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 ◊ Lieu main/juin - Redécouvrir une Cité oubliée : Pabamiel ◊

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Dim 27 Avr 2014, 20:59



Lieu du mois – Pabamiel

◊ Lieu main/juin - Redécouvrir une Cité oubliée : Pabamiel ◊  Blopbl10

Poussé par la curiosité et l'envie de découvrir des paysages nouveaux, vous voilà dans la majestueuse Cité de Pabamiel, située sur les côtes sud de la péninsule du même nom, dissimulée jusque là par des scellés magiques récemment tombés. Des liens doivent être ré-établit entre la population locale et l'extérieur. La Phénix, dirigeante de Pabamiel, a ainsi organisé quelques festivités pour que les étrangers puissent visiter et se divertir dans les rues de la belle ville. Sitzrael, le quartier marchand, a été choisi pour abriter des jeux de rue. Les marchés, dont le plus prestigieux celui qu'on nomme le Couvert, restent évidemment en place. En plus des habituels exposants, les artisans et vendeurs des quatre coin de tout continent peuvent représenter leur art, leur peuple, leur région. Que vous soyez un marchand ou un simple passant, ces jours sont placés sous le signe de la tolérance. Loin des beaux idéaux, il est nécessaire d'avouer la triste vérité, méfiance et tensions sont bien présentes. Misanthrope, Pabamiel n'aime guère les étrangers, sentiments expliqués par des siècles d'existence en autarcie. Le reste des terres du Yin et du Yang, quant à elle, se tiennent aux aguets, vigilante face à une Cité qui se revendique sans scrupule, au delà de culturel et artistique, clairement militaire. Pourtant, à Sitzrael, l'ambiance est douce et chaleureuse. Les soldats de Pabamiel arpentent les rues et veillent au maintien de l'ordre dans leur beaux uniformes aux couleurs nacrées et une pointe orangée. La Phénix est entourée de sa cour, dans une salle qui surplombe les environs, elle voit tout. Son visage est dissimulée par un masque.

Fatalité de deux mondes aux idéaux décalés tentant de se rassembler, l'ersatz d'un drame se produisit. Les circonstances sont brumeuses à l'instar des faits. D'un côté, une famille du Quartier Résidentiel du Continent du Matin Calme affirme que le dernier descendent de la fratrie, un jeune homme de seize ans, a disparu après une altercation avec un groupe de jeunes de Pabamiel. De l'autre côté, une famille de Maremiel se plaint de l'absence de leur fille unique, une petite de quatorze ou quinze ans. Ces derniers prétendent avoir vu le fils des autres importuner leur fille. Les deux enfants se sont volatilisés, tout comme le petit clan de jeunes gens. Il ne peut s'agir que d'une histoire banale, ou peut-être d'un affreux crime en préparation. Les esprits s'échauffent, et chacun prend partie pour les siens. Il faut retrouver les enfants. Mais ils peuvent être n'importe où dans toute la Cité de Pabamiel, de Jalahaiah à Valillë en passant par Nobu. Retrouvez ces enfants, où qu'ils soient, avant que la situation ne dégénère réellement. Pour vous aider dans votre tâche, car vous ne pouvez pas connaître les recoins et la réputation des quartiers d'une ville que vous ne connaissez pas, vous trouverez une précieuse aide en la personne de Cheyenne, une étrange jeune femme qui proposa son aide.

Explications
Merci de bien lire la description de Pabamiel qui se trouve ici. Seule la partie concernant la Cité de Pabamiel est nécessaire pour la compréhension de ce lieu du mois.

Attention : vous ne pouvez pas aller parler au Phénix ni la faire bouger ni la reconnaître. Il s'agit en réalité de Vanille : Pabamiel, Cité et terres, sont à elle.
Gain
Le Pendentif de Neriel : Les vœux doivent être formulés peu de temps après son acquisition et ne bougeront plus jusqu'à ce qu'il soit brisé. Il permet de prendre trois apparences : celle d'un enfant, celle d'une personne adulte et celle d'une personne âgée. Il peut s'agir d'une apparence "unique" (c'est à dire d'une seule et même personne au fil du temps) ou de trois apparence sans rapport, mais il ne peut pas s'agir de vous en plus jeune ou plus vieux. [ Vous êtes libre de fournir ou non des avatars pour représenter ces trois apparences à la fin de votre post - c'est conseillé -, attention seulement à bien les fixer car vous ne pourrez pas en changer. Attention aussi au recensement des avatars ^^ ]

Nombre de mots minimum demandé : 1 300 mots.

PNJ
◊ Lieu main/juin - Redécouvrir une Cité oubliée : Pabamiel ◊  Blopbl10
Cheyenne est une douce jeune femme, un tantinet rêveuse par euphémisme. Il semble assez complexe de délier le Mal et le Bien dans sa personnalité. Peu souriante ni très loquace, elle semble pourtant altruiste à ses heures sans pour autant inspirer une confiance innée. Discrète et mystérieuse, elle passe son temps à mentir sur ses origines. Nul ne sait réellement qui elle est, ni à la race à laquelle elle appartient. Elle entretient un véritable mystère autour d'elle. Mais peu importe tout cela. C'est une native de Pabamiel, elle vous sera d'une aide précieuse pour la suite. Puissante et déterminée, elle semble aspirer à ce que Pabamiel renoue de bon contact avec les autres. Belle et élégante, elle dégage une certaine aura et démontre d'un niveau d'éducation très élevé. Il serait risible d'essayer de jouer au plus malin avec elle. Peu patiente, elle risquerait de ne pas apprécier.

[Attention : interdiction de la tuer j'en aurais besoin plus tard !]
Récapitulatif des Gain



  • [OK]Megæra : | FICHE | Gain : Le Pendentif de Neriel
    Code:
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  • [OK]Milady Madley : | FICHE | Gain : Le Pendentif de Neriel
    Code:
    [img]http://i55.servimg.com/u/f55/18/36/31/96/image110.png[/img][img]http://i55.servimg.com/u/f55/18/36/31/96/image210.png[/img][img]http://i55.servimg.com/u/f55/18/36/31/96/image310.png[/img]

  • [OK]Elias Tombe-Ciel : | FICHE | Gain : Le Pendentif de Neriel
    Code:
    [IMG]http://img4.hostingpics.net/pics/645082Colette1.png[/IMG] [IMG]http://img4.hostingpics.net/pics/128494Colette2.png[/IMG] [IMG]http://img11.hostingpics.net/pics/574670Colette3.png[/IMG]

  • [OK]Lokys Von Darkenvy : | FICHE | Gain : Le Pendentif de Neriel
    Code:
    [IMG]http://www.hostimg.org/pictures/1825d04ef1708d66d581b627ba7f3074.jpg[/IMG]
    [IMG]http://www.hostimg.org/pictures/2dd1cad8bd36ed03dd21e177cde903dd.jpg[/IMG]
    [IMG]http://www.hostimg.org/pictures/395f5361ec9681f657ec5195ffb52d25.jpg[/IMG]

  • [OK]Léto : | FICHE | Gain : Le Pendentif de Neriel
    Code:
    [img]http://img4.hostingpics.net/pics/416694Neriel1.png[/img]
    [img]http://img4.hostingpics.net/pics/936472Neriel2.png[/img]
    [img]http://img4.hostingpics.net/pics/142793Neriel3.png[/img]

  • [OK]Vanille : | FICHE | Gain : Le Pendentif de Neriel
    Code:
    [img]http://i39.servimg.com/u/f39/16/28/72/20/appenf10.png[/img]
    [img]http://i39.servimg.com/u/f39/16/28/72/20/appadu10.png[/img]
    [img]http://i39.servimg.com/u/f39/16/28/72/20/appaga10.png[/img]

  • [OK]Mircella Rumblee : | FICHE | Gain : Le Pendentif de Neriel
    Code:
    [img]http://image.noelshack.com/fichiers/2014/23/1401958135-apparence-enfant.png[/img][img]http://image.noelshack.com/fichiers/2014/23/1401958132-apparence-adulte.png[/img][img]http://image.noelshack.com/fichiers/2014/23/1401958133-apparence-vieille.png[/img]

  • [OK]Emivia Adana : | FICHE | Gain : Le Pendentif de Neriel
    Code:
    [img]http://imageshack.com/a/img850/1949/q3tj.jpg[/img][img]http://imageshack.com/a/img820/9455/2tct.png[/img][img]http://imageshack.com/a/img840/8398/yaao.jpg[/img]

  • [OK]Sherilyne : | FICHE | Gain : Le Pendentif de Neriel
    Code:
    [img]http://img11.hostingpics.net/pics/698554sherryvieux.jpg[/img]
    [img]http://img11.hostingpics.net/pics/937293sherryvieux1.jpg[/img]
    [img]http://img11.hostingpics.net/pics/590578sherryvieux3.jpg[/img]

  • [OK]Sherry Shinee: | FICHE | Gain : Le Pendentif de Neriel
    Code:
     [img]http://img11.hostingpics.net/pics/499625Sherryenfant.png[/img][img]http://img11.hostingpics.net/pics/697854Sherryadulte.png[/img][img]http://img11.hostingpics.net/pics/367952Sherryvieux.png[/img]


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Ven 23 Mai 2014, 12:05


« C'est vraiment magnifique ! » s'émerveilla Megæra tout bas. Les yeux remplis d'étoiles, la jeune femme, légèrement penchée en avant, respirait lentement les effluves parfumées des fruits et des légumes du grand marché. Il y avait tant de choses qu'elle ne connaissait pas. « Docteur, tu ne m'as jamais fais mangé quelque chose comme ça. » continua-t-elle d'une mine boudeuse en volant discrètement sur un étalage une sorte de grosse tomate bleue. La colosse au pelage gris qui accompagnait la Bélua se contenta de soupire en pliant les oreilles sur le côté. Tout deux ne passaient pas réellement inaperçu. La créature frôlait les deux mètres. Grosse peluche muette, les enfants l'admiraient, les parents reculaient. Meg, quant à elle, attirait les regards de ceux qui savaient apprécier les appâts et qui la voyaient comme un espèce de fantasme vivant. Vêtue d'un pantalon noir et serré qui soulignait avec élégance sa ligne et ses jambes fuselés, d'un large haut et vaporeux d'un rouge sanglant, elle avait pris soin de faire un petit trou à la chute des reins, au milieu de son dos, pour laisser frémir sa petite queue de lapin. Ses cheveux blancs aux délicats reflets fraises ondulaient lentement le long de ses bras. De grandes oreilles immaculées valsaient gaiment. La Lapine, loin de se préoccuper de ce qu'on pensait d'elle, déambulait joyeusement, perchée sur des talons d'une dizaine de centimètres. Elle croqua le fruit juteux à la chair pulpeuse et d'un étrange bleu roi. « C'est délicieux.» souffla-t-elle. Elle tourna les talons sans crier gare pour tendre le fruit à Docteur Oswald. Il baissa lentement ses gros yeux. « Goute ça. Tu dois connaître les fruits pour les reproduire.» Il ouvrit la bouche, grande gueule et beau sourire. La jeune femme laissa la tomate tomber. Oswi se lécha les babines de sa grosse langue. Megæra sourit. Elle releva les yeux. L'astre du jour tapait fort. Elle se protégea un peu de la lumière avec une main, pour contempler les gens qui se tenaient tranquillement sur un grand balcon. « Hey ! Qui est-ce ? » demanda-t-elle à un passant. « L'Impératrice.» lui répondit-on avec dédain, comme si c'était évident. La Lapine contempla bien le visage de cet homme. Elle n'aimait pas comment il lui avait parlé. Elle s'en souviendrait. « L'Impératrice...» répéta la Bélua, pensive. Quelle drôle de Cité.

Sitzrael était un quartier vivant et plein d'entrain. Il y avait tant de choses à voir. La Cité de Pabamiel, en elle même, était splendide. Seulement, deux mondes se rencontraient et se heurtaient. Tout ne pouvait pas se passer comme prévu. Des gens hurlaient. Il y avait des habitants d'ici, qui criaient qu'on leur avait enlever leur fille ; et une famille du Quartier Résident du Continent du Matin Calme, qui affirmait que les quartiers de la nouvelle ville avait pris leur fils. Megæra soupira avant de tourner les talons. Tout cela ne l'intéressait pas. « Vous allez m'aider, n'est-ce pas. » murmura une toute petite voix. Megæra jeta un coup d'œil à l'étrange femme aux yeux aussi noir que ces cheveux de jais, qui se tenait discrètement dans l'encadrement qu'une porte d'entrée. « Je ne crois pas. Navrée. » Elle ne l'était pas réellement. Simple formule de politesse. Avec tous ce fracas, la Bélua songea qu'il était le bon moment pour donner une petite leçon au Pabamellien irrespectueux. L'étrangère rit tout bas. « Si. Vous allez m'aidez. Vous avez à y gagner.» - « Vraiment ? » - « Aidez-moi et je vous récompenserai.» - « Par ? » - « Vous le saurez plus tard.» La Lapine fit une petite moue, un brin agacée par ce dialogue de sourd. La curiosité, néanmoins, la poussait à vouloir continuer. « D'accord. Vous êtes de la région, je suppose ? » - « Oui. Je me nomme Cheyenne.» - « Meg. Et lui, c'est Doc.»

Cheyenne était une femme dérangeante. Avec sa chevelure sombre, ses yeux d'encre, ses lèvres rouges, son teint blême et ses vêtements blancs, elle semblait comme morte, fantomatique. Peu loquace, au moins la Bélua fut satisfaite de ne pas avoir à faire semblant de vouloir discuter. « Où peuvent-être ces enfants ...» - « Ce ne sont que des gamins ! » soupira Megæra. « Tout le monde s'accorde à dire qu'ils ont été dans le même coin, au même moment. C'est bien connu, les jeunes sont moins bornés et misanthropes que leurs aînés. Ils doivent vouloir fricoter dans les parages. À votre avis, où irait une petite Pabamelienne pour bécoter son amoureux ? » - « Je dirais … Jelemiel. C'est un quartier aisé traversé par la rivière. Il y a beaucoup de cachettes.» Docteur Oswald ne put accompagner sa maîtresse plus loin. Il fallait emprunter une barque. Cette dernière n'aurait pu supporter le poids de la bête. Cheyenne, bien plus habile par l'habitude, mena avec douceur la barque à travers les flots. Le quartier était presque désert. Tout le monde était dans les coins marchands pour les grandes occasions. « Qu'est-ce que c'est, là bas ? » - « Une église.» - « Parfait ! C'est ici que nous allons.» En quelques pas, elles regagnèrent les allées pavées.

« Je suppose que c'est vous deux que tout le monde cherche partant.» souffla Megæra avec une pointe d'agacement, les bras croisés. Dans le creux de quelques murs, une petite blonde aux yeux bleus et un grand roux aux yeux gris se tenaient les bras. Ils rougirent. « Allez vous en avez assez fait comme ça. Avec vos bêtises de gamins, vous avez failli créer un incident diplomatique. Debout ! » Un peu brusque, un peu impatiente, elle prit la main des deux enfants pour les forcer à la suivre. Les bras croisés, dos appuyé contre un mur, elle contempla la scène si touchante des retrouvailles, des réconciliations et du mea culpa. « Bien joué.» souffla Cheyenne. Pour autant, elle ne souriait pas. « Je vous avais promis une récompense, la voici.» Elle tendit le bras et la Lapine leva la main. Une petite chaîne en argent tomba doucement dans sa paume. C'était un collier, avec un petit pendentif au bout. Petit cristal violet et transparent, il irradiait de magie. « C'est … ? » - « Le Pendentif de Neriel. Il vous permettra de changer d'apparence, vous pouvez en prendre trois, l'une doit être jeune, l'autre adulte, la dernière plus âgée. Choisissez bien, vous ne pourrez plus en changer. Bonne chance, Meg.» Puis l'étrange fantôme s'en retourna dans les méandres de sa Cité. C'était vraiment une femme bizarre. La Bélua, pensive, contempla son présent. Elle sourit. Une idée venait de lui traverser l'esprit.

