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  ◊ Lieu mars/avril - Les catacombes ◊

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Jeu 06 Mar 2014, 10:35



Lieu du mois – Les ruines

 ◊ Lieu mars/avril - Les catacombes ◊   291854crypt3byindigodeepd5cpb4w

Les ruines, un lieu aux allures inhospitalières, où la vie semble s'être arrêtée. Les alignements de bâtisses délabrées témoignent d'une grandeur passée, oubliée de tous. Aujourd'hui encore demeure bon nombre de mystères autour de cet endroit. En outre l'aridité de ces terres, interdisant à la vie de rejaillir. Ici, le sol n'est que poussière et cendre : stérile et terne.
Nombreux furent pourtant les aventuriers à essayer de lever le voile sur le passé trouble de ces lieux, mais aucun ne parvint jamais à quoi que ce soit de concluant. Oui, encore aujourd'hui, les ruines gardent leurs secrets.

En ce qui vous concerne, vous voilà errant sur l'un des nombreux chemins veinant ce vaste champs. Que vous soyez simplement de passage ou en quête de trésor importe peu. Votre curiosité naturelle, votre goût du risque et du voyage n'est plus à démontrer, comme tout bon aventurier qui arpente ces terres. L'endroit vous fascine, vous effraie, vous indiffère : libre à votre sensibilité. Ce qui est sur, c'est que vous avez conscience de la menace qui plane. Car les ruines sont loin d'être tout à fait sûres. D'étranges créatures à l'apparence repoussante peuplent ces lieux, prête à vous sauter à la gorge, s'il vous prenait l'envie de sortir des chemins.
D'ailleurs, vous ne tardez pas à croiser un groupe de ces immondes bestioles. Voilà que s'envolent vos perspectives de mener un voyage paisible. Car au moment où vous les voyez, elles vous ont déjà senti depuis bien longtemps. S'engage alors une folle course poursuite à travers le réseau de vieux murs... et alors que vous pensiez avoir trouvé une cachette idéale pour leur échapper, voila que le sol se dérobe sous vos pieds. A moins que ce ne soit votre ardeur au combat qui le fit crouler? Encore un fois, l'important n'est pas là.

Non, l'essentiel est que vous découvrez que la ville abrite tout un réseau sous terrain, complètement ignoré par les rumeurs. L'endroit est très sombre et, à moins que vous n'ayez quelque don de nyctalope ou de maîtrise du feu, vous n'y verrez rien. C'est donc plus ou moins à tâtons que vous atteindrez le bout du tunnel et une petite salle éclairée par des cristaux lumineux.
Là, vous rencontrerez Nurhilda, une femme à l'apparence éthérée, qui n'est autre qu'une ombre. Elle vous accueillera de manière plutôt froide et il vous faudra, en premier, lui expliquer que vous êtes ici sans mauvaise intention, mais bien par accident. Après cela, elle vous exposera son problème.

En effet, l'endroit dans lequel vous avez atterri est en réalité une ancienne et immense catacombes, abandonnée depuis maintenant des centaines d'années. Nurhilda en est la gardienne et elle ne dérogea jamais à son poste. Malheureusement, elle se trouve aujourd'hui confrontée à un problème trop gros pour elle.
Car une bande de pilleur de tombe se plait à profaner régulièrement les sépultures depuis quelques semaines. Outre les dégâts portés à l'architecture, ils violent les tombeaux en emportant avec eux tous les objets de valeur. Les esprits des morts crient au scandale, la paix des lieux est troublée. Nurhilda vous demande donc de vous débarrasser de ces vandales, avec la promesse de vous offrir quelque récompense utile pour vos expéditions futures en récompense.

Explications


Votre mission est on ne peut plus claire. Cherchez les pillards et trouvez un moyen de vous en débarrasser définitivement. Plusieurs options s'offrent à vous : les tuer, les effrayer... libre à vous. L'important est que les catacombes retrouvent leur quiétude pour de bon.
Attention, ces derniers sont nombreux : si vous les attaquez, à moins d'être puissant, veillez à les séparer afin de ne pas les affronter tous en même temps. Prenez également garde aux pièges des catacombes ! Car si les pillards parviennent à les éviter par expérience, ce n'est pas votre cas. Ils parsèment les lieux : dalles dérobées, fléchettes empoisonnées... soyez prudent. Il se peut également qu'un ou deux morts se réveillent à votre venue... Ceci dit, il vous attaquerons préférentiellement si vous ne respectez pas l'endroit. Enfin bref, vous n'allez pas vous ennuyer avec tout ça ! Une fois que vous aurez terminé, retournez auprès de Nurhilda chercher votre récompense, elle vous fera ensuite sortir et vous pourrez quitter les ruines sans encombre.

Gain


  1200 mots mini :
 - Accessibles aux humains (choisissez un objet à investir du pouvoir)
   - Pour les compagnons (niveau 0) +2 points de spécialité au choix à ajouter à l'un des gains proposé ci dessous.


  - Carte enchantée : cet objet dessine le plan de l'endroit dans lequel vous vous trouvez. Sa portée est fonction de votre puissance magique.
 
OU
  - Vision des infrarouge : ce pouvoir vous permet de voir tout ce qui émet de la chaleur. Utile pour détecter la vie dans le noir, à travers les surfaces peu épaisses ou même l'invisible. Évidemment, cela ne fonctionne par avec les organismes qui ne produisent pas de chaleur, comme les vampires par exemple.
 
OU
  - 2 points de spécialité au choix.

Nurhilda
 ◊ Lieu mars/avril - Les catacombes ◊   787402nurhilda

Nurhilda ne vous révèlera rien de son passé, ni de celui des ruines. Tout ce qu'elle s'accordera à vous dire, c'est qu'elle veille sur les catacombes depuis très longtemps. Elle prend d'ailleurs cette tâche très au sérieux, considérant l'endroit comme son domaine.
Il va sans dire qu'elle ne reçoit guère souvent de visite, il se peut donc que vous trouviez son comportement étrange. L'ombre adore, en effet, plaisanter au sujet de la mort. Son humour, noir au dernier degrés, passe plus ou moins selon ses interlocuteurs. Qui plus est, ne vous hâtez pas à lui accorder trop vite de la sympathie, si tant est qu'elle en inspire. Nurhilda déteste les familiarités. A la fin, elle vous proposera sûrement de vous suicider et de rester auprès d'elle pour l'éternité, histoire de lui tenir compagnie. Ne vous inquiétez pas, elle ne le prendra pas mal si vous refusez... quoique.

L'ombre se présente sous la forme d'une jeune femme au teint blafard et à la longue chevelure blanche. Elle est vêtue de violet et arbore une imposante faux.
Récapitulatif des Gains

[FAIT] Alyska / Fiche / 1 point agi + 1 intel
[FAIT] Cemichoufleur / Fiche / +1 de force et +1 de charisme (et qui est Asmaël... ?)
[FAIT] Maelys / Fiche / 1 magie + 1 force
[FAIT] Kamael / Fiche / 1 pt. d'Intelligence + 1 pt. de Charisme
[FAIT] Jake S. kennedy / Fiche / 2 anti magie
[FAIT] Luka / Fiche / 2 pts d'agilité
[FAIT] Ethan / Fiche / Carte enchantée
[FAIT] Vincent P. / Fiche / Vision des infrarouges
[FAIT] Emivia / Fiche / Vision des infrarouges
[FAIT] Hay / Fiche / 2 pt de magie
[FAIT] Lestat / Fiche / 2 pts de charisme
[FAIT] Opalyne / Fiche / vision des infrarouges + 2 intelligence
[FAIT] Enzel / Fiche / 4 pts de agilité pour Feyd
[FAIT] Kohei / Fiche / 2 pts de agilité
[FAIT] Hell / Fiche / 2 pts de intelligence
[FAIT] Shiro / Fiche / 1 pt de agilité & 1 pt de magie
[FAIT] Zuvassin / Fiche / La carte


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Ven 07 Mar 2014, 17:12

 ◊ Lieu mars/avril - Les catacombes ◊   581731lescatacombes


J'étais actuellement dans le grand salon de Draguial, j'étais assise dans un grand canapé bien moelleux. Je m'étais vêtue d'un pantalon noir qui moulé parfaitement mon corps. Puis d'un tee shirt à manches longues qui étaient larges vers la fin des manches, mais tout en laissant les épaules apparente. Mes longs cheveux roux étaient attachés en une haute queue de cheval en laissant un fine et longue mèche de chaque côté du visage. Je m'étais même mit des gants en cuir sans recouvre doigts sur mes mains et, à mes pieds, j'avais chaussé des bottes en cuir noir. Et oui cette fois j'étais belle et bien toute habillée de noir. Ma compagne Sierra était allongée sur le grand canapé trois place. Elle, elle était vêtue d'un pantalon noir un peu bouffant avec un simple tee shirt vert foncé. Elle avait attaché ses longs cheveux blonds en deux couettes basses qui retombaient devant ses fines épaules. Ses yeux marrons foncés, presque noirs, fixèrent Emoree Taiji qui lui était en train de lire un livre sur les dragons tout en étant assit à terre. Il passa sa main dans ses cheveux noirs mi longs afin de les ébouriffer encore plus qu'ils ne les étaient avant. D'ailleurs ses cheveux noirs contractés parfaitement avec ses yeux verts foncés, enfin il n'y avait pas que ses cheveux sombres, mais aussi la manière dont il était habillé. Il portait un pantalon slim de couleur noir avec un tee-shirt à manches longues qui laissait apparaître ses épaules. Il était fin comme je ne sais pas moi … une misérable petite brindille de bois ! Mais il avait tout de même un mental d'acier. Malgré son apparence un peu repoussante puisqu'il était dans une période plutôt gothique, il était très gentil. Il fallait juste bien le connaître.

Je commençais à bien m'ennuyer, je finir par faire éclater la foudre dans la cheminée afin de faire apparaître le feu et d'allumer ainsi la cheminée pour réchauffer un peu l'atmosphère ou plutôt dire l'ambiance de la pièce. C'est justement à ce moment là que je vis mon grand dragon de trois mètre de haut venir vers moi. Qu'il était beau mon Kinoë, il possédait des écailles bleues dont les reflets étaient blancs. Il avait aussi deux paires d'ailes, ce qui était franchement caractéristique de son type de dragon : les dragons des cieux. Il me disait calmement.
« Je vois que tu t'ennuie. » Je lui répondis. « Oui … un peu. » J'entendis bailler derrière moi, ma dragonne Laïka, actuellement sous sa forme de dragonne tigresse vint me rejoindre. « J'ai entendu dire qu'il y avait des pillages dans les catacombes des ruines. » Sierra se leva d'un coup en s'exclamant. « Oh oui ! Alors voir ça ! » L'humain Emo se leva lui aussi, mais pour poser le livre. Contre toute attente il finit par dire. « Alors, on y va oui ou non ? Histoire de nous divertir et surtout de rendre service. » Je me levais en souriant, il fallait vraiment qu'on y aille Emoree avait bien raison !

J'eus juste le temps de prendre une ceinture et y accrocher mon éventail tranchant, ma Colorée, mon sabre. Mon carquois je l'accrochais derrière mon dos tout comme mon arc. Je tendis les deux dagues en argent à mon compagnon humain et à la compagne elfique. Ils se mirent tout deux sur le dos de Kinoë tendis que moi, je montais sur le dos de Laïka qui était resté sous sa forme de tigresse qui mesurait bien un mètre cinquante au garrot facile. Nous sortîmes tous les cinq de Draguial en faisant bien attention de ne pas être suivi.

Le voyage fut court puisque Laïka et Kinoë avaient courus tout le long. Je caressais ma dragonne tigresse blanche avant de descendre de son dos. Je tournais sur place, voyant les magnifiques ruines. Je ne pus m'empêcher de penser à Shiro, la reine des ombres qui m'avait fait visiter le jardin animalier. C'était justement là bas que j'avais apprit à parler aux animaux. Il faudra que je lui rendre une petite visite un de ces jours pour prendre de ses nouvelles ! Bref, revenons à notre sujet de départ. Je m'avançais tranquillement vers les mystérieuses catacombes afin de repérer un peu les lieux. Personne pouvait me voir de là où j'étais. J'aperçus au loin une bonne vingtaine de pilleurs. Je me retournais et regardais mes quatre compagnons, Kinoë, Laïka, Sierra et Emoree. Je finis par leur dire.
« Soyons intelligents pour débarrasser les catacombes de ces maudits pilleurs. Nous n'allons pas les attaquer se serait de la folie. Ou alors, comme les catacombes sont truffées de pièges, arrangez vous pour faire tomber les pilleurs dedans ! » Je leur fis un signe de la tête, puis je les laissais partir chacun d'un côté plutôt stratégique. Kinoë et Laïka partirent vers le chemin où les pilleurs allaient venir. Ils étaient cachés, on ne pouvait presque pas les voir. Les pilleurs s'avançaient droit vers les catacombes, mes deux dragons finirent par surgir de leur cachette en hurlant. Les pilleurs se retournèrent en sursautant avant de se mettre à courir droit vers le lieu de pillage, du moins pour eux. Emoree s'avançait vers eux, il avait vraiment le chic de donner la frousse aux gens en penchant la tête sur le côté et à paraître plutôt faiblard. De plus il avait une dague en argent, il allongea son bras devant lui en pointant la dague vers un pilleur, faisant un sourire horriblement sadique. Sierra elle usait de son agilité pour sauter d'une statue à l'autre, en faisant attention de ne pas les profaner, pour ensuite atteindre sa cible.

C'était à présent à moi de sortir mon petit jeu ! J'utilisais mon pouvoir de changement d'apparence afin de pouvoir me fondre davantage dans l'obscurité. Mes cheveux devinrent aussi foncés qu'un ciel de nouvelle lune et mes yeux c'était pareil. Je me mis à créer des fines lianes de fer et par la suite à les contrôler pour prendre au piège les pilleurs. Par moment j'en attrapais un par le bassin, un autre par les poignets, puis un autre par les pieds … Je fis parcourir mon cher élément qu'était la foudre dans les lianes de métal pour électrocuter les pilleurs tous en même temps. Cela fut un véritable spectacle de cris de douleur symphonique et de jeux de lumière créés par mes éclairs. Cette lutte contre les pilleurs dura plus longtemps que je ne le pensais. Mais au final on arriva tout de même à en venir à bout. Je finis par reprendre mon apparence normale, celle d'une élégante femme rousse avec des yeux bleus électriques. Je fusionnais avec mon élément foudroyant pour rejoindre mes quatre compagnons. Je posais les pieds sur la terre ferme avant de me mettre à grattouiller ma dragonne Laïka et mon compagnon draconique Kinoë. On finit par marcher en direction de la sortie, mais on ne avait pas du tout comment on allait sortir de cet endroit. Je vis une forme humaine pas loin qui portait une imposante faux, mais cela ne me faisait pas peur. Je me dirigeais vers elle, je vis que s'était une femme au teint blafard avec de longs cheveux blancs. Elle portait des vêtements violets. Elle ne nous souriait pas, mais nous parlait à la place.
« Enfin débarrassée de ces maudits pillards ! » Elle portait son regard stressant vers moi avant de me dire. « Votre puissance s'agrandit et ne cessera de s'accroître. Rejoignez moi ! Continuer plus loin en fermant les yeux et vous serez à mes côtés ! » Je regardais devant moi, c'est à ce moment là que je vis un assez grand précipice. Je finis par lui parler avec un sourire crispé. « Je suis désolée, les dragons de mon élevage m'attende ! A bientôt ! » Je montais sur, cette fois Kinoë pour vite m'éloigner de cette ombre qui me donnait des frissons, elle était vraiment étrange ! Beaucoup trop, elle me mettait vraiment mal à l'aise ! Je me détendais petit à petit que la distance s'installa entre elle et moi.

 ◊ Lieu mars/avril - Les catacombes ◊   306042calque



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Mar 11 Mar 2014, 22:41

Cemilia fit quelques pas sur le sol instable. Une légère brise de vent souleva un nuage de poussière grise qui fit tousser la jeune femme, l’enveloppant d’une odeur âcre. L’odeur de la mort, qui régnait en maître en ces lieux de désolation.
Cemilia ignorait comment elle était arrivée dans les Ruines. De voyage en voyage, Asmaël, son fidèle compagnon quadrupède, et elle s’étaient d’une manière ou d’une autre rapprochés de ce lieu, et à présent ils pénétraient dans ce royaume de silence et de grisaille triste.
Le regard circulaire que l’orisha jeta sur ce qui l’entourait lui tira une grimace. Ce qui avait autrefois dû être une ville lumineuse et pleine de prestige semblait à présent recroquevillée sur elle-même, comme une vieille femme aigrie qui se serait tassée et ridée avec les années. L’ensemble des bâtiments, réduits à de simples amas informes de pierres déchiquetées par les dents des années, était couvert d’une épaisse couche de poussière grise qui donnait à Cemilia le sentiment d’être à moitié aveugle.
Le ciel, quant à lui, ne laissait pas passer le moindre rayon de soleil. Une masse compacte et uniforme de nuages gris s’étendait bas au-dessus du sol, comme si la morgue qui régnait en ce lieu avait déteint jusque dans le ciel.
Aucun animal dans les parages. Même les oiseaux avaient fui, comme repoussés par cette aura pesante de mort, cette désolation qui hurlait silencieusement des bouches béantes des bâtiments éventrés, des tissus déchirés, du sol défoncé. Les ruines étaient immobiles, et elles enfermeraient quiconque oserait y pénétrer dans cette pétrification où la vie n’avait pas son mot à dire.
Cemilia, en cet instant, aurait volontiers fait demi-tour, presque effrayée par ce lieu qui risquait de l’engloutir dans son sceau de silence. Elle était étrangère ici.
Elle hésita quelques instants, en suspension entre deux mondes, celui de la vie qu’elle venait de quitter et celui de la mort qui s’étendait sous ses yeux. Tant de choses à découvrir dans les ruines. Mais le risque à prendre n’était-il pas trop grand, cette fois ?
L’hésitation que marqua la jeune femme lui coûta le loisir de prendre une décision. À l’instant où elle s’apprêtait à rebrousser chemin, un grognement menaçant se fit entendre sur sa droite. Aussitôt, Cemilia tourna la tête dans cette direction, les jambes fléchies en une garde parfaite et les mains sur les poignées de ses épées. Asmaël se campa plus fermement sur ses quatre pattes, sa longue queue se balançant nerveusement d’un côté et d’un autre, et ses redoutables crocs luisirent dans la pénombre ambiante. Plissant les yeux, l’orisha scruta attentivement l’ombre des ruines, tentant de déceler le moindre mouvement suspect.
Là.
Une silhouette, indécelable à l’œil nu, mais que Cemilia put deviner grâce à sa vision nyctalope, venait de se déplacer imperceptiblement vers la gauche. La jeune femme vit briller deux yeux jaunes à l’endroit même où le mouvement avait été effectué. Puis une autre paire d’yeux s’alluma à ses côtés. Et encore une autre.
Une demi-douzaine au total. Les êtres observaient Cemilia et Cemilia les observait. Parfaitement consciente de l’hostilité qui se dégageait d’eux. Parfaitement consciente qu’elle était en large position de faiblesse.
Peut-être que les êtres n’attaqueraient pas. Peut-être qu’ils ne faisaient que passer leur chemin.
Très improbable.
Un second grognement retentit, puis l’obscurité explosa. Asmaël feula et son poil se hérissa d’un coup.
Les six êtres se ruèrent en direction de la jeune femme, griffes et crocs sortis et courant à toute vitesse sur leurs pieds – non, pattes – qu’était-ce au juste ?
Les êtres étaient d’une monstruosité indescriptible. Le corps déformé, noirâtre et la peau dure comme du cuir, ils possédaient une silhouette assez humanoïde pour faire hésiter quant à leur appartenance à cette espèce, mais trop informe pour pouvoir les traiter comme tels. Leurs mains étaient grandes, les doigts épais, longs et munis de redoutables griffes longues d’une dizaine de centimètres, acérées comme des lames de rasoir. Leurs grands yeux jaunes et globuleux fixaient Cemilia et son tigre avec le même regard que portait un chasseur sur sa proie à l’instant où il va lui porter le coup de grâce. Cemilia eut le temps d’apercevoir la bouche de l’un d’eux, plus semblable à une gueule, d’où s’échappait en vrac des crocs, des dents, impossible de se décider. Des torrents de bave en coulaient, trempant son menton et son cou.
Mis à part ces détails, il aurait été impossible de décrire précisément ces êtres. On aurait dit que chacun d’entre eux était un assemblage aléatoire de tout ce qu’il y avait de plus répugnant sur cette terre. Aussi, l’un d’eux était si courbé que sa colonne vertébrale ressortait sous sa peau, et une longue corne biscornue jaillissait de son front ; un autre agitait nerveusement une queue hérissée de pointes, et ses oreilles ressemblaient plutôt à des feuilles de chou fripées.

