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 Le maître des esprits [Test 6. Pv]

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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Jun Taiji
Lun 23 Déc 2013, 19:53

J'avais constaté l'éparpillement géographique des chamans, ainsi que cette étrangeté mathématique qui me faisait penser qu'il manquait bien des esprits sur les terres du Yin et du Yang. Je pouvais voir ces derniers depuis bien longtemps mais il n'y avait que récemment que je m'étais aperçu que leur nombre n'était que minime. Les esprits finissaient-ils par disparaître avec le temps où y avait-il des éléments qui m'échappaient ? Lucifer restait muet, ne cherchant pas à me renseigner sur mes interrogations. En réalité, la seule chose qu'il me disait c'était que je saurai lorsque je serai roi. L'idée m'avait paru absurde au départ, simplement parce que ma royauté passée avait été un mal pour bien des individus. Aussi, la scène politique m'avait pris beaucoup sans rien me donner. Néanmoins, puisque le mal semblait ne plus être aussi présent que jadis en moi et puisque les chamans semblaient condamnés à ne guère se multiplier sans souverain, j'y avais réfléchi. Je connaissais l'histoire du monde moderne sur le bout des doigts, simplement parce que j'avais passé un nombre incalculable d'heures à étudier toutes les tensions et les affinités qu'il existait entre souverains et entre les peuples de ces derniers. J'avais ainsi pu admirer la montée sur le trône des humains de Violette et l'alliance qui avait fait naître Utopia. Je me doutais que, sans elle, les humains en seraient encore à se cacher dans les bois à l'heure qu'il était. Bien sûr, les choses évoluaient doucement mais les peuples ne survivaient jamais bien longtemps sans roi. Si ça n'avait pas été Violette, peut-être aurait-ce été quelqu'un d'autre, ou peut-être que les humains auraient été totalement détruit par leurs ennemis naturels ? La race des chamans était une race relativement jeune et même si ceux qui avaient le pouvoir de les former veillaient à la stabilité du peuple, il n'empêchait que ces derniers n'agissaient que sous l'influence de leur propre culture. Au final, ils ne savaient pas ce qu'était qu'être un chaman et ne connaissaient pas non plus les attentes de ceux qu'ils créaient. Alors, quand j'avais pris la décision de devenir roi, j'avais également réfléchi à comment faire. Je ne pouvais pas m'ériger seul à la place escompter. Je ne pouvais pas envoyer une missive à chaque chaman pour les informer. Je n'aurai aucune légitimité à cela, aucune. J'avais donc conclu que puisque les maîtres chamans détenaient la régence de la race, c'était vers eux que je devrais me tourner. Lucifer n'était pas pour, lui préférait prendre le pouvoir directement, sans rien demander à personne. Je savais ô combien mon père était avide de pouvoir et, si je l'avais été, cela était du passé. Si je souhaitais devenir roi, c'était avant tout pour unir les miens, et non pour servir mes propres desseins comme cela avait été le cas par le passé. A l'époque, je me fichais des sorciers, je ne voulais que me venger, venger de ce que le destin m'avait fait. Mais, à présent, j'avais changé. Tout avait changé. Même si je me plaisais parfois dans le mal, je n'étais plus atteint de folie, je n'étais plus l'esclave de mes pulsions et de mes projets. J'avais toute ma tête. Aussi, je décidai de « m'attaquer » tout d'abord à l'empereur des abysses. Je ne l'avais jamais rencontré mais il fallait une première à toute chose. Je lui écrivis donc une missive, trouvant bien plus convenable de l'avertir de ma venue.


« Cher Empereur des abysses,


si je me tourne vers vous en ce jour ce n'est pas tant pour votre rôle de souverains des ondins que pour votre rôle de maître chaman. En effet, je souhaite m'ériger en tant que roi des miens et il est, selon moi, nécessaire que vous puissiez juger de mes capacités à gouverner une race que vous protégez. Aussi, pour ce faire, je viendrais à vous dès que vous pourrez m'accorder un peu de votre temps. Mon idée est que vous me donniez une mission à accomplir qui prouvera ma légitimité, ma puissance ou toutes autres caractéristiques que vous jugerez nécessaire pour remplir la fonction de souverain.

Avec l'espoir de votre accord, j'attends votre réponse.


J. Taiji. »


Après l'envoi de la missive, j'attendis la réponse, passant quelques jours en compagnie d'autres chamans que j'avais rencontré lors de mes voyages. Nous parlions d'une cité, d'un endroit où nous pourrions construire. Néanmoins, j'étais toujours troublé par cette constatation mathématique sur le nombre d'esprits. Puisqu'ils étaient sensés représenter la totalité des individus morts, il était clair qu'il en manquait. S'ils étaient réellement tous là, tous les vivants marcheraient au milieu des morts et il y en aurait bien plus, beaucoup plus.

Le jour où je reçus la réponse, je souris, simplement. Je laissai écouler les heures jusqu'au rendez-vous, en profitant pour manger, dormir, faire toutes ces choses qui m'avaient réellement manqué pendant la période que j'avais passé en tant que génie et en tant qu'ombre. Et puis, lorsqu'il fut l'heure, je m'habillai d'un simple pantalon noir, d'une chemise blanche, veillant bien à ce que mes affaires n'aient aucun plis – je détestais ça – et je me téléportai au lieu indiqué, pile à l'heure. J'étais curieux de voir l'empereur des abysses en personne.
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Mar 04 Mar 2014, 16:03


« Zack, tu n'aurais pas pu me montrer cela plus tôt ? », « Je suis désolé, je ne l'avais pas vu Majesté. » L'Empereur soupira « Si tu veux prendre ta retraite dis le moi ! Tu es aussi beau que tête en l'air et crois-moi, s'en ai affligeant. Va la poser sur mon bureau, je la regarderai plus tard. » Le valet s'excusa avant de se retirer. La salle du trône était pleine. Pleine de gens de la cours, venu à une sorte de réception organisée, mêlée à un bal et une entente cordiale générale. Le souverain faisait donc bonne figure au milieu de ses convives et lorsque Zack lui parla, il perdit sa bonne mine quelques secondes pour montrer son vrai visage. Seulement, il finit par redresser la tête lorsque ce dernier fit demi-tour, et se tourna vers une de ses invitées qui demandait audience.
Toute la soirée fut occupée par la fête et ce ne fut que le lendemain que l'Empereur s'occupa des affaires externes. Les yeux encore quelque peu endormis, il prit place devant son meuble, ramenant la pile de parchemins vers lui. Ses muscles le tiraient de la veille, et encore une fois, il se morigéna d'avoir beaucoup trop dansé.

La lettre était d'une très jolie plume, et il en apprécia la lecture. L'Ondin soupira lorsqu'il lu les mots, indiquant que cet homme voulait être roi. Combien de gens le désirait ? Ce n'était pas tan de le vouloir, encore fallait-il en avoir les épaules, le savoir et la capacité car bien des hommes se brûlaient les ailes une fois en place. Seulement, Nastaé ne savait pas que Jun Taiji fut l'ancien souverain Noir. Celui qui avait semé discorde et chaos dans le monde, que ce soit chez les élémentals, comme chez les réprouvés. Et malheureusement, Nastaé avait des critères au sujet des autres, et de leur obtention du titre, que lui ne remplissait pas... Il lui manquait le savoir. La Connaissance qui ferait de lui un excellent tacticien. Mais non, monsieur était quelque peu... Fénéant. Il ne voulait pas réfléchir trop longtemps, lui ce qu'il aimait c'était le côté social, le côté humain. Alors évidemment qu'il allait lui répondre.
Se plaçant derrière son office, il prit un parchemin de fabrication locale, représentant à merveille son peuple tan par son touché que par son aspect, et y apposa ses mots.


    « Cher Chaman,

    J'ai reçu avec joie votre courrier, et c'est avec cette même joie que j'y réponds. Comme vous le savez, il est de mon devoir de vous aider, vous et vos confrères, dans votre évolution au sein de votre race. Vous avez pu constater combien le trône est dépourvu d'une quelconque régence et vous vous doutez qu'il ne sera pas accessible sans quelques obstacles. J'aime votre clairvoyance ! Mon bureau vous est ouvert à tout moment du jour et de la nuit, et je ne verrai aucun inconvénient à ce que vous passiez me voir, pour que je vous donne votre mission, préférant le faire de vive voix. Nous pouvons dire dans trois jours, de manière à me préparer pour vous accueillir dans les meilleures conditions.

