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 Lieu septembre/octobre : La grande découverte

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Ven 30 Aoû 2013, 18:34

Lieu du mois - Le désert de glace

Lieu septembre/octobre : La grande découverte 205683Lieudumoisdsertdeglace

Il y a de cela quelques semaines déjà, un magicien a écrit une lettre à chacun des archimages pour leur annoncer qu'il y avait quelque chose d'étrange au cœur même de l'océan. Les terres du Yin et du Yang sont vastes, certes, mais encore plus grand est l'océan qui sépare les continents. Seulement voilà, celui-ci aurait déjà été parcouru de long en large et bien que des petites îles restent à ce jour non découvertes, il semble qu'il y ait un problème de taille. En effet, alors que ce magicien allait livrer quelques marchandises magiques sur le continent mystérieux, il fut pris dans une sorte de courant l'emmenant au large et vit, à l'horizon, quelque chose d'étonnant : une terre. Il ne put s'y rendre à cause du courant, bien trop violent, qui le fit se rabattre vers le continent dévasté mais quand il revint en terres connues, il prévint immédiatement sa hiérarchie. Les magiciens envoyèrent donc un navire afin de s'approcher de la dite terre mais personne ne revint jamais.

Après cet échec et face au mystère et à l'enjeu que représentait cette nouvelle, une missive fut envoyée à chaque souverain par les archimages, qu'ils soient alliés ou ennemis.

« Aux souverains.

Après la vision d'une terre qui se trouverait plus proche du continent mystérieux que d'aucun autre continent, nous avons envoyé un navire de quelques hommes afin de vérifier les dires de l'un des nôtres. Malheureusement, aucune nouvelles ne nous parvint de notre équipage et nous craignons que les courants trop brusques les aient emportés au loin et que leur bateau se soit fracassé sur des rochers. Nous allons donc mener une autre expédition, bien plus importante cette fois et nous demandons à ceux qui le voudraient de nous rejoindre. Nous ne savons rien de cette terre, une terre qui paraît trop vaste pour n'être qu'une île non encore découverte. Cependant, après l'ère qui fut celle du chaos du cristal, il semble de bon ton de nous accorder pour partir ensembles à la découverte d'une chose qui nous concerne tous. Nous vous demandons donc, si l'envie et le cœur y est, de faire part à vos sujets de l'expédition que nous organiserons d'ici quelques jours. Si nous fournissons les navires, nous comptons sur vous pour fournir de la nourriture et de l'eau, ainsi que tout ce que vous jugerez nécessaire pour une aventure qui se promet d'être riche en surprises.

En l'honneur de l'humanité entière. Le conseil des archimages. ».

Alors, depuis, la nouvelle a été lancée, peut-être pas par tous les chefs de race mais comment ne pas savoir? Après tout, il suffit qu'un peuple soit au courant pour que la nouvelle se répande comme une poignée de poudre.
Explications


Après avoir été mis au courant de la nouvelle, vous décidez de vous engager afin de partir découvrir la mystérieuse terre. Vous devrez donc raconter votre voyage en navire, le courant plutôt fort, les intempéries, les épreuves et, enfin, lorsque vous aurez accosté sur la terre glacée, vous devrez y raconter votre sentiment. Vous êtes les premiers à découvrir l'endroit, du moins, c'est ce que vous croirez au début car l'équipage des mages blancs est bien arrivé... arrivé mais glacés par le climat. Vous les retrouverez donc morts dans la neige, leurs corps gelés mais des étranges petites perles bleues incrustées dans le cou. Le mystère restera entier et, quoi qu'il en soit, vous ne pourrez rester longtemps ici, sous peine de mourir à votre tour.

Notes : Votre post devra faire au minimum 1260 mots. Si vous avez la moindre question, contactez-moi par mp

Gain

Il y a plusieurs possibilités :
1/ Le pouvoir de boussole (cela vous permet de trouver le chemin menant la personne, l'endroit ou l'objet de votre choix).
2/ Un navire avec un équipage Pnj de trois personnes (ce ne sont pas des compagnons hein, vous gagnez un moyen de transport)
3/ Création de whisky (vous pourrez créer du whisky en plus ou moins grande quantité en fonction de votre niveau de magie).

Récapitulatif des Gain



  • Luka Renfield : Pouvoir de boussole pour Ace (compagnon) [ok]
  • Lucain : Un navire avec un équipage Pnj de trois personnes [ok]
  • Valkan Kin'Shakor : Pouvoir de boussole [ok]
  • Luka Cross : Pouvoir de boussole [ok]
  • Cocoon : Création de whisky [ok]
  • Vanille : Un navire avec un équipage Pnj de trois personnes [ok]
  • Raeden Liddell : Un navire avec un équipage Pnj de trois personnes [ok]
  • Dassō-hei :  Pouvoir de boussole [ok]
  • Kyo Shin : Un navire avec un équipage Pnj de trois personnes [ok]
  • Gontrand : Création de whisky [ok]
  • Aria Mitsuko Taiji : Un navire avec un équipage Pnj de trois personnes [ok]
  • Toble Rone : Création du Whisky [ok]
  • Setho :  Pouvoir de boussole [ok]
  • Elisha : Pouvoir de boussole [ok]


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Ven 06 Sep 2013, 22:53

Comment diable avais-je pu accepter de participer à une telle entreprise ? Il fallait être complètement fou, cinglé, aliéné pour … Mais c’est qu’il me prenait pour un abruti fini en plus ! Si j’en crève, je le tue !

Les on-dit avaient fait le tour des terres du Yin et du Yang, comme une véritable traînée de poudre. Il avait suffit de quelques tavernes bondées de commères pour propager la rumeur, rumeur qui se révéla être vraie quand les Etoiles elles-mêmes me confirmèrent la nouvelle. Un nouveau continent avait été aperçu, et ils recherchaient du monde pour partir en expédition ! Cela me faisait une bien belle jambe, pour sûr ! Lorsque j’en demandais plus aux étoiles, la raison pour laquelle elles ne m’avaient jamais révélé ce genre de secrets, j’eus le doit à un nouveau silence de leur part. Superbe. J’étais conscient qu’il me manquait une bonne partie de mon passé, qui revenait par bribes et au compte goutte, mais de là à me cacher de telles informations, elles devaient avoir une dent contre moi, si ce n’était plus !

Ce fut Sean qui eu l’idée de participer, et il tenta de me convaincre par tous les moyens. J’essuyais cependant un refus lorsque je lui demandais des détails sur mon passé, mais mis à part cela le gamin semblait prêt à presque toutes les concessions. Nous nous mîmes d’accord sur un compromis plutôt intéressant, et en échange de l’excursion, il m’expliquerait pourquoi les étoiles étaient si souvent silencieuses avec moi. Mais ce n’était pas tout, car en plus de chanter avec celles-ci, il m’apprendrait à mieux les comprendre. J’avais tout à y gagner, même si je craignais le pire dans cette excursion, je ne pu me résoudre à lui dire non. Enthousiasmé comme le gamin qu’il était en apparences, il fut plus rapide que moi à faire ses bagages et il était déjà monté sur le cheval fantomatique, prêt à en découdre avec l’océan.

Lorsque nous arrivâmes au bateau, le même regard se lu sur nos deux visages : nous étions en admiration, hébétés et un peu apeurés par ce qui se tenait sous nos yeux. Un voilier, le plus grand qu’il m’ait été donné de voir, pour ce que ma mémoire me laissait entrevoir du moins ! « Eh, vous venez aussi pour l’expédition ? » Non, juste pour vous trucider … « Oui, bien sûr ! A quoi peut-on être utiles ? » Mauvaise question ! De par son apparence, Sean fut envoyé directement au lit, sûrement pour ne pas gêner les adultes. Pour ma part, on me fit faire des travaux que je n’aurais pu imaginer dans mes rêves les plus fous, ou mes cauchemars. Tirer à la corde fut beaucoup moins amusant que pour ces amateurs sur les plages en été, et mes mains hurlèrent vite à la mort. Mais comme chacun, je me contentai de me taire et endurer. Rien ne semblait vraiment simple ici, mais la motivation de rejoindre ce nouveau continent nous permis de rester coordonné et surtout d’éviter toute mutinerie. Cela aurait été le comble d’assister à une rébellion, alors que nous n’étions même pas encore partis !

Le départ fut donné quelques heures plus tard, et notre bateau - un parmi tant d’autres semblait-il - se laissa guider par le vent pour sortir du port. Je ne me souvins pas avoir beaucoup pris le bateau dans le passé, mais celui-ci ne tanguait pas beaucoup, pas encore du moins, et je trouvais cela plutôt agréable pour tout dire. L’air marin remplissait mes poumons et j’aurais pu croire que cela était une balade de santé, si seulement nous n’avions pas eu le bateau à faire avancer ! Petit à petit, nous découvrîmes l’envers du décor, et le côté usant de l’excursion. Je pensais aussi à Sean, qui devait encore dormir dans son hamac ou ne pas avoir grand-chose à faire dans les étages inférieurs. Bien que la mer fut calme, les occupations ne manquaient pas, loin de là ! Lorsque nous pûmes enfin nous relayer et que je me rendis droit vers les hamacs, je fus surpris de ne pas y trouver le gamin. Je demandai où diable il était passé, et l’on m’indiqua la cabine du capitaine du navire. Surpris et craignant surtout le pire, je mis un temps fou à arriver jusque là - maîtriser le Spleen pour passer inaperçu était plus compliqué que je ne l’aurais pensé, surtout si on l’utilise à plusieurs reprise dans un temps assez court - mais l’on ne m’avait pas menti.

« Qu’est-ce que tu fais là toi ? » - « Il est à vous ce jeunot ? » - « Euh … En quelques sortes. Vous a-t-il causé du souci ? » - « Bien au contraire mon ami ! Cela fait un moment que nous discutons et il s’avère être un guide sans égal ! Il connaît le ciel comme sa poche, c’est fascinant ! » Pour ma part, je maudissais déjà Sean. Si j’avais su, j’aurais directement postulé en tant que second du commandant ! Toutefois, être le tuteur du Rehla me permis de jouir de quelques privilèges, et je pu me reposer dans un vrai lit tandis que les deux ne cessaient de discuter des étoiles et de la trajectoire à suivre pour arriver au plus vite vers l’endroit recherché.

Lorsque je me réveillai, tout le monde sembla encore plus nerveux que précédemment, et j’eus soudainement très froid. Heureusement pour nous, tout le nécessaire avait été pris et l’équipage s’habilla chaudement pour pallier au froid plus que mordant qui régnait maintenant en maître. Il nous fallu quelques heures pour trouver un lieu relativement accueillant - ou le moins hostile pour être honnête - pour accoster et les premiers, les plus téméraires, posèrent le pied à terre. Rapidement toutefois, ils remontèrent à bord, sans que personne ne sache pourquoi. Moqueurs, d’autres s’y essayèrent, mais réagirent exactement de la même façon. Lorsque notre tour vint, je craignis le pire et fut réellement surpris en posant le pied sur ce qui était de la glace.

La sensation fut très étrange, et le froid pénétra en moi comme si les vêtements chauds n’y avaient rien fait. Pire encore, j’avais l’impression que ce froid était en train de geler mon âme, et que rien ne pouvait changer cela. Toutefois, je ne me laissai pas abattre et parvins même à me mettre en marche. Je fus vite suivi par d’autres et même doublé par certains, mais je préférais prendre mon temps. Très vite, quelqu’un nous héla et nous força à presser le pas. « Morts ! Morts ! Tous morts ! » Et je les vis moi-même, ces morts. Leur regard était étrange, mais pas autant que leur cou. C’était une énigme qu’il y avait devant moi, une curiosité sans nom que quelques uns trouvèrent utiles de ramener à bord, au moins pour pouvoir les enterrer.

Personne ne refusa l’invitation à remonter sur le bateau, et l’étincelle de vie reprit place en chacun d’entre nous une fois hors de ce continent. Beaucoup repartirent pour quelques minutes dehors, à plusieurs reprises, mais pas moi. Cette expérience m’avait réellement choqué et je ne comprenais pas ce qui avait pu m’arriver, de quoi me faire peur pendant un moment. Lorsque tout le monde s’estima satisfait et que bon nombre de prélèvements eurent été faits, nous repartîmes vers le premier continent visible. Pendant le voyage, je passai un moment près des cadavres gelés, accompagné de quelques autres curieux.

Bien que nous fûmes revenus sains et saufs, j’étais certain d’avoir laissé là bas quelque chose que je ne retrouverai jamais. Car en moi résidait toujours ce froid, si prenant, impression que je gardais pour moi, ayant très peu envie de finir en cobaye pour chercheurs en manque de nouveautés. Enfin, il restait au moins une chose dont j’étais certaine, Sean me devait une bonne leçon pour mieux converser avec les étoiles, et j’avais hâte d’écouter ses explications !


1329 mots — Pouvoir de boussole pour Ace (compagnon), ou un navire + équipage de 3 PNJ si le premier choix n'est pas possible.
Merci
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Lun 09 Sep 2013, 22:12

Généralement les nouvelles allaient vite sur les terres du Yin et du Yang. C’était d’autant plus vrai lorsqu’elles se propageaient dans la grande agglomération qu’était le continent du matin calme. Depuis quelques jours, en effet, les gens ne parlaient plus que de cette extraordinaire expédition en partance pour un nouveau continent. De savoir qu’il existait, quelque part, un lieu vierge de toute civilisation, jamais foulé par l’homme, donnait à rêver. C’est pourquoi la plupart des conversations s’appliquaient à propager la rumeur.
Les aventuriers de tout bord se ruaient au port, espérant glaner quelques informations inédites, quand d’autres tentaient simplement de se faire engager, pour que leur nom marque l’histoire. Car après que la rumeur ait été officialisée, une nouvelle expédition fut programmée. Une authentique expédition d’exploration, comme on ne pensait plus en faire.
Dans le port, c’était l’ébullition. On rencontrait autant de marins chevronnés que de jeunes fous inconscients, faire la queue pendant des heures au bureau des recrutements. Chacun se démarquait par quelque chose d’atypique, bien que l’appât du gain brillât dans tous leurs yeux. Une nouvelle terre, était souvent synonyme de richesse.

Au fond, la seule personne qu’on ne s’attendait pas à voir ici était le jeune ange, Lucain. Parce qu’il n’avait jamais été à l’aise dans l’eau et donc, par extension, la mer ; parce que le froid ne l’attirait plus depuis sa dernière aventure ; parce qu’il n’avait rien de ces gaillards impassibles et avides.
Mais l’ange ruminait davantage, jour après jour, de sombres pensées. Les images d’un futur hypothétique, qui l’avaient profondément marqué, ne le quittaient plus. Ne se passait pas une nuit sans qu’il ne se réveille en sursaut, appelant on ne sait quoi dans le noir. La fatigue le prenait tellement, qu’il s’endormait en plein jour. Aucune activité ne parvenait à lui ôter de l’esprit. Alors, à quoi bon rester ? Une nouvelle terre serait peut être synonyme de changement pour lui. Avec un peu de chance, il se prendrait au jeu et en oublierait un peu ses tracas... Du moins, c’est ce qu’il espérait.
La file d’attente rétrécissait devant lui. Au bout de quelques minutes, son tour vint. Il se présenta à l’homme chargé des recrutements.
« Nom, prénom, âge, race…
Fit l’homme, sans décoller son regard de son registre.
« Lucain de l’Ouestir, 24 ans, ange.
L’homme releva les yeux, sans bouger la tête.
« Des compétences ? Vous prétendez à un poste en particulier ?
- Médecin de bord.

- Ah ! Son exclamation était encourageante. On n’en avait pas, ça tombe bien. Vous serez affecté au troisième bâtiment. Départ demain, à l’aube. Ne soyez pas en retard... Signez ici.
C’est ainsi que, sans plus de formalité, Lucain fut engagé.

Le lendemain, l’ange se rendit au port et, conformément aux instructions qu’on lui avait données, se rendit au navire. C’était un superbe bateau à voile, à la fois majestueux et imposant. Pour l’heure, il était amarré au milieu d’une kyrielle de semblables. Lucain n’avait jamais rien vu de tel. Il devait bien avouer que cette vision le déchargea de ses préoccupations. En vérité, son inquiétude s’était simplement déplacée sur la traversée et mêlée d’excitation. Car le jeune homme ne cachait pas quelque impatience à l’idée de ce voyage. Il avait passé la nuit à imaginer la traversé et ce qu’il découvrirait à l’arrivée.
Mais déjà, l’heure d’embarquer sonna. Les passerelles furent installées entre la terre et les ponts des navires, le temps que tout le monde monte à bord. Lucain suivit le mouvement. Quelques minutes plus tard, lorsque les navires levèrent l’encre, il réalisa que cette fois, ça y était. Il ne pouvait plus faire machine arrière… enfin symboliquement, parce que techniquement il pouvait toujours s’envoler jusqu’au quai. Mais bref !

Le voyage se déroula sans encombres, les premiers temps. Aucun marin n’était malade, la météo était favorable, tout se passait bien. A vrai dire, l’ange était sans doute le seul en difficulté à bord. Davantage habitué à la terre ferme et au ciel qu’à la vie en mer, il vécu ses premiers jours comme un vrai calvaire. Le mal de mer dont il souffrait ne le quittait pas. Il passait tout son temps à vomir ses tripes par-dessus bord, dans un coin où il ne gênerait personne. Heureusement, il finit par sympathiser avec un marin chevronné qui lui dévoila quelques petites astuces pour éviter le mal de mer. A partir de la, les choses s’améliorèrent grandement pour le jeune ange.  
Du moins, jusqu’à cette nuit, après plusieurs semaines de traversée. La flotte fut prise dans une terrible tempête. Une pluie d’une rare intensité abattait des quantités invraisemblables d’eau sur le pont, tandis que la foudre, assourdissante, tranchait l’air en illuminant les visages terrifiés des marins. Tout le monde courrait en tentant de prévenir le navire des lames et des vents harcelants. De son côté, Lucain était également débordé. De nombreux hommes avaient été blessés par des chutes d’objets. Il fallait tenir jusqu’à ce que la tempête se calme. On s’affaira donc, sans discontinuer, jusqu’à l’aube quand la tempête se dissipa enfin.