Tout avait été facile. Il lui avait suffit d'enfiler le collier et de formuler les trois vœux. Les apparences furent fixées. En deux temps trois mouvements, elle subtilisa quelques vêtements qui semblaient être à la dernière mode de Pabamiel, en espérant que ce soit sa taille, qu'elle ne connaissait pas. Pas sous cette forme, tout du moins. Plus petite, blonde aux yeux verts avec des traits qui n'étaient pas les siens, elle était méconnaissable. Quitte à commettre un crime, autant se faire passer pour quelqu'un que l'on était pas. « Bonjour. Enfin, à nouveau. » murmura la demoiselle lorsqu'elle vit l'homme, cet homme si hautain qui avait osé lui parler de façon si dédaigneuse. Il ne put répondre. Il ne le pourrait plus jamais. Le fil de la lame de son katana glissa sur sa chaire, des côtes jusqu'aux jours, sans épargner la gorge. Il s'effondra. Megæra, dans un léger sourire, repartit en courant. « On s'en va ! » s'écria-t-elle en se débarrassant de sa tenue ensanglantée pour reprendre la sienne, que Docteur Oswald tenait, attendant sagement dans un coin. Megæra reviendrait à Pabamiel. Elle le savait. Il fallait juste attendre un peu. C'était une question de temps.

Spoiler:
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Sam 24 Mai 2014, 18:40


<< Ça suffit Melo ! Lâche moi ! >>

Ce furent les dernières paroles que ma jeune sœur Melody eu la malchance de m'entendre prononcer. Voilà plusieurs jours que nous logions dans une petite cabane délabrée et abandonnée au fond d'un bois perdu, plusieurs jours que j'étais contrainte et forcé de retourner en ville afin de recherches des informations sur sa tête perdue et subvenir à mes besoins naturels, plusieurs jours que je supportais ses messages écrits qui ne faisaient qu'intensifier la culpabilité -déjà monstrueuse- que je ressentais à son égard. Je n'en pouvais tout simplement plus et était arrivée à ma limite de tolérance. J'avais un cœur d'humaine comme tous les autres ! J'étais capable de ressentir des sentiments ! J'avais mal, tout comme elle ! Pourquoi s'acharnait-elle autant sur moi ? Une colère profonde s'était emparée de moi. Il était plutôt rare de me retrouver dans un tel état, surtout depuis ma mort qui m'avait rendue dépressive et instable. Mais cette fois-ci, elle était allée beaucoup trop loin et j'avais fini par craquer, totalement.

Instantanément après avoir lâchés ces mots tel un serpent son venin, j'avais repris ma forme d'esprit et tel un ouragan, avait disparue à travers mon refuge, les ombres. Ce n'était pas la première fois que je m'enfuyais loin d'elle mais en revanche, jamais je n'étais partie fâchée comme cela. Et je n'étais pas prête de retourner la voir. La situation devenait insupportable pour moi et nous n'avions aucun autre moyen de communication que l'écrit, ce qui restait extrêmement limité. J'avais besoin d'entendre le son de sa voix, d'entendre ses émotions à travers elle, de m'assurer qu'elle éprouvais quelque chose envers moi autre que cette haine constante qu'elle me faisait subir. Tout cela pesait beaucoup trop sur mon âme et une urgent besoin de changer d'air se faisait de plus en plus ressentir. Il était crucial que je me change les idées au plus vite, que je vois de nouveaux lieux que ce petit cabanon sordide qui me faisait tant broyer du noir. C'était peut être innocent ou stupide, mais je ressentais le besoin d'admirer quelque chose de beau, quelque chose qui me montrerait que ce monde n'est pas si sordide que cela.

Passant d'ombre en ombre, de lieu en lieu, je ne m'arrêtais qu'un court instant afin de repérer le chemin que je prenais. Les espaces prenaient une toute autre dimension lorsque je voyageais sous ma forme de boule de fumée et cela me donnait une extraordinaire liberté de mouvement... Que Melody s'amusait à brimer, me déclenchant une scène pas croyable à chacune de mes absence et chacun de mes retours. De quoi avait-elle peur ? Que par tout ce qu'elle me fait subir tous les jours que les dieux font je finisse par décider de ne plus revenir ? Mais pour qui me prenait-elle ?! J'étais sa grande sœur ! C'était mon rôle de veiller sur elle et j'ai lamentablement échoué ! Aujourd’hui la voilà qui m'offrait la chance de réparer mes erreurs en m'acquittant d'une dette envers elle ! Bien entendue que je reviendrais toujours auprès d'elle ! Mais j'avais besoin de ma liberté et je ne méritais tout de même pas un traitement aussi cruel que celui qu'elle me faisait subir ! Ne culpabilisais-je déjà pas suffisamment toute seule ? Apparemment non, et cela me rendait malade.

C'est alors que j'arrivais sans trop savoir de quelle manière dans un lieu qui m'était totalement étranger et... très animé. Un marché, immense, rassemblant bien plus de commerçants que je ne pouvais en compter ! J'aimais ces lieux emplis de joies, vibrant de vie. Très vite, à l'abri d'un tonneau que j'identifiais comme remplis de vin, je repris mon apparence bipède et entama une petite balade au cœur des allées. Des odeurs merveilleuses m'enchantaient les narines, des mélanges savants d'épices et de fleurs, de cuir et de tissus, de vieux livres et de métaux... et de nourriture. Quel était cet endroit enchanteur dont je n'avais jamais entendue parler auparavant ? Tout était grandiose ici et j'étais époustouflée. Je m'amusais à me perdre, laissant mes sens me guider, suivant tantôt telle odeur, tantôt telle douce musique... Un paradis, voilà ce qu'était cet endroit... Il y avait toutes sortes de richesses exposés dont j'ignorais pour la majeure partie l'existence. J'avais l'impression que tous les peules de ce monde s'étaient rassemblés en ce lieu pour nous offrir ce qu'ils avaient de plus beau. Tellement de choses à découvrir !

Et pourtant, lorsque mon excitation des premiers instants retomba et que je recommençais à prêter attention aux passants autant qu'aux exposants, quelque chose me frappa. L'autorité régnait tout autour de nous. Des hommes de lois patrouillaient, en habits militaires nacrée teintés de pointes d'orange. J'en ressentais une certaine tension, probablement du à l'angoisse communicative de Melo pour toute forme d'autorité qui serait en mesure de l'arrêter. En y repensant, je ne savais même pas pourquoi elle en avait si peur... ni pourquoi elle avait été décapitée... ni rien du tout. Tout ce que je savais à propos de ma sœur était qu'elle avait été décapitée par ma faute, mais celle-ci refusait catégoriquement de m'en apprendre plus... Tout ceci prenait une tournure de plus en plus louche... Mais une dette est une dette et pour le moment, je préférais laisser ces questions derrières moi afin de me concentrer sur le moment présent.

Je repris ma route insouciante à travers les rues de cette ville dont je ne connaissais même pas encore le nom. Cela me faisait énormément de bien de me retrouver entourée de toute cette foule qui m'assourdissait et m'empêchait de me replonger dans mes idées noires et mes questions sans réponses. C'est alors que, le nez au vent et la tête dans les nuages, je... percutais une dame de plein fouet, ce qui eut pour effet de me faire perdre l'équilibre, me retrouvant alors sur les fesses, déboussolée. Lorsque je relevais les yeux, ceux-ci rencontrèrent deux pupilles noires qui me fixaient avec interrogation mêlé à une pointe de colère, très légère. Ce qui pouvait être tout à fait légitime lorsque l'on venait de se faire bousculer par un individu au comportement pour le moins enfantin. La jeune femme était d'une extrême beauté et un étrange sentiment de mystère et de noblesse se dégageait d'elle. Rougissante, je détournais le regard avant de marmonner mes plus plates excuses.

- Pardonnez moi madame... Je... je ne regardais pas où je mettais les pieds...

Elle me regarda alors d'un air pensif, fermé, et je n'arrivais à savoir ce qu'elle pensait ni à quelle sauce j'allais être mangée. Une angoisse monstrueuse doublée par ma honte prit totalement possession de moi et me fit également perdre mes moyens. Lentement, mon corps perdait de sa netteté et je me sentais redevenir fumée. Un de ses sourcils se leva et mais son visage restait toujours impassible. C'est alors qu'elle m'offrit un délicat sourire qui se voulait rassurant, comprenant probablement que je risquais de disparaitre si ma peur ne se calmait pas au moins un tout petit peu. Sa voix était mélodieuse mais je sentais dans son timbre qu'elle devait avoir un puissant caractère. Absolument pas le genre de personne qui se bouscule en pleine rue.

- Et bien jeune fille, ne vous a-t-on jamais appris à regarder devant vous lorsque vous marchez ? *silence* Vous êtes une Ombre n'est-ce pas ? Suivez-moi.

Et sans un mot de plus, elle partit en direction d'une ruelle un peu plus calme, plus intime. Je me relevais péniblement, tachant de solidifier mon corps à nouveau, et la suivit sans un mot. Que pouvait-elle bien me vouloir ? J'étais à la fois intriguée et apeurée, espérant ne pas avoir une nouvelle dette à m'acquitter pour me faire pardonner mon impolitesse. Mais je devais apprendre que dans la vie, nos espoirs ne sont que rarement atteints. Lorsque j'arrivais à sa hauteur, je pu mieux admirer sa peau d’albâtre, ses long cheveux de jais et ses vêtements d'un autre monde. Elle était vraiment magnifique... Malheureusement pour le plaisir de mes yeux, l'inconnue ne me laissa pas plus de temps pour l'admirer. Après un simple ordre donné, elle repartit.

- Je me nomme Cheyenne. Deux enfants ont disparus. Retrouve les et je te récompenserais. Viens avec moi et écoute.

Retrouver des enfants ? Je suivais Cheyenne sans un mots, attentive à ce que les passants se racontaient. Pourquoi avait-elle besoin de moi ? A cause de ma capacité à voyager à travers les ombres ? Il est vrai que si deux personnes venaient à disparaitre, mon don était le meilleur moyen de rapidement les retrouver. Je me concentrais donc sur ce que les habitants pouvaient bien colporter comme ragots... Deux familles... deux enfants disparus... un garçon et une fille... un habitant de ma ville natale et une fille d'ici... Ah oui, et j'étais à la Cité de Pabamiel, récemment ouverte au reste du monde après des siècles d'autarcie. Avec le peu d'informations que j'avais obtenue, il ne me fut pas bien difficile de deviner ce qui c'était bien passé et ce qu'une telle disparition pouvait provoquer. Et je n'eus même pas à demander ma si peu loquace compagne.

- Je vais les chercher, je reviens.

De part l'urgence de la situation, je ne pris même pas le temps de me cacher avant de reprendre ma forme d'esprit et partit immédiatement explorer toute la ville en quatrième vitesse. Je ne m'étais jamais déplacé aussi rapidement à travers les ombres, pénétrant même sans hésiter les demeures. Je devais les retrouver. Et je ne mis que peu de temps, les apercevant sur le lit miteux d'un bâtiment abandonné... dans une position qui laissait présumer que nos deux tourtereaux se préparaient à s'adonner aux plaisirs de la chaire. Et il était de mon devoir de les stopper, aussi traumatisant que cela puisse être. C'est ainsi que, le jeune homme plus que légèrement dévêtue alors allongé sur sa partenaire vit apparaitre devant ses yeux la jeune femme que je suis. Je vous laisse aisément imaginer la situation qui en découla. Après quelques cris de frayeur et une explication en bonne et due forme de la situation en ville, je ramenais par la peau des fesses les deux jeunes gens à ma mystérieuse femme.

- Merci jeune ombre. Voici ta récompense. Ceci est le pendentif de Nériel. Il permet à son possesseur de prendre trois apparences. L'une jeune, l'autre adulte et la dernière plus âgée. Une fois choisis vous ne pourrez plus en changer.

Puis elle disparu, les deux jeunes amoureux à sa suite, sans un mot de plus. Ce cadeau qu'elle venait de me faire était inespéré... Car si il fonctionnait réellement comme je le pensais... Melody allait enfin pouvoir me parler... Car je comptais bel et bien le lui donner. Finit son effroyable mutisme et ses phrase écrites ravageuses. Nous allions enfin avoir une discussion. Et il en étant grand temps...

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Mar 27 Mai 2014, 00:10


Elle n’avait jamais vu cette ville. Quand bien même le monde avait changé depuis qu’elle s’en était exclue, Elias s’étonnait de la découvrir. C’était alors qu’ils faisaient route de leur retour du Temple de Drejtësi que Doc et elle avaient surpris une foule se pressant vers la Cité. Quelques rapides interrogations à des passants plus tard, ils avaient appris que des festivités y étaient données en l’honneur de la ville redécouverte. Pabamiel, le nom ne lui disait absolument rien, mais sa beauté simple et enchanteresse qui s’étalait désormais sous ses yeux envoutait complètement l’ange déchue. « Tu connais cette cité ? » Demanda-t-elle, presque absente au lesovik. « Pas du tout. » Et ce dernier semblait tout aussi happé par ce nouveau lieu. Il fallait dire en même temps que, quelque chose dont il n’avait vraiment jamais entendu parler, et de cette ampleur, ça le surprenait complètement.

Ainsi donc, la jeune femme et l’enfant se retrouvaient à déambuler au marché, où le courant les avait naturellement menés. C’était juste un endroit tellement agréable, vivant et .. assez beau disons-le. Elias s’y sentait assez familière, peut-être dans l’Architecture qui lui faisait un certain écho, ou alors dans une appréciation de la beauté et des plaisirs nouvellement acquis qu’elle ne pouvait certainement pas reconnaître pour l’instant. La Cité détonait en même temps d’une étrange classe, qui lui permettait ainsi de garder une contenance noble, presque pur. Et la vision de ce marché vivace ajouté la dernière pièce parfaite à ce puzzle : la simplicité de vivre. Doc se pressait sur les étalages, contemplant ses denrées qu’il ne connaissait pas, ayant même emprunté déjà emprunté de l’argent à Elias pour ne pas les quitter les mains vides. Cette façon si enfantine d’agir ne put que faire sourire la jeune femme, mais sa propre attention était toujours retenue par Pabamiel, de manière plus générale.

Il y avait tellement de monde, et tellement hétéroclite. Décidément, cet endroit la rendait bien curieuse. Peut-être pouvaient-ils rester ici quelques temps ? Le temps des festivités et de se remettre de leur voyage. Toute à sa réflexion, L’ancienne ange s’approcha d’un étale qui vendait des tissus d’étoffes inconnus et de couleurs chatoyantes, son regard se portait déjà à les observer, bien que trop vaguement, comme on laisse vaquer ses yeux un peu sur tout. C’est ainsi que ses oreilles, bien plus à l’affut, eurent l’écho d’une virulente dispute. Pourquoi cela ne l’étonnait pas plus que ça ? Mais sa nature la portait déjà à sa rencontre.

« Tout est votre faute. Je vous le dis clairement. » Clama un homme à l’apparence tout à fait riche. « Arrêtez de délirer, nous n’avons rien à voir là-dedans. C’est plutôt à NOUS de porter plainte à cette Cité qui fait disparaître les enfants. » Discours très bien soutenu, on aurait pu croire que cela resterait civiliser, mais de là où elle était – et ce n’était qu’à quelques mètres d’eux – Elias constata clairement que les choses s’envenimer, surtout quand ils se mirent à brandir des menaces d’attaques et de représailles. « Mais calmez-vous. Que vous arrive-t-il donc ? » L’un d’eux sembla tout à fait content de pouvoir clamer le scandale à quelqu’un d’autre et s’empressa de résumer. « Notre fille a disparu, et je paris que c’est le petit monstre qui leur sert de fils qui est derrière tout ça. » « Comment osez-vous, c’est votre Cité qui fait disparaître les enfants ! » Ah, le fils était aussi introuvable. Doc rejoignait justement la jeune femme, un fruit à moitié en bouche, quand elle jeta un coup d’œil aux environs, l’idée déjà clairement en tête. « C’est bon, ce n’est pas la peine d’en venir aux armes : je vais vous les retrouver vos enfants. Attendez bien sagement ici. » Termina-t-elle en leur glissant un regard insistant. Depuis qu’elle avait été déchue, sa foi en la nature des peuples avait clairement chuté elle aussi .. Et malgré la faute qui la rongeait, ses affects s’exprimaient sans qu’elle ne s’en rende compte.

