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 • La Dame et le Seigneur • [ test VI - Nastaé]

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Mar 20 Aoû 2013, 04:17

« Bonsoir Gardiens et Gardiennes. L'heure n'est guère aux politesse et aux bienséances, ainsi, j'irais droit au but. Vous n'êtes pas sans savoir que les heures sont sombres et que le temps est compté pour la dénommé Clémentine Déliana, jeune Réprouvée en son état. Vous n'ignorez point non plus qu'elle fait partie de ma famille, puisqu'il s'agit d'une de mes cousines que j'ai recueillis après l'avoir arraché des griffes d'un Sorcier aux mœurs étranges qui pratiquait tant d'expériences sur sa personne qu'il est parvenu à changer son espèce, puisqu'elle est née comme la plupart d'entre nous, dans les profondeurs des mers.» Vanille s'exprimait d'une voix douce et chantante. Calme, elle tâchait d'exposer clairement la situation aux Perles réunis par Nausicaa un peu plus tôt. Cette dernière était debout, légèrement en retrait par rapport à la Dame des Abîmes qui présidait le petite comité d'ondins, assis tout autour d'une longue table rectangulaire. Ils étaient dans la grande et luxueuse salle de réception de l'aile ouest, que la souveraine n'avait point choisis pour son cadre agréable, mais plutôt pour la discrétion et la sécurité qu'offrait la pièce. Il n'y avait que deux moyens de pénétrer dans le salon : le conventionnel, c'est à dire passer par la porte, gardée par des hommes peu enclins aux bavardages et à accepter des pots-de-vins, et faire dans l'original et passer par une fenêtre pour atterrir dans l'enceinte où était réunie les Sirènes les plus puissantes de ses eaux. Ce qui équivalait concrètement à se suicider. Aussi, personne ne pouvait entendre quoique ce soit de ce qui se disait en ces lieux, protégés par une vieille magie puissante. En théorie.

« Dans un soucis de réactivité puisque les sorts lancés à ma cousine ne seront pas éternels et que sa vie était par conséquent menacé, je me suis rendue avec quelques soldats à la lisière d'un territoire appartenant aux Tributs pour négocier sa libération. Néanmoins, les discussions ont tourné court puisque l'on m'a fait comprendre sans détour que l'on avait enlevé cette enfant dans le seul but de déclencher des affrontements. C'est la raison pour laquelle j'ai envoyé nos Armées, dans l'espoir de faire flancher leur détermination et de récupérer ma cousine au plus vite. Malheureusement, c'était sans compter sur l'obstination d'Esprit Onde, la Tribut à l'origine de l’enlèvement, et la situation ne nous ait guère appréciable. Nous sommes loin d'être perdants, seulement, je ne considère pas que les pertes valent ce maigre résultat, d'autant plus que, malgré le sacrifice de Nora qui a tenté de communiquer l'emplacement de la petite, nous ne savons pas grand chose de l'endroit où elle est tenue captive. Par conséquent, j'ai ordonné à nos troupes de sécuriser nos frontières. Ils cherchent à protéger la Cité Engloutie des Tributs qui tentent de percer dans la mêlée, et non plus à gagner du terrain pour trouver Clémentine.»

Vanille fit une brève pause, le temps de passer délicatement ses longs doigts dans les quelques boucles qui n'étaient pas retenue dans son chignon. « Cependant, on nous a communiqué il y a peu que l'Ondin Méduse avec lequel j'ai conversé et qui était une illustre figure parmi les Tributs s'est fait assassiné alors qu'il envoyait ses directives à ses hommes, loin des combats. Sa mort a semé le chaos parmi les troupes des Tributs qui s'étaient réunis sous son étendards, et pour l'heure, elles sont désorganisées et perdent en efficacité. Je pense qu'il est donc grand temps de changer de stratégie. La perte de cet homme, qui représentait une symbolique tel qu'un Roi, les a heurté, et ils seront très certainement plus prompt à nous écouter.» Vanille fit quelques pas sur le côté. « Je ne pense rien vous apprendre en soulignant le fait que, malgré qu'elle soit Réprouvée, Clémentine est très appréciée par le peuple ondin qui la considère comme une véritable princesse. Notre peuple est encore fragile des récents événements, le règne de Lastraé l'a bouleversé, les raids trop fréquents des Tributs l'insupportent, et je ne tiens guère à lui infliger de nouvelles épreuves. Aussi, ma grossesse avancée et le lien qui m'unit à Clémentine m'empêche de prendre des risques inconsidérés et peut-être même les meilleures décisions. Ainsi, Gardiens et Gardiennes, avant d'agir, j'aimerai votre avis sur la question.»

Vanille finit par s'asseoir à sa place, en bout de table. « Les Tributs deviennent un réelle problème pour notre société, un problème qu'il faudrait régler, cependant, je ne suis pas certaine du bien fondée d'une immense guerre civile. Je crains pourtant que les représentants des Tributs refusent toute discussion avec moi qu'ils considèrent très certainement comme un symbole à détruire. L'objectif de cette réunion est des plus simples sur le papier : nous devons trouver une solution ou un début d'idée concernant Clémentine que j'aimerai revoir indemne. La Tribut Esprit Onde est aussi gênante car particulièrement révolutionnaire. Des suggestions ? Quelques avis ?» - « Je ne vois pas en quoi une immense guerre ne nous serait pas profitable !» railla la Perle Ardente, la Gardienne des Armées qui avait pris le poste de Vanille. « Envoyons toutes nos troupes contre les Tributs et massacrons-les.» tonna-t-elle d'une voix forte et assurée. Le prototype de la combattante acharnée et sans cervelle.

Vanille laissa un bref soupire s'échapper d'entre ses lèvres. Ce n'était pas exactement le genre d'idées qu'elle espérait entendre, mais elle devait avouer qu'elle n'attendait pas mieux de cette ondine au sang chaud. Mais ne voyait-elle pas toute la complexité du problème ? Les nombreuses répercussions que la perte de Clémentine engendrerait ? Cela pourrait aussi engendrer quelques tensions avec le peuple Réprouvé. Quant à détruire l'ennemi, bien que cette douce pensée ait effleurer l'esprit de Vanille, elle s'était vite ravisée. C'était de la folie que d'aller vers un ennemi dont on ignorait le nombre. « Je suis navrée de cette situation.» pleurnicha une autre Perle en contemplant Vanille avec de grands yeux embrumés emplis de sympathie et de douleur. « Prions la Déesse de l'Océan.»

Vanille savait qu'elle était une menteuse hors-pair et une bonne comédienne. Mais elle était parfois étonnée de la stupidité maladive de certaines personnes qui buvaient ses paroles comme des écritures saintes. À croire que le rôle de parfaite petite Reine aimante et fragile se préoccupant d'autrui lui allait au teint. Mais du sang neuf, pardi ! Un brin d'intelligence et de bonne volonté, et le tour serait joué. Alors que la demoiselle parcourait de ses mires vertes l'assemblée, elle eut une tendre pensée pour Clémentine. Car elle n'aimerait guère que sa vie soit être les mains de personnages qui n'en avait rien à faire ou qui étaient tout bonnement des incapables.
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Mar 20 Aoû 2013, 21:09


Nastaé fut convoqué, comme ses collègues, à une réunion du conseil. Quelque chose s’était passé dans les eux, troublant la quiétude des deux Nations. Leur nouvelle reine avait visiblement pris le sujet très au sérieux et pour compte, vu que l’impliquée n’était personne d’autre que sa propre cousine. Nouant ses cheveux d’une barrette de nacre, il longea les couloirs du Palais, avant de se rendre dans la salle de réception principale, de l’aile ouest. Derrière lui arrivèrent deux Perles, et le monde était au complet.

L’Ondin n’avait jamais vraiment prit le temps de regarder leur nouvelle souveraine. Il avait eu certain écho, comme tout le monde, mais ne s’était jamais posé de question quant à son identité et son physique. Il avait en face de lui une femme élancée, avec des formes, surplombée d’une chevelure rousse sacrément bien ordonnée. Le jeune homme fut assez étonné de voir que leurs yeux arboraient la même couleur. Bien qu’il ne s’attarda pas franchement sur son apparence, il remarqua que la gente féminine autour de lui, si. Les femmes… Toutes les mêmes décidément.