Lucain s’éveilla. Il s’était endormi en plein mouvement, assit au pied d’une couchette. Le blessé qui s’y trouvait dormait toujours. La couverture l’avait préservé de cette étrange sensation, qui tira l’ange de son sommeil… Le froid.
L’ange connaissait la sensation du froid : il revenait à peine d’un séjour en montagne, avec tempête de neige et tout ce qui suit. Mais cette fois ci, la chose était différente. Il était bien incapable de dire en quoi d’ailleurs. Peut être était ce une question d’intensité, car personne ne reconnu avoir jamais connu pareille perception. Même les créatures qui en étaient normalement dénuées avouèrent en souffrir. Chacun s’étonnait, se posait des questions. Les dortoirs devinrent le lieu privilégié de discussions agitées à ce sujet. Mais finalement, la réponse arriva vers la fin de la matinée, quand la vigie annonça une terre en vue. On se rua dehors, les yeux rivés vers le large. Et en effet, une terre était bien visible, ou plutôt une étendue blanche…

Le bateau accosta dès le début de l’après midi, après avoir longuement cherché une rive accueillante. Tout le monde se para alors avec des affaires chaudes. Il ne fallait rien négliger, car la plupart des aventuriers étaient accoutumés à un climat tempéré. De son côté, Lucain avait simplement ressorti ses vêtements de montagne. Ceux-ci avaient fait leurs preuves.
Malgré cela, le froid s’empara de lui dès qu’il eut posé le pied sur ce mystérieux continent. Une sensation glacée, qui le prit jusqu’à l’intérieur de ses os et de son esprit. Jamais il n’avait connu chose pareille. Perplexe et quelque peu effrayé, il échangea de longs regards avec les autres aventuriers. Tous semblaient éprouver la même gêne de se trouver la. Il n’y avait pas que le froid, c’était plus que cela. Quelque chose de difficile à décrire, mais qui mettait mal à l’aise.
Mais comme personne ne voulait se résoudre à en rester la, on décida de maintenir l’exploration. Les hommes se répartirent en équipe et chacun parti dans une direction différente. Lucain suivit son groupe, prudent et inquiet. Ils n’allèrent pas loin, cependant. Car au bout de quelques minutes de marche seulement, un marin appela l’attention de tous les autres.
« Venez ! Venez voir ! Vite !
Les gens accoururent, un attroupement se forma. Lucain tenta de percer la foule, afin de voir de quoi il s’agissait. Mais il était sans cesse bousculé par d’autres curieux. Il entrevit tout de même, dans un bref mouvement, les corps étendus et gelés des mages qui les avaient précédés. Ses yeux s’arrondirent, un silence pesant s’abattit sur les têtes.
« Cet endroit est maudit. Déclara l’un des capitaines de la flotte. Inutile de s’attarder davantage… Il n’y a rien de bon pour nous ici de toute façon.  
Tout le monde acquiesça. Les gens firent demi tour, dans un vaste mouvement collectif. L’exploration avait tourné court. Personne ne le regretta.
Lucain resta parmi les derniers auprès des corps des magiciens. Ses yeux les contemplaient, sans vraiment les regarder. Il se demandait simplement ce qui s’était passé. Bien sur, il avait  remarqué ces étranges perles incrustées dans le cou des victimes. Mais cela ne l’avançait à rien, malheureusement. Il ne pouvait pas changer ce qui était arrivé, ni le comprendre. Du moins pour le moment... On lui tapa alors sur l’épaule.
« Allé, rentrons.
Fit l’homme avec qui le jeune homme avait sympathisé un peu plus tôt. L’ange se mit en mouvement. Ils retrouvèrent le navire quelques instants plus tard. La surprise les saisit quand ils constatèrent comme le froid les avait laissés, à partir de l’instant où ils quittèrent le continent. Tout le monde l’avait remarqué. Mais au lieu de débattre et de se disputer, pour comprendre le phénomène, les hommes restèrent muets. Car ils avaient tous ressenti cette même chose, qui avait glacé leurs âmes en arrivant. Et cette chose, maintenant, leur faisait peur. C’est donc dans le silence que l’expédition fit demi tour. Tout le monde avait hâte de rentrer chez soit. Lucain, autant que tout autre. Quoique… Une étrange intuition le portait à croire que ça ne serait pas la dernière fois qu’il foulerait ce continent, pour le meilleur… ou le pire.

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Mar 10 Sep 2013, 01:04


Une nouvelle amusante. C’était l’idée que s’en faisait Valkan. Un nouveau continent, un nouvel essor possible et plus encore de nouvelles espèces, peut-être même de nouvelles bases de pouvoir. Vrashka c’était plié à la volonté inflexible de Valkan et ça faisait au moins deux jours que le Conseiller essayait de convaincre l’Empereur de revoir sa décision de venir en personne. Plusieurs variables étaient inconnus et Vrashka était certainement aussi zélé que les Sans-Ames. La seule différence était que le Conseiller avait décidé de consacré sa vie à Valkan de par son propre chef et cela en faisait quelqu’un considéré comme plus fou que les pauvres malheureux qui servaient de garde rapproché de l’Empereur. En tous les cas la discussion était un peu montée en puissance, Valkan tolérait beaucoup de Vrashka, car il connaissait sa valeur et il était devenu plus qu’un Conseiller au fil des mois qui avait suivi son ascension au trône. Cela suffit Vrashka. Je veux voir de mes yeux ce qui est dit, éprouver par moi-même ce que ce nouveau continent pourrait nous offrir. Mais – J’ai dit ça suffit. Vrashka soupira et s’inclina. Comme vous le désirez Mon Empereur. Il connaissait ce ton et c’était la limite. La limite qu’il savait ne jamais devoir franchir.

La Rose Noire fut baptisée pour l’occasion. C’était une frégate, de trois mats, son gabarit était légèrement moins étendu que les frégates de l’époque, ce qui avait été mis en avant était sa mobilité et sa vitesse. La coque avait été renforcée par plusieurs rites magiques, la rendant difficile à détruire. Le bordé de la frégate avait été plaqué d’acier permettant littéralement de fendre tout obstacle, renforçant la coque et permettant de résisté à de lourdes pressions. Un éperon avait été installé permettant de briser tout obstacle se présentant à l’avant de la Rose Noire. C’était une belle frégate. Les soutes remplies, la frégate s’élança sur l’océan. Plusieurs Sans Âmes étaient à bords et un groupe de matelots triés sur le volet faisait naviguer le navire. Les voiles noires fendaient l’océan, le fanion flottant au vent. Les premiers jours furent relativement calme, il ne se passa pas grand-chose. L’Empereur Noir avait fait aménager une cabine lui permettant de demeurer au calme et en capacité de traiter certaines affaires. Au sixième jour ils entrèrent enfin dans une des parties de l’océan inconnu à ce jour. Valkan était sur la proue, il observait l’horizon. Un épais brouillard c’était levé et commençait à se déverser tout autour d’eux. Vrashka  rejoignit rapidement son Empereur et garda le silence. Celui-ci fut rapidement agacé par le silence de son Conseiller, cela faisait partit de ses manières qu’il n’appréciait guère. Que veux-tu Vrashka ? Je m’excuse d’avances pour mes propos  mon Empereur, mais…Pourquoi avez décidez de venir ? Valkan eut un sourire léger, Vrashka était une ombre, une ombre qui passait souvent inaperçue, pourtant son intelligence et sa perspicacité étaient sans faille. Je vois que tu y as pensé, mon cher. Si tu veux tout savoir, notre race est cantonnée à un endroit qui est bien entendu très lucratif et intéressant pour les avantages qu’il octroie. Malgré ça, il est nécessaire que notre image change et que nous devenions tout autre Vrashka. Nous devons être en mesure de trouver un nouveau point d’appui. Une nouvelle prise pour mon Empire. Je sais que tu es compétent, je veux cependant ressentir par moi-même ce que nous allons découvrir là-bas. Valkan ne faisait rarement acte pour rien. La charité n’était pas un trait de caractère qui lui seyait. Au final si il était venu c’était pour juger avec ses propres sens, avec son instinct si l’endroit qu’il allait découvrir serait assez intéressant pour le futur.

Le brouillard ne donnait aucune visibilité et pendant les heures qui suivirent sa brusque apparition, les voiles furent repliées  et le navire suivit le courant. Il ne se passa pas vraiment grand-chose. Un calme troublant régnait. Et c’était bien ça le problème, tout était si calme. Le vent avait cessé de souffler et seul le bruit de la coque qui craque face aux vagues alimentait le silence. L’équipage n’était pas forcément nerveux, ils avaient confiance en leur navire. Puis la tempête se leva brusquement, chassant le brouillard et offrant peu à peu une vision sur l’océan qui commençait à se déchaîner. Les vagues prirent de la hauteur et le vent se mit à souffler dans de grandes bourrasques. L’orage naquit, zébrant le ciel et éclairant l’océan de flash laissant apparaître des ombres menaçantes. Les vagues montaient si haut qu’elles venaient s’écraser sur la balustrade avec fracas, bousculant les hommes et le matériel. Rapidement ce fut l’instinct qui prit le dessus. Les hommes s’activèrent pour attacher les divers tonneaux et autres caisses de matériaux. Les mats tanguaient au gré du vent.  L’Empereur souriait, observant la scène avec une certaine ferveur gravée au creux de sa prunelle valide. Il aimait ce temps, les tempêtes étaient un hymne de la Terre. Un cri s’élevant au-dessus d’eux. La tempête gagnait en intensité. Les vagues prirent tellement d’ampleur que bientôt la Rose Noire se retrouva à tanguer dans de vertigineuses lignes. Une montée frénétique suivit par une descente féroce. Arrivé en haut de rouleau, la frégate fendait l’eau et suivait la houle. Les hommes c’étaient encordés pour éviter de se faire tuer dans la chute ou bien de se retrouver projeté hors de bords. La Rose Noire ne pouvait pas chavirer facilement. Elle était équipée des derniers senseurs magiques permettant à la Rose Noire de gardée un axe le plus parfait possible. Les senseurs étaient des petits cristaux chargés de magie de stabilisation qui étaient incrustés dans la coque. Valkan se mit à rire face aux évènements déchainés. Il aimait voir cette puissance dévastatrice à l’œuvre. C’était grisant. Les Cieux crachant leurs éclairs et l’océan devenant si carnassier. Il était le seul à ne pas être encordé, il remonta tant bien que mal sur la proue de la frégate pour faire face à l’océan dans une position de défi, toujours en riant. Il attrapa la balustrade et se délectait de la situation. La tempête dura…Elle dura alors que Valkan ne cessait de garder son regard rivé sur ce déchainement. Et puis le calme revenu…Accompagné par le froid. Un froid mordant. Pour l’expédition plusieurs possibilités avaient été exploitées. L’équipage s’équipa de vêtements chauds et la frégate croisa bientôt d’énormes blocs de glace à la dérive. Des Icebergs. L’océan se couvrit bientôt de plusieurs blocs de glace allant de très petites tailles aux énormes blocs qui couvrait d’ombre le navire. Le ciel était maintenant couvert par des nuages épais, la lumière était moins importante et chaque respiration produisait ce petit nuage de vapeur. Enfin, le continent fut en vue. Ce continent tant convoité.

Une heure plus tard leurs bottes épaisses foulaient le sol. Vrashka rejoignit son Empereur qui scrutait l’horizon de ce désert de glace balayé par le blizzard. Il y régnait un froid profond. Depuis qu’il avait vu le continent son Empereur semblait agité. Pardonnez-moi, Mon Empereur, mais nous avons trouvés le corps gelés de magiciens.  Je m’en doutais, dis-moi Vrashka…Que penses-tu de ce continent ? Et bien Mon Empereur, il y fait froid et je doute qu’une civilisation puisse y vivre. Et en soit c’est bien cela qui faisait peur à Vrashka. Une lueur de convoitise vibrait au creux de la prunelle de Son Empereur. Il avait cette posture et cette ambition dévorante qui signifiait clairement qu’il aurait cet endroit. Qu’il serait à lui. Quelque qu’en soit le prix. Valkan souriait un instant puis répondu à son fidèle Conseiller. Ne ressens tu pas cette aura froide et mortelle Vrashka ? Cette sensation qui glace l’échine et ce froid qui semble vouloir te dévorer de l’intérieur ? N’est-ce pas ce que nous sommes, dis-moi…N’est-ce pas là l’expression la plus pur du Chaos ? Par la Grande Déesse Noire…Vrashka, je pense que nous avons trouvé notre prochain lieu d’essor. Le Conseiller avait redouté cette phrase plus que tout. Malgré le froid vibrant, malgré cette absence totale de chaleur, Valkan brulait d’un feu sombre, un feu si fort et si avide qu’aucun froid ne pourrait l’éteindre…Et c’était bien là tout le problème…L’Empereur Noir semblait apte à faire de grandes choses, de terribles choses mais de grandes choses…

Décompte:
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Mer 11 Sep 2013, 23:14


Les odeurs nauséabondes se propageaient dans l'air et agressaient les narines sensibles du fauve pour qui, le poisson périmé, les restes d'alcool dégoulinant sur le pavé et les effluves de la mer, ne plaisaient guère à ses sens affûtés. La cacophonie ambiante semblait cependant les agiter tous deux, créer un profond malaise qui, au contact p des échappements d'iode, des cris stridents des gaillard sous l'influence de l'ivresse et les vagues incessantes de l'océan, ne faisaient qu’accroître. Ses yeux se perdaient sur les passagers incommodes descendant de bateau chacun son tour alors qu'un air morbide hantait encore leurs frimousses pâles, des gens n'ayant certainement pas l'habitude de ce genre de voyages rigoureux et ne donnant pas la moindre envie au jeune homme d'en expérimenter. Les marins, dont l'embarcation venait juste d'accoster et dont les marchandises commençaient à inonder les ponts juste devant lui, brayaient avec intensité, malheureusement pas au point où Luka, plusieurs dizaines de mètres les séparant, pourrait entendre leur discussion plutôt animée. Dans leurs tenues on ne peut plus mal soignées et la barbe datant de plusieurs semaines, ils se préparaient pour la plus part à rejoindre la taverne tandis que d'autres prenaient un chemin tout à fait distinct.

Couvrant du bout des doigts son nez et pénétrant à l'intérieur de la première taverne qu'il trouva sur son chemin, il se permit un moment de répit, un endroit où trouver refuge à l'abris de toutes ces odeurs plus répugnantes les une que les autres pour quelqu'un n'ayant visité que très rarement l'endroit. Luka s'assit à une table demandant quelque chose à boire avant de sortir de sa poche le morceau de papier que le vieux marchand lui avait remis en main propre avec quelques indications dont la principale étant celle de se rendre au Port dans les plus brefs délais mais ne donnant aucune autre indication. Décidément, il aimait faire les choses à moitié. S'étant installé assez prêt pour parvenir à entendre la conversation étrange qui se déroulait juste derrière lui, cherchant évidemment la mission pour laquelle le vieux fou l'avait fait venir, il écouta attentivement certainement pas déçu du court voyage.

« Ils sont cinglés ces trois là ! Je n'aimerais pas être dans leur tête sérieux ! »« Croire de pareils sornettes ! C'est une honte je dirais ! »« Vous êtes sûrs qu'ils ne disaient pas la vérité ? Après tout ces informations, pas totalement confidentielles mais pas aussi connues que ça, venaient apparemment de certains citoyens assez bien placés ! Et si ... Si cela s'avérait être vrai ?? Ne passons nous pas à côté de ... » dit-il avant de se faire interrompre par un des hommes prenant la parole décidément déjà ivre à en mourir alors qu'ils venaient de débarquer quelques minutes auparavant. « Tu pense quand même pas ce que tu dis ? S'il existait réellement des terres encore à découvrir cachées parmi l'océan, on les aurait sûrement déjà trouvé idiot ! Personne ne peut en témoigner alors ça suffit ! »Ces quelques paroles suffirent, bien qu'emplies d'interrogations et de doutes en tous genres, à susciter chez le jeune vampire un intérêt quelconque, une rage nouvelle de découverte, un champ d'expertise pour beaucoup mais sur lequel il ne s'était jamais aventuré. Laissant quelques pièces danser sur la table de bois alors que la boisson ne lui avait toujours pas été servie  et entendant leur tintement même à l'extérieur, Luka se précipita dans une hâte incroyable vers un navire, celui de l'expédition, pour le mener sur les lieux.

Faisant irruption parmi l'équipage du navire qui malgré cela ne semblait pas lui chercher des noises ou lui demander un quelconque détournement d'identité, il n'avait en tête qu'une chose, la terre promise, un nouvel horizon que personne d'autre avant eux n'avait put explorer, un privilège dont il avait la chance de disposer. Cependant, pour son propre bien hélas, il aurait peut-être put réfléchir quelques minutes aux conséquences d'un tel voyage à l'improviste et surtout d'un moyen de transport certainement pas des plus faciles. Bien que les odeurs pestilentielles se virent disparaître plus le port s'éloignait, de nouvelles semblaient venir se rajouter notamment grâce aux rafales et bourrasques planant sur les eaux salées et apportant la pollution avec elle. Les oscillations causées par les flux marins, les courants d'eau chaude et eau froide constamment en compétition et les vagues dont la taille considérable continuait toujours d'augmenter, mettaient sens dessus dessous Luka dont la sensibilité n'était plus à prouver.

Allant chercher un plus grand confort près des quelques cabines qui s'étendaient le long des maigres couloirs, il ne put que ressentir encore plus facilement les hauts et bas qui dirigeaient le navire, des ennemis contre lesquels tout le reste de l'équipage semblait être totalement immunisé. Ses croyances comme quoi la nuit serait plus calme après toute l'agitation de la journée, n'auraient pas pu être plus erronées et la tempête puissante qui éclata sans mot dire, juste quelques grognements en crescendo pour avertir de sa présence, apparemment normale dans la région, put en attester. Plus le temps passait, plus il en devenait insupportable pour le vampire de rester à bord. Sa motivation pour arriver sur cette terre était toujours aussi enflammée et une détermination sans failles l'animait encore, mais il ne pouvait que voir le trajet s'éterniser et les vivres diminuer au fur et à mesure.

Ses yeux, habitués déjà à un sol irrégulier en planches de bois instables et une fenêtre minuscule à travers laquelle regarder, son regard se perdait déjà à l'horizon, retraçant toutes les lignes des vagues et de l'écume bouillante sur celles-ci. Cependant, trois petits mots purent réveiller l'esprit endormi et ramener le jeune homme échappé. Un simple « Terre en vue ! » qui semblait pouvoir tout changer ! Pressant le pas pour parvenir au pont principal, il regarda non pas sans mal dans la direction que leur indiquait le marin à travers les brouillards grouillants et menaçants qu'ils traversaient désormais. La terre blanche surgit bientôt sous leurs yeux émerveillés, recouverte d'une neige immaculée mais habitée par un climat mortel qui leur coûterait bientôt leur peau également si manipulée sans la moindre précaution.

« Enfin arrivés à des ... » dit-il en se laissant parcourir par la sensation étrange que lui procurait cet endroit. Laissant les rafales givrées claquer de leur fouet déchirant les milliers de visages sur toute la superficie du navire et atteindre la frimousse fragile de Luka alors qu'il ouvrait grand les portes menant aux chambres privées, il laissa ses yeux se focaliser un paysage inhabituel. Charmant la vue, et tous les autres sens par la même occasion, ses membres perdant la plus part de leur mobilité pendant que ses lèvres se teintaient d'une couleur sombre qu'on associerait aux bagues de fruit dans la forêt, le vampire se fondant merveilleusement bien dans le décor de pureté et clarté avançait prudemment. Ayant choisis quelques habits assez chauds dans lesquels s'enrober et éviter les milliers de lames affûtées qui risquaient fortement de l'atteindre à n'importe quel instant, il arpenta la pente le guidant jusqu'à la plage, s'arrêtant quelques instant cependant pour observer la scène morbide qui prenait place juste sous ses yeux.

