipe se remit au travail, le chef s’avança vers moi.

« Ça va, tu tiens le coup ? »

Je hochai la tête en signe de réponse.

« Bien. »

Il s’adressa ensuite à tous ses employés.

« Je vais aller moi-même chercher l’apprenti. Milo, arrête ta sculpture de glace pour le moment et occupes-toi de Miranda. Pendant mon absence, vous serez tous sous les ordres du chef Milady, c’est bien clair ?! »

Sans plus attendre, il sortit. Son pas était pressé ; lui aussi commençait à avoir peur de ne pas tenir ses engagements vis-à-vis du repas, cela se remarquait à travers ses gestes et son ton de voix plus imposant.

« Tom, je pense que ton plat est cuit. »

Le petit gars vint rapidement récupérer sa casserole, évitant de croiser le regard de Milady. Il semblait avoir peur de l’autorité qu’elle possédait désormais. Il s’éclipsa aussi vite qu’il arriva. Bientôt, toute la cuisine se remit en route même si, désormais, la tension et la crainte était palpable.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 25 Juil 2014, 20:54

Toujours en pleines préparatifs de mon Agneau Aederiani, je préparais chaque légume et avait rassemblé toutes les épices qui m'était nécessaires à sa réalisation. Gingembre frais, coriandre moulue, cumin moulue, cannelle en poudre, curcuma, safran... Tous ces condiments se trouvaient alignés soigneusement sur mon plan de travail. J'avais également préparé des petits-poids frais ainsi que du chou-fleur et quelques pistaches pilées pour accompagner ma viande. A l'aide d'un couteau de cuisine, j'éminçais les morceaux d'agneaux, que j'avais choisis pour leur grande qualité, avant de les placer dans une grande poêle dans laquelle se trouvait déjà ognon, échalote et huile. J'avais décidé de préparer tout ce qui était faisable afin de faire appel au don de Raphaël le plus tard possible, lui qui était déjà fort débordé et montrait quelques signes de fatigue. Ce qui en soit, n'avait rien d'étonnant au vu de la charge de travail phénoménale qu'il avait à accomplir.

J'allais m'avancer vers lui quand une soudaine apparition dans la cuisine me coupa dans mon élan. Je reconnus la jeune envoyée partit quérir le ramoneur, et celle-ci me sembla aussitôt en proie à une panique immense. Mais ce fut au moment où cette chère enfant révéla la cause de son trouble qui me figea. J'avais fais du ramoneur une Ombre, c'était bien ma veine ! Des murmures inquiets s'élevèrent dans la foule et j'usais aussi tôt de mon contrôle des émotions afin de les calmer, quand le chef Fallion en fit tout autant à l'oral... et ce fut sa voix qui s'éleva dans mon esprit... --- Il c'est bien produit ce que je crois ? ---. Je lui répondis mentalement par l'affirmatif, rien ne servait à lui cacher quoi que ce soit, et il connaissait les Ombres pour ce qu'elles étaient, des êtres donnant naissance à de nouveaux membres de leur race de la mort la plus terrible - celons certains -, le suicide. --- Oui, sincèrement navrée, il m'a fallut me défendre. ---. J'étais bien chanceuse d'être tombée sur un homme qui comprenait l'essence de ma race pour ce qu'en disait les légendes, même si la vérité était bien plus profonde. --- Très bien, je te confie la cuisine et vais tâcher de calmer tout ça, quitte à effacer les mémoires. ---. Je le remerciais à nouveau et le vit s'approcher de l'Élémental, puis s'adresser à toute son équipe afin de la mettre sous mes ordres, avant de le voir partir en quête de l’apprenti du ramoneur.

