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 Le maître des esprits [Test VI, Partie 2]

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Mar 23 Déc 2014, 20:08

Le vieux phare, ou phare abandonné de son nom plus récent. J'avais tué ici un certain nombre d'individus, croyant bon de me désigner comme fautif de ce qu'il s'était produit durant les récents événements. Les cadavres décoraient encore l'endroit qui avait été à la fois embrassé par les flots, le feu et la substance toxique que j'avais confectionné. Je souris, mes yeux se posant sur l'un des murs qui avait été détruit. Certains s'étaient échappés et cela me rendait hilare en quelque sorte. M'échapper pour tomber dans la gueule de quelqu'un d'autre. Le cercle était sans fin. Bientôt, cependant, ma « vie » aurait une fin. Pourtant, j'avais bien des choses à faire encore pour les miens. Je les avais protégé durant les événements qui avaient eu lieu malgré la difficulté de notre condition. Être Chaman impliquait une grande dépendance à l'égard des esprits de ce monde et quand ces derniers étaient revenus à la vie, les choses s'étaient corsées. Mon peuple avait connu des instants complexes, où il avait vu sa puissance diminuer de moitié. Beaucoup étaient morts, avaient disparu et ne reviendraient jamais. Je ne comprenais pas cette absence, ce néant dans le cycle de la vie et de la mort qui s'était opéré. Les Terres du Yin et du Yang avaient connu un vide, un vide qui m'énervait, me rendait mal à l'aise. Car même dans les situations les plus chaotiques, la Mort n'avait jamais connu un telle néant. Le cycle ne se faisait plus, les gens restaient vivants, ne naissaient plus et ne mourraient plus non plus, mais ne disparaissaient pas. La question me laissait perplexe mais certaines choses m'avaient ouvert les yeux : mon peuple était faible et je devais le rendre plus fort, à même de se défendre, à même de contrôler et de résister en cas d'attaque. Nous n'avions pas d'armée et n'en aurions certainement jamais. Cela dit, j'avais une idée, une idée surgit d'une de mes insomnies, d'un moment où j'avais repensé au passé, peu avant de devenir roi. J'avais, jadis, côtoyé des esprits parasites. Le mal qui me rongeait avait tout de suite vu en eux un potentiel, tout comme mon père le pensait également. Cependant, depuis, je ne m'y étais plus penché, les événements ayant attiré toute mon attention. A présent, je devais me rendre à l'évidence : la piste des esprits parasites constituait l'une des seules pistes sérieuses que j'avais pour aider les miens, les renforcer. Et quel meilleur endroit que ce phare abandonné pour tenter des expériences diverses et variées ? On lui prêtait déjà un certain nombre de légendes et peu d'individus arrivaient à y pénétrer. Il était parfait et, surtout, appartenait à mon peuple de droit. Annexer ce genre d'endroit était facile puisque personne n'en voulait. Néanmoins, il constituait un véritable point stratégique, proche de l'océan, éclairant les navires la nuit, effrayant les enfants qui le voyaient de loin. L'entrée était secrète et il me suffirait de réparer les dégâts occasionnés pour qu'il devienne de nouveau imprenable.