    Je vous attends sans faute,

    Nastaé. »


L'Ondin signa élégamment, de ses volutes encrées préférées, et envoya la lettre le plus rapidement possible. L'Empereur était quelqu'un d'assez disponible pour ceux qu'il protégeait.
Ainsi, les jours s'écoulèrent, les devoirs administratifs s'empilèrent, et il finit par voir arriver le jour de la rencontre. Zack le réveilla bien assez tôt, le laissa se laver, et l'habilla convenablement. Il devait paraître Roi des Rois, pour prétendre être le garant de deux peuples.
Finissant de peigner ses longs fils violets, il attacha les liens de soie avec une barrette en nacre, intelligemment mise, de façon négligée, au niveau de la nuque, et reçu son majordome alors qu'il faisait les derniers arrangements devant sa coiffeuses « Majesté... Jun taiji est ici. », « Bien, j'arrive de ce pas, mène moi à lui. » L'Abyssal se redressa entièrement, et ajusta sa coiffe, suivant Zackary dans les couloirs longilignes du Palais.
Une fois dans le hall, il vit un homme assez fort, d'une certaine beauté, avec un charme égalant le sien, dans un autre registre, et lui offrit un sourire des plus beaux. Sa voix était douce, comme son être et comme son ton, l'invitant alors à glisser sa main dans la sienne, tendu vers lui, pour le saluer avec courtoisie « Bienvenu mon cher. Suivez moi, nous serons mieux installé dans le Salon. » Déambulant devant lui, il ouvrit la marche de ses pas gracieux et aériens, finissant par ouvrir une porte sur un petit salon intimiste, décoré dans les tons bleus, sur un camaïeu turquoise. L'éphèbe fit signe au Chaman de s'asseoir, puis prit place en face de lui.

« C'est un plaisir pour moi de vous accueillir. J'aime savoir que les Chamans n'hésitent pas à se tourner vers nous, pour que nous puissions vous aider à évoluer. Votre objectifs est très prétentieux mais j'aime ça ! La prétention et l'ambition vont de paire, surtout pour accomplir de tels dessins.  » Il fit une micro-pause avant de continuer « Comme abordé dans votre lettre, j'ai revu les problèmes que votre peuple rencontre, et une affaire nous est tombée dessus, à nous maitres-chamans, mais nous sommes dans l'incapacité de la résoudre. Nous ne pouvons communiquer avec les Esprits, et notre plus grand défaut est une de vos grandes qualités. Il y a, au Volcan Ardent, un problème depuis quelques temps. Des mauvais esprits, des parasites, ont pris le corps de quelques uns de vos confrères, pour leur assurer une vie de tourment et de démence, les réunissant en un point donné. Cependant, le lieu est rempli de parasites, et d'esprits corrompus. Vous l'aurez compris, en plus de libérer ces pauvres Moines sous une emprise malsaine, il faudra « exorciser » le lieu, pour que ces esprits trouvent un autre refuge. S'il faut les détruire, détruisez-les. Je préfère vous prévenir : en chemin vous risquez de rencontrer des Chamans atteints. Vous les distinguerez facilement car ils auront des attitudes particulières, signes de premiers symptômes. Focalisez-vous sur l'objectif. Attention à vous, je n'aimerai pas que vous trépassiez lors de cette mission. Bien évidemment, vous reviendrez vers moi une fois ceci accompli, avec une preuve de votre réussite. Les parasites, une fois partit, laisseront surement quelque chose derrière eux de plus ou moins consistant. Ce sera votre trophée. » Malgré le sérieux de la mission et de la situation, il lui offrit un petit sourire en disant ensuite « Ah oui ! Et préservez vos compagnons Esprits.  » C'était important qu'ils ne soient pas atteints. Si, suite à cela, Jun avait des questions, Nastaé se tenait prêt à lui répondre et à éclaircir ses doutes.


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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Jeu 17 Avr 2014, 15:01

Sur le chemin du volcan ardent, je repensai à ce roi d'une grande beauté. C'était sans doute la première fois que je rencontrais un souverain avec une prestance tout en finesse. En même temps, ceux que j'avais côtoyé étaient souvent des brutes épaisses tout juste bons à se servir correctement de leur cervelle. Naram se différenciait, Orion s'était différencié de son vivant mais les exceptions étaient tout de même rares. Quoi qu'il en soit, mes ailes m'avaient porté jusqu'au lieu de ma mission, mon esprit vagabondant, pensant à cette étrange rencontre. Je ne l'avais jamais vu auparavant, pas même au conseil des souverains qui avait précédé la mise à exécution de mon plan chaotique. Toutefois, il semblait fait pour la politique, son être respirant le charisme, ses manières étant celles d'un individu fort bien éduqué. J'étais certain que nous serions amenés à nous revoir dans le futur, c'était évident. Je n'avais pas l'intention d'être un monarque bénéfique mais je ne mènerai guère les chamans de la même façon que j'avais mené les sorciers. Les sorciers. Ma position d'Empereur Noir me manquait parfois, même si je l'avais acquise uniquement pour répondre à mes noirs desseins. Le mal à l'état pur me manquait, même s'il avait conduit à ma folie. Néanmoins, je le sentais encore en moi, enfoui en mon être. Il n'attendait que le bon moment, celui où je serai de nouveau en haut de l'échelle sociale. Mais, pour le moment, je devais répondre aux attentes de l'Abyssum. Aussi, je finis par me poser aux abords du volcan ardent, tombant directement sur l'un des chamans dont Nastaé m'avait parlé. Celui-ci ne devait pas me connaître car si cela avait été le cas, peut-être ne m'aurait-il pas donné une mission qui requérait de chasser des esprits parasites. En ce qui me concernait, je voyais en eux un fort potentiel. J'avais déjà une idée les concernant mais je ne pourrai la réaliser qu'une fois sur le trône.

Je me mis à fixer l'individu en question dans les yeux, sachant qu'il s'agissait d'un chaman qui s'était fait piéger par l'un des esprits. Je n'avais pas la science infuse mais je voyais les différentes probabilités qui pouvaient s'appliquer à notre rencontre. Je savais qu'un esprit malfaisant se trouvant dans ce corps et, de ce fait, j'attendis que celui-ci me parle, décidant de jouer au naïf pour être guidé vers l'endroit où se trouvaient les autres esprits. Ils devaient sans doute attendre que d'autres chamans arrivent et, justement, j'allais être celui qu'ils attendaient. « Bonjour, pourquoi êtes vous ici ? Vous aussi vous êtes un chaman ? ». J'avais raison. Je pris alors une mine affirmative et déterminée. « Oui ! J'ai été prévenu d'un problème ici. Vous aussi je parie ! Vous savez où trouver ces foutus esprits parasites ? ». Lucifer n'était pas avec moi, ce qui pourrait laisser penser que je n'avais pas encore trouvé d'esprit compagnon, une occasion en or pour un esprit parasite de s'infiltrer plus aisément. « Suivez moi ! ». Ce que je fis. Il se trouvait de dos mais je savais que si je posais ma main sur son épaule afin de le tourner vers moi, j'aurai le droit au spectacle d'un sourire sadique et pervers. Le seul soucis, pour cet esprit, c'est que le plus sadique et pervers de nous deux n'était certainement pas lui. Il me guida donc près des sources d'eau chaud où certains chamans se trouvaient, entourés de plusieurs esprits. Je n'attendis pas que l'un d'eux me propose une fusion ou quoi que ce soit d'autre, m'appuyant contre un arbre d'un air détendu.

« Bien. Je vais vous expliquer clairement les choses. Je sais parfaitement que vous tous êtes des esprits parasites et si l'on m'a envoyé ici, c'est pour vous chasser ou vous détruire. A noter avant tout que je n'ai pas l'intention de le faire, sauf si vous m'y obligez. Mon esprit est résistant et suffira à vous détruire chacun votre tour si vous fusionnez avec moi. ». Des murmures s'élevèrent parmi les esprits, mon nom bientôt abordé alors que je ne l'avais même pas énoncé. Je souris, éternellement suivi par mon passé. Orion avait trouvé la mort et n'avait donc pas eu à supporter cela. J'étais sans doute le seul rescapé parmi les fous qui avaient osé causer un chaos universel. Enfin, telle était la version que l'histoire retenait. Je pensais quant à moi que j'avais été manipulé et j'allais d'ailleurs faire payer sa trahison à la sale vipère qui était à l'origine de cette manipulation. « Pour tout vous avouer, je suis quelqu'un d'occuper. Je perdrais du temps à tous vous chasser ou vous détruire et c'est pour quoi je vous propose simplement de quitter les lieux et d'attendre tranquillement sans créer de vagues que je m'empare du trône chamanique. ». Je marquai une pause. « Une fois au sommet, nous pourrons être amenés à nous amuser... ». Je souris, mon regard se faisant machiavélique.

La discussion ne fut guère très longue, les esprits parasites se concertant un moment avant de relâcher leur emprise sur les chamans présents. Une fois sûr qu'ils ne recommenceraient pas, j'écrivis une missive à Nastaé pour lui assurer qu'ils ne causeraient plus de tords à personne, chose qui était vraie dans le présent. Mais, après tout, je ne m'étais engagé qu'à les chasser du volcan ardent, engagement qui avait été tenu. Aussi, je passai quelques jours au château Malkavian, envoyant une missive à une très chère amie que je n'avais guère vu depuis longtemps.


« Chère Lily-Lune,

J'aimerai m'entretenir avec vous à propos d'une nouvelle qui, je pense, vous ravira. Je vous serai grès, afin de vous l'annoncer à haute voix, de me consacrer quelques minutes dans une rencontre officielle. Votre date sera la mienne.

