Luka se laissait aller selon la volonté de son partenaire ne cherchant qu'à lui procurer le plus de plaisir et attiser cette flamme - un désir inouï l'un pour l'autre - qu'il voulait garder constamment allumée, une façon de lui indiquer que c'était bien là sa seule maison, auprès de lui. Ses mains s'agrippaient au corps bronzé, le parcouraient d'un bout à l'autre dans le vain espoir de contrôler les élancements que cette emprise masculine faisait jaillir de lui. Mais bien entendu, s'il avait été en mesure de les contrôler de la sorte, jamais il ne serait tombé si bas. Bas dans le sens où ce dévouement impartial n'aurait pas eu raison de lui et que cet amour déraisonnablement fort, totalement addictif ne l'aurait pas rendu fou de cet homme … C'était bien au dessus de ses moyens et jamais il n'empêcherait cette béatitude - de lui appartenir, de le voir le faire sien – de l'atteindre malgré toutes les préoccupations qui pourraient surgir à l'avenir, tous les troubles qu'ils auraient à traverser. Luka était sa poupée, un être qui ne saurait exister sans celui qui tire les ficelles dans l'ombre, sans quoi elle se verrait définitivement engloutie par les ténèbres dont cette présence est la seule capable de la sortir.

Les mouvements successifs s'enchaînèrent, toute comme les mouvements de hanches prononcés, les baisers candides et les gouttes de sueurs froides perlant sur sa peau d'argent, tout dans une cacophonie que le comble le plus enviable fit taire soudainement. Lâchant quelques râles pendant que son corps se tordait, hors de contrôle, il sentit celui-ci l'abandonner, perdre toute consistance réelle pour que le sommeil et ce semblant de léthargie aiguë ne puissent en prendre possession. Quelque chose venait non seulement de se libérer en lui mais également de se briser, et il était loin de comprendre quoi exactement. Le souffle plus lourd que jadis, l'acte n'ayant fait que renforcer cette lourdeur déjà présente, il confia, une fois de plus mais jamais une de trop, son corps à l'orisha, celui-ci l'allongeant à nouveau dans le lit duquel il n'était pas prêt de s'échapper.

Des pas se faisaient entendre, une présence dans la chambre juste à côté de lui mais impossible de mouvoir ne serais-ce que le petit doigt. Il hocha légèrement la tête à l'entente de ses mots, un mouvement imperceptible pour l'orisha sans doute, le second déjà beaucoup plus prononcé puisque sa petite paume vint atteindre la jambe l'orisha avant que les mots « Je t'aime mon prince » ne se soient échapper de ses lèvres. Son visage se fondait dans le coussin, un sourire ingénu décorait son visage mais malgré la douleur que cela pouvait lui procurer, ces mots étaient certes beaucoup plus importants, décisifs. Il ressentait son souffle, sa carrure imposante parcourir encore la chambre, une odeur de liqueur dans l'air que bien rapidement se vit abandonnée par Cocoon, après que le craquement de porte ne se fit entendre derrière lui. Une dernière larme avant que le sommeil ne le consomme et que ses journées à la fois d'inquiétude et de soins intensifs ne commencent … Beaucoup moins pénibles que celles de l'orisha probablement …