Alors la Dame parla, d’une voix chantante et cristalline. Les gestes qui accompagnaient ses paroles étaient à son image : féminins et aériens. Mais l’heure était grave, et le sujet assez menaçant. Nastaé compatissait lorsqu’elle passa rapidement sur les politesses et les grandes instances. Lui n’était pas très pompeux à l’origine, et surtout pas dans de telles situations. En entendant l’histoire de ladite Clémentine, l’Ondin se trouva effrayer de savoir que la jeune fille avait changé de race, à cause d’expériences macabres, dont elle a été victime. Il pensa à son état moral et se dit qu’elle devait être bien malheureuse maintenant.

Clignant des yeux une seconde, il se centra à nouveau sur le sujet, et se dit qu’il penserait aux détails bien plus tard. On savait qui était les kidnappeurs, en l’occurrence les Tributs, qu’ils veulent férocement une guerre civile, et qu’une de leurs informatrices s’était faite assassiné, en localisant la cousine. L’Ondin gardait une attitude assez impassible, mais son cerveau marchait à mille à l’heure, il fallait que quelqu’un trouve une solution. La Reine déballait des informations sur la situation actuelle des Tributs, le fait qu’ils aient perdu un grand Seigneur pour eux, en fait un peuple totalement déstabilisé.

Observant ses consœurs parler, Nastaé tiqua lorsque l’une voulu tout détruire, et l’autre rester là, les bras croisés, à prier. Se raclant la gorge, il estima qu’une solution bien meilleure était devant eux. D’une voix masculine, malgré son corps élancé, il dit assuré :

« Une guerre civile n’est certainement pas la solution. Les relations que nous entrenons avec les bipèdes sont, pour certaines, assez houleuses, et en rajouter en se tuant les uns les autres ne ferait qu’accélérer notre perte. Clémentine est en danger, et les premières négociations n’ont pas aboutit. A aujourd’hui, les choses ont évolué, et l’Ondin Méduse est mort, et c’est le chaos dans les Tributs. Si nous tentions un coup de pression, en retournant les voir, ils ne pourront que accepter. Ils sont presque dissous, et totalement vulnérables. » Joignant ses doigts, les bras sur la table il enchaina : « Nous avons de quoi les menacer, sans pour autant massacrer ni nos hommes, ni les leurs. Si nous leur montrons qu’ils sont faibles, alors c’est gagné. Le problème des Tributs, c’est que leurs sujets sont facilement comparés à des animaux. Du moment que la tête de la meute tombe, les disciples sont perdus sans leur chef. Si nous nous montrons sous un jour uni, alors ça ne pourra que les faire céder. »

Regardant ses collègues, il vit que la Perle Ardente n’en n’avait presque rien à faire, et voulait aller trancher leur tête une par une. Aucune d’elle ne dit quelque chose de particulier, et Nastaé se rassura en voyant le champ libre. Au fond, dans l’ombre, une jeune fille le regardait intensément, et il cru apercevoir un sourire fugace, passer sur son visage. Lui lança un regard intrigué, il reporta ses émeraudes sur la Reine et dit :

« Etant chargé des Relations Extérieures, et vu votre état, je peux aller à la rencontre des Tributs, pour leur parler à nouveau. »


Il avait confiance en lui et voyait bien que, de toute façon, Vanille était quelqu’un que le peuple des Abysses voulait éradiquer clairement. Cependant, la décision ne regardait qu’elle, et son volontariat assuré ne sera peut être pas vu d’un bon œil.
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Mer 21 Aoû 2013, 04:03


« Les Tributs nous ont provoqué ! Nous devons répliquer !» insista la Perle Ardente, clamant à corps et à cri qu'il fallait nettoyer les océans de cette vermine trop prolifique. « Nos troupes sont prêtes, des hommes patientent et n'attendent que vos directives, Majesté. N'ayons aucune pitié pour ses sauvages ! Détruisons cette race qui se veut meilleure que nous autres. Qu'il n'en reste plus une trace ! Je m'en porte garante pour vous, ma Dame. A bas ces rebelles ! » Elle cogna avec détermination son poing serré sur le bois sombre de la table. « … veille sur nos âmes, fils et filles des mers, et protège l'enfant que tu as accueillis en ton sein. Déesse Ailydis, que ...» psalmodiait inlassablement la Perle Terrestre. « Continuer la guerre n'est peut-être pas une mauvaise solution. Que faire d'autre, de toute manière ?» Vanille laissa ses grands yeux verts glisser sur la petite assemblée.  Un sentiment de désarroi s'empara peu à peu de sa personne. Qu'il était frustrant pour elle de ne pouvoir agir à sa guise. Doucement, la jeune femme se mit à tapoter la table de ses longs ongles peints de rouge qui prenaient soudainement des airs d'armes mortelles. Ces femmes n'étaient que des incapables, à peine douée pour formuler plus de trois phrases cohérentes. Comment avait pu-t-elle croire un seul instant qu'elle tirerait quelque chose de bon lors de cette réunion ? Elle n'avait à présent plus qu'une envie : faire taire de façon définitivement ces petites idiotes sans cervelle. Mais elle ne pouvait décemment pas éliminer tout les six mois les trois quart des Gardiennes, bien que cette délicieuse idée lui ait traversé l'esprit. Autant les remplacer en bonnes et dues formes en prétextant un vice quelconque. Mais pour l'heure, Vanille était condamnée à écouter ses inepties. Lentement, elle baissa son regard d'émeraude sur le petit tas de papier entassé devant elle, se plongeant soudainement dans leur lecture comme s'il s'agissait de la chose la plus incroyable qu'elle ait jamais vu. Ces inconscientes ne s'en doutaient de toute évidence pas, mais elles tentaient le diable.

Vanille ne dédaigna pas même relever la tête pour contempler celui qui avait pris la parole, s'imposant parmi ses bonnes femmes folles à lier. La jeune femme n'en avait pas spécialement besoin pour savoir qui parlait. Pourtant, ses mires vertes finirent par se poser sur lui, elle l'observait tranquillement à travers ses épais cils noirs. Quatre joyaux d'un vert incomparable se scrutaient. Elle n'avait jamais réellement observer le nouvel arrivant, elle n'avait pas encore remarquer leur yeux si semblables qu'on aurait pu leur prêter un quelconque lien du sang. Et au moins avait-il le mérite d'avoir réfléchie à la question avant de proposer une idée. Pensive, la Dame des Abîmes se redressa.  « Nastaé, c'est cela ? Nous n'avons pas encore eu le plaisir de nous rencontrer officiellement ou de discuter un peu. Il faudra remédier à cela. Pour l'heure ...» Elle fit une brève pause. « User d'une force mesurée. Voilà ce que vous proposer ? L'idée me séduit. Nous devons nous montrer ferme sans pour autant déclencher à nouveau les hostilités. Je ne tiens pas à nous lancer dans une guerre avec les nôtres qui durerait à n'en pas douter des dizaines d'années, avec d’innombrables pertes aussi bien militaires que civiles.» - « Mais ma Dame ...» commença la Perle Ardente. « Je persiste à croire que ...» - « Ilka, tais-toi.» La stupeur se lit sur les visages tout autour de la table. Le message était d'une limpidité sans précédent : si elle était une personne adorable et compréhensive, elle demeurait la Reine, et l'on était prié de l'écouter. Avec un petit sourire, Vanille se désintéressa de la Perle, ahurie et soudainement muette, pour contempler Nastaé.

« Chère Perle Céleste, nous allons nous rendre tout deux auprès des Tributs. Vous l'avez souligné, nous devons nous montrer unis. Mon état ne change rien à ma puissance et ma détermination. Je tiens seulement à redoubler de prudence pour protéger mon enfant. Et je ne tiens pas à être mise à l'écart sur ce motif. Sans compter que ma présence demeure nécessaire. Que l'on veuille m'éliminer n'est pas en soit une nouvelle, c'est le lot de tous les personnages publiques. N'oubliez pas qu'après moi, les cibles les plus prisées ne seront autres que vous-mêmes et les Parlementaires.» - « Voici les informations que nous avons pu recueilli sur les membres importants au sein des Tributs.» dit doucement Nausicaa en s'avançant vers Nastaé. Avec un petit sourire timide aux lèvres, elle déposa quelques écrits devant l'Ondin. « Les étudier pourrait se révéler être une bonne chose. Peut-être que certains points de détails serviront durant les discussions.» - « Mais qui êtes-vous pour prendre la parole ?» s'offusqua la Perle des Ténèbres. « Il s'agit de Nausicaa Déliana.» l'informa Vanille avec un ton trop doux pour être sincère. Gabriella leva les yeux au ciel. Elle avait pourtant prévenu ses collègues. Encore aurait-il fallu qu'on daigne l'écouter. « Sortez toutes.» ordonna Vanille d'un ton sans appel. Elle ne voulait plus les voir. Elles étaient d'une inutilité presque arrogante. « La réunion s'achève pour vous. Aller dans les rues de la Cité, votre présence apaisera les esprits. Nastaé, nous avons encore à parler avant d'agir.» Quelques secondes s'écoulèrent, et les Perles traînèrent des pieds jusqu'à la porte. Il ne restait plus que la Reine, Nausicaa et la Perle Céleste dans la grande salle de réunion.