L’observation de Cemilia ne dura que le temps d’un battement de cœur, et aussitôt elle tira ses épées de leur fourreau et tourna les talons, jetant par-dessus son épaule à Asmaël :
-Viens !
Le tigre s’engagea à sa suite et la dépassa sans peine, allongeant sa foulée afin de mettre le plus de distance possible entre les monstres et lui. Il savait que sa compagne le suivrait sans problème, malgré sa condition physique incomparable aux kilos de muscles qui roulaient sous le pelage clair du touncarn.
Cemilia volait au-dessus du chemin, bondissant par-dessus les débris qui se dressaient en travers de sa route, slalomant parmi les chemins effacés qui s’ouvraient sous ses pas. Faisant appel à toute son agilité, l’orisha tenta de suivre la cadence imposée par Asmaël, qui était déjà une dizaine de mètres plus loin.
Malgré sa prodigieuse vélocité, Cemilia sentit bientôt que les monstres, qu’elle entendait hurler dans son dos, regagnaient du terrain. Ils ne semblaient pas ressentir la fatigue et avançaient toujours au même rythme, alors que Cemilia commençait à sentir ses côtes qui brûlaient et ses poumons qui peinaient à se remplir d’air.
Soudain, au tournant d’un chemin, la jeune femme fut contrainte de stopper net sa course effrénée. Un immense bâtiment, dont les ruines projetaient leur ombre menaçante sur le sol, se dressait brutalement sur sa route. Sentant la panique monter dans sa poitrine, Cemilia se retourna vivement et aperçut les êtres noirs qui n’étaient plus qu’à quelques mètres d’elle. Plus question de fuir.
Comme s’il avait pressenti le changement d’avis de sa compagne, Asmaël rejoignit Cemilia et se pressa brièvement contre sa jambe, comme un encouragement. Aussitôt, la panique de la jeune femme tomba et elle resserra sa prise sur ses deux épées. Toute trace de peur effacée, l’orisha eut un sourire carnassier.
-Approchez donc, mes mochetés, grogna-t-elle.
Lorsque les monstres ne furent plus qu’à un ou deux mètres d’elle, l’un d’eux brandit son bras déformé à l’extrémité duquel brillaient ses impressionnantes serres. Il les abattit sur sa victime avec un cri effrayant.
Cemilia ne fit que fléchir les genoux. Le coup, redoutable, ne fit qu’effleurer ses cheveux. Dans le même mouvement, l’orisha se redressa, effectua une rotation des hanches, remonta son bras. La lame de son épée s’enfonça dans la chair du monstre, qui hurla de douleur. Ignorant le sang chaud qui lui giclait au visage, Cemilia accentua son geste, scindant implacablement l’estomac de la bête en deux. Celle-ci s’écrasa au sol, inerte.
Un bruit sur la droite de la jeune femme lui fit tourner la tête, et elle vit un second monstre, celui avec la corne au milieu du front, qui se ruait sur elle avec un grognement bestial. Empoignant sa seconde épée, Cemilia se lança à sa rencontre et, évitant sa corne de justesse, enfonça profondément son épée dans le sternum du monstre. Celui-ci couina et tomba à terre lorsque Cemilia retira sa lame de sa poitrine.
Durant ce temps, Asmaël faisait lui aussi des ravages dans les rangs adverses. Cemilia avisa un corps gisant à terre, égorgé, tandis que le tigre lacérait sans vergogne le corps d’un second.
Le dernier survivant, désintéressé de ses compagnons exterminés, se jeta sur l’orisha, qui le cueillit avec un atémi dans le plexus solaire. Il accusa le choc, le souffle coupé, puis, avant qu’il ait pu esquisser le moindre geste, Cemilia leva son épée, fit pivoter la lame et lui trancha la tête d’un coup net. Tête et corps churent au sol, avant même d’avoir eu le temps de comprendre qu’ils avaient été séparés.
L’affrontement n’avait duré que quelques minutes.
Le silence qui suivit le combat sembla assommant à Cemilia. Elle resta quelques instants immobile, sous le choc, puis, lorsqu’elle vit Asmaël, le museau couvert de sang, s’approcher d’elle, elle réagit enfin et essuya ses épées avec dégoût sur le corps de ses victimes, dont la puanteur qui commençait déjà à s’en dégager lui tirèrent une grimace écœurée.
Cemilia n’avait pas pour usage de prendre des vies, qu’elles soient humaines, animales ou quelles qu’elles soient d’autre. Aussi, même s’il ne s’était agi ici que d’une simple défense, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir des haut-le-cœur à la vue des cadavres gisant, désarticulés, au sol.
Au moment où Asmaël et elle s’apprêtaient à quitter les lieux, un craquement sinistre se fit entendre. Baissant les yeux vers ses pieds, Cemilia vit qu’une fissure de mauvais augure s’était créée dans le sol, à l’endroit même où son compagnon et elle se tenaient.
-Attention ! eut-elle le temps de crier avant que le sol ne se désintègre brusquement sous ses pieds.
Cemilia sentit qu’elle chutait parmi des gravats de pierre, puis le sol dur se fit à nouveau sentir sous ses pieds, à l’issue d’un choc brutal qui lui coupa le souffle. L’orisha tenta d’amortir la chute avec une roulade qui lui évita de se briser les chevilles.
Se redressant, la jeune femme regarda autour d’elle, sur le qui-vive.
Il faisait nuit noire en ce lieu et Cemilia ignorait où elle avait atterri. De même, elle n’avait pas la moindre idée d’où pouvait se trouver Asmaël. Était-il lui aussi tombé dans le trou qui s’était ouvert sous leurs pieds, ou avait-il eut suffisamment de réflexes pour sauter sur le côté au dernier moment ?
Cemilia expira profondément, régularisant son souffle et tentant de calmer les battements affolés de son cœur. Elle ferma les yeux, laissant libre cours à son ouïe. Elle resta ainsi immobile durant une, deux minutes, peut-être même plus, s’ouvrant à ce que lui murmurait le lieu au creux de l’oreille.
Par moment, une pierre ou deux roulaient encore sur le sol, comme le calme après la tempête déclenchée par l’effondrement. De temps à autres, Cemilia percevait l’égouttement discret d’une source d’eau, quelques dizaines de mètres plus loin.
Et soudain, elle entendit un frémissement sur sa gauche.
Rouvrant les yeux, Cemilia scruta l’obscurité, faisant  appel à son pouvoir de vision nocturne, ce don qu’elle avait encore tant de mal à maîtriser, à l’image de tout ce qui avait trait à la magie – il lui semblait que cette essence de l’être, bien que présente en elle, était trop abstraite pour elle.
Lentement, sa vision se précisa et la jeune femme distingua avec soulagement la silhouette claire d’Asmaël qui s’approchait d’elle à pas mesurés.
-Tu n’es pas blessé j’espère, souffla Cemilia en lui grattant les flancs.
Le touncarn souffla, comme pour la rassurer.
Alertes au moindre bruit, au moindre mouvement suspect, les deux compagnons s’éloignèrent prudemment du lieu de l’éboulement et s’avancèrent dans l’obscurité. Cemilia, qui parvenait vaguement à deviner les contours de ce qui semblait être un long couloir, était rassurée par la présence d’Asmaël qui, comme tous les félins, ne connaissait pas de problèmes pour voir dans la nuit. Et, pour l’heure, le tigre ne paraissait ni agressif, ni effrayé, seulement légèrement tendu, aussi la jeune femme en déduisit-elle que, si danger il y avait, il était encore loin.
Il lui sembla qu’ils marchèrent ainsi des heures durant, scrutant minutieusement l’obscurité, qui semblait cacher aux yeux des étrangers les mystères que recelait ce lieu souterrain.
Soudain, le couloir – ou tunnel, Cemilia n’aurait pas pu être plus précise – prit brutalement fin, s’arrêtant devant une lourde porte en bois renforcée de fer rouillé. Cemilia et Asmaël stoppèrent net leur progression. L’orisha hésita un instant, puis elle poussa la porte, qui finit par s’ouvrir à grand renfort de protestations.
La luminosité soudaine qui régnait derrière la porte éblouit Cemilia qui dut plisser les yeux le temps de s’habituer au retour de la lumière.
Lorsqu’elle se fut adaptée, elle se rendit compte avec saisissement que le lieu était en réalité une salle, couverte du sol jusqu’au plafond de cristaux qui brillaient de mille feux. Projetant la lumière dans toutes les directions, les cristaux donnaient l’impression que la salle était plus grande que ses réelles dimensions.
Alors qu’elle était plongée dans son observation béate du lieu, Cemilia sentit qu’Asmaël se raidissait à ses côtés. Se ressaisissant, la jeune femme tourna la tête dans la même direction que son compagnon et vit qu’en réalité, elle et le tigre n’étaient pas seuls dans la pièce.
Une femme, dont l’apparence laissait à supposer qu’elle avait le même âge que Cemilia, était assise à l’autre extrémité de la pièce. Elle avait de longs cheveux blancs et la peau si pâle qu’elle en paraissait presque translucide. Une longue robe mauve s’étalait comme une fleur autour de son corps mince, et Cemilia vit qu’elle lui souriait.
Sourire aussitôt remis en question par l’immense faux, véritable machine à tuer, qui était appuyée contre le mur de cristal derrière la femme.
Soudain, la femme parla :
-Approchez donc, étrangers, dit-elle sans se départir de son sourire. Je suis contente de voir que des gens ont réussi à trouver leur chemin jusqu’à moi-même dans ce tunnel puant.
Cemilia ne répondit pas. Prudemment, Asmaël dans son sillage, elle fit quelques pas vers la femme. Le sourire de cette dernière s’élargit.
-Qui êtes-vous ? demanda l’orisha, optant pour le « vous » poli qui évitait tout risque de vexation de l’inconnue.
Cette dernière eut un mouvement nerveux de la main et répliqua :
-Je suis Nurhilda, une ombre, mais cela importe peu. J’ai un service à te demander, étrangère.
Cemilia resta sans voix. Nurhilda sourit derechef et ajouta :
-Et tu seras récompensée en retour si tu le fais.
L’orisha plissa les yeux. Après un instant de réflexion, elle lança :
-Je prendrai en fonction de ce que tu me demandes.
Nurhilda éclata de rire.
-J’oubliais que vous êtes des opportunistes, vous les orishas ! Mais soit, je te dis ce que j’attends de toi. Il se trouve que depuis quelques temps, des vandales se sont introduits dans les ruines, et ont trouvé cela amusant de détruire toutes les tombes des défunts qui se trouvaient sur leur passage, exposa-t-elle en retrouvant son sérieux. De plus, ils ne font pas que saccager les cimetières, ils pillent aussi les biens des morts.
-Et je dois aller les arrêter, compléta Cemilia à sa place.
-Bravo, applaudit-elle, c’est de cela qu’il s’agit.
-Et pourquoi ne le fais-tu pas toi-même ?
Nurhilda grimaça.
-Je vois qu’on ne peut pas faire de toi ce qu’on veut, commenta-t-elle. En réalité, j’ai déjà essayé de les arrêter, mais j’ai échoué. Comprends-moi, je sui la gardienne de ce lieu et je ne suis pas fichue d’arrêter une bande de crétins qui se croient un peu trop forts.
-Plus forts que toi en tout cas, d’après tes dires, fit remarquer Cemilia.
-Ne sois pas insolente, étrangère, répliqua Nurhilda avec un sourire. Va jouer avec ces vandales, et tu auras ta récompense. L’issue vers l’extérieur est par ici.
Cemilia haussa les épaules et se mit en marche dans la direction qu’indiquait l’ombre avec son doigt.
L’escalier grimpait fort et Cemilia déboucha en effet à l’air libre après plusieurs minutes de gravissement. Asmaël l’attendait déjà dehors, bien plus rapide qu’elle.
Les deux compagnons suivirent les indications de Nurhilda et, bientôt, en effet, ils débouchèrent sur un immense cimetière, jonché de pierres tombales plantées de travers. Cemilia constata qu’un certain nombre d’entre elles avaient été brisées et vidées de leur contenu – l’acte des vandales, sans aucun doute.
Avançant parmi les morts, la jeune femme restait attentive, scrutant les alentours en attente d’une éventuelle manifestation des hommes qui avaient osé déranger le sommeil des défunts. Ceux-ci ne se firent pas prier et, bientôt, Cemilia perçut la rumeur de voix masculine, qui riaient fort et parlaient à voix haute, sans se soucier de témoigner le moindre respect dans ce lieu de recueillement, ni de se cacher, portant de lourdes battes de bois à la main, ou d’autres objets utilisables à des fins peu glorieuses.
Cemilia s’accroupit silencieusement derrière une pierre tombale, et Asmaël alla se dissimuler plus loin, simple spectre pâle parmi les âmes des morts au repos.
Les hommes s’approchaient de plus en plus de la cachette de la jeune femme, et celle-ci put constater qu’ils étaient nombreux – une bonne quinzaine au minimum.
Elle ne serait pas de taille à les affronter tous. Il fallait trouver un autre moyen de les mettre en fuite.
Un simple regard échangé avec Asmaël lui fit prendre une décision.
Se levant d’un bond, Cemilia surgit de derrière la pierre tombale et se précipita vers la sortie du cimetière. Profitant de l’effet de surprise, la jeune femme passa devant les vandales sans que ceux-ci n’aient le réflexe de se lancer à sa poursuite.
Ils ne réagirent que lorsque l’orisha eut déjà atteint le portail délabré qui marquait l’entrée du cimetière. Avec des hurlements belligérants, les hommes se lancèrent à la poursuite de la jeune femme, brandissant leurs battes et leurs diverses autres armes. Aucun d’entre eux ne fit attention à Asmaël qui contournait le lieu, rejoignant sa compagne en-dehors du cimetière.
Cemilia, elle, courait aussi vite que lui permettaient ses capacités. Elle tentait de s’éloigner le plus possible du cimetière. Il aurait été mauvais que le charivari causé par les hommes ne réveille les esprits mécontents des morts.
Aussi, elle fut soulagée lorsque, au bord d’un tournant, elle aperçut Asmaël, dissimulé parmi les ruines.
-Sors-leur le grand jeu ! lança-t-elle à son intention, avant de disparaître à son tour parmi les éboulis de pierres.
Au moment où les hommes atteignaient le tournant, Asmaël surgit du recoin, le poil hérissé, les yeux étincelant de rage, griffes et crocs sortis. Il poussa un rugissement à glacer les sangs, et que Cemilia sentit vibrer dans sa propre poitrine. La jeune femme dut reconnaître que son compagnon était assez effrayant, dans une telle posture et son pelage pâle lui conférant des airs de fantôme tourmenteur.
Les hommes semblaient eux aussi avoir senti le danger, et stoppèrent net leur course. Ils hésitèrent devant la fureur froide du tigre, ne sachant comment agir face à cette formidable manifestation de puissance.
À cet instant, Cemilia, de sa cachette, prit sa voix la plus gutturale, et déclara :
-Je suis Nurhilda, gardienne de ce lieu. Les esprits se vengent contre ceux qui les dérangent. Vous qui avez osé pénétrer en ces lieux sacrés, payez-en à présent le prix !
Les hommes jetèrent des regards affolés autour d’eux, cherchant à déterminer d’où provenait la voix puis, lorsqu’Asmaël poussa un second rugissement en faisant mine de leur bondir dessus, ils poussèrent des hurlements terrifiés et lâchèrent leurs armes, fuyant aussi vite qu’ils le pouvaient, une expression d’épouvante figée sur le visage.
-Et ne revenez jamais ! rit Cemilia en sortant de sa cachette pour rejoindre Asmaël dont le pelage avait repris un volume normal. Bien joué, mon gros, ajouta-t-elle à l’intention du tigre, qui grogna d’un air satisfait.

Spoiler:
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Jeu 20 Mar 2014, 12:46



 ◊ Lieu mars/avril - Les catacombes ◊   903158catacombes

Rien de tout ce que j’avais pu imaginer n’aurait pu remplacer ce qui me face désormais. Un champ de cendres s’étalait à perte de vue devant moi, et chacun de mes pas soulevait une épaisse couche de poussière en douceur. Tout était parfaitement silencieux, les sons étaient étouffés par les débris qui recouvraient le sol, et parfois une bourrasque emportait le résidu jusqu’à mes yeux, si bien que je devais souvent me les cacher de la main. Je n’étais pas lâche, et je m’étais promise d’explorer chaque lieu qui s’offrirait à moi comme on découvre une nouvelle vérité, aussi n’avais-je pas reculé devant les Ruines… Et puis, il y avait dans cet endroit un mystère profond, insoluble qui me ravissait. Le lieu était une question en lui-même et je m’en approchais, comme un insecte nocturne attiré par la lumière d’une bougie. Je n’étais pas certaine d’espérer quoi que ce soit, et le paysage décharné me mettait plutôt mal à l’aise ; je progressais néanmoins dans mon exploration. Une mélancolie malsaine émanait des formes grisées éparpillées autour de moi, et ce lieu semblait avoir été victime d’un mauvais sort, si puissant que toute vie avait été annihilée.

Je respirais lentement, pour ne pas attirer l’attention sur ma présence. Je savais me faire discrète dans une foule, mais était-ce le cas quand je traversais une étendue déserte ? Je ne pouvais croire que quelque vie était présente, cependant j’avais la désagréable impression d’être observée, et je sentais à chaque pas mon pouls s’accélérer un peu plus à cette idée. Peut-être que tout cela n’était qu’un mauvais rêve, mais les vestiges des bâtiments qui se dressaient devant m’ôtèrent tout doute. Comment pouvais-je imaginer qu’un esprit unique put être venu à imaginer telle grandeur, et comment une âme saine pourrait-elle parvenir à y superposer telle décadence ?
Les constructions cyclopéennes m’entouraient et m’infligeaient une réelle fascination, mêlée de crainte et de dégoût pour un lieu aussi morbide. La beauté de la mort se trouvait ici et je n’aurai nullement été surprise d’y croiser des ombres. Peut-être que certains y vivaient d’ailleurs, je ne savais plus bien. Je n’aimais pas la mort. Certains êtres éprouvaient une inclination perverse pour ce concept, mais les exhalaisons méphitiques des constructions me glaçaient et provoquaient en moi d’incontrôlables frissons.



Peut-être avaient-elles senties l’odeur de la peur ou peut-être que ma paranoïa s’était avérée justifiée, je ne sais, mais je ne tardais pas à entendre un bruit lancinant et odieux autour de moi. Il me semblait que des légers sifflements emplissaient l’air, puis des cliquetis et des grincements, et bientôt une véritable panique grandit en mon sein. J’étais encerclée par des créatures innommables et mon seul échappatoire consistait à pénétrer plus profondément dans cette cité macabre, jusqu’à me perdre moi-même.

Je n’hésitais pas, et dès que j’aperçus une forme sombre surgissant à mes côtés, je me mis à courir sans réfléchir, droit vers les hauts murs de l’ancien lieu, oubliant mes craintes. Les bâtiments n’étaient pas suffisamment à ralentir leur course tandis que je filais tel un courant d’air de passages en passages, sans réfléchir au chemin que j’empruntais, fuyant le plus loin possible, le plus vite possible. Bientôt, je retrouvais le silence, et il me semblait avoir semé mes poursuivants. J’étais arrivée jusqu’à une petite alcôve sombre qui était parfaite pour me dissimuler le temps de retrouver mon souffle et mes esprits. Je m’assis sur le sol dur et sale, et pris une grande inspiration, avant de ravaler un cri.



Le sol venait de se dérober sous moi et je tombais vers un abîme de noirceur.



Les ténèbres dans lesquelles je me retrouvais plongée m’assourdissaient, et j’ignorais combien de temps je chutais. Une fraction de seconde peut-être. Tout cela me parut une éternité. L’atterrissage fut rude, et je dus retenir un cri étouffé de surprise en tombant sur le sol.  J’étais dans l’obscurité la plus complète, et mais une inspection méfiante du sol m’apprit qu’il était constitué de dalles plus ou moins abîmées. Un chemin semblait se dessiner et je le suivis presque à quatre pattes afin de toujours vérifier où je mettais les pieds. J’avais sorti le petit poignard qui me servait d’arme et que je savais à peine utiliser, sa proximité me rassurait. Je ne sais pas quelle distance je parcourus de la sorte, mais bientôt un halo lumineux se profila devant moi, à moins que mes yeux se soient habitués à l’absence de luminosité, mais j’en doutais. Non je n’étais pas folle, il y avait bien une lueur et bientôt je pus même distinguer le cadre d’une porte. Je me relevais et rejoignis le lieu doucement.

Une femme me faisait face. Je crus d’abord qu’elle ne m’avait pas remarqué, ou qu’elle se moquait de ma présence, mais elle me jeta bientôt un regard éloquent. D’un geste lent, elle brandit une immense faux, et je sentis mon sang se glacer dans mes veines. Je balbutiais des excuses et expliquais que je m’étais égarée. Elle ne parut pas s’émouvoir de mon discours, mais tandis que je narrais ma course pour échapper aux créatures, je la vis se détendre et relâcher sa pression sur son arme. L’espace d’un instant, je vis un éclat apparaître dans ses prunelles et je la dévisageais, curieuse.
Elle m’exposa alors le problème qu’elle rencontrait et la raison pour laquelle elle avait été si méfiante à mon arrivée. Je l’écoutais, éblouie par la durée qu’elle avait passée en ces lieux sans broncher, sans faillir à sa tâche et sans apparemment devenir folle. Je ne dis rien de ces pensées, et j’attendis qu’elle termine son discours et sa proposition pour prendre la parole. Je lui dis que je ferais ce que je pouvais, que je n’étais pas très impressionnante, mais que j’avais plus d’un tour dans ma poche, et je lui demandais si je pouvais emprunter un cristal pour éclairer mon chemin. Elle acquiesça et je me mis en route.



En vérité, j’étais bien moins optimiste que je ne l’avais promis, déjà, rien ne me garantissait que les pillards se trouvaient en ces lieux présentement, ensuite je ne connaissais pas le plan des galeries labyrinthiques que formaient les catacombes, et j’avais bien peur que tout cela ne devienne mon propre tombeau. Je ne me laissais pas abattre, et marquant les embranchements que je choisissais d’une croix dans la poussière pour ne pas me perdre, j’avançais silencieusement dans les boyaux des ruines.

Ce fut un léger frottement qui attira mon attention, si discret que je cru d’abord que c’était le bruit de mes vêtements s’accrochant aux murs, mais bientôt j’entendis plus distinctement. On aurait dit qu’un outil s’appliquait doucement à décoller une dalle et je me pétrifiais de surprise. Allons, d’où venait-il ? Au-dessus ? En-dessous ? Non, de ma droite il me semblait. Il fallait trouver un embranchement.  Je tâchais de me faire plus silencieuse que la mort elle-même tandis que je progressais jusqu’au virage que je cherchais.

Je pouvais désormais percevoir des murmures, ils étaient pressés apparemment, et l’un semblait plus qu’apeuré d’être ici, tandis qu’un autre lui répliquait que les esprits des morts n’étaient rien que des histoires à dormir debout. Si j’avais pu me le permettra, j’aurai ri à ce discours. Maintenant tout cela devenait presque trop facile.
Je déposais lentement le cristal que je portais à terre une fois que je fus sûre d’être très proche d’eux, et sans un mot, je devins l’essence de l’air. Ils avaient dû sentir la brise qui se levait car l’un d’eux sursauta, et cette fois je ne me privais pas se rire doucement. Ils apercevraient peut-être ma silhouette immatériel au milieu de la bourrasque que je provoquais, mais peu importait, cela n’en serait que plus plausible. Ma voix n’était ni forte, ni impressionnante, aussi je me contentais de chuchoter, dans un sifflement angoissant. Je leur ordonnais pas de partir, de laisser les esprits en paix, sans quoi ils les rejoindraient au royaume et non-vivants pour y subir le châtiment qu’ils méritaient, et que les ombres n’étaient pas réputées pour leur pitié des vivants.

Mon idée fit son petit effet, et plusieurs d’entre eux fuirent sans demander leur reste, suivis de près par les plus réticents qui ne voulaient sans doute pas se risquer à vérifier si l’on se jouait d’eux. Je doutais qu’ils osent revenir de sitôt et dès qu’il n’y eut plus personne, je repris ma forme habituelle, un air satisfait sur le visage. Il ne restait plus qu’à retrouver Nurhilda.


HRP:

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Ven 21 Mar 2014, 23:31


«  Je reviens dans trois jours, aux aurores. Ne bouge pas de la citadelle, et tiens-toi à carreaux. »
Trois jours. Pas une heure de plus. Kamaël avait passé les portes de la Citadelle Blanche aux premières lueurs de l’aube, tenant la parole qu’il avait donnée à son acolyte. Et il avait fallu, par il ne savait quel moyen, et pour une raison qu’il lui faudrait également éclaircir, que le démon s’échappe. Il était intenable ces temps-ci. Il prétextait l’ennui à la moindre demande de justification de la part de son maître, mais pour que ce dernier ne parvienne plus à le maintenir en place soixante-douze petites heures… C’est qu’il avait un problème. Une information qu’Anaël avait omis de lui préciser. On ne décide pas, lorsqu’on est le dernier des lâches et le plus parfait crétin, de quitter le doux foyer de la citadelle angélique pour aller crapahuter au milieu de la caillasse et de la poussière, dans des ruines qui ne présentent à première vue pas le moindre intérêt. Les deux premières affirmations n’étant plus à démontrer, c’était dans la dernière qu’il fallait soupçonner un nouveau paramètre. Le démon avait une idée derrière la tête. Une ressource suffisamment précieuse pour mériter l’aller-retour aux ruines. Qui sait, peut-être un plan. Ou peut-être pas… Mais son ange « gardien désigné d’office » restait intimement convaincu que ce genre d’idée leur vaudrait à tous les deux une dose substantielle de problèmes.

Ce n’est pas sans une certaine appréhension que Kamaël pénétra sur le territoire des ombres. Il n’était pas à l’abri d’y croiser d’anciens ennemis. Et plus sûrement, un bon nombre de hideuses créatures qui peuplaient les bas-fonds de cet endroit. Sinistre et déprimant. Kamaël y venait pour la seconde fois. La première en tant que passage obligé pour atteindre l’université de Magie. Et nul besoin n’était de préciser qu’en ce jour, l’enthousiasme ne le terrassait pas. Pas plus qu’il y a deux mois d’ailleurs.

Il avait beau prendre tout le soin du monde à rendre sa visite aussi discrète que possible, les fers de sa monture le trahissaient lorsqu’ils frappaient sans douceur les pierres éparses du sentier. Il en avait des frissons. Une froideur désagréable lui remontait le long de l’échine, et il ne devait qu’à sa solidarité envers son confrère – si l’on peut dire – de ne pas avoir fait demi-tour dès l’instant où il s’était aventuré sur les lieux. Quoiqu’il en soit, c’est armé de son épée, son large bouclier sanglé dans le dos, qu’il finit par trouver l’entrée des catacombes. Jusque-là, aucune complication.

