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 Thermes | ft. Erza | NC -18

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Jeu 16 Jan 2014, 23:25

Passivement, le Déchu jouait avec une des bagues qui enserrait ses doigts. Dans la mesure où il ne pouvait qu’attendre, sans même pouvoir sortir pour prendre l’air, l’anneau en métal lui permettait de ne pas perdre contenance. Depuis plus d’une dizaine de minutes, il patientait dans une pièce exigüe, loin de toute fenêtre, et vraisemblablement, de tout moyen d’aération. Il y régnait une odeur de tabac humide et de sueur, couplée à une chaleur étouffante qui rendait le mélange étourdissant. Pour cause, il se situait à quelques pas en dessous des thermes de Megido, dans la pièce qui servait de bureau au responsable de l’établissement. Elle n’était pas faite pour accueillir des visiteurs, et encore moins pour les y faire attendre ; encore une minute et il commencerait certainement à suffoquer. Il était venu postuler à une offre d’emploi, pour un poste de masseur. Lui-même avait encore un peu de mal à digérer l’information. Une année plus tôt, tout le monde l’appelait « Lieutenant-en-chef Scaldes », ou « Chef », ou encore « Mon lieutenant » ; et en y mettant les formes. Une année plus tôt, il était un membre zélé et respecté de la Garde d’Avalon. Certes, quitter la cité pour vivre une vie de baroudeur n’avait pas été un si mauvais choix que ça. De toute manière, la routine aurait fini par avoir raison de sa raison. Mais jamais, à ce moment-là, il ne s’était imaginé devoir trouver un nouveau métier pour subvenir à ses besoins, et encore moins tel que celui-ci. En soit, il n’avait rien d’anodin, les Kinésithérapeutes, pour bien les nommer, était en général appréciés dans les plus hautes sphères de toutes les sociétés, qu’elles soient Déchue ou Orisha. Simplement, l’idée de briller par autre chose que par sa capacité à tuer ne l’avait jamais effleuré. Et il venait littéralement de sauter une paire de marches, en trouvant un métier des plus délicats. Masseur-Kinésithérapeute. Il remua les lèvres sans prononcer le mot. Ça sonnait plutôt bien. Un peu pompant, peut-être, mais pas grossier. Grossier, il allait finir par le devenir si l’attente se prolongeait encore. Qu’est-ce qui prenait temps de temps ? Un simple oui ou non devrait suffire, et puis il ne demandait pas à devenir magistrat, simplement masseur.

Comme pour lui donner tort, la porte de la pièce s’ouvrit dans un courant d'air salvateur, laissant échapper un morceau de conversation. « … à l’essai, de toute manière, qu’est-ce qu’on risque ? ». Un homme plus odorant que bruyant passa l’ouverture, vint s’asseoir devant l’aveugle, et agita quelques papiers avant d’enfin lui adresser la parole. « Bien. Désolé pour l’attente. Je me dois de me répéter, afin d’être sûr. Pouvez-vous m’assurer que votre handicap ne vous empêchera pas de bien réaliser votre travail ? ». Eerah répliqua sans hésitation. « Je vous l’assure. ». « Très bien. Maintenant, au vu de ce que vous m’avez déjà raconté, je ne peux m’empêcher de vous demander ; comment puis-je être certain que vos compétences en la matière suffiront ? Toutes sortes de client passent par ici, des plus simples aux plus exigeants. Nous leur promettons en permanence la meilleure qualité de soin possible. Vous comprendrez que ne peux pas me permettre de vous laisser exercer sans être certain que vous ne commettez pas d’erreur. Si vous vous y connaissez réellement, vous savez qu’il ne suffit que d’une mauvaise manipulation pour causer des torts plus que regrettables. ». « J’en suis pleinement conscient. Vous permettez ? ». Il se leva, et tendis la paume vers le responsable, en lui demandant implicitement son autorisation pour la suite. L’intéressé lâcha un grognement affirmatif, et se redressa dans son fauteuil. Suivant le contour du bureau de ses doigts, Eerah se glissa jusque derrière son siège, et doucement, posa ses mains sur ses épaules.

La dernière fois qu’il avait manipulé quelqu’un remontait surement à ses derniers ébats avec une des dames de compagnie d’Avalon ; chacun y trouvait son plaisir et c’était sa façon de les remercier, autrement qu’en jetant une bourse sur le lit encore défait. Il était moins courant qu’il décide de masser des hommes, mais après certains retours de missions particulièrement acrobatiques, il offrait ses mains à certains de ces camarades. S’il avait pensé à l’époque devenir si ouvert sur le plan sentimental, peut-être qu’il s’y serait prêté plus souvent ; mais pour instance, il comprenait sans problème le fonctionnement de l’anatomie d’un dos masculin. Rapidement, il parcouru du doigt les omoplates musclées du directeur, et lorsqu’il sentit un petit nœud, pressa doucement son pouce dessus, aplanissant l’excroissance musculaire avec de petits ronds concentriques. Il le sentit sursauter, avant de s’affaisser un peu plus dans sa chaise. Il s’écarta doucement, avant de l’inviter à reprendre sa place en continuant. « Excellent, parfait. Vous ferez l’affaire. Je vous prends à l’essai, pendant au moins deux mois. Inutile de vous rappeler les règles ; que ce soit client ou cliente, on ne touche jamais rien de plus que ce qui vous est demandé. C’est clair ? ». « Très clair, monsieur. ». « Bien. À moins que vous n’ayez mieux à faire, vous allez pouvoir faire vos preuves dès aujourd’hui. Allez chercher une tenue plus appropriée dans les vestiaires, et ensuite, montez vous présenter à l’accueil, avec ceci. ». Il lui tendit un morceau de papier, et en se levant, le raccompagna jusqu’à la porte. « Vous êtes maintenant Masseur-Kinésithérapeute pour les thermes de Megido. Impressionnez-moi, et peut-être que vous irez masser à l’Eorishaze, un de ces jours. ». Et sur cette dernière promesse, il le laissa sur le pas de la porte, s’éloignant vers les étages supérieurs. Masser des rois. Moins prestigieux que d’être roi, mais c’était un bon début. Passant ses doigts sur un des panonceaux qui indiquait les vestiaires, il fila droit, pour aller s’habiller de circonstance.

Les thermes de Megido ne proposaient qu’une seule et même tenue à tous leurs employés ; un pantalon fait de voiles superposés, et un haut sans manche, probablement blanc. Il l’enfila rapidement, et laissa tomber ses cheveux détachés dans son dos. Le bandeau ne pouvait pas faire partie de la tenue, et il le laissa avec le reste de ses affaires. Même avec ses yeux blanchâtres exposés à la vue de tous, il aurait surement moins l’air aveugle que les pupilles cachées par le morceau de tissu noir. Il quitta bagues et bracelets, ôta ses chaussures, et monta pieds nus jusqu’à l’accueil du bâtiment. La journée avait commencé une paire d’heures auparavant, et déjà, une cinquantaine de personnes étaient venues emplir les immenses bassins. On proposait à chaque visiteur différent forfaits ; du moins cher qui ne leur permettait que de gouter à la chaleur de l’eau, au plus élaboré, qui leur assurait un suivi complet par un masseur personnel. Lui n’intervenait que dans ces derniers cas, et tout le monde n’avait pas forcément de quoi s’offrir le luxe d’un tel service. Après avoir donné le papier attestant de sa légitimité, il alla tourner autour des bains pour s’assurer auprès de chaque client qu’il était satisfait, en attendant qu’on vienne lui confier un travail. Si l’ambiance des thermes était lourde et bruyante, les salles de massage, elle, représentaient un véritable trésor de calme. Eerah n’avait qu’une hâte ; que quelqu’un ai besoin de ses services.


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Ven 17 Jan 2014, 18:48

« Non mais c'est bon ! ». Erza essayait de se débattre parmi la bande de filles qui la tirait vers les termes de Megido. Des espèces de courtisanes ou elle ne savait quoi. Elles voulaient la remercier d'avoir retrouver leur chaton et elles pensaient que vu l'état général de la jeune femme, un bon bain et un massage lui feraient le plus grand bien. Sauf qu'Erza voyait les choses autrement et ne voulait ni de bain, ni de massage. Elle, ce qu'elle voulait, c'était retrouvé ce sale voleur de nourriture. Parce que, si elle avait retrouvé le fameux chat, c'était par pure hasard.

En réalité, la réprouvée s'était assise dans un coin, le dos contre un muret, et avait fait un feu afin de griller le poisson qu'elle avait pêché dans le berceau cristallin plus tôt après avoir passé des heures à briser la glace. Sauf que voilà, qui dit poisson dit chat, et le minet, lui, ne se fit pas prier pour quémander sa ration. « Non le chat, c'est mon repas... ». Il s'était mis à miauler, ses pupilles se dilatant comme des grosses billes et Erza, tout en soupirant, avait fini par craquer, par lui donner un petit bout de son déjeuner. Ce qu'il ne fallait pas faire. Enfin, quoi qu'il en soit, quelques minutes après, le chaton s'était mis à miauler de plus belle non sans être remonté sur le muret, attirant l'attention de la réprouvée qui se releva pour regarder ce dont il s'agissait. C'est à ce moment précis qu'elle avait aperçu ce groupe de femmes magnifiquement vêtues, gloussant au moindre regard masculin. C'était comme si les hommes étaient leurs poissons. Elle soupira une nouvelle fois, priant intérieurement de ne jamais s'abaisser à ce genre de comportements. Ses yeux se posèrent dans le vide au dessus du feu tranquillement jusqu'à ce qu'elle se rende compte que son repas avait disparu. Elle se leva d'un bon, prête à défendre ce qui était à elle. Le problème c'est qu'il n'y avait pas âme qui vive à l'horizon. Le chaton était là, un air innocent sur sa petite bouille poilue prouvant qu'il n'avait rien à voir avec tout ça. En même temps, vu la taille du poisson, il ne fallait pas être d'une intelligence supérieure pour comprendre que jamais il ne serait rentré dans un si petit chat. Erza passa l'une de ses mains dans ses cheveux avant de se rappeler qu'ils étaient encore collés de la veille. Elle avait eu l'excellente idée d'aller découvrir l'antre des marais et avait confondu la vase avec un sol végétal étrange. Bref, elle était tombé dans l'eau boueuse la tête la première et bien qu'elle soit de la meilleure volonté du monde, elle n'avait pas pu se décider à prendre un bain au berceau cristallin, l'eau étant bien trop froide pour y tremper quoi que ce soit. Elle s'était donc juste lavée les mains, son short et son haut – si on pouvait encore appelé ça un haut, puisqu'il ne couvrait pas grand chose – encore marrons, tout comme sa peau sur laquelle trônait une fine pellicule de vase et de gadoue. En clair, elle n'avait rien de féminin et ressemblait plus à une sorte de bélua crapaud répugnant.

Quoi qu'il en soit, Erza avait à en démordre avec ce sale voleur de poisson. Elle voulut aller le chercher quand le gang des harpies vint à sa rencontre, ces belles femmes au parfum envoûtant – ou entêtant comme on veut. L'une d'elle s'exclama : « Oh mais c'est notre Roupoupou !! ROUPOUPOUUUU !! ». La réprouvé ouvrit de grands yeux ronds, pensant qu'on s'adressait à elle avant que la blonde platine se jette sur le chaton. Tant mieux parce qu'elle le jurait : la première personne qui l'appellerait Roupoupou ne dirait plus un seul mot de sa vie après ça. Ce fut alors un grand moment d'effusion, toutes les femmes de la « tribu Roupoupou » se jetant à tour de rôle sur le petit animal. Erza soupira, déjà lasse. Elle allait partir quand une brune aux yeux entourés de doré pailleté s'adressa à elle. « Oh je ne vous remercierai jamais assez d'avoir retrouvé notre Roupoupou !! ». « Ah mais moi je n'ai... ». « Comment peut-on la remercier Cassandra ? ». La blonde platine regarda Erza avant de sourire. « Je pense qu'un bon bain et un bon massage ferait du bien à notre sauveuse ! ». « Oh oui alors ! Allons aux thermes ! ». « Nous vous offrons tout, ne vous inquiétez pas ! Vous serez belle comme un cœur après ça ! ». Belle comme un cœur, ben voyons. En même temps, elle comprenait le chaton. Elle aussi, elle se serait enfuie si elle devait supporter ces femmes tous les jours. D'ailleurs, bien qu'elle souhaite refuser l'offre, elle n'eut le temps de ne rien dire que déjà elle se faisait embarquer vers les thermes. Erza se serait bien débattue mais elle comprit vite qu'elle n'aurait pas le dernier mot sans les achever à coups d'épée et en plein Megido, ce n'était même pas envisageable. Elle finit donc par se dire que se laisser amener aux thermes bien gentiment était le meilleur moyen de se débarrasser d'elles. Elle n'aurait qu'à partir une fois là bas.

