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 Les morts volées (Test niveau 5 2/2)

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Mar 10 Déc 2013, 13:33

Je voulais que mon pas soit lourd mais, malheureusement, cela n'était guère possible. Les ombres ne me laissaient pas le loisir de montrer au monde ma prestance. C'était comme être privé de la satisfaction d'un grand pouvoir. Cette neutralité que je devais tenir me déprimait et si je n'avais pas des choses précises à chercher, elle aurait eu, depuis bien longtemps raison de moi. Je n'étais pas fait pour être un génie, je n'étais pas fait pour être une ombre, je n'étais pas fait pour être éternel ! Mon poing finit par s'abattre avec force dans le mur en bois d'un chalet monté ici pour vendre du vin chaud une fois la nuit tombée. Ma main passa à travers et malgré les copeaux du matériau qui s'étaient plantés dans ma chair, j'étais plutôt fier de moi. Je pouvais être matériel si je le décidais, je pouvais frapper, je pouvais avoir raison de quelque chose. Ma vie n'avait jamais été facile mais j'étais quelqu'un de patient, trop peut-être. « Hé vous là ! Vous n'avez pas honte de détruire le commerce des gens ? ». Était-ce le sien ? De quoi se mêlait-il ? Préférait-il que j'annihile sa vie ? Je regardais l'homme qui faisait à peu de chose près ma taille, cet homme dont le regard s'était assombri sous la colère. Avait-il seulement une idée de ce que donnait mon propre regard sous le joug de ce même sentiment ? Je savais qu'il ne souhaitait pas le voir. J'aurai pu lui montrer, si j'avais été en colère. Mais c'était pareil, j'avais encore les traces d'une vie passée chez les anges. Mes actions étaient rarement guidée par les pêchés capitaux. Néanmoins, l'on pouvait plus parler, dans mon cas, d'une infinie tendance à passer d'un état bienfaisant à un état malfaisant. Je finis par lui demander, calmement : « Croyez-vous que j'aurai un seul instant honte de détruire votre existence si vous ne disparaissez pas de suite ? ». Il ne recula pas mais quelque chose vint à lui, quelque chose qui n'avait rien à voir avec ma personne. Non, derrière l'homme, un cheval expira, semblant très mécontent d'être ainsi gêné par quelqu'un. Akuma faisait toujours peur à qui le regardait, moi je le trouvais magnifique, tout comme Fang, mon léopard ailé qui devait déjà être à la recherche de la proie que je lui avais donné à trouver. Car je n'étais pas là pour mon bon plaisir, mais qu'importe, nous verrons cela plus tard. Bien sûr, l'homme sursauta, qui ne l'aurait pas fait, ainsi surprit ? Le cheval ne bougea pas d'un millimètre lorsque le fou courageux se tourna vers lui, soulager de voir qu'il ne s'agissait que d'une stupide monture. Il croisa de nouveau mon regard, posant à son tour une question rhétorique : « Croyez-vous êtes capable de détruire mon existence ? ». Savait-il au moins combien de gorges j'avais serré entre mes doigts ? Peut-être le nombre de vies prises était-il proportionnel au nombre de vie que j'avais sauvé, mais j'avais tendance à faire augmenter le premier bien plus que le second, encore et encore. Je finis par sourire. « Malheureusement, je n'en ai pas le droit. Néanmoins, et aussi parce que je me sens monter un mal de crâne assez ignoble, je vais vous montrer que l'on ne peut me défier sans en subir d'horribles conséquences. ». J'étais poli, j'étais correctement vêtu, en clair, j'avais tout du gendre idéal. Néanmoins, le vent de violence qui soufflait en mon cœur pouvait détruire bien des choses, pouvait provoquer des tsunamis. Je tendis l'une de mes mains, comme un magicien s'apprêtant à faire un tour de passe-passe. L'homme la regarda d'un air idiot, encore plus lorsqu'une poussière noire y apparut. Il s'en approcha un peu, intrigué mais tout de même méfiant. « Dommage, la curiosité est un vilain défaut... ». Je soufflai alors sur cette dernière avant de faire signe à Akuma de me suivre, ne prêtant plus guère attention à l'homme qui devait maintenant être plongé dans les représentations de ses plus grandes peurs. Avant, je l'aurai éliminé, maintenant, je me contentais de le traumatiser. Peut-être y avait-il du progrès dans une hypothétique quête de la rédemption de mes crimes. Néanmoins, cela ne m'effleurait même pas l'esprit. Je voulais simplement savoir qui j'étais.