Une difficulté s’offrait pourtant à lui à présent : la visibilité. Non pas réduite, mais inexistante. Pour ainsi dire. Il mit pied à terre sans autre ressource qu’un infime espoir de pouvoir produire un semblant de pouvoir grâce aux « esquisses » de pouvoir qui demeuraient en sa possession. Pour tout résultat, il parvint à faire apparaître au creux de sa main une petite… bille de lumière. Ridicule. Il la laissa tomber. La bille rebondit sur le sol, dévoilant une pierre mate rongée par le temps, puis une seconde fois, et finit par rouler dans la poussière. Tout compte fait, elle suffisait au moins à appréhender les aléas du sol, escaliers, crevasses toujours probables, et autres changements de niveau plus ou moins souhaitables. Kamaël la suivit. D’abord recourbé et hésitant, il réalisa bien vite que ses pas produisaient tout de même un écho, ce qui trahissait la hauteur suffisante des murs pour le passage d’un être de taille humaine.

Il perdit la trace de sa petite bille lumineuse quelques minutes après sa création. Il progressa alors à l’aveugle jusqu’à atteindre une salle de taille respectable, qui avait le mérite d’être illuminée – de manière relativement efficace toutefois – par des cristaux incrustés dans la paroi rocheuse et aux pieds de larges colonnes d’obsidienne. La salle, ronde, était totalement vide, si l’on exceptait les énormes plaques de marbre gravées d’épitaphes qui jalonnaient l’unique paroi circulaire. A peu près une tous les deux mètres, à hauteur de visage humain. Des catacombes…

- Exact.

Cette voix d’outre-tombe arracha un sursaut à l’ange qui dégaina son épée, plus par reflexe que par réelle rationalité.

- Tu viens violer les trépassés, ange.
- Pas vraiment, répondit l’intéressé sans même savoir à qui il s’adressait.

Finalement, un souffle sembla le traverser, et une silhouette prit forme face à lui. Silhouette vaporeuse qu’il devinait intangible. Il replaça son épée dans son fourreau. Elle ne lui serait d’aucune utilité face à cette ombre.

- Nurhilda, de son prénom, merci.
- Vous lisez dans les pensées ?
- Entre autres.
- Alors vous savez que mes intentions ne sont pas mauvaises, n’est-ce pas ?
- Elles le sont.

L’ange soupira. Leva les yeux au ciel. Trahi par ses propres humeurs.

- Mettons. Elles le sont. Mais vos dons trouvent là leurs limites, Madame. Car ce n’est pas à l’intention de vos ossements qu’elles se destinent.
- A quoi donc ?
- A un démon dont je suis… responsable, bien malgré moi.

Le visage de son interlocutrice traduisit une nette froideur à l’évocation d’Anaël.

- Cette créature dégingandée et affreusement vulgaire aux cheveux rouges infâmes.
- C’est lui.
- Il a tenté de voler les trésors de ceux que je protège.

C’était ça, l’unique raison de sa venue dans ces catacombes ? De simples richesses purement et bassement matérielles ? Pour un démon, on restait plutôt dans le thème. Mais lui n’était pas n’importe quel démon. Son maître n’avait rien à envier à la noblesse angélique, et pouvait le couvrir d’or et de pierres précieuses sans le moindre effort. Tout cela n’avait aucun sens. Sans compter le fait qu’Anaël était un couard fini. Il n’aurait jamais fait ça pour cette bénigne raison. Il y avait autre chose. Kamaël devait en savoir plus. Déjà, la base :

- Est-il encore en vie ?
- Oui. Je l’ai enfermé dans la salle des trésors.

A ces mots, l’ombre afficha un sourire cynique. La salle des trésors ne devait porter d’attrayant que le nom.

- Il est venu hier, en compagnie d’une douzaine d’autres. Ces sales pilleurs de tombes. Ces démons qui n’ont pas plus de respect pour leurs vies que pour leurs morts. Je les ai fait fuir grâce à mes stratagèmes, ils ne reviendront pas de sitôt nous importuner.

Un atout. Jouer ses cartes, trouver cet idiot d’Anaël, et sortir d’ici fissa.

- Hmm, non. Je confirme. A l’heure actuelle ils nourrissent la faune locale de la surface.
- Quoi ?

Nurhilda était surprise. Son regard ne pouvait porter au-delà des frontières de son domaine. Si elle était maîtresse des lieux, tout ce qui se trouvait à l’extérieur, a fortiori en surface, lui échappait totalement. Il devait continuer. Inventer un mensonge. Mais la clairvoyance de l’ombre était une entrave à son stratagème. Tout en veillant à ce que son expression ne puisse le trahir, il exposa sa monumentale machination et, dans le même temps, se concentra pour que son immunité aux sorts mentaux fasse barrage aux intrusions de l’esprit de l’ombre.

- Ils sont morts, Madame. Je les ai éradiqués ce matin même, avec une brigade de séraphins placés sous mon commandement. Je suis capitaine dans l’armée angélique, cela faisait partie de notre mission. J’ai dû attendre que mes hommes repartent pour la citadelle avant de venir chercher mon…
- Confrère ?
- Fardeau. Vous comprendrez aisément qu’il ne soit pas… souhaitable, que ce genre de compagnie s’ébruite, pour un ange de mon statut.

L’ombre parut réfléchir un instant. Puis un deuxième. Pendant ce temps, l’ange priait. Conservait son flegme légendaire. Mais tremblait sous son masque d’indifférence. Soit elle accepterait cette vérité et les laisserait partir sains et saufs, soit elle chercherait un quelconque moyen de vérifier ses propos, auquel cas… Il lui faudrait rapidement de prendre la décision de sauver sa peau, ou plus hypothétiquement garder l’infime espoir d’en sauver deux. Cette décision, il n’eut pas à la prendre. L’ombre choisit de lui faire confiance. De le croire. Mieux que cela, elle prit même la peine de le conduire sans encombre à la « salle des trésors ».

Après en avoir poussé la porte, Kamaël tomba nez-à-nez avec une statue d’or massif. Qui étrangement avait un air qui lui était familier. L’ange soupira en comprenant.

- Un fardeau…

Derrière lui, Nurhilda disparut dans un rire effroyable qui mit du temps à s’estomper.
Comment allait-il pouvoir traîner Anaël jusqu’à la Citadelle…



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Dim 23 Mar 2014, 13:26

    J'avais tellement mal aux cotes. Quelque chose pesait sur moi, me compressant la poitrine comme jamais, et plus j'essayai de prendre l'air, plus je m'étouffais. Prit de torpeur, j'ouvris tout à coup les yeux. Je soulevai mes paupières mais ne vit pas pour autant. Je ne savais pas où j'étais, ni ce que j'y faisais. La panique me prit à la gorge, et serra, jusqu'à ce que je tousse, que je m'entende faire du bruit. Ce qui me rassura en un sens. Je n'étais pas mort. Perdu certes, mais pas mort.
    Je m'étais endormi, comme d'habitude, dans un lit, à l'intérieur d'une chambre d'auberge, et je m'étais réveillé, peut être à l'autre bout du monde. La manière dont je m'y étais rendu était inconnue. Sur mes mains, du sang séché laissait des traces rougeâtres, presque brunes. Voulant me relever, pour me mettre en position assise, j'enlevai les débris et l’amas de pierres qui parsemait mon corps, pour enfin voir ce qui m'empêchait de respirer. C'était particulièrement difficile de comprendre pourquoi j'étais là, et pourquoi un... Mur s'était écroulé sur ma personne. Je dormais du sommeil du juste, chaque nuit, et une nuit sur deux, je me retrouvais dans un endroit qui était mortel, pour moi. Depuis que la Déesse m'avait rendu mon humanité tan désirée, je fuyais en permanence, me cachant plus que de coutume. Je voulais rencontrer d'autres personnes comme moi, avoir un autre but que celui de toujours fuir, mais c'était peine perdu. Les corps que je croisais appartenaient bel et bien à des humains, mais malheureusement des trépassés, et pire, certains furent torturés. Devant cette infamie, je ne pouvais que continuer à galoper et traverser la lande, pour me recroqueviller dans un coin. Dans un coin d'ombre où j'attendrai le sommeil, et lorsque celui-ci arriverait, la Bête s'éveillerait. Elle viendrait manipuler mes rêves, pour les éclater comme des bulles de savon, séparant ainsi mon cerveau en deux, avec la même douleur, avant de m'arracher des tendons. Ce sang, ce n'était pas n'importe lequel, c'était le mien. Et cette fois-ci, je remarquai une plaie derrière le genoux. J'avais déchiré mon pantalon, pour essayé de plonger mes doigts en trouant ma peau comme des collants, et arracher les fils qui brodaient mes muscles. Mais en vain.
    Alors la Créature m'avait téléporté quelque part, et me voilà, maintenant, en plein milieu de... De ruines, dont je ne connaissais ni l'histoire, ni l'existence.

    Me mettant sur mes pieds, je chancelai un moment, me stabilisant grâce à une paroi un peu branlante. Passant ma main dans mes cheveux, j'entendis Lou couiner, et me rendis compte qu'elle était terrorisée. Et je n'avais rien pour la rassurer “ Lou... N'aies pas peur, je suis là... On va sortir d'ici... ” Plus facile a dire qu'à faire... !
    L'endroit était sombre, terne, mort et morbide, et le silence qui y régnait glaçait le dos. Je pouvais mourir à tout instant. Je n'avais plus aucun réflexe, ni d'agilité. Je n'étais même pas quelqu'un avec une jugeote égale aux Dieux... Rien de tout cela. Tout ce que j'espérais, c'était m'en sortir, le reste n'était que bonus et superflu. Seulement, je ne savais pas quelle directement prendre. M'engageant au milieu des débris et de la jungle qui s'installait depuis maintenant des années, je fini par trouver à l'endroit quelque chose de reposant. Bien sur, j'avais toujours peur, l'angoisse et la frousse m'habitaient mais, ici, lorsque je me sentais, pendant une seconde, en sécurité, le charme de l'endroit me touchait. Me touchant l'arrière du genoux, je sentis la plaie qui s'infectait anormalement, et brûlait. Elle avait touché la poussière des cendres qui gisait sur le sol, et l'avait assez mal vécu. Cependant, pour sortir d'ici il fallait que j'avance et que je marche, jusqu'à ce que le danger arrive. Je n'avais pas le choix.

    Mes pas me menèrent jusqu'à une sorte de mausolée, ou une ruine de monument religieux, qui me glaça le sang. Je n'arrivai pas à comprendre comment des gens pouvaient se balader ici en toute quiétude. Ni pourquoi. J'avais peur, j'étais plus froussard que jamais et je n'arrivais pas a me dire que j'étais quelqu'un de fort et de courageux. J'étais un couard, voilà tout. Un homme sans défense, incapable d'attaquer, qui fuyait au moindre bruit. Et du bruit il y en avait eu...
    Me retournant, je vis trois créatures s'approcher doucement de moi, la bave aux lèvres, prêtent à se jeter sur moi. Encore une fois, il ne me restait plus qu'à fuir. A prendre la tangente, rapidement, pour à nouveau sauver mes miches. Ce qui était particulièrement énervant. Je ne pouvais pas les affronter, c'était perdu d'avance.
    Sursautant, je commençai à paniquer, et aucun son ne sortait de ma bouche. Ma gorge était nouée, et mes bras tremblèrent. Faisant demi-tour, je me mis à courir mais sans y croire, sans espoir. Lou devait se sauver rapidement. Moi, je n'avais aucun moyen de m'échapper. Je trébuchais, je tombais, je me relevais, mais immanquablement, je perdais de la distance. Mes yeux étaient humides, et je me faisais pitié. Pitié à chialer comme un gosse, juste parce que j'allais mourir. Pitié à me dire que je ne vaux finalement rien.

    Au détour d'un mur, la bénédiction des Dieux me frappa, car une cachette dérobée se montra à moi. Je me jetai dans un trou, me cachant du reste du monde, avec l'espoir que l'on ne me trouve pas. Mon cœur battait trop fort, résonnait dans mes tempes, ma propre voix me faisait mal à la tête, mais j'essayai de retenir mon souffle. C'était difficile de croire que je pouvais m'en sortir. Difficile de me dire qu'ils n'allaient pas me trouver. Ma tête tournait, et je me sentais repérable à des kilomètres. Trop de kilomètres.
    Pour moi, j'étais fichu. Les pas se rapprochèrent, les grondements aussi, et bien que je me recroquevillai sur moi-même, personnellement, ça ne m'empêchait pas de paniquer. De me trouver trop gros et trop voyant.
    J'étais un pauvre type, qui n'avait rien fait de sa vie, et... Me voilà déjà condamné.
    Mais m'apitoyer sur mon sort ne servait strictement à rien. Sous moi, le sol commença à trembler, et je me demandai ce qu'il se passait. Pourquoi moi, pourquoi maintenant ?
    Prêt à repartir, je voulu sortir du trou, mais les espèces de bêtes eurent la bonne idée de se montrer. A la vu de leurs jambes, je me figeai, et le sol finit par se dérober sous moi. Je tombai dans un trou immense, béant, et m'écrasai sur le sol comme une lavette.
    Mon dos craqua et un cri, de mon cru, résonna sur les parois. J'étais à la merci de ceux qui me trouverait.

    A ces dires, quelqu'un se pencha sur moi. Un femme, malade, peut être âgée, peut être morte, me regarda de ses yeux bleus et puissants. Je clignai les miens, turquoises, avant de me redresser. Mon genoux blessé me tira une grimace de douleur, et je glissai sur le sol comme pour m'éloigner. Une fois debout, je me dis que, réellement, si elle avait voulu me tuer, elle aurait eu toutes les chances de le faire...
    J'étais tellement abrutit que, presque, je les lui aurais donné...
    “ Qu... Qui êtes vous ? Que... Que voulez-vous ? Je... ” J'étais clairement terrorisé. Mon corps tremblait, et je tenais mes mains en avant, les bras en croix, comme pour parer une attaque invisible. La silhouette ne bougea pas, et m'expliqua plutôt “ Pauvre idiot. Vous êtes dans un endroit caché des ruines. Des catacombes. Visiblement, on m'a pas envoyé le plus débrouillard, m'enfin... Des bandits pillent les tombes, pour prendre leurs richesses, et laisse les cercueils ouverts, sans rien à l'intérieur. Ils ont déjà profané nombre de défunt de la sorte, et il faut que cela cesse. Seulement, je suis la gardienne de ce réseau et je ne peux bouger d'ici. Vous serez donc ma voix, mes yeux, et mes mains, et vous vous ferez un plaisir de tuer ces voyous de mauvaise augure. Je me suis faite comprendre ? ” Mes yeux roulèrent dans mes orbites, excédé. Les ennuis commençaient... !


Gain:
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Lun 31 Mar 2014, 01:23

Ses pas le guidaient rapidement parmi les ombres et les cris de la nuit, ruelles mal famées comme les plus fréquentées, ignorant animaux sauvages et brises nocturnes pour rejoindre au plus vite le foyer familial. Il savait l'y attendre loyalement un petit effronté à la frimousse aussi adorable que ses mots pouvaient être tranchants, loyal malgré tout, malgré les nombreux rejets qu'il pouvait parallèlement esquisser à son égard. Le voyage s'avérait difficile et pourtant il ne baissait pas les bras, continuant sa marche rythmée tout en s'abritant, avec son maigre imperméable improvisé, des bourrasques qui l'agressaient. Il fallait qu'il soit chez lui avant l'aube pour surprendre l'orine, le voir se réveiller sous les mouvements répétés de ses caresses matinales et les senteurs d'un petit déjeuner fraîchement préparé. Reprendre la banalité même de leur train quotidien. Son cœur, souvent en proie à des chahuts incompréhensibles mais douloureux cela est sûr, semblait guérir quand Luka était à ses côtés, quand il lui souriait et qu'il dédiait à lui et à lui seul tout le temps qui lui était disponible, hors de ses voyages et de ses maigres occupations prioritaires. Le vampire peinait à déceler chez le jeune garçon des sentiments aussi simples que la haine ou l'amour, voyant à travers eux de bien plus amples nécessités.

Il ignorait comment répondre à ses sentiments, comment l'affronter tout simplement. Petit vampire qu'il était à n'avoir pu profiter de l'amour maternel qu'une période très limitée – ses souvenirs d'avant sa transformation ne lui étant d'aucune utilité, même s'il en avait disposé, pour qu'il puisse en profiter – il espérait toutefois être en mesure de sauver le pauvre garçon. Nombreuses étaient les fois où – en pleine nuit de chaleurs intenses - il accueillait l'orine haletant et suant entre ses bras de gel et que grâce à cette fraîcheur il pouvait l'apaiser avec succès. Le nom qu'il débitait ne lui était aucunement étranger de surcroît. Mais comment l'en délivrer, alors que lui, Luka, n'était qu'un simple remplaçant le temps que sa maîtresse ne reprenne sa place à ses côtés ? Voilà ce qu'il ignorait par dessus tout.  Pensées incongrues mais pas pour autant dénuées de sens chassant la tranquillité, privant l'esprit du jeune homme de ne jamais en profiter. On l'empêchait de s'émerveiller face à ce ciel nocturne plongé dans une mère nuancée de bleus, dont seulement quelques petits vaisseaux lumineux venaient déranger l'harmonie sombre. Gardant pour lui tout genre de pensées intimidantes, il reprendrait son attitude assurée et candide dès le lendemain mais pour l'heure il se laissa submerger par des interrogations diverses et concentrer sur la route s'offrant à lui, son ambition loin d'être remplie ou à portée de main.

¤
Pendant ce temps, l'orine s'ennuyait terriblement, n'ayant pas idée de l'impatience que ressentait Luka à chaque fois qu'ils se voyaient séparés, préférant charger Venom de le superviser plutôt que de l'accompagner. Le garçon aux cheveux noirs d'ébène faisait les cent pas dans la chambre à coucher, quelques vas-et-vient devant la fenêtre avant de repartir de nouveau trotter devant le bureau du vampire, comme si cela le ferrait en réalité rentrer plus rapidement. Il marchait depuis des heures à suivre ce même schéma déroutant, à en donner le tournis au loup qui pourtant ne faisait que jeter quelques regards indifférents dans sa direction, ce de temps à autres. Il pillait quelques ouvrages dans la bibliothèque murale du vampire – ayant grandement une gamme de thèmes en tout genre – les feuilletait un moment avant de les reposer sur le lit, ce qui résulta au bout du compte en un amas innombrable de livres exposés à moitié ouverts, d'autres à peine entamés.

De fil en aiguille, il perdit le peu de place qui lui restait encore et eut donc à en évacuer quelques uns des ouvrages,  les ranger de nouveau sur les quelques bouts de bois immobiles, pendant au murs et soutenus par une demi-douzaine de clous qu'on y avait fixé avec beaucoup d'attention. Le rangement s'éternisait à l'infini et n'avait-il pas encore fini sa première tâche, qu'il s'affairait déjà à une deuxième. Dénichant ainsi un livre de petite taille, enseveli sous des semblants d’encyclopédie que jamais personne – en toute santé d'esprit – n'irait lire pour le plaisir, il en lit la préface contenant quelques symboles antiques qu'il ne déchiffrait aucunement, puis passa en revue l'intégralité du bouquin en se penchant de plus près sur les représentations et autres images qu'il contenait. Ses yeux pétillaient d'émotion tandis qu'il découvrait les vestiges que les peuples, ses ancêtres en quelque sorte, avaient bien pu laisser derrière eux pour témoigner de leur présence éphémère en ces terres. La naissance d'une toute nouvelle passion, probablement la première qui fut vraie et non pas idéaliste, comme ses penchants d'affection à l'intention de Kura qu'il venait lui-même à questionner à ce jour.

Aucun doute possible, c'était bien un livre d'archéologie qu'il tenait entre ses petites mains, un bien vieux chef d’œuvre énumérant d'une façon assez détaillée de nombreux artefacts s'étant perdus avec le temps et les héritages, des reliques sur qui toute entité ambitieuse voudrait mettre la main en sa courte existence. Il n'en fallait pas plus pour attiser la curiosité de l'orine qui de suite commença à éplucher par ci par là des informations sur ces fameux trésors enfouis, oubliés, un pendentif ayant particulièrement attiré son attention. Arrachant la feuille le concernant pour l'aplatir dans sa poche de veston – ainsi que le descriptif qui y  figurait – il s'empressa de ramasser quelques affaires, se préparant d'ores et déjà à un voyage de plus dès que celui du vampire se verrait achevé. Il va sans dire qu'il s'inquiétait pour le jeune homme et ne voulait en aucun cas lui causer du tort en l'emmenant dans un endroit dangereux dans une santé physique loin de l'idéal, mais il voulait n'empêche, le remercier pour toute la gentillesse dont il avait fait preuve et il voyait là la seule façon exemplaire d'y parvenir. Il se laissa alors plonger dans les draps soyeux du seul lit de la chambre en attendant - avec un empressent tout nouveau et tout à son image - le retour imminent du vampire.

Ses paupières, après une nuit de lourd sommeil et sans le moindre rêve pour la perturber, s'ouvrirent avec lenteur, voyant une silhouette bleutée juste en face mais ne réalisant pas de qui il s'agissait. Une main d'une pureté exemplaire et d'une certaine fraîcheur, se glissait parmi les mèches de cheveux noirâtres, procurant un sentiment paisible et de bien-être au petit bonhomme encore endormi. Il ne retrouva tout sa lucidité d'esprit qu'après avoir entendu le vampire prononcer d'une voix rauque et basse – au creux de son oreille qui plus est – son prénom et lâchant un souffle glacé de ses lèvres rosées. Il sursauta presque, n'en crut pas ses yeux un moment mais se lança tout aussi rapidement dans les bras du jeune homme qui, ouverts, l'attendaient depuis un moment déjà. « J'espère que tu as été sage pendant mon absence Kyle. » fit-il d'une voix candide et d'un sourire délicieux alors que ses yeux se posaient sur le petit contre son torse. Avant qu'il ne put dire quoi que ce soit, il reprit. « Si sage que tu n'aurais jamais songé, en mon absence qui plus est, à entreprendre un voyage insensé à je ne sais quelles ruines pour y faire encore une fois je ne sais trop quoi. N'est-ce pas ? »

Un sourire et un ton qui en disaient long sur toute l'ironie qui se cachait derrière ses propos, l'orine n'ayant aucun mal à imaginer qui avait bien pu vendre la mèche avant lui. Lançant un regard noir du côté du loup sauvage, qui dans une position aussi fière et noble qu'à son habitude observait la scène d'un air amusé, il lui fit comprendre à quel point il regretterait son geste, même si pour l'heure il préférait se concentrer sur le personnage en face de lui. Luka, voyant dans son regard tout ce qu'il avait besoin d'entendre, se dirigea vers la table à manger, y plaçant un met simple mais aussi le préféré de l'orine le sommant de venir s'installer. « Nous partirons dès que tu auras fini ton plat. On ne voudrait pas prendre de retard. Tu seras le chef de l'expédition alors nous nous remettons à toi. Soyons prudents. » Tout ce qu'il fallait, rien de plus rien de moins.