Une neige fine, lente mais abondante, presque enfantine et innocente, tombait avec douceur sur une multitude de cadavres dont la vie avait quitté l'anatomie pendant que l'âme restait emprisonnée en son sein. Ils étaient certainement arrivés avant eux et y avaient, à ses risques et périls, connu un destin tragique en échouant ici, la faucheuse avait été plus rapide. Ses membres paralysés par l'horreur qui distordait son visage aux traits fins, il ne réagit pas à la voix grave et anxieuse qui répétait sans cesse dans une zizanie sans précédents le nom "Luka" sans qu'il parvienne au jeune concerné, les yeux écarquillés.

Un vieux marin, ne voulant pas voir la belle poupée idylle finir comme ces pauvres magiciens dont la glace recouvrait presque totalement les visages énigmatiques ne laissant plus aucune trace de vie et les rendant presque méconnaissables, traîna le vampire jusqu'au pont. N'ayant qu'un seul moyen pour faire revenir la lucidité dans son esprit, il laissa ses doigts s'effondrer sur sa joue, maintenant quelque peu endolorie mais ayant accomplit les effets souhaités. Reprenant la route vers le continent du matin calme, n'ayant trouvé à l'arrivée aucunement ce qu'il avait espéré, découvrant derrière ces terres dotées d'une beauté destructrice une mort presque certaine et un danger présent et omniscient, il se laissa échouer sur le lit douillet. Luka ne vit pas le temps passer, se concentrant uniquement pour chasser cette image, représentation fidèle de l'agonie, de son esprit.

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Lun 23 Sep 2013, 11:55

« DÉON ! REVIENS ICI ! »

Cocoon traversa la salle du trône en courant, alors qu’un rire approchant du maléfique, résonna dans tout le palais.

« Si je t’attrape tu es mort ! MORT ! »


L’Orisha bouscula un sujet, qui alla s’encastrer dans un mur, avant de tourner à un angle de couloir, et perdre définitivement sa trace. Serrant les poings et les dents, il haleta de colère et du manque d’air dû à son sprint, et observa bien les alentours.
L’assassin était très futé, et très discret, Cocoon ne sentait ni sa présence, ni rien d’autre émanant de lui, il savait passer incognito et surtout ne pas se faire remarquer.

« Bouh. »


Cocoon avait entendu le bruit juste derrière lui, et il se retourna en frappant par la même occasion la source du bruit, mais il était beaucoup trop lent, Déon était d’une rapidité affolante et malheureusement, l’Orishala ne pouvait pas grand chose contre lui. Seulement s’il arrivait à l’attraper, l’assassin était mort, à coup sur.
Rageant dans son coin, Cocoon partit dans les jardins, préférant se taire et se calmer, que détruire toute la bâtisse pour rattraper cette enflure. Au bout d’une heure, l’Eshu arriva dans la cours de l’Eorishaze et garda une certaine distance avec son supérieur. Cocoon s’était calmé, mais il regardait méchamment son bras droit, lui faisant comprendre son erreur. L’assassin sortit quelque chose de sa poche, et lui tendit. C’était une lettre froissée, et dont le coin haut droit était brûlé. Le reste était cependant intact.

« Mais… Tu ne l’avais pas brûlé ? »

« Non, c’était un simple vélin que j’ai mis au feu, en te faisant croire que c’était ça. Tu sors si facilement de tes gonds, c’est trop simple ! »
« Espèce d’enfoiré. Sérieusement Déon, va te faire foutre ! »

Lui arrachant le papier des mains, il se leva et se barra, laissant l’Eshu seul avec lui-même. Cocoon n’aimait ni les blagues, ni les surprises, et ça, ce n’était pas nouveau, alors il était de sacré mauvais ton de lui balancer une lettre si importante, au feu, par prétexte qu’on voulait le faire enrager. Non, ça ne marchait pas comme ça. Alors oui son bras droit était particulièrement intelligent mais pour les soucis du quotidien, il avait vraiment quatre ans d’âge mental. C’était chiant et difficile de devoir le gérer.
Croisant Azrëel dans le couloir, il daigna lever la tête de son parchemin pour la regarder. Elle était vêtue d’une robe, blanche et, par dessus, de fins voilages ocres venaient parfaire sa tenue. Ses cheveux n’étaient pas attachés et lorsqu’elle entra dans Cocoon, elle s’excusa et dit :

« Oh ! Je suis désolée, je n’ai pas vu où j’allais. Je suis en retard ! Sais tu où est Lily ? »
« Lily ? Bha… Elle n’est pas au port ? m*rde, Azrëel tu es magnifique… »
« Arrête tes conneries ‘Coon, je dois trouver Lily, elle m’avait dis qu’elle viendrait ! Je ne sais pas me coiffer, ça se voit non ? Personne à Mégido n’est assez compétent pour me faire un chignon, c’est énervant ! »

L’Orishala la voyait s’articuler comme une poupée et sérieusement il n’avait qu’une envie, c’était de la coincer dans un endroit dissimuler dans l’ombre, pour la détendre avant la cérémonie où elle devait se rendre.

« Si elle t’a dis qu’elle viendrait, elle devrait plus tarder. Tu es si pressée que ça ? »

« C’est le mariage de mon frère, et je suis en retard bon sang ! Je suis son témoin, tu comprends ça ? Arrête de me fixer ! »
« Eh bha… Quelle lionne… »

Et quelle agitation dans ce palais… Alors que Cocoon allait repartir pour la laisser tranquille elle lui attrapa le bras :

« Attend ! Tu vas où là ? »

Il leva la lettre et dit :

« Les magiciens ont fait une découverte étrange, je vais étudier le concept. Rien d’autre à foutre en plus aujourd’hui ça tombe bien. »
« Etrange ? »

L’Orishala se retourna et partit dans un couloir pour pousser la porte de son bureau. Azrëel releva légèrement sa longue robe pour le suivre, et se glissa derrière lui, avant que la porte ne se referme. Relisant la lettre, il ne s’attendit tellement pas à ce qu’elle soit là que lorsqu’elle parla, il se retourna immédiatement. La guerrière s’approcha de lui et se tourna, rabattant ses cheveux sur une épaule.

« Si Lily n’est pas là, au moins rend toi utile. Boutonne moi ça. »

Et effectivement. La belle avait le dos complètement nu, et les deux premiers boutons, partant des reins, étaient mal mis. C’était mal connaître l’Orisha…
Il déboutonna le bouton mal mit pour le boutonner à nouveau, avant de se pencher sur elle et fourrer ssa tête dans son coup.

« Dépêche toi Cocoon… »
« Attend… »

Azrëel n’était même pas persuasive, et face au ton employé par son supérieur, elle eu du mal à répliquer. Ses mains brunes et fortes passèrent sur sa taille, venant caresser son ventre sous la robe, à même la peau, avant de remonter doucement vers sa poitrine. De petits baisers s’enchainèrent sur l’épaule et dans le cou de la jeune femme.

« S’il te plait… Je suis déjà en retard… Je… Ne dois pas salir ma robe… »
« On peut s’arranger pour la robe… »

Décalant les bretelles, elle tomba sur le sol, dénudant Azrëel. Ne s’y attendant pas, celle ci poussa un léger gémissement, avant de se baisser pour la prendre et la remettre.

« Ce n’est pas sérieux. »

La guerrière se retourna pour faire face à son propre maitre, et capta l’intensité de son regard. Cocoon ne se laissa pas avoir, et l’attira contre lui, avant de la coller au mur, pour l’embrasser. Il aimait tellement les guerrières. Ces femmes fortes qui portaient le monde sur leur dos. Décalant ses baisers sur sa joue, pour descendre sur sa mâchoire, il attrapa une de ses cuisses pour la lever, faisant clairement comprendre la suite des évènements.

Une fois qu’Azrëel fut quatre fois plus en retard, trois fois moins coiffée, et que Cocoon n’ai eu deux fois moins le temps de s’occuper de cette mission, Lyli arriva.

« Azrëel ! »
« Hum… Oui ! Lyli ici ! »

La pirate arriva dans le bureau de Cocoon, poussant la porte. La guerrière était rouge et n’en pouvait plus, à moitié euphorique, alors que son supérieur était assis à son bureau, les pieds dessus, et lisait une lettre. Fronçant les sourcils, Lyli fit signe à sa collègue de sortir et lui chuchota dans le couloir, avec un ton de réprimande :

« Pas mal ta coiffure post-coïtale. »
« Je t’en pris, n’en rajoute pas, je suis assez gênée comme ça… »

Un silence se fit entre les deux jeunes femmes, puis la guerrière dit :

« Mais tu devrais vraiment essayer avec lui, c’est… »

« Stop ! Je ne veux rien savoir, s’il te plait. »


Dans son bureau, l’Orisha dépêcha Grey, et attendit que Lyli soit libre pour la convoquer aussi. Il leur expliqua la situation et leur demanda donc de venir, d’embarquer avec lui pour découvrir ces mystères sur ce nouveau continent. L’embarcation attendait au Port, et ce fut sans plus tarder qu’ils y allèrent, la pirate aux commandes du navire.
Le trajet fut long et périlleux et leur équipage faillit mourir maintes fois. Mais au final, ce fut tous saint et sauf qu’ils mirent le pieds sur ce désert de glace.
Il ne manquait plus qu’à l’explorer. Le voir de fond en comble pour savoir quel genre de richesse il recelait. Les trois Grands ne rencontrèrent pas les magiciens dont l’archimage leur avait parlé, et personne ne pu attester s’ils étaient seulement arrivé jusqu’ici. C ‘était une terre hostile et dangereuse, il fallait faire attention à tout ce qui les entourait, surtout aux créatures.


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Lun 23 Sep 2013, 19:08


Vanille n'avait jamais réellement été une jeune femme raisonnable. Loin de toujours faire les choix les plus équilibrés, la jeune femme n'était pas du genre à faire dans le modéré. La prudence n'était pas un mot qui faisait partie de son vocabulaire. Si son apparence était celle d'une adorable Ange aux airs sage et posé, elle était en réalité une demoiselle extravagante tout droit sortie des Enfers qui se lançait dans des entreprises inimaginables sans se préoccuper des risques qu'elle encourait. Elle appréciait l'insolite et les surprises. Ainsi, elle n'avait pas hésité un seul instant à rejoindre un équipage lorsqu'elle apprit qu'il pouvait potentiellement exister un autre continent. La mort ou la vie des marins magiciens lui importait peu. Ce genre de créatures était typiquement celles que la Sirène torturait pour tuer son ennui. Il n'y avait qu'une seule chose qui l'intéressait : le péril, le danger et la nouveauté. Tout cela était bien trop tentant pour que la Dame des Abysses agisse convenablement, comme la délicieuse souveraine qu'elle paraissait être. Si elle tenait à jouer son rôle, elle ne voulait guère tout de même passer son temps à tricoter des chaussettes sur une chaise à bascule au coin du feu. De toute manière, elle détestait tricoter. C'est donc avec un sourire exquis et une flamme au fond de ses grands yeux verts qu'elle annonça aux Perles et au Parlement qu'elle comptait partir quelques jours. Où ? Allez savoir. Pourquoi ? Mieux valait ne pas savoir. Mais ce n'était certainement pas parce que «l'envie et le cœur y est.» Que ces Archimages étaient stupides et dégoulinants d'affection. C'était répugnant et pitoyable. Seulement, officiellement, elle ne pouvait qu'apprécier les Mages Blancs. L'excuse était en or, et elle paraissait être une Reine inquiète pour le bien-être d'une race quasi-alliée. Prétexte parfait.


Lieu septembre/octobre : La grande découverte Equipa10


« Bienvenue à bord de la Pomme D'Or, Majesté.» articula avec ennuie une jeune femme aux traits sévères et aux longs cheveux blonds, lâchement offerts au vent marin qui les faisait voleter autour de son visage autoritaire. Elle avait une posture droite et impeccable, quoique un peu raide.« Je suis le Capitaine de ce navire. Mon nom est Victoire Dauclaire. Voici mon bras droit.» Un homme qui respirait le mal, un démon à n'en pas douter, fit un pas en avant. « Erzékiel Azmérel. Nous dirigeons ce bâtiment ensemble. Voici notre second.» Une gracieuse demoiselle s'avança. Elle mettait ses formes en avant grâce à des vêtements légers et courts. « Capucine Laeta.» Vanille hocha doucement la tête, un petit sourire aux lèvres. Même si elle n'avait pas vraiment à se présenter, elle prit tout de même le temps de le faire. « Je suis Vanille Déliane.» - « La Dame des Abysses.» ajouta Victoire en secouant la tête. « Nous vous attendions. Merci de nous avoir choisis pour cette expédition.» - « De vieilles connaissances vous ont vivement recommandé.» répondit la Sirène. « Réellement ? Pourrais-je connaître le nom de ce bienfaiteur mystère ? » - « Je préfère taire son nom.» Vanille rit. Victoire, intriguée et curieuse, haussa simplement les épaules. Elle ne pouvait décemment pas forcée une reine à lui donner quelques informations. « Quel est notre cap, ma Dame ?» - « Le même que celui des navires pour l'expédition commandée par les Mages Blancs.» - « Vous auriez pu les rejoindre au lieu d'aller sur un bâtiment à part.» - « Oui, j'aurais pu.» Un mince sourire étira les lèvres de Victoire. « Bien.» Et elle tourna les talons, faisant teinter son armure, pour crier des ordres à son équipage. Cette Victoire plaisait à Vanille. Elle était une femme forte, de caractère, avec assez de charisme pour se faire respecter. Elle pourrait lui être utile, à l'avenir.

Vanille, ses mains blanches appuyées sur la rembarre, contemplait les flots déchaînés. Elle était une fille des eaux, l'Océan et elle ne faisaient qu'un. Ils avaient toujours été lié, mais depuis qu'elle était Dame des Abysses, elle était plus proche de lui que jamais. Elle pouvait lui parler, et lui demander quelques faveurs. « Votre Majesté !» s'écria Victoire, accrochée à un filet dans les hauteurs du mât. « En vue de votre rang, vous ne pourriez pas tenter de calmer la mer ?» Tête courbée en arrière, paupières closes, la pluie balayait ses traits angéliques. « Non. » Victoire ne dût pas chercher à comprendre et s'employait à contrôler son navire pour garder le cap. « Prenez garde !» pépia Capucine. « Le bateau tangue. Vous êtes enceinte.» Comme si elle ne le savait pas. « Elle est enceinte ?» murmura Erzékiel en bourgeonnant, surpris d'apprendre que la sublime femme qu'il reluquait depuis quelques heures et sa ligne superbe était à quelques semaines de l'accouchement. Vanille ne craignait pas pour la santé de son bébé. Elle le savait fort. La longue robe claire qu'elle portait gonflait et virevoltait dans tout les sens. Sous le joug des averses, le tissu devenait quelque peu transparent. Vanille prit quelques instants pour profiter du chaos des mers et des cieux avant de tourner les talons et d'aller dans sa cabine pour manger un peu de fruits et de légumes. Loin de l'agitation du pont, elle prit quelques temps pour réfléchir. Les yeux fermés, elle tâcha de voir l'avenir. Mais ces visions étaient de plus en plus floues et lointaines. Cela ne la préoccupait guère. Elle alla simplement se changer pour des vêtements plus chaud. Le navire était tout confort. La Reine était loin de subir les intempéries comme l'équipage et vivant une existence douce. Ce n'était guère dans ses habitudes de demeurer loin du front. Mais perdue dans ses pensées, elle avait besoin de calme.

Tout était soudainement si calme. Intriguée, Vanille remonta près de l'équipage. Le ciel était gris, et les températures, extrêmes. La mer était gelé. L'équipage, grelottant, contemplait d'une mine ahurie les paysages de glace. D'un pas léger et aérien, Vanille longea le bateau pour mieux voir ce désert gelé. Un large sourire illuminait son visage nacré. « C'est parfait.» - « Mais où sommes nous ?» demanda Victoire en fronçant les sourcils. « Dans des terres inconnues. Mais déjà visitée.» Vanille rit. Le bateau venait tout juste de passer devant les cadavres pétrifiés et couverts de givre de quelques magiciens. « Qu'ont-ils dans le cou ?» Vanille retrouva son sérieux. Elle aussi avait vu le petites perles bleus. « Je l'ignore.» - « Le bois du bâtiment gèle ! Nous ne sommes pas équipé pour une expédition pareille.» - « Et bien faisons demi-tour. Nous reviendrons. Ce n'est pas la peine de descendre le pied à terre. Ne prenons pas ce risque.» - « Bien.» - « Capitaine ?» - « Oui votre Majesté ?» - « Que diriez-vous de travailler pour moi ?» - « En quoi cela consiste-t-il ?» Vanille tourna la tête. Elle ne fit qu'une seule petite chose. Banale. Elle cligna de l’œil. Victoire sourit. « La Pomme d'Or est à vous.» Et c'est côte à côté que les jeunes femmes contemplèrent l'horizon. Et face à ce drôle de désert, Vanille ne peut prendre qu'une seule bonne résolution : celle de revenir. Mais mieux équipé pour le climat fort peu accommodant. Ce lieu devait regorger de trésor et de mystère, de ressources ou de secrets. Ils ne demandaient qu'à être découvert. Le bateau grinçait dans la glace. Mieux valait prendre garde aux iceberg. Il aurait été idiot de faire couler le navire ici. Même si Vanille était persuadée qu'elle survivrait malgré les températures grâce à sa race, elle ne voulait guère tenter l'expérience pour l'heure. Ce paysage blanc était si magnifique. Si envoûtant. Vanille était satisfaite de son déplacement et ne regrettait rien. Elle reviendrait. C'était un fait.
 

1283 mots environ | Gain : Un navire avec un équipage Pnj de trois personnes
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Mer 25 Sep 2013, 13:51

Un voyage en mer au frais des magiciens. Rien que ça, c'était déjà assez tentant pour y participer. Mais alors en plus, quand vous rajoutez à cela la découverte d'une nouvelle terre et le secours à un équipage disparu, il n'y a plus à tergiverser, vous dites oui tout de suite. Après tout, on se sent tous une âme d'un Christophe Colomb au fond de soi, dans une telle situation, même si personne ne semblait connaître ce type là. En tout cas, de telles perspectives ne pouvait que réjouir et enchanter les amateurs de frisson, de grand air et de mystère. Et ce qui faisaient ça pour prendre un peu de recul et réfléchir, loin de tout et de tout le monde. Comme Raeden. Il avait sauté sur l'occasion dès que Shiro lui avait parlé de cette lettre qu'elle avait reçu de la part des archimages, demandant des envoyés. Même pas besoin de fournir d'excuse pour « s'exiler », on la lui offrait sur un plateau en argent. Peut être que s'il avait du s'expliquer, certaines personnes n'auraient pas forcément compris, mais c'était comme cela. Il y avait eu beaucoup de chamboulement dans sa vie ses derniers mois, et jusque là, il l'avait avait encaissé et avait continué, accumulant encore et encore. Mais à présent, il avait besoin de faire un break, de faire le point sur tout ceci. Pas forcément pour longtemps, mais au moins une semaine ou deux. Et rien de mieux qu'une sortie plus ou moins longue durée en mer, avec un groupe restreint d'inconnus pour voir plus posément les choses ou tout du moins faire le tri.