Le groupe des harpies l'amena donc à la réception et la rousse du lot dit alors : « Bonjour, j'aimerai le plus grand forfait de la maison pour cette demoiselle ici présente ! Elle a sauvé notre Roupoupou ! ». Erza grogna. Au diable Roupoupou. « Mais certainement madame, justement, nous avons un nouveau masseur très talentueux, je vais l'appeler afin qu'il s'occupe d'elle. ». L'homme était poli mais il regardait la réprouvée comme une sorte d'extraterrestre. A vrai dire, elle en avait l'apparence et dans un établissement prônant la propreté, le bien-être et la détente, il est vrai qu'elle faisait réellement tâche.
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Eerah
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Eerah
Lun 20 Jan 2014, 15:58

Et finalement, Eerah avait des raisons de sourire sans se forcer. Le travail était loin d’être aussi barbant que ce qu’il s’était imaginé. Un massage restait un massage, pour un peu que l’on possède l’amour du travail bien fait – ce qui était son cas – aucun risque de s’ennuyer. Non, ce qui l’avait fait le plus douter, c’était ces périodes de vide, pendant lesquelles il devait s’enquérir du bonheur des clients ‘simples’, ceux qui ne venait profiter que des thermes publics. Certes, on l’avait assuré à maintes reprises que le travail ne manquait jamais. Pourtant plusieurs heures passèrent sans qu’on ne vienne jamais l’appeler, et à peine quelques minutes après qu’il commence sa ronde, il pensait avoir compris la routine qui risquait de régir ses journées pendant un certain temps. Il marchait le long des bains, s’arrêtait auprès des personnes qui n’étaient pas en train de discuter, et répétait à chacun, sans jamais différer d’un mot : « Bonjour, vous avez tout ce qu’il vous faut ? ». D’un client à l’autre, les réponses pouvaient varier, du refus poli à la demande extravagante, auquel cas il répondait, toujours avec son sourire le plus courtois : « Mes excuses, je regrette mais ce n’est pas compris dans votre offre. Souhaitez-vous passer au forfait supérieur ? ». Bien sûr, tout le monde refusait, et il s’esquivait avec un masque compréhensif. Et recommençait, encore et encore. Les gens ne semblait pas voir ou s’offusquer de son infirmité, et même si la plupart demeuraient polis et courtois, peu semblait réellement lui accorder plus d’attention qu’à un vulgaire laquais. Lentement mais surement, il commençait à accumuler une certaine exaspération, lorsque finalement, un de ses collègues vint lui parler. L’homme en question était doté d’une voix relativement apaisante, et indéniablement chaude et souriante ; il s’adressait à lui sans la moindre gêne, comme s’ils s’étaient connus depuis des mois. « Salut, nouveau ! Tu t’en sors ? T’as pas l’air de bien te marrer. ». Eerah ne pouvait que saluer une telle clairvoyance. Plutôt que de réagir comme il en avait l’habitude, et de se mettre à dos l’intégralité du personnel des thermes, il relâcha un peu la pression, et sourit. « Ouais, on peut dire ça, ouais. J’ai l’impression qu’on nous traite un peu comme des servantes, ici. Ou c’est moi ? ». L’homme éclata de rire. « Ça tu vois, c’est un peu ce qu’on pourrait appeler un bizutage. Comme tout le monde, t’es arrivé ici en te disant que masseur, c’était un peu un travail de soumis, et comme tout le monde, tu t’es mis dans la peau de ce que tu pensais devoir être. Maintenant, regarde. Enfin, écoute. Désolé. ». Le Déchu sourit, le rassurant d’un geste de la main. Il avait passé ce stade depuis longtemps. Ensemble, ils s’approchèrent d’un des bassins, vers un petit groupe de personnes, et son nouveau mentor lui fit signe d’attendre un peu en arrière.

Eerah entendit un bruit d’éclaboussure alors que l’homme s’asseyait sur le rebord, les jambes dans l’eau, et sans davantage de préambule, il entama la discussion. « Bon, alors, ça se passe bien ? Vous trempez là-dedans depuis une heure, faudra pas vous étonner si vous perdez trois taille de pantalon, hein ! ». Sans même attendre une réponse ou une réaction, il rit de plus belle, alors que les autres se mettaient à le suivre dans son hilarité. Il n’y avait pas la moindre hésitation dans sa voix, pas plus que de soumission dans son attitude. Il était respectueux, parfois même révérencieux, mais à aucun moment, à aucun moment il ne se mettait dans une position d’infériorité par rapport aux clients ; c’était même presque l’inverse. Il était fier de son travail, fier de ce qu’il faisait, et il savait parfaitement qu’aucun de ces hommes et femmes n’avait la capacité de faire ce que lui pouvait faire n’importe quand, n’importe où et sur n’importe qui. Il donna un aperçu de ses qualités en manipulant brièvement les épaules de deux d’entre eux, et les laissa sur leur faim en les informant sans sournoiseries des offres qui leur permettraient d’obtenir mieux. En les saluant d’une dernière blague, il revint tranquillement vers Eerah, et lâcha simplement : « Alors ? T’en pense quoi ? Je te parie un verre que plus de la moitié d’entre eux reviennent demain pour un forfait complet. ». « Rien à redire, impressionnant. Et ils ne t’envoient jamais bouler ? ». « Si, bien sûr. Pas souvent, on n’est pas à Stenfek non plus, mais ça arrive. Mais je m’en fous. En général, ce sont les voyageurs de passage, les commerçants pressés par une affaire. Ces personnes-là ne reviendront probablement jamais, et ne payerons pas plus que ce qu’elles ont déjà donné. Je ne cherche pas à me faire des amis, je suis juste fier de mon métier, et je le montre. Dès que t’auras compris ça, tu verras que tout ça deviendra un vrai plaisir. ». Le Déchu sourit, en hochant doucement la tête. Pourquoi pas. Si cet homme avait raison, pourquoi ne pas essayer. « Si tu le dis. En tout cas, merci. Au fait, je suis Eerah Scaldes. D’Avalon. ». Il tendit la main, et son interlocuteur eut une courte hésitation, avant d’éclater d’un rire cristallin, amusé. « Ah ça, c’est pas banal ! ». En répondant vigoureusement à sa poignée de main, il ajouta, avant de s’écarter : « Et moi, Abrahn, de la Citadelle Blanche. J’espère qu’on ira boire un coup, un soir, Corbeau ! ». Il était déjà parti lorsque Eerah finit par percuter. Un Ange. Il avait littéralement reçu des conseils de la part d’un Ange. Il tiqua légèrement, et après une courte réflexion, tourna les talons vers un autre bassin. Peut-être, peut-être qu’ils n’étaient pas tous aussi… Méprisants, odieux, prétentieux. Une vingtaine d’autres adjectifs lui venait à l’esprit ; mais en tout cas, Abrahn n’avait pas l’air de correspondre à l’un d’entre eux.

Le karma n’était pas enclin à lui laisser le temps d’y penser, puisqu’on le fit appeler moins d’une minute après. Enfin, il allait se mettre réellement à travailler. Mettant de côté ses préoccupation raciales, il marcha le plus lentement possible pour ne pas avoir l’air pressé, et arriva finalement jusqu’à l’accueil. Le Déchu ne pouvait être qu’appelé pour un forfait individuel, et pourtant, une assemblée de dames piaillantes, caquetantes et pouffantes l’y attendait, amassées en attroupement devant le responsable. D’une certaine manière, il s’y était préparé. Les courtisanes n’étaient plus aussi mystérieuses et séduisantes qu’elles ne l’étaient lorsqu’il était arrivé en Avalon, des siècles auparavant. Il se souvenait d’un temps où plus de choses passaient par un silence et un toucher, que par une discussion sans fin, ni queue, ni tête. Tachant d’économiser sa salive pour l’après-midi de parlotte inutile qui allait vraisemblablement suivre, il vint se placer à côté du responsable d’accueil, et posa sa main sur le bois du comptoir. L’homme qui était derrière accueillit son arrivée d’un ton soulagé à peine dissimulé. « Ah, le voici. Et donc, c’est… ». « Eerah. ». « … Eerah, qui va s’occuper de vous. Si vous voulez bien le suivre, il va vous emmener jusqu’aux bains privés. ». Le Déchu fit un pas en arrière, et tendis la main en direction de la marche à suivre, curieux de savoir laquelle des perdrix gloussantes il allait devoir masser. Dans un vacarme de frou-frous, de satin et de tissus divers, le troupeau s’écarta jusqu’à laisser paraitre la véritable intéressée. En une seconde, le mouvement d’air créé amena jusqu’aux narines d’Eerah l’odeur de la jeune femme. Il dut se forcer pour ne pas froncer les narines. S’il était certes un peu plus sensible que d’autres aux fragrances et aux effluves, il ne doutait pas que d’autre auraient eu la même réaction que lui. Derrière le rideau de parfums entêtants qu’avaient amené avec elles les courtisanes, se cachait une collection d’odeurs diverses, allant du timbre acide du poisson à l’âcre puanteur du marais, en passant par un surprenant relent de félin. Il connaissait la plupart de ces exhalaisons, pour les avoir souvent porté lui-même ; cette femme revenait d’un maraudage, d’une aventure, peu importe, mais elle n’avait rien à voir avec les autres. Son odeur corporelle était mêlée à celle du sang, l’odeur de ses cheveux à celle de la sueur ; et contrairement à ses paires, elle ne pipait mot. Il alla perdre ses yeux vers l’endroit où il pensait se trouver sa cliente, et tenta de se persuader soi-même en souriant aimablement. Dans un sens, il ne s’était jamais attendu à ne masser que des mannequins royaux, mais commencer par un cas comme celui-ci, son karma avait décidément une dent contre lui.

Lorsqu’il prit finalement sa suite, en s’éloignant de l’accueil et du concert de caquètements qui y régnait encore, il sentit peser sur eux les regards alentours. Il y avait de forte chance pour que son apparence physique aille avec son odeur ; d’une certaine manière, on devait l’estimer chanceux d’être aveugle. L’ambiance autour de la jeune femme était lourde, électrique. Non, vraiment, elle différait en tout point avec celles qui l’avait amenée ici, mis à part peut-être son sexe. Elle préférait probablement, tout comme lui, les expéditions téméraires aux séances de maquillages, et la froideur d’un ruisseau aux vapeurs des bains. Quoique. Préférer était un grand mot ; peut-être était-ce simplement l’état d’esprit qui entourait les habitués de ce genre d’endroits qui la repoussait. Il y avait fort à douter que quiconque en dehors d’eux dans cet endroit était à même d’assurer sa propre survie. Conscient qu’il allait passer les prochaines heures en sa compagnie, il entama la conversation. « Corrigez-moi si je me trompe, mais vous n’avez pas demandé à être ici, non ? ». C’était l’évidence même, elle trainait les pieds, visiblement pas pressée, et, en passant dessus sans s’y attarder, il sentait son esprit bouillir de mécontentement. « Vous n’êtes pas obligée de me parler, si vous n’en avez pas envie. D’ailleurs, je peux même vous mener à la porte de derrière, si c’est réellement ce que vous voulez. ». Il ajouta cependant : « Mais si vous le souhaitez, un bain ne durera pas longtemps, ça vous permettra d’enlever un peu de ces impuretés, retrouver un peu de clarté. Si après ça, j’ai réussi à vous convaincre, peut-être qu’un massage vous tentera ; je pense que cela vous fera le plus grand bien. ». Lorsqu’il eut terminé sa phrase, il approchaient des thermes privés. Il poussa une porte à battant, la tenant pour que la jeune femme passe, et la guida jusqu’à une salle libre.

Un peu plus tôt, il avait fait une courte visite pour repérer les lieux. Chaque salle était identique, à peu de choses près. Elles étaient vastes, et composées de deux parties. La première était un bain à l’allure brute, taillé à même la roche, alimenté en eau chaude par une petite fontaine fixée au mur. Quand bien même il n’était destiné qu’à accueillir le client et son ou sa masseuse, il y avait la place d’y mettre une quinzaine de personnes sans qu’elles n’aient à se serrer. À son endroit le plus profond, il mesurait près d’un mètre cinquante, et remontait par paliers jusqu’à une marche de trente centimètres. L’autre partie de la pièce était carrelée, et en son centre trônait une table de pierre sur laquelle on avait disposé une épaisse serviette matelassée, qui en recouvrait toute la surface. Les murs étaient imperméables aux bruits, pour conserver en permanence une atmosphère calme et paisible, laissant pour seule musique le clapotis régulier de l’eau. Il laissa passer sa cliente, et referma la porte derrière eux, abaissant le loquet qui la signalait comme occupée. Le vacarme des bains publiques disparu, et avec un soupir de contentement, Eerah se retourna vers la jeune femme, et parla d’une voix qui se voulait agréable. « Et maintenant, à vous de me dire ce que vous souhaitez pour la suite ! ».