L'endroit respirait l'air morbide à pleins poumons, les effluves en provenance des cadavres en décomposition étant assez intenses pour couvrir l'ensemble du périmètre. Une scène de débauche, théâtre d'une catastrophe qui frappa toute une civilisation qui autrefois y régnait puissante et digne du rôle qu'on lui avait attribué. Toutefois elle se vit tout perdre par dieu seul sait quels moyens, un mystère ténébreux dont on n'est même pas prêts d'éclaircir que les détails les plus relevants. Très peu pouvaient affirmer réellement connaître l'histoire de ces ruines, des bâtiments dans la pierre sculptés, de ces tas de gravas que la splendeur antique avait abandonné. Les lieux n'inspirent que tristesse et désolation à celui qui les traverse dans l'espoir d'y trouver un bonheur dont tant d'autres furent privés. Kyle, partagé par ces même sentiments mais victime malgré tout d'une certaine exaltation, arpentait les chemins parmi les rocs et les débris humains, évitant de les regarder fixement. Luka quant  à lui ne se voyait aucunement surpris de leur présence, ayant déjà assisté à de bien plus macabres spectacles au point où celui-ci, n'eusse été la décadence d'une ville autrefois débordante de vie, ne le surpris pas le moins du monde.

Une couche épaisse de poussière, mélange de cendres et de sable asséché en plus par le manque de pluie évident, recouvrait les sols et s'envolait dès que le vent se levait. Sous leurs pas légers craquaient lentement quelques pierres ou restes de bois carbonisé tandis qu'ils se frayaient un chemin en suivant les quelques sentiers dessinés au sol. Luka, attentif et conscient du danger qu'ils courraient sur place – sachant également que les bêtes sauvages ne manqueraient pas dans ce genre d'endroit détaché et délaissé du reste du monde, hormis quelques individus à l'insanité confirmée ou au courage à toute épreuve  - tenait fermement la main moite de l'orine dans la sienne. Leur avancée synchronisée se faisait lente mais sûre, cherchant un trésor quelconque qu'ils ne risquaient pas de trouver sous la belle lumière solaire.

Un craquement étranger aux leurs se fit entendre au loin. Dans un réflexe quasi systématique mais guère bruyant pour autant, il saisit les mains du petit bonhomme pour le plaquer contre le mur espérant que l'élément déclencheur de ce bruit ne s’apercevrait pas de leur présence. Les halètements se firent plus proches, une odeur pestilentielle leur parvint jusqu'aux narines et avec elle disparurent toutes leurs maigres certitudes d'être encore un tant soit peu en sécurité. Luka esquissa un mouvement de recul, espérant pouvoir admirer quelques secondes l'animal mais regretta bien vite son geste, n'y voyant qu'une entité informe et de couleur sombre qu'il ne reconnaissait de toute évidence pas comme mortelle. Une course déchaînée démarra dans un échange de regards. Faisant passer Kyle devant, Luka guidait leur élancement dans l'espoir de dépister la bête féroce bien plus rapide que lui. Tourner à gauche puis à droite et à gauche à nouveau, ignorant où cela pouvait bien le mener. Nulle part apparemment. Un mur se dresse devant eux et manquant de s'écraser contre la surface rocheuse, ils réalisèrent tous deux que leur voie est définitivement coupée et qu'il ne leur reste plus aucune échappatoire. Quelques rochers y dressés leur servirent de minuscule cachette mais contre toute attente le sol finit par céder sous leurs pieds ou leur poids. La chute fut aussi inévitable que les courbatures le lendemain de cette périlleuse excursion que plus d'un regrettait d'avoir entrepris.

Frottant avec violence l'arrière de son crâne comme pour s'assurer que celui-ci ne s'était pas vu privé de quelques morceaux, Luka redressa son dos qui criait la douleur haut et fort, sur tous les toits. Il essuya ses habits salis par les toiles d'araignées gigantesques – tissées certainement lors des siècles derniers – et les restes du sol ayant cédé quelques instants plus tôt,  avant de chercher du regard une présence essentielle qui pourtant ne semblait pas y figurer. Une migraine commença langoureusement à l'empêcher de réfléchir et il eut un mal fou à se rendre compte de l'absence de la petite orine. Reprenant appui sur ses deux jambes, il commença à travers de fond en comble les sentiers sous-terrains. Ceux-ci, plongés dans l'obscurité la plus totale, submergeaient le jeune homme, sensible à tous les bruits qui représenteraient de près ou de loin un danger pour lui et son ami, ne sachant pas dans quel pétrin ils avaient bien pu tomber cette fois. Prenant une branche sur laquelle il avait faillit trébucher quelques minutes plus tôt, il la saisit en l'enveloppant dans un bout de vêtement imbibé d'alcool auquel il prit soin de mettre le feu. Les effets lumineux, aux nuances de bleus clairs et foncés, rendait la traversée un peu moins pénible quoique pas optimal pour autant. Rien que l'extrême nécessaire pour parvenir jusqu'à une pièce extravagamment grande fournissant elle-même sa propre source de vaisseaux lumineux.

Luka en parcourut rapidement les extrémités avant de voir apparaître sur son champ de vision une silhouette ne lui étant point inconnue. En quelques secondes, il se trouvait déjà à ses côtés, s'étant abstenu de l'étrangler ou au contraire de l'étreindre en présence d'une femme qu'il avouait ne pas avoir remarqué au premier abord. « Désolé d'être parti comme ça mais je me devais d'explorer la zone. On dirait que personne n'en fit jamais la découverte, ou du moins ils ne l'ont jamais relaté. J'ai croisé cette jeune personne pendant ma ronde. » Avec un simple hochement de la tête, il salua la femme ne la croyant pas aussi bavarde et amicale que l'orine voulait bien lui suggérer, bien plus perspicace que le petit bonhomme de toute évidence.

Une mine défaitiste et sans vie ornait cependant son visage et luka ne put l'ignorer comme il ignora son silence face aux nombreuses questions posées par Kyle. « Nous ne cherchons pas à profaner cet endroit, je vous rassure ! Nous n'avions pas prévu de nous retrouver ici mais le sol, probablement à cause de l'érosion, semble trop fragile et s'est dérobé sous nos pieds. Si vous nous apportez votre aide, nous nous ferrons un plaisir de quitter les lieux. » déclara-t-il, sachant ces paroles susceptibles de calmer son courroux s'ils en étaient la cause ou lui permettre de s'ouvrir un peu si autrefois la dérangeait de la sorte. Elle les détailla rapidement de haut en bas avant de se lever et de se diriger vers un coin de la pièce. Pointant du doigt quelques galeries qu'on peinait à distinguer même à cette distance, elle fit : « Des pilleurs de tombes. Voilà ce qu'il en est. Ils hantent mes jours et mes nuits depuis qu'ils sont arrivé ici, il y a de cela deux semaines voire plus. Il dérobent tout ce qu'il reste de précieux à ceux pour qui la vie n'est plus un doux cadeaux mais une convoitise illusoire. Hélas, je ne puis empêcher leurs méfaits, impuissante que je suis … » affirma-t-elle d'un ton plein d'amertume et de ressentiment envers elle-même.  

Sans mot dire, le vampire s'éloigna dans la direction indiquée par la jeune femme tandis qu'il laissait le petit être expliquer avec de bien grands mots qu'ils se laissaient à leur poursuite. Il avait le mérite d'être un parfait gentilhomme quand il le fallait et bien souvent cela pouvait leur empêcher des galères futiles. Mais il était grand temps de mettre la main à la pâte, même s'ils ignoraient tout de leurs adversaires principalement leur nombre exacte. « Nous devrions essayer de mettre hors d'état de nuire la plus part de leurs effectifs pour n'en affronter que quelques derniers au combat et nous faciliter ainsi les choses. » Plan simple, concis mais efficace étant donné leurs aptitudes et le petit nombre d'outils bien pratiques dont ils disposaient. Il en isolaient une paire, en les attirant avec de l'or et des joyaux imaginaires, pour les neutraliser en silence d'un seul coup derrière la nuque. D'autres, se voyaient attaqués pendant un moment de faiblesse tandis qu'ils discutaient allègrement de l'usage qu'ils ferraient du butin une fois qu'ils en auraient acquit suffisamment pour le partager.

Les suivants purent apercevoir quelques secondes durant leur agresseur mais perdirent bien vite de vue la crinière bleutée qui le différenciait grandement des rustres en leur genre, le temps au ralenti n'étant pas négligeable pour se sortir d'une mauvaise posture. D'autres encore eurent droit à quelques illusions avant de défaillir, tombant raides au sol. Quelques convois dont ils eurent à se débarrasser certes, une fois tous les individus ligotés, mais un bien majeur au final et une mission accomplie avec brio. Une fois la besogne promptement achevée et menée à bien, ils purent reprendre le même chemin par lequel ils étaient arrivés pour rejoindre de nouveau Nurhilda qui les attendait fidèlement à l'endroit où ils l'avaient quitté. Ils pourraient ainsi acquérir la chose qu'ils souhaitaient le plus à cet instant précis, leur liberté et ce avec un petit bonus non négligeable.

Spoiler:
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Mar 08 Avr 2014, 05:35



Déjà présent sur le continent dévasté et ayant du temps à passer dans l'attente du retour de sa chérie, Ethan parti en balade question d'explorer un peu plus le continent . Ayant entendu parler d'une région où se trouve des ruines qui pourraient renfermer trésors et secrets du passé. Sa curiosité ne pu que le guider vers cette région inhospitalière pour y découvrir ce qui s'y cache. Quoi de mieux que de tuer le temps et s'enrichir par la même occasion ? L'orisha mit pied à terre et laissa Tempête reprendre son envol, sachant fort bien que son compagnon appréciait beaucoup plus se promener en toute liberté dans les cieux que sur terre. De toute manière, lorsqu'il aurait terminé son exploration, il n'aurait qu'à l'appeler pour monter à nouveau sur son dos et aller attendre au lieu prévu le retour de sa tendre moitié.

Ethan circulait sur les anciens chemin de cette contrée, aujourd'hui désaffecté et en piteux état, route qui aujourd'hui ne démontrait plus l'oeuvre passé de l'homme. Atteignant ainsi les ruines à proprement dit, vestiges d'une civilisation passé qu'il n'avait jamais connu et même très peu entendu parler, les rumeurs indiquant que même les plus grandes bibliothèque des terres du Yin et du Yang étaient quasi vierges d'informations sur ce qui c'est passé en cet endroit avant sa destruction. Admirant ici et là les reste de l'architecture, s'imaginant toute la splendeur que les bâtiments devaient avoir lorsqu'ils étaient dans leur parfaite condition. Il avançait pas à pas, sans stress ni attente, prenant le temps de découvrir malgré cette impression constante de menace qui le tenaille. Comme si l'orisha était surveillé par quelqu'un ou quelque chose.  Poursuivant sa visite avec un peu plus d'attention face à ce qui l'entoure quand soudain tout autour de lui de nombreuses paires d'yeux furent visible dans la pénombre. Il y en avait trop, beaucoup trop pour un combat en corps à corps face à cette meute dont il ne connaissait pas la nature, il ressentait uniquement la menace qui planait sur lui. Courir était sa seule solution pour le moment, espérant trouver refuge quelques parts dans ce bled perdu.

Il pouvait presque sentir le souffle chaud des bêtes sur ses mollets, il n'osait se retourner au risque de perdre pied. Entrant au coeur des ruines, des bâtiments délabrés, circulant à travers les débris jusqu'à apercevoir les vestiges d'un escalier. Prenant son élan pour attraper les marches restante et s'y hisser pour monter au palier supérieur. Sous lui les grognements des créatures qui perdent leur repas du soir, rôdant aux alentours dans l'espoir qu'il redescende tôt ou tard. L'orisha se mit à se balader parmi les hauteurs, usant de son agilité pour sauter et grimper contre ce qui reste des murs et planchers. Il parvint à atteindre un lieu plus tranquille, quelques bâtiments plus loin, n'attendant plus les prédateurs. Poussant un soupir de soulagement, il baissa sa garde et marcha le long d'une poutre pour traverser au-dessus de ce qui semblait avoir été un dortoir jadis.  C'était sans compter sur le niveau de pourriture de la dite poutre... Ethan n'eut le temps de rien faire, chute libre vers l'étage inférieur, percutant avec force ce qui restait d'un lit. S'en suivi un craquement sourd et la seconde d'après il chutait de nouveau mais cette fois sans savoir où il se retrouverai. L'impact se fit dans un grand fracas et arracha un cri de douleur à l'homme qui reçu sur l'épaule un bloc de pierre.

Lentement il se releva, essayant de voir dans la pénombre, profitant des rares rayons de lumières qui passaient par le trou béant laisser par sa chute. Tenant son épaule d'une main, ne pouvant user du bras blessé, il se résigne à essayer d'avancer dans le noir. Pas lent, à l'aveugle, il décide de frôler la paroi de sa bonne épaule pour guider ses pas, levant à peine les pieds du sol pour percevoir quelconque obstruction et lever au besoin pour enjamber.  Cette marche lui semblait interminable, un couloir s'en fin et sinueux, tournant à gauche puis à droite, quand soudain il perçu une lueur bleuté. Accélérant le pas à mesure que sa vision devenait meilleure jusqu'à atteindre une salle de petite taille dont la luminosité provient d'une multitude de cristaux parsemés  en grande quantité dans les parois. Il constate alors la présence d'une femme aux allures éthérée, lui faisant face alors qu'ils sont à une dizaine de mètre de distance l'un de l'autre.

- Euh.. bonsoir ?
- Qui es-tu ?
- Un voyageur blessé et égaré.
- Prouve-le !
- J'ai tombé ici en voulant échapper à des bêtes que je ne connais pas, défonçant le plancher d'un bâtiment sous le poids de ma chute, allez voir au bout du couloir d'où je viens, vous verrez.
- Hmm absence d'équipement pour piller et détruire les lieux, pas de torche. Tu sembles dire vrai.
- Je n'ai point intérêt à vous mentir vu mon état.
- Aide-moi et je t'aiderai à sortir d'ici. Tu te trouve dans une ancienne catacombe que je m'efforce de protéger quoi qu'il en coûte. Ce lieu est immense et est constitué de nombreux tombeaux où il est facile de s'y perdre. Toutefois depuis quelques temps des pilleurs profanent et les esprits des morts crient au scandale.
- Et moi je fais quoi là-dedans ?
- Tu les élimines, les fait sortir, ce que tu veux pour autant qu'ils ne reviennent jamais.
- Ils sont nombreux ?
- Trop pour que je puisse le faire seule, je n'ai cure de tes méthodes pour autant que tu respectes les défunts qui eux ne se gêneront pas pour te faire payer ton impertinence si tu viens qu'à les perturber.

Nurhilda lui expliqua alors la direction à prendre dans les couloirs pour trouver le secteur où opèrent les voleurs et lui indiqua de prendre garde aux pièges multiples qui parsèment les ruines. Car qui dit trésor dit protection, mais les malfrats semble les déjouer de plus en plus et trop peu s'y fond prendre. Ethan prit ainsi la voie indiqué qui heureusement pour lui avait un minimum d'éclairage. Dague en main pour se défendre, il usa de vision d'aigle pour éviter les dangers qui le guète et pouvoir avancer sans encombre dans ce dédale de pierre taillé. Il entendit alors de nombreuses voix résonné dans les passages, une équipe à l'oeuvre à la recherche de nouvelles richesses. Jetant un oeil, il pu en dénombrer une dizaine au même endroit, bien plus que ce qu'il pouvait maitriser à lui seul. L'orisha perçu la présence d'une trappe non loin de lui qui était placé pile à une sortie de la pièce. Lançant quelques pierres aux intrus pour attirer l'attention avant de se blottir dans un coin sombre. Deux d'entre eux sortirent en courant sans aucune précaution et la plaque céda sous leurs pieds, se fracassant sans mal sur les pics acérés qui les empalant aisément. Les autres réagirent aux cris d'agonie de leurs collègues, ne pouvant que constater leur fin atroce et en rire, ce disant que leur part respective serait ainsi plus grande.

- Deux abrutis ceux-là... ils ont couru à leur perte.

Tous retournèrent à la profanation, l'orisha entra juste derrière eux pour attraper celui qui fermait la marche et lui trancher la gorge avant de le jeter dans le trou à son tour. Motivé par ses succès, Ethan entra de nouveau dans la pièce sans la moindre gène pour parler d'une voix imposante.

- Sortez ou mourrez, déjà trois de vous sont morts en quelques minutes.
- Qui es-tu ?
- J'ai déjà eu un interrogatoire alors la ferme et partez.
- Tu crois vraiment faire le poids ?
- Assurément.

Le combat au corps à corps s'engagea, l'adversaire étant restreint par le côté exigu de la pièce ne pouvait être tous en même temps à provoquer le défendeur. Usant de sa dague ou de son fouet selon ce qu'il parvenait à faire, son épaule le faisant terriblement souffrir à chaque mouvement brusque. Préférant se servir de ce bras pour bloquer plutôt que pour attaquer. Peu à peu ils parvinrent à l'encercler et le faire chuter sur le dos, prenant largement le dessus sur lui en le tabassant de coup de pieds par six d'entre eux. Celui semblant être le chef et une femme restant à l'écart à regarder ce spectacle déloyal avec un grand sourire. Encaissant coup après coup, la rage montait chez l'orisha et ne tarderai pas à exploser. Usant soudain de ses jambes pour frapper aux genoux deux adversaire qui s'écroulèrent au sol en se tordant de douleurs. Créant ainsi une diversion de quelques secondes, il attrapa le pendentif dans sa poche et le mit à son cou, devenant aussitôt invisible aux yeux de tous.

Il put ainsi se relever en se faufilant derrière le groupe, poignardant un à un ses adversaires qui frappaient dans le vide à la recherche de leur agresseur. Cette fois ils n'étaient plus le chasseur mais la proie, leur sang quittant leur jugulaire à mesure que la dague tranchait leurs gorges. Ethan était sans pitié, la haine et la rage aurait pu se lire dans ses yeux, sa soif de liberté guidant ses gestes. Alors qu'il ne restait que les deux spectateurs, il retira le collier après c'être placé à quelques centimètres d'eux. Provocant un cri puissant de la femme et un recul de l'homme qui en trébucha.

- Combien êtes-vous encore ?
- Plus .. d'une.. trentaine... ils vont te faire... la peau !

La voix de l'homme tremblait, mensonge ou vérité, la femme voulu répondre à cette affirmation mais un mort s'était relevé derrière elle par tout ce vacarme dans son tombeau, plantant sa main squelettique à travers son dos pour venir fermer le poing sur son coeur et lui arracher sans difficulté. Ethan afficha un sourire satisfait de cette justice, s'approcha de l'homme toujours assis au sol, l'empoignant à la gorge d'une main et appuyant la pointe de sa lame sur ses bijoux de famille.

- Soit tu quittes avec tes hommes maintenant et ne reviens jamais ou je te coupe cette partie de ton corps pour te laisser mourir au bout de ton sang tandis que j'irais un à un tuer tes camarades.
- Crève, tu n'es qu'un esclave !
- Mauvais choix...

La dague se planta dans sa chair et le priva de sa masculinité, le sang coulant à flot, il ne suffirait que de quelques minutes avant sa mort. L'orisha quitta ensuite pour parcourir les couloirs et visiter une à une les pièces de ce dédale. Y trouvant régulièrement des voleurs qu'il tuait sans merci, s'assurant de les faire crier pour alerter les autres, qui sait si après une douzaine de cri d'agonie ils comprendront qu'ils doivent partir. D'autres morts s'étaient levé et le suivait dans son nettoyage, le devançant parfois pour faire souffrir atrocement leurs victimes. Ethan ne s'était jamais attendu à un jour combattre aux côtés de morts plutôt fringuant et particulièrement puissant. Il avait montré sa valeurs et les défunts montraient ainsi leur reconnaissance. Près d'une quarantaine de cadavre joncha ainsi le sol froid des catacombes, tous trainé et jeté dans des trappes ici et là pour ne laisser que la trace de leur sang qui sèchera avec le temps. Symbole du danger qui guète toute personne osant s'aventurer en ce lieux sans permission de la gardienne.

L'homme retourna sur ses pas pour rejoindre la salle où il avait vu l'Ombre, derrière lui les morts reprenant un à un leur tombeau respectif dans un grognement satisfait, replaçant leurs trésors au bon endroit. Ethan se présenta devant la femme, les vêtements partiellement couvert de sang qui n'était pas le sien, son épaule toujours aussi douloureuse et de nombreuses ecchymoses ça et là sur son corps musclé, crispant parfois le visage sous les sensations désagréable qui le traversait.

- Tu as rempli ta part du marché avec brio, à moi de remplir la mienne.
- Je vous en serai reconnaissant.
Elle lui tendit un parchemin roulé.
- Voici une carte magique, où que tu sois elle prendra l'image du lieu où tu es et te guidera où tu voudra dans celui-ci.
- Merci... je présume qu'elle me permettra de sortir d'ici.
- Oui, regarde ce point sur la carte, c'est la sortie.
Il hocha la tête dans l'affirmative, mémorisant le point indiqué.
- Juste une question... qui êtes-vous ?
- Une ombre, Nurhilda, la gardienne de cet endroit depuis des centaines d'années.
- Gloire à vous pour votre travail.

L'orisha regarda la carte et fila à travers les couloirs, évitant les pièges et cul-de-sac, retrouvant la voie de la liberté et du grand air. Sifflant Tempête dans la nuit qui arriva aussitôt, y prenant place tant bien que mal pour retourner à Mégido et se soigner.


+ de 2100 mots
gain de la carte enchanté svp. ^_^
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Jeu 10 Avr 2014, 21:12



Vincent se baladait, airait, ne sachant pas où ses jambes l'emmenaient. Il avait quitté la ville d'Aeden depuis peu. Son désir de découvrir de nouveaux horizons et de voyager était suffisant pour le faire partir du territoire Élémental. À présent découvrir les lieux et mystère de ce continent inconnu était sa priorité. En réalité, il ne parcourait pas ce continent uniquement en quête d'aventures ou de sensation forte, il espérait également découvrir son élément. Pouvoir le contrôler et le maîtrisé. Jusqu'à maintenant les rares fois où celui-ci daignait de manifester, Vincent ne contrôlait rien. On peut même dire que c'est l'élément lui-même qui avait possession de son corps. Ce qui, on ne peut le nier, était quelque peu fâcheux. Mais il comptait bien remédier à cela.

Alors qu'il continuait sa route hasardeuse, il approcha près de ce qu'il semblait être une ancienne citée jadis grande et fleurissante. Ce reste de bâtisse et ces brèves rues effacées par une nature ayant repris ses droits s'apparentaient à des ruines gigantesques. L'allure morose et l'ambiance macabre des lieux rendaient Vincent soucieux et mal à l'aise. Mais en y prenant attention, toute personne avec un semblant de curiosité comprendrait que ces ruines étaient un gouffre de mystère et savoir. Comment passer son chemin sans s'attarder devant cette merveille d'inconnus, imprégnée d'énigmes. Alors que Vincent se complaisait à découvrir ces lieux, il aperçut une silhouette au loin. D'après la taille de celle-ci, ce n'était ni un humain ou quelque chose du même gabarit. Après un débat intérieur pour savoir s'il devait s'approcher, au risque d'avoir des ennuis, ou de fuir et continuer sa route, Vincent décida d'avancer. Mais au moment où ses yeux commençaient à apercevoir plus qu''une simple silhouette, celle-ci disparut. Il pressa alors le pas afin de parvenir à rattraper et entrevoir cette Silhouette. Lorsqu'il arriva enfin à l'endroit espéré, rien. Il jeta un oeil autour de lui pour finalement entendre un bruit de pas. Il s'empressa de se retourner afin de découvrir ce que c'était. Il fut étonné de tomber nez à nez avec une créature. Il n'avait absolument aucun rapport avec la silhouette aperçue plus tôt. N'osant pas bouger, il regardait attentivement la créature en face de lui. Elle était repoussante, des crocs laissant s'échapper une cascade de bave immonde. Venant s'ajouter à cela, un regard et des yeux rouges appelant le sang. Son corps avait la peau nue, diverses touffes de poils parsemaient son dos laissant une impression de créature en décomposition... Vincent ne tarda pas à apercevoir toute une meute apparaître derrière la première créature. Vincent ne mit pas longtemps à paniquer et il finit par prendre ses jambes à son cou.