Il avait donc embarqué comme convenu sur le navire affrété par les archimages. Dessus, il avait rapidement prit sa place parmi l'équipage. On lui avait bien alloué une cabine personnelle mais il avait refusé, préférant s'immerger avec les hommes du commun, ceux qui assureraient leur survie à tous durant le voyage. Car après tout, c'était eux, les marins, l'âme du navire. Sans eux, il n'y aurait rien. Et l'Ombre estimait qu'il leur devient bien le respect rien que pour cela. Bien entendu, si l'un d'eux le faisait chier, il n'hésiterait pas à lui foutre sur la tronche. Mais pour cela, il fallait d'abord se lier à eux. De plus, peut être qu'il apprendrait ainsi des choses sur la navigation et la mer qui pourraient lui être utiles dans les temps à venir, plus ou moins lointain. De plus, même si les cambuses où logeaient les marins n'étaient pas le premier luxe, il trouvait tout cela largement suffisant pour une traversée. Il tint même à participer aux tâches courantes du navire. Bien sur, il comprenait très bien qu'on lui donne les trucs les plus basiques, comme par exemple le nettoyage du sol. Après tout, il ne s'y connaissait pas du tout, il n'allait donc pas effectuer un travail qu'il avait de bonnes chances de foirer et de mettre ainsi en danger la vie des autres personnes à bord.

En tous les cas, le fait qu'il se mêlait ainsi à la vie du vaisseau et de son équipage fit que ses derniers l'acceptèrent beaucoup plus facilement parmi eux que s'il avait été un voyageur lambda. Certains lièrent même une amitié ou tout du moins une entente cordiale et respectueuse avec lui. Ainsi, l'un d'eux lui montra et lui apprit les différents nœuds marins. C'était son voisin de hamac : ils avaient rapidement fait connaissance et c'était ce marin, dénommé Sean, qui c'était chargé de son installation à bord et de lui servir de guide sur le navire. Lorsque Raeden ne comprenait pas un truc, il finissait par aller lui en demander la signification. Ainsi passa presque une semaine, sans fait majeur à notifier, chacun faisant sa part de boulot comme il se devait. La loi à bord était rigoureuse mais chacun s'en accommodait. Enfin, surtout l'équipage. Par ce qu'en réalité, il semblait y avoir comme un gouffre entre les travailleurs et les aventuriers, ceux qui avaient répondu à l'annonce des archimages. C'était peu être pour cela qu'il y avait régulièrement du ressenti entre les deux parties. Heureusement, le capitaine savait faire respecter la discipline à bord, ce qui évitait les débordements et les mutineries.

Mais cela aurait été bien trop beau si le voyage s'était passé sans accro. On ne pouvait pas avoir une bonne étoile tout le temps au dessus de la tête. De temps en temps, elle devait elle aussi se reposer après tout. Le temps avait noirci. De gros nuages noirs s'étaient mis à roulé bas dans le ciel. L'air s'était fait plus lourd, plus électrique. Et puis cela a éclaté. Ca a commencé par simplement un éclair au loin dans le ciel. Un bref trait lumineux qui imprima sa marque sur leur rétine. Et puis le bruit qui leur parvint. A partir de ce moment là, ce fut comme si tous les éléments avaient décidé de se déchaîner en même temps. La houle augmenta violemment, soulevant le navire, le bousculant dans tous les sens, le basculant de droit à gauche, d'avant en arrière, faisant grincer la moindre planche, les moindres cordages. La mer voulait montrer qui elle était, qu'elle seule avait le droit tout puissant sur ses étendues et sur les gens qui osaient s'y aventurer. Heureusement, les marins savaient s'y faire, connaissaient toutes ses méthodes. Dès les premiers signes, ils avaient soigneusement rangé et attaché tout ce qui ne l'était pas et qui risquait de passer par dessus bord et d'emporter quelqu'un avec lui.

Les travailleurs ne purent pas aller se « planquer » tranquillement à l'intérieur des entrailles du navire. Ils devaient malheureusement rester dehors, déjà, pour continuer à guider le navire et éviter qu'il ne parte à la dérive, et ensuite, parce qu'avec un tel temps, tout était beaucoup plus fragile et pouvait rompre à tout instant. Il fallait donc des gens réactifs pour remédier cela directement après que ça se produisait, ou même pendant. Raeden était évidemment resté avec les marins. Après tout, il avait voyagé avec eux jusque là, ce n'était pas parce qu'il y avait maintenant du danger que cela allait changer. C'était bien mal le connaître que de croire une telle chose de lui.

Accroché au bastingage, l'Ombre se demandait bien quand tout ceci allait finir. Il n'était pas malade, mais bon, ce n'était pas non plus agréable. Après, du moment que tout le monde s'en sortait indemne et qu'ils pouvaient continuer leur voyage, ça irait. Mais il fallait quand même reconnaître que cela serait agréable si la tempête s'arrêtait rapidement. Le ciel noircie soudain encore plus, si c'était possible. L'Immortel tourna la tête pour voir ce qui se passait et son cœur rata un battement. Une vague géante venait de se dresser au dessus d'eux et était en train de faire basculer le navire. Quelque chose de « floue » passa à toute vitesse devant l'ex-ange, en poussant un cri inarticulé. Le bras du Passeur s'étendit et attrapa le colis, qui se révélait être un homme. S'il n'avait pas été si réactif à agir, le marin serait passé par dessus bord. Mais ce n'était cependant pas fini. Alors que Raeden commençait à faire remonter l'homme pendu à son bras, le mur d'eau s'abattit sur eux, les « noyant » sous des trombes, tentant de les entraîner avec lui dans la chute. L'Ombre serra les dents, raffermissant sa prise sur le poignet de son « paquet ». Il avait eu la présence d'esprit de s'attacher avec une corde lorsque tout ceci avait commencé. A présent, leur vie ne tenait plus qu'à ce bout tressé.

Cela sembla durer une éternité mais enfin, dans un grand fracas, le navire revint horizontalement. Le plus gros de la tempête était passée. Il y avait encore pas mal de houle et des éclairs par-ci par-là, mais c'était beaucoup plus abordable. Ils n'avaient perdu personne et les quelques dégâts étaient rapidement réparables. Ils ne savaient pas encore combien de temps durerait leur voyage mais pour le moment, tout le moment pu souffler un petit peu. Pas longtemps cependant, parce que déjà la vigie criait « Terre ». Etait-ce celle qu'ils cherchaient ? Oui, il n'y avait pas de doute à avoir là dessus. Y retrouveraient-ils la précédente expédition ou tout du moins le pourquoi de leur disparition ? Il fallait l'espérer. Rapidement, le vaisseau accosta non loin , et une partie de l'équipage, quelques marins et les aventuriers qui étaient venu dans cet unique but, grimpèrent dans une barque pour rejoindre l'ile et mettre pied à terre.

Ils eurent leur réponse. Car en effet, rapidement, l'un des explorateurs tomba sur une découverte macabre. Un corps. Plusieurs en fait. Les autres étaient bien arrivés jusque la. Mais le climat glacial avait eu raison d'eux et ils avaient tous gelé sur place. Ce qui risquait bien d'arriver à cette présente expédition si elle ne se dépêchait pas à regagner le nature. Ce que personne ne critiqua. Ils ne leur restait qu'à présent faire le voyage inverse ; Retourner vers la terre ferme et la civilisation.


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Lun 21 Oct 2013, 19:59

Un voyage en préparation

Ce n'était pas l'homme qui prenait la mer, mais la mer qui prenait l'homme. Il s'agissait d'un dicton assez répandu dans le milieu des marins. Jusqu'à présent, je n'avais jamais fait plus attention à sa valeur avant cette aventure dans les terres glacées. J'avais répondu favorablement à la demande des archimages. L'un de ses mages avait découvert par hasard, une nouvelle contrée. Suite à cette découverte, ils avaient envoyé une équipe plus conséquente pour confirmer ces affirmations et obtenir des informations précises sur cette nouvelle terre. Sans nouvelle de ce nouvel équipage, les archimages ont envoyé différentes missives à destination de toutes les races. L'objectif était clair, malgré nos différences évidentes, voir conflictuelles dans certains cas, ils faisaient appel au bon sens de chacun pour un projet commun. Ils nous demandaient de nous unir dans la découverte d'une nouvelle contrée où de nombreux périples et aventures nous attendaient. Ce message porteur d'espoir pouvait convenir aussi bien aux aventuriers qu'à des personnes aux projets plus sombres. Une terre inexplorée offrait des projets de développement différent de ce que l'on connaissait actuellement. De nouvelles ressources, de nouvelles créatures ou encore de nouveaux lieux qui ne demandaient qu'à être exploités.

J'avais choisi de participer à ce projet, non pour combler un vide aventureux ou un vide de richesse, mais pour observer comment chaque race allait agir, comment chaque être allait interagir. Comprendre et mesurer le niveau d'interaction entre chacun avaient pour objectif de continuer à dresser le portrait politique de notre monde. Plus j'avais de bille sur cet échiquier, plus j'étais en mesure de l'exploiter pour vivre et aider à vivre. En tant qu'humain, nous n'avons pas de capacités magiques, mais nous avons par nature celle de nous améliorer pour vivre au mieux dans notre environnement. Nos armes ont toujours été notre intelligence, notre savoir et nos émotions. Ce choix n'était pas que politique d'ailleurs. J'ai toujours aimé rencontrer et découvrir de nouvelles personnes. La preuve de notre existence ne s'est jamais résumée à l'animation de notre corps, ou la sensation par celui-ci des influences d'un environnement donné. Note existence a toujours été déterminée par notre rapport à l'autre. La reconnaissance de notre vie que soit par un principe constructif ou un principe destructeur a toujours été la preuve même que nous vivions. Son absence signifiait le néant. Sur bien des égards, notre monde semblait s'approcher du néant. Je ne m'étais jamais laissé abattre, parce que même une goutte d'eau dans la mer a toujours fait vibrer. La lettre avait été claire sur les ressources que nous devions amener pour participer à cette action. Nous devions fournir des vivres en quantité suffisante pour le trajet aller-retour, tenir plusieurs jours, voir plusieurs semaines là-bas.

Il ne s'agissait pas d'une simple expédition, j'avais longuement réfléchi à ma contribution. La première avait été d'ordre médical. En tant que shinobi, j'avais été formé aux techniques de ninjutsu. Celles-ci s'appuyaient aussi bien sûr la connaissance du corps humain, que de différents produits issus du règne animal, végétal ou minéral. J'apportais un équipement médical de base, diverses préparations, récipients, produits de base afin de pouvoir prodiguer des soins en cas de besoin. Ma seconde contribution sur l'eau. Pour moi, il n'était pas envisageable d'emmener des litres et des litres d'eau sans que celle-ci puisse être souillée à moment donné. Du coup, j'avais apporté avec du matériel pour distiller. Le principe était simple, il s'agissait de transformer l'eau de mer en vapeur en la chauffant. De cette manière, les sels dissous et toutes les autres substances contenues dans l'eau étaient laissés en dépôt. Il me suffisait de récupérer et de condenser la vapeur d'eau obtenue afin d'avoir l'eau douce. N'ayant jamais pratiqué cette technique à grande échelle, j'avais passé beaucoup de temps à peaufiner mon appareil. Je devais être capable de traiter et stocker une quantité d'eaux suffisamment importante pour garantir un approvisionnement d'une journée ou deux, sans consommer trop de bois. Mon appareil était chauffé par des pierres dont je maintenais la température avec du bois. Pour ce qui est de la nourriture, j'avais eu la même approche. J'avais apporté des produits desséchés pour leur conversation, mais riche en protéines et nutriments. Par contre, ce que je ne savais pas, c'était que malgré les préparatifs et les efforts que j'avais de mon côté, c'était que j'allais déguster comme jamais.

La croisière s'amuse

Je n'avais jusqu'à présent pas été sensible aux remous des mers, c'était parce que je n'avais pas connu de réelles tempêtes. Nous étions partis depuis plusieurs jours, j'avais fait bonne impression avec mes préparatifs. Nous avions profité de ces moments pour faire plus ample connaissance à travers quelques beuveries et jeux de cartes. En pleine partie, la cloche du bateau a retenti. D'un coup, les marins présents avec nous se sont levés en courant. En partant le dernier marin nous a ordonné de ranger nos affaires au plus vite et de les attacher solidement, puis de rester de nos chambres. Ni une deux, nous nous sommes exécutés, mais en plein rangement, nous avons été pris dans une tempête d'une violence extrême. Les quelques que bibelot que je n'avais pas rangé ont commencé à gicler dans tous les sens, je pouvais marcher sur les murs du bateau tellement ce dernier tanguait. Je trouvais cela très drôle au départ, mais c'était devenu très vite une gêne dans mes actions. À peine, je tentais de contenir le débordement d'affaires à endroit que d'autres me tombait dessus, quand ce n'était pas mon chien qui m'arrivait dessus. Au bout d'une quarantaine de minutes, j'avais réussi à bloquer mes affaires. J'étais épuisé et vidé. Je me concentrais maintenant à ramasser les débris dangereux des objets qui avaient volé en éclats, mais les vomis du chien, comme faire en sorte que lui ou moins ne se blessent pas m'empêcher d'être efficace. À force d'être balancé de coin en coin, le chien ne vomissait plus que de la bille, j'avais différents hématomes et coupures un peu partout sur mon corps. Exténué, je devenais sensible au mal de mer. Je commençais à avoir mal au cœur, des nausées ou des vomissements et des maux de tête. Tant bien que mal, avec des efforts surhumains, j'avais réussi à nous attacher le chien et moi. J'avais déjà perdu la notion du temps. J'essayais de me tenir éveiller, de rassurer le chien, tout en subissant. J'avais dû perdre connaissance sans m'en apercevoir, puisque des marins étaient venus me réveiller. Chose curieuse était que mon corps était tremblant et teint fantomatique. Par contre, comme l'avait si bien dit un marin, j'allais bien, vu que je n'avais pas perdu mon sourire. J'ai mis quelques heures à remettre en étant aussi bien ma chambre, que le chien et que moi. Les marins nous avaient expliqués que la tempête avait duré une bonne dizaine d'heure et que cela ne serait pas la dernière. Ils nous ont conseillé de nous détendre dans les moments de répits. Stratégie que j'allais suivre, en même temps que j'organisais ma chambre et préparais différents remèdes pour mieux vivre les tempêtes avenirs. Je profitais également de ces temps pour améliorer la résistance et la sécurité de l'appareil à distiller, notamment en cas de tempête pour éviter un incendie.

Finalement, je m’étais habituer aux diverses intempéries. Par contre l’épreuve qui allait suivre, cette dernière, je ne m’y attendais pas du tout. Silencieusement et graduellement un nouveau fléau c’était abattu sur notre avenir. Pour être exact, il s’agissait de deux. Nos marins étaient fortement expérimentés, le voyageur qu’ils transportaient, étaient en toute logique des aventuriers aguerries ou des personnes prévoyantes.  Pourtant l’un d’entre nous avait, malgré lui ou pas, apporté des rats et la rage sur le navire. Les premiers symptômes s’étaient manifestés sur les cuisiniers. Ces derniers avaient des spasmes des muscles de la gorge, des maux de gorge ou des difficultés à avaler. L'aggravation de ceux-ci nous permettait de jauger de la progression de la maladie. Finalement, une personne contaminée glissera progressivement dans le coma et la mort s'ensuivra. La mort est habituellement provoquée par une insuffisance respiratoire. Ce n’était au final qu’a la mort du premier et après avoir pratiquer une autopsie que nous avions pu déterminer que c’était la rage. Le virus de la rage se fixait sur le système nerveux central, plus précisément sur le cerveau et la moelle épinière aussi bien chez l'humain que chez l'animal. Pendant la période d'incubation et l'apparition des symptômes, le virus se déplace le long des nerfs jusqu'à ce qu'il atteigne le cerveau. Ce processus pouvait s'étaler entre une dizaine et une cinquantaine de jours. L'infection provoquait à terme une inflammation du cerveau et de la moelle épinière. Soit le malade mourrait étouffé à cause du dysfonctionnement des muscles de sa gorge, soit parce que son cerveau cessait de fonctionner normalement. Grâce à l'autopsie, nous avions pu déterminer que des rongeurs étaient la cause de sa propagation. Par les plus grands des hasards, nous avions avec nous un mage soigneur et quelques médecins. Pendant qu'une partie de l'équipage se concentrait sur l'extermination des rats, une autre sur le traitement de la maladie et enfin un autre sur l'éradication du virus. Notre combat contre ces passagers non désirés avait duré plusieurs jours. En effet pour nettoyer et stériliser les différentes sections du bateau, il fallait déjà exterminer les rongeurs. Durant ce laps de temps, nous devions être précautionneux quant à la morsure. Pour traiter les malades, nous devions atteindre également cette extermination. La seule manière de soigner un patient était d'injecter dans l'estomac des malades une substance réalisée avec le cerveau des rats. La fonction de cette substance immonde était de permettre à notre corps de rejeter de lui-même le virus. Au final sur un navire d'une soixantaine de personnes, cinq avaient péri lors des tempêtes et un sept à cause des rats.

La dernière épreuve que j'allais traverser était l'approche de ces nouvelles terres. Le climat ayant changé, nous portions tous des vêtements d'hivers chauds. Bulle ne sortait que très rarement du lit, plus exactement des couvertures. Il était évident qu'une fois arrivé sur place, il ne mettrait pas un pied en dehors du bateau. Ce chien n'aimait pas l'eau, ni la neige, ni le froid. Il devait être en enfer à mon avis si je me référais à ma connaissance de ce cabot. Il était quand même content, parce que malgré un trajet difficile, il avait gâté en caresse et en bouffe. L'expérience de notre équipage comme des passagers nous avait préservés de la maladie et des rats, nous avait permis de consommer nos ressources avec rationalité et efficacité. Cette dernière partie du voyage reposait entièrement sur les capacités de notre équipage, plus précisément de notre navigateur, du capitaine et de la cohésion de l'ensemble des marins. À l'approche des terres, les courants étaient d'une violence phénoménale. Nous avions été habitués aux mouvements du navire par les tempêtes et savions comment réagir en tant que passager. Je n'ai jamais réellement su comment les marins avaient réussi à gérer ce passage. La seule que je savais, c'est qu'au bout de plusieurs heures d'angoisses, nous avions atteint la cote. Les marins étaient venus nous chercher, pour nous montrer un nouveau paysage. Nous étions submergés par la lumière et la blancheur de la vue. Notre attention avait très vite été détournée par les marins. Ces derniers étaient fiers et heureux d'avoir traversé ce passage extrême difficile. C'était au tour d'un alcool chaud qu'ils nous ont raconté comment ils ont réussi à se frayer un passage. Leur fierté n'était pas que la leur, je pense qu'elle pouvait être celle de la race humaine ou plus encore.  Les courants ont toujours été le déplacement d'eau de mer caractérisé par sa direction, sa vitesse et son débit. D'après notre équipage, notre monde reçoit de manière inégale l'énergie de notre soleil. Ce déséquilibre était à l'origine des mouvements des airs et des océans. Ces derniers avaient pour fonction de rééquilibrer la chaleur dans notre monde. Des vents sont générés en surface, ce sont les courants de surface. Il semblerait que notre monde tourne sur lui-même. Cette rotation serait à l'origine d'un autre déséquilibre. Comme tout ne pouvais être déséquilibré, la nature avec créer des courants de profondeurs. Diverses théories s'affrontaient à se ce sujet, c'était l'une d'entre elles qui nous sauva la vie. Notre navigateur était un féru de science. Dans des eaux extrêmement froides, il existerait un phénomène de plongée d'eau. Si j'avais bien compris, il s'agissait de la rencontre des courants de profondeur et de surface. Celle-ci se manifestait par la création de tourbillons aquatiques. L'habilité des marins avait consisté à utiliser certains pour progresser et en éviter d'autres. Après une pause bien méritée pour ses vaillants hommes, nous avons chargé les chaloupes et sommes partis sur ces terres.