Jun. »
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Lun 28 Avr 2014, 16:06


Loin de l'agitation du cœur de la Capitale Orine, au delà d'une petite rivière qui serpentait doucement sur des plaines sauvages, le Manoir Araé s'érigeait tranquillement, en bordure des frontières sud de Maëlith. Perdu au beau milieu d'un centaine de grands cerisiers, le calme et la sérénité l'emportaient en ces lieux où il faisait bon vivre. Pourtant, malgré la paix de sa demeure et de sa Cité, Lily-Lune ne pouvait empêcher une pointe d'appréhension teinter son regard sombre. Quelques jours auparavant, un bien étrange missive s'était égarée dans son courrier. Brève et d'une simplicité étonnante, la lettre ne comportait que trois phrases. Le tout était signé de la main de Jun Taiji. Troublée par sa demande mais piquée d'une franche curiosité, la Vénus n'avait pu que le convier à se présenter le jour suivant la nouvelle lune. Aujourd'hui, en somme.

Jun Taiji. Un nom qui évoquait bien des souffrances pour les peuples des Terres du Yin et du Yang. Beaucoup aimerait le voir pendre au bout d'un corde où exécuter de quelque manière que ce soit, pourvu qu'il ne vive plus. Les sentiments que portait l'Orine à son égard différaient bien du ressenti général. Elle ne l'avait jamais détesté. Sans pour autant lui vouer une confiance à toute épreuve, elle aimait bien ce jeune homme aux cheveux noirs qui avait déjà croisé sa route de nombreuses fois. Les rencontres, toujours surprenantes, ne se passaient pas forcément pour le mieux. Il semblait prendre un malin plaisir à tantôt lui venir en aide, parfois lui arracher quelques baisers dans une situation savamment étudiée pour la mettre mal à l'aise. Vague connaissance amicale, l'ersatz de relation qu'ils entretenaient ne lui paraissait guère sain. Dans le souvenir d'un mariage d'autrefois, du bout de ses longs doigts pâles, Lily-Lune serra le médaillon qui se balançait doucement sur une chaîne en argent. Mieux valait se méfier de Jun. Elle ne souhaitait cependant pas le fuir comme la peste. Songeuse et rêveuse, la jeune femme contemplait à l'ombre d'un saule pleureur le  grand lac qui lui faisait face. « Quand est-ce que notre invité du jour daignera se présenter ? » Sébastian, debout près du tronc, ne cachait guère son dédain pour le Taiji qu'il n'appréciait guère. Lily-Lune sourit face à cette jalousie à peine voilée. « Il peut arriver à tout instant.» - « Ne serait-ce pas une idée lumineuse de prévenir les Muses et la Cité de son arrivée prochaine ?» - « Non, je ne tiens pas à les affoler pour rien. Jun saura se montrer discret pour venir jusqu'à moi.» Les lèvres du Génie se tordaient dans une légère moue agacée. « Je n'en doute pas.» Il esquissa une révérence avant de s'éclipser.

La matinée touchait à sa fin. Assise sur le petit banc forgé qui longeait le lac, dissimulée par les rideaux de feuillages du saule, Lily-Lune lisait un vieil ouvrage à la reliure usée. C'était une belle journée. Il semblait faire encore plus chaud qu'habituellement. Une petite brise soufflait, secouant les branchages des arbres frémissants. D'un geste, la Vénus remit sur son épaule les voiles de sa robe claire qui glissaient lentement. Quelques mèches s'échappaient de son chignon et voletaient devant ses yeux. Cela ne la gênait pas. « Maman ! Tu devrais nous rejoindre.» Lily-Lune releva quelques instants ses yeux sur ses deux filles, Risa et Juri, qui profitaient du temps en se baignant dans le lac. « J'attends quelqu'un d'important, mon ange. Une autre fois.» Les demoiselles ne mirent que peu de temps à reprendre leur activité, s'amusant dans l'eau dans quelques éclats de rire. Pensive et un brin inquiète, la Souveraine hésitait à expédier ses enfants dans le territoire Orine le plus proche. Elle ne connaissait que peu Jun Taiji, et si d'un côté le revoir était un plaisir, elle ne tenait pas à lui donner de nouvelles idées de jeux malsains. Se bornant à trouver sa réaction exagérée et quelque peu cynique, Lily-Lune laissa ses filles jouer dans l'eau.

Galatée, dans un bruissement, glissa des cieux à la terre pour s'enrouler sur l'arbre. Doucement, elle approcha sa tête pour la poser sur les genoux de sa maîtresse, réclamant quelques caresses. Le Dragon veillait sur Maëlith. Lily-Lune lui avait demandé de surveiller l'arrivée de Jun. Revenue près du Manoir, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : il devait arriver. Lily-Lune soupira. « Qu'est-ce qu'il a de spécial, ce type? » demanda Mégumi qui avait rejoint sa Reine sans un bruit. Enfermée dans le petit monde de son esprit, cette fille ne semblait guère atteinte par les maux des autres, à supposé qu'elle s'en intéressait. « Fais moi plaisir, Meg, rentre au Manoir et veille à ce que Lilas et Isuzu se tiennent tranquille.» Lily referma doucement le gros livre poussiéreux.
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Sam 10 Mai 2014, 14:28

Un petit sourire étira mes lèvres alors que je m'habillais, souhaitant tout de même que les retrouvailles qui se tiendraient aujourd'hui se présentent de la meilleure des manières. Lily-Lune. Je l'aimais beaucoup mais je ne savais pas si cet « amour » était une sorte d'amitié ou un désir de ma part de la tourmenter encore et encore, à chaque fois que nous nous rencontrions. J'aimais le reflet qui passait dans ses yeux lorsqu'elle comprenait qu'elle devait faire ci ou ça pour obtenir de moi ce qu'elle désirait. Nous nous étions croisés à plusieurs reprises, chacune de nos rencontres se faisant dans une situation particulière où il m'avait toujours été donné de pouvoir me jouer malicieusement de la jeune femme. Je me rappelais des baisers que nous avions échangé, de la gêne que j'avais occasionné en elle et de la vision de son corps nu lors du fléau des maudits. Un petit rire s'échappa de ma gorge sans que je ne puisse m'y soustraire. Oui, je l'aimais bien, du moment que je pouvais contempler l'Orine dans tous ses états. Voilà, l'expression des émotions confuses me ravissait, autant que sa beauté, une beauté que je jugeais fragile et délicate. Cette femme m'amusait, vraiment. Aussi, habillé d'un pantalon de jais et d'une chemise de la même couleur que les plumes des anges, j'avais recouvert mon visage grâce à une longue cape à capuche de la même couleur qui dissimulait mes traits à la vue de tous. Non content d'avoir trop usé de téléportation, j'avais décidé de me rendre au point de rendez-vous en volant, m'élevant dans les airs tel l'ange maudit que j'étais. Et oui, je me faisais discret car malgré les capacités qui étaient les miennes, je savais que le monde souhaitait ma mort. Il n'y avait que les êtres ignorants ou un brin intelligents ou curieux qui envisageaient encore de me rencontrer et, à mon plus grand plaisir, Lily-Lune en faisait partie.

Aussi, bien décidé à ne pas lui faire regretter son choix – du moins, dans une moindre mesure car j'avais en tête de la torturer un peu quand même – je me posai un peu à l'écart, me mettant à marcher à la recherche de la Vénus et d'un potentiel cadeau que je pourrai lui faire. Après tout, il est très inconvenant d'arriver chez une femme, qui plus est, une reine, les mains vides.

Je ne tardai pas à la voir, trouvant le tableau des plus merveilleux. Et je me fis la réflexion que c'était justement ce genre de scènes que je m'étais évertué à détruire lors d'un passé pas si lointain. Pourtant, cette fois, j'avais décidé de la magnifier. Aussi, je m'approchai, ne tenant en aucun cas compte de la présence d'autres personnes que celle que j'étais venu voir. Bien sûr, je savais pertinemment que ces dernières étaient présentes, mais puisqu'elles ne me semblaient pas dangereuses, elles ne m'intéressaient pas le moins du monde, à moins que la reine ne m'ordonne de garder les enfants qui se baignaient ou de suivre la femme à ses côtés. Aussi, relevant ma capuche, je découvrais mon visage à ses yeux avant de m'agenouiller devant elle, mes mains frôlant le sol qui se couvrit d'une centaine de fleurs délicates à la senteur exquise. Je pris l'une de ses mains, y déposant un baiser avec un petit sourire amusé avant de lui murmurer. « Cela fait tellement longtemps que je rêve de vous revoir que je me suis permis d'incarner ce prince si charmant que l'on peut trouver dans les contes pour enfants. ». Je fis une pause, plantant mon regard dans le sien. « J'espère que vous ne m'en voudrez pas. ». Puis, je finis par me relever, mine de rien, entamant les explications sur le pourquoi de ma présence ici en enlevant ma cape que j'accrochai à l'une des branches de l'arbre.