Les créatures étaient rapides, le jeune Élémental essayait tant bien que mal d'allonger l'écart qui le séparait de ces bestioles en zigzaguant entre les restes de maison. Il arriva face à ce qui semblait rester d'un temple, malgré qui soit, contrairement aux autres bâtiments, en meilleur état. Il y entra ne prenant pas le temps de regarder à quelle distance les crocs des créatures se trouvaient. Il tourna à un angle pour leur échapper et se glissa derrière un mur. Il se trouvait dans une pièce où des lits y étaient rangés, créant des allées. Vincent se glissa sous l'un d'eux, espérant que l'odorat des créatures soit aussi développées que leur beauté. Après réflexion, miser sa survie sur de la chance était assez stupide mais bon. Quelques secondes après, une créature entra dans la pièce, marchant au pas. Vincent arrêta de respirer ne voulant pas se faire remarquer. Soudain un bruit étrange se fit entendre. Une sorte de craquement, mais Vincent n'eut pas le temps d'analyser le bruit et de comprendre que le sol commençait à céder sous leur poing que la pièce s'écroula.

Vincent reprit conscience quelques minutes après. Il ne voyait absolument rien. Il était arrivé dans une obscurité étrange et effrayante. Mais il remarqua tout de même quelques détails, notamment le faire que le lit sous lequel il se cachait l'avait protégé de l'éboulement. Il parvint, difficilement à sortir de cette prison de pierre. Tout tapotant à côté de lui pour se repérer, il sentit quelque chose de visqueux sous ses doigts. Il retira sa main pour comprendre que la créature avait chuté avec lui mais n'avait pas survécu aux rochers lui ayant défoncé le crâne. Après cette découverte que mit en joie Vincent il tenta de se mettre accroupi. Il commença à avancer à quatre pattes pour essayer de trouver un endroit que ses yeux pourraient voir. Il finit par distinguer de la lumière. Elle était faible, mais suffisante pour lui permettre de se redresser et marcher tranquillement. Il arriva enfin dans une pièce. Des cristaux servaient de lampe afin d'illuminer l'endroit. Vincent s'avança dans la pièce pour entendre un chuchotement dans l'oreille « que faite-vous ici ? ». Vincent prit peur, se retourna brusquement et trébucha pour se retrouver à terre et apercevoir une femme au regard froid, a la robe violette et au corps semblant être immatériel. « Je m'appelle Vincent et vous, vous êtes qui ?!? » S'exclama le jeune homme, haussant la voix, n'appréciant que moyennement d'être effrayé de la sorte. « Je suis la gardienne de ses lieux, dit elle en s'approchant de Vincent, qui n'apprécie guère l'irrespect et les pilleurs de tombes, elle continue de s'approcher de Vincent, je te ferais payer les injures et l'audace de tes confrères ! » Vincent rampait à reculons ne voulant pas subir la colère de l'ombre. Il agita les bras en face de lui et s'exclama « excusez-moi excusez-moi, mais je ne comprends pas de quoi vous parlez, moi je suis juste un voyageur qui s'est égaré ! » L'ombre s'arrêta, la main prête à étrangler Vincent. Elle scrutait Vincent, le visage froid ne laissant échapper aucune émotion. l'Élémental la regardait dans les yeux, il espérait qu'elle renonce à son geste. Il prit une grande bouffée d'air, serra les dents. « Écoutez, vous semblez croire que je suis une sorte de voleur, pilleur de tombe ce qui est faux. Je suis arrivé ici par hasard, poursuivit par des créatures. Il fait une pause de quelques secondes afin de désigner du doigt l'endroit où il avait traversé le sol. Si vous allez par là-bas, vous y trouverez un éboulement qui a causé ma chute et m'a fait atterrir ici. » L'ombre l'observait, elle semblait hésiter. « Pourquoi prendrais-je la peine de te laisser en vie ? » Malgré ce qu'avait pu dire Vincent, il semblerait que l'ombre gardienne de ces lieux, ne permettrait pas à Vincent de fouler ce lieu. Le regard du jeune homme se perdit et parcourait le sol en quête de réponse. Il est vrai qu'elle n'avait aucune raison de laisser Vincent vivre. Après tout si elle était la gardienne de ces lieux, tout intrus malveillant devait mourir. Mais lorsqu'il pensa au terme " Intrus malveillant " il se souvint des mots qu'elle avait dits lorsqu'elle le menaça. "Je n'apprécie guère l'irrespect et les pilleurs de tombes, je te ferais payer les injures et audaces de tes confrères ". Après réflexion, ça paraissait évident. Il décida donc de lui proposer quelque chose : « pourquoi me laisser en vie ? Je vous propose quelque chose. Il semblerait que vous ayez quelques soucis avec des pilleurs de tombes et je n'ai rien à voir avec eux. Je vous aide à vous débarrasser de ces ingrats et en échange, vous me laissez la vie. » Il continuait à la fixer, espérant que cette proposition l'intéresse. Mais visiblement, si ces gens étaient encore présents dans ce qui semblait être des catacombes, ça signifiait qu'elle ne pouvait les faire fuir. L'ombre se décida enfin à retirer sa main de la gorge de Vincent pour finalement répondre « Écoute, si tu m'aides je te laisse la vie et t'aide à sortir d'ici. » Vincent afficha un léger sourire forcé, non pas que la réponse ne lui convienne pas, mais elle avait une façon de parler tellement froide et dénué d'émotion que quiconque serait perturbé.

Vincent se releva et s'enleva la poussière qui le recouvrait. Il regarda ensuite l'ombre et lui demanda diverses informations sur ces voleurs. Elle l'informa qu'ils étaient une dizaine et qu'il était expérimenté. En temps normal, les personnes qu'elle croise sont blessés ou affaiblit par les pièges qui parcourent les catacombes ce qui mâche le travail de la gardienne. Mais en plus d'être nombreux, ils sont préparés et armés. Plus Vincent réfléchissait plus il se disait que ce serait difficile, il n'était pas très expérimenté pour le combat et n'avait jamais réellement eu à combattre. Mais il se retenait de montrer son inquiétude. Il ne fallait pas négliger le fait qu'il ne soit pas impossible que l'ombre décide de prendre la vie de Vincent si elle juge son utilité trop faible. Elle lui dit également qu'ils s'étaient séparés afin de couvrir plus de terrain. Visiblement ils ignoraient la présence de l'ombre ce qui s'avérait être un plus.
Vincent se frotta les mains et fit de petites expirations afin de se motiver. Il suivit les directives de l'ombre et après quelques minutes ils finirent par arriver non loin d'un des groupes. Pour commencer, Vincent demanda des informations sur les lieux. Elle l'informa qu'à quelques mètres d'eux se trouvait un piège. Le piège était basique, l'une des dalles au sol enclenchait des tires de flèches provenant des murs si on venait à marcher sur elle. Il ne faisait aucun doute qu'il parvienne à identifier le piège. Vincent se positionna deux mètres après le piège et il posa les mains à terre. Le sol se mit à se glacer. Une fois cela fait, une couche de glace recouvrait le sol sur deux mètres. Si les pilleurs venaient à tomber dans le piège, alors les flèches les tueraient. S'il remarque le piège ils continueront sans se douter qu'un second piège les attend. La glace les déstabilisera offrant à l'ombre et à Vincent une ouverture pour prendre le dessus sur le combat qu'ils engageront. Malheureusement Vincent ne possédait aucune arme ce qui ne venait pas arranger leur situation. Il observa les choses qui l'entouraient et cherchait une chose pouvant lui servir.

Il aperçut des pierres non loin. Il décida d'en prendre une. Leur avantage ne serait que de courte durée, il fallait qu'il puisse en finir rapidement. Il décida donc d'agripper une pierre suffisamment grosse pour qu'il soit contraint de la prendre à deux mains. Ils se mirent en retrait du piège afin d'être cachés par l'obscurité. Puis les voleurs arrivèrent afin, ils étaient trois. Leur nombre était raisonnable, les maîtriser ne devrait pas être très compliqué. Lorsqu'ils arrivèrent sur le piège ils ne le remarquèrent pas. Les flèches partirent, mais ne les tuèrent pas. Il avait de bons réflexes, mais elles les blessèrent tout de même. Après avoir crié quelques injures ils avancèrent à nouveau. Vincent était déçu, il aurait aimé ne pas avoir à intervenir. Lorsqu'ils arrivèrent sur la glace, étonnés ils tombèrent violemment au sol, Vincent et l'ombre sortir alors de l'obscurité pour bondir sur leurs ennemis. Vincent sauta et infligea un violent coup sur la tête du premier individu. Celui-ci ne survécut pas à un coup si violent. L'ombre quant à elle s'agrippa au coup du dernier individu et l'étrangla jusqu'à la mort. Le temps que le dernier ne se relève, il était cerné entre l'ombre et l'Élémental. « Si tu m'attaques, elle se fera un plaisir de prendre ta vie, mais si tu l'attaques alors c'est moi qui t'agresse. Abandonne et pose ton arme. » L'homme regarda Vincent puis l'ombre. Il savait qu'il n'avait pas le choix. « Excusez-moi, il pose on arme au sol, je vous en prie ne me tuer pas. » Il s'ensuivit un bref interrogatoire qui leur permit d'apprendre qu'ils étaient neuf au total. Que les six autres s'occupaient de piller les premières tombes qu'ils ont trouvées dans une pièce plus loin et qu'eux devaient partir en éclaireur.

Vincent s'accroupit pour ramasser l'épée courte et regarda l'ombre « il est à toi » puis il avança et dépassa les deux personnes pour continuer à suivre le couloir. Il ne vit pas la scène, mais les bruits que faisait l'homme laissaient clairement comprendre qu'elle était en train de lui enlever la vie. Elle le rejoint quelques secondes après. Avant de partir définitivement, Vincent s'arrêta. Il se concentra pour créer un clone et il ordonna à celui-ci d'enfiler les vêtements des hommes qu'ils avaient maîtrisés. Vincent savait que ces couloirs s'apparentaient à un labyrinthe, mais le fait que l'ombre connaisse ces lieux par cœur était un atout à ne pas négliger. Elle l'informa que dans ces catacombes de nombreux chemins permettent d'arriver à un même endroit. Il lui demanda si un chemin leur permettrait de contourner la pièce pour finalement arriver par l'autre entrée. Cela leurs permettraient de les prendre en tenaille. Effectivement un tel passage existait ce qui était parfait. Il expliqua ensuite son plan à l'ombre. Rien de bien compliquer, les attirer dans le couloir avec le clone afin de diminuer leur avantage numérique. Ensuite, Vincent et l'ombre, qui on fait le tour, arriveraient par-derrière pour les prendre en tenaille. Pour finir la chance y jouerait un rôle crucial, car même s'ils étaient pris en tenaille et surpris, leur supériorité numérique était inchangée. Mais le jeune Élémental restait convaincu que son plan pouvait marcher. Il n'y avait plus qu'à le mettre à exécution.

Le clone le positionna donc non loin de la première entrée, attendant que Vincent et l'ombre fassent le tour. Quinze minutes, c'est le temps que le clone avait à attendre avant d'attirer les pilleurs. Pendant ce temps, l'Élémental et l'ombre devait se positionner à l'autre entrée afin d'attendre que les ennemis soient attirés. Bien entendu, Vincent avait pensé aux deux possibilités qu'il aurait. Soit les six pilleurs son attiré dans le couloir, auquel cas leur supériorité numérique sera réduite par le confinement du couloir. Soit ils se séparent en deux groupes, l'un continuant de fouiller les tombes, l'autre allant dans le couloir. Dans ce cas-là, Vincent et la gardienne auraient probablement plus de facilités à les éliminer, mais dans un temps plus court, car ils devraient avoir fini avant que le second groupe revienne.

Ils se mirent tous en place et ils attendaient le signal du clone. De leurs positions, Vincent et l'ombre pouvaient apercevoir les bandits. Ils étaient belles et bien six et fouillaient les tombes comme un chien affamé rognerait un os. Cette scène provoqua un certain dégoût chez Vincent. Voir des individus profaner des tombes et perturber le sommeil des morts sans la moindre empathie ni respect n'était pas commun. Soudain un cri se fit entendre. Le plan se mit en route, la personne qui semblait être le chef prit deux hommes avec lui et ils partirent dans la direction du clone. Vincent se dit qu'apparemment ce serait la seconde solution qui se mettait en place, affronter rapidement le premier groupe avant l'arrivée du second. Vincent attendit quelques secondes que le groupe soit suffisamment loin pour ne plus les entendre et ils commencèrent à s'approcher. Les pilleurs étaient si concentrés sur les tombes qu'il n'observait pas ce qui se passait autour d'eux. La salle était plutôt grande, les deux côtés sans ouverture étaient parsemés de tombes. Ces tombes étaient encastrées dans les murs, les pilleurs utilisaient des pieds-de-biche pour les ouvrir. Les deux assaillants s'approchèrent donc discrètement derrière deux de leurs proies. Vincent, épée en main, arriva derrière le premier. Il se faufila, attrapa violemment la tête du voleur et d'un coup sec trancha sa gorge. Il n'eut aucune hésitation, il n'avait pas le droit ni le temps d'en avoir. Lorsqu'il se retourna pour voir comment se déroulait le reste de la scène il vit l'ombre finir de tuer le sien. Le dernier qu'il restait ne réfléchit pas, il sortit son arme et se rua sur Vincent. Le jeune Élémental, ne sachant pas vraiment se battra subit un violent coup à l'épaule droite. Avant qu'il n'ait le temps d'asséner un second coup à Vincent, l'ombre l'attaqua par-derrière et Vincent en profita pour lui planter son épée dans le ventre. L'homme fit quelques cris d'agonie avant de s'écrouler et de se vider de son sang.

Vincent mit quelques instants à reprendre ses esprits, tout s'était passé si rapidement qu'il n'eut pas réellement le temps de se rendre compte. Mais il n'avait guère le temps d'y réfléchir, il observa sa blessure à l'épaule gauche. Elle n'était pas extrêmement profonde, mais suffisamment pour qu'elle le gêne. Après que l'homme ait lâché son dernier souffle de vie, l'Élémental récupéra l'arme qui était toujours plantée dans le corps de l'homme sans vie. Mais rapidement les bruits du second groupe se faisaient entendre. Ils n'étaient pas loin, immédiatement Vincent et l'ombre se cachèrent de part et d'autre de l'entrée, attendant l'arrivée des voleurs. Vincent attendait, son cœur s'emballait au fur et à mesure qu'il entendait les pas s'approcher. Ils étaient là non loin, ils savaient qu'ils tomberaient dans une embuscade. Vincent était prêt, prêt à asséner le premier d'un violent coup. Puis quelques secondes après, un pilleur fit son entrée, qui s'ensuivit d'un coup d'épée. Mais il était vif et préparé, il bloqua le coup dans grand mal, heureusement, l'ombre profita de son inattention pour l'attaquer par-derrière. L'homme, se rendant compte qu'il était cerné paniqua, laissant l'ouverture à Vincent pour le frapper d'un coup mortel. Il s'écoula. Les deux autres, voyant la situation, décidèrent de se ruer sur nous et de nous bousculer violemment afin de nous faire perdre l'équilibre. Ce qui fut le cas de Vincent qui s'écroula au sol. Lorsqu'il parvint à se remettre debout il ne vit qu'un des deux bandits, combattant l'ombre. Soudain le chef apparut derrière Vincent. Armé d'un sabre il entailla Vincent de part et d'autre de son dos. Le jeune Élémental s'écroula sous la puissance du coup. Sa blessure commençait en bas à gauche du dos pour se terminer à l'épaule droite. Lui faisant horriblement mal, il ne pouvait bouger, sentant sa fin proche. Il parvint tout de même à se retourner et être sur le dos pour pouvoir voir son assassin droit dans les yeux. L'homme face à lui était grand et musclé. Portant un long manteau en cuir. Chauve avec une barbe de quelques jours il regarda Vincent d'un regard noir. Il porta la pointe de son épée à la gorge de Vincent et ne dit aucun mot. Mais il ne faisait aucun doute qu'il se vengeait de la mort de ses hommes. C'est le visage plein de dégoût et de haine qu'il recula sa lame de quelques centimètres afin d'achever son adversaire. Vincent terrifié par cette vision ferma les yeux et se prépara à subir la colère de l'homme face à lui. Mais étrangement après plus de quelques secondes, il ne ressentit rien. Il finit par ouvrir les yeux pour comprendre les raisons qui faisaient qu'il était toujours en vie. Il put apercevoir l'ombre, positionné derrière le chef, ses mains empoignant fermement le coup de son adversaire. Celui-ci paniqué par le manque d'air lâcha son arme pour porter ses mains à son cou. Vincent, voyant cette scène, perçu une ouverture. Le courage montant en lui et la détermination à vouloir rester en vie lui redonnant un semblant de force, il parvint, tant bien que mal, à attraper le sabre au sol et à le planter violemment dans le cœur de son adversaire qui étouffait sous l'étreinte de l'ombre. L'homme, une lame dans le cœur et une étreinte au coup ne mit guère de temps à succomber et à s'écrouler sous son propre poids.

Malgré la fierté qu'il éprouvait, Vincent s'écroula également. La blessure qu'il avait au dos lui faisait horriblement mal. Heureusement l'adrénaline qui parcourait son corps lui permit d'être toujours éveillé. Après quelques minutes à reprendre conscience de la situation il se releva, non sans mal. Tel un vieillard il se déplaçait, s'aidant de ce qu'il trouvait à porter de main. Il fouilla brièvement les affaires des pilleurs pour finalement trouver plusieurs gourdes d'eau. Heureux de sa trouvaille, il sourit et se recouvrit le dos d'eau. Grâce à cela, sa maîtrise de l'élément glace lui permit d'arrêter le saignement de ses blessures afin qu'il ne ce vide pas de son sang. Il était toujours mal en point, mais plus sur le point de mourir. L'ombre vint l'aborder « Félicitations, ton plan à marcher, à ses paroles Vincent sourit, tu as gagné le droit de vivre et de sortir d'ici. » « Je suis heureux de l'entendre. » Quelques secondes après les mots de Vincent, elle le regarda fixement avec un sourire donnant froid dans le dos. «A moins que tu ne veilles garder ces lieux à mes côtés pour l'éternité qu'il reste...» Vincent ne savait quoi répondre, était-ce une plaisanterie de mauvais goût ou était-elle sérieuse ? « Je... je suis désolé, mais ça ne va pas être possible... » « Dommage, mais pour exprimer ma gratitude,  en plus de ta liberté, je vais t'offrir quelques choses, pour récompenser ton brio. » Elle posa ses mains sur la tête de Vincent et lui expliqua que maintenant il aurait une toute autre vision des choses. Après cela elle le guida à la sortie du lieu et pria pour qu'ils ne se revoient plus jamais.

Gain:
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Ven 11 Avr 2014, 12:21



La demoiselle passait habituellement au plus court pour rejoindre La Prison en partant de Megido et vice versa. Poupi était resté auprès de Ryan pour l’aider, enfin le surveiller, toute la journée. Ce jour là, montant son fidèle dragon, elle décida toutefois de faire un détour par Les Ruines, seule. Ce lieu de désolation la plus totale l’intriguait. Selon les dires, il y avait là bas, bon nombre de dangers et une délicieuse odeur de mort y régnait. Emivia posa sa monture sur l’un des sentiers, respirant profondément puis afficha un beau sourire en admirant les lieux complètement dévastés. L’endroit était des plus lugubres et lui plaisait énormément. Hiei reprit sa forme miniature et grimpa afin de se loger autour de son cou. L’animal émettait de petits grognements par moment. Et visiblement, ils semblaient être suivis. Cela n’inquiéta pas plus la sorcière qui continua son chemin tranquillement, regardant toutefois en arrière de temps à autre et restant sur ses gardes, main sur la garde de son katana. La prudence était de mise. Elle ne savait pas trop ce qui pourrait sortir au détour d’un croisement.

Le dragon se mit à siffler soudainement, faisant sursauter Emivia qui se tourna. Sorti de derrière les décombres, un groupe d’étranges créatures montraient les crocs et semblaient affamées. Leur nombre élevé et leur soif de sang ne donnèrent guère de choix à Emivia qui se mit d’abord à courir pour leur échapper ou plutôt, pour tenter de les séparer. Ne connaissant rien de se lieu qu’elle parcourait aussi vite que ses jambes voulaient bien aller, elle se retrouva assez vite coincée. Se retournant afin de faire aux créatures, elle dégaina son katana et prit une position de défense. Le dragon, sans attendre plus longtemps, sauta de son cou et reprit forme normale. Il lança un hurlement menaçant qui fit reculer de quelques mètres les bêtes affamées. Il prépara alors le lancement de son souffle glacial sous le regard malicieux et malsain de la demoiselle qui s’en réjouissait d’avance. Tout à coup, un bruit de craquement sourd se fit entendre. Hiei se crispa alors qu’Emivia sentit le sol bouger sous ses pieds. « Et m*rde. »

Le sol se déroba sous eux, ne laissant nullement au dragon de prendre son envol. La sorcière agrippa le bout de la queue de se dernier puis grimpa sur son corps aussi rapidement que possible. La chute ne se fit pas attendre bien longtemps et ce fut l’animal qui toucha le fond le premier. L’endroit était sombre et aucun d’eux ne pouvait y voir quelque chose. Le dragon reprit forme miniature et se faufila sur sa maitresse alors que cette dernière farfouillait dans son sac à la recherche de son stylo magique. Elle tâtonna à sa droite ainsi qu’à sa gauche, rien, le vide. Elle se mit alors accroupi et écrivit sur le sol : Une petite boule feu qui lévite, éclaire alors son chemin. Les mots devinrent alors réalité. Une sphère enflammée fit son apparition et éclaira la petite pièce. « On dirait des catacombes… J’ai bien fait de prendre dans mon sac quelques potions, ça pourrait m’être utile ici… ». Son visage prit un petit air malsain d’extrême satisfaction. « Peut être vais-je trouver quelque chose d’intéressant ici…  Quelque chose qui pourra m’être utile à la réalisation de mes futurs projets… ». Elle en eut même un léger rire sadique. Quoi de mieux qu’une découverte imprévue dont elle pouvait aisément cacher l’existence pour attiser son excitation.