Une beauté glaciale

Naïvement, j'avais pensé que le voyage serait le plus dur. Sauf que j'avais oublié qu'il existait des beautés froides, dont le simple regard pouvait se tuer. Cette nouvelle contrée en était une parmi tant d'autre. Alors qu'on s'approchait de plus en plus de la terre, je sentais le froid rentrer par quelques ouvertures que j'avais laissées. Très vite, j'arrangeais ma tenue afin de ne pas être saisi. Comme je l'avais prévu, mon brave cabot avait à peine mis un pied sur le pont du bateau qu'il était retourné dans la cabine. Nous étions à mi-distance entre les terres et le bateau, les eaux étaient bleues et opaques, on ne pouvait pas voir ce qu'elle cachait, par contre elle reflétait mon image. J'avais beau avoir fait des efforts pour avoir une tenue correcte qui puisse me mettre en valeur, je me trouvais moche, je ressemblais à sac à patates. Pour me changer les idées, je regardais droit devant. Au fur et à mesure de notre progression, j'étais absorbé par l'immensité, le calme et la plénitude du paysage. Un blanc immaculé couvrait l'horizon. Le ciel d'un bleu clair si pur semblait lui aussi nous appeler. Ce mélange de couleurs associé à une lumière blanche était presque aveuglant. À peine, une dizaine de minutes s'étaient écoulées avant que la chaloupe touche terre et nous débarquions. Nous étions les premiers à fouler cette terre vierge. Pour être le premier, j'avais bondi à peine avant d'accoster, manquant de faire chavirer mes collègues de voyages. Ces derniers m'en avaient un peu voulu sur le coup, mais une fois leurs pieds posés sur la neige glacée, tout avait été oublié. Le navire nous avait fait un signal sonore, clairement perceptible, nous avions répondu de la même manière. Il avait été convenu qu'au-delà de cinq cents mètres de progression que nous échangerions par signaux lumineux. Sauf qu'en passant derrière une espèce de butte de neige haute de deux mètres et large de cinq mètres, nous avons découvert les cadavres de nos prédécesseurs. En l'espace de quelques secondes, nous sommes passés de l'excitation à la stupéfaction, l'horreur.

J'avais pris le pli de ne pas me laisser à battre et de rester souriant quoiqu'il advienne. Je n'allais pas laisser la découverte du cadavre de la précédente expédition gâcher ma joie de la découverte. Au contraire, j'avais décidé de les étudier pour comprendre ce qui s'était passé afin d'éviter que cela nous arrive. Je m'approchais tranquillement de l'un des corps pour me faire une première idée. Les corps étaient répartis sur une zone d'une quinzaine de mètres. Celui qui avait retenu mon attention était face contre terre. En le touchant avec mon katana, j'avais remarqué qu'il était totalement rigide. Pragmatique pour le coup, je retirais la lame de son fourreau et tranchais un pied. Mes compères d'aventure étaient estomaqués par mon acte. Le résultat allait les scier encore plus. En effet, j'avais coupé net le pied. Il n'y avait pas une éclaboussure. En séparant le pied du reste du corps, nous avons pu clairement observer que son corps était entièrement gelé. La chair était bleue et le sang proche du noir. Curieux de voir l'état de sa tête, je remettais le katana dans son fourreau pour m'en servir comme levier afin de retourner le corps. J'avais eu du mal à la retourner, il semblait que son corps fut plus ou moins collé au sol. Après plusieurs tentatives, j'avais réussi à le faire rouler et le mettre dans la bonne position. Malheureusement pour moi et pour lui, j'avais plus moins déchiré son visage et ses vêtements. Il restait quelque morceau à l'emplacement d'origine. J'avais concédé à mes collègues d'aventures que c'était assez violent, mais je savais qu'on n'avait jamais rien sans rien. De plus, mon approche n'était pas irrespectueuse, mais pragmatique. Notre homme n'était plus là pour témoigner de son aventure, il ne restait que son corps, autant l'utiliser en ce sens. À mon niveau, c'était une forme de respect. Alors que j'étais perdu dans mes pensées des lueurs bleues sur son coup ont capté mon attention. Je m'accroupissais pour mieux observer.

Cette proximité avec un cadavre n'était pas du tout un régal, ma vision de son coup beaucoup plus problématique. Cette proximité avec un cadavre n'était pas du tout un régal, ma vision de son coup beaucoup plus problématique. Il s'avérait que celles-ci étaient plus ou moins enfoncées des certes de perles bleues. C'était la réflexion des rayons du soleil dans celles-ci qui avait attiré mon regard. À vrai dire, elle formait plus un collier qui aurait fusionné avec les chairs du coup. C'était la première fois que j'observais ce genre de choses. Il semblait à l'évidence que leur corps ou du moins une partie n'était pas seulement gelée. Il avait subi une forme de mutilation. La question était de savoir si celle-ci s'était produite avant leur mort ou après. Pratiquer une autopsie sur corps nous apporterait des réponses. Un bruit familier venant de la mer me tira de mes réflexions. Je n'arrivais pas à déterminer ce qui le provoquait, je décidais de monter en haut de la butte afin de mieux entendre. C'était une évidence, Bulle m'appelait, il me sonnait de rentrer. Ni une, ni deux, j'informais les autres qu'il était préférable de retourner à bord du navire avant de prendre une décision. Il était évident que je ne devais pas entrainer une panique quelconque, mais plutôt favoriser la rationalité pour une prise de décision efficace. Tranquillement, nous sommes retournés à bord du navire pour faire un premier rapport.


HRP:
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Mar 22 Oct 2013, 03:28

Beaucoup s'étonnerait surement comment un simple maître sculpteur pourrait savoir ce genre de choses mais pour quelqu'un qui le connait, ça paraissait normal. Et c'était donc grâce à une information qui lui était parvenu qu'il avait fait venir son élève. Une missive des archimages était parvenu à la reine des Alfars. Connaissant la véritable réputation de la petite peste, c'était plutôt évident que c'était plutôt Amadis qui c'était occupé de cette requête. Ce fut donc pour cette requête que l'élève rendit visite à son maître d'armes à Drosera. Il dut quand même attendre à l'entrée de la cité que ce dernier ait fini de sculpter et donc qu'il ait du temps à lui consacrer.

- Je ne t'ai pas trop fait attendre ?

Kyo ne répondit pas à la question sachant parfaitement que ce n'était qu'une formule d'excuse. Il se contenta juste d'aller s'asseoir à la terrasse du salon de thé qui était devenu leur lieu de rendez-vous depuis que l'élève avait renié son appartenance à cette race.

- Toujours aussi introverti mon cher Kyo.

- Toujours à faire patienter tes amis pour quelques bouts de bois mon cher Nintai.

- Ce ne sont pas des bouts de bois mais des œuvres d'arts. Non mais tu as de la …

Il venait de remarquer le petit sourire en coin de son élève et il comprenait ses propos. Il l'avait juste nargué.

- Ravi de voir que tu vas bien. Bon, j'ai une information intéressante pour toi.

- Une autre mission en résumé.

- En effet. La Reine a reçu une missive de la part des Archimages pour une demande d'aide pour une mission d'exploration.

- Garde du corps en résumé. De quel territoire il s'agit et pour quelle raison ?

- Pour le territoire, justement, il est inconnu. Une terre est apparu dans l'océan du coté du Continent Mystérieux. Mais toutes les expéditions qui y sont allés ne sont jamais revenu.

- Et donc cette fois-ci, ils veulent mieux assurer sur la prochaine expédition pour qu'elle puisse réussir.

- Exact. Donc tu peux autant servir de garde du corps que d'explorateurs. Ils ont avant tout de besoin volontaires et de ressources.

S'occuper d'une terre qui n'avait jamais été exploré à sa connaissance n'était pas vraiment dans son rôle. Ça risquait d'apporter à tout le monde des ennuis supplémentaires et s'il faut, cela apportera à notre monde connu aucun avantage. Mais les laisser partir dans une expédition dont la réussite n'était en aucun cas assuré, ce serait aussi absurde.

- Vu que l'expédition aura lieu même si je n'y participe pas, c'est d'accord. Et sinon, quel va être la réponse du toutou de la Reine pour cette fameuse requête ?

Ce surnom concernant Amadis remontait à l'époque où Kyo n'était encore qu'un enfant de la cité. Nintai n'avait rien trouvé de plus amusant pour expliquer le rôle du conseiller de la Reine que de dire que c'était comme être le toutou. Bien entendu, depuis l'Alfar savait la vérité sur ce rôle, plutôt ingrat dans le cas présent. Mais c'était une blague qui était resté entre les deux comparses.

- Rien n'a était précisé pour le moment.

Était-ce la vérité ou était-ce juste que son élève n'avait pas vraiment besoin de le savoir. De toute façon, au vu de son changement physique et spirituel, peu de personnes pourraient reconnaître le fils de l'une des anciennes meilleures familles marchandes alfars. Le passé appartenait au passé même si la vie nous montre que c'est une conception illusoire.

- Bon, je me mets en route. Prends soin de toi vieillard.

Kyo aimait à rappeler à son maître que tout comme les parents envers les enfants, il ne voudrait à offrir à ce dernier le regret d'enterrer son élève. Et donc plus longtemps vivra le maître, plus longtemps vivra l'élève.

Le chemin vers le lieu d'où partirait le bateau sur le Continent Mystérieux n'était pas vraiment difficile d'accès, c'était donc pour cela qu'il y parvint sans problème. Il ne savait pas quel genre de problème il pourrait rencontrer pour ce genre d'expédition, mais pas précaution, il se fit accompagner par tous ses compagnons, même Alfred au cas où. Il se présenta à un homme qui semblait s'occuper de coordonner les préparatifs de l'expédition.

- Bonjour, je viens pour participer à votre expédition.

- Votre nom ?

- Kyo Shin.

- Voyons...

Il était peu probable que son nom figure sur le registre vu qu'il n'était pas lié à son peuple et encore moins à la Reine. Mais impossible n'était pas de ce monde avec...

- Oui, en effet. Maître Shashmassamsi nous a prévenu de votre aide. Je vous remercie d'avance.

Évidemment, il avait annoncé la participation de son élève surement même avant que celui ne donne son accord.

- En attendant le départ, si je peux quand mime vous aider, n'hésitez pas à demander.

- Merci mais pour ce qui est des préparatifs, pas de problèmes de mains d'œuvres. On part demain à l'aube donc tenez-vous prêts.

- Bien, merci.

Ce fut donc le lendemain à l'aube que Kyo et sa petite troupe embarqua vers une nouvelle aventure. Bien entendu, il n'aimait toujours pas les grandes étendues d'eau et on ne pouvait pas faire plus grand qu'un océan. Mais son rôle impliquait qu'il devait sans cesse surmonter ce genre de choses sinon il ne pouvait rien réaliser. L'air se rafraîchissait à mesure qu'ils avançaient vers cette terre inconnue. C'était pour cela qu'Alfred et lui avaient rapidement enfilé les capes doudounes que Nintai leur avait prêté. Le maître d'armes avait tendance à ne pas se tenir à l'essentiel quand à l'équipement nécessaire pour les voyages n'étant pas vraiment fait pour sortir de son petit cocon. Mais parfois, comme cette fois-là, cet excès pouvait avoir du bon. Hélas, ce n'était qu'un des petits inconvénients de ce voyage. Un voyage en bateau n'était pas forcément de tout repos mais cela pouvait s'avérer être encore pire quand c'était vers l'inconnu , un inconnu que jusqu'à présent, personne ne semblait avoir réussi à dompter. Et l'on pouvait voir lors de ce voyage ce que cela pouvait signifier « un inconnu n'ayant jamais été dompté ».

Le rapport que le magicien avait fait aux archimages ne comportaient pas de mots assez puissants pour réellement décrire ce qu'ils avaient à affronter. En même temps, fallait dire que ce magicien ne devait convoyer que des marchandises sur des courants depuis bien longtemps maîtrisé par les marins. Mais là, ils avaient réussi à avoir obtenu la participation de marins habitués à naviguer sur des mers dont ils ne connaissent rien à l'avance. En voyant la façon dont la mer se comportait avec leur expédition, cela lui rappelait comment la nature s'était comporté avec lui pour le testait. Mais là, était-ce pour les testait ou pour les protéger ? Le courant semblait sans cesse les détourner du chemin vers cette terre même s'il n'était en vérité pas totalement sur que c'était ce chemin qu'ils devaient suivre pour y parvenir. Kyo ne connaissait rien à l'art de la navigation mais même lui sentait que le courant était très puissant. En même temps, il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir des vagues pouvant rarement être à une hauteur atteignant le haut du mat de leur bateau. L'océan voyait sa puissance augmentait par la pluie battante. Alfred avait du se mettre rapidement à l'abri dans le coin de la cale qui porterait le moins de risque pour un être faible comme lui. Le bateau tanguait beaucoup et l'alfar n'était pas toujours très stable dans ses mouvements. Quand il y arrivait, il aidait l'équipage en déplaçant les cordes qu'on lui indiquait vers leur place où des marins s'occuperaient de les nouer. Une fois qu'ils arrivèrent à peu près à se stabiliser vers la direction supposée de la terre, de nouvelles embûches vint leur mettre des bâtons dans leur voie de navigation. D'abord, des pics apparurent alors que l'océan au lieu de se hisser le bateau vers des hauteurs pour le renverser semblaient plutôt s'engouffrer sur elle-même pour les confronter sur ce nouveau danger. Arrivé à les éviter était difficile quand on sait qu'il fallait en plus contrer la pression du courant. Mais c'était là que l'élémental d'eau qui composait cet équipage arrivait à se montrer efficace. Elle avait déjà essayé de calmer la tempête mais n'avait pas réussi ne serait même d'un poil. Elle semblait plutôt porter sur des techniques d'explosions aquatiques. Ce fut ainsi que petit à petit, elle réussit à briser ces fameux pics. Une fois passé cette nuée de pics, l'océan releva son niveau pour les refaire affronter les mêmes épreuves qu'avant. Kyo faillit même passer par-dessus bord mais il s'en tira tout simplement avec un bleu au niveau des cotes. La dernière épreuve qu'ils eurent à affronter fut une partie de l'océan gelé. La terre était en vue mais le chemin pour y parvenir était bloqué par de une plaque de glace sur l'océan, une plaque assez épaisse. Mais comment la briser pour avancer était une bonne question.

- Rayearth, balance ta plus puissante attaque de feu sur cette glace.

Le chien élémental s'exécuta. Il lança un jet de flammes puissants mais parfaitement formé se lança à la perpendiculaire de cette glace. Une fois la fumée liée à cette attaque dissipée, on remarqua que la glace fut totalement épargnée. Il était impossible que Rayearth ait put louper son attaque ou épargner sa cible. La glace était donc si froide que même les flammes de l'élémental ne pouvait l'atteindre. Un marin qui semblait avoir une puissance physique extraordinaire essaya aussi de briser la glace avec une longue et semblerait-il puissante hache à partir du bateau. Mais là encore, la glace ne montra aucune égratignure. Le capitaine de l'expédition décida donc que les volontaires  qui devaient descendre à terre devait le faire de cet endroit puisqu'il semblerait impossible d'avancer plus en bateau. Ce fut donc ce que fit Kyo en compagnie d'Alfred. Rayearth quant à lui retourna à l'intérieur de son ami. Vu que le froid de cette île était tel qu'elle glaçait l'eau qui l'entourait, ils étaient bien comptant de leur cape doudoune. L'alfar avait le pas naturellement léger donc faire attention à ses pas n'étaient pas nécessaire pour lui. Mais pour le génie, c'était une toute autre histoire. Sa façon de marcher sur la glace était pathétique.

- Tu sais, si on n'a pas réussi à la briser avec nos attaques, ce n'est pas avec ton poids plume que tu pourrais y arriver.

- Mais je m'en voudrais que mon inattention te fasse congeler sous cette glace. Ce n'est pas comme ça que tu pourras te trouver une femme, avoir des enfants, roucouler...

Marcher sans précaution sur la glace semblait le déranger mais parler sans relâche pour toutes ses bêtises n'était pas un problème pour lui. Kyo attrapa son petit frère par le col de sa cape pour lui faire comprendre que son conseil était plutôt un ordre. Après une bonne marche, ils finirent par arriver sur ce qui semblait être la terre ferme étant donné que cela ressemblait plus à un tapis de neige qu'à un sol de glace dure. Et pourtant, ce sol était moins appréciable pour ces marcheurs vu qu'ils s'y enfonçaient. Pas de beaucoup certes mais suffisamment pour gêner leur mouvement. Trouver des indices indiquant si l'ancienne expédition avait réussi à atteindre cette terre ou non. Ce fut quand étrangement le génie ne s'enfonçait plus dans la neige qu'ils trouvèrent la réponse à leur interrogation. La neige l'avait recouvert depuis le temps, ce fut donc pour cela qu'il n'avait pas été visible avant que le poids plume lui marche dessus. Un corps avec la cape qu'on avait attribué à cette expédition de mage blanc. Alors il y eut des morts mais combien sur tous les participants, c'était la bonne question. Un médecin qui avait accepté de participer à l'expédition examina le corps. Les causes de la mort n'étaient vraiment pas mystérieuses vu que dans un tel contexte et en voyant ce corps bleu, c'était évident. Il était mort complètement gelé. Le médecin n'eut donc aucun mal à le confirmer. Mais il remarqua aussi des petites perles bleues incrustés dans le cou. Comment avaient-elles pu être placés là et pour quelle raison ? Ce fut un mystère que le médecin tentant d'essayer de comprendre pendant que certains membres de l'expédition continuait à avancer. Ils trouvèrent d'autres mages blancs dans le même état que le premier. Kyo l'avait remarqué, la température corporelle de son corps diminuait sans que la température externe ait l'air de baisser. Et pourtant, il avait le réchauffement interne de Rayearth même s'il était plutôt faible. Ce n'était pas un froid naturel mais magique. Il fit donc demi-tour et retourna auprès d'Alfred.

- J'ai faim, soif et froid grand frère.

Sa peau commençait un peu à perdre ses couleurs. Deux membres de l'expédition s'étaient même déjà retrouvé dans le même état que les mages blancs durant son absence.

- Écoute-moi bien car c'est très important. Je souhaite que tu nous téléportes, nous, les membres de l'expédition ainsi que ce corps de mage blanc sur le bateau immédiatement.

- Aussitôt dit, aussitôt fait.

Mais une fois sur le bateau, le génie s'effondra de fatigue semblerait-il.

- Capitaine, il faut vite qu'on fasse demi-tour. Cet endroit est trop dangereux pour nous.