« Bien. Quoi qu'il en soit, et outre mon profond attachement pour vous, si je suis ici aujourd'hui c'est pour une raison qui, vous le conviendrez, requiert votre attention. Je souhaite devenir Maître des esprits. ». L'annonce était faite et je me demandai alors si je devais lui expliquer mes motivations ou revenir sur ce qu'il s'était passé lors de la précédente ère. Non, je ne dirai rien. « Lorsque j'ai réfléchi à comment me hisser sur le trône des Chamans, je me suis dit que la façon la plus intelligente pour cela serait d'obtenir l'approbation des Maîtres Chamans qui pourraient, en gage de test, me donner une épreuve de leur choix. ». Je m'approchai un peu, me baissant pour atteindre le visage de la jeune femme, nos lèvres proches de quelques centimètres. Je murmurai : « J'ai déjà passé avec succès l'épreuve de l'Abyssum et c'est pour cela que je m'en remet maintenant à vous, ma reine. ».
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Mer 21 Mai 2014, 22:45

Lily-Lune sourit. Loin de détester Jun, elle appréciait cet homme étrange au passé sombre. Ce n'était sans doute pas la meilleure personne qu'ai connu et porter ce monde. Il avait commis quelques abominations. La Vénus, qui n'était pas une idiote, devinait sans mal qu'il avait à son tableau des centaines de crimes dont peu avait la connaissance. Le Chaman eut même parfois à son égard un comportement voir dément. Cela n'empêchait pas la jeune femme de lui porter estime et attention. Elle croyait qu'il le méritait. « Bonjour Jun. Quelle … charmante attention. » Du bout des doigts, elle cueillit l'une des fleurs aux pétales blanches pour respirer son parfum. Envoutant et embaumant. La nouvelle qu'on venait de lui annoncer ne l'avait même pas fait ciller. Elle n'était pas particulièrement étonnée de cette requête, et presque touchée qu'il ait pensé à elle. « Maman ? » souffla Risa, gênée et mal à l'aise, elle contemplait sa mère et l'étranger, le drôle de tableau qu'ils formaient. « Mes demoiselles, je vous présente Jun Taiji. Jun, ce sont mes filles, Risa et Juri. » Dans un sourire, elle dévisagea les deux ainées de ses quatre enfants. « Il est un Chaman et je me dois d'accéder à ses demandes. Pourriez-vous allez jouer ailleurs mes chéries ? » L'Orine et la Rehla obtempérèrent sans broncher. Saisissant chacune une serviette avant de sortir des eaux pour s'enrouler dedans, elles se dirigèrent vers le manoir, sans pouvoir s'empêcher, toutefois, de jeter un regard interloqué au nouveau venu. « Je me doutais qu'un jour ou l'autre, j'aurai une visite de votre part à ce sujet.» reprit-elle de sa voix douce une fois seule avec Jun. « Je suis ravie que, parmi les membres de votre peuple, vous soyez celui prêt à s'élever à la tête de cette race si jeune. J'appuie sans mal votre démarche.» Pensive et songeuse, elle réfléchit à la mission qu'elle pourrait lui confier. « Je suis navrée, mais je compte vous envoyer assez loin. » murmura-t-elle dans un rire tout bas. Doucement, elle écarta quelques longues mèches noires de sa chevelure.

« La Cité des Mirages est connue pour ces mystères et ces secrets. Vous ne devez pas ignorer qu'il s'agit d'un territoire Orine depuis de nombreuses années déjà. Les environs sont en paix à ceci près qu'on me rapporte depuis quelques temps des étrangetés. Au sud de la Cité, il existe de bois aux mille originalités. On l'appelle la Forêt des Esprits. » Il devait s'agir d'un signe pour tous Chaman. « Vous vous rendriez bien vite compter de ses singularités.» Elle sourit. Les arbres avaient une forme féminine. Parfois, elles chantaient et dansaient, sans que jamais on puisse les voir. Dangereuses et vengeresses, elles punissaient les comportements mauvais. « Néanmoins, sachez que tout cela est normal pour cette région. Vous devez vous enfoncer toujours plus au sud jusqu'à trouver un petit nuit d'eau trop … bleue, pour être normale et innocente. On m'a raconté qu'on voyait le reflet de dizaine d'hommes et de femmes, d'enfants, morts. Ceux qui traînent dans les parages reviennent soit fous soit effrayés. Mon fils s'est rendu sur les lieux, il pense aussi, comme beaucoup, que ce sont des esprits. Faites en sorte que la paix revienne. Attention à la Forêt, elle est assez susceptible et réagit de façon impulsive à toute marque de violence. Les Orines aiment se balader dans les parages malgré les avertissements donnés. Protégez-les, s'il vous plaît.» Lily-Lune décrocha lentement de ses cheveux une fleur rouge et rose au cœur immaculé. Elle la glissa dans la poche de la chemise de Jun. « Bon courage. N'hésitez pas à donner de vos nouvelles, de temps à autre. C'est assez plaisant de vous savoir en bonne santé et entier. » Elle sourit. « Malgré l'opinion que l'on vous porte, vous serez toujours le bienvenue à Maëlith ou sur toutes autres terres Orines. »

Lily-Lune se releva, et posa une main sur la joue de Jun, en prenant garde de réfréner ses pouvoirs corrosifs. « Vous devez être pressé et avoir à faire. Je ne vous retiens pas. » Elle déposa un léger baiser sur l'autre jour du Chaman. « A bientôt, Jun. Prenez soin de vous.» Étrange fatalité du Destin que la belle ne pouvait prévoir en cet instant, elle ne pouvait se douter que la prochaine fois qu'elle verrait Jun, elle serait loin d'être ravie. Au contraire. Ce monde était cruel et injuste. Peut-être était-ce aussi ce qui faisait sa beauté.
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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Mer 20 Aoû 2014, 16:36

Mon regard observa les enfants de la reine des Orines obéirent à leur mère avant de se tourner vers cette femme qui semblait incapable de supporter une grossesse tant son corps paraissait frêle. Fine et délicate, à chaque fois que je m'approchais d'elle, j'avais l'impression de pouvoir la briser aux creux de mes mains, sachant parfaitement que l'illusion était trompeuse. Elle était aussi puissante qu'il me serrait aisé de l'attirer vers moi à ma guise. Physiquement, elle ne pouvait rivaliser, mais sa magie était grande. Nous aurions pu valser, moi la voulant, elle me repoussant, comme nous le faisions en temps normal. Parfois, elle cédait, mais ce n'était qu'après une habile stratégie de ma part et puis, elle ne m'octroyait jamais beaucoup, un peu, à chacune de nos rencontres. Aussi, je me questionnais sur cet homme – je ne pouvais imaginer qu'ils puissent être plusieurs en vérité, qui possédait la paternité de ces deux jeunes filles. Un homme capable de la convaincre de faire bien plus que d'effleurer ses lèvres, capable d'apprivoiser la colombe perchée en haut d'un cerisier en fleurs. Ce n'était pas une mince affaire et bien que cela m'amuse de torturer légèrement la jeune femme à chacune de nos rencontres, jamais je ne voudrais que l'amour naisse entre nous. Nous étions bien trop différents. Pourtant, maintenant que j'étais libéré du lien qui m'unissait à la déesse de la justice, j'apprenais à réellement apprécier la beauté des femmes de ce monde et Lily-Lune était de loin la plus belle, rivalisant avec Mitsuko bien qu'elles soient si différentes que j'aurai pu les comparer au jour et à la nuit. Mitsuko était le soleil, semblable à un ange près duquel l'on se brûlait bien trop souvent, consciemment. Et Lily-Lune était la lune, fragile et élégante, ses traits magnifiés par la lumière de l'astre qui berçait chaque nuit les Terres du Yin et du Yang, protectrice et maternelle. Pourtant, la lune avait une jumelle, plus noire, maléfique, symbole de destruction. Elle incarnait les deux car j'étais persuadé que toucher à ce qu'elle protégeait, à ce qu'elle aimait, signifiait signer son arrêt de mort. C'était également pour cette raison que je ne voulais pour rien au monde voir la colère teinter ses yeux. J'aimais l'irriter légèrement, voir faiblir les traits imperturbables et dignes de son visage, mais cela ne restait qu'un jeu.

Je l'écoutais, sans l'interrompre, observant chaque parcelle de sa peau sans pour autant que mon regard en devienne gênant. Une femme comme elle devait, de toute façon, avoir l'habitude d'être observée. Et puis, quand vint l'heure de l'au revoir, elle me donna d'elle-même ce que je cherchais bien souvent à obtenir : un frôlement, une caresse, un baiser. Quelque part, j'en fus ravi et choqué, perdant mon défi favori qui consistait à obtenir d'elle ce qu'elle ne souhaiterait en temps normal point me donner. Cela me fit rire et l'une de mes mains vint se glisser dans sa chevelure d'ébène alors que l'autre l'attirait à moi doucement. Le regardant, je finis par lui murmurer. « Merci de me recevoir chez vous selon mes désirs. Comme je vous l'ai dit jadis, jamais je ne m'en prendrais à votre peuple, je n'aimerai pas voir la tristesse déformer vos traits. ». Ma main se fraya un chemin jusqu'à son menton, le tenant délicatement entre mon pouce et mon index. « Quant à cette mission, ne vous inquiétez pas, je saurai me montrer à la fois protecteur envers les Orines et dissuasif envers ce qui vous trouble... ». Je m'approchai, caressant les lèvres de la jeune femme des miennes avant de lui murmurer. « Car je me plais réellement à être la seule personne à pouvoir troubler votre esprit bien plus longtemps que les autres. ». Je souris, amusé. Je jouais, encore, mais j'adorais ça. « Bonne journée, et ne m'oubliez pas jusqu'à notre prochaine rencontre. Peut-être que cette fois ce sera vous qui souhaiterez m'embrasser. ». Puis, sans un bruit je me téléportai vers le lieu qu'elle m'avait indiqué.