Elle repéra alors un long couloir, seule sortie visible de cette salle, qu’elle emprunta, marchant lentement et contemplant les murs, le plafond ainsi que le sol avec minutie, déplaçant la boule d’énergie par télékinésie. Il ne manquerait plus qu’elle tombe dans un piège stupidement. Elle aperçut enfin une lueur, loin au bout du couloir et accéléra un peu le pas. Passant l’arche, elle atterrit alors dans une nouvelle pièce et tomba nez à nez avec une demoiselle bien étrange. Celle-ci possédait un teint blafard et une chevelure d’une blancheur impressionnante. Elle posa le regard sur la sorcière et fronça les sourcils avant de lancer amèrement.
- Comment osez-vous vous présenter devant moi saccageur de tombe ?!
La brunette haussa un sourcil d’étonnement. « Pour qui elle se prend celle là ?... ». Elle garda le silence et pencha seulement la tête légèrement sur le côté, le regard noir.
- Je vais vous faire regretter votre silence !
Emivia fronça les sourcils, sa voix se fit dure et sèche.
- Parlez sur un autre ton insecte ou je vous fais ravaler votre langue.
Nurhilda brandit sa faux, eut un sourire malsain puis se ravisa subitement en observant la sorcière devant elle prête à en découdre.
- Vous ne m’avez pas l’air d’être l’un d’entre eux… Beaucoup trop sophistiquée… Qui êtes-vous ? Et que faites vous en mon domaine?
« Et voilà qu’elle veut faire connaissance maintenant… ».
- Une touriste qui s’est royalement éclatée la tronche un peu plus loin vers là bas…
L’ombre éclata de rire puis scruta un peu plus encore la brunette.
- Bel animal que vous avez là… Puisque vous êtes coincée ici… J’ai un marché à vous proposer…
Emivia regarda au plafond d’un air ennuyé.
- Dites toujours…
La jeune femme esquissa un sourire en coin à ce geste.
- Des pilleurs jouent avec mes nerfs ces temps ci et perturbent les morts…
- Vous ne pouvez pas vous en occuper vous-même ?
- Et bien, à vrai dire… J’ai essayé… Mais…
- Mais vous êtes trop faible ?... Donc, je vous en débarrasse et vous me montrez la sortie ?
- Exactement… Il se pourrait même que je vous offre autre chose aussi…
- Mmh… Et que dois-je savoir d’important sur cet endroit?
- Des pièges parsèment ce lieu… Faites attention où vous mettez les pieds…
« Des pilleurs… Des pièges… Chouette… Qu’est ce que ça peut me gonfler d’avance!… ».
- Soit. Je nettoie et je reviens…
« Espérons que ce soit rapide… »

Ce fut tout de même en maugréant et grommelant que la demoiselle se dirigea vers un des tunnels indiqués par l’Ombre. Selon ses instructions, elle devait prendre à droite au prochain croisement puis à gauche, continuer jusqu’au bout puis à nouveau à droite. Elle entendrait certainement le bazar causé par les pillards ensuite. Et ce fut effectivement le cas. « Ils se servent de pioches ou quoi ?... »
- Grouillez vous, on n’a pas toute la journée ! Il faut être sorti avant la nuit !
« Invisibilité ». La brunette approcha en toute discrétion afin d’atteindre un caveau plutôt grand, laissant son dragon en retrait sans compter que celui-ci n’était point Poupi. « Mmh… Il y a du monde… ». Hiei la suivait tout de même et se fit assez vite repérer.
- Hey, c’est quoi ce truc ?
- Un gros lézard…
« Oh l’idiot ! ».
- Tu crois que ça se mange ?
Le dragon, version miniature, fit halte et fixa l’homme un moment avant de pousser un grognement. L’homme brandit sa pioche et le pointa avec amusement.
- Tu veux jouer la bestiole ?
« Non Hiei, le plafond n’est pas assez… ». Le dragon prit forme normale et grogna plus fort. Le son qu’il produisit se répercuta sur les parois et résonna dans une grande partie des cavités adjacentes, en faisant trembler les murs. Sa tête toucha le plafond tandis que l’un des poteaux représentatifs de l’architecture de l’époque le plus proche céda sous son imposante carrure. « Et m*rde… ».  Un des vandales poussa un hurlement de terreur alors que la majorité d’entre eux avaient les yeux exorbités et la bouche grande ouverte de surprise. L’un d’eux se sentit pourtant pousser des ailes.
- Tuez-le !
« Mmmh… Finalement ce n’était pas une si mauvaise chose… Haha allez y, essayez donc… ».  La demoiselle alla donc s’installer tranquillement suffisamment en retrait et côté flanc de l’animal pour n’être atteinte ni d’un mouvement de queue ni d’une attaque frontale, appuyée dos contre un mur, un large sourire aux lèvres, toujours invisible aux yeux des adversaires. Elle ne comptait point se salir les mains et n’aurait qu’à user de sa magie si nécessaire.

La pièce ne permettait pas au dragon de prendre son envol mais, outre les colonnes qui parsemaient la pièce, rien ne l’empêchait de se tourner, de griffer ou mordre. Le combat allait s’avérer être une vraie boucherie et cela mettait Emivia en émoi. L’animal imposant laissa volontairement ses ennemis former un arc large arc de cercle puis usa de son souffle de glace, en gelant sur place la quasi-totalité. Certains eurent tout de même l’intelligence de se planquer derrière des piliers afin de se protéger. Il poussa un nouveau cri avant de donner un grand coup de tête circulaire, faisant voler en éclats les hommes gelés. Emivia aperçut alors un petit groupe armé débarquer par le tunnel du fond. Visiblement les cris de Hiei avaient attiré les vandales des pièces alentours. Un individu tenta alors de charger. Grosse erreur de sa part, tentative suicidaire, l’animal pencha la tête en avant, ouvrit la gueule et s’en saisit au niveau du torse. Il serra la mâchoire. L’individu n’eut pas le temps de pousser un cri qu’il se retrouva coupé en deux. Hiei secoua alors la tête, envoya le bas du corps d’un côté puis desserra la mâchoire et envoya le haut aux pieds de la sorcière. Celle-ci retint un rire sadique. Une dizaine d’hommes venaient de pénétrer dans la salle jonchés de chair congelée. Ils essayèrent de se jeter ensemble sur la bête, visant autant le cou de l’animal que son flanc et sa queue. Le dragon usa simultanément d’un coup puissant de tête et d’un mouvement fluide de sa queue afin d’en repousser le maximum. Des hommes volèrent et s’encastrèrent autant dans les parois que sur les colonnes de la salle. L’un d’eux s’approcha trop près du flanc et la demoiselle usa de son Impera dolor afin de calmer son ardeur. Résultat, le pilleur se fit dévorer dans la foulée. Le caveau sembla alors avoir enfin retrouvé son calme lorsque la sorcière entendit comme un sanglot. Elle fit le tour de la salle et trouva un homme tremblant, caché derrière un caveau de pierre. Elle dégaina un kunai, s’approcha lentement et sans éprouver le moindre sentiment si ce n’est du plaisir, le planta en plein cœur en apparaissant dans la foulée. Elle essuya ensuite sa lame sur les vêtements du défunt et eut un regard circulaire.
- J’aime quand tu te fâches mon petit Hiei. Tu es si mignon.
Le dragon répondit d’un grognement long avant de reprendre une taille plus adéquate au lieu. Ce fut à cet instant qu’un fantôme pointa le bout de son nez.
- Allez. On s’en va…
La brunette observa la forme qui avançait et semblait inspecter les lieux. Elle fit un sourire en coin avant de lancer.
- Vous pouvez retourner vous pieuter tranquille…

Elle sortit ensuite de la pièce puis prit le chemin inverse afin de rejoindre la femme qui était sensée l’aider à sortir. Lorsqu’elle atteignit le point de rencontre, celle-ci semblait sourire de satisfaction. Emivia s’approcha et lâcha dans la foulée.
- C’est fait. Maintenant, dites-moi où est la sortie.
- Vous n’êtes pas curieuse de savoir qui je suis ? Ni où vous vous trouvez ?
- Non.
Elle fit un sourire en coin.
- Ni même ce que j’ai à vous offrir ?
- Cessez de jouer avec moi. J’ai rempli mon contrat, à vous de remplir le votre.
- J’aurai pourtant bien besoin d’une compagnie comme la votre…
La sorcière éclata de rire avant d’ajouter.
- N’y pensez même pas.
L’ombre haussa les épaules puis lui fit signe de la suivre, l’accompagnant jusqu’à l’une des sorties. Elle s’arrêta alors devant une porte avant de faire face à la brunette puis d’ajouter.
- Vraiment dommage… Prenez ceci cependant, en remerciement pour votre aide…
Elle s’approcha lentement et posa une main sur l’épaule de la jeune femme. Une petite lueur s’empara de sa main. Emivia venait de gagner le pouvoir de vision des infrarouges.
- Cela vous permettra de repérer toutes sources de chaleur autour de vous…
- Merci.
- Et si vous changez d’avis…
- N’espérez pas.
Ce fut avec un petit sourire et un hochement de tête entendu qu’Emivia poussa alors la porte et se retrouva enfin à l’air libre. Hiei prit forme magistrale et la transporta sur son dos vers sa nouvelle destination.

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Dim 13 Avr 2014, 22:43



Are you afraid?

Les cernes sous ses yeux témoignait de la fatigue qui l'accablait. Sa transformation l'avait épuisé. Sa fusion, éreinté.
— Tu ne retrouveras le peu de force que tu possédais en gaspillant tes heures à dormir comme un loir sans conviction.
— Oh, tais-toi. J'en ai marre de tes leçons.
L'esprit se tut, habitué au caractère capricieux du jeune chaman. Il laissa ce dernier traîner des pieds sans se soucier des esprits qui l'entouraient. Un groupe d'entre eux fut surpris qu'il put ainsi les voir avec le plus grand naturel, comme s'il était normal pour un chaman aussi faible et récent d'accepter la présence de ces êtres d'un claquement de doigts. Ils ignoraient bien sûr que le roux possédait ce don de façon inné depuis la naissance, et ce dernier ne se fatigua pas à le leur expliquer. Ryuu salua les esprits d'un signe de tête avant de suivre le chaman, l'air désintéressé. Le roux rentra dans une minuscule bâtisse à une pièce qui tenait encore debout, inconscient du danger qu'elle représentait à elle seule. Ce fut à l'esprit de vérifier qu'elle ne s'écroulerait pas dans les heures qui suivraient si une misérable bourrasque passait par là. Une fois convaincu, il s'adossa au mur pendant que le roux déplaçait déjà des meubles pour se faire un coin sûr où il pourrait se reposer sans être vu de l'extérieur. Il déplia ses affaires et s'enroula dans sa couverture sans plus un mot.
— Tu surveilles, Ryuu, ordonna-t-il sans la moindre politesse.
Ce dernier ne répliqua pas. Bien sûr qu'il veillerait sur lui, inutile de lui parler de la sorte.
Pendant que le jeune homme dormait, Ryuu fumait sa pipe aussi fantomatique que lui, songeant à ce qui l'avait poussé à accepter la fusion avec ce gamin capricieux et immature. Le sachant épuisé, il le laissait râler. Mais dès que le roux serait reposé, la relation se présenterait sous une autre paire de manches. Un léger rictus tordit ses lèvres.

Haytham s'éveilla onze longues heures plus tard. Après s'être étiré comme un chat, il se dressa dans la position assise, constatant quelques petites courbatures dues à la dureté du sol. Pour sûr, elles partiraient dans la journée. Il allait se relever quand une casserole rouillée passa juste au-dessus de sa tête pour heurter le mur de derrière dans un fracas assourdissant. Il cligna des yeux avant de s'approcher vivement derrière un meuble en bois pour observer discrètement de l'autre côté.
Il ne vit rien.
Quelque chose tapa dans son dos, le faisant sursauter et vivement retourner pour se retrouver nez à nez  avec le sourire narquois de Ryuu qui se pencha vers lui et retira sa pipe d'une main.
— Si tu ne me respectes, gamin, tu auras droit à des remontrances.
Pffff. Haytham lui prouverait qu'il était plus qu'un simple gamin. Pour l'heure, il se contenta de hocher sagement la tête histoire que l'esprit soit satisfait de son petit coup. Il put donc se lever et s'adonner à ses étirements matinaux. Il fit ensuite quelques pompes durant lesquelles il constata qu'il avait perdu une bonne partie de sa force. Ryuu n'eut besoin que d'un regard éloquent pour communiquer sa pensée : « Je te l'avais dit. Tu es faible, maintenant. »
Haytham s'en fichait pas mal. Il mangea des fruits, n'ayant pas de viande cuite à se mettre sous la dent, puis plia ses affaires et s'en alla sans un mot, boudeur.

Il marcha donc le long de la ville qu'il n'avait pas pris le temps de visiter la veille, trop préoccupé par sa transformation. Il se demanda s'il croiserait de nouveau son maître chaman, tout en soupirant de la présence de l'épaisse brume qui semblait enfermer la ville fantôme sous un couvercle gris. Il ne savait pas trop quoi faire ni où aller, ce qui le perdit dans ses pensées. Il était venu pour devenir chaman. Faire de sa malédiction un don qui aurait un sens et qui jouerait un rôle important pour lui. Devenir plus fort, plus puissant, plus expérimenté, plus tout. Et enquêter sur la mort de Hind.
Décès dont il ne connaissait qu'à peine les grandes lignes des circonstances.
Il soupira. Il avait tant à faire.

Soudain, il croisa l'esprit d'un chien maaaaigre, si maaaigre, qu'il lui fit aussitôt pitié. Alors que la plupart des esprits préféraient éviter cette bête laide et en mauvais état, lui s'avança vers elle et tapa dans ses mains pour attirer son attention.
— Salut toi ! Tu veux jouer ?
Il attrapa aussitôt un bâton, ce qui attira l'attention du chien. Les oreilles dressées, le regard vif, il s'approcha du jeune homme d'un pas mesuré, près à changer de direction pour courir après le jouet improvisé, ce qu'il fit aussitôt celui-ci lancé. Haytham le suivit à la marche tandis que le chien essaya plusieurs fois d'attraper le bâton avant de se rendre compte qu'il ne pouvait interagir avec, ce qui le fit pleurer doucement. Le jeune roux allait le rassurer quand un autre bâton vola au-dessus lui. Il l'aperçut à peine, et pour cause, c'était bel et bien un objet de l'autre côté, un objet que le chien pouvait cesser dans sa gueule avec joie avant de le rapporter à Ryuu qui le regardait d'un regard étonnamment doux. Le roux le contempla en silence tandis que les deux esprits rentraient en contact physique, l'un grattant derrière les oreilles de l'autre. Le noiraud leva son iris sombre vers lui et comprit sa pensée.
— Tu pourras venir de l'autre côté, toi aussi. Quand tu seras prêt.
Il saisit de nouveau le morceau de bois que le chaman parvenait à peine à discerner et le lança de nouveau. Cette fois, ils furent deux à courir après, mais c'est bien le chien qui l'atteignit en premier, suivit par le jeune homme qui riait toutefois avec lui. L'esprit les rejoignit, et ils jouèrent ainsi pendant plusieurs minutes, s'éloignant de plus en plus du cœur des ruines pour s'aventurer dans un lieu plus dégagé.

C'est le chien qui les aperçut en premier, fuyant alors à toute allure en glapissant. Haytham riait encore quand il demanda ce qu'il se passait, en revanche Ryuu fronça les sourcils et s'immobilisa.
— Chut.
Quand ils se turent, ils discernèrent des grognements indéfinissables pour le chaman, familiers pour Ryuu.
— Bien. Maintenant, tu cours vers le centre.
— Pourquoi ?
— Pas de question. Cours. Maintenant !
À cet instant précis jaillit une ordre de bêtes immondes et monstrueuses qui se jetèrent droit sur lui dans un concert de grognements et autres cris. Le jeune roux poussa un petit cri de frayeur avant de tourner les talons et courir aussi vite que le lui permettait son chargement et sa force diminuée. Il retrouvera les bâtiments, les murs, les rues étroites, et se jeta dans la première cachette qui lui sembla bien placée au détour d'un virage.
Le sol lui échappa aussitôt et c'est dans un cri de surprise que le chaman tomba dans un trou noir.

Il resta allongé quelques instants, le souffle coupé, jusqu'à ce que le silence soit total. Alors seulement il se releva au milieu de dalles effritées et de poussière et s'assura qu'il n'avait rien de cassé.
— Ryuu, t'es là ? chuchota-t-il.
— Oui, répondit un murmure tout près de son oreille.
— On est où ?
— Probablement des souterrains. Il va te falloir visiter, gamin.
— Pfff.
Haytham vérifia que son chargement était intact, après quoi il le remit sur son dos et s'enfonça dans le noir sans la moindre assurance. Quand une dalle s'enfonça sous son poids, il n'eut droit à la délivrance que grâce à son esprit compagnon bien plus alerte que lui qui, malgré l'obscurité presque totale, dévia la cible des fléchettes. Il marchèrent encore quelque temps avant qu'une voix résonne fortement derrière eux.
— Qui va là ?
Le chaman se retourna vivement.
— Heu... Je... Je suis Haytham...
Il ne sait pas d'où venait le mince et faible filet de lumière qui provoqua un reflet sur ce qui lui sembla être une arme imposante. Il songea un instant à son katana.
— Encore un misérable venu saccager ses lieux ?
— N-Non ! Non, pas du tout ! En fait... Laissez-moi vous raconter. J'étais venu ici – enfin, dans la ruine – pour rencontrer l'Esprit de la mort, et je l'ai rencontrée. C'était assez chouette d'ailleurs. Ensuite, j'ai dormi toute la nuit puis j'ai visité un peu par curiosité, puis j'ai trouvé un chien qui voulait jouer. Ryuu et moi, on a joué avec lui et on s'est amusé jusqu'aux vieux champs presque aussi gris que la ville dévasté. Là, des monstres se sont jetés sur nous pour nous bouffer et on a dû courir le plus vite possible pour leur échapper ! Le problème, c'est que cette ville est un tas de ruine et que le sol est naze, alors je suis tombé dans un trou et j'ai atterri un peu plus loin, là-bas. Maintenant, je cherche une sortie... D'ailleurs, vous pourriez m'indiquer un chemin ? Vous avez l'air de bien connaître le coin...
Le silence qui s'ensuivit le gêna au plus haut point, si bien qu'il enroula le doigt autour d'une mèche rousse pour exprimer son malaise. La présence dut juger finalement que cette faible personne était sincère puisqu'elle baissa son arme et répondit enfin.
— Nurhilda. Je suis l'Ombre qui veille sur ses lieux et je reçois peu de visite, si ce n'est de pauvre désespérés qui n'ont pas réussi à se pendre à cause d'une vieille poutre trop fragile. Tu m'as l'air bien perdu, petit...
— Heu, oui, je cherche la sortie...
— Je parle de ta quête. Tu n'as aucune certitude dans le regard – comment pouvait-elle lire son regard par une telle obscurité ? – comme si tu ne savais pas quoi faire, qui devenir... Voudrais-tu devenir une Ombre puissante et le gardien de ses lieux sacrés ?
— Heu non merci ! La proposition est sympa, vraiment, mais... Mes certitudes sont dehors, sous le soleil. Elles m'attendent patiemment et je dois aller les retrouver, sinon elles seront tristes et plus perdues que je le suis à présent.
Nurhilda fut déçue bien sûr, et Haytham craignit de la mettre en colère et de n'avoir d'autre choix d'accepter pour ne pas... Ne pas mourir dans de bien pire circonstances. Ryuu se faisait discret – où était-il passé d'ailleurs ? – si bien qu'il se sentait comme un poussin face à un prédateur.
Prédateur qui eut le cœur de le laisser vivre.
— Très bien. Je te montrerai la sortie à une condition. Vois-tu, des pilleurs s'amusent en ce moment à saccager les catacombes sacrés dans lesquels tu te trouves. Profanant les sépultures et volant aux morts tout ce qu'ils peuvent dénicher, ils troublent la quiétude des lieux. Débarrasse-moi d'eux et l'on te guidera vers la sortie.
Des esprits apparurent alors de toute part et se massèrent autour de lui en parlant tous en même temps tandis que l'Ombre disparaissait déjà. Ils se plaignaient de divers actions que les profanes avaient commises et lui mettaient la pression pour agir au plus vite. Au milieu d'entre eux le timbre fort de Ryuu s'éleva.
— Le gamin vous aidera si vous lui fichez la paix. Débarrassez le plancher.
Les esprits obtempèrent aussitôt, intimidé par celui qui, de part sa fusion avec un chaman, semblait tout de suite plus puissant qu'eux. Une fois seuls, Ryuu reprit plus calmement.
— Tu vas fusionner nos esprits, gamin. C'est le moment de mettre en pratique ce que t'as appris hier soir.
— Mais tu ne peux pas t'occuper d'eux...
— Non. De part mon état, ma magie est verrouillée. De plus, tu dois apprendre à utiliser tes pouvoirs.
Mais Haytham ne voulait pas. Faisant la moue, il se rappela l'épreuve difficile de la fusion de la veille, lorsqu'il avait finit par trouver Ryuu alors que le soleil avait fait un tour complet autour des royaumes. Il se remémora son épuisement, la sévérité que l'ombre avait alors exprimé en le forçant tout de suite à fusionner leurs esprits et utiliser leurs pouvoirs. Ils avaient travaillé jusqu'à ce que le roux soit exténué la veille, ensuite seulement Ryuu l'avait laissé brièvement tranquille.
— Mais je ne veux pas...
— Écoute gamin, soit tu continues tes caprices et je te laisse te faire tuer par le premier venu, soit tu fais un effort, tu exerces tes pouvoirs et tu gardes ta motivation pour devenir le meilleur. Tu veux venger Hind oui ou non ?
— Oui...
— Alors fais ce que je te dis.
Le chaman finit par obtempérer à contre-cœur.

Il est si étrange d'être un et deux à la fois. Les deux voix se répondent sans qu'elles n'aient besoin de s'élever dans les airs, tandis que le corps est mu d'une énergie nouvelle. Toute fatigue est oubliée, les yeux sont plus vifs, les oreilles alertes, et les pas mesurés. Déjà, des pierres se soulèvent autour de lui tandis qu'il avance dans la direction qu'on lui indique, là où les pillards sont réunis. Ils parlent fort, heureux de leurs dernières trouvailles. L'un d'eux raconte qu'après avoir déterré un cadavre pour lui retirer son anneau, il a brisé sa stèle de sa pelle et l'a enterrée avec le corps, à nu, dans un emplacement différent. Il montre l'anneau à ses comparses qui contemplent le rubis poussiéreux qu'il porte. Haytham avance à pas feutrés, tenant sans le réaliser son épée. Il compte six voix différentes, six intrus suffisamment forts et malins pour tourmenter la gardienne des lieux, six adversaires qu'il ne pourra bien sûr pas massacrer seul, même avec la superforce. La sagesse de Ryuu lui souffle qu'il ne pourra que les faire fuir, peut-être les séparer pour les tuer. Un esprit murmure à voix basse la présence poutre au-dessus d'eux. De part les piliers plus récents, dressés tout autour, il assure que la poutre ne maintient rien. Alors le roux s'approche tout doucement de l'angle d'un virage. La lanterne des intrus balancent des ombres inquiétantes sur les murs tandis qu'ils parlent d'une voix forte et assurée, persuadés que rien ne peut leur faire quitter les lieux. Soudain, la poutre grince au-dessus d'eux, les interrompant. Ils comprennent aussitôt qu'ils doivent s'écarter, évitant de justesse la lourde barre de bois qui brise la lanterne et répand son huile sur le sol. L'un d'eux pousse un juron en songeant à sa couche coincée sous les débris.
Soudain la poutre semble prise de vie... Se brisant en plusieurs dans un fracas assourdissant et, dans le noir, certains pillards sont bien incapable d'esquiver les petits morceaux les plus pointus qui leur transpercent la peau. L'un d'eux se retrouve avec un œil crevé tandis qu'un autre crie que sa jambe traversée de part en part par un morceau particulièrement long. Ils finissent par s'enfuir de façon complètement désordonnée sous les rires des esprits parmi les plus maléfiques, rires qu'ils ne peuvent qu'imaginer tandis que Haytham esquisse un sourire carnassier malgré la fatigue qui pèse doucement sur lui.


Ryuu avait quitté son âme et son corps, le laissant s'affaler contre une paroi et souffler longuement. Il savait que l'expérience était épuisante, mais sa répétition la rendrait plus aisée.
— Ils risquent de mourir d'infections, Ryuu...
— Oui.
— Pourquoi tu ne m'as pas arrêté alors ? Ils risquent de mourir...
De mourir !
— Car c'est à toi de mesurer les pouvoirs que tu obtiens en fusionnant avec moi. Toi et toi seul.
— Je ne...
Il s'interrompit un instant, la cœur battant tandis qu'il réalisait lentement ce qu'il avait fait subir à ces gens.
— Je ne veux pas devenir un monstre.