« Toujours aucune nouvelle de votre esprit compagnon ? ». Lyra me tira de mes pensées. Je fixai un moment la jeune femme qui se tenait à mes côtés avant de faire signe que non de la tête. Lucifer était vivant, quelque part, cela ne faisait aucun doute. Il n'avait pas l'intention de revenir car, s'il l'avait eu, il serait déjà là. Je devais me trouver un autre esprit, d'autres esprits, pour régner sur ceux de ce monde. Malgré le nombre d'opportunités qui s'offraient à moi, je n'avais pas encore fait de choix. Plus tard. « Bien, vous allez pouvoir commencer les travaux. Rendez-moi ce phare plus terrifiant encore qu'il ne l'est actuellement. Tous les sorts seront les bienvenus. Personne ne devra vouloir entrer en son sein de son plein grès. ». De toute façon, pensais-je, ceux qui s'y rendraient auraient sans doute la pire surprise de leur vie. « Vous comptez faire quoi de cet endroit ? ». « Je ne sais pas encore à vrai dire. Avez-vous une idée ? ». « Hum... ». Son regard sceptique me fit sourire. Le lieu n'inspirait pas réellement. « Je suppose qu'une école ne servirait à rien, les tribus se chargent déjà de l'éducation de nos jeunes. Notre peuple n'a pas besoin de grand chose, surtout avec la découverte de... l'Au Delà. ». « Oui. ». La question de l'économie me revint. Malheureusement, ce phare ne se prêtait pas non plus à une quelconque plantation ou fabrication. Il était simplement triste, perché sur une zone rocailleuse et infertile. « Nous devrions peut-être réfléchir à instaurer une économie mais ici, c'est impossible. ». Cette femme lisait dans mes pensées semblait-il. « C'est certain. ». J'hésitai à lui parler de mon projet. Je ne la connaissais que depuis peu, tout simplement parce que je l'avais engagé pour rétablir le phare. Nous n'avions pas beaucoup échangé hormis sur les potentiels travaux. Elle était puissante, mais j'ignorai tout de sa vie privée, de son positionnement. « Écoutez, à vrai dire j'avais une idée plutôt... hum... inhabituelle. ». Je marquai une pause avant de reprendre. « Vous n'êtes sans doute pas de ceux qui ignorent tout de mon passé. Il suffit d'ouvrir un livre d'histoire pour savoir quel homme je fus, rongé par le mal et la folie, rongé par un amour impossible et destructeur, rongé par des idées chaotiques mais stratégiques. Bien entendu, j'ai changé depuis ce temps où le peuple des sorciers était mien. Pourtant, le mal vit encore en moi et, plus important encore, je connais ce mal, je sais de quoi il est capable. Notre peuple a connu une faiblesse sans précédent il y a peu, faiblesse qui m'a fait prendre conscience de notre vulnérabilité. J'ai cherché un moyen de nous rendre plus forts, un moyen non visible. ». Les esprits se mouvaient autour de nous, certains nous regardant, d'autres ne nous prêtant pas attention. Nous étions vivants, ils étaient morts et bien que Chamans, ils savaient parfaitement que nous ne vivions pas sur le même plan. Ceux là n'avaient aucune demande à nous soumettre, rien à nous dire. Ils « mourraient » tranquillement alors que nous vivions tranquillement. « Les esprits n'ont pas d'emprise sur ce monde la plupart du temps. Nous sommes l'un des seuls peuples à les voir et à pouvoir communiquer avec eux. Nous pouvons également leur donner consistance lorsque nous fusionnons avec eux mais, bien que cela fasse notre force, elle n'est pas suffisante. Néanmoins, il existe des esprits spéciaux... ceux qui sont les restes des grands de ce monde. Des esprits puissants qui arrivent à s'imposer aux vivants, à prendre possession de leur corps et à les écraser de l'intérieur. ». Elle ne disait rien, je continuai. « Bien sur, ces esprits que l'on nomme parasites sont également la hantise des Chamans car il est dangereux de fusionner avec eux. Mais si nous pouvions les convaincre de servir nos intérêts... en leur promettant par exemple, un corps, une nouvelle vie, peut-être que nous pourrions obtenir quelque chose d'intéressant. ». Je marquai une nouvelle pause. « Enfin, il me semble que les parasites sont d'anciens puissants. Les Chamans sont vivants, nous pourrions peut-être former certains afin qu'ils atteignent la puissance requise afin, qu'une fois morts, ils servent nos intérêts. ». « C'est une idée. » finit-elle par déclarer. « Je ne sais pas si nous pouvons rendre un esprit parasite ou non, mais la question mérite sans doute d'être approfondie... ». Elle finit par émettre un petit bruit, comme un claquement de langue qui se finit en sourire. « Je n'osais pas vous l'avouer mais je suis une grande admiratrice des travaux que vous avez réalisé en tant qu'empereur noir. Ce que vous envisagez ici est à la fois dangereux, machiavélique et excitant. Je connais les risques mais j'entrevois dans vos paroles les possibilités qui s'offriraient à notre peuple si nous pouvions contrôler les esprits parasites. ». Elle finit par conclure. « Ce serait un honneur pour moi de vous servir. Pour le construction du phare, bien sûr, mais également pour celle de ce projet. Je connais des Chamans qui n'appartiennent pas aux tribus mais qui tendent vers le côté obscur. Je pense que vos dires pourraient les intéressés. ». Elle sourit, comme si ses pensées étaient une certitude. Je finis par m'approcher du phare. « Nous pourrions donc le laisser en l'état. Je pense qu'il serait idiot de donner au monde une raison de s'y rendre. Moins les yeux se porteront sur ce lieu, mieux ce sera. ». Qui se souciait du phare après tout ? Personne, pas en l'état actuel. Seulement, si nous en faisions une zone plus accueillante ou attractive d'une quelconque manière, nous ne pourrions pas faire ce que je souhaitais. Précédemment, j'avais caché mes véritables intentions en organisant des événements ici et là afin d'attirer l'attention des individus. Mais puisque personne ne pouvait se douter de ce que je désirai – aussi parce que peu d'individus connaissaient les esprits et donc les esprits parasites – il ne servait à rien de faire diversion. « Bien, faites les travaux de rénovation et prévenez ces individus. Je vais, de mon côté, essayer de trouver des esprits parasites. Rejoignons-nous ici à la prochaine lune. ».