Se dégageant un peu de la foule, Elias imaginait déjà comment retrouver ces deux enfants. Elle avait pris, un peu avant de partir, leur description et nom auprès des familles – vaguement calmée par son intervention, mais ça ne restait pas une mince affaire. Alors que la Déchue restait plongée dans ses pensées et Doc, le visage bavant de jus, faisant de même, une douce silhouette pâle se dégagea d’un mur pour les interrompre. « Peut-être puis-je vous aider ? » Son sourire, à la fois mince et charmeur, laissa Elias interdite quelques secondes, alors que le lesovik en profitait pour se plonger un peu plus dans son fruit. Il s’interrogeait vraiment sur ce lieu, et comme il ne savait rien, il préférait se faire tout petit. « Il paraît que vous êtes à la recherche de deux enfants disparus, je me suis dit que je pourrais vous proposer mon aide. Je connais bien Pabamiel. » Le ton un peu aérien inspira immédiatement l’impression à Elias que cette femme n’était pas n’importe qui, mais qu’elle ne dirait strictement rien sur cela. Cela cachait quelque chose, mais souvent, mettre les pieds dans l’eau était idéal. « Oui, bien sûr. » Acquiesça Elias, prudente dans le choix de ses mots. « Pourriez-vous m’indiquer le quartier le plus pauvre ou malfamé de la ville ? » Doc apparut surpris de sa demande, tandis que l’inconnue s’exécutait néanmoins.

Alors qu’elle se dirigeait ainsi vers Nobu, non sans avoir jeté un dernier coup d’œil à son aérienne vision qui les regardait partir un regard un peu trop profond sur le visage, Doc – qui courait de ses jambes d’enfant pour se maintenir à la vitesse de marche d’Elias – l’interrogea. « Pourquoi le quartier le plus pauvre ? » « Parce que s’ils sont là-bas, ils auront probablement des ennuis, alors autant commencer par là. » Ce n’était pas entièrement bête. Leurs pas les menèrent ainsi rapidement vers un tout autre spectacle, et bien que l’envie ne lui en ait pas manqué, Elias n’avait pas fait attention aux paysages traversés, trop occupée à réfléchir à ces deux enfants. Néanmoins, quand ils arrivèrent à Nobu, la différence entre la Cité et cet endroit ne put que les frapper. Enfin, il fallait également s’y attendre.

« Viens. » Murmura-t-elle à l’enfant, tout aussi figé qu’elle. Cela ne servait à rien de s’attarder. La misère existait partout, et cette Cité n’y faisait pas exception. Seulement, un sentiment dérangeant s’était désormais incrusté au creux de la poitrine de la Déchue.

Alors qu’ils traversaient les ruelles, inspectant les recoins et interrogeant ceux qui ne semblaient pas vouloir les rouler, Elias finit par craquer à la vision d’une enfant, prostrée contre le mur d’un bâtiment, complètement abattu sur elle-même. Ciel, cette Cité avec toute sa richesse ne pouvait rien faire ? « Ça va ? » S’agenouillant près de l’enfant, un peu plus âgée que ne le faisait paraître l’apparence de Doc, Elias l’attrapa doucement dans ses bras face à son absence de réponse. Le corps frêle tomba sans force contre le sien, et la constatation fut immédiate. « Elle est malade, c’est une maladie qui touche souvent les pauvres, et elle est mortelle mal soignée. » Son ton était devenu pressant alors que sa main pâle occultait prestement le corps de la jeune fille. « Comment t’appelles-tu ? » Ce n’était que pour la forcer à revenir un peu à la réalité. « C-Colette. » Fut murmurée dans un souffle bien trop indistinct, qu’il finit d’alarmer Elias. « Elle va vraiment mal, il lui faut des soins. » Doc crut bon de lui rappeler l’évidence. « Tu manies la magie blanche, non ? » « Oui mais .. » L’indécision et le manque de temps pressa la jeune femme. Se redressant, l’enfant blotti contre elle, elle prit soudainement la route avec. « Où allons-nous ? » Doc ne comprenait plus vraiment. « Il faut qu’elle sorte de cet endroit, et il y a toujours ses enfants. » Le lesovik ne fit que garder le silence. Il sentait l’être tiraillé d’Elias à cet instant, et ils avaient peu de temps.

Après avoir tourné précipitamment encore à Nobu, Elias décida que les jeunes disparus ne s’y trouvaient probablement pas. Du moins, était-ce vraiment à espérer. Mais pour les retrouver, il fallait vraiment s’y mettre. Ils pouvaient s’être attirés des ennuis, et pire, déclencher des conflits entre leur famille. Désormais, il était apparu évident que cet endroit aimait bien son cocon et cela créait des tensions évidentes autant de la part de l’intérieur, que de l’extérieur. Seulement, il fallait aussi s’occuper de Colette. Que faire ? Ils étaient revenus sur Jalahaiah. Avisant le corps tremblant de la petite fille, il allait falloir faire une chose après l’autre. « Tu vas rester avec elle, le temps que je revienne. » Doc acquiesça rapidement, calant confortablement Colette avec lui sous l’ombre d’un arbre.

Ne perdant pas de temps, Elias les quitta pour courir jusqu’au quartier le plus proche. Mais sérieusement, comment allait-elle pouvoir faire pour retrouver ces gamins ? Ses pensées s’articulaient difficilement pour trouver une solution d’autant que son inquiétude pour Colette grimpait, alors qu’elle pénétrait dans Maremiel, bien trop pressée pour contempler la magnifique place, mais bien assez pressée pour se sentir engloutie par ses murs. Comment allaient-elles pouvoir les retrouver ? « Je peux t’aider peut-être ? » Encore cette phrase, et cette voix. Ses iris bleus se posèrent immédiatement sur la femme qui les avait prononcés : encore elle. L’inconnue aérienne, installée sur le sommet d’un parapet, la regardait avec une douceur bien étrange. « Ils ont été aperçus à Valillë. » « Pourquoi ne les ramènes-tu pas ? » Même sans en avoir le temps, la question avait franchi sa bouche habitée de souffles rendus roques par la course. « Ce n’est pas moi qui me suis proposée de les aider. » Et sur cette dernière pique malicieuse, l’inconnue disparut de l’autre côté du mur.

Bien .. Valillë. N’ayant pas de temps à perdre, Elias demanda sa route toutes les cinq minutes afin d’être sûre de rester sur la bonne voie. Qu’elle ne fut pas sa surprise quand cela la mena sous terre. Cette cité était vraiment incroyable .. Mais d’où venait-elle ? « Excusez-moi n’auriez-vous pas vu deux jeunes enfants habillés assez richement et- » « Oui, oui ils sont par là. » Lui répondit en bougonnant un des ouvriers. « On les a gardés avec nous, histoire qu’ils leur arrivent rien, mais surveillez un peu mieux vos gosses quoi. » Hocha de la tête, Elias ne demanda pas son reste et rejoignit immédiatement les deux fugitifs, assez l’un près de l’autre sur une roche bien sombre. Qu’extrayait-on ici ? « Enfin vous voilà ! vos parents se font presque la guerre. » Malgré la joie de les retrouver sain et sauf, l’inquiétude la pressait trop pour qu’elles ne prennent des gants.

Sur le chemin du retour, elle écouta tant bien que mal leur histoire mais .. une partie ne fit pas assez bon écho à son ouïe. Apparemment était-ce une histoire de conflits sociales agaçants, et des enfants qui avaient voulu s’y soustraire. Bien .. « Je comprends pourquoi vous vous êtes enfuis, mais ce n’est vraiment pas la bonne solution à adopter. » Fut quand même ce sur quoi elle les laissa avant de les remettre à leurs parents, qui furent à presque trop occupé à remplir leur orgueil qu’à remarquer le retour de leur enfant. Etait donc là ce sentiment qui l’habitait désormais .. L’orgueil, ça faisait bien des ravages. Observant une dernière fois ces familles se disputer, la jeune femme se détourna et retourna au pas de course auprès de Doc et Colette.

« Comment va-t-elle ? »

Doc fit quelques mouvements de tête défaitistes. « Je ne sais pas trop. » « Je vais la mener au Sanctuaire, et commencerai à la soigner en chemin. » Si elle y arrivait. Mais alors qu’elle se baissait pour s’emparer de l’enfant pour immédiatement partir, Doc attrapa son bras pour l’arrêter. Interloquée, le regard d’Elias chercha une réponse dans celui du lesovik. « C’est trop tard, Elias. » Trop tard ? N’exagérons rien, elle n’allait pas si mal que ça .. Examinant l’enfant, force eut de constater .. qu’elle s’était trompé. Elle n’avait même pas vu que la fille était en phase terminale. Non .. non. La peur gangrena immédiatement son corps, pendant que la magie blanche illumina instinctivement ses mains et ses bras, se répandant sur le corps de l’enfant. « Ça va aller .. » Elle avait guéri bien pire .. du moins, croyait-elle. Mais rien n’y fit. Quelques secondes après, les membres de Colette s’échappèrent, inertes. Elle était .. morte ? Les mains tremblantes d’Elias tentèrent bien de lui arracher un quelconque signe de réponse mais .. rien. Elle n’avait pas réussi à la soigner, elle n’avait pas réussi ..



Doc gardait le silence depuis tout à l’heure, muet face au chagrin sourd qui assenait l’ange déchue. Ils avaient à nouveau rejoins le marché finalement, quand tout fut réglé. Mais ce n’était pas comme lorsqu’ils étaient arrivés, Elias n’était plus qu’absente de toute cette Cité. Où avait été la justice dans toute cette histoire ? Néanmoins, une présence la conduisit à en sortir, car comment oublier cette inconnue si mystérieuse ? Et maintenant qu’elle la revoyait, elle constata sa pâleur à en faire peur. « Bien joué, pour avoir ramené les enfants. » Sourit-elle en lui tendant un objet. « C’est le Pendentif de Neriel, pour ta récompense. En en formulant le voue, il te permettra de prendre trois apparences : une enfantine, une adulte, et la dernière âgée. » Hm ? Encore un peu hors de ce monde, le temps qu’Elias jette un œil à l’étrange objet, l’inconnue s’était évaporée. Mais qui était-elle donc ?

« Tu sais ce que tu vas en faire ? » Demanda timidement Doc qui voyait là un détournement de ses pensées idéal. La Déchue plongea un long regard attendri sur le médaillon. « Oui, je sais exactement ce que je vais en faire. » Appliquant le médaillon contre sa poitrine, serré délicatement entre ses paumes, elle formula ses vœux. Cette vie ne sera alors pas vaine.

2388 mots
Le Pendentif de Neriel:
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Mer 28 Mai 2014, 05:21

Night Drive (Original Mix) by Arno Motz on Grooveshark

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Préparatifs...

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Les pleurs d’un enfant...

Les pleurs d’un enfant, comment y résister ? Prostré contre le haut mur d’un solide édifice, ses mains sur ses paupières rougis, il tortille ses doigts tandis que ses larmes bruyantes alertes les passants sans qu’ils ne lui offrent plus qu’un visage peiné. Une clochette retentit soudain, et l’enfant relève la tête. Larmoyant, il cesse ses sanglots pour observer la dame fantôme passer. Un sourire... une longue chevelure noire ondule derrière sa silhouette opalescente qui s’en va.... Et l’enfant sourit à son tour.

Une large place dont il ne pouvait voir la fin s’ouvre devant lui. La marée de mortels qui s’étend sur les dalles marbrées virevolte face aux étales tous plus colorés les uns que les autres. Plusieurs offrent des réjouissances gustatives aux fragrances exotiques, mais un nombre bien plus impressionnants de stand proposent des créations artisanales de tous les matériaux possibles et inimaginables, du plus noble au plus commun. L’architecture de la cité est fidèle aux légendes qui la précédent, et les chatoyantes lueurs du jour mourant relèvent à merveille son infinie beauté. C’est alors qu’il la voit. Son regard se perdant sur la fourmilière harmonieuse qui s’agite sous elle, surplombant de sa majesté la ville et ses alentours, elle rivalise de prestance avec les reliefs montagneux qui encerclent la cité. La Phénix semble l’observer sans le voir, derrière son insondable masque qui prive aux badauds l’honneur de vérifier si les rumeurs de sa beauté disent vrai.

L’enfant se détourne de cette distraction visuelle, et court parmi les jupons des badauds qui s’agitent alentour. Ses petits mains volent ici et là, se saisissent de cette soierie, de ces bijoux et de ce pain... Qui ira lui dire que ce n’est pas bien ?
Croquant dans l’aliment, il quitte la place du marché pour se rendre aux longues marches qui montent vers Jelemiel, quand une querelle attire son attention.

« C’est votre faute ! Rendez-nous notre fils ! »
« Le traîné aura débauché notre précieuse enfant ! Vous n’auriez jamais du vous aventurer sur nos terres ! Vous les étrangers n’apportez que misère là où vous passez.
N’auriez-vous pas pu rester dans votre décharge ? Voilà que notre fille est perdue avec
un… gueux du continent… »

« N’avez-vous donc que la xénophobie à l’esprit ? La sécurité de votre fille passe-t-elle si loin après votre désir de nous reprocher nos origines ? »
« Cessez de détourner mes propos, ma petite dame ! Rien n’est jamais arrivé à notre peuple et notre belle cité avant votre venue ! Vous débarquez, et soudain la mort nous entoure. La disparition de notre chère Elsa n’est que le début… Comment la Phénix peut-elle laisser toute cette racaille dans nos rues ? »
Attiré par la cohue, un garde à l’armure flamboyante s’approche.
Les deux femmes semblent prêtes à en venir aux mains quand le garde va s’interposer, mais l’une d’elle sort une petite dague. « Comment osez-vous accuser mon enfant ! GYAAAAAAH ! ».

« Héhé... »

Haussant les épaules, l’enfant disparaît dans les ombres du haut quartier...

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Cérémonie

◊ Lieu main/juin - Redécouvrir une Cité oubliée : Pabamiel ◊  2dd1cad8bd36ed03dd21e177cde903dd
NOTA BENE : incompréhension, synonyme officiel d’aversion


Deux grands yeux amandés s’ouvrent soudain, inondant de leur teinte émeraude la nuit qui règne à nouveau sur Pabamiel. De fines phalanges prolongent un poignet gracile qu’encerclent avec style une rivière de bracelets d’or. Un pas après l’autre, la belle semble arpenter la ville assiégée par sa beauté, inconsciente des dangers qui rôdent à chacun de ses recoins. Ses pieds chétifs foulent le sol de plus en plus vite, elle le sent qui arrive. La main glacée se pose sur son épaule.
« Elsa ? »

Et son cœur s’arrête. Il est là, l’homme de ses pensées… Ceux que tout oppose s’enlacent sous le regard désapprobateur de l’astre sélénique. Il sent bon, sa chaleur se transmet à elle, il est vraiment là, c’est la réalité… Sa chevelure albâtre croise le fer avec ses crins dorés. Un continent n’aura eu raison de leur amour prédestiné. Sa grande main de maçon se pose sur le ventre harmonieusement modelé de la jeune femme.

« Il sera là ? » « Oui, il sera… toi. Mais hâtons-nous, nos familles sont en ville… »

La jeune fille se hisse une dernière fois sur ses pointes guillerettes et susurrent quelques mots à la dérobée à son aimé, puis lui saisissant la main, elle court vers l’arcade marchande, à présent vidée de ses passants. Leur course les entraîne à l’écart, près du fleuve qui se jette sans répit dans de longues chutes désespérées. Par trois fois, les végétaux incitent l’énamourée à reculer, se mêlant à ses chevilles empressées en vaine tentative de la faire trébucher. Et par trois fois, son bien aimé enterre les plans calomnieux du la Nature, l’invitant à laisser aux étoiles le soin du jugement manichéen de leur idylle.
« C’est ici… C’est ici, n’est-ce pas ? »

Dans l’ombre, la fantomatique femme aux cheveux de jais acquiesce en un mouvement uniquement destinée à la fiancée. L’homme et elle s’engouffre dans les ténèbres, laissant à l’orée la silhouette blafarde du spectre les observer de ses grands yeux parmes…

Valillë accueille donc en ses entrailles deux mortels livrés à eux-mêmes, sous le regard satisfait d’une ombre déjà évaporée dans la nuit. Déjà, les ineffables résidents des lieux les toisent, les menacent et les injurient. Ils ne sont pas les bienvenues en ces lieux oubliés !
La route est semée d’embûches, les voix intestinales de la ville dorée triomphent là où sa surface a échoué, mais les amants ne restent pas longtemps séparés. Enfin ils parviennent à l’alcôve salvatrice du mausolée souterrain.