C'était la toute première fois que je me retrouvais à la tête d'une tel équipe et mes joues s'empourprèrent malgré moi. J'usais un peu plus de ma magie afin que tout le monde puisse recouvrer un calme qui ne les mettrait pas en danger au travail. Et je donnais mon premier ordre et fit mon premier discours, dans le but de remotiver mes troupes. << - Bien, avant toute chose, sachez que nous sommes dans les temps pour ce qui s'agit de la réalisation du diner ! Oublions votre idée de faire goûter les plats à des clients lambda, je veux quatre volontaires pour s’acquitter de cette mission, en priorité ceux à qui il ne reste que peu de tâche à accomplir. >>. De petites mains timides se levèrent et se rapprochèrent de moi. Parfais, l'on m'écoutait. << - Parfais ! Que ceux dont les mets sont prêts le fasse savoir, et chacun des goûteurs viendra me rendre compte ! Ensuite, Monsieur le Second, quels sont les actions les plus longues qu'il vous reste à faire ? >>. Un homme de la quarantaine s'approcha de moi et me fit une réponse que j'aurais pu juger de quasi militaire. << - La sculpture de Milo et la pièce montée, madame ! >>. Je réfléchissais à toute allure à un moyen d'accélérer tout cela... Oui, nous étions dans la citée des élémentals, il suffisait d'aller quérir de l'aide dans la rue ou encore tout simplement la salle. Quand au dessert... << - Que quelqu'un nous ramène un élémental de glace bénévole, je me chargerais personnellement de terminer la pièce montée. >>. Je vis alors un homme filer en direction de la salle par les portes battantes et le Second acquiescer du chef. Lentement, je me tournais alors vers Raphaël. << - Pour le plat principal, il ne reste plus qu'à cuire la viande. Cinq minutes à feu moyen après avoir fait frire ce qui se trouve déjà dans la poêle. La viande doit être juste colorée. Goûte-là pour vérifier la cuisson. Si tu as un problème, appel moi. >>. J'espérais qu'il s'en sorte seul afin de pouvoir me consacrer au dessert, qui était semblable à un gâteau de mariage. Ils ne faisaient pas les choses à moitié dans cette ville ! << - Maintenant, tout le monde en place, et bon courage à tous ! On sera dans les temps ! >>. Pour avoir déjà connue de gros coups de feu au Château des Ombres, oui, nous pouvions tout à fait sortir la tête haute de cette épreuve et être à la hauteur des attentes du chef Fallion. Pourvu qu'aucun autre imprévue ne vienne nous troubler !

852 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 30 Aoû 2014, 10:01

C’était la folie dans la cuisine. La panique avait laissé place à une féroce volonté de mener à bien la création du repas du soir. Chacun s’affairait avec sérieux à sa tâche. Certains étaient allé en salle afin de préparer les tables et de les décorer chiquement, d’autres s’occupaient du rangement de la cuisine (qui ressemblait à un champ de bataille) et d’autres encore finalisaient leurs plats. Peu de temps après que j’en eu donné l’ordre, un élémental de glace arriva afin de prêter main forte à Milo pour la réalisation de sa sculpture givrée. Elle serait l’élément central de notre décoration et devra donc être des plus réussis. Représentant quatre petites fées élémentaires chevauchant leur élément, la difficulté résidait dans la réalisation de leurs fines ailes, qui se devaient d’être assez solide pour ne pas se briser et ne pas fondre durant la soirée. Je jetais de temps à autre un œil à l’avancement du projet et constatait avec bonheur que celle-ci serait terminée dans les temps. Il était grand temps que je m’attèle à la confection de la pièce montée pour le grand dessert… Les sucreries n’avaient jamais été mon point fort… En effet, n’ayant jamais vraiment aimé cela de mon vivant, je n’avais que très peu de notions dans la matière, et encore moins quand au goût que cela devait avoir. Pour cette fois-ci, il allait me falloir mettre mon don magique de côté et respecter scrupuleusement les étapes de la recette, sous peine que le grand final de cette soirée ne soit un cuisant échec. Je me souvins des paroles de mon Maître Kreug, m’expliquant que bien plus que tout autre corps de notre vaste métier de cuisinier, le pâtissier était le plus scientifique de tous. Les doses des différents ingrédients se devaient toujours d’être respectés au milligramme près. Je sortis alors bec verseurs et balance et entamait de tout mesurer. Mon assistant, quand à lui, était partit depuis bien longtemps aider à la plonge. J’étais seule face à mes fourneaux, et une grande pression monta en moi. La peur de les décevoir, de ne pas remplir ma mission… d’échouer… Mais j’étais dans l’action et ne pouvait me permettre de me perdre dans mes sombres pensées. Ils comptaient tous sur moi ici et je me devais de donner mon maximum.