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Lun 20 Jan 2014, 17:57

Erza se laissa guider par le fameux Eerah sans même le regarder, se demandant dans le fond ce qu'elle avait fait pour mériter ça. C'est vrai après tout, sa journée avait plutôt bien commencé et il avait fallu qu'elle soit gentille, qu'elle donne à manger à Roupoupou pour que tout bascule. Aussi, elle murmura un désabusé « Ouais c'est ça... » en différé pour toute réponse à l'homme de l'accueil qui bien sûr, ne l'entendit pas. Désabusé car elle ne se faisait plus d'illusions sur sa sortie de l'établissement. Elle allait devoir subir. Elle faillit soupirer mais se ravisa, préférant rester silencieuse, les épaules abattues avant de se rendre compte qu'on l'observait. Elle tourna alors la tête vers les individus en question, tendant son poing vers eux avant de soulever son majeur en les fusillant du regard. Et puis, l'homme lui parla. C'est que, elle se laissait guider mais elle l'avait un peu oublié en fait, telle une femme qui se rendait à l'abattoir, n'en ayant, au fond, rien à faire de son bourreau. La comparaison était bien choisie parce que oui, tremper dans de l'eau chaude trois heures avec un gus qui lui massait les épaules, c'était pire dans son esprit que le fait de se rendre au beau milieu d'une arène pour un combat à mort. Elle pensa alors comme réponse à sa première question : Nan sans blague. Qu'il était intelligent celui-là. Cette fois, elle soupira réellement, ses épaules s'abaissant davantage en signe de défaite évidente. Néanmoins, la suite la surprit quelque peu et un petit sourire s'installa sur ses lèvres. Peut-être qu'il n'était pas si idiot finalement, il la comprenait même plutôt bien. En tout cas, si porte de sortie il y avait, il ne faisait aucun doute qu'elle allait la prendre. La prendre et partir aussi loin qu'elle le pouvait de Megido pour ne jamais plus y revenir. Cette ville lui portait la poisse... ou alors c'était les chats, au choix. Elle le suivait sans broncher, réticente, traînant les pieds, mais il n'avait déjà pas à la tirer, c'était déjà ça. Et puis, elle préférait faire une promenade avec lui plutôt que d'avoir à supporter une seconde de plus les pintades qui gloussaient. Aussi, elle entra dans la salle, regardant à l'intérieur avec un désintérêt total. Il n'y avait même pas d'alcool, c'était nul. Pourtant, elle se serait bien vue fêter une broutille – parce que tout était évidemment sujet à être fêté pour elle du moment qu'elle pouvait boire – dans le bain géant avec quelques personnes.

La réprouvée allait répondre qu'à présent, elle se barrait, mais elle remarqua un petit détail qui éveilla sa curiosité. Elle s'approcha un peu d'Eerah, l'observant un instant avant de passer sa main devant son nez. « Hum... ». Elle soupira. « Ah ouais je comprend. C'est pour ça qu'ils m'ont mis avec toi, ils se sont dit que je ne taperai pas un handicapé... ». Le pire c'est qu'ils avaient raison. Enfin, dans ses moments de pure colère, à vrai dire, elle s'en fichait pas mal, ayant une réelle capacité à détruire tout ce qu'elle pouvait et elle avec s'il le fallait. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle s'était rendue au sanctuaire pour se faire soigner. Elle serait morte sans les médecins qui y exerçaient d'ailleurs. Mais, quoi qu'il en soit, maintenant, elle ne pouvait plus partir. Elle soupira une nouvelle fois. « Raa c'est bon je reste. Ça se trouve ils veulent te virer et ils attendent que je m'énerve et que je parte en claquant la porte pour le faire. Donc on ne va pas leur laisser cette opportunité. ». Quelque part, ça partait plutôt d'un bon sentiment, sauf qu'elle n'avait pas l'art et la manière de dire les choses avec tact et finesse. « Et puis si je retombe sur l'une de ces pouffes, je la tue direct, donc vaut mieux que je reste là. ». Elle le regardait, tournant autour de lui, profitant du fait qu'il ne voit pas pour observer tout ce qu'il y avait à observer, absolument tout. En réalité, il aurait vu que ça aurait été pareil, mais la situation l'amusait. Si elle ne frappait pas les handicapés, ça ne voulait pas dire qu'elle ne les martyrisait pas un peu de temps en temps, bien que le mot soit un peu fort. Enquiquiner allait mieux. Elle enleva donc ses vêtements crasseux, remarquant avec une fascination idiote que la peau auparavant cachée était bien plus propre que le reste de son corps. C'était amusant, elle ressemblait à une sorte de grosse abeille verdâtre. « De toute façon, t'as pas le choix, il faut que tu t'occupes de moi maintenant... ». Elle sourit, s'approchant de lui avant de prendre le menton de l'homme entre son pouce et son index. « … parce que je suis toute nue. Hé hé. ». Elle rit à sa propre bêtise, se demandant comment il allait réagir. Et puis bon, elle ne faisait que plaisanter, c'était pas comme si elle allait le violer sur place, malgré le fait qu'il soit plus qu'appétissant. Lui tapotant les fesses, elle finit par lui lancer d'une voix interrogative mais assez enjouée pour le coup : « Bon, on fait quoi ? Je me met où ? ». Elle sourit, se dégageant de lui pour avancer vers le bain. « Montre moi ce dont tu es capable l'aveugle. Et ne me déçois pas, sinon je fais un scandale. Ta carrière est en jeu, attention ! ».
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Eerah
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Eerah
Lun 20 Jan 2014, 20:26

Scandaleuse, ou folle. On aurait pu explorer d’autres pistes pour décrire la jeune femme, mais ces deux mots laissaient déjà un panel de choix assez large. Eerah ne savait pas réellement s’il devait s’en amuser ou s’en offusquer. Choisir la deuxième solution aurait été assez vieux jeu de sa part ; elle n’avait peut-être pas son âge, ça ne l’autorisait pas à se changer en vieil aigri. D’autant plus qu’au final, scandaleuse ou pas, folle ou pas, elle restait une cliente. Elle qui n’avait pourtant pas parlé depuis l’accueil, elle s’était complètement lâchée à peine les portes de la salle franchie ; en moins d’une minute, il s’était vu traité d’infirme et d’incompétent. Et même si elle y mettait un peu plus de forme, c’était globalement ce qu’on arrivait à retenir de son discours. Il garda un sourire amusé tandis qu’elle agitait sa main devant ses yeux. Elle remuait tellement d’air qu’il voyait plutôt bien où se situaient ses doigts, mais la laissa faire ; curieusement, aussi brute semblait-elle être, la jeune femme avait des principes. Des principes graveleux, certes, mais des principes tout de même, et ça faisait d’elle quelqu’un d’à peu près respectable, selon les critères du Déchu. Tandis qu’elle tournait autour de lui, il se baissa pour remonter le bas de son pantalon de voiles. Dans d’autres circonstances, on aurait certainement appelé les Naïades – les femmes qui s’occupaient de la toilette de la gent féminine – pour l’entrainer dans le bain et la laver, mais étant donné l’état du Déchu, il ne risquait pas de se rincer l’œil. Lorsqu’il se redressa, il entendit le bruit visqueux que firent ses vêtements en heurtant le sol. Quand bien même il ne la voyait pas, elle n’avait pas l’air d’être extrêmement pudique. Lorsqu’elle vint saisir son visage, lui glissant au passage une remarque équivoque, il répondit avec un rire. « Je n’imaginais pas m’occuper de vous habillée, de toute manière. ». Quelques décennies auprès des femmes d’Avalon l’avaient prémuni contre ce genre d’allusions piégées ; c’était d’ailleurs la condition sine qua non pour rester en vie, dans la cité. Elle le quitta de nouveau pour marcher vers l’eau, lui adressant un dernier avertissement, faisant naitre sur son visage un sourire satisfait. « Aucun risque… Et je ne suis pas aussi infirme que j’en ai l’air. ». Eerah attrapa les fripes tombées au sol, et alla les jeter dans une corbeille prévue à cet effet. « Entrez dans le bain, j’arrive. ». Quelqu’un passerait prendre le tout pour le laver un peu plus tard. La laisser repartir vêtue d’une telle tenue reviendrait à saccager le travail réalisé en amont. Au passage, il remarqua le peu de tissu qui était présent, allant même jusqu’à douter qu’elle ait tout enlevé. Si c’était le cas, alors il comprenait un peu mieux son manque de pudeur.

Le Déchu fit glisser la corbeille en dehors de la salle, et cette fois, verrouilla la porte. C’était les consignes. Sauf problème – auquel cas une unique clochette pourrait les prévenir – personne ne pénétrait dans un salon privé lorsqu’il était occupé. Eerah se retourna, et sans se presser, marcha jusqu’à un renfoncement de la roche, dans lequel se trouvait un panier. Il s’en saisit, et alla rejoindre la jeune femme. Elle était déjà dans l’eau, on n’entendait que les clapotis qu’elle produisait ; ponctués par le bruit des pieds nus du Déchu sur le sol de pierre. Il n’aurait manqué qu’un peu de musique pour compléter le tableau, mais recruter et payer des musiciens avait un coût, et peu aimaient se contenter d’un solde de misère pour regarder n’importe qui se faire manipuler. Il déposa le panier au bord de l’eau, s’accroupit pour prendre ce qu’il contenait ; tout le nécessaire de toilette, de nombreux savons, une dizaine de brosses, une autre dizaine d’éponges en tout genre. À peu de choses près, rien ne manquait. Eerah agrippa, et en passant le pouce sur l’étiquette, en déchiffra le contenu. C’était surement l’unique moment qui souffrait de son infirmité. Heureusement, il trouva ce qu’il cherchait au deuxième essai, et en prenant avec lui une fleur de douche, il avança également dans l’eau. En quelques pas, il approcha de sa cliente, puis tendit la main devant lui. « Vous permettez ? ». Il jugea du bout du doigt de sa taille, en effleurant ses cheveux. Et failli frissonner. Ils avaient plus que besoin de ses soins. Ce qui devait être une chevelure aérienne à l’origine n’était plus qu’un amas de mèches hirsutes, grasses et alourdies par la boue et le sang. Ses mains glissèrent ensuite à son coup, et tracèrent une ligne dans son dos, suivant le contour de ses mèches. Elles chutaient jusqu’à l’eau, et il saisit précautionneusement les pointes qui avaient déjà trempé dans le bain fumant. Ce minimum avait déjà considérablement amélioré leur état général. Il immergea la fleur de douche, et la passa doucement sur son crâne, glissant au-dessus des oreilles et du front en prenant garde de ne pas lui mouiller le reste du visage. « N’hésitez pas à me prévenir si vous avez le moindre problème. ». Il répéta l’opération plusieurs fois, dissolvant la crasse qu’il faisait glisser dans l’eau, avant qu’elle ne s’évacue dans le vidoir pour être remplacée par un courant brûlant et pur. « Au fait, je ne vous ai pas demandé votre nom ? ». En soi, il n’en avait pas réellement besoin, puisqu’il ne l’appellerait surement jamais ni par son prénom, ni par son nom, mais il fallait bien entamer la conversation avec quelque chose.

Délaissant la fleur de douche, qui alla dériver un peu plus loin, il fit couler un peu de shampooing dans sa main, et se frotta les paumes. « Vous savez que d’ordinaire, les gens évitent de plonger dans le marais ? Si on vous a conseillé un masque de boue, j’ai peur que l’on vous ai menti. ». Calmement, il passa ses mains entre les mèches encore amassées, détachant précautionneusement lorsqu’il le fallait, appuyant de ses doigts sur le cuir chevelu, jusqu’à ce que le savon imprègne bien chacun de ses cheveux. Eerah passa ses mains sous l’eau, et les essuya sur son haut. En laissant reposer, il ajouta : « Vous avez de beaux cheveux. Je suppose. Doux, en tout cas, lorsqu’ils sont propres. ». En écartant la masse que formait sa crinière, il passa ses doigts dans son dos. Il était constellé de nœuds, de points tendus, froissés. Il soupira doucement, en continuant son exploration. « Je vais avoir du boulot. ».