Apparaissant dans la Cité des Mirages, je jetai un coup d’œil à ma chemise, prenant la fleur pour en sentir son parfum. Cette femme savait comment ne point se faire oublier. Mais je n'étais certainement pas en reste de ce côté là non plus.
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Lun 25 Aoû 2014, 15:14

« Chère Lily-Lune,
Puisque vous m'avez si gentiment proposé de vous donner de mes nouvelles, je ne puis résister à l'envie de vous faire part de la pleine réussite de la mission que vous m'avez confié. Je ne puis vous donner plus de détails par missive mais soyez certaine que je me ferai un plaisir de venir vous conter un récit qui, j'en suis sûr, vous passionnera.

Jun. »
Décidément, j'avais croisé bien des esprits parasites. Aussi bien lorsque je m'étais occupé de régler le léger soucis de l'Abyssum qu'en me chargeant de ceux de la Vénus. Quoi qu'il en soit, je commençais à connaître assez le phénomène pour avoir pleinement conscience de l'appui qu'ils pourraient m'apporter. J'étais sans doute trop fort pour que l'on se prête, eux et moi, à un jeu d'esprit, pour qu'ils essayent d'habiter mon corps mais la plupart des Chamans, eux, n'étaient pas forcément des plus expérimentés et ils seraient facile de les convertir, de faire exploser leur esprit en des milliers de morceaux qui disparaîtraient dans le néant. En attendant, puisque j'avais accompli une seconde mission, je me sentais délivrer de la régence des maîtres chamans. J'étais apte, cela ne faisait aucun doute, bien plus qu'eux, du moins. Je ne les critiquais pas, bien sûr que non, simplement qu'un peuple ne pouvait pas rester éternellement sous la régence de rois et de reines appartenant à une toute autre race. C'était illogique car même s'ils pouvaient s'en approcher, ils ne savaient pas ce qu'était réellement être chaman, ils n'avaient aucune idée des secrets de la race. Et même moi, j'avouais sans concession que j'avais bien du mal à les cerner. Où étaient les chamans ? Où vivaient-ils ? J'étais seul, ou presque, depuis que j'avais entrepris l'acquisition du trône et, décemment, je ne pouvais pas m'en prévaloir tout simplement. Il était impossible pour moi de me présenter aux autres souverains en tant que Maître des Esprits sans même avoir un soupçon de légitimité. Le peuple entier devait être mis au courant mais ses us et coutumes étaient flous pour moi. Devenir Roi sans même connaître son Royaume semblait une idiotie que je ne pouvais me permettre. Pourtant, j'étais déterminé et pour rien au monde je ne reviendrais sur cette décision. Les Chamans devaient se prévaloir d'un roi, parce qu'aucune race ne pouvait exister longtemps sans un minimum de cohésion. Cette cohésion, je l'apporterai, d'une façon ou d'une autre.

Les esprits valsaient à mes côtés, tous ces parasites, ayant appartenu aux plus grands noms du passé. Des rois, des reines, des nobles, des riches commerçants, des conseillers, des comploteurs, ils n'avaient de commun que leur puissance, une puissance que je ne voulais pour rien au monde perdre à mes côtés. Seul Lucifer manquait, toujours absent. Mon père semblait avoir bien d'autres préoccupations que mon avenir, même si le mien était directement lié au sien. Roi des esprits, il allait régner sur un monde encore plus grand que celui que l'on pouvait imaginer alors. Mais s'en contenterait-il ? Non, je ne croyais pas. Il arriverait un moment où il voudrait redevenir vivant, être parmi ce monde qu'il avait quitté. Cet homme était mystérieux, ayant changé bien des choses, provoqué bien des événements. Mais les génies étaient ainsi, c'était dans leur nature. « Je chante pour toi, cette chanson d'espoir... ». Elle rit, amusée alors que je levais les yeux vers elle. Là, assise sur une branche d'arbre, sa robe tombait jusqu'au sol, semblant être et ne pas être. Elle se pencha en avant, tombant lentement jusqu'au sol alors que le tissu prenait les proportions de l'usage. « Bonjour Jun. ». « Bonjour, Mitsuko. ». Ses cheveux tombaient en cascade jusqu'à ses hanches, son visage illuminé d'une lueur qui ne semblait vouloir éclairer qu'elle. Elle aurait pu dissimuler son allure divine mais il semblait que nul secret ne puisse exister entre nous. Les esprits parasites nous observaient, silencieux. Elle me regardait, rien que moi, à moins qu'elle ne voit quelqu'un d'autre dans la régularité de mes traits. Je ne pouvais le savoir, jamais je n'avais pu. « Et si nous dansions, juste le temps que je te dévoile la raison de ma présence ici. ». « Je ne suis pas lui. ». « Me crois-tu aveugle ? Je le sais très bien, mais cela me va parfaitement. Après tout, il n'est pas le seul bon danseur que ces terres aient un jour porté. ».
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Jeu 28 Aoû 2014, 15:21

« Je suppose que tu savais parfaitement que jamais tu n'échapperais à une entrevue avec la créatrice de la race de laquelle tu prétends acquérir le trône. ». Je la regardais, prenant sa main doucement, amenant la mienne à sa taille. « Je l'avais espéré pour tout t'avouer. ». Je ne mentais pas. Moins je la croisais et mieux je me portais. Nous n'étions plus liés, du moins, c'est ce que j'avais cru car je ressentais toujours ce sentiment indescriptible, comme si nous nous complétions, tels deux fragments d'une même âme. Étions nous condamnés à valser l'un avec l'autre à chaque fois que nos vies prenaient un nouveau tournent ? « Seras-tu présente également le jour de ma mort ? Souhaitant danser avec moi comme une Ombre fantasque ? ». « Cela te plairait j'en suis certaine, aussi bien de te sentir trépasser que de danser une dernière fois dans mes bras. ». Elle rit, entamant le premier pas, maîtresse de la valse, comme écrasant son statut. « Malheureusement, la mort doit trop t'apprécier pour envisager de venir te faucher. ». Je souris. Oui, cela ne faisait aucun doute, à moins qu'elle ne soit effrayée, elle-aussi. Je cassai le rythme imposé par ma divine partenaire, pour lui imposer le mien. Jamais dans cette histoire personne ne pourrait savoir qui des femmes Taiji ou de moi-même menions la danse. Peut-être étais-je le seul détenteur de la narration de cette histoire après tout, sans en avoir conscience. Je ne le savais mais j'étais bien plus vieux que la première des Taiji et je serai bien plus puissant que celle que je tenais actuellement dans mes bras. Pourtant, toujours lié à elle. Là était ma malédiction, quelque chose qui avait sans doute était décidé bien avant que je naisse, dans un tout autre monde. Qui pouvait se prévaloir de la vérité ? Les Ætheri des Terres du Yin et du Yang ? N'y avait-il rien au dessus ? Là étaient des questions qui commenceraient à germer dans mon esprit d'ici quelques siècles. Pour le moment, je tenais le rythme d'une main que je croyais de fer jusqu'à ce que d'un mouvement subtile et élégant, Mitsuko ne reprenne les rennes. Je ris doucement avant de chercher son oreille de mes lèvres. « Révèle moi tout, les secrets chamaniques, ce que je dois accomplir... ». Ce fut à son tour de rire, tournoyant loin de moi avant de me revenir, ses yeux dans les miens. « Votre problème, à vous les mortels, c'est que vous ne savez guère apprécier les choses à leur juste valeur. ». Je fis un pas, la forçant à se coller un peu plus à moi. « Votre problème, à vous les Dieux, c'est que vous vivez dans un monde éternel, trompés par un temps qui ne vous atteint plus. ». Elle m'échappa, riant toujours. Elle le savait, chose qu'elle souhaitait changer. « Oh Jun, si tu avais seulement idée. Mais tu as raison, danser ne rime à rien, bien que tu devras savoir le faire si tu veux que les tribus chamaniques t'acceptent... ». Les tribus chamaniques ? Jamais de mon existence j'en avais entendu parler. C'était comme si, soudainement, Mitsuko se mettait à parler en Zul'Dov, attisant ma curiosité malgré tout. « Je t'intrigue, n'est ce pas ? Seulement, je ne te révélerai rien tant que notre valse ne sera pas terminée. Parfois, ce qui semble anodin est des plus plaisants. ». « Danser sans musique est un concept que je n'avais jamais encore éprouvé. ». « Ce n'est pas parce que tu ne l'entends pas qu'elle n'est pas présente. ». Elle sourit, mystérieuse, ne me donnant pas d'autres explications. Elle, l'entendait la musique de ce monde, des êtres, des plantes, des éléments. Une mélodie qui ne berçait qu'elle et ses semblables. Puis, la déesse décida de s'arrêter, lâchant son cavalier.