En voyant les corps gelés et les membres encore vivants grelottaient comme il n'était pas permis, le capitaine sembla comprendre. Ils firent donc demi-tour. Bizarrement, l'océan sembla cette fois-ci plutôt les aider à fuir en les entraînants dans un courant fort en direction du Continent Mystérieux. Même le vent semblait leur porter secours. Kyo n'avait depuis le début du voyage jamais vu les voiles aussi gonflé quand ces instants précis. Le retour fut donc facile mais ça l'était moins de remettre les membres qui avaient posé pied à terre d'aplomb. Le capitaine avait accepté de placer Alfred dans le coin le plus chaud du bateau. Il semblerait que ce navigateur regardait l'alfar d'une étrange façon depuis le début de ce voyage. Une fois arrivé au port du Continent Mystérieux, l'équipage s'occupa du reste. Fallait dire qu'ils étaient en meilleur forme que ceux qui avaient été à terre. Kyo se dépêcha d'aller chercher Alfred pour aller le soigner. Mais avant de descendre, le capitaine lui dit :

- Dès que vous vous serez occupé de votre ami, allez à cette adresse. Mon fils aura surement une proposition intéressante pour vous.

Kyo s'empressa donc d'amener Alfred dans une auberge. Il demanda aussi à l'aubergiste de faire amener un médecin dans la chambre. Ce dernier arriva dans la soirée. Le diagnostic était plutôt bon vu que les jours du génie n'étaient pas en danger. Il lui fallait du repos et réchauffer son corps. L'alfar s'occupa donc de bien l'emmitoufler sous les couettes et s'arrangea avec la patronne de l'auberge pour que la cheminée de leur chambre soit toujours allumée. Ce fut le lendemain qu'il alla à la fameuse adresse.

- Ah, vous voilà. Mon fils va descendre.

Il cria donc en direction de l'étage :

- Gamin, descends, on a de la visite.

- Ça va, je suis pas sourd. Et je suis plus gamin mais capitaine d'un bateau.[/color]

Kyo profita de l'attente pour parler avec le capitaine.

- Et pour les membres de l'expédition qui allait mal, comment vont-ils maintenant ?

- Je ne sais pas vraiment, ils se sont disséminés. Mais des mages m'ont assurés qu'ils seraient pris en charge.

- Tant mieux.

- Et votre ami ?

- Besoin de juste du repos et d'être réchauffé. Je me suis arrangé pour que ce soit le cas.

- Ah bon ?

- Rayearth s'occupe du feu de la cheminée et Kyoto a ordre d'assommer Alfred s'il ne reste pas tranquillement dans le lit.

- Rayearth ? Kyoto ? Alfred ? Mais vous êtes Kyo Shin, le paladin noir.

Le fils du capitaine était enfin descendu.

- Tu me connais ?

- Je vous avais vu à l'action quand vous aviez arrêté des voleurs sur le port il y a 20 ans de cela. Je vous avais trouvé classe. L'assurance d'un vrai chevalier avec la discrétion d'un ninja. Je me suis ensuite arrangé pour avoir parfois des nouvelles de vos exploits.

- Faut l'excuser, il s'intéresse souvent à ce qu'il ne peut accomplir.

- C'est quand même pas ma faute si je n'ai pas la carrure d'un combattant et que je suis sans cesse maladroit avec les armes.

- Chacun aide son prochain du mieux qu'il peut.

Autant le père que le fils apprécièrent la remarque du visiteur.

- Mais allons à l'essentiel, j'aimerais aller m'occuper à nouveau d'Alfred. Et j'ai aussi du courrier. Désolé de ne pouvoir rester plus longtemps.

- Ce n'est pas grave. Voilà ma proposition. Ne pouvant combattre, j'aimerais quand même pouvoir vous soutenir dans vos actions. C'est pour cela que je vous propose de mettre mon bateau et mon équipage.

- Ton équipage, c'est toi et deux autres marins. Certes, ils sont au moins expérimentés. Et ton bateau, c'est un bateau à roues à aubes auquel tu as quand même réussi à rajouter des voiles. Mais bon, quand même pas aussi classe que le mien.

- Intéressante proposition n'ayant pas du tout le pied marin. Mais tu es sur que cela ne te dérangera pas de te mettre à mon service ?

- Pas du tout. Au contraire, j'adorerais pouvoir apporter mon soutien à votre cause.

- Alors, j'accepte volontiers ta proposition. Je te préviens juste d'avance qu'il faudra naviguer même sur des eaux dangereuses.

- Pas de soucis.

- Bien, je dois y aller maintenant. Mais je repasserai vous voir, toi, ton équipage et ton bateau, avec mes compagnons dès qu'Alfred ira mieux.

- Encore merci.

- Plutôt merci à toi.

Kyo retourna donc auprès d'Alfred et tint sa parole en alla voir par la suite le capitaine de son bateau.

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Jeu 31 Oct 2013, 04:06

Le tamanoir avait longuement hésité avant de se lancer dans l’aventure. Une telle décision ne se prenait pas à la légère ; cela pouvait se révéler périlleux… Et puis, il craignait de ne point trouver de fourmis à l’endroit où il se rendait. Personne n’avait vu cette terre, mais elle se trouvait dans une région plutôt froide, aussi était-il possible que les insectes n’y aient pas leur place. Après tout, il suffisait de si peu pour les tuer… Bien sûr, une terre sans insectes était pour le bélua complètement dénuée d’intérêt, mais il ne pouvait s’empêcher d’espérer trouver là-bas quelque chose d’inattendu, si possible à base de fourmis. Après tout, une nouvelle espèce pouvait très bien être apparue là-bas, sur le caprice d’un aether ; et, s’il y découvrait des insectes d’un mètre de haut, cela serait la révolution du monde tamanoir. Et puis, il était de nature curieuse, et être parmi les premiers à découvrir cette nouvelle terre l’enchantait et l’excitait grandement. Cela lui ferait une aventure à raconter à ses enfants, lorsqu’il en aurait, et nul doute qu’ils seraient ébahis devant la bravoure de leur futur géniteur… Enfin, encore fallait-il qu’il trouve une personne qui accepte un jour de procréer avec lui. Et si, justement, le grand amour tant espéré ce trouvait sur cette terre que personne n’avait jamais foulée ? Tout était possible, après tout, et le tamanoir voulait y croire.

Il avait donc pris sa décision ; et, muni de deux sacs de fourmis séchées – bien entendu, elles étaient meilleures vivantes, mais ne cessaient de s’enfuir – il s’était présenté à l’endroit depuis lequel les navires de l’expédition partaient. On s’était montré fort réticent à le laisser s’en aller, au début, car un aveugle risquait d’être un fardeau pour l’expédition entière    ; mais, moyennant une somme assez correcte, il avait finalement pu embarquer, dans un bateau de luxe de surcroît. Il était donc resté enfermé dans sa cabine spacieuse et confortable tout le long de la traversée, sortant de temps à autres pour humer l’air marin ou pour vomir – à long terme, les mouvements du navire n’étaient pas tellement profitables à son estomac rempli à ras bord d’insectes. En dépit du froid qui était assez vite survenu, et de ses nausées relativement fréquentes, le voyage fut agréable pour lui, la somme qu’il avait payé lui garantissant sécurité et tranquillité et le dispensant de toute corvée. Il avait hâte d’arriver, malgré tout, et les quelques jours de traversée lui semblèrent bien longs. Il avait parfois des échos de ce qu’il se passait à l’extérieur, mais il préférait se tenir à l’écart de l’activité qui avait lieu sur le pont. Il savait bien qu’il ne ferait que gêner, et ne voulait pas être jeté à la mer par un marin qu'il aurait malencontreusement handicapé dans ses manoeuvres ; d'autant plus que la tâche ne semblait au vu de ce qu'il en entendait n'être pas particulièrement aisée. Il y avait des moments où tous se mettaient à hurler, malmenant l'ouïe légèrement plus développée que la moyenne du pauvre tamanoir, et où le bateau tanguait bien plus que de coutume sans que l'aveugle sache s'il s'agissait là de quelque chose de normal ou bien de complètement inquiétant. Dans ces moments-là, il ne pouvait que poser ses pattes sur ses oreilles afin d'atténuer un peu les sons trop forts, et répandre sa bile sur le sol de sa cabine en attendant que la mer cesse de faire des siennes. Il se félicitait par ailleurs d'avoir payé assez pour bénéficier de services de nettoyages, sans quoi il aurait probablement passé le temps que dura l'expédition à mariner dans ses propres régurgitations. Et ce n'était pas vraiment le genre de choses qu'il avait envie de conter plus tard à sa descendance, à vrai dire...

Après de longs et pénibles jours de voyages, on finit cependant par venir le prévenir que la terre tant convoitée était à présent visible, et que l'accostage n'était plus que question d'heures. Bien entendu, sortir pour admirer un spectacle qu'il ne pouvait pas voir était plutôt stupide et inutile ; mais l'animal jugea bon cependant d'aller faire un tour sur le pont, dans l'optique de pouvoir plus tard dire "j'y étais" à ceux à qui il raconterait son aventure. Et s'il ne la racontait pas, tant pis, au moins pourrait-il se le dire à lui-même. Il avait passé deux bonnes heures ainsi, accroché à la rambarde et tourné dans la mauvaise direction, jusqu'à ce qu'un marin vienne gentiment l'informer qu'il était en train "d'observer" ce dont ils s'éloignaient, et non la terre inconnue qu'ils cherchaient à joindre. Quelque peu honteux, Gontrand se laissa guider par le brave homme - qui prit cependant soin de prélever une ou deux pièces dans la poche de l'infirme qui par politesse fit semblant de n'en avoir rien vu - et s'agrippa cette fois-ci à la bonne balustrade, fixant de ses yeux vides ce continent nouveau qu'il ne pouvait bien sûr pas voir.

Le temps lui sembla bien long, à partir de cet instant. Le froid glacial lui mordait la peau sans qu’il n’ose retourner dans sa cabine chercher de quoi se couvrir, de peur de manquer le moment où le navire accosterait. Une fois de plus, il était parfaitement conscient qu’il ne pourrait de toute façon pas y assister au même titre que les autres, et qu’aucune image ne lui resterait de cet évènement qui marquerait sans doute l’histoire des terres du Yin et du Yang, mais peu lui importait. Il voulait ‘être là’, et pouvoir ensuite le revendiquer  ; c’était tout ce qui comptait, et ni le vent glacé qui giflait son visage, ni ses mains qui commençaient à geler n’auraient pu le décourager. Il entendait autour de lui les cris des marins, les ordres du capitaine et le choc des morceaux de glace heurtant la coque du navire, mais n’y prêtait guère attention  : l’impatience et le désir de découvrir cette terre nouvelle primait à cet instant sur tout le reste. La nausée même l’avait quitté, tant son esprit était submergé de questions et d’espoirs, et il ne sentait qu’à peine le froid sur sa peau gercée. Il serait l’un des premiers à fouler cette terre inconnue, et son cœur gonflé d’orgueil et de fierté ne voulait se préoccuper de rien d’autre.

Il fallut près de quatre heures au bateau pour parvenir à son but final, durant lesquelles le tamanoir resta totalement immobile, figé dans l’attente de ce qui allait suivre. Et, soudain, les marins cessèrent de hurler des ordres et des indications, le navire cessa de tanguer, et quelqu’un finit par venir lui taper sur l’épaule pour lui indiquer qu’ils avaient fini par accoster. Ravi et excité, le bélua détacha son regard vide de l’étendue de glace, soudain pressé de rejoindre sa cabine pour se vêtir plus chaudement avant d’aller affronter le climat polaire de cette terre inconnue. Il lutta quelques instants pour détacher ses mains de la rambarde, les heures qu’il avait passées cramponné à celle-ci les ayant quelque peu figées, mais finit par y parvenir et regagna a tâtons ses quartiers, se cognant au passage contre tout ce qui passait à sa portée. Il était trop peu sortit pour avoir pu s’habituer à l’agencement du bateau  ; en revanche, il connaissait celui de sa cabine par cœur et n’eut aucun mal à dénicher ce dont il avait besoin. Vêtu de quelques lourds manteaux boutonnés jusqu’au col, de mitaines desquelles sortaient ses longues griffes et d’une cagoule dont seule sa trompe dépassait, il sortit donc, paré à affronter le Nouveau Monde.

Une nouvelle fois, c’est un marin qui le guida jusqu’à la terre, probablement de peur qu’il ne tombe à l’eau par inadvertance. En soi, c’était une assez bonne chose  : il faisait si froid que sa trompe s’était couverte de givre, le privant ainsi de l’odorat surnaturel qui lui permettait habituellement de se repérer. En réalité, l’air s’avéra encore plus glacial une fois qu’il fut descendu du navire, la glace qui couvrait le sol accentuant la fraîcheur du climat. Gontrand ne renonça pas, cependant, quand bien même il avait compris depuis longtemps qu’il ne trouverait sur cette terre gelée ni fourmis géantes, ni âme sœur vivante. Il continuait d’avancer, coûte que coûte, heureux du privilège que constituait le fait d'être l'un des premiers à découvrir ce nouveau monde vierge et glacé. Pour une fois qu'il était premier quelque part... Il voulait fouler ce sol froid, encore et encore, et tant pis si le froid raidissait ses pieds trop à l'étroit dans les chaussures qui compressaient ces griffes. Il voulait s'imprégner de cet endroit, que chaque parcelle de son corps se souvienne de son passage en ces lieux. Il voulait pouvoir revenir avec la certitude d'avoir accompli quelque chose de grand, une découverte importante, tel le valeureux pionnier mangeur de fourmi qu'il estimait être en cet instant. Ainsi se promenait-il sur la glace, sans trop savoir où il allait, veillant malgré sa témérité à rester à portée de voix du reste de l'équipage. Se perdre dans un endroit pareil n'aurait rien eu d'amusant...

Perdu dans ses pensées, le tamanoir ne prenait pas garde à là où il mettait les pieds  ; après tout, il n'aurait eu aucune raison de le faire puisque le paysage était tout ce qu'il y avait de plus vide et froid... Aussi fut-il surpris lorsqu'il trébucha sur une forme allongée et dure, qui se trouvait en travers de son chemin. Tellement surpris, à vrai dire, qu'il n'eut pas la présence d'esprit de faire quoi que ce soit pour retrouver un semblant d'équilibre, et se contenta de pousser un petit cri surpris, ouvrant par là même suffisamment la bouche pour que sa langue en sorte et vienne se coller sur le sol gelé où il s'étala pitoyablement. Paniqué, il tenta vainement de se relever, mais sa langue que le froid maintenait figée au sol le retenait ; et il ne pouvait décemment partir sans. L'aveugle, cloué au sol, se mit donc à appeler désespérément au secours -  de manière quelque peu étrange du fait qu'une bonne partie de sa langue soit indisponible – et finit par être secouru par quelques braves marins, dont un possédait la maîtrise du feu et fut donc à même de libérer sa pauvre langue de sa prison de glace.

Massant son muscle endolori par le froid et le feu, le tamanoir ne prêta que peu d'attention à la discussion qui s'ensuivit entre les marins, qui n'avait point pour thème sa mésaventure mais bel et bien l'étrange objet qui en était à l'origine. Et qui, selon ce qu'il comprit, n'était en réalité point un objet mais bel et bien une personne, tuée par le climat glacial régnant sur le continent. Le cadavre était par ailleurs accompagné, d'après les membres de l'expédition, de cinq ou six autres corps du même genre. Outre la raison évidente de leur décès, quelque chose semblait intriguer les marins, à savoir d'étranges joyaux incrustés dans le cou de chacun d'entre eux. Le tamanoir en fut étonné, mais sans plus  : il venait de risquer sa langue, et par conséquent n'avait guère l'esprit à se préoccuper de ce genre de mystères. Il était pourtant curieux ; mais à cet instant retrouver le confort et la chaleur relative de sa cabine lui semblait bien plus urgent que se casser la tête sur un problème qui s'avérait assez incompréhensible. Après tout, ces gens étaient morts, et il était impossible de faire quoi que ce soit pour eux à présent... D'autant plus que le bélua commençait lui-même à ressentir les effets du froid sur son organisme, un engourdissement étrange s'emparant de ses membres tandis que son cerveau semblait s'embrumer légèrement. Sans doute en était-il de même pour ses compagnons, car ils décidèrent promptement – et au grand soulagement de l'infirme – de s'en retourner vers le navire. Rester plus longtemps aurait été dangereux, tous le savaient et Gontrand ne pouvait qu'approuver cette sage décision, quand bien même il se sentait quelque peu déçu. En vérité, il n'aurait pas fait de très grandes découvertes, sur ce continent nouveau et mystérieux... Mais au fond, seule comptait sa présence en ces lieux  ; oui, le fait qu'il ait été l'un des premiers à se lancer dans l'aventure, l'un des premiers à découvrir cette terre dont tout le monde parlait était déjà bien assez.


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Jeu 31 Oct 2013, 11:46

« Comment ? ». « Oui ma reine, je vous assure ! ». Mitsuko fixait sa servante avec un regard incrédule. De nouvelles terres avaient fait leur apparition ? Vraiment ? L'ancienne souveraine du mal sourit d'un air plus qu'étrange. Les terres du Yin et du Yang avaient toujours été semblables, à quelques détails près. Il est vrai qu'avec le temps, les aventuriers avaient découverts des îles ou des mystères, mais jamais un si vaste territoire n'avait été trouvé. Le temps avait bien sûr fait son office et transformé les lieux depuis l'ère de son règne mais elle avait toujours retrouvé, ici et là, les traces de ce qu'elle avait connu jadis. En cherchant, elle reconnaissait des particularités liées aux terres de l'époque, des infrastructures ayant disparu, d'autres ayant fait leur apparition. Le temps changeait les choses, elle n'avait aucun mal à l'admettre. Elle trouvait d'ailleurs que, depuis le temps où elle était sur son trône, les choses n'avaient fait qu'empirer. L'ancienne reine des fées était un flagrant exemple de l'impossibilité des peuples à être gouvernés correctement. Il lui semblait qu'en souhaitant absolument placé un souverain à la tête de chaque race, l'on oubliait la compétence de ce dernier. Il était logique dans ce monde de vouloir en régnant en haut de la hiérarchie, sinon les peuples paniquaient, mais bon sang, certains mettaient réellement n'importe qui sur le trône. Aria soupira, un soupire qui n'en était pas réellement un car, au final, cela l'arrangeait bien de voir la décadence s'installer peu à peu. Lorsque les souverains ne pourraient plus rien pour le peuple, lorsque les dieux seraient de nouveau plongé dans l'oubli, alors il serait temps pour elle de jouer ses cartes. Mais, en attendant, elle devait absolument découvrir ce nouveau continent, s'il existait bien et que tout ceci n'était guère un canular de la plus basse espèce. « Bien, prépare mes affaires, j'ai un voyage à faire. ». « Madame, vous n'y pensez pas ! Nous ne savons pas ce qui se trouve là bas, ça se trouve, ce continent n'est que de mauvais augure. ». « Ne suis-je pas moi-même de ceux-ci ? ». Un mauvais présage, voici ce qu'elle était et elle ne s'en cachait pas. Qu'elle soit la fille de Sympan ou une espèce de réprouvé raté, peu importait. Elle avait toujours pris un malin plaisir à faire bouger les choses, à annihiler l'ennui.