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Lun 20 Jan 2014, 22:27

Erza le laissait faire, ce qui était déjà un grand pas pour l'homme qui se trouvait derrière elle. Autant dire tout de suite que le calme arrive souvent avant la tempête. Néanmoins, pour le moment, la jeune femme se rappelait des doigts de sa mère qui passaient autrefois dans sa chevelure d'enfant et ce souvenir la plongeait dans la plus parfaite perplexité, la laissant sans voix un moment. Elle écoutait cela dit le déchu, sans répondre, le laissant croupir dans son monologue, bien que ce fut un monologue plutôt court. Et puis, elle sortit de son silence, susurrant lentement : « J'ai les cheveux de ma mère. ». Ce qui était une vérité. Elle avait beaucoup de choses de sa mère, sauf les yeux. Bien sûr, la prestance était également différente et si la réprouvé se faisait remarquer, ce n'était que grâce à son comportement parfaitement rustre. Mais Eerah était aveugle alors que pouvait-il bien en avoir à faire du charisme qui se dégageait d'elle ou non ? Il y était insensible. Par contre, elle fut sensible à ses doigts dans son dos, elle. Aussi, elle se retourna un peu brusquement, n'ayant pas l'habitude de se faire toucher ainsi. Les cheveux ça avait été différent parce que... parce que, mais les mains du déchu la tendaient encore plus. « Bon... » grogna-t-elle plus qu'elle ne dit. Elle était crispée maintenant, d'autant plus que, totalement sobre, l'un des seuls contacts directs qu'elle avait avec les hommes était celui de ses poings sur leurs visages. Ici, c'était un rapport tout différent. Ensuite, le fait d'avoir quelqu'un à sa botte ne lui plaisait pas tellement. Enfin, elle imaginait que laver des gens toute la journée ne devait pas être particulièrement distrayant. Alors pourquoi restait-il si calme, aussi serviable ?

Elle s'approcha un peu, le fixant avant de dire : « Ouais, j'ai un problème. ». Il l'avait dit non ? Si elle avait un problème, elle ne devait pas hésiter à le prévenir. Et puis, à vrai dire, elle était réprouvée, alors, forcément, elle avait toujours plus ou moins un soucis, son humeur changeant assez fréquemment. Un coup joueuse, un coup enragée, c'était à prendre ou à laisser. Aussi, n'en ayant strictement rien à faire de sa nudité, elle agrippa l'homme par le col pour l'amener plus près d'elle, le forçant à descendre une marche de plus. « Déjà, tu vas arrêter de me vouvoyer, ok ? Ça m'énerve. Tu crois que j'ai la tronche d'une grande dame ? Non. Alors cliente ou pas, tu me tutoies sinon j'me casse. ». De toute façon, la jeune femme ne savait pas faire dans la dentelle, il fallait toujours qu'elle dise les choses de manière brutale. Quoi que, son frère Neros ne subissait pas l'influence de cette règle. Non, avec lui elle était... plus douce, plus calme, plus triste et plus heureuse. Elle n'aurait su définir ses sentiments quand elle était à ses côtés. Néanmoins, elle ne connaissait Eerah ni d’Ève ni d'Adam et elle n'avait pas l'intention de lui épargner sa façon naturelle d'être. « Ensuite, pour les marais... ». Elle se ravisa, n'ayant aucune envie de lui dire qu'elle avait confondu la vase avec le sol. « Enfin... ». Elle exerça une forte pression sur le col de l'homme, le faisant chuter dans la partie du bain qui était un peu plus profonde.

Elle rit en prenant du shampoing dans sa main gauche, attendant qu'il émerge pour se diriger vers lui, l'attrapant par l'épaule de sa main droite avant de sourire en murmurant, bien plus angélique que la minute précédente. « Chuuut. Maintenant, c'est moi qui travaille... ». Le pire c'est qu'elle était réellement sérieuse. La jeune femme fit juste attention de ne pas le toucher autrement qu'avec ses mains, face à lui, ses doigts courant à présent dans les cheveux d'Eerah, les faisant mousser. Et puis, elle eut alors une question existentielle à lui poser. « Dis voir, si je te met du shampoing dans les yeux, ça te piquera ? ». La partie bien plus ange que démon d'Erza était extrêmement douce. Aussi, elle exécutait des mouvements circulaires lentement, s'amusant de sa passion soudaine, se rappelant chacun des mouvements qu'avait pu faire sa mère. Quelque part, peut-être était-ce son inconscient qui la poussait à se comporter ainsi pour se rapprocher de cette femme qui lui paraissait à présent inaccessible ? Elle en comprenait les raisons et, malgré tout, elle en souffrait. Quoi qu'il en soit, elle s'appliquait réellement, le fixant sans que lui ne puisse la voir. « Ça ne doit pas être évident... d'être aveugle j'veux dire. ». Et puis, elle eut une idée, quelque peu osée c'était vrai mais, après tout, elle était là pour s'amuser et le client était roi, n'est ce pas ? « On va faire un jeu d'accord ? Je te dirai mon prénom mais seulement si, premièrement, tu enlèves ton haut. Je me sens un peu seule dénudée ainsi. Et puis, de toute façon, tu ne dois pas être très pudique, tu ne vois rien. ». Elle se mordilla la lèvre inférieure pour éviter de rire, un petit tic de famille que le déchu ne pourrait malheureusement pas observer. « Et deuxièmement, on va continuer le jeu avec les règles suivantes : tout ce que tu me feras, je te le ferai aussi. Parce que j'ai l'impression que t'es mon larbin et ça m'agace. Donc pour éviter de te rendre encore plus handicapé que tu ne l'es, il vaut mieux que tu acceptes mon offre. ». Elle était plutôt fière d'elle-même à vrai dire.
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Eerah
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Eerah
Mar 21 Jan 2014, 00:19

Il n’avait pas fallu longtemps pour qu’Eerah finisse par trouver le meilleur terme pour décrire sa cliente. Scandaleuse, folle, peut-être, mais un seul mot pouvait se suffire à lui-même, s’il avait fallu la résumer. Lunatique. Il terminait d’effleurer son dos quand se déclencha la tempête. Ce fut tout d’abord subtil. Quand son index glissa sur son omoplate, elle contracta sensiblement le bras. Quand il effleura son dos, elle se redressa légèrement. Quand il toucha sa hanche, elle explosa. Elle pivota d’un bloc, troublant la surface lisse du bain, et se rapprocha du Déchu. Eerah la sentait crispée sans même la toucher ; elle répandait une tension formidable à travers l’eau. Sa main toujours portée vers l’avant, il la ramena doucement à son flanc. Son sourire commercial flancha un instant, avant de revenir de plus belle. Peut-être avait-il simplement touché une zone trop sensible ; c’était le genre de chose qui arrivait, et c’était son travail de faire avec. Machinalement, il se ressassa les règles ; toujours garder à l’esprit que le client a toujours raison, toujours garder à l’esprit que le masseur est là pour combler ses besoins. Et cela même si ça rentrait en complète contradiction avec ses propres principes. Le travail était le travail, il n’avait pas à réfléchir normalement, il n’avait d’ailleurs pas à réfléchir. Ses réflexions furent interrompues par le choc brusque de la poigne de fer sur son vêtement. Cette fois, elle était en colère. Le sourire déserta le visage du Déchu, et ses traits se durcirent. Les règles disparurent, et pendant une seconde, des réflexes militaires tentèrent de reprendre le dessus. Mais il serra les dents. Le client est roi. De toute manière, elle avait l’air bien plus forte que ce à quoi il s’attendait. Le client est roi. Il n’aurait certainement pas pu la toucher. Le client est roi. Et elle continuait de parler, son ton s’envenimait petit à petit. Le client… D’une poussée, elle le déstabilisa vers le bassin. Sans pouvoir se rattraper, Eerah chuta, et l’eau se referma sur lui.

Sous la surface, il demeura une seconde immobile. Où est-ce qu’il avait commis une erreur ? Est-ce qu’il avait seulement commis une erreur ? Elle lui reprochait de la vouvoyer, comme si ça pouvait constituer en une forme d’irrespect, alors que c’était exactement l’inverse. Elle lui reprochait d’être ce qu’il se forçait à être avec tant d’ardeur. Ne voyait-elle pas les efforts qu’il faisait pour se transformer en être serviable, consacré à son travail ? Si, bien sûr que si. C’était même ce qui l’avait fait sortir de ses gonds. Il sortit lentement de l’eau, et, paupières fermées, plaqua ses cheveux en arrière, prenant son temps pour placer chaque mèche derrière son oreille. S’il ne pouvait pas être plus longtemps cet homme serviable, alors il serait simplement lui-même, le Déchu. Lorsqu’elle posa sa main sur son épaule, il se retourna lentement, posant son regard vide sur le visage de la jeune femme. Il ne faisait plus aucun doute qu’elle était Réprouvée. Cette ambivalence, cette violence et cette douceur, c’était la seule explication. Il avança d’un pas, monta d’une marche, et se retrouva à sa hauteur. Sans rien dire, il la laissa s’occuper de ses cheveux ; il fallait qu’il la comprenne. À tout prix. La dernière femme qui avait échappé à sa compréhension l’avait hanté des jours entiers. Pas cette fois. Son visage n’exprimait pas de soulagement, de colère ou d’indignation. Simplement une légère curiosité ; à l’image d’un animal devant un miroir. Elle ajustait ses mouvements, répétait certains schémas, comme si elle reproduisait quelque chose. Il sentait depuis le bout de ses doigts son cœur qui rythmait doucement ses mouvements. Il y avait dans ses gestes la volonté de bien faire, et une certaine lourdeur, ses doigts étaient un peu patauds. Elle était loin d’être mauvaise à ce jeu, mais quelque chose la retenait, peut-être la peur de mal faire. Distraitement, il répondit par l’affirmative à sa question. « Oui. Pour moi, c’est simplement comme si quelqu’un avait éteint la lumière. Mes yeux fonctionnent, ils refusent juste de me laisser voir. ». Eerah leva la main jusqu’à son poignet, et guida son mouvement, lui montrant une nouvelle façon de faire ; simplement pour voir sa réaction. Soudainement, elle venait de passer de cliente à sujet d’intérêt ; il fallut qu’elle en vienne à parler de son infirmité pour qu’il ne sorte de sa torpeur intriguée. « Ça a ses bons et ses mauvais côtés. Je profite de la vie différemment. Mais certaines choses me manquent, parfois. ». Comme de ne pas pouvoir regarder quelqu’un dans les yeux lorsqu’il lui parlait.

Un sourire finit par refaire surface sur son visage lorsqu’elle évoqua son petit jeu. Il pouvait difficilement oublier la dernière fois qu’on lui avait proposé de jouer pour un prénom, mais cette fois, il avait les cartes en main. D’autant plus qu’elle n’avait pas tort. Il n’était pas pudique pour un sou. Après tout, dans la mesure où il n’avait pas de raison de ne pas être fier de son corps, pourquoi ne pas le montrer. S’il n’avait pas eu peur de l’habituer à une coopération aveugle et immédiate, il aurait enlevé son haut sur le champ. Mais c’aurait été trop simple et trop facile. Elle ne voulait pas d’un larbin, mais il fallait jouer selon ses règles. Elle ne voulait pas d’un servant, mais il devait se plier à ses demandes. Quelque chose n’allait simplement pas. « Je veux bien accepter, dans un souci d’égalité. Mais dans ce même esprit, il me semble que tu as quelque chose que je n’ai pas. Je n’ai pas vu ton visage. Laisse-moi l’effleurer, et nous serons quittes. ». Quitte ou double. Sans quitter des yeux l’endroit où se situait la réprouvée, il saisit le bord inférieur de son haut, et le fit lentement rouler jusque par-dessus ses épaules. Deux longues mèches grises retombèrent sur sa poitrine, et le reste de sa chevelure ondula en une toison épaisse dans son dos. D’un autre pas en avant, il s’approcha, et domina de nouveau la jeune femme d’une tête. Eerah jeta son haut sur le bord du bassin et avança sa main, n’attendant que l’accord de la concernée.


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Mer 22 Jan 2014, 20:32

Erza se crispa légèrement lorsqu'elle vit qu'il essayait de la guider. Elle avait pour habitude d'être toujours entièrement libre de ses mouvement et se sentir sous l'égide d'un individu ou prit dans un étau ne lui plaisait pas. Elle fronça les sourcils, fixant Eerah sans pour autant arrêter ses gestes. Elle expira doucement, le laissant la guider contre toute attente, essayant d'adopter son rythme. C'était un peu comme la danse et, finalement, son incapacité à agir de concert avec quelqu'un montrait très bien qu'elle était une piètre danseuse. Elle se souvenait que sa mère avait essayé de lui enseigner la chose, la petite fille qu'elle était n'arrivant à rien au grand damne de la première. Cela devait être génétique, un gène qui se transmettait de Stark en Stark. Mais ce dont elle se souvenait surtout, c'était d'avoir signalé à la déesse que la danse entravait sa liberté, ou quelque chose de la sorte qui montrait très clairement qu'elle ne voulait pas être soumise à des règles ou à un partenaire. Erza se souviendrait sans doute toujours de la phrase de sa mère. Une femme ne se soumet dans la danse qu'au niveau de la forme. Mais le fond est tout autre. Elle n'avait jamais compris la subtilité et à présent qu'elle se laissait guider par l'homme, elle y songeait. Le seul problème c'est qu'elle ne comprenait toujours pas et que personne n'était là pour le lui expliquer. Peut-être n'y avait-il aucun sens en réalité ? Peut-être que sa mère s'était amusée à lui dire des choses sans fondements afin d'éveiller son esprit critique, sa capacité à remettre en question chaque dire ?

