Invité
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 | | Ven 04 Juil 2014, 11:07 | |
| La panique était comme un serpent, lente, reptilienne, froide et qui avançait silencieusement, s'insinuant dans l'esprit de tous, par petites touches ou par grand coup de bélier. Les terres du Yin et du Yang dépérissaient. Ou plutôt, la magie des Terres du Yin et du Yang. Tout acte magique, maléfique ou bénéfique, demandait de plus en plus de concentration, de pouvoir pour la moindre étincelle. Et autre chose encore plus « grave », plus incompréhensible, était que la Mort avait arrêté de fonctionner. Les listes de noms, les « contrats » que les Passeurs recevaient régulièrement jusque là pour faire leur travail se faisaient de plus en plus rare, de plus en plus incomplets, vide … jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun nom, plus aucune liste. Si cela avait été le seul problème, il aurait certainement pu être géré, tous les Passeurs, les Gardien de Sceaux et l'Ombre de la Mort réunis, mais là, les problèmes s'enchaînaient sans laisser reprendre son souffle. Des rumeurs courraient, enflaient, telle une vague dans un raz – de – marée. Les villageois et bien d'autres personnes, de tous les peuples, de toutes les races, voulaient un coupable. Chacun y allait de son hypothèse, de son explication. Et certains avaient choisi les Ombres pour cible. C'était des histoires totalement abracadabrantesques qui étaient avancées pour expliquer ce choix, mais les gens ne s'en rendaient pas compte, trop emprisonnées dans leur peur, dans leur recherche d'un bouc-émissaire idéal.
L'attaque du Royaume des Abîmes était imminente. Des appels au regroupement et à la bataille avaient été lancé. La tension était palpable, flottant dans l'air comme un parfum douceâtre, irritant la gorge, hérissant les poils et vous faisant incapable de tenir en place. Parmi toute cette agitation, Raeden se tenait totalement immobile, le dos droit, les jambes écartées, les deux mains posées sur le pommeau de son épée, fichée dans le sol devant lui. A cet instant, il incarnait très bien l'Etre de la Mort. Le regard rivé en face de lui, vers là où la bataille arriverait, il attendait, impassible, implacable. Quelque chose en lui regrattait ce qui était en train de se passer, ce qui allait se passer. Tant de gens qui mourraient, et pourquoi ? Rien. Juste la peur irréfléchie. A eux tous réunis, ils pourraient certainement trouver une solution ! Mais de toute façon, il était déjà trop tard. Les choses étaient en marche et ne s'arrêteraient qu'après un immense bain de sang. Déjà une houle faisait doucement danser l'horizon. Pour quelqu'un ignorant de ce qui allait se produire, ça aurait pu être un jeu de brume et de chaleur comme on en trouvait habituellement dans les déserts. Même si ici, c'était le Royaume des Abîmes.
Le Passeur aurait bien aimé ne pas avoir à faire verser de sang, que ça soit le sien ou celui d'autre. En temps normal, il aurait utilisé la magie, ça aurait été le meilleur moyen de mettre hors service ses adversaires, sans pour autant devoir les achever. Mais là, avec les problèmes que les terres du Yin et du Yang connaissaient, c'était beaucoup trop risqué. Il devrait se contenter de la bonne vieille méthode, celle physique, avec la force brute. Cela serait évidemment plus dur de désarmer ainsi les adversaires sans verser du sang, mais tant pis. Le Royaume des Abîmes se devait d'être protégé ainsi que les Ombres qui s'y abritaient. Même si au tout départ de sa nouvelle vie d'être de la Mort, il avait décrété ne rien vouloir avoir à faire avec les siens, il en était maintenant tout autre. Les choses avaient évolué, tout comme lui et il trouvait à présent inconcevable de laisser son nouveau peuple dans la misère, sans rien faire pour eux. Quoiqu'il en soit, il était là, prêt à agir. Même si c'était trop tard, il aurait bien aimé avoir des nouvelles de sa fille. Cela faisait un certain temps qu'ils ne s'étaient pas parlés. Il pouvait toujours appeler Chess mais il ne préférait pas. Avec les temps qui courraient, il était préférable qu'il reste 24h sur 24h avec la Reine des Vampires même si elle devait certainement avoir une garde rapprochée ou quelque chose du genre. Il l'entendait déjà lui dire qu'elle était assez grande pour se défendre elle – même. D'un certain côté, c'était vrai, mais dans de telles situations, ça ne rentrait pas en compte. Jamais en fait. Elle restait sa fille à protéger coûte que coûte ! L'Ombre retint donc son envie d'appeler le félin protecteur pour savoir si Alice était en lieu sur. Bien sur, les connaissant, il y avait fort peu de chance pour que cela soit le cas. Mais il ne perdait rien à quand même prier pour qu'elle ait choisi la raison cette fois. Peut être que ses conseillers avaient réussit à faire un miracle dans le fait qu'elle les écoute réellement et suive leur conseil ! Mais si tout cela inquiétait Raeden, il ne pouvait se permettre d'y focaliser toute son attention et ses pensées. Il avait malheureusement d'autres chats à fouetter et cela n'étaient pas aussi de lui que son chaton. 852 mots |
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