« Ici, et maintenant… Après, ils ne pourront plus rien… »

Et sous le pudique voile nocturne, une pureté est volée. La chouette hulule de concert à l’apogée du supplice, la sève coule le long de la rigole boisée de l’érable… Et dans les ténèbres, voyeur malgré lui, la vision de cette union interdite gravée à l’esprit, ses deux yeux amandes disparaissent sans un bruit…

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Vive les mariés !

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Sonne le glas

Le clairon retentit soudain, que la cathédrale vide reprend en échos. La belle apprêtée s’avance, sur elle les portes se referment. Le couloir est bordé de siège délaissé de leurs occupants fictifs, mais rien n’entache le bonheur qui ride ses traits. Ses pas l’arrête face au blond, d’un demi-pied son aîné.
Lui prenant le bras, les deux amants s’avancent d’un même pas face au solennel religieux, dont la micelle et le chapelet viennent heurter la dignité de l’esprit incarné. Mais professionnel des illusions, sous son apparence empruntée, l’odieuse engeance commence son aparté.

Ses mots s’entrechoquent contre le marbre des murs, l’encens embrume les âmes et dissimulent à la vue le pêché des infants. Le trio est modestement observé par le spectre au blanc manteau, dont les prunelles violacées irradient à la félicité. Deux perles parmes luisantes dans les lumières mordorées des vitraux couvrent de bienveillance l’union impie.

Le prêtre se tourne enfin vers la nymphe aux iris jadés, dont il endossait plus tôt l'apparence.

« Mon enfant, tâcherez-vous d’aimer et de protéger le complice de votre infamie ici présent, pour le pire et pour le meilleur, jusqu’à ce que la mort ou l’ennui vous sépare ? »

« Oui… »

L’homme marque une pause où le spectre croise son regard insondable, puis reprend à l’adresse du précité.

« Et vous, mon enfant, tâcherez-vous de suivre jusqu’au trépas votre adorée, jurez-vous de l’aimer et de la protéger toute la durée de votre méfait ? »

« Oui… »

Et les vœux sont scellés. Deux anneaux précédemment volés viennent cintrer l’union nuptiale au majeur des deux accusés. Le procès s’achève avec leur envolée vers les ruelles en fête de la mythique cité.

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« Fascinant, le pouvoir de ce collier… »

« N’est-ce pas ? À présent, plus rien ne pourra entraver la réunion des deux familles… Comment vous sentez-vous jeune prêtre ? »

« Cette touche d’humour ne sied en rien à votre inexpressivité, Cheyenne… tenez. » Les doigts de l’engeance à nouveau rassemblés sous une seule et unique apparence tendirent vers l’interpelée le bijou prêté. « Non… gardez-le. Pabamiel ne saurait trop vous remercier d’avoir contribué à sa bonne entente avec ses voisins. Quant à moi… »

Adossé à l’autel, toujours ceint dans sa tenue ecclésiastique, Lokys accueillit entre ses bras le spectre bien en chair à la chevelure de jais. Leurs mèches identiques s’entremêlèrent tandis qu’il l’enserrait puissamment contre lui.

« Toute ville a besoin de héros, celle-ci a les siens à présent. Puisse leur amour montrer la voie de la sortie à la xénophobie. »

« Pardon d’avoir profité de votre faibless… »

« Shhhh… Tout le monde essaie de s’en sortir avec les armes à sa disposition. Vous avez joué, il est temps d’en payer le prix. »

« Oui… »

Et cette acquiescement murmuré scella la dernière clause du pacte. Une larme écarlate s’échappa de la paupière cernée qui s’échoua sur la prunelle lilas de la jeune inconnue… L’émail luisit d’un inquiétant éclat sous les multiples couleurs du vitrail immense, et dans un cri étouffé, la chair ivoire fut délicatement percée.
« La défaite n’est pas complète, n’est-ce pas ? »

Sans attendre de réponse de la belle endormie, la soif assouvie, le démon repartit vers l’embrasure qui avait accueilli son arrivée. Sous le col de sa chemise de lin blanc, il pouvait sentir le contact moite du bijou gagné. Un hennissement sombre accueillit son retour le long des berges de Vediah.

« Quand repart le prochain vaisseau ? »

« Dans deux lunes, messire… »

« Parfait. Deux passagers, au sous-sol s’il vous plaît... »

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Épris de liberté, l’engeance impie avait fait route sur les eaux sinueuses du continent pour répondre à l’appel des hautes instances de la mythique cité. Un aventurier parmi tant d’autres venus visiter les somptueuses architectures du continent lointain, qui étaient longtemps restées jalousement épargnées du regard de ses voisins…
Le temps de deux lunes suffirait largement à en explorer tous les recoins…


HRP:
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Jeu 29 Mai 2014, 01:40

Pabamiel. Un nom qu'elle a maintes fois entendu après avoir quitté Drosera, alors qu'elle était en route pour quitter le continent naturel. Curieuse comme à son habitude, Léto se renseigna sur ce lieu dont elle entendait si souvent parler et dont les gens semblaient émerveillés rien qu'à prononcer son nom. Il s'avéra, suite à quelques recherches, que c'était une cité au large du continent. Elle entendit dire que des festivités étaient organisées dans le but de favoriser les échanges entre la cité et le reste du monde. La blonde raffolait des fêtes, ce qui ne la fit pas longuement hésiter à s'y rendre sur-le-champ. Tant qu'elle était de passage sur le continent, pourquoi ne pas en profiter un peu ? Elle avait suffisamment d'argent pour ne pas se préoccuper d'économie maintenant.

Ainsi donc, l'Orisha voyagea jusqu'à l'isthme de terre qui menait vers la glorieuse citée. Et il n'y a pas à dire, cela en valait vraiment la peine. Jamais elle n'avait vu de ville aussi magnifique auparavant, ni même entendue de décrire d'aussi somptueuse. C'était un véritable régale pour les yeux, au point qu'elle pourrait être rassasiée rien qu'en fixant longuement les lieux. Cet endroit contrastait énormément avec la cité lugubre de Drosera. Ce fut donc un total dépaysement pour la jeune blonde. Mais le plus beau dans tout ça, c'est qu'elle allait pouvoir s'amuser à gambader dans les allées marchandes de Sitzrael, tandis que l'obscurité de la nuit s'installait doucement pour laisser place à de somptueuses lumières éclairant les rues bondées de différents peuples.

N'ayant pas les moyens d'embarquer tout un tas de babioles avec elle, Léto dut souvent se contenter de toucher avec les yeux. Elle se promit mentalement de revenir ici un jour pour rattraper cela, en espérant que ce n'était pas exclusivement pour les fêtes. Malgré tout, elle eut l'occasion de se payer quelques mets originaire de Pabamiel, notamment le poisson qui était succulent, beaucoup plus que la poiscaille qu'elle supportait chez elle. Puis il y avait encore un paquet de trucs à admirer : les beaux vêtements tricotés, les armes exposées, la joaillerie, et bien d'autres. Elle ne savait vraiment plus où donner de la tête et c'était ça qu'elle adorait plus que tout. Telle une enfant fourrant son nez partout, Léto se renseigna énormément sur la cité en elle-même et ses environs. Tout un tas de coutumes et traditions qu'elle ne retenu pas nécessairement en entier, mais bon, le peu dont elle se souvint était déjà pas mal. Le plus drôle dans l'histoire était lorsqu'elle apprit que le responsable de cette ville était "le Phénix". Sur le coup, elle avait demandé si la cité était donc dirigée par un oiseau géant composé de flammes, on lui ria alors au nez avant de lui faire comprendre que ce n'était qu'un surnom. Bref, la routine pour Léto en gros.

Sa curiosité la mena même jusqu'à tomber au beau milieu d'une altercation entre deux groupes visiblement hostiles. L'un, apparemment étranger à Pabamiel, assurant que leur fils avait disparu suite à l'intervention d'un groupe de jeunes originaires d'ici ; l'autre groupe, natifs des environs, avait perdu leur fille, son dernier contact ayant été avec le fils en question du premier groupe. Cela commença alors à sentir le roussi, cette affaire risquait de prendre l'ampleur jusqu'à tomber l'oreille du Phénix si cela continuait ainsi. Léto ne savait pas trop comment réagir face à cette situation, se demandant même si son aide serait si précieuse que cela. Elle n'eut même pas le temps de prendre une décision qu'une jeune femme l'approcha silencieusement, attirée par l'aura de doute qui hantait l'Orisha.


    " Vous voulez aider, mais vous ne savez pas comment. Léto la fixa un peu longuement, surprise qu'on lui adresse ainsi la parole, avant de répondre.
    - Je l'avoue.
    - Je sais à quoi ressemble le groupe qu'a rencontré le jeune homme. Si vous m'aidez à les retrouver, nous pourrons localiser les enfants.
    - Ce serait formidable ! Mais pourquoi moi en particulier ?
    - Vous êtes la première étrangère que je rencontre ce soir qui se soucie de ce qui se passe ici.
     le fait qu'elle sache qu'elle est une femme lui jeta un froid, elle avait pourtant utiliser sa voix masculine !
    - Comment savez vous que… ? comme si elle lisait en elle comme dans un livre, l'inconnue la coupa dans ses chuchotements.
    - Cela n'a pas d'importance pour moi, je ne le répéterai pas si c'est ce qui vous dérange. Commençons-nous les recherches ? "

Un hochement de tête de la part de Léto et elles commencèrent leur balade nocturne. Heureusement qu'elle avait pu profiter un peu de la fête. Elle avait une de ses manies de s'embarquer dans les problèmes d'autrui… Enfin, il était question d'enfants disparus là, le problème était suffisamment grave à ses yeux pour s'en mêler.

La femme aux longs cheveux noirs qui se présenta sous le nom de Cheyenne lui conseilla de commencer par fouiller Tsuna, le groupe de jeunots sembla être familier avec ce quartier à ses yeux. Cependant, Tsuna était un endroit dangereux, elle avoua donc à demi-mots qui c'était pour cela qu'elle avait besoin de sa protection. Avec ses gros bras, les délinquants ne seront pas un problème majeur pour la blonde. Cette dernière accepta de suivre ce plan et se laissa donc guider jusqu'au quartier dangereux, qui s'avéra effectivement remplie principalement de malfrats et de prostitués. Ne voulant pas reperdre encore une fois son argent durement gagné, Léto garda une attention toute particulière sur sa bourse et aux alentours. Les deux femmes finirent par tomber sur un groupe recroquevillé dans une allée, jouant à un jeu de cartes dont la plupart des cartes en questions étaient déchirées. Cheyenne indiqua que c'était le groupe qu'elles recherchaient. Léto se racla la gorge avant de les aborder.


    " Pardonnez-moi. Mon amie ici présente dit vous avoir vu parler avec un jeune homme que nous recherchons. Il aurait été vu pour la dernière fois à Sitzrael, avec une fille que nous cherchons aussi. Vous sauriez où ils sont en ce moment ? le groupe observèrent de haut en bas les deux arrivantes avant que l'un d'eux ne réponde.
    - C'est possible, combien vous donneriez pour cette information ? "

Léto hésita un peu sur le coup, ce n'était pas le moment de se faire escroquer par une bande de voleurs, surtout après le mal qu'elle s'était donnée pour acquérir tout cet argent… Elle mit néanmoins la main à la bourse, mais avant qu'elle ne puisse en sortir le moindre sou, l'un des jeunes s'exclama, à la limite de l'hystérie.

    " Hé, celui-là a un paquet de pièces sur lui !
    - Il a raison, c'est quoi toutes ces pièces qui foutent plus de boucan qu'une catin pendant l'orgasme ?! "

L'ensemble du groupe se leva, la plupart était drôlement musclé et grand, suffisamment homogène pour s'en prendre à n'importe qui. Léto pourrait à elle seule casser deux-trois mâchoires, mais le reste risquait de la prendre à revers trop facilement. Puisqu'il fallait les frapper tous en même temps, elle opta pour une solution radicale, et ce sans se salir les mains.

    " Cheyenne ? la concernée tendit l'oreille à l'Orisha. Giflez-moi. cet ordre figea autant la native de Pabamiel que les jeunes malfaiteurs.
    - … Excusez-moi ?
    - Allez-y, faites-moi confiance. Ne vous retenez pas non plus. "

La confusion régna autour de Léto, parfaitement ce qu'elle recherchait pour un début. Elle savait néanmoins que ce ne serait pas suffisant. Alors, s'étant assurer d'être le plus près possible des jeunes, elle activa son aura de douleur et laissa Cheyenne lui foutre une baffe. Cela lui fit bien mal bien sûr, mais les jeunes en souffrirent encore plus. Ils se tinrent tous la joue en gémissant comme des petites filles, certains se retrouvèrent même par terre.

    " Qu'est-ce qu'il nous arrive ?!
    - Vous en voulez encore ?
    - Non, non !
    - Très bien, moi non plus à vrai dire.
     puis plus bas en se frottant la joue : Vous m'avez vraiment pas ratée.
    - C'est ce que vous m'aviez demandée.
    - Vrai, bref. Vous allez nous dire où sont les enfants maintenant ?
    - Oui, je suis désolé ! Je vais tout vous raconter !
     ils prirent leur aise pour laisser parler le voyou. Je suis le cousin de la fille que vous cherchez. Elle correspondait beaucoup par lettre avec un humain qui habitait loin d'ici. Et cet humain, c'est le gars qui a "disparu" aussi. Quand il est arrivé à Pabamiel avec sa famille, ma cousine me demanda de l'escorter jusqu'à elle : ses parents lui interdisaient de fréquenter un étranger, vous voyez. J'imagine que ça a foutu un sacré boucan chez mon oncle et ma tante.
    - Pas seulement, ils se disputent avec la famille du jeune homme en ce moment, sinon pire.
    - Pas étonnant j'imagine… Si vous voulez les ramener auprès de leurs parents, ils sont à Tinra. Ils pensaient que personne ne les dérangerait là-bas.
    - Merci. Voilà pour votre peine et désolée pour la baffe. "
     elle leur offrit à chacun une pièce d'argent, c'était mieux que rien et Léto avait trop grand cœur pour les laisser pourrir ici.

Ceci fait, Cheyenne montra le chemin vers Tinra, lui expliquant que c'était un quartier religieux, l'un des plus magnifiques au passage. Elle suggéra que c'était un très bon choix de la part des enfants de s'être réfugiés ici. Léto était à deux doigts de dire à Cheyenne qu'il n'était peut-être pas judicieux de les ramener vers les parents, mais repensant aux tensions présentes entre Pabamiel et l'extérieur, c'était sans doute la meilleure solution. Si les enfants s'expliquaient auprès de leur famille, peut-être qu'ils formeront un bon exemple pour améliorer les relations.

Elles pénétrèrent donc dans cet endroit mystique. L'Orisha fit en sorte de se faire discrète pour ne pas perturber les religieux, les gardes risqueraient de ne pas que la mettre dehors sinon. C'était donc à Cheyenne de parler pour eux deux quand il le fallait, demandant à des prêtres s'ils avaient aperçu les enfants en cavale. Ils confirmèrent avoir rencontré deux petites personnes qui cherchaient asile. On les escorta donc auprès d'eux, ces derniers commencèrent par prendre peur en les voyant arriver, alors qu'ils étaient tranquillement installés à parler de tout et de rien.