La réprouvée soupira, les cheveux d'Eerah massant légèrement ses propres doigts. Elle trouvait ça amusant. Elle sourit. « Si j'étais aveugle, j'en profiterai pour faire des choses proscrites en faisant mine de ne pas savoir...! ». Elle rit à sa propre bêtise. Ses pensées n'étaient sans doute pas des plus angéliques mais qu'importe. Elle en aurait profité pour voler dans les restaurants, pour toucher les fesses des gens... Quoi que, en réalité, elle faisait déjà toutes ces choses. Le regardant, Erza se demanda si cet homme vivait seul. Il était aveugle alors beaucoup de femmes devaient à peine le regarder, l'ignorer, ne voulant pas passer leur vie à côté d'un type handicapé. Enfin, c'était ce qu'elle se disait. Néanmoins, malgré le fait que son regard soit inexpressif, c'était un bel homme et, de ce fait, peut-être n'était-il pas si délaissé que cela. Elle finit par sortir : « Bon, de toute façon, ce n'est pas comme si t'étais aveugle et moche en même temps. Parce que sinon, tu n'aurais vraiment rien pour toi. Mais ça va, ton cas n'est pas si désespéré. Et puis, qui ne peut pas voir peut toucher, hé hé. ». C'était un peu ce qu'il avait choisi de faire de sa vie : toucher les gens, les caresser, les masser. Elle n'aurait pas supporter ; Les gens, elle, elle les tuait. Enfin, certains.

Elle plissa les yeux lorsqu'il formula une condition. Ça lui plaisait bien qu'il n'obéisse pas comme le larbin qu'elle avait cru qu'il était. Tant mieux, c'était bien plus amusant ainsi. Elle ne répondit pas tout de suite, admirant le spectacle qu'il lui offrit avec un petit sourire espiègle. Il venait d'améliorer le décor de la pièce en quelques secondes. « Tu n'as pas peur toi. ». Erza s'approcha encore un peu plus avant de placer l'un de ses poings entre lui et elle afin de faire une séparation entre leurs deux corps. Cette séparation était cruellement fine mais qu'importe, elle était partie dans l'optique de le titiller depuis le début alors autant rester sur cette idée. « Après tout, tu ne vois pas, tu ne sais pas qui je suis. Je pourrai t'agresser et abuser de toi. ». Elle sourit, le son de sa voix montrant qu'elle plaisantait. Aussi, elle laissa la main d'Eerah approcher d'elle, lui donnant son consentement en murmurant : « Fais attention à ce que tu touches l'aveugle. N'oublie pas la règle. ». Elle ferait réellement tout ce qu'il lui ferait, et elle n'hésiterait pas. Elle sourit, réfléchissant un instant avant de conclure : « Ah et puis, je me soumets à tes volontés mais c'est juste au niveau de la forme, pas au niveau du fond. ». Elle n'avait toujours pas percé le mystère des dires de sa mère mais elle trouvait ça classe de le préciser. Pourtant, la chose était plutôt simple finalement : la danse permettait à l'homme de se sentir puissant. Il guidait, il semblait avoir toutes les cartes en main. Et pourtant, comme tellement d'autres choses, là où la femme pouvait paraître soumise, elle n'était que dominante, cette domination tapie dans l'ombre, maîtresse du plaisir de l'homme et alimentant son ego. Mais la encore, la soumission et la domination n'étaient jamais clairement séparées, tout comme le bien et le mal. Les notions étaient floues et Erza n'y comprenait strictement rien, se laissant guider instinctivement sur le chemin de la vie, agissant parfois avec idiotie. Elle était naturelle, peut-être un peu trop d'ailleurs, mais ça ne l'empêchait pas de s'approprier les notions qui avaient bercé son enfance en les sortant de leur contexte, ce qui faisait que la phrase qu'elle venait de dire à Eerah n'avait aucun sens propre, laissant l'homme maître de l'interpréter et de lui donner une signification. Et puis, même si Neros l'avait averti qu'elle devait se calmer sur certaines choses en tant que femme, elle se fichait totalement de la différence entre les sexes. Elle était elle, pas une femme au comportement d'homme mais juste elle, agissant comme son instinct lui dictait d'agir. Elle sourit avant de dire : « Sois doux. ».
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Eerah
Mer 22 Jan 2014, 23:34

D’une certaine manière, c’était comme si son corps n’arrivait pas à réagir en symbiose avec son esprit. Comme si le principe même d’être dirigée, d’être menée ou dompter la révulsait physiquement. Du sang de fauve coulait dans ses veines, et c’était l’instinct animal qui parlait à travers ses gestes. Et lui était probablement ce qui se rapprochait le plus d’une proie ; la laisser jouer avec lui sans bouger signifiait la mort, ce qui, dans son cas, pouvait aussi bien être métaphorique que littéral. Lui avait eu le temps d’apprivoiser ton tempérament de chasseur, et les années avaient affiné son sens de la retenue. Elle était vive, brutale, jeune et affamée. Les dieux avaient voulu la doter de la force quand lui héritait de la stratégie, de la réflexion. Il avait l’âge, l’expérience avec lui ; elle avait la vigueur et l’instinct. Et pourtant, il faudrait lui faire comprendre qu’il n’était pas à chasser. Loin de là. Le simple ton de sa voix lorsqu’elle répondit à sa condition confirmait ses pensées ; elle prenait un net plaisir à trouver de la résistance. En avançant d’un pas, il répondit d’un sourire. « Non… Je devrais ? ». Son ton faussement surpris, presque taquin, accompagnait un léger mouvement du poignet, dédaignant cette éventualité. Un mouvement d’eau, une pression, et elle était au plus près de lui ; il sentait la vapeur que dégageait son corps frôler sa peau. C’était véritablement dommage qu’elle soit née réprouvée. Elle surclassait la moyenne des Déchues en matière de tentation. La sauvagerie qui se cachait sous ses traits y était surement pour quelque chose ; par ses écarts avec le comportement lambda que l’on attendait d’une femme sur ces terres, elle renouvelait en quelque sorte le type de proies que lui ou d’autres étaient en droit de traquer. Eerah ne pouvait que constater avec joie l’efficacité et le professionnalisme qu’elle y mettait. Il répondit sur un ton égal à sa plaisanterie, curieux de voir à quelles extrémités il pouvait la pousser. « Mmh. Encore faudrait-il pour ça que je décide de ne pas me laisser faire. ». Ce qui, vu les efforts qu’elle fournissait pour l’attraper, était loin d’être joué.

Doucement, elle l’autorisa à approcher, et le mis une dernière fois en garde. Sans répondre, le Déchu avança la main, jusqu’à poser ses doigts sur le front de la jeune femme, sans encore les bouger. Elle ne lui avait toujours pas dit son nom ; elle éludait encore la question. Il l’écouta ajouter une phrase qu’elle prononça sans conviction, comme récitée. Au niveau de la forme, pas du fond. Qu’est-ce que c’était censé vouloir dire ? « Tu crois mener, mais jamais tu ne ferais quelque chose que je n’aurais pas déjà décidé » ? C’était une phrase de prédatrice, absolue et qui n’attendait aucune réponse. Pas le genre de phrase qu’il s’attendait à entendre de sa part. À moins qu’il ne se soit entièrement égaré en l’étudiant, mais elle n’avait pas l’air du genre de femme qui agissait avec un but précis. Les trois premiers doigts de sa main droite toujours posés sur son front, il se perdit un instant, remisa la phrase dans un coin de son esprit, et ferma les paupières. Instantanément, il se mit à analyser, décrypter, examiner ; sa peau était humide de vapeurs et de sueur, presque suffisamment propre pour être douce. Sans surprise, elle ne possédait pas le moindre défaut, de la morphologie de son crâne au grain de son épiderme, ils semblaient sculptés par une main divine. C’était à l’image de tout être lié de près ou de loin au Anges, et pourtant même après tout ce temps, il ne parvenait pas à s’en lasser. Il fit glisser sa main jusqu’à sa joue, effleurant à peine, ne liant les deux chairs que par un infime contact électrique. Son index survola sa paupière, glissa entre ses cils, quand son pouce suivait paisiblement les lignes de son nez. Simultanément se créait dans son esprit une image de son visage, comme un peintre projetant ses visions, trait par trait. Loin, dans une réalité qu’il avait abandonnée pour un temps, résonnaient les deux mots, prononcés avec un ton plus affable. Soit doux. Elle était si changeante ; si nature et pourtant féminine. Non, elle n’avait aucun plan. En ralentissant près de son oreille, un sourire naquit sur les lèvres du Déchu. Lentement, il passa le long du pavillon, jusqu’au lobe, le délaissant finalement pour repousser une mèche de cheveux humides. Ses doigts filaient avec précision, sachant parfaitement où aller ensuite pour parfaire le tableau de son faciès. Index et majeur lissèrent la peau jusqu’à la commissure de sa bouche, s’y arrêtant un instant, hésitant, avant de poursuivre. Il gravit les lèvres, et s’y posa une seconde, attestant de leur forme, de leur fermeté. Pendant une longue seconde, il se tenait devant elle, lui presque nu, et elle complètement, les yeux fermés et sa main imposant un étrange silence. Il inclina légèrement la tête, descendit jusqu’à son menton, attachant un peu la chair humide de sa lèvre inférieure. Le Déchu saisit le bas de son visage entre son pouce et son index, s’approcha un peu plus et se stoppa finalement, à un pas d’elle. Une autre seconde passa, étirant un autre sourire, et enfin, il glissa jusqu’à sa gorge, posant simplement sa large paume en travers du cou fragile. Pendant un instant, il avait un simili de contrôle, une esquisse de pouvoir. Il savait comment la tuer, comment briser sa nuque, écraser sa trachée, couper une artère ou rompre une vertèbre. Le simple fait que la notion de puissance ne se ramène qu’à sa capacité à tuer l’attristait. Sans s’éterniser, il relâcha sa peau, rejeta quelques cheveux derrière ses épaules, et ramena sa main en suspension devant son visage. Les paupières toujours closes, il contempla son œuvre. Il la voyait entièrement, détaillée, dans cette dimension qui était la sienne, à la fois simple et multiple. Elle avait un air de perfection, un air de déjà-vu. Tout comme Elle. Eerah eut un léger rire. Il fallait toujours qu’il se ramène à Elle. Non, elle ne pouvait rien avoir en commun avec cette femme, impossible.

Ses doigts retournèrent à leur position d’origine, au milieu de son front, et cette fois, il les posa directement, sans se retenir. En ouvrant de nouveau ses paupières, alignant de nouveau ses yeux aveugles avec son regard, il lâcha calmement : « Assieds-toi. ». L’ordre était sorti sans qu’il réfléchisse, brut et direct. Autoritaire. Il fallait qu’il s’occupe de la laver, même si leur jeu devait continuer. Et un peu d’opposition ne pouvait pas lui faire de mal. « Maintenant que je connais ton visage, dis-moi. Je ne sais toujours pas ton nom. ».