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Dim 20 Avr 2014, 01:25


Quelle heure était-il ? Bon sang, ce qu'il avait soif. A peine les premiers rayons du jour s'étaient-ils envolés, que le vampire sortait de son antre pour cueillir le premier imprudent ruisselant de vitalité. Pourtant, rien ne semblait apparaître à l'horizon et le strige sentait peu à peu ses forces s'amenuisaient à mesure que le sang s'évadait de son organisme. Il marchait lentement, diminuer et n'ayant pour seule et unique pensée que celle du sang et de la chasse. Sa modeste condition l'avait amenée sur un chemin tortueux et poussiéreux où même la végétation florissante du monde n'avait pas assouvi sa domination. L'endroit paraissait mystérieux, presque dangereux. Libérant des ondes jusque là incompréhensibles qui hérissèrent délicatement l'échine du vampire. Où était-il ? Sa gorge le brûlait vivement, mais aucune espèce ne devait vivre dans pareil lieu. Trop reculé et trop aride pour abriter une population viable. Bientôt, une ville sembla émerger dans l'ombre. Dans son incompréhension, le strige poursuit sa route et il put constater que ladite cité n'est désormais plus que ruines et désolation. Le lieu est austère, froid et dérangeant. Malgré son appartenance à une race supérieure, Lestat ne peut ignorer sa condition de faible engeance face aux grands de ce monde. Un pas après l'autre, il approche de l'étrange spectacle. Les murs sont délabrés, vieillis et sales. Les demeures ne demandent qu'à s'écrouler autour de l'homme et certaines ne sont plus que de pitoyables débris sur le bas côté. L'endroit était suffocant, dépourvu du moindre accueil, mais empreint d'une magie insoupçonnée. Celle de l'aventure, de la quête de l'inconnu.

Soudain, elle survint. L'odeur. Cette fragrance jusque là éteinte qui s'évadait pour venir chatouiller le nez délicat du strige. Elle se dispersait cependant ; il y avait plusieurs individus. Son faible pouvoir ne lui permettait pas de s'attaquer à de si nombreuses apparitions. Se retournant vivement, il les vit. Les créatures étaient indescriptibles mais tirèrent un frisson de réticence au vampire. Ses crocs luisirent d'un éclat céleste tant le fumet attirait son désir de sang. Il se ravisa. Les engeances l'avaient remarqué. Peut être même le suivaient-elles depuis longtemps déjà. Ne se faisant pas prier, Lestat s'élança. Affaibli par sa déshydratation, sa course était lente. Il progressait lentement entre les dédales sinueux des lieux. Traversant des demeures branlantes, l'ineffable buveur de sang cherchait vainement un abris pour se protéger des malins à ses trousses. Une alcôve se dessina, salvatrice. Lestat bondit vers elle. Il ne le sentit pas tout de suite. L'adrénaline avait annihilé la douleur sur le coup. Pourtant, la marque était profonde. La plaie s'étendait sur son torse, mis à nue par la déchirure provoquée par la bête. Soulevant le tissu, Lestat contempla la balafre. Jetant au désespoir ses dernières forces dans la magie, il put dissimuler sa présence assez longtemps, par une maîtrise approximative des ombres l'entourant. Il lui fallait du sang. Sa gorge le faisait atrocement souffrir et la plaie qui barrait son ventre ne se résorberait pas sans une aide extérieure dotée d'une veine palpitante.

Il n'eut pas le temps de se relever. Le sol s'écroula sous ses pieds, l'attirant inexorablement vers le néant.

La chute était rude. Douloureuse même. L'endroit était sombre et malgré son apparente faiblesse, le vampire avait survécu à l’événement. Il lui fallut quelques minutes avant de retrouver convenablement ses esprits et de se relever avec toute la dignité qui pouvant bien lui rester. Sa condition de vampire avait au moins l'avantage de ne pas le laisser aveugle devant l'apparente noirceur des lieux. Intrigué par l'aura envoûtante de l'endroit, le strige s'avança peu à peu, suivant la galerie qui se dessinait sous ses yeux. Le passage était ancien. Il ne semblait pas avoir été façonner par la main de l'Homme, comme s'il avait toujours été présent. Une main sur sa blessure, le vampire sentait son état se dégradait à mesure qu'il marchait vers l'inconnu. Son esprit était de plus en plus accaparé par la soif qui le tenaillait. Ses iris rendues rougeoyantes par le manque, virevoltaient en quête de la moindre proie. Ses forces s'amenuisant, le strige longeait la paroi rocheuse pour ne pas basculer sur le côté. Une lumière sembla se dessiner au loin, semblable à une porte de sortie, une ouverture sur le monde, sur la liberté. Pitoyable, Lestat s'empressa de courir vers elle, puisant dans ses ultimes retranchements afin de survire. L'explosion de lumière se fit enfin. Aveuglant le vampire malgré sa nyctalopie héréditaire. Le lieu était beau, majestueux même. Mais il demeurait enterrer. Ici, il n'aurait pas plus de chances de trouver une échappatoire à mal que dans les galeries d'où il venait. L'endroit devenait flou. Il ne sentit pas le sol lorsque son visage le rencontra. Sombrant dans l'inconscience.

« Debout ! Tu mourras plus tard. Enfin.. Façon de parler puisque techniquement parlant tu es déjà mort, encore que si tu veuilles te suicider tu puisses mourir à nouveau et ainsi de suite.. Mortel n'est-il pas ? »

La voix était sombre, féminine mais dénuée de la moindre humanité. Un œil s'ouvrit et l'autre le rejoignit bientôt. Il se trouvait toujours dans la salle entourée de multiples cristaux lumineux. Lestat était allongé sur le sol et porta immédiatement une main à la blessure de son abdomen. Elle avait disparue miraculeusement. Le strige s'aperçue par ailleurs que la douleur de sa gorge était moins lancinante, sa soif plus contrôlable. Il s'assit, sentant dans son dos l'inconfort dont il avait hérité en perdant connaissance sur un sol si granuleux. Son regard océan balaya la pièce et il la vit. Une longue chevelure immaculée et emmêlée, un teinte marmoréen. Ses traits étaient incroyablement fin mais son regard demeurait vide. Elle ne dégageait aucune odeur, comme si elle n'existait pas réellement. Décontenancé, le strige l'observa et se leva doucement.

« Pardon ? Je ne désirais pas troubler la quiétude des lieux, mais j'ai eu un léger souci d'adhérence avec le sol, un peu plus haut. Vous êtes ? » exposa le vampire en choisissant au mieux ses mots.

« Nurhilda. C'est ainsi que l'on me nomme. Je suis la gardienne de ses lieux et je t'ai pour ainsi dire, sauver la v.. Ah non, t'es mort toi aussi. On oublie vite quand on est.. » d'un geste de la main elle fit mine de se trancher la gorge, un léger sourire s'étalant sur ses lèvres blafardes.

« Dois-je supposer qu'il y ait une contrepartie à ce noble geste ? » demanda le strige, dans un subtil éclaire d'intelligence.

« Effectivement. »

Le vampire marchait depuis quelques temps déjà. Le feu brûlait haut dans le ciel, éclairant la vaste étendue poussiéreuse. Ils étaient tous là. Au nombre de cinq, les gaillards ressemblaient à ces types sales sortis tout droit d'un livre de piraterie. Leur fumet embaumait les lieux. Exquis. Le strige s'avançait dans la pénombre, véritable prédateur. Il se contenait avec difficulté, tant son envie de leur sauter à la gorge lui lasserait la gorge. Une ombre passa devant le regard de benêt de l'un des pillards. Surpris, il se détourna du feu de camp, prétextant une envie pressante. Il sentit à peine les crocs s'enfonçaient dans sa chair. Le sang afflua et le vampire sentit sa vitalité revenir. Usant du peu de magie dont il était capable il détourna le filet de sang qui s'échappait de la gorge ouverte de l'homme. Conduisant celui-ci devant l'attention d'un autre imbécile. Un second corps rejoignit son compagnon. Le stratagème fonctionna deux fois encore, mais le dernier des comparses, constatant sa solitude, ne se laissa pas prendre. Lestat se montra devant l'homme. Malgré son appréhension, il jeta ses ultimes ressources dans la magie, galvanisé par le sang qu'il avait ingurgité en un laps de temps si restreint. L'illusion qu'il fit naître dura un infime instant. Suffisamment cependant pour qu'il se jette au cou du brigand et lui arrache la vitalité qui le retenait à ce monde. Le sang de l'être permis à Lestat de ne pas tourner de l’œil après un usage si pousser d'une magie qu'il ne maîtrisait que vaguement.

« Pas mal, pour un mort. Tu as rempli ta part, visiblement. Tu as rapporté la paix et la quiétude dans ces lieux. Si jamais, il te prenait l'envie de te suicider, je te laisse le soin de revenir par ici pour goûter à l'éternité. En attendant.. »

L'ombre ne finit pas sa phrase, s'évaporant dans le néant d'où elle était apparue. Laissant le vampire seul, son visage éclairé par le feu qui brûlait encore dans la nuit sans étoiles.
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Lun 21 Avr 2014, 18:24

Un endroit lugubre, oui, voilà ce dont j'avais envie, mais loin des enfers, loin de ce fameux chez moi ou je ne me sens pas encore tout à fait à ma place. Même si je sais qu'ici, c'est Misa qui ne se sens pas à sa place, mais qu'importe, j'ai promis de l'aider a devenir plus forte, nous verrons bien ce que ça donnera. Les ruines, bon certes, il y a pire, mais tout le monde s'accorde quand me^me à dire qu'il y a aussi bien mieux. Et à ma grande surprise, Misa semble presque comme un poisson dans l'eau dans cet endroit laisser à l'abandon depuis si longtemps que personne ne sait vraiment depuis quand. Je l'observe aller d'un mur à l'autre, observer les pierres, les frôlant même parfois du bout des doigts avant de finalement, et pour la première fois en fait, m'intéresser vraiment à elle.

- Je ne pensai pas que tu aimerais l'endroit. Tu m'explique un peu, la je suis curieuse.
- Et bien, j'aime l'histoire de nôtre monde, c'est peut-être ça mon art à moi, l'amour du passé, de l'Histoire avec un grand H. Enfin tout ça pour dire que j'aime les vieilles choses en fait.

Je la regarde se refermer soudain dans le mutisme, comme si parler d'elle, de ce qu'elle aime venait de briser un tabou, ou je ne sais quoi encore. Azazel va de suite dans ses pieds pour la rassurer alors que je reprend d'une voix naturelle, vraiment désireuse de la connaître un peu mieux. Après tout maintenant, nous voyageons ensemble alors en savoir un peu plus n'est pas un mal, si ?

- Donc si je comprends bien, toi ce qui t'intéresse c'est toutes les légendes de notre monde et leur part de véracité, c'est ça ?
- Et bien, on eut dire ça, oui.
- Mais c'est génial ça, tu pourrai nous apprendre plein de truc, t'imagine un peu, servir le papillon et en même temps, réalisé tes rêves en découvrant plein d'endroit et plein de légende.
- Oui.

Misa sourie et va même jusqu'à rire devant l’enthousiasme soudain du renard à six queues et je me surprend moi-même à sourire franchement en découvrant que notre trio semble de plus en plus souder. Alors c'est peut-être ça l'amitié, le besoin d'en savoir plus sur l'autre pour simplement satisfaire sa curiosité. dans tout les cas je suis ravie de voir Misa à son aise, de la voir différemment. Et Azazel à raison, ses rêves à elle peuvent nous servir. Je la regarde s’épanouir avant de me figer en même temps qu'elle, plus loin, d'étranges bêtes nous fixe, avec une manière qui veux à mes yeux dire "à table", je ne réfléchis même pas, j'attrape la main de Misa, la forçant à un demi-tour rapide avant de crier "Cours !".
*On cours un certain temps avant de se plaquer à un mur, ou plutôt à une alcôve dans le mur, mais avant d'avoir pu souffler, le sol se dérobe soudain, pour nous mener tout droit dans un tunnel d'un noir guère rassurant, pas plus que l'odeur de renfermer ou que le bruit désagréable de quelque chose qui craque sous mon pied. Je recule, juste assez pour laisser la lumière du trou au dessus de nous révéler des os et plus loin un crâne. Impossible de ressortir en volant, je n'ai pas assez de place pour mes ailes, un seul choix, avancer. Donc et bien, on avance, se tenant la main avec Misa et laissant Azazel quelque pas devant servir de guide, même si il se retrouve aussi vite aveugle que nous à cause du manque criant de lumière.

- Je vois quelque chose, on arrive au bout je crois !
- Enfin.

On avance encore, avant d'atterrir dans une salle ou de petit cristaux servent de lumière, ce qui me rappel vaguement la Cité des Génies et me fait légèrement sourire à ce souvenir. Une voix pourtant froide - venant d'une femme qui, si elle n'avait pas bougé les lèvres pour prononcé cet unique mot, m'aurait paru morte - nous parviens.

- Dehors.
- Ce serai avec joie qu'on y serez rester si on n'avait pas fait une chute ici, imprévue d'ailleurs.
- Oh, vous ne vous êtes pas rompu le cou ceci dit dans votre "chute". Bon et bien, dans ce cas aidez moi et je vous montrerez la sortie.

Misa grimace à l'humour de notre "hôte" mais moi, je souri faiblement, j'aime bien ce genre d'humour qui ne vous laisse jamais indifférent. Nurhilda, puisque tel est son nom, nous explique brièvement la situation et lorsqu'elle fini, la réaction de Misa, qui la veille encore, m'aurait figé, me semble soudain si prévisible. Elle est choqué qu'on puisse piller l'histoire, et avec elle, les tombes de ceux qui ont jadis écris cette même histoire. sa réaction en revanche semble plaire à l'Ombre qui lui promet en prime de lui apprendre quelque chose si nous l'aidons à la débarrasser de ses pillards, ses vauriens, ses malandrins. Je soupir faiblement en réalisant qu'on s'embarque encore dans un je ne sais quoi pas forcément des plus rassurant, ni des plus utile. Enfin si l'Ombre tiens parole, Misa pourrai apprendre quelque chose d'intéressant alors, pourquoi pas. Avoir plusieurs cartes en main est jamais une mauvaise chose.

- Et nous voilà lancé dans un plan tordu sans que je n'y soit pour rien.
- Pour une fois.

Je lance un regard noir à Azazel, avant d'entendre du bruit plus loin dans le couloir que nous parcourons. On a trouvé les pillards, mais ils sont nombreux et Misa me murmure à l'oreille qu'on va devoir trouver un moyen de les séparer, pour, les éliminer. Le plan me plais, et découvrir de la fibre guerrière chez l'Orine révoltée par le traitement réserver aux trésors des morts.
On se sépare donc avec comme appât, Azazel. deux pillards le suivent, et quand il se retourne en entendant la voix de Misa, c'est mes bâtons qu'il rencontre, les faisant tomber à genoux sous la douleur avant que je ne change d'arme, pour leur tranché la gorge avec mon chakram sous le regard mi-dégoutée, mi-ravi de l'orine. Et cette tactique nous permet d'éliminer deux autres pillards ailleurs, en bref, des idiots qu'on a bien piéger. Pour les autres, ça va être un peu plus compliqué, quoi que le cinquième est envoyé seul en éclaireur. Misa nous montre une nouvelle facette d'elle, recroquevillée devant les cadavres, les doigts posés sur sa bouge en une expression de stupeur. Elle est bonne comédienne, quand la cause lui tiens à cœur. J'apparais face au pillard, l'effet de surprise est parfait me^me si je me prend un violent coup dans le ventre alors qu'il s'effondre, portant les doigts à son cou, bien inutilement. Et notre petit massacre continue, jusqu'à ce retrouver à cinq contre trois, guère à notre avantage. Azazel retourne cependant un des hommes contre ses camarades par hypnose et tout fini plus vite que prévu finalement.

Ce qui me surprend, c'est que l'Ombre apprend vraiment quelque chose à Misa, détecter la chaleur ou plutôt, la voir. Un don précieux en fait, sauf avec les êtres à sang froid, mais qu'importe, elle est ravie et moi j'estime qu'on doit filer maintenant. Nurhilda nous indique la sortie, le tout assortie d'un "ne vous perdez pas ou on restera ensemble pour l'éternité". Je réponds par un regard froid et un faux sourire, une réponse qui ne semble pas lui déplaire d'ailleurs puisque sur ce visage de marbre, il me semble apercevoir l'ombre d'un sourire, léger et furtif. L'air frais des ruines est vivifiant, mais Misa préfère nous parler du peu qu'elle sait de cet endroit, les catacombes sont une découverte importante visiblement, même si, de toute évidence, aucun de nous n'en parlera, dans notre intérêt. même si les intérêts de l'Orine et les miens sont sur ce point, quelque peu divergeant.

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Mar 22 Avr 2014, 00:04


La lame argentée décrivit une large courbe à ras du sol, fauchant les pattes de la bête qui s'était aventuré un peu trop près du jeune homme aux prunelles flamboyantes. Le sang de la créature se répandit sur le sol, alors que ses crocs claquaient dans le vide, tentant désespérément de se refermer sur un morceau de chair fraîche. Emettant un claquement de langue agacé, le guerrier roux ramena sa lame auprès de lui dans un mouvement gracieux avant de la planter entre les deux yeux de la bête, qui semblait être un croisement de mauvais goût entre un loup et une hyène – en rajoutant quelques crocs davantage aiguisés, une haleine pouvant faire s'évanouir le plus sensible des Béluas canins et des griffes bien plus longues. Mais à peine le Tiregan eut-il mis fin à la vie de la bête qu'il fut contraint de lâcher la poignée de son arme et de sauter par-dessus le cadavre, roulant au sol pour se rétablir sans trop de gêne. Les crocs d'une autre bête se referma quelques centimètres derrière sa nuque avant qu'il ne se relève en envoyant son pied botté d'acier droit dans les mâchoires de la créature. Laquelle effectua un vol plané avant de se remettre laborieusement sur pattes.

« Pfff. »

Feyd se redressa et jeta un rapide coup d'oeil autour de lui. Quatre bêtes encore le cernaient, en plus de celle qu'il venait d'envoyer contre un pan de mur en ruine. L'une d'entre elle reniflait sans vergogne le cadavre de sa semblable, dont le crâne était toujours orné d'une épée dont la garde dorée était surmontée d'un lapis-lazuli. D'un geste rapide, le Tiregan se saisit de la hampe d'une lance venant d'apparaître à côté de lui et la lança droit sur la créature, qui l'esquiva d'un bond en arrière. Qui fut suffisant pour que le jeune homme réduise à néant la distance qui existait entre eux, empoignant au passage l'épée plantée dans le crâne du monstre mort, dont il se servit pour tracer une longue estafilade dans le flanc de la créature qui avait esquivé sa lance.

Nonobstant le caractère non létal du coup, le jeune homme poursuivit sa course, sautant par-dessus un autre monticule de pierre, avant de courir sans regarder derrière lui, espérant à nouveau semer ses poursuivants. Cela faisait la troisième fois qu'il réitérait l'opération. Et il ne manqua pas de jurer lorsqu'il jeta enfin un regard en arrière et constata que les créatures étaient toujours sur ses talons, parties pour le courser jusqu'à ce qu'elles goûtent de sa chair. Ce dont il n'avait naturellement pas très envie.

Tournant de nouveau sa tête pour poursuivre sa course, le jeune homme se rendit compte de son erreur bien trop tardivement : il avait posé les pieds sur un sol qui semblait prêt à s'écrouler dès la première contrariété. Et la contrariété fut un Tiregan répondant au nom de Feyd Yul Svent.

Laissant échapper un nouveau chapelet de jurons, le jeune homme sombra dans les ténèbres.

Il eut cependant le bon sens de rouler directement sur le côté juste après avoir heurté le sol, son corps ayant pris une position idéale pour qu'il ne souffre pas trop des dégâts de sa chute. Et il sentit plus qu'il ne vit un bloc de pierre s'écraser à l'endroit auquel il se trouvait quelques instants auparavant.

Reprenant sa respiration, tout en tentant de calmer son cœur battant à la chamade – de telles péripéties n'étaient vraiment pas adaptées pour le convalescent qu'il était – le jeune homme roux se redressa, cherchant à se repérer dans les ténèbres dans lesquelles il venait d'être plongé. Ses sens exacerbés, ses doigts tâtant le relief de chaque pierre, Feyd ne tarda pas à remonter le long d'un tunnel, au bout duquel il perçut une lumière, ne sachant s'il devait ou non se réjouir.

« Tu ne m'échapperas pas, pillard. »

Un murmure, qui aurait été inaudible si les sens du Tiregan n'avaient pas été exacerbés par sa magie. Un murmure qui lui sauva la vie. Fort de décennies passées à survivre à un monde hostile, le jeune homme fut capable, malgré sa faiblesse présente, d'intercepter la lame de la dague qui lui aurait perforé le poumon s'il n'avait guère réagi en utilisant la protection en métal qui recouvrait le dos de sa main. Et il prit instantanément ses distances avec celle qui l'avait agressé.

« Erreur sur la personne, grommela-t-il entre ses dents. »

L'inconvénient de la solitude était qu'il n'avait guère eut l'occasion de râler sur ses mésaventures jusqu'à présent. Aussi la réplique était-elle sortie instantanément, fruit de longues heures de frustration. Malgré tout, la prudence d'un Tiregan n'est pas atténuée par les mots seuls, aussi leva-t-il son épée, prêt à parer la prochaine attaque si elle venait. Mais celle-ci ne vint pas avant qu'il n'ait posé son regard sur une jeune femme au teint blafard, presque translucide. S'il en croyait les dits de ce temps, Feyd aurait juré que cette femme était une Ombre.

« Dans ce cas, que fais-tu là ? enchaîna la jeune femme avec hostilité.
- Du tourisme, ça s'voit pas ? répliqua le Tiregan avec humeur. S'faire bouffer par des monstres et s'enterrer dans une cave, c'est bon pour la santé il paraît. »

La jeune femme haussa les sourcils, tandis que le rouquin poussa un soupir. La diplomatie, c'était loin d'être son fort, mais... Son agresseuse demeura immobile quelques instants, avant de river son regard sur le couloir dont venait le Tiregan. Avant de fixer ce dernier à nouveau, sceptique.

« Que veux-tu que j'fasse ici, bécasse ? s'énerva le rouquin. J'ressemble à un pauv'type qui passe ses journées à gagner sa vie d'la manière la plus lamentable qui soit, p'tetre ? »

Il n'en fallut guère plus pour provoquer le courroux de la jeune femme, à laquelle il suffit de tendre la main pour que les ombres environnantes se jettent sans merci sur le guerrier roux. Lequel tenta de leur échapper, mais accusant un instant de retard à cause de la blessure qui barrait son mollet droit, ne tarda pas à se retrouver immobilisé par la magie de la jeune femme.

« Un peu de respect, intima froidement cette dernière. Je suis Nurhilda, la gardienne de ces catacombes, Ombre parmi les Ombres, choisie pour veiller sur les trésors des défunts, qui seront pas plus profanés. 
- Enchanté, répliqua le guerrier, avant que sa voix ne soit étouffée par l'emprise des ombres se resserrant sur sa gorge. »

Le regard froid de la jeune femme jaugea le Tiregan, qui luttait pour que l'air parvienne encore jusqu'à ses poumons. Et au bout de quelques secondes qui parurent interminables aux yeux du guerrier, elle le libéra enfin de son emprise. Le rouquin s'effondra, à genoux, une main sur la gorge, l'autre toujours refermée sur la poignée de son épée.

« De même, finit-elle par répondre, songeuse. »

Le rouquin la foudroya du regard. Mais s'efforça de ne pas lui sauter à la gorge, conscient de son désavantage.

« Bien, je n'vais pas plus vous déranger qu'ça, alors. Vous s'riez assez enchantée pour me montrer la sortie ?
- Non, répondit abruptement la jeune femme, sans hostilité néanmoins. »

Feyd haussa un sourcil.