L'entreprise ne fut pas aisée car ces esprits n'étaient pas facile à trouver. Contrairement aux autres, ils étaient méfiants et les résidus de leur puissance passée leur servait de protection contre les vivants, leur servait à s'affirmer en tant qu'entité étrange. Ils étaient morts mais le contrôle qu'ils pouvaient parfois exercer sur les êtres représentait une sorte de vitalité, vestige des temps passés. Mon expédition fut longue car je ne pouvais invoquer ceux que je ne connaissais pas et le problème majeur était, justement, que je n'en connaissais aucun, aucun de nom. Les événements chaotiques avaient, en plus de cela, bouleversé l'ordre des choses et ceux qui étaient parasites hier avaient changé car le retour à la vie avait affaibli tous les esprits. Ne restaient que quelques uns d'entre eux, disséminés aux quatre coins du monde, dans des contrées parfois inaccessibles aux vivants. Cependant, je réussis à en trouver un, un qui me donna l'accès aux autres. La machination allait commencer, tout simplement parce que les esprits, même ceux qui n'étaient pas parasites, rêvaient presque tous d'un futur où ils pourraient renaître parmi les vivants, voir leur existence leur être donnée de nouveau. Alors, dans les entrailles du phare abandonné, mon entreprise vit le jour. Un groupe de Chamans y élu résidences, les Chamans les plus maléfiques de ces terres, tous prêts à allier sciences et magie pour trouver le secret qui pourrait rendre tous les esprits capables de fusionner avec les vivants et d'écraser le leur pour prendre sa place. Un réseau d'espionnage, un réseau qui contaminerait sans doute ces terres au fur et à mesure. Je ne rêvais pas de conquêtes, pas spécialement, mais si un jour l'homme ou la femme qui prendrait ma place le voulait, alors ce nouveau souverain le pourrait sans doute. Je mettais en place les pièces d'un jeu dont la partie se déroulerait sans doute sans moi, mais peu m'importait car mes actes d'aujourd'hui serviraient mes intérêts de demain.

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Le maître des esprits [Test VI, Partie 2]

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