« Alors, Nastaé, avez-vous des détails à ajouter ? De mon côté, j'aurais une question à vous poser. Comment comptez-vous procéder pour débuter le dialogue ?» Et elle sourit, en espérant qu'il répondrait correctement. Nausicaa, silencieuse, alla s'asseoir un peu à l'écart de ses supérieurs.
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Mer 21 Aoû 2013, 17:49


Les Perles n'hésitèrent pas à se couper la parole entre elles, pour savoir qui triomphera de qui, et qui parlera le plus fort. L'Ondin les regardait se battre en se disant que finalement, c'était pareil partout.
Contrairement à ce qu'il pensait, personne ne lui coupa la parole quand il parla. Même si ses collègues ne l'écoutaient pas toutes, au moins -même si ce fut au bout d'un moment-, il avait attiré l'attention de la Reine. Sa tête rousse se redressa pour le regarder, peut être le jauger. Une fois ses idées exposées, ce fut un peu la cohue. Les Perles soutenaient certaines thèses, alors que Vanille prit la parole, sure d’elle. Elle répondit directement à l’Ondin, qui prit garder à ne pas la couper, et soutint son regard. Si sa solution était adoptée, au moins, il y avait des questions pertinentes qui naissaient de ce débat. Non sans mal d’ailleurs. Il ne savait pas pourquoi, mais il ne voulait pas affronter ses pairs en prônant son idée plus que les leurs. Tournant la tête vers l’Ardente, il fut surpris d’entendre Vanille couper court à toute discutions, décidant que le débat était clos du côté militaire.

Posant ses perles vertes à nouveau sur la souveraine, il jeta un bref regard dans l’ombre derrière elle. La jeune femme qui s’y trouvait n’avait pas bougé. L’homme ne s’en soucia pas et écouta sa reine.
Au sein du Conseil que depuis peu, Nastaé ne connaissait quasiment pas Vanille. Il ne lui avait jamais parlé, et l’avait vu seulement quelque fois, de loin. De plus, étant chargé des relations extérieures, il menait sa barque doucement et discrètement, faisant le lien entre la terre et l’océan, en constituant des rapports complets. Il n’était pas en concurrence, ou opposition directe avec ses collègues, donc elles ne venaient pas lui chercher des ennuies. Seulement en réunion ou en conseil, c’était bien différent. Tous s’opposaient et personne n’était uni. Lorsque Vanille se montra alors ferme et franche, elle réussi à ramener l’ordre et le respect dans la salle. Nastaé n’avait toujours rien dit, et son regard allait à deux reprises, sur ses collègues, puis sur la Dame en bout de table. Il appréciait cette femme. Alors bien sur le mot « apprécié » n’était pas employé à sa juste valeur. Il ne la connaissait pas, ne savait rien d’elle, donc il n’avait aucune affection particulière envers sa personne, mais son parcours depuis sa montée au trône, et tout ce qu’elle dégageait, était fascinant. Comme si elle renfermait plusieurs personnalités. Bon, Nastaé n’allait pas chercher aussi loin, son inconscient le fit pour lui, mais elle n’en restait pas moins très mystérieuse pour lui.

L’Ondin prit garde à ne surtout pas la dévisager lorsqu’il la regardait. Vanille lui annonça alors que tous les deux allaient se rendre chez les Tributs, même malgré son état, qu’elle serait juste bien plus prudente. Nastaé acquiesça sans la couper dans son discours, approuvant tout ce qu’elle pouvait affirmer. Il n’hochait pas férocement la tête, seulement un petit signe démonstratif d’une grande écoute. La femme dans l’ombre, qu’il avait malencontreusement oublié l’espace de cinq minutes, sortit de celle-ci pour s’adresser à lui. Il ne se formalisa pas de son identité, ni de qui elle était. Pour lui, tout être avait le droit d’être à un certain endroit, sans avoir à se justifier, quant à son état. Bien sur, lui pensait ça, mais il était bien le seul. Prenant les documents, il sourit sincèrement à Nausicaa, sans dévoiler ses dents, en prononçant un petit merci poliment. Il lui prêta autant d’attention qu’il en portait à la Reine, lorsque la petite blonde lui expliqua certaines choses.
Ténèbre, la Perle avec qui Nastaé s’entendait le mieux –aussi étonnant que ça puisse paraître-, s’offusqua de la présence de cette jeune fille. Vanille prit la parole, étonnament lasse sur le coup, avant de demander à toutes de sortir de là. Bien, le message était passé.

Nastaé réunit les documents dans ses mains, pour les prendre avec lui, quand la Dame lui demanda de rester pour avoir une discussion plus approfondit sur le sujet. C’était bien lui qu’elle appelait vu qu’elle avait cité son prénom. Ne bougeant pas de sa chaise tan que toutes n’étaient pas sorties, il finit par se retourner vers la rousse. Posant les feuilles à plat sur la table, il répondit à Vanille :

« Comme je l’ai dis, ces Tributs ayant une mentalité assez primitive, il faut leur montrer qui décide. Je pense qu’on peut le faire de deux façons différentes. Soit on va vers eux, on se met en avant en les mettant au pieds du mur, en leur décrivant la situation dans laquelle ils sont actuellement, de manière à les mettre mal à l’aise. Alors à ce moment on fait pression en leur parlant et en leur montrant qu’ils n’ont pas le choix.  Ou a contrario on joue la carte de la diplomatie, en leur faisant croire qu’ils ont le choix, que c’est un débat et qu’ils peuvent encore nous dominer, tout en les emmenant finalement à l’évidence qu’ils sont perdu, et que tout se retourne contre eux, en débit de notre « bonne volonté ». Il faudra juste faire attention de ne pas être vulnérable, et emporter certains hommes. »

Nastaé ne voulait pas non plus risquer le diable pendant les négociations. Si les Tributs se sentent prise au piège –et elles le seront- il a peur qu’elles ne lâchent quelques hommes sur leur tête. Alors à ce moment il faudra une fois de plus montrer qu’ils sont les plus forts, les plus puissants, en massacrants leurs maigres mercenaires.
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Mar 27 Aoû 2013, 01:15


Vanille hocha doucement la tête, pensive. « Je me dois, avant toute chose, d'être des plus honnêtes avec vous, Perle Céleste. Je me vois dans l'obligation de me faire discrète dans cette affaire, comme nous l'avons déjà souligné, puisque la figure d'autorité que je représente déplaira aux Tributs, que ma grossesse m'incite à la prudence et que cette affaire me touche de trop près. Cependant, je n'hésiterai pas à régler ce problème moi-même si vous décidiez de demeurer dans l'ombre. Je respecterai votre choix. Car je dois vous annoncer ce que vous risquez en cas d'échec de la mission pour laquelle vous semblez vous destiné. Si jamais vous ne parvenez pas à notre but, le peuple se soulèvera sous l'émotion que représenterait la perte de ma cousine. Il exigera votre démission. Le Parlement, fâché de ce qu'il appellera votre incompétence, réclamera votre départ. Les Perles ne s'offusqueront certainement pas de votre défaite. Elles seront même ravie que vos idées n'aient échoué et se complairont dans la pensée que les leurs auraient pu réunnir. D'autres Ondins se battront pour prendre votre place. Et puisque votre non-réussite est synonyme de mort de ma cousine, je ne pourrais prendre votre défense ni même vous accepter dans ce Palais.» Le ton de la Dame était grave, car l'heure n'était aux légèretés. Les heures étaient comptées, et la situation des plus sérieuses. Autant dire que Nastaé se lançait dans une entreprise risquée. Quant à Vanille, elle tâchait d'être agréable tout en énonçant la dure réalité. Elle ne se préoccupait pas tant que ça de la survie de sa cousine. Mais le visage qu'elle affichait ne lui permettait pas d'afficher au sein de son gouvernement celui qu'on verrait comme le meurtrier par procuration d'un membre de sa famille. La jeune femme laissa ensuite un petit sourire étiré ses lèvres. « A l'inverse, l'accomplissement de votre  rôle serait évidemment très profitable à votre carrière