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Jeu 23 Jan 2014, 01:35

La situation devenait plus équilibrée, Erza devait bien l'avouer mais, justement, la chose lui plaisait, si bien qu'un sourire s'était affiché sur ses lèvres. Il avait du répondant finalement, ce qui lui donnait un très clair avantage. Aussi, elle le laissa approcher, l'observant dans sa contemplation non visuelle. Elle se demandait ce qu'il pouvait bien « voir », s'il pouvait ne serait-ce qu'imaginer ce qu'elle était, comment elle était. Avait-il toujours été aveugle ou la chose était-elle intervenue au cours de son existence ? C'était une question qui avait toute son importance et elle se trouva idiote de ne pas lui avoir demandé. Elle allait le faire lorsque ses doigts passèrent sur ses paupières. Elle ferma les yeux, ressentant le contact de l'homme comme une sorte de douce torture. C'était assez ambigu dans son esprit, paradoxale peut-être même. D'un côté, elle n'aimait pas être ainsi auscultée, examinée par des doigts inquisiteurs, de l'autre, le frôlement de leurs peaux était agréable. Elle ouvrit les yeux, juste à temps pour voir naître un sourire sur ses lèvres. Il jouait avec elle et elle en avait conscience mais elle ne pouvait pas le blâmer. Elle était la seule fautive. Elle frissonna lorsque ses doigts caressèrent le lobe de son oreille, son corps se tendant comme pour chercher à le repousser. Mais elle avait donné son accord et le jeu était ainsi fait. Il arriva vers ses lèvres, toujours avec ce petit sourire, prenant son temps. Elle se dit alors qu'elle n'était, après tout, pas obligée de le laisser continuer. Comme si sa parole avait un jour été précieuse. Elle avait beau pu lui dire ce qu'il voulait, elle pouvait toujours reculer. Néanmoins, la fierté d'Erza l'en empêchait. Ce qu'il pouvait être énervant. Oui, c'était ça, exactement. Il faisait exprès de prendre son temps, il faisait exprès de laisser ces pauses, ces silences, ces secondes s'écouler sans qu'il ne bouge les doigts, il faisait exprès de s'approcher. Finalement, est-ce qu'il n'était pas, par hasard, en train d'oublier son rôle de proie ? Elle finit par ricaner sans bruit, pensant qu'elle allait le remettre à sa place, quand il finit par lui ordonner de s'asseoir. Elle le fixa, ses yeux se plissant comme si elle cherchait à savoir si elle avait bien entendu. Elle rit lorsqu'il lui rappela pour son prénom et elle dégagea les doigts de l'homme de son front en se rapprochant au plus près de lui. Il n'y avait plus de pas possibles, oh non, aucun mouvement ne pouvait être fait sans que leurs corps ne se touchent la prochaine fois. Aussi, elle répondit en quelque sorte à ce qu'il avait dit plus tôt. « Tu te rebelles déjà maintenant alors si je décidais vraiment d'abuser de toi, ça m'étonnerait que tu te laisse faire. Finalement, tu cachais bien ton jeu. ». Elle sourit, faisant glisser l'une de ses mains sur son cou. « Moi qui pensais que tu n'étais qu'un sale larbin, tu montes maintenant dans la hiérarchie. Tu deviens une souris bien agaçante. ». Elle fit une pause, avant de conclure son propos. « Mais n'oublies pas que la souris prend des risques en s'approchant du chat. ». Finalement, beaucoup de situations étaient faites pour parler de ce fameux jeu, celui du chat et de la souris. Elle approcha ses lèvres des siennes, murmurant : « Tu vas perdre si tu essayes d'inverser les rôles. ». Et puis, sans un mot de plus, elle plaça son autre main à plat sur son torse, exerçant une forte pression pour le forcer à reculer, la sensualité qui avait pris la main dans son comportement faisant de nouveau place à la bestialité.

Elle rit, s'asseyant tout de même comme il le lui avait demandé. « Comme si tu en avais quelque chose à foutre de mon nom, hein ? ». Elle le regardait, continuant. « Généralement, on veut connaître le prénom de quelqu'un pour une raison pratique. Mais t'es aveugle... donc même si je passais à côté de toi un jour dans la rue, tu ne pourrais pas me reconnaître. Et puis je ne suis qu'une cliente parmi tant d'autres, n'est ce pas, Eerah ? ». Elle était amusée, jouant sur le fait qu'elle connaissait son prénom, lui faisant remarquer la chose en insistant bien sur ce dernier. « Ah moins que tu ais d'autres... projets ? Mais je suis sûre que c'est contre le règlement d'essayer de séduire les clientes, non ? ». Son sourire en disait long. « Par contre, j'aimerai bien savoir ce qu'il se passe quand la cliente séduit le masseur ? Il doit se plier à ses exigences ? Comme un larbin ? ». Elle essayait de l'énerver un peu, cherchant à prendre le dessus pour éviter qu'une autre situation comme celle qu'il venait de lui infliger, ses doigts glissant sur son visage sans qu'elle ne puisse rien faire d'autre que subir, ne se reproduise. Et puis, elle devait avouer que le voir sortir de ses gonds serait chose fort plaisante, au moins autant que le contact de leurs peaux. « Allez viens t'occuper de moi et plus vite que ça l'aveugle ! Et, maintenant, à chaque fois que je dirai un truc, tu diras 'oui maîtresse'. ». Ses propos étaient ambigus mais, après tout, autant se faire plaisir. « Viens chercher mon prénom si tu l'oses. Arrache le moi des lèvres. ». Elle rit, laissant le silence s'installer. Et puis, coupant totalement dans ce qu'elle disait, elle se rappela de la question qu'elle devait lui poser, sa voix devenant bien plus douce, changeant du tout au tout. « Au fait, tu es aveugle depuis longtemps ? ». Et puis, elle en profita pour lui demander. « Comment tes doigts m'ont-ils trouvé, hum ? ». Après tout, il devait bien avoir une idée de comment elle était... ou peut-être pas. Mais elle était curieuse de savoir.
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Eerah
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Jeu 23 Jan 2014, 11:57

Sans surprise, le fauve se débattait. D’un côté, ce n’était pas plus mal ; la déception de la voir se courber instantanément l’aurait certainement désintéressé de son cas. Du dos de la main, elle repoussa ses doigts, et vint se coller plus près que jamais. Un mouvement, un simple mouvement de n’importe quel côté, et la chasse prendrait un tout autre sens. Mais ni l’un ni l’autre n’avaient fini de traquer sa proie. Surtout pas elle. Eerah ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait touché juste, en voyant avec quelle loquacité elle se mit à lui rappeler qu’il n’était que son jouet. Elle n’avait peut-être pas parlé autant depuis qu’elle était entrée dans les thermes, et à présent qu’il l’avait à peine effleurée, un peu provoquée, l’indomptable réprouvée ruait dans sa cage, claquait ses mâchoires à son nez. Un sourire flotta sur les lèvres un instant, mourant d’envie de faire un autre pas en avant, quand de ses lèvres tomba le mot qu’il ne s’attendait plus à entendre. La souris, le chat. Des coïncidences, des rapprochements qui n’avaient de cesse de se rapporter à Elle, à la malédiction qu’elle avait jeté sur ses épaules. Ses lèvres retombèrent en une ligne uniforme, et il inclina imperceptiblement la tête en avant. Et si ce n’était qu’un autre jeu de sa part ? Il aura fallu quelques mois pour qu’elle finisse par le retrouver, et voilà ? Pourquoi s’embêter à prendre une autre apparence, alors, et pourquoi ne s’afficher qu’en une copie imparfaite, incomplète de ce qu’elle était à l’origine ; quand elle pouvait très bien entrer, et l’obliger à exécuter ses ordres ? Non, ça ne pouvait être elle. Traitresse, mystérieuse ou paradoxale, peut-être, mais elle lui aurait donné son nom lorsqu’il l’avait touché. Non, ce n’était qu’une goutte de chaos dans le destin qu’elle lui avait dépeint. Qui était la femme qui s’approchait de ses lèvres alors ? Rien de plus que ce qu’il en avait déjà vu, peut-être. Ou peut-être pas. Elle lui glissa une menace murmurée, qui fit naquit un demi-sourire sur son visage. C’était pourtant le but du jeu ; jouer au chat, c’était inverser les rôles en permanence. La souris qui devenait le chat, et le chat la souris. Il oblitéra le souvenir de l’Aether, et rit doucement quand elle s’assit finalement, comme il lui avait ordronné. « Un chat ? C’est très décevant. Moi qui croyais avoir affaire à un tigre, ou au moins à un petit fauve, tu m’en vois désolé. ». Il fit mine de s’en désintéresser, de marcher vers le bord de l’eau, quand elle repris de plus belle.

Décidemment, à bien des égards, demander son nom à quelqu’un ne pouvait qu’apporter son lot d’ennuis. Peut-être que la solution était simplement d’aller piocher dans son esprit. Il l’avait mis à l’épreuve un peu plus tôt, ses barrières mentales ne pourraient pas tenir longtemps s’il décidait d’obtenir cette information. Mais c’aurait été trop simple, aussi bien pour lui que pour elle. Il la laissa appuyer ses propos, se retenant d’objecter quoi que ce soit. Oh si, il aurait été par mille fois capable de la reconnaitre, où que ce soit. Maintenant qu’il avait agrippé, enregistré son odeur, il faudrait qu’elle en change pour qu’il ne la trouve plus ; mais elle n’était pas obligée de le savoir. Quand fusèrent les commentaires négligents, les comparaisons peu flatteuses, il s’approcha, en faisant mine d’être vexé. C’était tout ce qu’elle voulait, le voir lâcher prise, perdre contrôle. Les commissures de ses lèvres s’agitèrent d’un tic nerveux, il fronça ses sourcils une seconde, sans cesser d’aller vers elle. Lorsqu’elle finit par tomber à court d’injonctions méprisantes, il était tout près d’elle, comme prêt à exploser. Il aurait pu la pousser plus loin, ou se mettre à crier, et au lieu de ça, il inspira, sur le point de répondre point par point à chacune de ses provocations, et glissa un petit : « Miaou. ». C’était peut-être un peu trop, à la réflexion, mais si plaisant. Il n’avait pas l’intention de refuser de s’occuper d’elle, pas plus qu’il n’avait prévu de l’appeler ‘maitresse’ ; mais il fallait bien y mettre les formes. Elle lui avait demandé de quitter le manteau du larbin, plus rien ne lui ferais enfiler de nouveau maintenant. Il se détourna d’elle, et glissa jusqu’au panier. Dans son dos, son ton radoucissait, sa part d’ange revenait à la charge. Sans répondre tout de suite, il choisit un nouveau savon, et un gant de toilette en coton peigné. En retournant vers elle, il réfléchit une seconde, les paupières fermées. « Ça fera… 215 ans, dans trois mois. ». En approchant près d’elle, il ignora consciemment la seconde question. Il alla se placer derrière, elle prenant garde de ne pas la toucher, et s’assit également dans l’eau, ses jambes de part et d’autre de la réprouvée. Dans un frémissement, il se pencha sur son oreille, et murmura : « Ça fait beaucoup de questions, pour quelqu’un qui refuse de donner une unique réponse. ». Puis, en reculant brusquement, il reprit d’un ton bien plus sérieux. « Maintenant, dis-moi. Main ou gant ? ». Il laissa planer le doute un instant, et précisa. « Tu préfères être lavée à la main, ou au gant ? ».


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Jeu 23 Jan 2014, 19:18

Erza se retourna brusquement, plaçant sa main à plat sur le torse d'Eerah pour le forcer à se pencher vers l'arrière. Cette main sur lui était leur unique point de contact et, pourtant, à genoux entre les jambes du déchu, elle le dominait légèrement, si bien que quelqu'un qui serait entré dans la pièce à ce moment précis aurait pu imaginer n'importe quoi, mais certainement pas que leurs rapports étaient strictement ceux que devaient avoir un masseur avec son client. Presque à quatre patte au dessus de lui, un petit sourire apparut sur son visage alors qu'elle appuyait un peu plus sur son torse, lui imposant un aperçu de sa force, comme si le but final de la manœuvre aurait été de le noyer. C'est que c'était réellement tentant à bien y réfléchir. Il se moquait d'elle et elle avait horreur de ça. Il avait de la chance qu'elle ne soit pas de mauvaise humeur, elle lui aurait arraché la tête sur le champ. A croire qu'elle avait suffisamment ragé à cause des sales pintades qui l'avaient amené ici pour que le démon en elle ne montre son visage de nouveau. Mais pour combien de temps ? « Tu te crois intelligent ? ». Elle l'avait un peu étudié à vrai dire, même si elle n'était pas des plus douées pour ce genre de chose. Mais oui, il l'était. Du moins, son caractère était différent du sien, il était bien plus posé, plus malin. Il réfléchissait à ce qu'il faisait et elle avait compris qu'elle devait se méfier. Son instinct lui dictait de faire attention, de garder la maîtrise du jeu. Pourtant, ça ne lui aurait pas plu si elle avait tout contrôlé. Le danger, voilà qui était excitant. Mais, à présent, elle allait appâter sa proie. Elle descendit doucement vers lui, jusqu'à ce que leurs corps soient si prêts qu'ils se frôlèrent sans doute quelques dixièmes de secondes. Elle sourit, ses lèvres si proches de son cou, avant de remonter vers son oreille pour chuchoter. « Tu sais, si j'en crois mes origines, je serai plus une sorte de tigre divin. Et même si j'étais un simple chat, c'est toujours mieux qu'une petite souris comme toi... ». Elle expira, son souffle rencontrant l'oreille d'Eerah avant qu'elle ne dise d'un ton espiègle « Justement, on m'a volé mon poisson tout à l'heure... J'ai faim. ». Elle se recula. Après tout, elle avait raison quelque part. Son père était LE tigre, celui du temple des esprits, et sa mère n'était autre qu'une déesse. Bon, le seul problème c'est que, en comparaison à ses parents, du moins à sa mère vu qu'elle n'avait jamais rencontré son père, elle n'était pas grand chose. Mais ça ne la dérangeait pas plus que ça. Elle se foutait de la gloire, des souverains et des dieux. Du coup, même si le tigre du temple l'avait également choisi, elle voulait bien se considérer comme un chat, un chat juste extrêmement violent et sauvage.