Aria arriva un port dans la soirée, se dirigeant vers le navire. Elle y croisa des marins qui la stoppèrent. « Hé ma p'tite dame, ce voyage n'est pas fait pour les femmes de bonne famille ! Rentrez plutôt auprès de vos parents et attendez un mari convenable ! ». Le rire gras de l'homme n'eut pas réellement le temps de se développer plus de deux secondes car la « p'tite dame » venait de le chopper à la gorge, plantant ses yeux carmins dans les siens. Elle usait de sa superforce, et n'aurait aucun scrupule à l'étrangler s'il le fallait. D'une voix remplit de dégoût, elle lui cracha alors : « As-tu ne serait-ce qu'une idée de qui je suis ? As-tu au moins une idée de ce que je pourrai te faire ? Je pourrai t'écarteler pendant des heures pour te punir d'avoir confondu ton aînée avec ta cadette. Es-tu de ceux qui pensent que l'habit fait le moine ? Mon pauvre chéri, si j'étais toi, je me pendrais tout de suite, cela fera une tête vide en moins sur ce navire. Maintenant, tu m'excuseras, mais j'ai autre chose à faire que de cultiver les imbéciles. ». Elle le lâcha sans plus de ménagement, l'homme tombant au sol, tremblant comme une feuille. Mitsuko s'avança vers la passerelle qu'elle gravit, Utrillo derrière elle, portant ses bagages. Sa robe d'un rouge étincelant frôlait le sol sans jamais s'accrocher dans un quelconque morceau de bois irrégulier. « Vois-tu Utrillo, dans ce monde, il y a ceux qui ont un sang spécial et les autres. Notre famille est l'une des plus anciennes de ces terres, je suis née d'une façon mystérieuse, notre sang est pur, notre sang écrase celui des autres. Le monde est peuplé d'incapables qui ne savent que voir, non observer. Alors ouvre les yeux et observe car c'est la seule façon de dominer. C'est grâce à cela que j'ai pu revenir d'entre les morts, c'est grâce à cela que j'ai pu atteindre l'objectif de devenir démone. A présent, il ne me manque plus qu'à retrouver Lucifer. ». Elle sourit. Que serait le monde sans celui qui lui avait permis de naître à nouveau ? Ce serait comme enlever le roi aux pions noirs de son jeu d'échec. En face d'elle, il y avait Naram, sa descendante et Jun. Elle n'avait pas encore décidé quelle était la place de chacun parmi les hautes pièces du jeu mais ce qui était certain, c'est qu'elle ne se battait pas contre du vent. Ces personnes étaient exceptionnels, pas comme ce marin stupide. Mais n'était-ce pas cela qui était excitant ?

Le voyage dura des heures, des jours, elle ne savait pas réellement, plongée dans ses pensées. Parfois, elle montait sur le pont, s'accrochant à la poupe du bateau pour observer l'horizon. L'équipage lui disait de descendre, que cela était dangereux, surtout avec un tel vent, mais elle n'en avait que faire. Si elle passait par dessus bord, ses ailes la sauveraient de la noyade. Et puis, elle était certaine que si ce n'était pas celles-ci, se serait le peuple de l'océan. Peu lui importait, le danger était pour elle une seconde nature, un objet indispensable et c'était justement en cela qu'elle se rapprochait considérablement de sa descendante. Elle était de ces femmes qui se lançaient corps et âme dans leurs idées, peu importe les conséquences. Qui aurait pu savoir que son pacte avec Lucifer fonctionnerait ? Qui aurait pu prévoir qu'elle reviendrait ? Qui aurait pu prévoir qu'elle entuberait tout le monde ? C'était si jouissif au final.

Plus le temps passait, plus l'air se faisait froid. Heureusement, elle avait prévu cette éventualité et apporté des fourrures. Toujours sur le pont alors que d'autres préféraient rester au chaud dans leur cabine, elle voulait être l'une des premières spectatrices de ce nouveau continent. Que signifiait-il ? Elle était bien placée pour savoir que rien n'apparaissait jamais par hasard. Quelle était la cause dans tel changement ? Le froid la faisait grelotter mais peu importait. Elle voulait comprendre. Avait-ce un rapport avec les dieux ? Avait-ce un rapport avec la modification du temps qui avait eu lieu, un modification anormale ? Tout était lié, elle en avait conscience et le bordel qui régnait de plus en plus devrait soit s'aggraver, soit prendre fin. Il n'y avait pas tellement de solutions. Deux possibilités qui allaient se jouer à pile ou face. En attendant, Mitsuko pensait que connaître était le seul moyen de se préserver, d'agir en conséquence.

Le navire s'immobilisa sur la terre glacée. Elle fut une des premières à sortir de ce dernier, ouvrant ses grandes ailes pour se poser plus loin. « Hum... ». Ses yeux distinguaient une forme un peu plus loin. Elle s'avança vers celle-ci jusqu'à distinguer la forme d'un homme. Un homme immobile. « Qu'est ce que... ? ». Elle marcha encore en sa direction avant de s'immobiliser devant le cadavre glacé de ce qui avait sans doute été un magicien. Elle l'examina en bonne scientifique, apercevant d'étranges pierres bleues incrustées dans son cou. L'homme avait encore les yeux ouverts, ce qui signifiait qu'il était mort sur le coup. Une vague de froid avait-elle glacé toute la première embarcation ou était-ce autre chose ? Peut-être n'étaient-ils pas seuls ici après tout ? Personne ne le savait. Cela l'intriguait. Elle devait étudier l'endroit, elle devait en savoir plus avant que les stupides souverains ne décident de se battre pour ce morceau de territoire. Mais peut-être qu'une bataille en ces lieux les ferait tomber tous ? Elle sourit alors que le capitaine du navire, ayant lui aussi découvert le triste sort de ces hommes, sommait chaque individu à regagner le bateau. A peine arrivé qu'il fallait déjà repartir.

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Jeu 31 Oct 2013, 23:39

Trop bien ! J'vais d'venir un vrai marin ! Un aventurier des mers et des terres pur et dur ! Ca serait trop bien qu'on rencontre des pirates ! A l'abordage ! A bâbord, à tribord, mousaillon ! J'espère qu'le capitaine va avoir une jambe d'bois et un perroquet. Ca s'rait pas un vrai cap'taine sinon ! P't'être qu'il m'laisserait grimper tout en haut du mat ! Ca doit être beau d'là-haut. Voler avec les mouettes, être l'roi d'la mer ! Ahah, j'sens qu'on va bien s'marrer. J'veux être avec les marins, ça doit être encore plus fun ! Dans un hamac, bercé par les vagues ! On y va, on y va …

ON Y VAAAAAAAAAAAA !!!!

Dis moi p'tit lapin, tu as pensé qu'ils ne voudraient peut être pas de toi ? Un gamin aveugle et une plaie ambulante ! C'est sur qu'avec toi à bord, ils courent droit à la catastrophe!

Tais-toi Yrrah ! C'est toi qui porte malheur ! J'suis sur qu'y vont m'accueillir à bras ouverts ! Puis, d'toute façon, z'ont pas l'choix, j'fais parti d'l'expédition pour r'trouver les voyageurs disparus ! T'vas voir qu'à mon retour, les archimages vont m'décerner une médaille!!

AH AH AH AH!!!

C'est ça, marre toi vieux sorcier ! Rira bien qui rira le dernier ! Tu t'en mordras les doigts, esprit de mes deux ! C'est moi qui te le dis ! J'veux participer à cette aventure et j'y participerai ! Même si j'dois monter clandestinement à bord ! Foi d'Toble ! Suffit que j'fasse mon plus beau sourire et avec mon charme naturel, ça d'vrait passer sans problème. Comme une lettre à la poste ou une chiasse aux toilettes ! D'toute façon, maintenant qu'j'suis là, ça serait vraiment con d'pas tenter ma chance ! J'ai pas envie d'avoir marché out c'chemin pour rien ! Allez, c'est parti!

Swiss, vas-y, guide moi au bon bateau, j'te suis!

Toutes ses odeurs, ces voix, ses bruits !!! C'est fantastique ! … beurk … oué, j'retire le poisson pourri du fantastique ! Franch'ment, ça, j'm'en passerai bien. D'toute façon, j'suis sur qu'en pleine mer, c't'odeur n'existe pas. Tant mieux. Y'en aura certainement bien d'autres pour la remplacer en mieux ! … Hein ? On vient d'me parler ? … Ah oui ! La raison d'ma venue!

Bonjour m'sieur ! J'suis là pour aider les archimages ! Vous savez, ces vieux types un peu gâteux. Bah, paraît qu'ils ont b'soin d'gens pour partir à la recherche d'gens à eux ! J'suis la pour ça!

Excusez-le de son comportement, il a quelques problèmes mentaux. Nous somme la pour participer à l'expédition organisée par les vénérables archimages.

Mais d'quoi il se mêle celui-là ?!! J'lui ai rien d'mandé ! Il pouvait pas la fermer, comme d'habitude ?! Nan, il fallait qu'il l'ouvre pour me rabaisser et me ridiculiser encore plus que d'ordinaire ! Il commence vraiment à m'casser les pieds ! Va falloir qu'j'me renseigne pour savoir si c'est possible d'changer d'Esprit compagnon. J'devrai p't'être retourner voir Violette. Après tout, c'est elle qui m'a fait Chaman ! Oué, j'vais faire ça ! Comme ça, j'aurai plus cet affreux sur l'dos à longueur de journée ! Ca m'f'ra du bien ! J'suis sur qu'y a plein d'gentils esprits avec qui j'm'entendrais bien ! Après tout, j'suis pas difficile à vivre !



m*rde ! Avec ces conneries, j'ai pas écouté la réponse du marin ! Merci Yrrah, franch'ment ! T'as toujours le chic pour réussir à m'faire passer pour un idiot, par moi-même!


Euh excusez-moi m'sieur mais … qu'est-ce que vous avez dit ? J'étais un peu perdu dans mes pensées et j'ai pas entendu.

J'ai dis, gamin, que tu pouvais monter mais que je t'aurai à l'oeil ! A la moindre incartade, je te jette à la mer, sans aucun remord ! C'est un navire ici, pas une cour de récré ! Tu m'as bien compris?

Oula, il est pas commode, c'type ! Enfin, c'pas grave puisque … IL M'A ACCEPTEEEE MWAHAHAHAHA !!! C'est qui qu'avait raison ? C'est bibi ! Et tu l'as dans l'cul Yrrah!

Oui m'sieur ! C'est très clair m'sieur ! Au fait, moi, j'm'appelle Toble!

Bien ! Je suis le second Hitaine ! Crocm Hitaine ! Pour chaque problème à bord, que ça soit à cause de toi ou que ça te concerne, c'est à moi que tu auras affaire ! Va voir le mâitre de quart, il va t'installer à bord ! Maintenant, file!

Youpi !! J'ai réussi !! J'suis l'meilleur! J'devrai avoir plus souvent confiance en moi, ça marche vraiment mieux! Maint'nant, à moi la mer! Allons trouver ce maître d'quart! J'ai hâte de découvrir l'endroit où on va dormir et vivre pendant c'voyage! ... Ahh, ça doit être ce type que j'entend! L'est en train d'donner des directives pour l'installation, c'est donc forcement cela! Doit quand même pas y avoir trente-six mille personnes sur ce bateau qui donnent des ordres?! D'toute façon, j'perd rien à lui d'mander! Et puis, l'patron a donné son accord pour ma participation, donc l'maître d'quart, y pourra pas r'fuser d'me donner un endroit où crécher!

Bonjour ! Vous êtes bien l'maître d'quart? L'second Hitaine a dit qu'j'devais aller voir l'maître d'quart pour qu'il m'trouve une p'tite place où m'installer.

m*rde, c'est quoi c'silence? Pourquoi il répond pas? J'ai les poils des bras qui vueilent se barrer! Il fait quoi c'type?  C'est comme si un fauve était en train d'me fixer pour s'demander qu'elle était la meilleure façon d'me bouffer! J'ai rien dit d'mal pourtant ?! On dirait qu'il m'aime pas alors qu'il m'connait même pas! En plus, j'me suis montré poli pour une fois!

Qu'est ce qui lui a prit d'accepter un asticot comme toi?

Hein? Qu'est-ce qu'il marmonne dans sa barbe là? Enfin, s'il en a une. Et puis, d'quel droit il m'traite d'asticot?! Qu'est ce que les gens ont tous à toujours m'donner des noms d'animaux, à la fin? Et pas des plus ragoutant ou respectueux! J'suis sur qu'ça leur plairait pas si moi, j'les appelait pareil!

Excusez-moi ... qu'est ce que vous avez dit?

Rien. Suis-moi et fait attention où tu marches!

Rahh, ça y est, je déteste son ton bourru. En plus, il s'croit drôle à m'rappeller qu'j'suis aveugle ? S'il veut pas qu'j'rentre dans les gens où qu'j'bouscule des objets, il a qu'à m'guider où m'prévenir avant ! Pff, franch'ment, heureusement qu'j'ai Swiss avec moi!

Allez, boule de poil, guide moi ! J'te suis!

Se focaliser sur ses pépiements. Tater devant soi avec son balai ! Et surtout, ne pas traîner, parce que j'ai vraiment pas envie d'mettre le maître d'quart en colère contre moi ! Il m'donne froid dans l'dos en temps normal, alors qu'est ce que cela serait s'il était fâché ? … Ah, on rentre à l'intérieur ! Dis donc c'est étroit là-d'dans ! Heureusement qu'j'suis pas claustrophobe. Par contre, j'vais d'voir faire attention à pas m'cogner la tête parce qu'j'sens qu'le plafond est d'plus en plus bas. J'me d'mande bien où il m'emmene ! Après m'être installé, à moi la découverte du bâteau !! Bon, j'devrai veiller à pas passer par d'ssus bord, mais à part ça, j'sens qu'j'vais m'amuser !

Voila, on est arrivé. Tâche de te tenir tranquille et de ne pas trop prendre de place. Maintenant, dépose tes affaires, garde ton balai et remonte sur l'pont. Tu vas nous être utile pour faire l'ménage.

Ca pas l'air grand ici ? Et pourquoi y'a plein d'boites et d'sacs ? Y sont où les hamacs des autres gens ? Et les cabines ? I s'fout d'moi l'type ? J'ai l'impression qu'm'a foutu dans la cave … enfin la cale ?! J'suis quand même un aventurier nomého ! Pas un larbon qu'on met au rebus ! J'l'aime franch'ment d'moins en moins c't homme ! Le voyage va vraiment pas être d'tout repos si j'dois être sous ses ordres, ou s'il est sur mon dos toutes les deux minutes. En plus, il veut s'servir d'moi sans même me rémunérer ! Mais bon, si j'fais pas ça, j'sens qu'ils vont pas m'garder longtemps. Et puis, on part bientôt. Ca m'fera passer l'temps.



J'me sens pas bi ….bweuurk … oh, j'ai mal au ventre … J'vais vom ...bweuurk ! Les vagues … oh, y'en a trop … euuurk, j'en met partout ...j'vais m'faire engueuler … Bweuuurkk … j'en peux plus, s'il vous plait, j'vous en supplie, arrêtez ça … j'vais descendre … j'vais m'coucher … Naann, j'peux pas ...bweuurk ! Dormir … oublier ça. Oui … j'vais y arriver, avancer lentement, pas penser aux balancements … coucher. Hamac … J'y suis ..aïe, m*rde, j'viens d'rentrer dans une caisse ! … J'ai soif … y'a du liquide d'dans, on m'en voudra pas si j'en prend, j'suis malade. … Hum, ça un goût bizarre … c'pas d'l'eau ça … pas grave, c'pas mauvais … hic, j'me sens vaseux .. hic, j'ai envie d'rire ...hic ! Hic !



On est arrivé ? L'île ? VIIIIIIIIITE!!!


LAISSEEEEEZ MOI DESCENDRE!!!!

Terre ! Oh je t'aime ! Vivre la terre ! Tu es la meilleure ! Oh oui je t'aime ! Arrrgghhh, il fait froid !! Vite repartons ! On va geler, on va tous mourir !!!! Rentrons !!! Y'a plus rien ici!!!Y'a plus rien ici ! C'est fini!

gain:
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Jeu 31 Oct 2013, 23:43


Setho lisait encore sur un livre, dans lequel il était plongé. Comme à son habitude, il n'entendait rien autour de lui, tellement il était occupé. L'histoire y était passionnante, et, même si elle ne concernait en rien ses recherches, cela ne l'empêchait pas d'apprécier des lectures autres. Durant un chapitre très mouvementé, quelqu'un vint s'asseoir brutalement juste en face de lui, ce qui fit sursauter le jeune homme. Il observa l'homme en face de lui. Il avait les cheveux blonds, en bataille, avec des yeux marrons pleins d'enthousiasme, ainsi que son sourire. Il était jeune, environ la quinzaine, et pas seulement en apparence, comme le Réprouvé par exemple. Ce dernier passa la main dans ses cheveux, rejetant quelques mèches rousses en arrière, et observa le jeune homme. «Will! Je t'ai déjà dit de jamais me surprendre ainsi quand je lis!» «Mais de toute façon, tu fais toujours quelque chose où faut pas te déranger». Répondit-il avec un large sourire sur les lèvres. Setho tenta de répondre, mais Will l'en empêcha, en reprenant la parole. «Mais cette fois-ci je te jure que j'ai une excellente nouvelle qui va te faire oublier la surprise que je t'ai donné!». Le Réprouvé soupira, en levant son œil au ciel, puis revint sur le garçon. «Et c'est quoi cette fois-ci? Encore un truc qui n'existe pas?» «Non! Je te dis que cette fois-ci c'est quelque chose de vrai qui va t'intéresser!» «Bon, arrête de maintenir le suspense et crache le morceau». Dit Setho, tandis qu'on pouvait voir des éclats de curiosité dans son regard. «On a découvert un nouveau continent!». Will était presque en train de sauter d'excitation sur sa chaise, tandis que le borgne en restait bouche bée. «Raconte! Tout de suite». Et le voilà lui aussi en train de sautiller d'excitation.

Will expliqua alors tout ce qui s'était passé. Qu'un Mage avait vu le nouveau continent, et en avait informer la hiérarchie, qui en avait informer tous les autres souverains. La rumeur s'était répandue comme une traînée de poudre, jusqu'aux oreilles de Will. Il lui expliqua également qu'un navire y avait été envoyé, mais qu'il n'était jamais revenu. «Il faut absolument que j'y aille! Mais comment est-ce qu'on peut faire? Qui serait assez fou pour me suivre là-bas? Je pense pas pouvoir y aller en volant, je risquerais de me perdre, et puis je ne sais pas si je pourrais me repose...r». Se demanda Setho, en croisant les bras, la mine réfléchit. «Eh! J'ai pas terminé je te signale! Enfin bref, si tu m'avais laisser finir au lieu de me couper la parole, tu serais qu'on compte faire une autre expédition et des volontaires sont demandés. Pour les volontaires, ils veulent qu'ils emmènent des vivres et de l'eau». A partir de ce moment, Setho harcela Will de questions jusqu'à ce que le garçon ne puisse plus lui répondre. D'ailleurs, il s'endormit. Setho l'emmena dans la chambre où il logeait, puis partit vers la mer pour rejoindre l'équipage, bien décidé à voir cette nouvelle terre de ses propres yeux. Arriver au bateau, il fut très surpris devant ce qu'il voyait. Un magnifique voilier, le plus grand qu'il n'ait jamais vu. Quelqu'un le bouscula en courant, tellement pressé qu'il ne sembla pas le remarquer et continua de courir. Complètement perdu, et ne sachant que faire, il ne savait où aller pour s'engager.