« Par delà les forêts, marchant sans cesse sur des terres qu'elles n'ont jamais foulé, les tribus chamaniques, faites de rites repris de traditions ancestrales, traditions perdues de livres oubliés, sont détentrices de cultes interdits, de cultes barbares qui, pourtant, honorent les Aetheri de la mort et de la vie. Ce sont elles que tu devras convaincre si tu souhaites t'ériger en tant que souverain, ériger une hiérarchie, posséder des alliés et marcher sur le chemin qui se doit d'être le tien. ». Elle sourit. « Tu es puissant, Jun, mais pour ces tribus, ce n'est pas cela qui compte. ». Marquant une pause, elle passa sa main dans la mienne, finissant par déclarer. « Je t'accompagnerai. ». « Ai-je seulement le choix ? ». « Si tu l'avais, tu voudrais que je t'accompagne. »
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 02 Nov 2014, 11:40

Un petit sourire amusé trônait doucement sur les lèvres de Mitsuko. Je le voyais, le ressentais. Je savais ce à quoi elle pensait. Je n'allais certainement pas aimer ce que j'allais découvrir ici, perdu dans une forêt que la nuit m'empêchait de discriminer. Nous avions beaucoup marché, j'étais épuisé. La jeune femme, quant à elle, n'avait en rien froissé sa robe immaculée, éternellement blanche. Aucun cheveux ne venait outrager sa coiffure par un mauvais positionnement. Ses joues étaient légèrement rosées mais rien ne laissait paraître un essoufflement quelconque. Je finis par soupirer, abandonnant l'idée de la voir de nouveau comme elle était jadis, naturelle, jusqu'à ce que le mal s'empare de son être et qu'elle décide de se cacher aux yeux du monde. « Tu réfléchis trop. ». Son sourire s'était agrandi mais je me doutais bien que mes pensées ne la confortait pas. « Tu te trompes. ». « Arrête. ». C'était énervant cette faculté à voir clair dans l'esprit humain. Je me demandais jusqu'à quand elle pourrait tenir ainsi mais mon questionnement disparut lorsque j'aperçus, dans la pénombre du bois, de la fumée s'élever. A tendre l'oreille, il me semblait entendre quelques sons commencer à s'élever depuis la pénombre, des sons de chants, des sons appartenant aux hommes mais imitant parfois les cris des bêtes. « J'espère que tu ne m'emmènes pas dans un groupement de Béluas en chaleur. ». Ses yeux se tournèrent vers moi. Elle attendit un instant puis finit par m'envoyer simplement : « Depuis quand ton humour est-il aussi déplorable ? ». Je fis une grimace avant que cette dernière ne se change en sourire. « Tu n'es pas obligée, Mitsuko. ». Un serpent dans un corps d'ange, n'attendant que le bon moment pour blesser ses interlocuteurs. C'était ce qu'elle était devenue, une femme incapable de faire entrer quiconque dans sa sphère émotionnelle. « Pense ce que tu veux. Je suis Æther, je n'ai pas besoin d'une quelconque protection. ». « Alors pourquoi tu ne fais pas ce que tu désires depuis tout à l'heure ? ».

Je n'aimais pas ça, pas du tout. Une femme était en train de dessiner sur mon corps des dessins avec des produits naturels mais qui, j'en étais certain, ne partiraient pas tout de suite. Néanmoins, mon esprit décrocha totalement de la peinture quand Mitsuko me rejoignit, se positionnant juste en face de moi. Elle passa ses mains dans son dos, faisant quelque chose qui rendit ma gorge étonnement sèche. Les boutons défaits, sa robe tomba sur le sol, la laissant nue devant moi. Elle sourit, je détournai les yeux. A quoi jouait-elle bon sang ? Elle s'avança, lentement, prenant ma mâchoire entre son pouce et son index. Elle ramena mon regard vers elle, celui-ci rencontrant le sien. « Eh bien. Ne m'as-tu pas demandé pourquoi je ne faisais pas ce que j'avais envie d'un air dédaigneux ? A présent, tu n'assumes plus ? C'est bien dommage, Jun, car si tu veux devenir maître des esprits, tu devras t'accoupler à de maintes reprises avec des femmes de la tribu Raoni... Aurais-tu peur ? ». La chaman qui s'occupait de moi jusqu'ici s'écarta un peu plus lorsque la déesse colla son corps contre le mien. Je serrai les dents. « Je ne suis pas un jouet, Mitsuko. Si tu continues sur ce chemin, je vais finir par croire que tu es comme ton ancêtre. Ou bien, si tu te désistes encore, que tu aimes à me torturer sans jamais m'offrir ce que tu sais que je désire. ». « Quel pragmatisme. Mon ancêtre aime à plaire à chaque individu en ces terres. Elle écarte les cuisses pour n'importe qui simplement pour tromper son monde. Quelque part, nous nous ressemblons, oui, simplement pour tromper ce dit monde. Quant à ce que tu désires depuis tant d'années, qui sait ? Peut-être que cela finira par arriver. ». Elle rit, de ce rire que je détestais. Je la repoussai, irrité. « Nous ne sommes pas là pour jouer. ». Elle écarta mes mains, son corps venant se coller de nouveau contre le mien. « Je ne fais que te mettre en condition. Il y a des phénomènes physiques qui traduisent la puissance des hommes de la tribu Raoni. Tu as été battis correctement, ce serait dommage de priver les femmes d'une telle vision. Comme je te l'ai dit, tu vas non seulement devoir montrer ta puissance en combat, mais aussi celle dans un exercice plus... primaire. Apparaître nu et 'en forme' ne sera qu'un avantage dans tes volontés d'accéder au trône. ». Elle marqua une pause. « Je sais que tu as eu une éducation en bonne et due forme, Jun, mais parmi les tribus, il faut que tu oublies celle-ci pour laisser sortir ce qu'il y a de plus bestial en toi. ». J'avançai mes mains vers ses cheveux, les ébouriffant lentement. J'aimais lorsque l'imperfection la rendait parfaite.
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Lun 03 Nov 2014, 17:00

« Vous avez raison. La place de cet homme sur un trône est plus que discutable mais les Ætheri en ont décidé ainsi. Là est son destin, votre avis ne compte pas réellement puisque je sais parfaitement qu'il réussira à vous convaincre. ». « Vous semblez bien sûre de vous. ». « Ezechiel, le Dieu de la mort, m'a parlé. Il ne se trompe jamais. ». « Notre tribu vénère le Dieu de la vie. ». « L'un ne va malheureusement pas sans l'autre. Ils sont inséparables. Si l'un parle, il parle pour les deux. ». Mitsuko s'interrompit, observant Jun arriver, fin prêt pour se confronter au chef de la tribu. Elle sourit, murmurant à ce dernier : « Ne pensez-vous pas qu'un duel serait le meilleur moyen de vérifier si cet homme plaît aux esprits ? Mais il me semble, mon cher, que vous ne pourrez gagner contre lui. De plus, les esprits semblent l'entourer favorablement. Regardez leurs yeux, posés sur cet homme qui pourtant est le cauchemar d'un certain nombre de peuples. La vie après la mort est une grande question, une frayeur que tous connaissent un jour, une énigme. Qui pourrait mieux représenter ceux que la matérialité quitta qu'un homme tel que celui-ci ? Sa force est grande, sa prestance toute autant. Réfléchissez bien. ». L'homme, assez âgé, se tourna vers la jeune femme. « Pour le moment, je me pose surtout des questions sur votre identité, ma dame. Les esprits n'osent pas vous approcher. Vous les voyez, les entendez, mais vous n'êtes ni une chamane ni une ombre. Quel est votre secret ? ». « Certains secrets sont faits pour le rester, n'est-il pas ? ». « Comment nous avez-vous trouvé ? ». Elle rit. « Vous me devez votre existence, c'est aussi simple que cela. ».

Mon regard s'était fixé une nouvelle fois sur Mitsuko. La jeune femme ne portait qu'un bout de tissu, entourant sa taille pour cacher les principaux attraits de sa féminité. Plus haut, ses cheveux dissimulaient le reste, comme un ultime défi qu'il me faudrait relever. La voir nue était quelque chose que j'avais toujours honteusement apprécié. En tant qu'esprit au creux de son âme, je m'amusais déjà à la contempler dans le miroir. En tant qu'ange j'avais aimé dessiner ses courbes. En tant que sorcier, je l'avais désiré ardemment, d'un désir empli de folie. Et à présent, je ne savais plus, perdu dans le flot de sentiments et de sensations qu'elle était la seule à éveiller chez moi. Une déesse, comment pouvais-je lutter. Elle avait cependant réussi son pari, ma virilité exacerbée par ses jeux. Je détestais cette femme, allumant des incendies qu'elle se faisait un plaisir de laisser se propager indéfiniment. L'obligation de l'éteindre revenait aux autres. L'homme avec qui elle parlait fini par faire un pas vers moi, m'adressant la parole. « Jun. Vous allez participer à un duel à mort avec un champion de notre tribu, un homme qui jamais ne connut la défaite. Si vous gagnez, alors, notre tribu vous reconnaîtra comme Maître des Esprits. Il vous faudra, néanmoins, par la suite, vous accoupler dans une tente destinée au souverain après avoir consommé l'herbe de vie. Votre force physique en tant que combattant et en tant que géniteur sera ainsi testée. Que l'Æther de la vie décide de votre place sur ces terres, en tant que roi ou en tant qu'esprit ! ». Mes yeux rencontrèrent de nouveau ceux de Mitsuko. Elle m'avait prévenu, je savais et je devrais prouver ma valeur si je souhaitais monter de nouveau sur un trône. Néanmoins, la couronne des chamans était beaucoup moins visible que celle d'autres races. Je ne serai pas un roi dans un palais, je serai un roi sur le terrain, un roi qui sentirait le sang, la peinture et la sueur, un roi que les esprits respecteraient autant que ceux qui étaient leurs médiateurs. Ici, dans le monde des chamans, la diplomatie n'existait pas comme ailleurs, les choses étaient différentes. Finalement, je finis par me poser la question. Comment une femme aussi bien éduquée avait pu créer un climat aussi bestial ? Je souris.
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Mar 04 Nov 2014, 14:21