Je réfléchis, ne devant pas oublier que j'étais ici en mission pour l'esprit de la mort. Ainsi donc, une personne n'appartenant pas à la race des ombres avait volé le précieux document sur lequel se trouvait la liste des noms que Sanctus devait éliminer. Cela me laissait perplexe mais je comprenais l'ampleur de la chose. Le destin avait décidé que ces individus devaient mourir et l'on ne pouvait laisser la vie continuer son œuvre sur ces derniers. Cependant, je n'étais guère seul dans cette mission. Enfin, si, le seul vivant, mais les esprits qui se trouvaient au port allaient m'aider dans cette tâche. En tant qu'ombre, je voyais ces derniers et je pouvais donc leur expliquer quel serait l'objectif. Les fantômes n'étaient pas rancuniers, surtout pas envers nous, les ombres, qui, finalement, étions les grands régisseurs de l'équilibre du cycle de la vie. C'était un statut noble, un statut neutre et un statut que beaucoup ignoraient. Je me plaisais à croire que certains considéraient les ombres comme de mauvais esprits, ne comprenant guère nos formes brumeuses, nos formes cauchemardesques. Je n'étais pas ombre depuis bien longtemps mais j'avais possédé autrefois la couronne des ombres et je l'avais déjà utilisé. De ce fait, je n'avais pas pris longtemps pour trouver mes marques avec ce nouveau corps – que je détestais – et ces nouveaux dons magiques – qui ne m'étaient pas désagréables. Non, en réalité, c'était le code d'honneur de la race qui m'énervait. Je le comprenais mais, encore une fois, je n'étais pas fait pour le respecter. Enfin, je m'y plierai jusqu'au bout, je n'avais pas le choix car, sinon, ma vie allait encore se compliquer davantage. Je disparus donc dans un épais voile de fumée noire, des ombres en réalité, qui me permettait d'être bien plus rapide que normalement. Les esprits m'avaient indiqué la trace du voleur et je souhaitais l'appréhender avant qu'il ne fasse quoi que ce soit de néfaste avec cette liste. Néanmoins, comme je l'ai dit plus tôt, cette situation me plongeait dans la perplexité. Pourquoi un homme qui n'était pas ombre avait-il volé une liste dont il ne connaissait rien ? Cela n'avait aucun sens en soi. Il ne pouvait pas tuer les individus se trouvant sur cette dernière, ou avec beaucoup de difficulté, et la possibilité qu'il fasse cela pour sauver un proche était quasi-nulle. A moins que... à moins qu'il puisse voir l'avenir. Peut-être était-ce cela le fin mot de l'histoire ? Peut-être avait-il volé la liste pour qu'une personne qui lui était chère ne disparaisse pas ? C'était un geste noble, mais néanmoins voué à l'échec. Le savait-il seulement ?

Quoi qu'il en soit, cela faisait des heures que j'étais au port, ayant commencé par chercher le voleur normalement, en marchant ici et là. Il est vrai que l'air marin m'avait fait du bien, si on peut dire les choses comme cela, mais j'avais vite sombré dans des pensées noires qui ne me convenaient pas du tout. J'avais donc décidé de faire appel à mes animaux ailés ainsi qu'aux esprits. Personne ne pouvait se soustraire à leur regard, sauf les Aetheri sans doute, et encore, que savais-je réellement d'eux ? Pas grand chose, uniquement ce qu'ils voulaient bien me montrer. J'avais l'impression d'être un jouet, d'être une sorte de pantin qu'ils ressortaient parfois mais dont, concrètement, ils n'avaient que peu de choses à faire, surtout depuis que je n'étais plus une menace. L'avais-je seulement été ? Je soupirai, préférant me diriger vers le voleur plutôt que ruminer, encore et toujours, dans mon coin.