Le Réprouvé se fit attraper le bras par quelqu'un, et tirer un peu à l'écart. «Eh toit l'ahurie! Dégage si t'as rien à faire ici» «Tu sais où je pourrais m'engager? J'aimerai aider» «Alors c'est pour ça que vous êtes venu! Fallait le dire tout de suite. Venez». Il attrapa Setho par le bras et l'emmena sur le navire, le présenta au capitaine, qui l'accepta tout de suite, lui demandant ce qu'il savait faire. Rapidement il expliqua ces quelques compétences sur un navire, ou encore qu'il était un chercheur. On montra les gestes que Setho devrait faire, et il s’exécuta sans broncher, même si cela lui tuait les mains, et le fatiguait. Mais il était tellement pressé de voir ce nouveau continent. Et beaucoup de personnes étaient dans le même cas, car personne ne se plaignit. Quand le bateau fut enfin près, avec vivres, eaux, et hommes, embarqués, ils partirent. Le rouquin était tellement excité, qu'il devait se retenir de sauter sur place. Il observait le comportement des autres, et remarquait que certains étaient dans le même état que lui, d'autres semblaient plutôt être effrayé par l'inconnu. Rapidement, il se lia avec certains chercheurs, et partagèrent leurs expériences, ou encore leurs connaissances et les différentes recherches qu'ils menaient. Certains ne le prirent pas au sérieux lorsqu'il parla que toutes les légendes avaient une certaine vérité, ou qu'il en avait prouvé. Après tous, la plupart des scientifiques ne se basaient que sur ce qui relevaient de la logique, mais les légendes, elles, n'étaient que fictions, fantasy, des choses qu'ils n'acceptaient pas forcément. Mais, quoi qu'ils en disent, Setho ne changea pas d'avis sur ses recherches.

Lorsque la nuit fut venu, le Réprouvé fut remplacé de son poste. Fatigué, et les muscles engourdis, il partit se coucher dans les hamacs, nullement gêné par les roulis du bateau, et son lit de fortune qui ne cessait de faire de se balancer. Il avait déjà dormi dans des conditions pire que ça, mis à part les ronflements de certaines personnes alentours qui commençait à devenir agaçant pour une personne  qui avait développé son ouïe afin de compenser la perte de son œil. Alors qu'il avait l'impression qu'il ne venait de fermer l'oeil depuis quelques minutes, son hamac se retourna, et il tomba par terre. Heureusement pour lui qu'il avait eu le réflexe de mettre ses mains devant soit, sinon il se serait bien casser le nez. Malgré tout, son front rencontra malencontreusement le sol. Il se releva en se frottant la tête, le regard perdu. Les roulis du bateau était devenu beaucoup plus fort, et toutes les personnes autour étaient en effervescences, couraient partout, criaient. Setho sortit la tête de la cave, et se reçut de l'eau de mer en pleine face. Il cracha de l'eau, et voulut demander ce qui se passait, mais quelqu'un l'embarqua au passage. «Il faut replier les voiles! Vite!». Le rouquin se reprit, et grimpa au filet, aussi vite qu'il pouvait malgré la pluie, le vent puissant qui le faisait presque lâcher prise, et le tangage du bateau. Après de multiples effort, il finit par arriver en haut, et replia la voile avec de l'aide. Il redescendit au sol aussi vite qu'il pouvait, et aida les marins à lutter contre la tempête, et le courant.

Après plusieurs heures exténuantes, elle finit par se stopper. Setho s'écroula au sol, le dos contre le mât. Il avait la respiration courte, avant de regarder les autres, et qu'un sourire de soulagement s'échappa de la bouche de chacun. Le Réprouvé se mit même à rire avec d'autre. Ce dernier se leva et marcha jusqu'à l'avant du navire. Il observa la mer, redevenue calme. Pourtant, l'air était devenu plus froid, et le rouquin mit son bandeau sur ses oreilles pour les protéger, car elles devenaient rouges. Il monta également son écharpe jusqu'à son nez et la serra pour qu'elle reste en place. Soudain, il aperçut quelque chose en face de lui, et plissa les yeux. Il y avait une ligne qui se rapprochait, même si elle était encore loin. Il monta sur le rebord du navire, et se pencha autant qu'il pouvait. Il se retourna et sauta, toujours sur le rebord, en faisant de grands signes avec ses bras pour attirer l'attention. «Terre! Terre en vue! Je vois la terre!». Tout le monde l'observa, avant de se précipiter vers la proue. Le bateau tangua, et Setho se retint juste à temps. Il ne se laissa même pas souffler, qu'il sauta au sol, se retourna, et regarda la terre qui grandissait. Non, ce n'était pas une simple île, mais elle semblait assez grande pour représenter tout un continent. Sous l'émotion de cette découverte, le Réprouvé attrapa la rambarde, se retenant de sauter à l'eau pour nager jusqu'à ce nouvel endroit.

Setho dut attendre plusieurs heures, avant de pouvoir voir quelques détails. Il remarqua aussitôt un champs de glace et comprit pourquoi l'air était aussi froid depuis quelques temps. Il avait du mettre les mains dans les poches, ainsi que sa capuche et un autre manteau. Ce dernier était doublé, pourtant il ressentait quand même le froid. Lorsque le bateau toucha enfin terre, Setho fut le premier à mettre le pied par terre, sautant sur le sol, alors que la planche de débarquement n'était même pas encore placée. Il faillit se casser une jambe, mais il se mit à courir, pour observer se monde. Il n'y avait que glace et quelques montagnes, ou ce qui pouvaient s'y apparenter. Il ressentit enfin le froid intense, qui traversait ses vêtements, pourtant chaud. Il ne s'en soucia pas, et continua d'avancer. Soudain, il s'arrêta, et se retourna quant il entendit quelqu'un crier. Il se précipita vers le cri, comme beaucoup de personnes. Un des marins étaient assis par terre, désignant du doigt quelque chose devant lui. Setho arriva derrière un groupe derrière lui, tout aussi choqué que l'homme. Il traversa le groupe, et se stoppa net lorsqu'il vit ce qu'il y avait devant. Non! Impossible. Il s'approcha des corps gelé, et s'accroupit à coté de l'un d'entre eux. Une autre scientifique fit de même, se plaçant près d'un autre. Le Réprouvé fronça les sourcils, croyant apercevoir quelque chose. Il attrapa le menton de la morte, et la lui fit pivoter sur le coté, puis écarta les vêtements qu'elle portait autour du coup, et remarqua des perles bleus incrustés à l'intérieur. Il se redressa et partit observer les autres morts, pour savoir si ce n'était qu'une des tendances de l'ancienne mage, mais il vit qu'ils portaient tous la même marque. «Qui y a t-il?». Demanda la scientifique à Setho. «C'est étrange ses perles dans le cou... Et ils les ont tous au même endroit, en plus elles sont exactement similaire». Elle s'approcha de lui, et se plaça à coté, observant elle aussi les perles. «Mais c'est impossible qu'elles soient exactement pareil. Et comment pourriez-vous remarquer de tel détail» «J'ai toujours été très observateur, et ça m'est facile de remarquer les détails, mais là... Je n'en vois aucune qui diffère l'une de l'autre. Et je ne comprends pas comment c'est possible, car c'est impossible de faire une réplique parfaite d'un objet». Setho avait envie de mieux examiner les corps, mais les autres personnes, sauf la scientifique, étaient plus horrifiés qu'autre chose de ce qu'ils faisaient, et avaient envie de partir. Comprenant qu'ils n'avaient pas le choix, les deux scientifiques se relevèrent, et remontèrent sur le bateau. Aussitôt, la sensation de ce froid si terrible s'envola. Bien sur, il faisait toujours froid, mais ce n'était plus celui aussi transperçant.

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Sam 02 Nov 2013, 17:56

Je poussai un soupir, et me demandai encore une fois ce qui m’avait pris. Il faisait froid, c’était dangereux, et il n’y avait pas grand-chose à gagner à une expédition pareille ; qu’est-ce que je foutais là ? N’ayant aucune réponse satisfaisante à me fournir à moi-même, je reportai mon attention sur l’océan, que je parvenais vaguement à distinguer malgré la buée qui envahissait les petites fenêtres – enfin, les hublots, il paraît – de ma cabine. Heureusement que je n’avais pas le mal de mer, sans déconner… Et puis, prendre le bateau alors qu'on maîtrise la téléportation, tu parles d'une idée. Quoique ce téléporter à un endroit dont on ne connaît pas l'emplacement - et qui se trouve de surcroît en plein milieu de la mer - n'est pas vraiment conseillé lorsque l'on tient un minimum à la vie. Et je tenais un minimum à la vie. Enfin, il fallait sans doute quand même être un peu inconscient sur les bords pour participer à ce genre d'expédition, d'autant plus que la précédente n'était jamais revenue... Mais la curiosité a beau être un vilain défaut, elle a toujours été l'un des miens. J'aime bien faire des découvertes, apprendre des trucs... C'est sans doute une des choses que j'aime le plus faire, avec 'manger', 'dormir', 'être aver Ercan' - eh, ouais - et 'risquer ma peau en voulant jouer à la super-héroïne débile'. Donc bon, j'avais eu vent de l'expédition, et je m'étais vaguement dit que ça risquait d'être intéressant. Et puis une petit voix un peu plus raisonnable, dans ma tête - celle de Charlie, en fait, qui se mêle trop souvent de ce qui ne le regarde pas - avait tenté de me convaincre que c'était de la folie, que je risquais de mourir, de ne jamais revenir et de ne plus être là pour lui démêler la crinière. Mais évidemment, je n'avais pas écouté Charlie, et ses tentatives de dissuasion n'avaient fait que renforcer mon désir de me rendre sur ce continent inconnu - oui, choisir la solution qui ferait le plus chier ma licorne était souvent l'un des facteurs clés de mes prises de décisions.

Donc, bon, tant pis au fond si c’était dangereux, j’avais l’habitude de prendre des risques pour pas grand-chose – on est écervelée ou on ne l’est pas. Alors je m’étais rendue au port, d’où devaient partir les navires, et j’avais gentiment demandé à l’un des équipages si je pouvais embarquer avec eux. Et, évidemment, on m’avait ri au nez : personne ne considérait qu’une gamine haute comme trois pommes puisse avoir une quelconque utilité dans une semblable expédition. Mais bon, après avoir précisé – à grands renforts de jurons – que je n’avais pas douze ans mais dix-neuf, et convaincu le capitaine d’un des bateaux que ma maîtrise de la magie blanche pouvait s’avérer utile, j’avais fini par avoir gain de cause. N’ayant absolument aucune connaissance en matière de navigation, j’avais donc simplement fait office de médecin durant la traversée, soignant des maux mineurs tels que des doigts pétés, des rages de dents ou des plaies en tout genre, ainsi que l’hypothermie d’un mec ayant eu la bonne idée de se foutre à la baille alors qu’il commençait déjà à cailler sérieusement – bon, pas sûre qu’il l’ait fait exprès, en réalité. Au début, je m’étais un peu promenée, aussi, histoire de profiter un peu du voyage, mais il s’était assez rapidement mis à faire trop froid pour que j’aie envie de mettre le nez dehors lorsqu’on avait pas besoin de moi.

Bon, deux semaines – plus ou moins – enfermée dans une cabine, ça avait quand même été long. Hormis lire, regarder par le hublot une mer en général parfaitement ennuyeuse et compter mes orteils, y avait pas grand-chose à faire, en fait… D’autant plus qu’à vrai dire, compter mes orteils m’avait assez vite lassée. Les seuls moments où il y avait de l’animation, en fait, c’était quand on risquait nos vies. Oui, parce que deux ou trois fois, le bateau avait été prit dans des courants d’une force dingue, ou bien dans des tempêtes à la con qui avaient bien failli avoir notre peau. Ces fois-là, j’étais restée cloîtrée dans ma chambre en attendant que ça passe, et accessoirement en crevant de peur parce que j'avais aucune envie de finir au fond de l'eau. Quoique j'aurais toujours pu m'en sortir en me téléportant avant de me noyer, mais je risquais de m'en vouloir un peu d'avoir abandonné le reste de l'équipage à son triste sort. Mais bon, puisque personne n'était mort - du moins, à ce que je sache - j'imagine qu'on pouvait plus ou moins dire que la traversée se passait bien. Y a qu'une seule fois où tout le monde a réellement failli crever, je crois, quand le navire a été prit dans un espèce d'orage d'une violence inouïe, à à peine trois jours de notre destination finale. Le bateau était au milieu de vagues plus grosses que lui et tanguait comme jamais je ne l'aurais cru possible, ce qui me valut d'ailleurs d'être littéralement projetée contre une porte alors que je m'étais levée pour aller chercher une couverture supplémentaire - parce que ça commençait déjà à cailler comme pas permis, à ce moment-là. Du coup, j'avais réussi à me péter le nez - la porte devait m'en vouloir personnellement - et avais du attendre que la tempête se termine pour pouvoir sortir me faire soigner sans risquer de passer immédiatement par-dessus bord. Et franchement, trois ou quatre heures passées à pisser le sang sans rien pouvoir faire d'autre qu'insulter le monde entier pour tenter d'évacuer un peu la douleur, c'est une expérience que je ne conseille à personne. Surtout si, en parallèlle, on se trouve plus ou moins en danger de mort à cause d'un foutu bateau qui menace de chavirer. Mais tout est bien qui finit bien, puisque finalement on avait pas coulé, que personne ne s'était noyé et que j'avais en prime trouvé quelqu'un pour réparer mon nez. Et le reste s'était déroulé sans de difficultés majeures.

Aujourd'hui, vraisemblablement, c'était le grand jour, puisqu'un abruti m'avait réveillée à une heure plus que matinale en hurlant "terre, terre !" à pleins poumouns sans tenir compte de ceux qui comptaient attendre que le jour soit complètement levé pour ouvrir les yeux. je m'étais néanmoins retenue de péter quelques dents à l'intéressé - d'autant plus que c'est certainement moi qui aurait du les lui réparer ensuite - ma curiosité quant à la découverte de cette terre nouvelle étant assez grande pour que je ne me préoccupe de rien d'autre. J'étais sortie de ma chambre, quelques minutes, le temps d'observer le nouveau continent qui se profilait sous nos yeux ébahis et de constater, comme les autres, qu'il ne semblait pas y avoir grand-chose hormis de la glace, du froid et de la glace. Et, vu que je n'avais pas pour ambition de mourir congelée avant même que nous ne soyons réellement arrivés, j'avais regagné ma cabine en attendant que le bateau accoste. Bon, je passe certainement pour une grosse feignasse qui se la coule douce pendant que les autres triment, dit comme ça, mais je doutais que les marins aient réellement envie de m'avoir dans les pattes pendant leurs manoeuvres, encore une fois. Et j'attendais, maintenant, les yeux rivés sur l'océan relativemment ennuyeux, me demandant vaguement tout de même ce que nous réservait ce continent mystère.

Il fallut quelques heures de manoeuvre de plus pour que finalement le navire puisse s'approcher suffisamment des côtes pour être amarré ; une fois cela fait, j'avais enfilé les trois quart des fringues de ma garde-robe les unes par-dessus les autres, et j'étais descendue avec le reste de l'équipage. Et, comme on avait pu le deviner depuis le navire, le continent entier semblait être composé de glace. Rien de bien passionnant, en réalité ; le seul truc qui sortait un peu de l'ordinaire, c'était le fait qu'on se les pèle comme personne ne se les était jamais pelées. Sans déconner, un froid pareil, c'était à peine imaginable... J'étais pas la seule à me les geler, cela dit : tout le monde s'était plus ou moins regroupé comme un tas de pingouins frigorifiés, et grelottait de concert en observant néanmoins le paysage. Qui décidémment était bien limité... Peut-être qu'un élémental de glace y aurait trouvé son bonheur, cela dit, mais il ne me semblait pas que l'équipage en comptait. En fait, si on restait là trop longtemps, l'équipage risquait même de ne plus compter grand-monde, le froid ambiant me paraissant aussi dangereux que désagréable. Les gens se mirent malgré tout timidement en mouvement, se décollant les uns des autres pour faire quelques pas sue cette terre que personne avant nous n'avait foulée. Enfin, personne, hormis les cadavres sur lesquels nous ne tardâmes pas à tomber, ceux-ci ne se trouvant qu'à une centaine de mètres de la rive. Ouais, bonjour la surprise... D'autant plus qu'avec leurs corps figés et leurs yeux vides encore grands ouverts, sur lesquels une couche de givre s'était déposée, ils avaient tout d'effrayant. De toute évidence, il s'agissait des mages blancs que tout le monde avait cru tués par je ne sais quel courant dangereux, en mer. Vraisemblablement, ils avaient atteint leur objectif, finalement... Pour y geler aussitôt après, ce qui n'était sans doute pas mieux pour eux. Allez savoir pourquoi ils n'étaient pas repartis une fois qu'ils s'étaient aperçus que le climat n'était pas viable... Le goût du risque, probablement. Mais ce qui me troublait le plus n'était pas le fait que ces mecs aient été assez cons pour attendre tranquillement de geler au lieu de rentrer chez eux ; non, le plus intriguant, c'était les machins bizarres qu'ils avaient dans le cou. Des espèces de pierres précieuses comme je n'en avais jamais vues, et qui semblaient greffées dans leur peau, chose somme toute assez effrayante étant donné que ces gars étaient morts et qu'il avait donc bien fallu qu'il y ait quelque part par ici quelqu'un d'assez fêlé pour s'amuser à leur incruster des pierres dans la chair, post-mortem ou non. A moins qu'il ne s'agisse d'un quelconque phénomène inexpliqué propre à ce continent bizarre, ce qui n'en restait pas moins flippant.

On avait passé quelques minutes à examiner ces types crevés, en se posant tout un tas de questions auxquelles absolument personne n'avait de réponse, et puis il avait fallu se rendre à l'évidence : ça caillait définitivement beaucoup trop. Je sentais que les endroits de mon corps qui n'étaient pas protégés par un quelconque morceau de tissu commençaient à s'engourdir dangereusement, et je présumais qu'il en était de même pour mes compagnons d'infortune et de découverte, aussi avais-je fini par leur suggérer de ne pas s'éterniser s'ils souhaitaient conserver tous leurs orteils. Et, fut-ce dut à mon autorité légendaire ou simplement au fait qu'effectivemment, eux aussi mourraient de froid, l'ensemble de l'équipage avait finit par regagner le bateau et par mettre les voiles. Un mois de voyage pour une heure d'observation, c'était peut-être un peu léger ; mais étrangement, entre être improductifs et mourir, tout le monde avait semblé préférer la première solution.
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