Se redressant pour de bon, elle resta en face de lui, changeant de sujet pour reprendre la dernière question qu'il lui avait posé. Elle ne revint pas sur son prénom car, apparemment, lui aussi oubliait de lui fournir des informations. « Gant ou main... ? ». Elle aurait choisi le gant très volontiers, simplement parce qu'elle visualisait à peu près les conséquences d'un lavage à la main. Elle n'avait aucune idée du chemin qu'il effectuerait sur son corps mais l'aperçu qu'elle avait eu un peu plus tôt lui faisait prendre conscience du danger. Seulement, puisqu'elle devrait lui prodiguer tout ce qu'il lui ferait, elle imaginait qu'elle pourrait se venger après. « Voyons voir... ». Elle prit le gant, se le passant sur la peau comme pour en apprécier les vertus. Elle avait déjà arrêté sa décision mais ça, il n'était pas obligé de le savoir. Elle attrapa la main d'Eerah, déplaçant doucement cette dernière pour la faire caresser son ventre, remontant un peu pour que le bout de ses doigts effleurent le bas d'un de ses seins mine de rien. Une fois cela fait, elle se retourna, s'asseyant de nouveau dans l'eau, lui dans son dos, avant de rendre son verdict. « Je préfère que tu me laves à la main. ». Le danger, encore et toujours. Mais elle se riait du danger, du moins, tant qu'elle ne perdait pas pieds.

Elle repensa à ce qu'il avait dit. Il était aveugle depuis bien longtemps maintenant. Et puis, autre chose : il était vieux. Enfin, elle était plus âgée que lui sans doute mais sa vie avait été différente de la plupart des individus qui vivaient dans ce temps. Sans compter que sa croissance avait été très longue. « Parle-moi de toi tiens. Et si ce que tu me racontes est intéressant, je te dirai mon prénom, mon nom et tout ce que tu voudras. ». Elle rit. « Après tout, tu as refusé de me dire comment tes doigts m'avaient trouvé. ». Elle réfléchit, finissant par lui lancer. « Allez, pour te prouver ma bonne foi, je vais te donner des indices. Mon prénom contient quatre lettres, dont trois qui se trouvent dans le tien, Eerah. »
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Eerah
Ven 24 Jan 2014, 02:07

Quand il sentit la petite paume peser sur sa poitrine, il sut qu’il avait touché. Son dos vint se coller à la marche supérieure, la tête à peine au-dessus de l’eau. Cette fois, c’était elle qui avait le pouvoir, la capacité de tuer. La question était surtout de savoir si elle en avait envie. Eerah lui-même n’était pas certain de vouloir mettre sa vie en jeu pour la convaincre de sa valeur. Il ne la connaissait que depuis une dizaine, peut-être une vingtaine de minutes. Contre sa volonté, son visage retrouva une certaine passivité, comme à chaque fois qu’il se mettait à penser, comme s’il était trop occupé à réfléchir pour afficher la moindre émotion. Le simple fait qu’elle en arrive à des réactions aussi viscérales, animales, prouvait qu’il jouait sur une corde sensible. Bien sûr elle riait, bien sûr elle jouait, mais son aura alternait brusquement les phases de ronronnements et de rugissements féroces. Et tant que cette force brute entrerait en compte, il serait forcément désavantagé. Il ne répondit rien lorsqu’elle l’invectiva brusquement. Oui, il se croyait intelligent. Assez pour savoir qu’elle aurait répondu la même chose s’il lui avait demandé « Tu te crois forte ? », assez pour savoir que dans une confrontation aussi physique, il partait obligatoirement avec un handicap. Elle savait parfaitement ce qu’il en était, elle en jouait. Le contact du corps brulant de la Réprouvée vint troubler un instant son esprit. Un chat, un petit lion irascible, rempli d’idées convaincues, persuadé de sa propre toute puissance. Et qu’aurait-il pu y faire, après tout ? Il n’avait pas pour vocation de briser son esprit, ou de la ramener à la réalité. Tout ça n’était qu’un amusement, pas une bataille. Peut-être était-ce d’ailleurs là, la différence qui faisait qu’elle tendait à garder le contrôle. Elle ne se limitait pas au jeu, elle entrait littéralement en guerre, donnait tout ce qu’elle avait. Quand bien même il aurait pu se mettre à jouer sérieusement, ni elle ni lui n’en aurait tiré quoi que ce soit. En parfait exemple de mauvais joueur, Eerah détestait perdre ; et le meilleur moyen de ne pas perdre était de ne pas jouer, il avait compris ça quelques dizaines d’années auparavant déjà. Pourtant, les Aethers seuls savaient à quel point il avait envie de participer. Quand elle se redressa devant lui, il se maudit d’avoir un jour perdu la vue. Maintenant qu’il visualisait son visage, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer toutes les versions possibles de son corps. En amenant la main du Déchu jusqu’à son ventre, elle lança un peu plus de peinture sur le tableau qu’il se faisait d’elle, dessinant une série de formes, de son nombril à la douce courbe qui marquait le début de sa poitrine. Qu’il soit damné si elle n’annonçait pas de pures merveilles.

Mais c’était une femme, une femme habile. S’il n’était pas certain qu’elle ne se doutait pas de son péché, il l’aurait accusé de le pousser au vice. Oui, il avait l’Envie, envie de savoir ce qu’elle cachait de plus, envie de voir à quelles extrémités elle était capable de pousser son ‘jeu’, envie de la voir. Et il n’aimait pas ça du tout. Elle s’était réveillée quand elle avait finalement délaissé le gant de toilette. Il n’aurait pas dû être surpris, et dans un sens, il ne l’était pas, mais cela ajoutait au poids de son péché. C’était toujours quand sa nature de Déchu entrait réellement en piste qu’il commençait à commettre des erreurs. Elle était retournée, attendait, en menant toujours la discussion d’une main ferme. Doucement, il porta un peu de savon jusqu’à ses mains, et les frottas entre elles, profitant de ce court répit pour reprendre un peu de sa sérénité. Il l’avait touchée, elle l’avait touchée, un partout, la balle au centre. La partie était loin d’être terminée, et surtout, c’était à son tour de jouer. En retrouvant peu à peu un visage amusé, décontracté, il commença le plus simplement du monde, passant ses grandes mains le long de son dos. C’était également l’occasion de trouver la réponse la plus appropriée à ses interrogations, sans se laisser démonter. En remontant avec lenteur le long de sa colonne vertébrale, il susurra tranquillement. « La vie d’une souris ne devrais pas intéresser le chat, pourtant. Et tu sembles si encline au parjure, tes promesses me paraissent… Comment… Vides ?  ». Le Déchu enveloppa ses omoplates de ses paumes. « Quant à te parler de moi… Comment savoir ce qui serait digne de ton intérêt ? ». En traçant le contour de sa silhouette, il fit chuter ses doigts jusqu’au bas de ses reins, effleurant dangereusement le contour de son fessier. « J’ai été Orisha. Puis Ange, puis Déchu. Pendant presque toute ma vie, j’ai été soldat pour Avalon. Certaines raisons m’ont poussé à quitter le corps de la Garde, et à vivre comme un maraudeur. Megido n’est… Qu’un lieu de calme, un havre où je me rends pour avoir l’impression d’être normal. Pour avoir un chez-moi. ». Bon sang, ce qu’il était ennuyeux. Jamais il ne s’était rendu compte à quel point sa vie pouvait sembler basique, plate.

En soupirant, il remonta contre son aisselle, et enveloppa son bras de ses mains, passant le long de ses muscles. « Mais ce n’est pas ce que tu veux entendre, je me trompe ? ». En arrivant à sa main, il écarta ses doigts, les entrelaça avec les siens touchant et effleurant chaque parcelle de sa peau. « Je suis… Un corbeau. Opportuniste, mauvais, fourbe, malin, retord, vif, faible et prétentieux. ». Il était appliqué dans son œuvre, prenant garde à ne pas laisser la moindre impureté. « Je suis un loup, fier, chasseur, respectueux et doté de principes. ». Il revint jusqu’à ses épaules, caressa son cou en remontant jusqu’à ses joues, relevant son menton d’un cran, et en se penchant à son oreille. « Parfois, je suis un chat. ». Et il abandonna son visage pour attaquer l’autre bras. « Et parfois, une souris. ». Elle avait un corps à l’image de son visage. Parfait. Ce qui manquait en muscle chez une femme ordinaire se trouvait chez elle, sans que ça n’altère à sa beauté. Retrouvant finalement le chemin de son buste, il fit glisser ses mains le long de ses seins, sans les toucher, et en effleurant à peine leur base, retourna recouvrir son ventre. « Parfois, je mord. ». Comme un frisson, il fit trembler la surface de ses doigts quand ils effleurèrent son aine. « Parfois, je caresse. ». Sans ne jamais dépasser aucune limite, il parcourait attentivement son corps de long en large. S’il n’était pas satisfait de la propreté d’une zone, il la lavait de nouveau, entièrement. Il lui fit relever chaque jambe, passant ses mains du haut de ses cuisses jusqu’au bout de ses orteils, avec attention. Simultanément, il réfléchissait aux combinaisons possibles avec les lettres de son nom. Il avait lu quelque part une liste de nom réprouvés ; des noms courts et secs, comme Arae, Lëra, Hurë, Reva, Räae, Erza, Elha, Urae. Y en avait-il un seul parmi ceux-ci qui lui correspondait ? Impossible de savoir ; son indice n’avait aucune valeur, il sourit en y pensant. Une jolie façon détournée de repousser l’échéance. Il s’enquit doucement de son état. « Suis-je assez doux, maitresse ? ». Il sourit plus largement. Qu’est-ce que c’était, sinon une friandise pour avoir enduré sa toilette ? Enduré, le mot était peut-être fort, mais elle semblait réellement tendue. Calmement, il s’occupa de faire disparaitre un des nœuds qui avait pris place dans le bas de son dos. « Si je te dit comment mes doigts t’ont trouvée, tu me diras comment tu as trouvé mes doigts ? ».


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Ven 24 Jan 2014, 14:01

La jeune femme avait su dès le début qu'il s'agissait d'une mauvaise idée. Elle savait que le contact de ses mains sur elle n'allait guère être facile à endurer sans broncher. Pourtant, elle avait voulu jouer avec le feu et elle était en train de se brûler dans le plus grand des silences, contractant chaque parcelle de son corps comme elle le pouvait, pensant à autre chose, des choses répugnantes et hideuses. Elle contrôlait son souffle, se forçant à respirer lentement, normalement. Une si grande maîtrise d'elle-même lui demandait un effort considérable qu'elle ne tint pas lorsqu'elle sentit ses doigts sur son aine. Elle faillit en gémir, se retenant juste à temps sans pour autant pouvoir contrôler le frisson qui la parcourut. Elle préférait se damner plutôt que de lui montrer à quel point elle appréciait. Erza sentait cette sensation de chaleur parcourir son bas ventre au fur et à mesure qu'il prenait possession de son corps avec ses mains, au fur et à mesure qu'elle entendait les mots qu'il prononçait. Elle ferma les yeux, comme si cela aurait pu l'aider mais les rouvrit quelques secondes plus tard, constatant que supprimer un sens ne rendait la chose qu'encore plus insupportable. Elle prit ainsi son mal en patience, un fin sourire se dessinant sur son visage lorsqu'il lui susurra ce qu'elle lui avait ordonné de faire quelques minutes plus tôt. Et, lorsqu'il lui posa sa dernière question, elle prit conscience qu'elle pouvait relâcher la pression qu'elle maintenait jusqu'alors. Aussi, elle se retourna de nouveau, lui faisant face, rapprochant leurs corps pour lui murmurer au creux de l'oreille sa réponse. « Peut-être... ». Elle sourit, satisfaite. A présent, c'était à elle de lui faire subir cette douce torture et même si elle était en général rustre, elle allait faire des efforts juste pour ressentir le contentement de le voir dans un état semblable à celui dans lequel il l'avait plongé précédemment. Elle prit donc du savon dans ses mains avant d'amener ses doigts doucement vers son cou. Elle l'effleura lentement, très lentement, ses doigts suivant la forme des traits de son corps, remontant jusqu'aux lobes de ses oreilles, redescendant ensuite, survolant sa pomme d'Adam avant de glisser sur ses épaules. Le savon aidait ses mains à parcourir son corps avec une certaine volupté mais, en contre partie, elle devait faire attention de ne pas tomber sur lui, tout simplement. « Ainsi donc tu es déchu... ». Elle sourit. « Intéressant. ». Il y avait plusieurs raisons sans doute à ce commentaire, la première se rapportant à l'époque d'où elle venait, cette race étant l'une de celle qui dominait les autres dans la plus parfaite cruauté. Et puis, bien sûr, il y avait ce petit côté pêcheur. Elle se demandait par quelle tentation il avait bien pu être déchu. Le sourire d'Erza grandit : ce serait à elle de le découvrir. Mais, en attendant, elle avait bien l'intention de continuer son agréable supplice. Elle posa le dos de ses mains sur ses seins, se penchant vers lui pour les faire glisser sur son torse. Ils étaient tellement proches, juste séparés par les donatrices des caresses qu'elle lui prodiguait. Ses lèvres s'amusaient à se rapprocher de son cou lorsqu'elle remontait le long de ses muscles. Et puis, elle eut une sorte de vision, de pensée énervante : Lucain. Elle se redressa doucement, lavant les bras du déchu, agacée de voir qu'il la hantait toujours. Et justement, puisqu'il l'obsédait, puisqu'il l'empêchait de jouer, elle avait bien l'intention, cette fois, de ne pas fuir. Quel abruti, cet ange. Elle leva les yeux au ciel, essayant de s'empêcher de pester à haute voix contre celui qui s'infiltrait sans cesse dans son esprit. Ce n'était pas le moment.