Vanille se releva. Aussitôt, Nausicaa l'imita. « Je vous laisse réfléchir quelques instants. Je vous donne dix minutes. Prenez bien le temps de peser le pour et le contre. Je n'ai pas besoin de vous rappeler ce que vous impose presque votre devoir et la morale, cependant il s'agit d'une décision qui ne regarde que vous. Vous pouvez décidé de défendre vous même vos convictions ou laissez d'autres le faire. Et ce seront ces personnes qui récolteront le fruit, bon ou mauvais, de l'issue de cette bataille. Je compte mettre en œuvre vos idées. Avec ou sans vous.» Elle sourit. « Venez frapper à ma porte une fois le temps écoulé. Je serai dans mes appartements privés. Il me faut me préparer.» Elle retint un sourire malicieux. Il fallait aussi qu'elle déniche une petite tenue officielle pour Nastaé. Car malgré ses paroles, Vanille savait que la décision de l'ondin était déjà prise. Ou tout du moins, s'il hésitait, elle savait à quoi allait aboutir le fil de sa réflexion. Elle l'avait lu dans l'avenir. En réalité, elle avait juste besoin de ces dix minutes. Elle ouvrit la porte et ajouta : « Nausicaa, reste ici et veille à ce que personne ne vienne influencer la Perle Céleste. J'entends que certains ou certaines tenteraient de le faire plier selon leur volonté. Qu'on ne vienne pas le troubler.» - « Oui mère.»  Et sans rien ajouter, la jeune femme tourna les talons et s’éclipsa en silence pour rejoindre ses quartiers.

« Ma Dame...» - « Ilka, tu deviens réellement désagréable.» soupira Vanille en avançant d'un pas tranquille dans les couloirs du Palais. La Perle Ardente n'avait pu s'empêcher d'attendre la sortie de sa Reine pour lui confier encore deux ou trois choses. « Ma décision est prise. Et si tu n'es pas prête à la respecter, tu n'es pas digne d'être une Gardienne.» Des paroles qui eurent le don de faire mouche. La Perle se figea et laissa sa souveraine continuer son chemin seule. Vanille espérait que cette fille n'avait pas de mauvaises idées derrière la tête. Elle n'avait pas le temps de s'occuper d'elle.

Nausicaa, calme et presque compatissante, se rassit sur une chaise. Ses grands yeux claires scrutaient Nastaé avec une pointe de curiosité. Elle brûlait d'envie de lui parler, de le supplier d'agir pour sauver la petite fille qu'elle aimait tant. Mais elle ne dit rien, se contentant de l'observer en silence. Sans compter que Vanille ne serait guère ravie d'apprendre une potentielle tentative de manipulation affective. Les secondes s'écoulaient lentement. Une minute. Puis deux. Patiente malgré la situation délicate et ses sentiments qui lui sommaient de faire quelque chose, Nausicaa attendait.

Et Vanille, quant à elle, était prête, dans les sublimes apparats de sortie que la tradition lui imposait. Dans ses mains, elle tenait la tenue officielle qu'elle lancerait dans les bras de Nastaé dès qu'il se présenterait à elle, et elle irait sans plus tarder en sa compagnie tenter de régler ce problème.

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Mer 23 Oct 2013, 21:56


Nastaé avait clairement exposé son avis. Il avait réfléchis, prit en compte ce qui serait le plus juste, et faisait en sorte de faire briller son intelligence. Il n’était pas un grand combattant, ni quelqu’un avide de sang et de mort au contraire, il préférait se démarquer par une certaine forme de sagesse. Son jeune âge lui donnait encore quelques notions d’impulsivité, et de naïveté, mais rien de comparable à quand il se rendit sur la terre ferme pour la première fois. Et par cette intelligence, il savait qu’il pouvait surplomber les Tributs, les dominer, faire en sorte que ce soit  elles qui plient sous son joug et non le contraire. Cependant son altruisme pourrait compliquer les choses et mettre à mal certaines parties. Il préfèrerait ainsi la diplomatie, au caractère sanglant des actes barbares. Mais ceci, il le verrait bien plus tard.
La Reine des Eaux lui répondit honnêtement en l’informant des risques à prendre. Ce serait la réussite la plus totale, ou la déchéance à coup sur et il serait obligé d’errer sur la terre pendant un moment, alors que cette réputation de perdant lui collerait à la peau. Ceci, il ne pouvait l’imaginer. C’était hors de question qu’il échoue mais, pas seulement pour lui, mais pour son peuple, et pour Clémentine !

Alors que son cerveau s’agitait, derrière son visage impassible, Vanille se leva. Par respect il l’imita, la saluant d’un léger signe de tête, écoutant ses dernières paroles. Elle lui laissait du temps pour réfléchir, en compagnie de la jeune fille. Cette dernière lui annoncera lorsque le temps sera écoulé. Même si c’était dans la précipitation, Nastaé avait choisi. Ce laps de temps lui permettrait de mieux penser ses réflexions, mais au fond de lui, son âme avait choisi. Bien qu’il fut dans ses songes, il tiqua sur l’appellation que Nausicaa porta à Vanille. C’était sa… Fille ? Mais… Elles devaient avoir le même âge ? Ou peut être… quelques années d’écart ? Nastaé… Les Sirènes sont éternellement belle non… ? L’homme cru entendre les parole de sa mère résonner dans sa tête, et il quitta son air étonné.
Se rassayant quand la porte se ferma, il osa soupirer devant la petite blonde qui se trouvait à proximité. L’Ondin ne se doutait pas ce qu’il se passait au delà de cette salle de réunion, et était bien trop concentrer pour s’en soucier seulement. Tournant la tête, il se mit à longuement regarder par la fenêtre. Le silence qui pesait n’était pas dérangeant, et il savait que Nausicaa le regardait, presque trop curieuse. Son visage, lorsqu’il se laissait emporter par ses songes, avait quelque chose de nostalgique et malgré tout poétique. Bien qu’il garde en lui une certaine virilité, Nastaé ressemblait à une muse. Ses gestes étaient gracieux et aériens, mais pas exagérés. Il n’aimait pas en faire trop, et se pavaner inutilement. Ses traits fins, sa joli mâchoire, lui donnait un air d’ingénue, mais une certaine sagesse l’habitait, assez du moins pour ne pas qu’il prenne cette situation à la légère, en s’en délestant. En confiant ce travail là à une autre, qui ne ferait que se plaire à le critiquer lui, et son improbable incompétence.

Nastaé n’avait pas compté les secondes, ou tout autre phénomène pouvant lui dire combien de temps il s’était écoulé,et se leva en déclarant :

« Nous pouvons rejoindre la Reine »

Il attendit que Nausicaa lui passe devant, pour lui indiquer le chemin. En fermant la porte, la petite blonde partie en direction de l’endroit où se trouvait sa mère, alors que l’Ardente surgit devant l’Ondin.

« Te crois pas plus fort que moi ! Il me tarde de voir ta tête séparer de ton corps, et prouver à Vanille que c’est moi qui ai raison ! », « Ilka calme toi, si tu te fais prendre à de pareilles menaces, tu risquerais la mort… »

Visiblement, Ténèbre était bien plus sage que l’Ardente, et plus pondérée. Elle ne regarda pas Nastaé, et attrapa sa collègue avant de l’emmener un peu plus loin, pour la dégager du champs de vision de l’Ondin. Légèrement surprit par cette altercation, il tourna ses yeux émeraudes vers Nausicaa, comme si elle allait l’aider à comprendre quelque chose, avant de soupirer.

« Allons-y, ce n’est pas important. »


Ardente était très impulsive et les menaces étaient courantes avec elle. C’était peut être tout ce qu’elle connaissait d’ailleurs comme moyen de pression.