Un bruit, léger, elle. Je souris de nouveau, adossé contre un arbre. Ce qui m'amusait avec Mitsuko, c'était qu'elle semblait toujours, quelque soit la situation, être parfaitement capable de déjouer mes stratégies. Torse nu, je laissai le sang du rude combat que j'avais mené s'écouler en une traînée qui coagulait au fur et à mesure. Les cheveux ébouriffés, je devais au moins reconnaître que cela faisait longtemps que je n'avais pas mené un combat physique aussi éreintant. La magie me donnait de mauvaises habitudes, mais à quoi bon utiliser la force de son corps lorsque l'on pouvait s'empêcher un effort inutile ? C'était ce qui avait guidé mon comportement jusqu'ici, mais je prenais conscience que parmi les chamans, la magie n'avait pas réellement cette place offensive. La magie servait à la communion, à la communication avec les esprits, aux rites traditionnels. J'inspirai, fermant les yeux un moment. Il m'avait bien amoché, il fallait l'avouer, mais j'avais finis par retrouver mes réflexes, ceux que j'avais acquis par le passé dans l'optique de tuer Zéleph. Sa femme devant moi, je me demandais ce qu'il s'était passé entre eux. Mitsuko ne portait plus la marque de son mariage et ne semblait pas décidée à m'en toucher mots. Je ne l'interrogerai pas. « Je vois que tu as décidé de ne pas savourer les honneurs de la gloire qui t'incombe ce soir. ». « Me reproduire avec un groupe de femmes n'est pas ce que je préfère en ce monde, effectivement, toute gloire que cela puisse m'apporter. ». Elle sourit, satisfaite. « Envoyer une création magique est intéressant. ». « Il fallait bien que je fasse acte de présence, d'une façon ou d'une autre. Le rituel est obligatoire pour le roi. ». Ce fut à mon tour de sourire. J'avais gagné l'approbation de la tribu dans ce combat, tous ses membres pensant que le Dieu de la vie me soutenait dans mon ascension. « Il ne restera plus que la tribu Alsea, mais la donne sera semblant différente. ». « Plus difficile ? ». « Non, plus simple. Les membres imminents de cette dernière chercheront des réponses dans les symboles après avoir consommé des substances hallucinogènes. Ces symboles sont les messages envoyés par l'Æther de la mort selon eux. La réponse sera simple. Tu n'auras rien à prouver, simplement à subir les volontés du Dieu. ». « Je vois. ». J'avais plusieurs questions qui me brûlaient les lèvres à propos de ces tribus. Je ne comprenais pas certaines choses. « La race chamanique est la plus jeune race de ces terres. Pourtant, leurs coutumes sont barbares et les tribus semblent vivre sur un mode d'existence bien plus sauvage que les Béluas. Aucun chaman que j'ai croisé jusqu'ici ne connaissait l'existence des tribus. Moi-même les ignorai. Comment se sont-elles formées ? Qu'est-ce qui leur donne leur légitimité ? ». Elle rit. « Je pense que les esprits eux-mêmes fondent leur légitimité. Les membres des tribus sont très peu nombreux pour le moment car les chamans sont répartis aux quatre coins du monde, mais bientôt, elles représenteront une masse importante, notamment grâce à des rituels comme ceux pratiqués par la tribu Raoni. Leur formation s'est faite sur la base d'idéaux, certains donnant privilège à l'Æther de la mort, d'autre à l'Æther de la vie. Elles ne sont pas rivales mais chacune prône des valeurs différentes. ». « Qu'as-tu d'autre en tête ? ». Je savais quand elle me cachait quelque chose. « Il y aura sans doute, à l'avenir, une troisième tribu, moins sauvage. Mais avant, il faudra qu'un endroit particulier soit découvert. ». « Je déteste les Ætheri, le sais-tu ? ». « Oui, ils ont cette particularité agaçante de connaître une bonne partie d'un avenir trop important pour être révélé aux mortels, même ceux possédant des dons divinatoires. ». Elle rit, amusée par son propre statut. « Tu es trop puissante. ». « Tu le seras bientôt plus que moi. ». « Peut-être que si cela se réalise, alors pourrons-nous arrêter de nous battre ? ». « Je crois que nous ne finirons jamais de nous battre. ». Elle avait raison. Toujours, elle et moi formerions les deux parties d'un tout, s'attirant inéluctablement tout en se rejetant mutuellement.
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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Mar 23 Déc 2014, 20:05

Les jours suivants, je passai un nombre considérable d'heures à réfléchir à ce que Mitsuko m'avait livré. Nous devions nous rendre au sein de la tribu Alsea dans les jours à venir et, pourtant, mon esprit ne pouvait se détacher d'un fait : la légitimité des tribus provenait des esprits et, finalement, si les tribus me léguait la place de souverain, m'acceptaient comme tel, je ne devais pas me contenter de ces dernières. Les esprits étaient ceux qui détenaient le véritable pouvoir décisionnel, ceux qui entraient en communication avec les Chamans, qui leur dicteraient qui suivre. S'ils ne m'acceptaient pas comme le meneur que je souhaitais devenir, alors nul doute que la stabilité de mon règne n'existerait guère. J'étais puissant, certes, mais ma puissance ne valait rien face à une armée d'hommes bien décidés à en découdre. J'avais trompé, manipulé des foules entières. Pourtant, si j'avais réussi mes coups d'une main de maître, c'était avant tout car j'avais caché mon jeu du début à la fin. Personne ne savait et je m'étais plu à donner à voir aux yeux du monde un spectacle qui n'était pas le bon. Un leurre des plus macabres mais qui n'était rien face à ce que je leur réservais vraiment. Cependant, à présent, je ne pouvais agir de la sorte. Je souhaitais être le roi d'un peuple neutre, un roi compétent qui, bien entendu, pourrait entretenir de noirs secrets, mais qui se devait d'être responsable. Les Chamans n'avaient jamais eu de monarque, ce serait une première. Les chefs des tribus étaient la seule autorité au sein de ces dernières. Le reste du peuple n'était qu'un amas d'individus provenant de plusieurs races. Aucune cohésion interne n'existait et chacun vivait son existence comme bon le lui semblait. Il serait de mon devoir d'unir la nation, de proposer à ces êtres qui avaient choisi de devenir Chaman un avenir sûr. Pour les sorciers, les choses avaient été aisées. Ils ne souhaitaient que faire le mal, marquer encore et encore les livres d'histoire de leurs faits ignobles, de leurs fourberies éternelles. C'était alors mon souhait, montrer ce dont un Empereur Noir était capable, montrer qu'Orion n'était point le seul à la hauteur d'un forfait aussi chaotique que fut le sien. Tous les sorciers sont capables du pire. Mais pour les Chamans ? La neutralité n'implique pas le fait de ne pas choisir, la neutralité peut impliquer le fait de se positionner entre les deux mais peut aussi signifier qu'au sein d'un même peuple, se trouvent à la fois des êtres bénéfiques et des êtres maléfiques. Un véritable défi que celui de contenter les deux versants. Le défi qui serait mien si je réussissais mon entreprise.

Le soir où je fus introduit au sein de la tribu Alsea, je notai une différence notable avec la première tribu qui m'avait été donné de visiter. Les vêtements étaient différents et il semblait qu'ici, aucun rituel de procréation ne soit de mise. Il s'agissait d'autre chose, d'une atmosphère plus intime, tamisée. L'odeur du sang incarnait les membres de cette tribu, attirant les corbeaux qui semblaient apprécier suivre les plus puissants Chamans, comme des annonciateurs de la mort qu'ils représentaient. J'avais beaucoup à apprendre, je le sentais mais comment aurait-je pu connaître chaque parcelle des us et coutumes de ce peuple mystérieux. La jeunesse des miens n'était pas un gage d'une absence totale de culture. Contrairement à certains peuples, il semblait même que cette culture était omniprésente, comme ancrée au plus profond des gènes de ceux qui se laissaient guider par elle. Une femme à la longue chevelure noire me fut présentée, ses vêtements de peau se mariant parfaitement à la robe du corbeau qui trônait sur ses épaules. Les yeux de l'animal se posèrent sur moi. Il n'avait pas peur. Aucune crainte ne se lisait dans son regard. Au contraire, j'avais l'impression qu'il riait, malicieux, impatient de savoir ce que serait la suite. Un coup d’œil aux alentours me permit d'émettre une corrélation entre la possession d'un bâton et celle de la présence d'un corbeau non loin. Peut-être me trompais-je mais plus mon regard se promenait parmi ceux qui me fixaient, attendant que je m'exprime, plus j'étais sûre de ce que j'avançais. Je finis par me présenter. « Je m'appelle Jun Taiji et je me présente à vous en tant que souverain du peuple des Chamans. ». Autant être clair de suite. La femme sourit, amusée de mon audace. « Nous verrons cela, Jun Taiji. Mais sois sûr que nous savons très bien qui tu es. Le titre que tu t'attribues sera, quant à lui, confirmé ou non par les Dieux. ».
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Mar 23 Déc 2014, 20:06