Aussi, par défi contre son propre esprit, elle déplaça ses doigts doucement, caressant de nouveau son torse avant de descendre encore plus, frôlant les hanche du déchu. Elle le dominait, se sentant bien plus à son aide en donnant qu'en recevant. Elle tenait les rennes. Sauf que... « Hum... ». Elle venait de s'arrêter à la frontière du pantalon qu'il avait gardé. « Tricheur. ». Elle remonta, prenant possession de son dos, cambrant le sien afin d'éviter qu'ils ne se touchent. Son visage se trouvait à présent juste en face de celui de l'homme, ses lèvres à quelques centimètres des siennes. « J'ai une proposition à te soumettre, Eerah. Si je ne m'abuse, en tant que déchu, tu as la capacité de contrôler les sens, pas vrai ? ». Elle rapprocha doucement sa bouche de la sienne, sa voix devenant bien plus sensuelle. « Alors tu vas me rendre aveugle mais en échange je veux que tu sois nu. Et j'aimerai aussi que tu nous trouves quelque chose à boire, hum ? ». Erza avait été bien éduquée malgré ce que l'on pouvait tirer de sa conduite générale, elle avait appris les mots soutenus et, surtout, la partie démoniaque qui était en elle ne demandait qu'à utiliser tout ce qu'elle pouvait pour obtenir ce qu'elle voulait. Néanmoins, en tant que réprouvée, les écarts de conduite qu'elle pouvait illustrer avaient le pouvoir de troubler. Aussi, elle finit par remonter ses mains, posant ses avant bras sur les épaules de l'homme pour une parfaite maîtrise de son propre corps, ses lèvres se posant à un millimètre à peine de celles d'Eerah. C'était tentant, extrêmement tentant, mais elle se recula pour s'en prendre à l'une de ses oreilles, y murmurant sa vie. Elle savait qu'il penserait qu'elle mentait, mais peu lui importait. « Je m'appelle Erza. Ma mère est une déesse et mon père, bien que mortel, est considéré par beaucoup d'individus de mon peuple comme un dieu. J'ai une cinquantaine de frères, tous créés à partir de l'adn d'hommes qui ont plu à ma mère. Mais je suis sa seule et unique fille biologique. Et je viens du futur. ». Elle rit, espiègle, si bien qu'elle augmentait le doute quant à la véracité de ses dires. Sa voix devint alors plus enivrante, la jeune femme plaçant son index et son majeur sur la bouche du déchu avant de murmurer telle une confidence : « Mords moi, Eerah... ». Ses lèvres prirent un instant possession de son lobe d'oreille avant qu'elle n'ajoute. « Si tu l'oses... »
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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

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Eerah
Sam 25 Jan 2014, 02:45

Une mine satisfaite s’installa sur le visage du Déchu. La main encore posée sur sa peau, il sentait son épiderme s’hérisser à son contact, un frisson la parcourir comme une ride sur l’eau. Il se serait presque attendu à l’entendre ronronner, et griffa doucement le bas de son dos de ses ongles. Donc c’était ça, c’était là son atout, son pivot pour réussir à amadouer le tigre. À peine profitait-il de cette joie éphémère que la jeune femme se retournait entre ses jambes une nouvelle fois. Pendant une seconde, il hésita, avec un sourire hésitant, avant de se souvenir brusquement. Elle lui avait promis de lui faire tout ce qu’il lui ferait. Alors qu’elle s’approchait affreusement près, il n’était pas certain de savoir si c’était une bonne ou une mauvaise idée. Au premier contact de ses mains, il raya définitivement la seconde solution. Elle n’avait rien à voir avec les femmes d’Avalon, si douces et superficielles. Elles avaient l’art d’effleurer, mais sans jamais n’y voir plus qu’un cheminement vers une fin plus physique. La Réprouvée, elle, s’efforçait réellement de faire de son mieux ; exactement comme pour tout ce qu’elle entreprenait, elle s’y donnait corps et âme. Mais contrairement à elle, lui avait beaucoup moins de problème pour accepter un tel contact, il se laissa aller avec joie, en essayant au possible de paraitre le moins impressionné possible. Il masqua son contentement sous un sourire inexpressif, et suivit de la tête les mouvements de sa cliente, s’approchant à tout moment au plus proche de son visage angélique. Quand elle évoqua sa race, il referma les paupières, et sourit de plus belle, en lâchant un peu prise sur sa nuque. « Intéressant ? Ravi que tu sois de cet avis. Les gens ont tendance à… Disons, préférer les Ailes Blanches. ». Il laissa un instant sa phrase en suspens, goûtant à la dangereuse proximité de ses attributs féminins contre sa poitrine, riant d’envie à l’approche de ses lèvres dans son cou. « Il parait qu’ils sont plus fiables. Plus beaux, aussi, plus… Purs. ». Une hésitation, une courte pause, et elle s’écartait de nouveau. Incapable de saisir si ce recul était lié à ses mots ou au caractère changeant de la Réprouvée, il se tut.

Hésitante ou pas, elle n’en avait pas moins continué sa course, descendant petit à petit le long de son corps. Ses doigts filaient, lui arrachant quelques frissons mal contenus ; sans qu’il ne prenne le temps d’apprécier chacun de ses gestes, chaque toucher filant sans qu’il n’ait le temps de s’en rendre compte. En un éclair, il avait l’impression qu’elle avait déjà tracé chaque ligne, chaque courbe de son torse. C’était ce qu’il se passait quand il arrêtait de réfléchir. Le temps passait, filait trop vite. Et ça non plus, il n’aimait pas. Sa main se leva pour interrompre le chemin de son poignet, pour lui laisser le temps de reprendre le cours de ses pensées, mais avant même qu’il n’ait bougé, elle s’arrêtait sur les voiles trempés de son pantalon. La matière était si légère qu’il l’en aurait presque oublié. Il s’attendait à la sentir abandonner, et lorsqu’elle quitta ses cuisses pour agripper son dos, il s’était résigné à ne pas aller plus loin. En un battement de cœur, il se rendit compte de sa proximité, et retint sa respiration un instant. Elle ne faisait que s’approcher, et approcher encore. Il sentait déjà son souffle caresser ses lèvres, qu’il entrouvrait déjà, prêt à répondre, verbalement ou non. Plus elle approchait, et plus il avait du mal à se concentrer sur ce qu’elle lui murmurait. Faiblement, il répondit à sa première question, confirmant sa rhétorique plus qu’autre chose. « Oui, c’est vrai. ». Le tigre n’était plus qu’un félin de velours, ronronnant de plaisir, se frottant doucement contre lui. Elle approcha encore un peu plus, diminuant d’autant plus la distance qui les séparait de la limite à ne pas franchir. En écoutant son marché, il sourit avec une certaine malice, et hocha doucement la tête. Il avait eu l’intention de lui faire essayer la cécité depuis le début, maintenant qu’elle le lui demandait directement, il n’avait même plus besoin de s’enquérir de son accord. Quant à sa condition – vu l’épaisseur de tissu qui les séparait – il doutait que cela pu faire une réelle différence. Sur le moment, il n’était même pas sûr de vouloir y penser. Elle n’avait jamais été plus proche de lui, de ses lèvres. Un sursaut, un frémissement, et il pourrait y gouter. Pourquoi ne se lançait-elle pas ? Pourquoi ne se lançait-il pas ? Un seconde sans fin passa, et elle se détourna de sa bouche pour grimper jusqu’à son oreille.

Quand elle commença à parler, il ouvrit de nouveau les yeux, et ses lèvres s’ouvrirent légèrement. Lentement mais surement, son esprit se remit à fonctionner à plein régime. Erza. Il avait un nom. Pendant un court instant, c’était la chose la plus importante qui pouvait compter pour lui. Et elle continua. Quand elle eut terminé, il n’était pas certain de comprendre le but de son murmure. Elle lui avait certainement menti, c’était impossible autrement. La fille d’une déesse et d’un pseudo-dieu, rien que ça. Peut-être même sa fille à Elle, pourquoi pas. Non, elle mentait forcément. Et le Déchu ne lui en tenait pas rigueur, il ne s’était pas attendu un seul instant à ce qu’elle lui dise quoi que ce soit. Au moins il avait un nom, si tant est qu’il soit vrai. « Erza… ». Tâchant de ne pas s’éterniser sur l’hypothétique véracité de ses propos, il la rejoignit dans son hilarité. Un instant passa, alors qu’il faisait mine de réfléchir à sa proposition, quand elle posa avec légèreté ses doigts sur sa bouche. Les trois mots qui suivirent mirent ses défenses et son corps à vif. Peu envieux qu’elle ne découvre prématurément l’effet qu’elle semblait avoir sur lui, il recula son bassin d’un cran, s’obligeant à rapprocher son visage du cou de la réprouvée. Elle mordilla son oreille une fraction de seconde, durant laquelle il crut mourir. Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Du bout de la main, il ramena son regard dans le sien, et posa son front contre celui de la jeune femme. « Prête ? ». En fermant les yeux, il alla localiser sa vue, et avec délicatesse, l’isola du reste de son esprit. Maintenant, ils étaient à égalité. Eerah se redressa un peu plus, humant l’odeur de son cou, et tout en la saisissant par les hanches pour intervertir leurs places, il posa ses lèvres sur la petite zone de chair entre les bords de son visage et sa nuque, avant de la mordre sensuellement. Alors qu’il s’écartait petit à petit, il fit glisser sa main le long de son corps, de son épaule à sa poitrine, de sa poitrine à sa cuisse, de sa cuisse à son pied, et la laissa finalement seule, assise dans l’eau. Sans trop s’écarter de ses jambes, il fit glisser son pantalon, qu’elle le sente l’effleurer à peine alors qu’il filait, et l’envoya rejoindre son haut, plus loin. Sans la toucher, ses bras de part et d’autre de ses épaules, il lui murmura doucement : « Ne bouge pas, je reviens. ». Il y avait de quoi boire et manger dans un petit tiroir dérobé, derrière la fontaine. La plupart des clients n’y recouraient pas, simplement parce qu’ils étaient trop occupés ou trop fatigués, mais il était toujours plein et prêt à servir. Il traversa le bain en marchant, ouvrit le compartiment, et en retira une bouteille simple, fermée par un bouchon de liège. Selon la version officielle, c’était un ‘digestif aromatisé’. Le même liquide dans un établissement de débit de boisson aurait été appelé alcool oriental, ou parfois ‘saké’. De son autre main libre, il prit deux des petits verres qui accompagnait la bouteille, et retourna sans se presser jusqu’à la Réprouvée. La cécité n’était pas quelque chose de simple à appréhender. La plupart des gens paniquaient, s’effrayaient seuls, lui le premier. Il lui avait fallu un long temps d’adaptation avant de ne plus ressentir cette pression qui étreignait l’estomac, la crainte d’être pris par surprise, d’avoir mal. Il fit volontairement tinter les verres en les posant, et s’approcha un peu plus d’elle, sans la toucher.

Maintenant qu’il avait un peu l’occasion de jouer, il n’allait pas s’en priver. En faisant le moins de bruit possible, il amena ses lèvres au plus près de son oreille, et sussura : « Erza… ». Avant de reculer, de la contourner en effleurant ses cuisses. Tout n’était qu’une affaire de contacts, de sens exacerbés. Sans la vue, tout prenait un nouveau sens. Il mordilla avec attention le bord de son oreille, et alla se placer derrière elle, en respirant faiblement contre son cou. Ses jambes posées de part et d’autre de son corps, il respira un instant ses cheveux, sans la toucher, sans même l’approcher, ni faire de bruit. Un seconde d’attente en aveugle valait des heures de tension désespérée. En se tournant, il remplit les verres, et en amena doucement un aux lèvres de la Réprouvée. Il reprit ses mots, les susurrant d’un ton taquin. « Tu n’as pas peur ? Je pourrais t’agresser et abuser de toi… ». En la laissant finalement disposer du récipient, il posa ses mains sur cuisses, massant doucement ses muscles tendus, en souriant. Il savait ce dont était capable l’alcool oriental, et il savait également que compte tenu de la taille des verres et du volume de la bouteille, ils n’étaient pas près d’être à court de boisson.


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