Une fois rendu dans la vaste pièce qui abritait les appartements de la Reine, Nausicaa frappa à la porte et l’ouvrit, annonça Nastaé. Le jeune homme entra avec hésitation, ne sachant réellement que faire, et Vanille lui donna de façon assez inhabituelle -de sa vision du moins- ses habits d’apparats. Comment savait-elle qu’il allait accepter la proposition ? Dire que oui, il acceptait de se jeter au feu pour elle, Clémentine, et son peuple entier ? Dégageant rapidement ces questions il annonça alors la couleur :

« Mon engagement est certain et murement réfléchis. Je me joindrai donc à vous pour cette expédition, espérons seulement qu’elle soit bonne. »

Nastaé devait se changer rapidement, pour paraitre devant le peuple et surtout, devant les Tributs qui devaient bouillir et paniquer.
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Jeu 24 Oct 2013, 17:36

Vanille laissa un très léger sourire orner ses lèvres pâles. Une pointe de malice perçait dans son regard vert. D'un toucher délicat, face au miroir de sa coiffeuse de bois et de corail, elle peaufinait la magnifique coiffure qu'un domestique avait commencé à faire. Piquant une broche par-ci, une perle par-là, elle ne permit qu'à une unique boucle de rebondir librement. À travers les reflets, elle contemplait Nastaé à qui elle faisait dos. « Je suis ravie d'entendre de votre bouche votre décision définitive. Et pour répondre à la question que vous n'avez pas posé à voix haute, il est dur de dissimuler ses intentions à quelqu'un qui voit l'avenir et veille à ses changements pour obtenir réponse.» Et qui d'autant plus, lit les pensées. « A l'instant même où vous avez décidé de ne point faire demi-tour et où le doute s'est évaporé, moi-aussi j'ai su. Alors à quoi bon perdre du temps ?» Sans se retourner, la Sirène fit quelques pas en arrière pour vérifier son allure. Il était plutôt dur de croire qu'elle était enceinte, sa silhouette était fine et harmonieuse. Seuls la tripotée d'herbes médicinales destinées à la grossesse et les trois médecins paniqués qui tournaient sans cesse autour d'elle permettaient de savoir. « Mais je vous en prie, Perle Céleste. Changez-vous et revêtez la tenue d’apparat. » Elle désigna d'un geste rapide quoique délicat le paravent qui dissimulait un pan de sa chambre. Certes, ce n'était pas commun qu'une Perle se change dans les appartements privés de la Reine, mais l'heure n'était pas au chichi, et il n'y aurait pas de drame politique pour ce maigre manquement. « Rassurez-vous, ce n'est pas la même que la mienne.» Il fallait bien avouer que les vêtements traditionnels des ondins étaient des œuvres d'art d'un style tout particulier. La robe de la Dame était une splendeur et respirait la féminité. Peuple peu pudique, c'était un costume plutôt léger et dénudé fait de quelques morceaux de tissus légers et aériens et de perles. Nastaé allait avoir droit à quelque chose de moins extravagant et plus protecteur. Après tout, il allait être en première ligne de mir. Il serait stupide de mourir par une lance au beau milieu des discussions. Et de manière générale, les habits masculins étaient plus massifs, quoique évidemment tout en charme et souplesse, et d'une infinie richesse.

Nausicaa, muette, patientait en silence dans un coin où elle ne gênait pas. Elle attendit que le silence se fasse avant d'oser prendre la parole. « La Perle Ardente est intervenue sur le chemin, mère.» - « Je le sais bien. J'ai déjà pris des dispositions à l'égard de mon entourage politique. Un exemplaire de mon décret a déjà été transféré au Parlement qui a approuvé à la majorité absolue mes propos. Mais ce n'est point l'heure d'en discuter. Le peuple ainsi que les Gardiennes seront informés de ce texte lorsque cette sombre affaire sera terminée. Chaque chose en son temps. Mais je dois bien avouer que cette Perle salit l'honneur des nôtre, ainsi qu'une fonction que j'affectionne tout particulièrement pour l'avoir longuement endossée.» - « Bien. Avez-vous encore besoin de moi ?» - « Oui. Tu viens avec nous.» La petite Sirène en fut étonnée, et le flegme savamment étudié qu'elle tenait jusqu'alors s'envola en un instant. Sa mère leva délicatement le regard sur elle. « Mais … ?» - « Je compte sur une issue bienheureuse. Je veux que tu sois là pour t'occuper rapidement de Clémentine à son retour.» Elle hocha presque frénétiquement la tête. Et elle comprit enfin que la troisième tenue qui patientait était pour elle. Sans se préoccuper de Nastaé, elle se contenta de se retourner pour se changer et enfiler une tenue plus sombre et sage que les deux politiciens. « L'heure tourne.» murmura doucement Vanille en regardant par la fenêtre. Elle avait soudainement retrouvé un semblant de gravité, et une petite moue pensive étirait ses lèvres. « Pressons-nous. Tout le monde est prêt ? » Loin d'être réellement une question, c'était plutôt un ordre. Ils avaient perdu assez de temps. Si Vanille ne tenait pas particulièrement à retrouver sa cousine encombrante, bruyante, et pleurnicheuse, elle préférait de loin l'étriper de ces mains plutôt que de laisser ces créatures sombre s'en charger. Ainsi, la jeune souveraine ouvrit la porte. Quelques soldats en uniforme, droit comme un i, attendaient sans broncher. Ils escortèrent dans le plus grand silence les trois ondins à travers le Palais pour se rendre dans la cour, où des rangs entiers d'armées se tenaient. Il était grand temps de quitter le cocon calme et tranquille de la Cité pour rejoindre les flots.

C'est à une distance raisonnable que la petite congrégation ondine de la Cité Engloutie se rendit. Vanille, d'un regard paisible, contempla les environs, les grands massifs et les parois rocheuses qui s'offraient à sa vue. Ils étaient suffisamment proches des territoires des Tributs pour que ces dernières se montrent sans trop d'histoires, tout en ne s'éloignant pas trop de la Capitale pour permettre un repli efficace et rapide. « J'espère que vous vous sentez bien, Nastaé.» finit-elle par murmurer doucement. « Car la bataille diplomatique ne fait que commencer.» À peine eut-elle terminé sa phrase que des petits mouvements brusques firent vaciller l'onde. Dans l'obscurité des grottes et cavités, des ombres filaient. Et les ondins plus ou moins monstrueux des profondeurs se mirent à découvert, scrutant de leur yeux animales leur opposants. Vanille s'avança très légèrement et esquissa une élégante révérence, avant de se reculer, et d'inviter, d'un geste de la main, Nastaé à faire de même. À ceci près que lui ne rejoindrait pas les rangs. « Bonne chance. Ne nous décevez pas.» glissa la Reine à l'oreille de sa Perle.



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Ven 25 Oct 2013, 15:32

Nastaé écouta sa Reine parler, et lire en lui comme dans un livre ouvert. Fronçant les sourcils, il eu un mouvement de recul lorsqu'il apprit qu'elle le devinait, lui et ses pensées, de A à Z. Si il aimerait un jour se protéger, et garder quelques pensées pour lui, il serait alors contraint de les lui transmettre quoi qu'il arrive, s'il se retrouvaient dans la même pièce. C'était... Très agaçant ces phénomènes. Se frottant le front, la mine contrite, il regarda les vêtements qu'il avait entre ses mains, se disant qu'ils étaient bien plus beaux et habillés et que ses quelques voiles simples qu'il avait actuellement.
Surprit de sa proposition, il ne su s'il devait accepter ou refuser, mais la suite ne lui laissa pas vraiment le choix. Alors il se dévêtit habilement derrière le paravant de la Dame, avant de se parer comme un Roi, avec la coiffe qui sublimait simplement ses traits. Vanille avait quelque chose d'inaccessible, et il avait l'impression que dans cette tenue, lui aussi était devenu intouchable. Etait-ce la destinée des souverains et hauts placés de cette si belle race qui était la sienne ? Alors qu'il fini de mettre ses bracelets, et ses habits en place, il entendit la Reine parler au sujet d'une de ses collègues. Par esprit logique de déduction il comprit immédiatement de qui elle parlait et la teneur de ses propos.