« Que vois-tu, Jun Taiji ? ». Cette question s'imposa à moi, véridique ou onirique. Je n'arrivais pas à différencier la réalité du rêve. Je ne dormais pas mais les substances ingérées m'avaient plongé dans un état second, un état dans lequel je refusais d'ordinaire de me laisser aller. Pour moi, un homme victorieux était un homme qui connaissait ses faiblesses et ne faisait rien pour augmenter celles-ci ou donner diverses possibilités d'approche à ses adversaires. Depuis toujours, j'avais donc annihilé de ma vie tout ce qui aurait pu causer du tord à mon corps ou à mon esprit. L'alcool, les substances hallucinogènes, les somnifères, les repas trop copieux... Un jour, l'un des chanceliers des ténèbres m'avaient même fait remarquer que si jamais je mourrais en pleine ascension, jamais je ne pourrai incarner la gourmandise. Je haïssais l'excès au plus au point ainsi que tout ce qui pouvait provoquer l'altération. Pourtant, ici, dans la tribu Alsea, la chose était obligatoire. Je devais m'y soumettre pour que le début de mon règne soit confirmé par les divins. Je doutais de la chose, réellement. J'étais sceptique car la part scientifique de mon être me criait que tout ceci n'était que symboles et interprétations inventées de toute pièce pour pouvoir manipuler les esprits. Et pourtant, quand le produit avait commencé à faire effet, moi qui d'ordinaire ne pouvait être sujet aux malversations de l'esprit, je fus pris dans un cercle vicieux d'hallucinations. Comme un bouton de rose que l'on ouvrirait pour, toujours, éternellement, découvrir que les pétales jamais ne s'arrêtaient. D'une vision, je passais à une autre, les détails des unes devenant le sujet principal des autres. Je voguais d'un objet à l'autre, objet mutant pour devenir quelque chose d'autre. J'étais conscient, je ne rêvais pas mais, pourtant, la magie qui me parlait, qui souhaitait m'avouer, m'apprendre était beaucoup plus puissante que celle que je possédais. J'étais aspiré et dus faire un effort considérable pour réussir à répondre à la question. Que voyais-je au juste ? Tout était flou, trop intense pour que je puisse seulement poser un mot dessus. Je finis par murmurer. « Un corbeau blanc. ». Ce n'était pas ce que j'observais, cela n'avait rien à voir et pourtant, il s'agissait du seul concept qui me venait à l'esprit. Car la mémoire absolue qui était mienne remarquait, à chaque fois, d'infimes détails. Un œil ici, une plume là, une patte ailleurs, le tout magnifiquement dissimulé dans le décor mais pourtant bien présent. C'était comme si je devais deviner, comme si la signification ne pouvait appartenir qu'à celui qui aurait la faculté de prêter attention à chaque parcelle, à chaque grain de poussière, à chaque couleur et à chaque forme.

Un corbeau blanc. A peine l'avais-je prononcé que celui-ci se forma devant moi, majestueux, me fixant de ses yeux noirs. Je ne voyais plus la réalité. J'étais... ailleurs. Celui-ci muta, se transformant en une silhouette que j'avais appris à connaître, la mienne ou, du moins, celle qui serait mienne si je réussissais à mener le destin qui était le mien depuis ma naissance jusqu'à son terme. L'Æther de la Mort, une figure qui appartenait au futur mais qui se plaisait à hanter le passé et le présent. Un Æther intelligent qui avait décidé de voyager dans le temps pour remplacer toutes les figures des Dieux qui l'avaient représenté avant lui. Il ne restait que lui. Il avait changé chaque page des livres contant ses exploits et ses colères. Il avait changé la vision des individus de ces terres sans pour autant bouleverser le cours du temps. Un travail qui avait dû lui prendre un temps considérable, un travail qu'il avait entreprit pour moi, pour nous. Car ce qu'il avait fait, je n'aurai guère à le faire à mon tour. Il avait construit mon présent et si je ne réussissais pas là où lui avait réussi, alors son labeur n'aurait servi à rien. Je me voyais, à ses côtés, tous deux debout, nous fixant. Ses cheveux étaient bien plus longs que les miens, son visage différent tout en restant semblable. « L'étape de ta royauté sera la dernière étape de ta vie en tant que Mortel. Bientôt, tu monteras les marches de la divinité. Le moment te sera offert, il te faudra simplement être attentif aux signes qui te seront fournis avant lui. ».
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Mar 23 Déc 2014, 20:06

Je ne l'avais pas remarqué dans mon état mais un étrange phénomène avait commencé à se produire autour de nous. Les corbeaux qui étaient alors une dizaine, disséminés ici et là, se rejoignirent pour former un cercle autour de moi. Dans le ciel d'un noir presque total, des croassements se firent entendre, d'autres volatiles faisant leur apparition, certains se posant sur les branches des arbres, d'autres rejoignant leurs comparses. Des murmures s'élevèrent dans l'assemblée, murmures qui, pourtant, ne me déconcentrèrent pas. J'étais en parfaite communion avec mes visions, mes hallucinations. Ezechiel me regardait toujours. Des signes ? J'avais beau savoir que tout était sans doute déjà écrit, je ne pouvais m'empêcher de douter. Personne en ces terres ne connaissait le processus pour devenir Æther. Les esprits du temple semblaient être la seule solution mais m'avoueraient-il celui-ci ? Enfin, je me devais d'honorer les promesses que j'étais sur le point de faire au peuple des Chamans. Ma vie n'avait été qu'une longue série d'apprentissage et la mort me semblait si proche à présent. J'avais vogué dans l'ombre des dieux en devenant Génie, j'avais hanté le Royaume des Abîmes en devenant Ombre et, à présent que j'étais Chamans, les esprits n'auraient plus aucun secret pour moi. La mort, le fait de la donner, le fait de créer un véritable génocide, le fait de mourir moi-même, de voir les esprits, de les entendre, tout ceci m'avait nourri. Je me proposais de guider le peuple chamanique et n'avais aucunement l'intention de m'élever pour le moment. « Et si je refuse de voir ces signes ? » dis-je à mon autre. « Ils t'obséderont, tu ne pourras t'en débarrasser. Toi et moi n'avons pas été conçus pour rester mortels indéfiniment. Notre histoire ne le permet pas. Aussi, si tu décides malgré tout de les ignorer, tu finiras par disparaître dans le néant. ». « Je n'ai donc aucun choix. ». « Oh si, tu as le choix. Le néant ou la divinité. Un choix peu enviable dans un sens, mais qui en reste un. Je ne suis pas maître de ton destin Jun. J'ai choisi le mien, tu devras choisir le tien. ». Un silence régna. « Mais pour le moment, tu devrais révéler ce que tu vois. ».

Il avait raison, j'avais raison. Car cela ne se limitait pas à un corbeau blanc. Je l'ignorai mais l'animal était un symbole de renouveau, de montée hiérarchique. Il pouvait avoir d'autres significations mais ce que je voyais, ce que j'entendais, ne se limitait pas à cela. « Je vois l'Æther de la mort, Ezechiel. ». Je fis une pause, osant. « Il me promet un avenir certain parmi les divins si je le décide. Un choix que je devrais faire quand le moment sera venu. ». « Quel divin seras-tu ? Que représenteras-tu ? ». Je ris, conscient de l'ironie de la situation. « Ezechiel, Æther de la mort. ». Les chuchotements s'intensifièrent mais les corbeaux, eux, les recouvrirent bientôt, croassant comme s'ils soutenaient mes paroles, leur véracité. De vieux Chamans étaient présents, faisant apparaître des symboles dans des nuages de fumée, des symboles qui représentaient selon les coutumes chamaniques, le futur qui m'attendaient. Eux seuls pouvaient les lire et ce serait grâce à leurs interprétations que se joueraient mon avenir.

Les esprits, eux aussi, commencèrent à changer de comportement. En temps normal, bien qu'allant et venant parmi les médiateurs du monde des vivants et de celui des morts, ils ne s'arrêtaient jamais bien longtemps. Le monde des esprits et celui des Hommes étaient différents, les matérialités elles-mêmes étaient différentes. Pourtant, comme répondant à l'appel d'une force mystique, ils se réunissaient petit à petit, s'arrêtant les uns à côté des autres, envahissant la forêt dans laquelle nous nous trouvions. Ils attendaient quelque chose, un signe, un dénouement, quoi faire. Car il était bien question de cela. Mon sacrement ne pouvait se faire sans un défi. « Cet homme dit vrai. » finit par conclure l'un des sages de la tribu. « Je vois son avenir dans les signes des divins. Je vois ce dont il sera capable. Je vois sa légende. Pourtant, son esprit compagnon ne semble pas répondre à l'appel. Les esprits se rassemblent autour de lui. Les corbeaux se rassemblent autour de lui. Mais un seul être n'est guère présent, le plus important. ». Il marqua une pause. « Les esprits acceptent cet homme comme roi de tous les chamans, mais nous ne savons pas s'ils acceptent l'esprit qui l'accompagne en tant que tel également. Les deux sont indissociables. ».
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Le maître des esprits [Test 6. Pv]

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