    " Bonsoir ! Je m'appelle Léto, j'ai été, en quelque sorte, envoyée par vos parents pour vous retrouver. la jeune fille se leva, furieuse, peu encline à se laisser aller de la sorte.
    - Cela fait des années que nous nous envoyons des lettres, il est temps qu'ils comprennent qu'au-delà de Pabamiel il y a de bonnes personnes !
    - Je comprends ton point de vue, moi-même je ne suis pas de Pabamiel et j'espère être une bonne personne à tes yeux, car je ne suis pas venue pour vous traîner de force. "

Un silence s'installa entre les jeunes et Léto, signifiant donc qu'elle touchait le bon bout. Elle décida donc de continuer sur sa lancée sans s'arrêter, s'approchant un peu plus d'eux, Cheyenne restant en arrière pour voir par elle-même comment l'Orisha s'en sortirait.

    " J'ai appris beaucoup sur cette cité et je comprends qu'il est difficile de supporter la présence d'étrangers sur notre territoire. Il peut y avoir autant de bonnes personnes que de mauvaises dans la foule. Tu as eu de la chance d'avoir un contact extérieur avec ton ami, mais penses à tes parents qui, eux, se méfient de lui car ils ne le connaissent pas. elle l'invita à s'assoir avec elle, se plaçant entre les deux fuyards. Si vous voulez que les mentalités changent, ce n'est pas la bonne méthode à adopter. Vous devriez parler avec vos parents, ensemble, et leur expliquer très clairement votre point de vue. Peut-être qu'ils ne l'accepteront pas d'emblée, mais au moins ils seront au courant. Car à l'heure actuelle, ils se disputent entre eux en évoquant la possibilité que l'un d'entre vous à kidnapper l'autre. Il faut vous dépêcher avant que cela dégénère. "

Ceci étant dit, ils restèrent un petit moment à méditer sur ces paroles avant d'y céder. Elle eut peur de ne pas avoir été claire, il faut dire que les mots lui étaient naturellement venus, comme si elle parlait sans contrôle. La suite fut donc très rapide : elles les ramenèrent auprès des gueulards et les laissèrent à leur soin. Les parents furent respectivement soulagés de retrouver leur progéniture et le groupe se sépara sans incident notable, comme si rien ne s'était passé. Bref, une bonne chose de faite.

Léto s'aperçut alors que Cheyenne avait disparue sans crier gare. Elle ne comprit pas vraiment la raison de cette disparition soudaine, mais ne s'en fit pas plus que cela. Exténuée par toute cette agitation, elle loua une chambre à une modeste auberge pour reposer ses pauvres muscles. Le lendemain, elle prit soin de faire l'inventaire de ses affaires avant de sortir. Il était temps pour elle de quitter Pabamiel et de continuer sa route vers Mégido. Mais alors qu'elle quitta l'établissement, elle tomba sur Cheyenne.


    " Vos actions ont beaucoup contribué à Pabamiel : au nom de tous, je vous remercie. gênée par ces remerciements un peu tardifs, l'Orisha se gratta les cheveux.
    - Je… De rien ?
    - Les deux familles se sont re-rencontrées aujourd'hui. Ils affirment avoir longuement discuté avec leurs enfants et en sont arrivés à faire la paix, ainsi qu'à autoriser les jeunes de se fréquenter. "

Heureuse d'arriver à ce résultat, la blonde sourit de pleines dents, au moins elle aura servi à quelque chose dans cette histoire, et ce dans le bon sens du terme. Cheyenne se mit soudainement à fouiller ses poches, puis à tendre un mystérieux pendentif que Léto se saisit.

    " Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle tout en observant le collier sous tous les angles possibles.
    - Le pendentif de Neriel. Il a la capacité de vous faire revêtir trois apparences différentes de la vôtre : celles d'un enfant, d'un adulte et d'une personne âgée. Vous devez formuler dans votre tête les corps que vous désirez, mais faites attention : vos souhaits seront définitifs et ne pourront être changés. Léto eut du mal à en croire ses oreilles mais ne s'en plaignit pas le moins du monde.
    - Merci beaucoup pour ce cadeau Cheyenne, j'en prendrai grand soin. "

La jeune femme s'inclina silencieusement en signe de dernier respect avant de prendre congé. Léto resta sur place, à admirer le collier qui était à son goût. Elle réfléchit longuement aux images qu'elle voudrait utiliser avant de formuler ses vœux. Nul doute que cela me sera utile un jour.


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Mer 04 Juin 2014, 14:50


« Cheyenne. Que fais-tu ici ? » - « Je ne fais que passer, ma chère Elena Marellye. Il aura fallu que des enfants se volatilisent et que les esprits s'échauffent comme jamais pour que tu daignes descendre de ton balcon.» Dans le silence pesant d'une atmosphère lourde, deux femmes se dévisageaient avec prudence. La première était un visage connu de Pabamiel, bien que peu connaisse ses traits. Grande et fine, elle avait les cheveux rouge comme le sang. Ils dissimulaient la moitié de son visage, déjà caché sous un demi masque fin et artistique. Elle était l'impératrice de Pabamiel. La douce Vanille avait toujours eu un don pour la comédie et le mensonge. Véritable caméléon, elle se faisait aisément passer pour quelqu'un d'autre, multipliant ainsi les identité. Vêtue selon la mode de Jalahaiah, elle était élégante et sensuelle dans sa tenue d'or et de pourpre. L'autre femme était à la fois pâle comme la mort et sombre comme les ténèbres. Avec sa trop longue chevelure noire et sa robe blanche, elle avait une allure inquiétante. Les deux vipères ne semblaient que peu ravies d'avoir à faire l'une à l'autre. « Tu es vraiment … » commença Cheyenne sans réellement trouver ses mots. « Digne de ma lignée ? Cesse donc de me trouver tous les maux qu'il puisse exister. Tu n'es pas une jeune fille immaculée de vertus. Tu as contribué plutôt activement à des désastres et des massacres. Libre à toi de tenter de te repentir et de te sentir légère, cependant j'apprécierai que tu ne viennes pas me faire la moral. Pas toi. »

Cheyenne murmura lentement : « Tu sais, peu d'entre nous sont encore en vie … » - « J'aurai, à ce titre, préféré que ton nom figure sur la liste des morts.» - « J'avais espéré que mes descendants seraient plus sages que nos aïeuls.» - « A dit la vilaine arrière-grand-mère.» Cheyenne soupira. « Je n'avais aucun espoir à l'égard de Jasmine, bien trop ancrée dans les traditions familiales. Seulement, puisque ma fille n'était que peu aimante, je m'étais dis que j'élèverai ses enfants. Selon d'autres principes, évidemment. Ta mère, Ren, était une femme douce et aimante.» - « Faible et stupide, surtout.» Cheyenne eut l'air peiné. « Ne dis pas ça.» - « Ce n'est que la vérité. Ton entreprise a, quoiqu'il en soit, échoué. Parmi mes frères et sœurs, nul ne pouvait se prévaloir d'une quelconque bonté. Blanche non plus n'était pas très nette. Au nom de ses idéaux soit disant bien fondés, elle pouvait détruire des villages entiers.» - « L'une de tes filles, cette Nausicaa, est quelqu'un de bien. Ces enfants aussi sont adorables, tout comme Fleur et Cerise.» - « Jillian, Lully, Scylla … Ces noms là ne sont guère associés au bien. Maintenant, si tu veux bien le permettre ma très chère arrière-grand-mère, j'ai à faire.» - « Laisse moi t'accompagner.»

Vanille, qui avait tourné les talons pour s'en retourner vaquer à ses occupations, s'arrêta. « J'espère que c'est une blague.» - « Pourquoi pas ? » - « Je ne t'aime pas.» - « Tu n'aime personne.» - « Certes, mais les personnes comme toi ne me laissent pas indifférentes mais éveillent plutôt en moi des envies de sang.» - « Je tiens à Pabamiel bien que maintenant elle soit entre tes mains. Je ne souhaite pas qu'elle sombre de part la misanthropie de ces habitants.» - « Que c'est touchant.» répondit la Sirène d'une voix un brin moqueuse. Sans plus se soucier de Cheyenne, elle reprit sa route. L'ancêtre soupira. « Suis-je sotte … » - « Est-ce une question rhétorique ou attends-tu une réponse de ma part ? » Cheyenne enchaîna sans relever. « Les gens comme toi marchent par intérêt. » La femme fouilla dans ses poches jusqu'à dénicher une chaîne en argent au bout de laquelle se balançait une perle noire. « As-tu déjà entendu parler de la légende de la Pierre Noire de Neriel ? » - « Évidemment.» C'était une histoire très en vogue dans les hautes-sphères pabameliennes. « En voici un fragment. Je te l'offre à la condition que tu acceptes ma présence.» Vanille se rapprocha doucement de Cheyenne, un sourire aux lèvres. « Tu vois, nous parvenons à nous entendre. Cependant, un pas de travers, un mot de trop et je te jettes aux crocodiles.» D'un geste vif, la Phénix s'empara du bijou. « Je te révélerai comment il marche quand nous aurons retrouvé les enfants.» conclut Cheyenne d'un ton léger.

« Il nous faudrait une piste.» - « Je suis actuellement en train d'en chercher une.» Cheyenne aussi les sourcils tout en scrutant sa petite-fille. Calme et sereine, elle déambulait tranquillement dans les rues. « Puis-je savoir comment ? » - « Non.» Vanille sourit. Concentrée, la Sirène alliait différents pouvoirs afin de trouver des indices convenables. Ainsi, elle lisait les pensées de passants en espérant trouver l'image de deux enfants, tout en scrutant l'avenir et en interrogeant les arbres alentours qui lui répondaient dans des frémissements. « Tsuna. Il faut aller à Tsuna.» Cheyenne se crispa, craignant déjà le pire. Certes, Tsuna n'était pas misérable et mal fréquenté comme Nobu. Néanmoins, le quartier n'était guère joviale et accueillant. Entre les maisons closes et cette satanée Rellyra, ainsi que les groupes aux objectifs peu sains, ce n'était guère un coin pour deux jeunes gens. « J'ai entendu une rumeur sur des sacrifices rituels...» commença-t-elle, suggestive. Vanille acquiesça. « Plusieurs meurtres à caractère sectaire ont été relevé.» - « Ce n'est pas bon signe.» Peu impressionnée, la Sirène haussa les épaules. « Disons simplement que si la fille est une adepte d'une société secrète, elle aurait très bien pu user de ces charmes auprès d'un inconnu jeune et ignorant.» - « C'est une enfant de quinze ans ! » s'offusqua Cheyenne. « Dois-je te faire la liste de mes méfaits, de tout ce que j'avais fais, à l'aube de mes douze ans ? Cette fille n'est pas une enfant. C'est une Pabamélienne. Selon les lois de la Cité, est adulte une fille de plus de treize ans. Elle peut très bien avoir la maturité nécessaire à l'accomplissement de crimes en toute âme et conscience.» - « Ce serait horrible.» - « Mais plausible.»

L'envoûtante Rellyra ne refusa pas un entretien avec son amie l'impératrice. En quelques phrases, elle donna quelques précieux renseignements qui glacèrent le sang de Cheyenne. Celle-ci se précipita hors de mur de la bâtisse pour chercher la vieille maison que la maquerelle avait indiqué. « Pas si vite.» ordonna Vanille, apparut au coin d'une ruelle. Elle saisit le bras de son ancêtre et usa d'un peu du pouvoir familial pour l'inciter à s'arrêter. « Tu … tu es en possession de Delicea ? » - « Surprise. Maintenant tiens-toi tranquille. Je ne serai pas affligée par l'assassinat d'un gamin mais si toi, tu ne peux vivre avec l'idée que tu n'as rien pu faire, tâche de te montrer utile. Si Rellyra dit vrai, ni la fille ni le garçon ne sortiront vivants de cette affaire.»

Un autel était érigé au beau milieu d'une grande salle délabrée. Il régnait dans la masure une ambiance pesante et religieuse. Des hommes et des femmes déambulaient, les traits dissimulés sous une épaisse cape noire. Perchées dans les hauteurs d'un balcon en ruine, les deux Deslyce contemplèrent ce petit monde. « Là-bas.» souffla Cheyenne en désignant du doigt un jeune homme perdu et effrayé, habillé selon les us et coutumes du Continent du Matin Calme. Une petite silhouette vint vers lui, accompagné de deux autres bien plus massives. « La fille ? » - « Très certainement.» - « Elle n'est donc pas innocente ...» - « Il faut tout de même la ramener. Elle est encore jeune, ses parents auront une chance de la défaire de cet endroit. Sans compter qu'on ne peut décemment pas dire à la famille du garçon la vérité.» - « Comment comptes-tu t'y prendre ?» - « Rien de moins compliqué. Pour l'heure, contente-toi de sortir le garçon de là, j'attrape la fille.»

En quelques téléportations, le problème fut réglé, et Cheyenne ne put s'empêcher de gifler la jeune fille tandis que Vanille s'arrangeait financièrement avec le jeune homme. « Cette … secte est un problème.» - « Tu n'as qu'à t'en occuper.» - « Je ne vois pas comment, tu me mènes la vie dure, je suis traquée et chassée.» - « Je te l'ai dis, je ne t'aime pas.» Cheyenne sourit. « Bien. Je t'ai quand même promis de t'enseigner les secrets du collier, alors … Chose promise chose due.»

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Jeu 05 Juin 2014, 10:50

Pabamiel.. Pour le peu dont elle en avait entendu parler, ça l'intéressait. Quelque part, ça intéressait tout le monde de découvrir une nouvelle île. La curiosité est un bien vilain défaut, et même si la jeune femme le savait pertinemment, elle ne pouvait s'empêcher de penser à cet endroit sans oser y pénétrer. Elle s'imaginait des choses, trop de choses. Parce qu'aucun livre ne parlait de Pabamiel. Tout du moins, aucun des livres qu'elle possédait. Et vu le nombre de bouquins dans sa bibliothèque, ça restait étonnant.. Rien ne lui donnait d'indications sur ce qu'elle devait absolument aller visiter là-haut, et elle n'avait pas d'amis y ayant déjà été. Elle voulait savoir. Elle était curieuse. Son cœur battait dans sa poitrine chaque fois qu'elle entendait ce nom et elle crevait d'envie d'y aller. Un beau matin, elle s'approcha de la petite Julia, un sourire embarrassé sur le visage. « Dis, ma petite Julia adorée.. ». La petite fille se retourna vers sa maîtresse, l'air blasée. « Qu'est-ce que tu veux ? C'est pas la peine de passer par quatre chemins, dis-le moi tout de suite. Je n'aime pas quand tu me regardes comme ça, j'ai l'impression que tu veux me bouffer. » Elle garda son air impassible jusqu'à faire craquer la jeune elfe, jusqu'à ce qu'elle crache le morceau.

« Je.. euhm.. Je voudrais te demander.. si.. » elle s'arrêta, jouant avec ses cheveux nerveusement. La Dullahan se redressa, tout à coup exaspérée. « Bon, t'as fini là ? Je suis ta petite sœur, ton amie ! Alors pourquoi tu stresses autant ! Tu vas pas m'annoncer que t'as tué quelqu'un quand même ! ». « Je voudrais qu'on aille toutes les deux à Pabamiel ! Tu sais, la cité qu'on vient de découvrir ! Je me doute que tu n'en as pas très envie et que tu vas encore me prendre pour une folle car je vais me balader avec mon petit carnet pour prendre des notes mais... Personne n'a jamais fait de bouquins sur cette ville ! Je ne peux pas laisser ça comme ça ! ». La gamine se mit alors à rire. Avoir un fou rire même. Elle se moquait Mircella, clairement. Elle la trouvait drôle. « Tout ça pour ça ? Bien sur que je t'accompagne ! Tant que tu ne sautes pas partout.. Et je ne m'attends clairement pas à te voir écrire des livres, Mircella. Sans vouloir te vexer, je ne pense pas que tu en auras le courage, déjà que c'est le cauchemar quand tu dois répondre à des lettres de ta famille ! Nous y allons ! Et tout de suite ! Prépare tes affaires ! » Une fois ses mots prononcés, elle se mit à courir vers la porte en attrapant son sac au passage, sans attendre sa maîtresse.