Dès qu'elle pressa tout le monde, Nastaé sortit de derrière le paravent, annonçant qu'il était prêt, et qu'il attendait son signal. Ainsi, elle confirma leur départ, et ensemble, dépassèrent le Palais pour finir dans les eaux profondes des grottes et autres cavités souterraines. Le stress commençait doucement à l'envahir. Le fait qu'il puisse voir dans le noir ne lui posait donc aucun problème pour se déplacer, et pendant un instant, il oublia le monde autour de lui, s'enfermant dans un étau, pour ne réfléchir qu'à la suite. Devenir un stratège hors pair, de manière à voir rapidement le bout du tunnel, et récupérer Clémentine. Lorsque Vanille lui parla, il détourna lentement les yeux pour la regarder en coin, avant de comprendre qu'elle allait simplement le laisser se débrouiller. C'était son idée, alors ce devrait être à lui de se jeter dans la gueule du lion ? L'Ondin n'était pas de cet avis là. Celui-ci n'eut pas le temps de lui parler, et imita Vanille dans la reproduction des salutations, en se présentant à son tour.
Sa Reine adorait lui mettre la pression mais étrangement, Nastaé se sentait bien. Les êtres qui se tenaient devant lui ne lui faisait pas peur comme il le pensait, et il avait une certaine empathie, menant à la compassion de ses êtres. En les voyant, il comprit presque immédiatement pourquoi ils avaient kidnapper la cousine de la souveraine.

Eh bien, que cette dernière reste en retrait avec sa soi disant fille ! Nastaé était bien plus confiant seul, qu'avec des personnes qu'il ne maitrisait pas.
Le jeune homme n'avait, qu'une seule fois, rencontré ces êtres abyssaux. D'ailleurs, ces derniers avaient cherché à le tuer, mais c'était il y avait un moment, et sa vision du monde avait changé. Il était devenu quelqu'un de moins imbus et plus tolérant.
Comme prévus, le petit groupe de quatre se tenant juste devant lui, n'avait pas chef définie, de leader à proprement parlé. Ils étaient juste là, comme un cheveux sur la soupe, car il fallait bien que quelqu'un aille à la rencontre des Sirènes civilisées. A ses yeux, finalement, ils ressemblaient à des enfants dans un monde qu'ils ne connaissaient pas, et presque livrés à eux-même. Oh bien sur, il ne se laissait pas prendre par le regards hagards et méfiants, peut être qu'ils n'attendaient qu'une chose, c'était de tous les dévorer !
Dans cette situation, Nastaé resta lucide.

« Nous sommes ici dans un but pacifiste, pour reprendre les négociations au sujet de la cousine de la Reine. », « Personne ne la cèdera ! », « Ecoutez, nous ne vous demandons pas votre avis. Votre situation actuelle vous impose certaines restrictions au sein des vôtres. Votre peuple est en deuil, et désuni le temps qu'un autre chef soit mis à la place de l'ancien. Vous querellez avec nous serait réellement la dernière chose que vous voudriez avoir dans vos vies. », « A quoi ça servirait ? On vous fait pas confiance ! Nous méritons de mourir à vos yeux, alors nous, c'est pareil ! »

Nastaé soupira. Il était clair que les avis étaient mitigés là-dessus. Une partie de la population civile voulait que ce Tributs tombent, et l'autre partie s'en fichait, tan que celles-ci ne leur faisaient pas de mal. L'Ondin croisa les bras, et son ton et son regard se firent plus ferme. Parler doucement et calmement avait permis de ne pas se sauter immédiatement à la gorge, mais il fallait dorénavant qu'une décision rapide soit prise.

« Clémentine vous sert de faire-valoir. Ce que vous ne comprenez pas, c'est qu'en voulant attirer l'attention sur vous pour X raisons, vous ne faite que nourrir une haine, de l'autre côté, déjà naissante. Nous rendre Clémentine serait judicieux pour vous. Le peuple d'en haut ne nous demanderait pas de prendre les armes contre vous, et vous vous pouvez repartir dans votre vie politique et sociale sans risquer une attaque surprise et ô combien dévastatrice, de notre part. », « ...une haine ? », « Oui. Je suis le Gardien chargé des relations et il va sans dire que, de tous ceux au courant de la situation actuelle, et sachant combien le peuple est à présent attaché à la Reine actuelle, votre comportement les rends agressifs, et ils nous demande sans cesse quand arrivera le moment où nous viendrons vous exterminer. », « Mais... », « Surtout maintenant que vous n'avez plus de tête pensante, et que vous êtes dans une situation -reconnaissons le tous s'il vous plait- délicate. »

Nastaé avait agit selon ses pensées. Il leur avait fait comprendre, à plusieurs reprise, qu'ils étaient mis à mal, et il s'était servit du peuple aquatique pour dire que ces derniers étaient furieux et ne voulaient qu'une chose, les voir mort et enterré. En jouant 'franc-jeu' comme cela, il pu prouvé par A plus B que dans cette situation, ce n'était pas eux, sans Clémentine qui étaient les plus mal lotis, bien au contraire. Se servir de leur malaise actuel, dû à la chute de leur chef, était surement un coup bas, mais il fallait agir et faire comprendre que dorénavant, ils n'étaient plus en situation de force, et en mesure de répondre comme des enfants prétentieux et égoïstes.

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Lun 04 Nov 2013, 19:05


Vanille, calme et silencieuse, contemplait de ses grands yeux verts et clairs la scène si pitoyable qui se déroulait dans l'onde glacée. Elle n'avait guère envie de traîner dans les parages, à perdre son temps en vaine discussion qu'elle ne faisait d'ailleurs que regarder, pour sauver une gamine dont la vie ou la mort l'importait peu. Elle n'avait cependant pas le choix pour garder une image impeccable de sa personne et avoir un semblant de paix. Si la Réprouvée mourrait, Nausicaa serait des plus insupportables. Les Tributs, pauvres enfants égarés dans l'immensité de l'Océan, semblaient ignorer la bonne marche à suivre pour se tirer de cette situation délicate. Au moins, la Perle Céleste était compétente et parvenait lentement mais sûrement à ses fins. Nastaé restait bien droit, face à ses potentiels meurtriers, et parlait tranquillement, tout en simplicité. Mieux valait user de mots simples avec ce genre d'individus. Ce n'était point dans le but de les dégrader qu'on les disait moins intellectuels que leur congénères des surfaces. Ils vivaient simplement dans les tréfonds des eaux, dans la seule volonté d'être proches de l'élément aqueux. Ils ne recevaient au sein de leur clan qu'une éducation sommaire, bien loin des grandes universités de la Cité. C'était ainsi. C'était leur choix, et pour rien au monde ils ne désireraient changer de mode de vie. Les plus vifs d'esprit étaient souvent les Chefs, comme l'homme méduse si redoutable dont Vanille s'était débarrassée un peu plus tôt.

Un léger mouvement attira l'attention de Vanille. Ce n'était qu'un minuscule bruissement presque imperceptible, une gêne au coin de l’œil sur laquelle on ne parvenait à mettre de mot. Mais c'était bel et bien présent. Tandis que Nastaé se plongeait corps et âme dans les négociations, la Sirène scruta les environs. Une ombre fière et droite se tenait un peu plus loin. Forme monstrueuse, l'Ondin menaçant devait être croisé avec un requin. De ses bras musclés et acérés, il tenait une petite créature qui gigotait. Nul doute qu'il s'agissait de Clémentine. Seulement, ce n'était guère une bonne nouvelle. Cette silhouette imposante et effrayante, Vanille ne la connaissait que trop bien. Son regard se fit plus dur. « Nastaé.» murmura-t-elle assez fortement pour que l'Ondin l'entende, une fois que le silence fut revenu et que les Tributs cogitaient. « Reviens. Maintenant.» Et c'était clairement un ordre. Son ton était ferme et dur, mais loin d'être injuste ou cynique. La Perle devait rejoindre les rangs, au plus vite. Même le vouvoiement n'était plus d'actualité dans ses conditions, car cette futilité ne faisait que gaspiller quelques précieux instants. Et de toute manière, ce genre de politesse n'était rien. Elle était souvent plus arrogante que n'importe qui, même en usant des politesses les plus exquises.