J'apparus donc devant lui, ne lui laissant nulle possibilité de sortir de la maison où il s'était terré. Devant la porte, Akuma se tenait, en travers de cette dernière pour entraver son ouverture et, couché en haut de l'escalier, mon léopard attendait sagement que l'homme monte pour lui croquer une guibolle. En gros, il était coincé et il m'avait moi, comme unique interlocuteur, comme unique espoir et, également, comme unique désespoir. « Je crois que vous avez quelque chose qui ne vous appartient pas. Néanmoins, et parce que je suis un homme curieux, et patient, j'aimerai comprendre le fondement de votre acte. Voyez-vous, je pense que vous savez que cette liste ne vous sera d'aucune utilité. La mort ne s'abandonne pas, la mort est une entité que l'on embrasse toujours, de grès ou de force. ». Il s'agissait du deuxième homme que je faisais sursauter aujourd'hui, mais j'aimais bien ce petit effet. Il resta silencieux, cachant la lettre derrière son dos comme si cela suffirait. Mon clone arriva derrière lui et lui la prit des mains. « NOOOONNN ! » cria-t-il d'une voix désemparée. Le cri du cœur d'un homme qui était effrayé par l'avenir, j'en avais conscience. Peut-être que, jadis, j'avais moi aussi crié ainsi lorsque j'avais vu Vlad s'approcher du cou de Mitsuko, lorsque, enfermé en elle, j'avais compris qu'elle allait mourir pour revivre en tant que vampire, lorsque j'avais compris que j'allais sans doute mourir pour toujours. Seulement, pour mes bons et loyaux services, j'avais été réincarné en ange et j'avais pu retrouver la jeune femme plus tard. Cet homme était un homme épris, un homme amoureux et désespéré. Mais je devais lui faire comprendre quelque chose avant que nous nous quittions. Bien sûr, je n'étais plus un ange, je n'avais que faire de son existence minable et je ne falsifierait pas cette missive pour ses beaux yeux, mais je ne pouvais le laisser ainsi, se morfondre. J'avais voulu détruire le monde pour une femme, j'avais voulu annihiler les dieux, et je savais aujourd'hui où mon emprise m'avait mené. Mon clone me rapporta la lettre alors que je fixai le voleur dans les yeux : « Comme je vous l'ai dit, la mort vient toujours à qui sait l'attendre. Peut-être pensez-vous qu'il y a ici une injustice, peut-être pensez vous qu'en volant la lettre, vous avez épargné l'être que vous chérissez. Mais vous n'avez fait que retarder de quelques jours sa mise à mort. Car même dans l'hypothèse où je n'aurai pas retrouver la liste, une autre serait née. Néanmoins, je peux vous libérer de ce fardeau. Les êtres, une fois devenus esprits, se retrouvent dans le monde des morts, à jamais. Maintenant, comme vous l'avez si bien entendu, c'est une possibilité. Sachez que j'enfreindrais les règles en vous tuant, mais je veux bien le faire par compassion. Mais, pensez cinq minutes à ce que votre aimée souhaiterait ? Voudrait-elle vous voir mourir alors qu'ils vous restent tant d'années de vie ? La mort est éternelle mais la vie s'arrête toujours à un moment donné. Alors, puisque nous sommes d'accord, allez auprès de celle que vous aimez et restez avec elle jusqu'au bout. Si vraiment la vie est trop dure à supporter, je m'arrangerai pour que la mort vienne vous cueillir. Sur ce, bonne journée. ».

Et je disparus dans le néant, les ombres emportant mon corps dans un souffle ardent. Sanctus allait recevoir sa lettre, et la mort continuerait de s'abattre sur les mortels. Ainsi soit-il !

1883
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