L'elfe ne tarda pas à la rejoindre, requinquée par cette nouvelle aventure. Elle tremblait presque. Elle voulait y aller. Elle ne pouvait pas attendre ! Saisissant la petite fille dans ses bras, elle plia ses genoux pour prendre de l'élan et s'envola dans les airs. Elle resta proche du sol en cas de chute mais défiait les airs d'une vitesse bien plus que raisonnable, alors que son cœur jouait du tam tam dans toutes les parties de son corps. Elle le sentait battre jusque dans les bouts de ses doigts. Ca la rendait dingue et elle se pensait folle. Pourquoi s'exciter autant ? Parce qu'elle n'a rien d'autre à faire. Parce qu'elle n'a jamais rien d'autre à faire. Elle passe son temps à explorer, toute la journée, toute la semaine. Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir, quelque chose d'intéressant à apprendre, un nouveau livre à lire, de nouvelles personnes à connaître. Elle s'ouvrait complètement au monde et s'y jetait le sourire aux lèvres, sans craindre le moindre danger. Inconsciente, oui. Complètement inconsciente. Un jour ça lui retomberait dessus.

Les deux jeunes femmes arrivèrent alors assez rapidement à Pabamiel et s'attardèrent dans le quartier marchand au nom imprononçable. Julia passa d'ailleurs plusieurs minutes à essayer de le prononcer sans y parvenir, et ça l'énerva tellement qu'elle se sentit obligée de l'écorcher volontairement chaque fois qu'elle devait en parler. Elles s'arrêtèrent devant plusieurs jeux de rues et les farces de la petite Dullahan provoquèrent des ravages. Elle piquait des balles aux jongleurs, pétait des cordes sur les instruments en y posant trop fort ses petits doigts à la puissance non soupçonnée, sautait partout et renversait des choses. Mircella lui courait après pour la rattraper et s'excuser à sa place à chaque fois. Elle ne s'arrêtait pas une seule seconde pour observer la ville : elle n'avait pas le temps. Et franchement, ça la peinait. Elle se baladait ainsi dans les rues de la ville, griffonnant rapidement sur son carnet sans vraiment y faire attention. Elle manqua plusieurs fois de se prendre un mur où quelque chose dans le genre, et quand elle finit par en avoir marre, elle séquestra la petite fille dans ses bras et la réprimanda. « Tu te prends pour qui là ! A faire n'importe quoi dans un endroit que tu ne connais pas ! Ils viennent d'ouvrir les portes, je n'ai pas envie de faire mauvaise impression.. » Julia baissa les yeux et bientôt se calma, avant d'entendre une violente dispute. Elle se précipita près des jeunes gens pour mieux entendre, sans attendre l'approbation de sa jeune maîtresse.

« Votre fils a embarqué ma fille là-dedans ! Ma fille, si tendre et douce, si fragile et innocente ! Qu'est-ce qu'il peut bien lui avoir fait ! ». « Vous vous prenez pour qui, à accuser mon fils ? Que savez-vous de lui ? Il est comme tous les jeunes de cette ville, il ne pose pas plus de problèmes que les autres, juste parce qu'il a un peu embêté votre gamine ! Réfléchissez-un peu avant d'accuser les autres à tort, vous allez vous faire des ennemis ! ». La dispute continua alors longtemps avant que Mircella ne se décide à intervenir. « Allons, calmez-vous. Je ne vous connais pas, je ne viens pas de Pabamiel, mais je n'aime pas voir les autres se crier dessus. Qu'est-ce qui se passe ici ? ». Le groupe de jeunes gens furent d'abord réticents à l'idée de confier leurs problèmes de famille à une pure inconnue, mais ils reprirent confiance en voyant une jeune femme aux longs cheveux noirs avancer derrière elle. Ils les pensaient sûrement ensemble. « Nous avons vu leur fils importuner notre fille, elle a disparu et c'est le seul qui pouvait lui causer des soucis ! » « Ne racontez pas n'importe quoi, il ne lui aurait rien fait. Vous réfléchissez trop. Pour ne pas repartir dans la dispute de tout à l'heure, je vous dirais simplement que mon fils a AUSSI disparu, ils ne sont pas donc les seuls parents à s'inquiéter pour leurs enfants. La dernière fois que je l'ai vu, il parlait avec un groupe de personne plutôt imposant. Je l'ai surveillé mais.. il a suffi que je tourne la tête trois secondes pour qu'il disparaisse. Il n'est pas revenu le soir. Alors, s'il vous plaît, retrouvez le ! Et retrouvez leur gamine tant que vous y êtes, si elle est avec lui, même si j'en doute ! ».

La jeune elfe soupira. Tout semblait très confus et elle n'y comprenait pas grand chose. « Je vais essayer. Je ne peux rien vous promettre mais je veux essayer. ». Elle se tourna ensuite vers la jeune femme derrière elle, alors surprise par sa présence. Elle n'osa pas lui adresser la parole et resta de marbre, comme une statue. « Je.. je vais vous aider à les retrouver. Vous n'êtes pas d'ici. Il ne faudrait pas qu'il vous arrive malheur le premier jour de votre visite. ». Mircella acquiesça, sans grosse hésitation mais avec une petite méfiance. Elle ne la connaissait pas. Mais après tout, elle ne connaissait pas les deux gosses qu'elle cherchait aussi. Julia haussa les épaules, tout à coup ennuyée. « Ils ont juste décidé d'aller jouer plus loin.. ». Elle ne semblait pas vraiment aimer l'idée de courir après des enfants. Ça l'énervait.

La jeune femme s'envola alors dans les airs, prenant la petite Julia sur ses épaules. « Si tu vois des enfants, dis-le moi ! ». Elles avancèrent alors pendant une heure, deux heures, puis se posèrent sur un toit, définitivement lassées. « Je te dis qu'ils ont juste décidé d'aller jouer ailleurs ! Ils en ont eu marre de leurs parents ! ». « Ne dis pas n'importe quoi, allons.. » Puis un silence s'installa entre le duo pendant de longues minutes. « Le moi ! ». « Pardon, Julia ? ». « Le moi je te dis ! » « Quoi, le moi ! » « Tu m'as dis si tu vois des enfants dis le moi ! Alors je dis LE MOI ! ». Mircella se frappa la tête contre sa propre main et donna une petite tape sur la gamine alors que ses yeux cherchaient les enfants. Elle s'élança alors dans les airs et se posa près d'eux. « Vos parents s'inquiètent et vous cherchent partout.. Pourquoi vous êtes vous enfuis ? ». La jeune fille se cachait alors derrière le jeune homme, apeurée. La Dullahan débarqua alors, mains dans les poches. « Bon, les gosses, ça fait deux heures qu'on vous cherche, alors rentrez chez vous illico presto. ». Elle souffla alors puis se retourna, alors que l'elfe tentait de comprendre. « Nous sommes partis car.. nos parents ne supportent pas de nous voir ensemble. » La jeune fille enchaîna alors. « Je veux rester avec lui, mais ils ne sont pas d'accord. » Mircella soupira et les ramena à leurs parents. Cheyenne soupira. Elle s'était sentie bien inutile.. Elle tendit alors un pendentif à la jeune femme en guise de remerciement. Un cadeau de visite, on va dire. Et ça suffirait, les familles ne remercieraient sûrement pas la jeune elfe financièrement.. Ce n'était qu'une bête histoire d'amour. Les pauvres...


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Lun 09 Juin 2014, 18:22

Pabamiel




La merveilleuse plage de sable fin, lieu de prédilection du couple qui y avait trouvé une magnifique île afin de pouvoir s’y retrouver à l’abri des regards indiscrets. La demoiselle quittait souvent l’endroit à regret, lieu pour l’instant sauvage mais extrêmement tranquille où elle pouvait réfléchir, savourer quelques moments de tranquillité et récolter de nouvelles plantes pour ses recherches. Car oui, l’endroit n’avait pas totalement été exploré par le couple et elle y faisait de nouvelles découvertes à chaque fois qu’elle s’y rendait. Ce jour là, elle y était venue seule, enfin avec Poupi et Hiei qui ne la laissait que rarement. Son chéri avait été appelé en mer pour une mission de la plus haute importance, avait-il dit. La raison de son départ ne l’atteignait guère. Elle avait ses obligations, il avait les siennes. Ils ne conversaient d’ailleurs que très rarement sur leurs métiers respectifs. Pour Emivia, on ne mélangeait pas devoirs et vie privé. Ce qu’il faisait en dehors de leur couple ne la regardait pas, du moment que cela restait dans le domaine du travail, si on pouvait dire ceci ainsi. Quoi qu’il en soit, il n’avait aucun rapport à lui faire comme elle ne lui en ferait jamais aucun. C’était ainsi. Leur couple n’avait pas à subir les divergences d’opinions de chacun et leurs sentiments ne devaient interférer dans leurs obligations envers leurs souverains.

La brunette quitta l’île et vérifia que personne ne la voit sortir du passage secret par le biais de son invisibilité. Peu de temps plus tard, elle remarqua un sentier qu’elle était sure de n’avoir jamais emprunté et, prise de curiosité et dans l’espoir de dénicher un ingrédient nouveau, elle foula le chemin à grands pas. La petite route la mena vers une ville étrange dont elle n’avait jamais entendu parler. Ce fut donc sur ses gardes, le félin et le dragon sur les talons, qu’elle pénétra à l’intérieur avec une certaine lenteur, capuche sur la tête. Le paysage qui se déroulait devant ses yeux était assez plaisant et la demoiselle s’enfonça un peu plus à l’intérieur. Croisant des gens aux regards soupçonneux voir mauvais, la sorcière se sentait de plus en plus à son aise. Ces habitants étranges lui plaisaient bien. Ils respiraient la peur, la colère voir la haine, de douces odeurs pour cette dernière. Tout à coup, une altercation éclata dans la rue et Emivia esquissa un sourire en coin en s’approchant. Il semblait que deux familles étaient en total désaccord. Certains prétendaient que leur fils avait été enlevé par un groupe de jeunes gens quand aux autres, il s’agissait d’une jeune fille importuné par le soi disant disparu. La sorcière haussa un sourcil et continua son chemin. Il valait mieux ne pas s’occuper d’une affaire de famille si ridicule et encore moins intervenir dans une ville totalement inconnue.

Emivia se fit alors bousculer par une inconnue qu’elle foudroya du regard en silence. Celui-ci s’excusa et repartit en direction de la bataille d’insultes. Parcourant les rues avec calme, un petit garçon déboula sans prévenir et lui rentra royalement dedans, se retrouvant sur les fesses, juste après l’impact. La sorcière posa ses yeux cruels sur celui-ci et lâcha amèrement.
- Tu es le second à me piétiner aujourd’hui. Suis-je donc invisible ?
- Pardon M’dame.
Elle eut un petit rire sarcastique avant de surenchérir.
- Pardon ? Crois-tu t’en sortir avec un simple pardon ?
Elle s’approcha et attrapa l’enfant par le col afin de le soulever à une main. Quelques secondes plus tard, un homme assez grand déboula de la ruelle à son tour, vit Emivia avec l’enfant et fit demi tour.
- C’était qui celui là ?
- Aidez-moi…
- Ai-je l’air d’une samaritaine ?
- Nan mais vous l’avez fait fuir par votre simple présence…
- Et ?
- S’il vous plait. Mes amis sont encore là bas…
La sorcière haussa un sourcil puis les fronça.
- Cela m’importe peu. Je n’ai que faire de tes problèmes, gamin.
- Vous aurez une récompense ! Ils doivent bien offrir quelques choses les cons de riches !
- Explique…
- Ban ya une fille et un mec friqués avec nous, j’sais pas c’qu’ils foutaient là… Mais ils sont dans la même m*rde que nous…
Emivia soupira. « Et dire que je comptai juste visiter sans me mêler de ça… f*is ch*er… »
- Ok. La récompense a intérêt de valoir la perte de temps…

La jeune femme posa alors l’enfant sur le sol et l’attrapa fermement par le bras avant de le tirer en revenant sur ses pas. Arrivés vers l’attroupement, elle se faufila jusqu’à ceux qui se hurlaient à présent dessus, enchainant pardon et excusez moi, voir les poussant lorsqu’ils étaient réticents. Atteignant le centre, elle poussa l’enfant au milieu, créant un silence total de l’assemblée. Sa voix grave résonna soudain.
- Ce chérubin ferait il parti des commanditaires désignés ?
Une jeune femme brune s’avança et scruta l’enfant de la tête aux pieds.
- Qui êtes-vous ? Qu’avez-vous fait ?
Emivia ôta sa capuche, affichant un sourire déplaisant et s’avança légèrement.
- Je ne suis qu’une touriste en visite… Ce garnementçon est… tombé sur moi par hasard…
- Il a été victime de sévices corporels…
Emivia resta impassible à cette remarque. Elle n’en avait cure et ne pensait qu’à reprendre sa visite de cette ville inconnue. La jeune femme continua à palabrer et une seule phrase attira l’attention de la sorcière.
- L’étrangère et moi-même allons résoudre ce mystère…
La demoiselle haussa un sourcil puis fit une tête qui en disait long sur ses pensées. Elle était clairement opposée à cette idée et, alors qu’elle comptait remettre en place cette jeune femme qui ne manquait pas d’air, en fut coupée par l’enfant.
- On était quelque part dans Nobu… Ils étaient deux. J’ai pu m’échapper par la cheminée… Les autres m’ont aidé mais ils sont encore là bas…
Une femme s’approcha alors de la sorcière, se plaça devant elle et posa ses mains sur les épaules de cette dernière.
- Sauvez ma fille, je vous en conjure… Ramenez la moi, s’il vous plait…
La sorcière fronça les sourcils et plongea des yeux menaçants dans celui de cette malotrue.
- Ôtez vos mains de mes vêtements !
Cheyenne s’avança à son tour et vint murmurer à l’oreille de la brunette.
- Venez avec moi. Je vous guiderai jusqu’à Nobu et vous n’aurez plus à supporter ce monde qui semble tant vous ennuyer…
Emivia hocha de la tête et la demoiselle prit les devant, suivi de la sorcière. Elles firent alors route vers le sud, traversant de beaux quartiers afin de rejoindre le quartier de Nobu.

La brunette admirait l’architecture délicate, écoutant les explications de son guide concernant certaines belles demeures jusqu’à ce qu’il fasse halte subitement puis se tourne pour la mettre en garde.
- D’ici peu, nous atteindrons le quartier dangereux de Nobu. Faites attention à vos affaires, voleurs en tout genre s’y trouve.
- Ne vous inquiétez pas. Il faudrait être fou pour s’attaquer à moi…
Cheyenne fit un petit sourire en coin.
- Oh et… Je m’appelle Cheyenne.
- Bien Cheyenne, continuons. Je n’ai que trop hâte que tout ceci se termine…
- Puis-je au moins connaitre votre nom, étrangère ?
- Cela ne vous apportera rien de le connaitre. Continuez donc à m’appeler Étrangère.
La jeune femme croisa les bras de mécontentement avant de reprendre la route.
- Comment était le type que vous avez aperçu ?
- Grand, cheveux bleus…
- Mmmhh
- Avançons. Nous trouverons surement quelques indices.
Cheyenne semblait réfléchir tout en s’enfonçant dans le quartier malfamé. Silencieuses les deux femmes tournèrent dans les rues jusqu’à emprunter une ruelle sombre. La guide fit alors halte une nouvelle fois devant une bâtisse et pointa la porte du doigt.
- L’homme qui vit ici est grand et a les cheveux azur…
Emivia haussa un sourcil.
- Connais-tu tous les habitants de cette ville ?
- Je n’oublie jamais un visage.
La brunette fit un large sourire, la quête serait bien vite pliée à cette allure. La guide frappa donc à la porte énergiquement tandis que la sorcière replaça sa capuche sur sa tête. Un homme de large carrure ouvrit quelques secondes plus tard. Les cheveux d’un violet sombre, les yeux noirs, l’individu n’était pas celui qu’elles recherchaient. Cependant Cheyenne ne se démonta pas et demanda à parler au propriétaire du lieu. L’homme se voulait point se montrer coopératif et, croisant les bras, refusa de les laisser entrer.
- Je vous le répète, il n’est pas là. Rebroussez chemin mes mignonnettes ou…
Emivia lui coupa net le sifflet d’une voix sèche.
- Ou quoi ?!
Elle releva légèrement la tête pour plonger son regard furieux dans celui de l’individu. Celui-ci fit un sourire moqueur mais n’eut point le temps d’ouvrir la bouche. Les pupilles dilatées, il commençait à subir le Lux Tenebris Metum d’Emivia lorsqu’un homme sortit de l’ombre quelques mètres derrière les demoiselles. Cheyenne entendit ses pas et fit volte face puis le pointa du doigt.
- C’est lui !
L’individu ne se démonta pas pour autant et continua son avancée d’un pas assuré.
- Oui, apparemment c’est moi. Pourquoi d’ailleurs ?