Vanille, d'un bref geste de la main, incita les siens à la tranquillité et à ne surtout pas lever les armes. Les Soldats, lèvres pincées, observaient le grand requin s'approcher, avec la petite princesse dans les bras. Les Tributs souriaient et riaient, comme libérées d'un poids. « Bonjour à vous, traîtres du sang.» lâcha le Requin d'une voix grave et moqueuse. « Ehskar. » répondit Vanille en guise de salutation. « J'étais persuadé que je te reverrais, un jour.» Il grogna. L'Armée se raidit. Comment osait-il s'adresser à la Reine ? « Moi de même.» Elle sourit. Mais ses prunelles se faisaient assassines. Ehskar, quand à lui, se rapprochait de son peuple, bien qu'il demeure quelque peu en avant. « Je reprends le dialogue pour les miens.» Il tourna très légèrement la tête vers Nastaé. Vanille restait imperturbable, malgré les pensées peu saillantes qui voguaient dans l'esprit d'Ehskar.

« Belles paroles, jeune traître du sang. Beau parleur. Mais je crains que tu oublie le principal. Ce n'est pas une question de chef, de négociations ou d'attirer l'attention. C'est ainsi. Nos peuples sont en guerre, et tes discours d'idéaliste à la solde de '' Sa Majesté '' n'y changera rien. Si nos origines sont communes, nos chemins sont différents.» Un rictus étira ses lèvres, sourire carnassier et effrayant qui fit frémir plus d'un. « Tu parles d'une haine naissante à la Cité.» Il rit, d'un son gras comme s'il était gros fumeur bien que cela paraisse improbable dans les profondeurs abyssales. « Et bien nous, dans l'obscurité, nous vous avons en horreur, et nous vous portons une infinie haine.» Lentement, il serra ses longs doigts acérés autour du petit cou de Clémentine qui avait les yeux exorbités. « Vous l'aurez compris, gens de la Cité, je suis le nouveau chef de la Tribut qui vous fait face.» On acclama avec des rires mesquins et satisfaits cette annonce aux allures officielles. Les Soldats restèrent de marbre, Vanille ne fit que hausser les sourcils.

Peu à peu, les ennemis se regroupèrent derrière Ehskar, soudainement confiants. Leur yeux rieurs glissaient sur la petite troupe royale, dans l'attente d'une réponse.


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Lun 04 Nov 2013, 19:46

Lorsque Nastaé entendit l'ordre de sa Dame, il se recula doucement, toujours avec dignité. Dans l'ombre, quelque chose bougea et il vit clairement qu'un grand costaud, un peu trop massif tenait une jeune fille entre ses bras puissants. Oui, il était impressionnant et évidemment que Nastaé était impressionné, mais il ne devait pas perdre pied. Etrangement, le fait de voir sa Reine se contenir, lui remonta assez le moral pour qu'il écoute sans sourcilier ce type, ayant juste une crainte quand aux cervicales de Clémentine. Mais il ne perdit pas la face, bien au contraire. Pour le moment, ils n'étaient pas encerclés. Certains hommes se concentraient derrière Eshkar, et reprenait confiance devant l'annonce. C'était le nouveau chef de Tribut. Hum... C'était exactement ce qu'il disait. Maintenant qu'ils avaient une nouvelle tête pensante, ils la suivaient aveuglément sans avoir peur de rien, étant trop bête pour réfléchir d'eux-même. Alors l'Ondin resta calme mais croisa les bras.

« Je ne suis pas utopiste. Je ne suis pas venu ici pour que nous avancions dorénavant main dans la main contrairement à ce que vous pensez croire. D'ailleurs, la vision que vous avez de notre venu me désole car cela prouve que vous n'avez pas saisit la subtilité de la rencontre. Qu'importe. J'ai déjà fait les frais de votre haine, et j'ai pu constaté pendant ce séjour chez les vôtres, combien vous manquez cruellement d'un élément pourtant si important : l'intelligence. Comment pensez-vous que j'ai pu m'échapper ? Vous glisser entre les doigts, comme une anguilles ? Car je vous ai berné. Je ne suis pas pour les vengeances personnelles et comme je le dis, et le répète, nous ne sommes pas venu pour vous infirmer. Vous vous laissez aveuglé par votre haine, que savez-vous réellement de nous ? Vous vous reposez sur vos acquis, sans penser à l'évolution que nous avons subit là-haut. Nous sommes partout. Libre à vous de vous sentir chez vous, en sécurité, parmi les vôtres, avec un otage, mais si vous décidez d'attaquer, en tuant cette jeune fille, alors la contre-attaque sera bien plus grande que vous ne le pensez. Nous vous dévorerons de l'intérieur. »

Nastaé tint le regard d'Eshkar quelques secondes, avant de glisser sur ses troupes. Ils essayaient tous de se cacher derrière ce grand bonhomme, alors que Clémentine suffoquait et essayait de respirer correctement. Bien sur, l'Ondin avait joué une pièce maitresse. Si jamais cela ne marchait pas, c'était la mort de Clémentine, assurée. Seulement si Eshkar était réellement la nouvelle tête pensante, alors il ferait un effort pour revoir à la baisse ses tarifs, et comprendre comment ses ennemis jurés fonctionnaient.
Lorsqu'il séjourna chez eux, plus jeune, il avait remarqué combien il était facile de les avoir. Certes ils sont méfiants et sur la défensive, mais pas de la bonne manière. Les moyens qu'ils déploient sont juste... Les plus mauvais dans leur genre. Il fallait simplement trouver la faille, et l'ouvrir pour arracher la tête du corps. Si Eshkar se voit légèrement déstabilisé, cela se répercutera sur ses soldats à pleine puissance. L'Ondin ne voulait pas sortir les armes, et en venir aux mains. Il préférait une joute verbale. Mais il comptait aussi sur Vanille pour assurer un certain soutient. Elle avait elle-même dit qu'elle serait là pour les négociations, et il était peut être temps qu'elle enchaine pour qu'Eshkar comprenne réellement sa situation. Clémentine était une faire valoir, mais pour quoi ? Cela ne servait qu'à attiser une haine déjà bien connu dans le peuple d'en haut, et en aucun cas les royaux ne cèderaient devant eux. De plus, ce type connaissait la Dame, alors peut être que le discours de cette dernière sera plus pointu et approprié pour le toucher plus... Personnellement.

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Lun 04 Nov 2013, 22:00


À peine trois ou quatre secondes s'écoulèrent après que Nastaé eut prononcé les derniers mots de son monologue. Dans les tréfonds de l'onde douce, l'atmosphère était pourtant bien électrique, lourde et pesante. Tendus, Soldats royaux comme membres des Tributs resserraient les poings et agrippaient fermement leurs armes, prêt à réagir au moindre bruissement déplacé. Les traits durs et fermés d'Ehskar se détendirent peu à peu. Et lentement, un maigre sourire étira ses lèvres pâles et sèches. Et comme pris d'un soudain accès de folie, qui n'eut pour seul effet que de faire lever les yeux de Vanille au ciel, il se mit à rire. Longuement. Quelques nouvelles secondes, en réalité, mais la mélodie rauque résonnait de manière bien funèbre. « Pauvre fou. Voyez mes frères, ce gamin insensé, ce traître du sang sans raison.» La flamboyante Sirène déclara alors de sa voix claire et tranquille. « Je lis en toi dans un livre ouvert. Ainsi ton choix est fait.» - « Cela fait des jours entiers que l'on se prépare. Et nous ne sommes pas prêt de renoncer car un gamin prétentieux nous traître de bête.» - « J'admire ta ferveur. Tes hommes te suivront jusqu'à la mort pourvus que tu leur ordonnes.» - « Ils ont besoin d'un guide.» Vanille pencha délicatement la tête sur le côté, souriante. Et elle articula lentement quelques mots dans une langue étrangère au peuple des surfaces. Nul ne pouvait la comprendre parmi ses rangs. Ses mots n'étaient adressés aux Tributs, et c'est pour cela qu'elle s'exprima dans leur langue. Mais quelqu'un pourrait éventuellement saisir quelques mots. Quelqu'un qui aurait vécu quelques temps parmi les Tributs. C'était assez intentionnel. « Oui c'est vrai. C'est pour ça que je pensais que tuer le dernier Guide serait suffisant pour que je récupère ma tendre cousine.» Douce allusion à peine voilée quand au meurtre que la demoiselle avait commis un peu plus tôt. Bien qu'elle présente la chose comme un crime nécessaire pour retrouver Clémentine. Et c'est l'échec de cette manœuvre qui la poussa à prendre un intermédiaire.