Soudain, un grand vacarme se fit entendre juste à côté de moi et un cris d’horreur s’éleva dans toute la cuisine. Raphaël… La viande gisait au fond de la poêle, qui par chance était tombée droite sur le sol… Mais ce qui avait tant choqué les personnes présentes, était sa totale disparition. Il s’était comme volatilisé, et personne ne l’aurait remarqué sans le bruit métallique qui s’en découla. Des murmures affolés se propagèrent parmi ma brigade, et il était de mon devoir de Chef de les remettre à l’ordre. « Que tout le monde garde son calme ! Est-ce que quelqu’un a vu quelque chose ? » J’observais l’assemblée, mais je n’eu pour réponse que des hochements de tête négatifs… Disparus… En voilà une drôle d’histoire qui ne me disait rien qui vaille… Mais il me fallait donner une explication rationnelle à tout cela sous peine de déclencher une panique encore plus grande. « Il ne se sentais pas bien en arrivant et est surement partit s’aérer les esprits. Que tout le monde reprenne son poste, j’irais personnellement le chercher une fois que tous les préparatifs seront terminés. » Mon hypothèse était peut-être la bonne, mais quelque chose m’en faisait fortement douter… Pourquoi diable s’était-il enfuit de la sorte ? Sans un mot ? Il m’avait pourtant semblé être un garçon bien élevé… Soit, trêve de questionnement, ce gâteau n’allait pas se faire par la volonté d’un Aetheri. Je m’activais aussi vite que je le pouvais, en priant pour que le Chef Fallion soit de retour rapidement avec le ramoneur… Sans Raphaël, nous n’avions aucun moyen de garder les différents plats au chaud, et la viande n’était pas totalement cuite. Des murmures continuèrent à se faire entendre au sein de la cuisine, mais je n’avais pas le temps de remettre tout le monde à l’ordre… J’usais alors de mon pouvoir de contrôle des émotions pour imposer à tous un certain calme, et fut ravis d’observer que ma magie eut l’effet escompté. Les différents étages de ma pâtisserie étaient à présents cuits. Il ne me restait plus qu’à les monter. Quand à la sculpture de glace, je la vis partir en direction de la grande salle. L’horloge sonnait bientôt l’arrivée de la dernière heure et j’entendis peu de temps après les premiers convives prendre place à table… Tout allait se jouer maintenant, et je priais pour que rien de fâcheux n’arrive encore.

788 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 30 Aoû 2014, 10:34

Le tic-tac de cette horloge allait me rendre folle ! Les questions fusaient de tous les côtés et malgré mon pouvoir, la panique avait peu à peu prit place au cœur de la cuisine. En effet, le chef Fallion n’était toujours pas revenu… Et pire encore, les assiettes des convives étaient bientôt vide, ce qui signifiait qu’il était normalement grand temps de mettre le plat à chauffer et de terminer la cuisson de la viande. « Mais qu’est-ce qu’on vas faire ?! » « Le diner est fichu » « C’est toute la réputation du restaurant qui est foutu oui ! »  « Oh mon Aether ! Oh mon Aether ! » Je pris une profonde inspiration alors que je venais tout juste de poser le dernier élément de ma pièce montée pour le dessert. « SILENCE ! Ce n’est pas en paniquant ainsi que cela changera quelque chose. » Ils me fixaient tous à présent, certains avait un regard hébété tandis que d’autres me fixaient d’un air grave… Il était temps que je leur fasse un petit discours afin de les rassurer et les motiver à nouveau, comme l’avait fait tant de fois le chef Kreug lorsque la situation au Château était devenue critique… Et l’Aether de la Parole, si il existait, devait savoir à quel point il était difficile pour moi de m’adonner à ce genre de pratique. Même en oubliant le fait que j’étais une Ombre, j’avais toujours été une femme de l’ombre, agissant pour le bien de mon mari sans que quiconque ne puisse se douter de mes actes. Hors, là, je me trouvais sur le devant de la scène, exposé à la lumière de tous, et j’espérais grandement ne pas avoir à disparaître subitement, comme l’avait fait Raphaël. « Écoutez moi tous ! Nous sommes une brigade, et vous êtes tous sous les ordres d’un grand Chef Cuisinier ! Oui, nous affrontons certains problèmes techniques… Mais nous sommes ensembles et réussiront à surmonter cette épreuve ensemble ! Croyez-moi, je viens de loin et j’ai pour mission de faire en sorte que cette soirée soit une réussite. Je ne suis peut-être pas votre Chef, mais ayez fois en moi ! Vous êtes des cuisiniers ? Prouvez-le et rendez fier le Chef Fallion ! Nous réussirons ! » Je retins un léger tremblement, qui aurait rendue mon maigre discours peu crédible… Mais à mon grand étonnement, des murmures approbatifs remplacèrent ceux de panique. J’avais réussis. J’allais reprendre la parole afin de continuer sur ma lancée, quand des applaudissements provenant de derrière moi attirèrent mon attention. Et ce fut avec un immense soulagement que tous l’accueillir les bras ouverts !