La sorcière se tourna lentement, sourire en coin et dévisagea le nouvel homme. C’était effectivement celui qu’elle recherchait. Sa démarche assurée, son calme apparent cachait en réalité tout autre chose. Emivia, dont le regard s’était assombri, cachait toujours sa chevelure, à présent aussi ébène que ses yeux. Sa voix, maléfique à souhait, rompit le léger silence qui s’était installé.
- Vous avez en votre possession quelque chose qui nous intéresse…
L’homme, impassible, s’enquit de répondre d’un ton léger.
- Et je serais curieux de savoir quoi…
- Un enfant.
- Un enfant ?
L’homme se mit à rire puis dégaina une épée et l’arma.
- J’aurai du me douter que vous m’apporteriez des problèmes, demoiselle…
Emivia lâcha un rire cruel à son égard et augmenta l’emprise sur l’acolyte qui commença à se torde de douleur.
- Et vous n’imaginez même pas dans quelle m*rde vous êtes…
Elle sortit lentement sa dague serpent tandis que l’adversaire se jetait sur elle, déterminé à en finir avec les deux jeunes femmes. Habilement, elle esquiva l’attaque grâce à la compétence de la dague puis vint la planter sans sommation dans le cœur de l’homme qui s’écroula de son poids, devant le regard ébahi puis apeuré de sa compagne du moment. Le second homme s’était allongé au sol et gémissait, se débattait en criant contre un ennemi invisible. Cheyenne se mit alors à crier.
- Arrêtez ! Ne le tuez pas ! On doit trouver les enfants ! Et il doit être jugé ! Étrangère, stop !
Emivia soupira de déception et relâcha son emprise.
- Bien dommage. C’était si amusant… Restez ici avec lui, je fouille la maison.

Sans attendre la réponse de la jeune femme, elle passa par-dessus l’individu encore au sol, sous le choc et s’engouffra dans la bâtisse à la recherche des chérubins. Quelques minutes plus tard, ceux-ci sortirent en courant vers l’air libre, suivi de peu par la sorcière. Elle s’arrêta alors un instant à côté de Cheyenne et lui annonça d’une voix douce et à la fois cruelle.
- J’aurai du en finir avec ce faible. Il m’a fait perdre mon temps. Les gosses sont rentrés chez eux, je présume donc que vous n’avez plus besoin de moi.




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Jeu 12 Juin 2014, 22:55


« Ölya ? Où vas-tu ? Ölya ? » Sherilyne suivit l'énorme panda derrière des fourrés, avant de la perdre de vu. Son visage froid et fermé n'exprimait rien. On ne savait même pas qu'elle cherchait quelque chose. Ses traits fins mais stoïques, étaient immobiles, comme sculptés dans la roche de son visage. La Nymphe s'avança encore un peu plus sur un sentier de terre battue, finissant par trouver une route qui semblait servir pour les caravanes de marchands. Relevant la tête lorsque ses pieds touchèrent la sol bien plus stable, elle appela à nouveau dans sa langue « Ölya ? » L'animal arriva vers elle en courant. Jin était juste derrière elle avec son autre petit. Ensemble, ils remontèrent la grand-route qui longeait le bras de terre, pour rejoindre la presqu'île magnifique.
Passant l'entrée, Ölya partie de côté, peu encline a faire la visite des quartiers, préférant essayé de trouver des écuries où l'on pourrait la nourrir, elle et ses petits « Si il y a quoi que ce soit, tu m'appelle. Personne ne te touche. »
La Sirène avait sauvé la belle peluche d'une noyade en mer. Elle aurait surement du être vendue ou donnée à des tortionnaires, et la femme eut la très bonne idée de l'extirper pour la prendre avec elle. Mais elle était libre et indépendante. A aucun moment il n'y avait de dominante ou de dominée. Avec la nature, la faune et flore, Sherilyne était très respectueuse et la laissait évoluer à son rythme. Elle n'avait pas à lui imposer des conditions ou des barrières, sachant qu'elle était son infante.

S'aventurant plus loin, dans des quartiers parfois inhabités, elle fit attention à où elle mettait les pieds. Sa robe blanche recelait toujours des plis incongru, où elle cachait du poison et des lames. Prête à se défendre, elle croisa dans le quartier le moins huppé, et le plus ténébreux, des ombres peu accueillantes et pire, des ruelles sombres où s'entendait le mal. D'une main, elle commença à doucement la glisser dans ses revers, n'hésitant pas à faire sortir ses griffes par ailleurs. Son regard turquoise, froid et distant, perça chaque personne, chaque être qu'elle voyait, recroquevillé dans un coin, crevant la faim, la soif, ou même le froid. Certains étaient surement mort d'ailleurs. Mais elle s'en fichait. Son regard ne s'arrêta pas sur ces corps amaigris, il continuait tout droit, prêt à sortir de ce bidonville effrayant. D'ailleurs, voir ceci, au milieu d'une cité comme Pabamiel, était incompréhensible. Toutes les médailles avaient leur revers mais, dans son cas, il n'aurait fallu y avoir que des quartiers aisés, des gens riches et bien portants, des femmes belles à marier, et aucun plèbe. Pas de bas peuple se mourant lentement.

Plus loin, dans un quartier moins meurtrie, pas forcément riche, mais où la population vivait et non ne survivait, Sherilyne croisa deux adolescents, passablement plongés dans leur monde. Elle descendit un escaliers, les voyant parler et se bécoter. Même si son regard s'arrêta sur eux, dès qu'elle leur passa à côté, elle en vint presque à les oublier.
Son voyage n'était pas fini et elle devait continuer son périple, voulant atteindre le beaux quartiers, rêvant de ce à quoi ils auraient pu ressembler. Seulement, plus elle se rapprochait, plus les rues et les façades de maisons étaient décorées. Les habitants étaient nombreux, se réunissant en un point, et des rires fusaient de partout. Plus elle avançait dans la foule, plus les rires laissèrent place aux murmures, puis au silence total. Arrivée en première loge, jouant des coudes et de sa taille pour mettre les pieds là, elle vit en face, plusieurs mètres plus loin, une grande Dame sur un trône, flanquée de garde, alors que devant elle, se tenait une sorte d'audience. Une exécution publique ?
Sherilyne pencha la tête sur le côté, voyant ses cheveux roux suivre le mouvement, tomber contre son bras.

Deux familles protestaient, s'accusant mutuellement, avant d'accuser la ville. Quelque chose n'allait pas. Chacun avait perdu leur enfant respectif. Un garçon et une fille. La Sirène, pas assez maligne, ne réalisa absolument pas que c'était les deux gosses qu'elle avait pu croiser quelques minutes plus tôt non, ce qu'il fallait immédiatement, c'était les retrouver, point barre.
La foule ne s'éparpilla pas vraiment, restant dense autour des deux familles opposées. La rouquine s'en alla, laissant sa place avant de tomber nez-à-nez avec une jeune femme « J'ai ce que vous cherchez. », « Pardon ? » Sa voix fut aussi tranchante que du verre. Seulement, elle répéta « Je peux vous aidez, je connais cette ville. J'ai ce que vous cherchez. », « Les enfants ? Pourquoi ne les ramenez vous pas alors ? », « J'ai la ville en tête, mais pas les fuyards. Ce que j'ai est une aide, pas une solution. » La Nymphe haussa un sourcil en croisant les bras « Allons bon... Et ça vous écorcherez de m'en dire plus ? Comme où commencer les recherches ? », « Ca dépend... Où deux adolescents iraient pour flirter et se rencontrer à l'abris des regards ? », « C'est vous qui connaissez la ville, non moi. Je m'appelle Sherilyne, je vous suis. », « Cheyenne. » L'espèce de femme fantôme fit demi-tour, bougeant avec rapidité.

Sherilyne du presque courir pour la suivre. Essoufflée, légèrement rouge, elle finit par s'arrêter à côté de la dame. Se ventilant de ses mains, elle attacha ses cheveux d'un lien de cuir, avant de dire « Bien... » Ce quartier était plein de recoins, il allait falloir chercher partout.
Ce qui fut fait. Pendant des heures, les deux jeunes femmes, sans s'adresser la parole outre mesure, se mirent à ausculter tous les endroits, les coins, pour trouver la moindre trace, le moindre indice. Finalement, les tourtereaux étaient, paisiblement assit près d'un point d'eau, dissimulés entre deux grand arbres très feuillu. Cheyenne se dirigea vers eux pour attester de leur identité, avant de les attraper pour leur sommer de la suivre sur la place publique, où attendait leur famille. Derrière elle, complètement penauds, ils se regardaient, regardaient leurs pieds, mais n'affrontaient aucun regard.
Sherilyne croisa les bras en disant « Je vous accompagne. La gloire ne m'intéresse pas, mais je n'ai pas envie de vous laisser tous les lauriers. » Que l'on ne la reconnaisse pas mondialement, elle s'en fichait, mais elle ne voulait pas que les gens pensent que tout revenait à Cheyenne non. A elle, et une inconnue. Ca lui allait.
Prenant la main de la fille, elle se tenait droite, froide, rigide. C'était comme une matrone. Une jeune matrone. Une femme droite dans ses bottes en apparence, avec des traits d'ange. D'ange corrompu à souhait. Elle ne tolérait pas l'insolence et l'indécence.

« Ce genre de troubles arrive souvent ? », « Pas vraiment. Des étrangers viennent, sèment la panique, demande au Phœnix de trancher, et souvent, ce sont eux la source d'ennuie et non nous. » La Sirène jeta un coup d'oeil à la jeune fille. C'était celle de tout à l'heure, sans aucun doute. Ils avaient eu peur d'elle, elle comprenait mieux pourquoi. Si elle avait si, elle les aurait fait se lever et la suivre, pour qu'ils ne posent pas plus de problème.
Arrivées sur la place, les deux femmes rendirent les enfants à qui de droit. Les familles les remercièrent brièvement et Sherilyne fit demi-tour, peu encline à s'attarder ici, voulant voir les hautes sphères. Seulement, Cheyenne l'arrêta en lui expliquant « Voici un collier. Il vous permettra de prendre trois apparences distinctes définies. Vous le mettez en y pensant, et cela bloquera les modèles. Peu importe la race, vous restez vous même. Faites attention à vos choix. Ceci sera définitif... Bon courage pour la suite. » La Sirène ne dit mot, gardant le pendentif dans sa main.
Arrivé vers les quartiers, la jeune femme vit un homme accédé aux richesses et non elle. Très surveillé, il était impossible d'y aller sans se faire contrôler. Qu'à cela ne tienne...
Elle enfila le collier et copia l'apparence de l'homme.
Elle le fit à nouveau deux fois pour définir les deux dernières et accédé au Graal.
Bien sur, elle passa incognito et ne s'attarda pas non plus, comme un courant d'air.

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Sam 21 Juin 2014, 21:42


Certaines craignent le déclin de leur beauté au point d'user d'artifices et d'apparences pour tromper l’œil. D'autres exhibent lèvres, formes, seins, peau, craignant de cacher là par où elles pourraient plaire. Un cordon couleur neige attachant ses mèches rousses, quelques fils orangés effleurant sa nuque de porcelaine. Des petites perles à ses oreilles, un collier de la même matière ornant sa gorge svelte et ses épaules fines, carrées mais arrondies. Une robe simple, aux couleurs chatoyantes, serrant sa taille d'un maigre ruban pour en laisser lasses les extrémités, portées par les quatre vents. Une telle tenue n'était rien de bien habituel chez la réprouvée, prônant en temps normal la facilité de mouvement ou encore la répression d'une gêne futile par dessus l'éclat d'une toilette féminine et délicate. Toutefois, la situation exigeait d'elle des apparats festifs et aux couleurs vives pour une occasion tout aussi désirée, attendue, ce après des mois de préparation dans la cité s'épanouissant à la vue d'un monde dont elle n'avait à ce jour aucune connaissance. Le petit bout de femme avait passé près de deux jours dans un bateau en tentant d'aborder le Port de Pabamiel, aux abords de Vediah qu'elle ne connaissait que de nom, après que rumeurs diverses et variées lui soient parvenues des confins des terres, pour venir chatouiller son oreille fine et sa curiosité. Les avis différaient selon les interrogés, faisant preuve tantôt d'une méfiance repoussante tantôt d'une amabilité et chaleureux accueils portés par des bonnes paroles qui sonnaient fausses.

Sifflotant légèrement tout en quittant sa cabine, le regard perdu à l'horizon où les vagues s'apaisent, où les cœurs se lèvent, elle fit son entrée sur le pont où se déchaînaient les quelques rafales que créait la mer, salées, puissantes, mais d'une fraîcheur innée et d'un confort notable. « T'as pris tout ton temps. Surtout ne te presse pas. » rétorqua le démon avec une bonhomie feinte tout en dévorant du regard sa belle maîtresse, une attention innocente mais d'une admiration certaine. Nao chercha à intervenir mais se vit interrompu par la rousse qui d'un geste de main le coupa dans son entreprise. « Si j'étais toi Kai, je baisserais d'un ton. A moins que tu ne veuilles qu'on discute plus longuement de ton comportement de hier soir. Je m'en ferai une joie. » annonça Sherry d'un ton qui se voulait taquin sans paraître arrogant, le sourire au coin de ses lèvres recouvertes d'un baume rouge-orangé. Elle ne savait pas le fin fond de cette histoire mais c'était amplement suffisant pour elle de mentionner la visite inopinée du démon, la veille, pour que ce dernier se fige, fasse profil bas. S'approchant de lui sans prêter attention au regard interrogateur de l'ange, elle le regarda dans les yeux. « Ne fais pas cette tête. Tu sais bien que jamais je ne ferai une chose pareille. Détends toi et profite du voyage. » rectifia-t-elle d'un air calme, apaisant alors que derrière elle éclataient des chants de matelots et autres appels pour leur signaler que le Port approchait à grand pas et qu'ils mettraient bientôt pied sur la terre ferme.

« Mais c'est immense !! J'avais entendu dire que la ville venait d'ouvrir ses portes et que c'est pour cette raison qu'on en avait jamais entendu parler mais je m'attendais pas à une telle beauté ! » lança l'ange ébloui par les façades de la ville, les monuments, les couleurs, la langue, la musique, jusqu'à l'ambiance même de la ville, un éclat qu'elle avait eu le temps de peaufiner durant ces dernières années de réclusion que les sceaux, qui les avaient provoqué, venaient de libérer. Il semblait dans un état de transe tentant de tout voir, de tout comprendre, de tout capter tandis qu'ils pénétraient dans les quartiers marchands, connus pour leur population abondante et leur activité sans pareille. Une première dizaine de minutes s'écoula lors desquelles les trois amis s'éprirent de la beauté du tableau, du comble des merveilles que ce nouveau paysage avait à leur offrir, instigateur d'un plaisir de la découverte sans rival. Ils reprirent leurs esprits bien vite toutefois. Quelque chose avait changé. L'ambiance n'était plus aussi fraîche et posée qu'elle aurait pu l'être dans le quartier précédent : dans l'air, l'on sentait une tension quasi palpable. Les lieux n'avaient en rien perdu leur candide parure, gardaient leur incandescence inouïe et pourtant le rejet et cette manifestation insoutenable d'un désir inversé, accablaient la jeune femme qui ne les connaissait que trop bien. Un nouveau regard. Un regard empli de préjugés, d'idées notoires que l'on se fait sur un peuple et qui noircies par la peur, l'angoisse d'un nouveau visage, d'un monde nouveau jusque là caché, créent la violence, l'agressivité, l'isolement d'un être.