« Non ? répéta-t-il.
- Non, confirma-t-elle. Si vous n'êtes pas un pillard, aidez-moi. »

Il s'agissait là plus d'un ordre que d'une supplication. Et le rouquin demeura un poil surpris en songeant à l'étrangeté avec laquelle l'Ombre faisait le lien entre plusieurs sujets de conversation. Et surtout avec laquelle elle demandait une faveur. Mais comprenant qu'il s'agissait là de sa seule chance de sortir rapidement des catacombes en vie – s'il refusait, rien ne disait que Nurhilda allait le laisser partir sans attenter de nouveau à sa vie – le jeune homme écouta la requête de l'Ombre, avant d'accepter de l'aider – quel choix avait-il de toute façon ?

C'est donc ainsi que le rouquin se retrouva à pister dans les catacombes chacun des pillards qui profanaient l'endroit, usant de ses sens pour les trouver, projetant de les attirer par petits groupes dans le dédale pour les éliminer froidement. Il n'avait guère la possibilité de faire dans la dentelle. Ni l'envie.

En chemin, le jeune homme ne manqua pas de remarquer les nombreux pièges truffant les murs et le sol, si bien qu'il parvint à imaginer un stratagème pour réduire le nombre de ses adversaires par le bluff. Trouvant les pillards – une quinzaine – réunis dans une grande salle des catacombes, le jeune homme joua de sa magie pour matérialiser derrière l'un des hommes qui allait s'appuyer nonchalamment contre un mur un Portail du Forgeron, duquel émergea une lance sur laquelle le pillard s'empala sans plus de cérémonies, ne s'attendant pas à trouver un piège à un tel endroit.

Ce qui ne manqua pas provoquer quelques remous dans les rangs des pillards, qui échangèrent regards et propos remplis d'incompréhension. Et Feyd ne tarda pas à réitérer l'opération, faisant surgir dans le dos des plus inattentifs des lames ou des pieux, si bien que cinq des pillards furent morts lorsque leurs associés décidèrent de déménager, emportant avec circonspection les richesses qu'ils avaient d'ores et déjà pillées. Une fois la salle vide, le Tiregan s'approcha de l'un des pillards morts, observa ses traits et prit son apparence avant de suivre le reste des pillards.

Lesquels, frappés par l'incompréhension, s'étaient arrêtés dans une autre salle semblable à celle qu'ils avaient quittée, cependant bien plus nerveux. Et lorsque Feyd, sous les traits d'un mort, fit son apparition sans chercher à se dissimuler, il ne manqua pas de provoquer davantage de nervosité.

« C'est la colère des morts, fit-il avec une voix d'outre-tombe. »

Et, tendant la main d'un geste théâtral, il ouvrit un Portail dans le dos d'un autre pillard, en faisant émerger une nouvelle pointe, l'empalant, et achevant de semer la panique dans les rangs. Si bien que la moitié des survivants prit ses jambes à son cou, abandonnant toutes les richesses pillées, tandis que les quatre restants tirèrent leurs lames, s'approchant avec hésitation du Tiregan. Lequel, conscient de l'ignorance des pillards quant à sa race, ne se priva pas de jouer de nouveau de sa magie pour modifier ses traits et prendre ceux d'un autre pillard décédé.

« Craignez notre courroux. »

D'une frappe puissante, il n'eut aucun mal à désarmer le premier bandit, dont la main tremblait de frayeur. Et il s'enfuit par ailleurs sans demander son reste, sans que le Tiregan ne lui accorde un regard. Faisant volte-face, il s'engouffra dans le tunnel duquel il venait, avant de se retourner, attendant ses adversaires qui ne pourraient l'encercler dans un espace aussi restreint. Echangeant son épée pour une lance, il embrocha le premier pillard qui ne s'était guère attendu à un tel changement d'arme, avant de reculer à nouveau. Il se figea néanmoins lorsqu'un 'clic' retentit. Et se baissa de justesse pour esquiver un carreau d'arbalète sorti droit du mur, qui se serait fiché entre ses deux yeux s'il n'avait pas eu le réflexe de se baisser.

Néanmoins conscients de la présence du piège, les pillards esquivèrent eux aussi le carreau, et l'un d'entre eux en profita pour porter un coup d'estoc au Tiregan, déconcentré. Celui-ci ne parvint guère à esquiver totalement le coup, si bien que la lame de son adversaire traça une profonde plaie le long sur bras gauche du rouquin. Lequel serra les dents, recula davantage avant de lancer son arme sur le pillard qui l'avait blessé. Ne s'étant guère attendu à ce que son adversaire se débarrasse ainsi de son arme, le malfrat posa un regard étonné sur la lance fichée dans son thorax avant de basculer en arrière.

Feyd ne lui prêta cependant pas plus attention, luttant contre la douleur pour ouvrir un nouveau Portail et en extraire une nouvelle lame. L'échange de coups qui suivit lui parut interminable, mais il parvint tout de même à trouver enfin une faille dans la défense de son adversaire, qui lui permit de l'alléger de son chef d'un coup rapide et précis.

Haletant, le jeune homme se laissa choir en arrière, et prit plusieurs minutes pour reprendre son souffle et bander ses plaies, multiples. S'il avait dû affronter toute la bande de pillards, nul doute qu'il ne s'en serait pas sorti à si bon compte. Tout comme il n'aurait pas survécu à son dernier adversaire si celui-ci ne souffrait pas déjà d'une blessure qu'il avait dû écoper au cours de l'exploration des catacombes.

Revenant auprès de Nurhilda, il trouva la jeune femme arborant un sourire presque macabre.

« Tu ne veux pas devenir des nôtres ? demanda-t-elle de but en blanc. Que le courroux des morts soit vraiment le tien. »

Le jeune homme grimaça.

« Non merci. »

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Jeu 24 Avr 2014, 00:51


Des lames. De plus en plus tranchantes. C’était simplement l’air pourtant. Elles s'attaquaient à Kohei, violemment, transportant au passage d'innombrables débris contondant lui laissant des coupures et des déchirures sur ses vêtements et son visage. L'air était puissant, tellement puissant que la chute semblait infinie, et pourtant, elle ne devait faire qu’une dizaine de mètres. C’était la peur. Le cœur qui palpitait. La nausée de la vitesse. Les coups et blessures étourdissant. C’est chose terrible que de subir une chute. Elle paraît lente, crispe les visages les plus calmes d’origine. Effrayant. Long. Shi tentait pourtant de suivre l’alfar tant bien que mal, mais même au vol elle peinait à surpasser cette vitesse paraissant pourtant d’une lenteur infâme. Ce corps précipité dans la masse sombre du sous-sol du lieu sordide, la tête dirigée vers le bas. Des grands yeux bleus aveuglés. Un corps ne sachant ou se rattraper, se laissant donc choir dans le noir.

Le claquement contre le dédale des ruines fut violent. Incroyablement violent, au point que Kohei ne faisait plus que d’écarquiller les yeux. Il poussa un gémissement aussi. Le sol était bien loin d’être plat. Les débris avaient bien fait de le faire souffrir. Et encore, c’est un bien piètre mot. Et puis… Une telle distance de vide ne pouvait épargner de la douleur. Comment un tel vide pouvait subsister en dessous de telles ruines ? Ces ruines envoûtantes dans lesquelles les deux jeunes créatures avaient jeté leur dévolu, au point d'en faire tout un voyage...

L'obscurité pesante s'emparait de leurs sens, aucun élément du décor ne se soustrayait à leur regard, pas un son ne se faisait entendre, mise à part le sifflement dissonant du mince courant d'air qui s'engouffrait dans leurs tympans, rendant fous les plus sensibles. Kohei se relevait avec peine après que Shi l’ai soulagé de la douleur, et chercha à tâtons un mur sur lequel suivre un chemin... N'importe lequel tant que celui-ci leur permettrait de se diriger. Leur marche était inlassablement ralentie et parasitée par tous les encombrements, toiles d'araignée ou affaissement de terrain... Pourvu simplement qu'ils ne se retrouvassent pas à errer des heures durant voir même pire, des jours... De plus, les blessures de Kohei que Shi n'était pas parvenue à guérir tant elles étaient conséquentes empêchaient littéralement l'alfar de rester maître de lui, de ne pas le laisser aller au malaise. Il sourit, ne pouvant plus retenir plus longtemps de petits ricanements. L'odeur du sang... De la vieillesse des ruines, de la mort, de l'humidité... Quel repas exquis pour l'alfar qui rêvait de profiter de la chère encore fraîche pour en faire lui-même de la charogne... Cela se faisait de plus en plus fréquemment chez lui. Ce laisser-aller. Comme si du fond de sa conscience, après avoir laissé toutes commendes, il se sentirait plus reposé. Une petite lueur se dessinait dans son regard vide. Bien sûr elle n'était pas provoquée par sa vigueur, mais bien par une lumière s'approchant du très restreint cortège.

Une belle pièce. Illuminée. Par des pierres précieuses semblaient-elles être. Mais la chose la plus étrange à l’intérieur de ce tableau, C’était ce qui se trouvait à l’embouchure. Une femme se tenait debout, le bras tendu contre le mur, le regard dans le vide. Elle ignora l’arrivée même des voyageur, cette arrivée pourtant digne de tout intérêt. Ce lieu à l’ambiance post-apocalyptique n’était pas sensé accueillir des visiteurs après tout. Ceci amusa Kohei. Il s’approcha d’elle, nonchalamment. Mais dans un soupir, elle finit par se retourner d’elle-même. De ses yeux d’améthyste, elle dévisageait les deux comparses. Ces yeux perçant se fondant dans l’accoutrement violet qu’elle arborait semblaient déchiqueter l’esprit de la pauvre petite Shi. Inconcevable le point auquel la fée se sentait déstabilisée par sa présence. Une femme sinistre traînant une crinière crépu et banche derrière elle, la face livide cachant même une part hautaine. Elle lui était impressionnante.

Mais Kohei, lui, tournait autour d'elle, l’air espiègle, amusé par une telle présence. Il en avait résolument rien  à faire de ses raison, la seule chose qu’il voulait, c’était jouer. Oui, mais à quoi ? Il n’en savait rien, mais il trépignait. Et même en son for intérieur, son versant stable ne se préoccupa guère des conséquences de son laisser-aller, il n’avait pas l’intention de résister. Shi répétait encore et encore qu'il ne fût pas dans son état normal, pour tout dire, elle se sentait d’autant plus déstabilisée que Kohei n’était pas de son côté. Tch. Il l’amusait assez pourtant ! Il lui ajoutait du piquant dans sa vie… Mais son esprit était frappé d’une affreuse  démence, et l’alfar pouvait causer énormément d’ennui… Pour tout dire, il avait même tué. Ce qu’il pouvait être la plus grande des gênes lorsqu’il se manifestait au mauvais moment… !

« Ignorez-le, franchement, il s’ennuie, c’est tout. Et peut-être bien qu’il se calmera et laissa son autre lui reprendre le dessus s’il n’a vraiment rien à faire. » Lança Shi une bonne fois pour toute, le timbre tremblant. « Ah… Je ne m’en soucie pas. » Soupira finalement Nurhilda, agitant une grande faux paresseusement. Malgré ses airs, elle semblait finalement beaucoup plus humaine que fantomatique, et Shi en fut grandement rassurée. « Il est juste stressant à m’observer comme ça ! Mais bon… Dites-moi plutôt comment vous avez atterris là. J‘en donne peut-être pas l’impression, mais je suis assez surprise de votre présence. Vous ne me semblez pas bien méchant… Enfin, à part lui qui a vraiment l’air dérangé. » Elle regardait Kohei  qui était posé et silencieux derrière elle qui soupira tant il s’ennuyait. « N’ayez pas peur de moi hein, je suis peut-être excentrique sur les bords mais c’est rien ça ! Faites pas gaffe à ma faux ! C’est à cause d’eux… » Termina-t-elle sur cette phrase qui fut inaudible aux oreilles des deux autres.

Pour une fois, ce fut l'âme d'habitude si indolente de Kohei qui souhaitait reprendre de dessus, voulant prendre lui-même la peine de tout expliquer. Et c'est bien surpris par sa volonté, que cette personnalité démente se refoula sagement... Bien sûr que pour quelques instants... Sinon, rien n’aurait pu être amusant dans cette situation. C’était bien vrai, la manière dont ils étaient arrivés dans ce lieu fut bien étrange. L’expliquer entièrement aurait été bien long, et ce fut précisément la raison qui le poussa à omettre quelques détails. Elles avaient toujours intéressé les deux voyageurs… Ces ruines… Ils en avaient entendu parler pour sa réputation mystique, et la beauté que les âges leurs avaient conférées. Ils s’y étaient donc tout naturellement conduis, souhaitant plus que le reste découvrir deux nouveaux lieux.


« Kohei… Ces ruines sont peut-être jolie, mais l’atmosphère qu’il y a ici est vraiment pesante… Shi se sentait déjà mal à l’aise. Une chose était définitivement sûre, les endroits désolés et démunis de vie la mettaient vraiment mal à l’aise. « Tch ! » Pouffa Kohei dessinant un rictus sur son visage normalement si harmonieux. Il ne répondit pas. Shi l’agaçait déjà. « Tu sais Shi, il parait qu’il y a d’affreuses bêtes sanguinaires ici. » Lança-t-il d’un ton froid, ne cachant pourtant pas un sourire aux yeux clos. « Allons allons Shi ! Ne fait pas cette tête. » Un rire s'échappa de sa bouche. « Je plaisantais bien sûr ! Enfin, je pense... » Shi eu un énorme frisson à ces dernière paroles. Elle n'osa pas répondre et se réfugia au plus vite dans les cheveux du garçon. Celui-ci poussa un rire lorsqu'il put constater les effets que ses ridicules paroles avaient eus sur la petite fée. Bien sûr, il y avait des bêtes qui rôdaient dans ses ruines. En masse de plus. Mais tandis qu'elles en effrayaient l'une, elles en excitaient l'autre. S'il ne se retenait pas, il pouvait déformer son visage d'un énorme rictus emplit de démence à la seule pensé de se battre. Mais malheureusement, il ne s'agissait pas d'humanoïdes... Enfin il en demandait peut-être trop, là. S'il avait l'occasion de se défouler, il ne fallait pas s'en priver.

Une odeur de Charogne. Douce et sanguinolente.

Douce ? Euh... Seulement à l'odorat de ce fou d'alfar. De la chaire brûlante qui s'engouffrait de plus en plus violemment dans les narines de Shi. De la chaire brûlante qui fit se lécher les lèvres à Kohei. Ah... Il était temps pour eux de stopper leur marche. Shi s'éleva le plus haut possible dans le ciel, la peur l'empêchant de réfléchir correctement. Kohei avait dégainé son épée. Il était à l’affût. Le sourire imprégné sur son visage. Impossible de s'en débarrasser. Un grognement retentit dans son dos, il se retourna. Une énorme bête de quatre pattes surgit des bâtiments en ruines. Puis deux. Trois. Puis très vite, il y en eu une vingtaine. S'en était trop. Kohei ne put plus se retenir. Son rictus s'élargit. Il souriait à grande dents, il ricana. Ces bêtes semblaient s'être délectées de chaire avant même d'être parties chercher leurs prochaines proies. Kohei en l'occurrence.

C'était beau. Ces cercles que la lame dessinait dans l'air. Ces cercles tranchants toute la chaire qui se mettait en travers de leurs chemin. Kohei exécutait ses mouvements agiles. Des pas d'une violence pure, des coups éradiquant de la vie, des coups faisant s'éparpiller nombre de cadavres mêlés au sang et multiples tripes l'accompagnant. La musicalité des rires saccadés et de la lame fendant dans un bruit dissonant. Magnifique. Exquis. Ah... Il en rêvait de pouvoir faire ça tous les jours. Enfoncer sa lame lentement dans les entrailles de la vie, voir le sang gicler dans une fontaine abominable, se faire blesser lui-même... Haaa. Un met raffiné. Tellement goutteux. Tellement. Excitant. Ses pensées en furent des plus impures. Tellement impures. Qu'il fallait en jouer. Il s'arrêta dans sa procréation, celle de la charogne, et lança au bêtes restantes qui se figèrent pour l'observer : « J'ai une idée ! » Il sourit les yeux clos « Jouons à un jeu... Je vais me mettre à courir... » Il esquiva le saut enragé de l'une d'entre elle, ses réflexes restaient donc très sûrs. « Le premier d'entre vous qui me blessera aura le droit de mourir dans la plus grande des souffrance ! » Et cette fois, il ne put plus s'empêcher de pousser un rire à plein poumons, tout en prenant la fuite à travers le réseaux de ruines, suivit par une Shi en panique et une horde de monstres.

Très vite, les rire qu'ils poussaient épuisèrent sa quantité d'oxygène, et il dut s'arrêter de courir continuant de s'esclaffer tant cette situation était des plus amusante. Il se cacha derrière un vieux mur, regardant de l'autre côté l'air toujours aussi espiègle, et s'apprêtant reprendre la course. « ARRÊTE-TOI ! » Il chancela. Sa tête subit une violente contraction. Il l'a retint de sa main crispée et poussa un cri. Son autre versant ne tentait absolument pas de reprendre le dessus. Et pourtant, il avait agi. Il en avait assez. De le voir s'amuser lui-même. Aah... C'était dégoûtant les êtres comme lui. Pourtant il lui laissait de plus en plus de la place. Il pouvait au moins se montrer reconnaissant. Mais non. Il en profitait de trop. Sans rien donner en retour. Cette personnalité arrivait à se manifestait de force au moins, contrairement à l'autre. Tch.

Kohei ne savait plus. Si ce fut l'excitation du combat qui avait maintenu jusque-là le sol en équilibre stable. Mais suite à cette affreuse douleur dans le crâne, – celle qui avait crispé son visage dans un regard écarquillé au sourire définitivement effacé – le sol s'effondra en dessous de son anatomie ensanglantée et aux multiples blessures.


« Oh... Je vois... Ton... Autre toi ? Est vraiment plus dément que ce que je pensais ! » Elle avait abandonné le vouvoiement. Cette histoire l'avait finalement suffisamment intéressée pour qu'elle réagisse de cette manière. Peut-être aimait-elle plutôt bien le petit Kohei, va savoir pourquoi. « Dites... Temps que vous êtes là... Il se trouve que j'ai un problème... Et je peux pas me débrouiller seule. J'ai... Un problème de pillards... Et... J'aimerais bien les retrouver... Pour qu'ils me restituent tous les biens de ce lieu. Ce sont des idiots habitués des ruines... Je vous en prie, je n'arrive pas à les retrouver seule... » Shi l'observa, avant de répondre d'un ton sceptique et hésitant. « Je... Ne sais pas... On risqu... Des meurtres à faire ?! » Coupa Kohei illuminé. Finalement, il avait vite fait de laisser récupérer la place de son versant calme. Il ne pensait vraiment plus qu'à ça depuis son dernier combat. Des humains cette fois. Des humains ! Parfais. Et d'après les détails ajoutés par Nurhilda, ils étaient deux, et venaient à peine de commettre leur crime.

Kohei fonça ignorant tout. Ces informations le suffisaient amplement, il se fichait du reste. Il souriait encore. Il aimait détruire. Il la sentait. Cette odeur humaine. Les pillards n'étaient pas bien loin. Mais cette fichue ville souterraine ne lui permettait en rien de se fier à la vue. Seul deux trois cristaux lui permettaient d'y voir quelque chose de temps en temps. Il avait laissé Shi derrière. Elle avait peur de toute façon. Pourquoi s'en encombrer ? Mais au moins il pouvait se concentrer que sur ses « jouets ».

Un sifflement sourd.

Une fléchette s'élança sur Kohei. Il n'eut le temps de comprendre et son esquive en fut imparfaite. Il la reçue en pleine épaule, et un gémissement en retentit. Mais ce n'est pas pour autant qu'il s'arrêta de courir, ni même de s'arrêter de rire. Il la retira et en souffrit d'autant plus, mais cela redoubla d'avantage ses rire. Il aimait vraiment le sang. Qu'il soit sien ou non. « JE SUIS BOURRÉ D'ARGENT JE SUIS RICHE COMME PAS POSSIBLE ! » Il ne savait même pas ce qu'il hurlait. Mais c'était amusant. Même si c'était naïf de croire que ça pouvait attirer les pillards. Mais je l'ai dit, c'était amusant. De se moquer d'eux pour l'avarice qu'ils arboraient pour leurs actes de vandalisme. Au moins, ils prenaient conscience de la présence du psychopathe. Ils s’arrêtèrent tout de même apeurés par ce hurlement strident et intimident de la démence qu'il suait à grosses gouttes. Kohei tira une flèche à l'aveuglette. Littéralement. Mes ses ennemis furent assez proches pour qu'il puisse en atteindre un malgré tout.

« Ça vous plait de piller hein ?! » Il criait en étranglant le touché. "Mais c'est plus amusant d'infliger des blessure et doter la vie en contrepartie ! » Son timbre se déforma tandis que son sourire se fit de plus en plus grand. Il laissa le mort planté de la flèche au sol, et se dirigea vers l'autre toujours aussi amusé, se délectant des pensés impures qu'il avait. Comment lui ferait-il quitter ce monde de la manière la plus artistique qu'il soit ? Le pillard perdit son sang-froid, et s'attaqua au tueur contre qui il déversa sa rage. Kohei esquiva. Une flamme noire et d'un glacial destructeur par sa seule aura se projeta sur le pauvre l'envoyant ainsi valser plus loin. « Mais tu n'as pas le bon rôle ! Ne fait pas cette tête ! La perte de ton ami te rend pas « gentil » ! Dans les comptes que je lisais petit, les méchants ne gagnaient jamais ! Et toi tu perds, ha ha ha ! » L'alfar, miséricordieux, le lâcha de son emprise, lui permettant ainsi d'attaquer. Kohei esquiva avec peine de poignard que le gaillard sortit à l'issu de sa charge, et son bras déversa une coulée gigantesque de sang sur le sol sableux de la ville souterraine. Il explosa définitivement de rire. C'était presque aussi amusant que la mort de ses frères !

Kohei n'eut pas le temps de dégainer son épée pour la souffrance finale que le pillard s'écroula de lui-même laissant apparaître Nurhilda derrière lui, sa faux émoussée en main. Kohei râla comme jamais. Il s'énerva à en devenir fous. Bien plus de rage que d'autre chose s'entend. Mais Shi le calma, le soulageant de ses blessures les plus graves, lui permettant ainsi de ne pas s'évanouir du manque de sang le calme retrouvé. Au moins, il ne risquait plus la mort.

« Calme toi ! Pauvre fou ! Un jeune comme toi ne devrait pas s'amuser comme ça alors qu'il est en danger de mort ! » Elle se mit à rire, jugeant que là n'était pas le plus grave dans cette chute d'histoire. Blague un peu déplacée de sa part, qu'elle seule comprit. « Aller va, t'auras l'occasion de t'amuser à tuer une autre fois ! Moi je voulais me dépêcher ! Et puis tu m'as bien permis de les retrouver en désamorçant tous les pièges à fléchettes du chemin ! » « Tous » ? Ha... Kohei était vraiment étourdit. Il n'avait même pas vu tous les pièges qu'il s'était presque prit. Mais bon. Ce n'était pas ce qui l'importait le plus. « Vous avez volé MES jouets... » Râla-t-il. « Oh et puis la ferme toi. » Grogna-t-il froidement sur son propre intérieur qui semblait fatigué de l'entendre se plaindre comme cela. Nurhilda s'esclaffa. « Ha ha ha ! Mais t'es génial en fin de compte toi ! Suicide-toi ! Deviens une ombre et on s'amusera bien ensemble ! Pour toujours ! Non. Je me casse. » Fit-il le plus sèchement du monde, ajoutant ainsi que pour rien au monde il ne « s'emmerderait » avec quelqu'un de « pressé ». « Au plaisir de te revoir alors ! » Sourit-elle. Kohei se calma, et après quelques secondes d'observation, il soupira un sourire aux yeux clos puis tourna les talons agitant sa main dans les airs. « Tch ! Trouvons la sortie Shi ! » Sourit-il à son tour.

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