« Toutes mes félicitations Milady. Je vois que tu as l’âme d’une véritable Chef, tu as très bien sus remplir ta mission. Un jour, je suis persuadé que tu seras à la tête de ta propre brigade. » J’acquiesçais, prenant le compliment tel quel, bien que cela ne déclencha aucune émotion en moi. Une Ombre ne pouvait commander des vivants, et jamais je ne remplacerais le Chef Kreug… Il me fallait maintenant faire mon rapport de l’état des lieux et tout le monde fut soulager de voir arriver le ramoneur, qui se mit aussitôt au travail. « L’entrée a été servit et le dessert est prêt. Mais il nous faut terminer la cuisson de la viande et remettre à chauffer le plat principal. Et les convives ont dors et déjà vidés leurs assiettes. » « Au moins, cela prouve qu’ils ont appréciés. » Il se tourna ensuite vers le ramoneur, qui  usa de son contrôle de l’air et nettoya en un rien de temps la cheminée. « C’est bon ? » « Conduits opérationnels. Mais évite d’attendre aussi longtemps avant de m’appeler, la prochaine fois. » Des sourires que je ne compris pas furent échanger, et le Chef se précipita sur la viande et le plat. « Aujourd’hui, observation les enfants ! Je vais vous montrer ce qu’un véritable Chef peut faire ! » Tous se rapprochèrent en cercle autour de lui. Le voir à l’œuvre était un spectacle grandiose, et en beaucoup moins de temps qu’il ne m’aurait fallut, le grand plat était prêt. A peine quelques secondes plus tard, nous nous mirent tous dans un brouhaha assourdissant à dresser les nombreuses assiettes, qui furent ensuite apportés en salle sans tarder. Des exclamations admiratives rassurèrent la brigade, qui explosa dans une démonstration de joie. Le chef me prit alors à part, et déposa la paume de sa main sur mon front. « Aujourd’hui, Milady Madley, tu as su prouver au monde que tu fais partit de la Grande Famille des Cuisiniers… Et pour te remercier, je t’offre ce pouvoir… » Un courant électrique me parcourut étrangement, et je le regardais les yeux ronds. « Désormais, tu seras capable d’identifier seule le goût des aliments et des plats, ainsi que leur composition exacte, simplement du bout de la langue. Mais attention, tu ne dois t’en servir qu’en cuisine, sous peine de le perdre, et ne jamais l’utiliser pour ton propre plaisir. » Je le regardais encore, ne réalisant pas encore ce cadeau merveilleux qu’il venait de me faire… Mais une chose était certaine, je me souviendrais de ce jour pour le restant de mon existence.

878 mots
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

A la soupe ! (Quête avec Milady)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» L'entraineur [Quête avec Kagouri]
» Un tatoueur?? [PV quête avec Morvan]
» L'entraineur [Quête avec Lykarale]
» Un lac noir [ Quète du topaze avec Mitsu ]
» La fuite du temps [Quête avec M. Shizuo]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest :: Mer de la Méduse :: Archipel d'Aeden-