Elle recula d'un ou deux pas craignant d'être sujet de toute cette agitation, attention indésirée, cette malveillance partagée, mais elle comprit tout aussi vite que les regards ne se portaient guère sur elle.. C'était plutôt les habitants de cette ville nouvelle, de cette ville révolutionnaire qui inquiétaient les passants, les voyageurs de fortune. Que craignaient-ils au juste ? Le changement. Et sûrement une certaine partie de leur inconscient s'inquiétait-il aussi de la fiabilité de ceux qui des millénaires durant avaient gardé leur présence intacte sans ne jamais se manifester. Ils appréhendaient leur venue subite, leur arrivée, mais ne pouvaient rester à l'écart de cette civilisation de mystère et splendeur. Ils les inquiétaient tout comme ils les fascinaient. C'était bien connu, les deux allaient de pair.

Une dispute éclata, il était temps qu'il en soit le cas. L'ange essaya de calmer les esprits mais quelque chose les aveuglait, quelque chose sans consistance mais qui persévérait à les hanter et dont ils ne pouvaient les débarrasser à moins que cette peur, que cette méfiance, que cette hostilité mutuelle ne soit définitivement chassée. De l'autre côté du petit groupe s'étant formé, restait là, immobile, insensible à toute injure ou toute ineptie, une jeune femme d'une grande beauté et d'une chevelure noire d'ébène inégalée. Sherry la regarda quelques instants, la pressentant mêlée de près ou de loin à cette affaire. « Mais c'est votre fils ! Cette espèce de voyou qui s'en est pris à ma fille ! J'en suis sûr. Gardes. Capturez ce perturbateur et retrouvez-moi ma fille chérie ! » « La pauvre.. Elle doit trembler de peur à l'heure qu'il est.. » ajouta l'épouse entre deux sanglots mimés pour soutenir les propos que tenait son conjoint, lui donnant ainsi une toute nouvelle perspective de désastre ambulant. « Mon fils n'a rien fait ! Je refuse qu'on l'accuse de crimes qu'il n'a pas commit ! Et j'insiste à ce qu'on le retrouve également car je suis sûr et certain que ce sont VOS enfants qui l'ont amené, ou même menacé que sais-je.. S'il lui arrive quoique ce soit, je.. » L'on passait au mains, la violence étant pour les gens du bas peuple une solution à presque tout conflit. Cette jeune personne arriva à point nommé, intervint au bon moment, mais uniquement pour désigner la belle rousse et elle-même comme celles capables de démêler dans cette histoire l'absolue vérité quelle qu'elle fusse. Sherry lâcha un soupir d'exaspération qui parallèlement cachait un sourire évident, cette belle dame n'ayant pas daigné lui demander son avis en la matière avant de la prendre par la main pour la guider à travers les réseaux de ruelles de pierre et escapades entre les différents bâtiments.

Plus loin, elles s'arrêtèrent quelques instants pour une réflexion de taille, exigée qui plus est. Ayant dévoilé son nom autour d'une de ses nombreuses parcelles de conversation, de ses nombreuses questions parfois cocasses, d'autres fois assez loufoques, la réprouvée vint à lui demander paisiblement dans un hors-sujet phénoménal : « D'après vous, quel serait le quartier de la ville dans laquelle jamais ces familles ne mettraient les pieds ? » Sans comprendre le but d'un tel questionnement, Cheyenne croisa les bras, songeant à une réponse adéquate quoique prise d'hésitation. « Je dirais probablement soit les quartiers très riches, Maremiel, soit ceux extrêmement pauvres comme Tsuna. Je peux vous y conduire.. » « C'est vrai qu'ils ont l'air assez moyens mais avec une arrogance à revendre.. Je pense que nous devrions commencer par là. Si les petits voulaient éviter de croiser leurs parents dans leur petite ''fugue'', je crois qu'ils auraient réfléchi ainsi »

Après un examen rapide des quartiers aisés, réputés pour abriter les demeures de bonne famille comme celles des plus grands artistes ou têtes pensantes de la ville, une fouille intensive, elles comprirent à leur insu qu'ils avaient préféré se réfugier dans ceux moins famés, ceux dans lesquels l'on hésite à s'aventurer. Les deux petits assis dans leur coin, appuyés contre un mur de pierre délabré et prêt à lâcher prise, sursautèrent en les voyant toutes deux approcher, le souffle haletant. Rien ne leur signalait quelle était leur mission première et pourtant ils semblaient s'en douter terriblement des intentions qu'elles avaient à leur égard. Leur portant une main garante, sûre et chaleureuse, la réprouvée leur sourit légèrement mais d'un air pitoyable, blessé en quelque sorte. Ils comprirent de suite le message qu'elle voulait faire passer, s'en étant toujours doutés, et baissant les yeux légèrement, tout en gardant leurs deux mains bien appuyées l'une contre l'autre, ils rebroussèrent chemin sans que jamais leur lien ne se brise. Sherry et la belle femme les suivirent dans leur marche silencieuse de condamnés aux jugements, avant de voir leurs flammes s'éteindre dans les bras de leurs parents, étincelles d'une volonté commune qu'ils ne tardèrent pas à raviver. Une attitude que leurs proches n'apprécièrent guère mais il fallait bien y avoir un début à tout..

« Tu sais.. Il n'est pas facile d'accepter certaines mentalités des parents, surtout à un âge aussi difficile que le leur. Ils ont tendance à se rebeller mais c'est parce qu'ils veulent montrer qu'ils ont eux-mêmes leur propre caractère et qu'ils ne peuvent pas les contrôler à leur guise. Qui plus est, devoir porter les responsabilités des actes d'autrui, n'est pas un bien lourd fardeau en soit, tant qu'on l'accepte volontiers. Je pense que cette histoire ne se répétera plus. Ils n'ont plus besoin de fuir. Ils ne peuvent que se battre. » mentionna Sherry dans un ton quelque peu déplacé compte tenu de la gravité inexistante dans l'affaire. Elle savait que Cheyenne verrait dans ses paroles une dimension bien plus large qu'une simple altercation entre familles, verrait par dessus la parure fade l'intérieur sensé. La dame resta silencieuse, les deux femmes côte à côte, avant de reprendre une marche lente dans la direction de l'auberge, leur séjour promptement arrivé à terme. Un présent très inhabituel – sous les traits d'un collier qu'elle lui tendit non sans quelques explications assez brèves – brillait maintenant au cou du petit bout de femme. La belle inconnu la quitta alors sur de vagues salutations tandis que Sherry, elle, regardait l'ange d'un air songeur. « Que vas-tu en faire ? » finit-il par lui demander. « Prendre l'apparence de ceux qui ne sont plus. » répondit-il sans sourciller.

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Lun 30 Juin 2014, 06:49


De retour sur la plage de sable fin, marchant lentement sur la berge tout en admirant le paysage, songeant à sa compagne tout en espérant qu'elle ne soit pas partie sur une obligation. Usant de la pensée, profitant de leur lien, il s'informa. «Es-tu dans notre petit lieu tranquille mon amour ?» La réponse ne se fit pas attendre et apportait mauvaise nouvelle pour l'orisha. « J'en suis fort loin mon bel orisha, un travail important à faire.» Ethan soupira sa déception tout en continuant d'avancer sur la plage, passant tout droit devant le sentier menant à leur endroit bien à eux. Perdu dans ses pensées, ne sachant pas vraiment à quoi il pourrait s'occuper en son absence, ses pas le menant toujours plus loin vers le sud du continent.

Découvrant peu à peu cette zone à laquelle il n'était pas familier, des recoins qui ne demande qu'à être trouvés. Il atteignit la pointe sud de la plage où devant lui se dévoila un isthme, sa curiosité le menant à emprunter cette voie et savoir ce que cachait cette île. Il était pourtant sûr, ne serait-ce qu'à bord d'un navire, d'avoir parcouru cette région du continent mais aucun souvenir ne lui venait en tête de ce lieu. Ethan marchait avec un certain empressement, sentant alors la présence de Fae près de lui pour le calmer. L'excitation en territoire inconnu n'était pas forcément une bonne chose.

Ainsi il mit le pied dans cette cité dont il ne connaissait pas même le nom, se frayant un chemin parmi la populace qui vaque à ses occupations quotidienne. Marchant parmi la foule dont il constate la variété des races présente, fort contraste versus certaine région de ce monde où les habitants sont quasi exclusivement d'une seule race, seuls les visiteurs créant une diversité. Atteignant le quartier marchand, Ethan put voir que l'endroit était festif, accueillant, apprenant au fil de diverses discussions que tout ceci était pour célébrer la destruction de la barrière magique qui isolait la presqu'île. Expliquant par le fait même pourquoi l'orisha n'avait nul souvenir de ce lieu.

Se baladant ici et là, l'orisha s'arrêta pour écouter une conversation mouvementée qui semblait causer un certain tumulte et attirer l'attention de la populace, se faufilant sans mal à travers la foule agglutinée pour mieux entendre ce qui se passe et satisfaire sa curiosité.
- Notre fille a disparu !
- C'est l'oeuvre des étrangers.
- Mais comment le prouver ?
- Rien à prouver, il sont juste coupable.
- Les soldats ne prendront pas cela ainsi.
- Tout allait bien avant que ces gens du continent débarque.
- Il a importuné ma fille dans la rue l'autre jour.
La discussion se continuait, véritable débat inerte puisqu'il ne menait à rien, seulement des mots échangés pour faussement justifier des idées pré-conçues. Ethan recula donc à travers la masse, se frayant chemin par sa stature, non sans quelques regards soupçonneux puisqu'il ne faisait assurément pas partie des citoyens de la ville.

Cité dont il ne savait pas encore le nom, ayant omis de poser la question avec ceux qui avait converser avec lui. Poursuivant sa visite, découvrant avec grand plaisir l'architecture des lieux, il se retrouva de nouveau en présence d'un groupe qui vociférait menace et haine envers une famille de Pabamiel. «Voilà donc le nom de cet endroit..»
- Ces jeunes venant d'ici ont voulu le tabasser dans la rue.
- Comment sais-tu ?
- J'ai tout vu !
- Et tu as rien fait !
- Euh...
De nouveau une discussion qui tourne en rond, accusation et propos sans fondement, exaspérant l'orisha qui quitta encore une fois le tumulte pour retourner visiter. Après tout il était là par curiosité et non pour régler les conflits de simples péons. Son regard vint se poser sur le palais visible plus loin, admirant son architecture et sa prestance au coeur même de la cité.

C'est alors qu'une femme aux longs cheveux noirs vint se placer à côté de lui, ne disant mot l'espace d'un moment, contemplant avec lui les lieux qui les entourent. Puis elle prit la parole d'une voix douce mais renfermant une certaine prestance et confiance.
- Le peuple a besoin de toi étranger.
- Pourquoi donc.
- Tu as entendu les disputes de ces deux familles.
- Oui par hasard.
- Rien n'est hasard. Tu peux retrouver ces deux enfants et éviter bien des soucis à cette cité.
- Quel intérêt y trouverais-je ?
- Une récompense qui te sera bien utile.
- Alors ce doit une être chose que l'argent ne peut acheter.
- C'est le cas mais il te faut d'abord les retrouver pour connaître la nature de ce que je t'offre.
- Quel est ton nom ?
- Cheyenne.
- Et bien, Cheyenne, tu sembles en savoir beaucoup sur ce qui se passe. Par où commencer ?

Elle lui pointa un quartier, expliquant qu'un des maisons de ce secteur servait souvent de repaire pour la bande de jeunes avec qui le garçon avait eu une altercation un peu plus tôt dans la semaine. Il s'agissait donc d'un bon point de départ pour débuter les recherches, d'autant plus que le groupe en question aussi n'a pas été revu même si cette absence ne causait pas de remous.

L'orisha prit la direction du bâtiment, suivi par Cheyenne qui lui servirait de guide qu'elle indique connaître parfaitement, évitant ainsi à l'étranger qu'il est de ne pas se perdre tout en aidant à retrouver les enfants. Atteignant la porte, il frappa de son poings pour se faire entendre mais sans succès, essayant la poignée pour constater que ce n'était pas verrouillé. Ici et là des débris, des restes de consommation de nourriture et d'eau, l'endroit servait bien de cachette mais après un tour des lieux, personnes. Toutefois des meubles avaient été renversés dans une des pièces, soit le départ avait été précipité, soit il fut forcé. La porte arrière était ouverte, Ethan y passa pour y voir plusieurs séries de traces nette sur le sol malléable des lieux. Suivant ainsi cette piste, circulant à travers les maisons jusqu'à une grotte à flanc de montagne. L'homme s'arrêtant pour regarder Cheyenne.

- Où cela mène t'il ?
- Un réseau de grottes plus ou moins connues.
- Et ta connaissance de ceux-ci ?
- Vague
- Alors reste ici.

Ethan s'élança, se fiant à son instinct et son sens de l'orientation pour se promener dans le réseau de la montagne, percevant soudain le bruit de plusieurs voix. S'arrêtant, il essaya de savoir d'où venait le son, par forcément facile puisque tout résonne contre les parois. Puis il prit un couloir, dédale de gauche à droite, de haut en bas, pour enfin atteindre ce qui semblait une vaste salle. L'eau y coulait à partir du toit de la grotte pour tomber dans un bassin central avant de s'écouler vers une sortir des plus lumineuse. L'eau s'écoulant ainsi en une chute dans un large filet vers le pied de la falaise. Se tenant à l'entrée de la pièce, l'orisha observait puis remarqua dans un coin la présence ce qui semblait être des enfants occupés à jouer derrière un rocher. Ceux-ci ne pouvait voir la personne qui arrivait derrière et les surpris.

- Tiens tiens... il parait que l'on vous cherche en ville.
- Courez !
Deux osèrent se lever et firent prit aussitôt dans les bras de l'orisha, figeant aussitôt les autres dans leurs convictions à ce défiler.
- Où est le jeune homme qui vient du continent ?
- Tout là-haut m'sieur.
- Vous tous, rentrez en ville avant que je me fâche.
- Compris m'sieur.

Ils quittèrent au pas de course, Ethan se rendant à la corniche pour les voir quitter les grottes vers la cité, passant en trombe devant Cheyenne. Retournant à l'intérieur pour y emprunter l'autre couloir qui s'y trouvait, lente ascension vers les hauteurs. À pas lent et discret, il put ainsi surprendre les deux égarés qui en fait souhaitait une dose de tranquillité...
- Allez hop vous deux, finit l'exploration pour aujourd'hui !
Les deux sursautèrent, tâchant de cacher le peu qui avait été dévoilé, la tête basse d'avoir été pris sur le fait.

- Ne faites pas cette tête, je suis pas votre père. Venez juste avec moi que je vous ramène avant que ce soit la panique pour votre absence.
- Oui monsieur...
Décidément beaucoup trop simple, mais la récompense lui reviendrait quand même pour avoir trouvé et ramener ceux-ci. Une fois dehors du dédale, Cheyenne afficha un grand sourire à la vu des deux gamins qui allèrent à sa rencontre avant de filer chez eux respectivement.
- Beau travail
- Merci
La demoiselle s'approcha de lui et tendit un pendentif à Ethan, expliquant les propriétés de celui-ci. Permettant de prendre 3 apparences biens distinctes de la sienne. Un trait jeune, un à son âge actuel et un âgé. L'orisha hocha la tête en signe de compréhension et mit le bijou dans sa poche, songeant fortement à ses trois apparences en question pour les imprégner dans la pierre au centre du cadeau.
- Chose promise, chose dû. Faites-en bon usage et bon retour.
Le beau brun effectuant le chemin à sens inverse d'à son arrivé, voyant l'une et l'autre famille célébrer les retrouvailles et explications des deux jeunes. Passant de nouveau sur l'isthme pour se rendre sur leur petite île bien à eux, dans l'attente du retour de celle qu'il aime.


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