La réaction fut immédiate. Les Tributs se mirent à hurler, à insulter la Reine et à déballer des flots de paroles, toujours dans la langue incompréhensible pour les bons soldats royaux savamment sélectionnés pour cette mission. Ehskar avait changé de couleur de peau. C'était assez drôle à voir. Afflue du sang sous sa peau, de gris pâle, il devint aussi rouge que les poivrons les plus colorés. Vanille se promit de lui en envoyer un à la face, à lui qui ne devait jamais avoir vu le moindre légume, et de fleurir sa tombe de bouquet de carottes. Paraît que ça rend aimable. « J'aurais aimé qu'on règle ça entre personnes civilisées.» souffla-t-elle tout bas en contemplant les Tributs qui dégainaient. « Garce.» Ehskar grinçait des dents. Il sera davantage les mains sur le cou de Clémentine qui commença à se débattre. « Je ne ferais pas ça à ta place.» - « Tu mourras avant elle. A l'attaque ! » Ils ne se firent pas prier. « Riposte.» conclut simplement Vanille, invitant ses soldats à réagir. Ehskar tendit une main en avant. Vanille comprit. Elle l'avait déjà vu à l’œuvre. Il était un redoutable maître des magies ténébreuses. Ainsi, elle contre-attaqua presque instantanément. Contrôle de l'eau en action. Mais surtout, ces yeux étaient blancs. Entièrement. Plus immaculés qu'un ciel nuageux. Presque effrayant. Mais étrangement envoûtant. Et la force de l'Océan lui vint en aide. Un immense tourbillon. « C'est étrange. Vous me dites illégitime, mais c'est à moi que répond notre berceau l'Océan. C'est au peuple de la Cité qu'il vient en aide. Je doute que je le force à battre à mes côtés.» Elle sourit. Ehskar, dans une rage noir de voir sa magie échoué, fondit sur Vanille.

Geste de haine inconsidéré ? Quoiqu'il en soit, dans la hâte et la hargne, il desserra son emprise de la petite Réprouvée, qui en profita, toute tremblante, pour se jeter dans les bras du premier venu à la tête potable, c'est à dire d'un ondin normal de surface. Lorsqu'elle releva la tête, elle constata qu'elle était dans les bras d'un homme qu'elle ne connaissait pas. Nausicaa, entre apeurée et heureuse, était aussi collée à lui. « Mais laissez lui ses mains pour se battre !» se plaignit presque Vanille lorsque, d'un coup d’œil, elle vit que la personne sur laquelle elle comptait réellement pour la bataille avait les bras chargés de demoiselles en détresse. Et c'est dans un soupire exaspéré qu'elle sortit une dague de ses cheveux, dont le manque artistiquement sculpté s'était fait passé jusque là pour une inoffensive broche. Sans détour ni cérémonie, pas même de petite phrase classe bien placée pour annoncer son crime, elle la planta dans le cœur d'Ehskar qui s'était trop approché. Les membres de Tributs encore en état de voir ou de vivre s'arrêtèrent pour contempler leur nouveau et éphémère guide tomber dans les abîmes, sa dégringolade dessinée par le filet de sang qui s'étalait. « Vous auriez mieux fait d'écouter les paroles sages de mon négociateur.» dit-elle d'un ton grave. Oui, il fallait quand même une petite phrase. Plus de Clémentine. En sous nombre, car bien évidemment beaucoup de soldats royaux étaient apparut. Les Tributs, dans leur infini sagesse, décidèrent de prendre leur queue de poisson à leur cou.

« Tu as été redoutablement efficace.» constata Vanille sans sourciller ni même regardé celui à qui elle s'adressait, en l’occurrence, Nastaé. « Le dernier négociateur avec les Tributs... Comment le dire délicatement ? Disons qu'autrefois c'était un poste au gouvernement. Mais ils mourraient tous trop vite. Alors plus personne ne voulait. Ils t'ont écouté. Pas mal. Vraiment.» Une petite recherche rapide aurait mis ce menu détail en évidence. Elle tourna la tête pour le contempler, et lui sourit. Nausicaa avait disparut. Elle avait filé avec Clémentine qui commençait à manquer d'air dans sa bulle. « Permission d'une heure. Rendez-vous dans mes appartements une fois le temps écoulé. Et tu dois faire un rapport devant le Parlement. Bonne chance. Eux, ce sont de véritables charognards. »
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Mar 05 Nov 2013, 11:05

Nastaé se sentait seul au monde. Il voulait hurler tellement il en avait marre de ne pas se faire comprendre, de ne même pas se faire entendre. Ces pauvres êtres si primitifs n'étaient même pas capable d'avoir assez jugeote pour correctement comprendre ses dires, ses paroles, et voir que s'ils le voulaient, ils pouvaient les assassiner sur le champs. Laissant échappé un soupir las mais silencieux, il fut allégé quand il entendit Vanille prendre le relais. Peut être serait-elle plus à même de faire entendre raison à ce gros imbécile, vu qu'elle avait l'air de le connaitre. Seulement, la suite ne se passa pas vraiment dans le pacifisme total. La Dame parla dans leur langue, et Nastaé la scruta, avant de directement tourner les yeux vers Eshkar. Il avait peur de ne pas avoir correctement compris, car les mots saisis, bien qu'ils furent nombreux, pouvaient être interprétés différemment. Et peut-être ne voulait-il pas le croire ? Croire que Vanille avait déclencher un courroux bien plus puissant ? L'Ondin n'eut pas le temps de se question là dessus, que son binôme attaqua sa Reine de sorts Noirs. La riposte fut d'autant plus impressionnante, et il vit alors tout le pouvoir de l'Océan. Lorsque l'on devenait le représentant et mieux encore qu'un représentant, un Elu. Elle s'était transformée, quand l'astre marin lui avait répondu, pour la protéger, elle et les siens, des attaques d'Eshkar. Finalement, c'était à tout cela que servait les Perles, les fusions, et les pouvoirs. A faire des êtres les plus puissants, des gens à part entière.

Voulant entrer dans la bataille, quand Eshkar fondit sur Vanille, il ne pu bougé, lesté par deux poids. Clémentine s'était ruée sur lui, et Nausicaa s'accrochait à son corps comme une moule à son rocher. Etant quelqu'un de foncièrement gentils, il resserra ses bras autour des filles, alors que leur tête se perdait dans ses voiles. Et c'était tan mieux. La petite Réprouvé ne pu voir le meurtre froid d'un ennemi. La dague que sortit la femme de ses cheveux, fut assez mortelle pour stopper net l'homme qui s'approchait d'elle pour lui faire subir le même sort. Nastaé donna la cousine à Nausicaa en lui chuchotant :

« Emmène là au Palais, vous y serez plus en sécurité. »

Et au moins, il n'y allait pas avoir un énième coup foireux des Tributs, pour séquestrer à nouveau un membre de la famille de la Reine.
Lorsque Eshkar eu fini son cinéma mortuaire, et tomba à terre, inanimé, ses fidèles sujets comprirent enfin leur posture, et filèrent en quatrième vitesse, constatant qu'ils avaient perdu deux chefs à cause de la même main en plus, qu'ils n'avaient plus d'otages, et qu'ils étaient trop peu nombreux. L'Ondin croisa les bras et fronça les sourcils. La tournure qu'avait prit cet échange avec été chaotique à ses yeux, vraiment. Et comprendre à demi-mot que Vanille était impliqué dans la mort de Méduse le désolait vraiment. Certes, tout cela était pour Clémentine, mais peut être y avait-il d'autres façons ? Il entendit une voix, et leva ses yeux verts vers elle. La Reine ne le regardait même pas quand elle lui parlait, préférant lui montrer son dos.
Efficace ? Si elle voulait lui faire comprendre qu'il lui avait été inutile en combat, malheureusement il le savait. Si cela concernait juste les négociations orales, alors il était content de l'apprendre. Ils avaient Clémentine, et les Tributs étaient reparties. Le peuple ne le lynchera pas.

Nastaé acquiesça aux dires de Vanille. Bien, il serait prêt pour le rapport, et aurait au moins le temps d'aller se changer, remarquant les petites éclaboussures de sang sur le bas de ses voiles blancs.
Escortant ainsi la Souveraine, il pénétra avec elle dans le Palais, et se sépara de sa compagnie pour se trouver dans ses appartements. Le couloir où il logeait, étaient l'aile où toutes les Gardiennes pouvaient habiter. Alors bien sur, une fois changé, le peu qu'il croisa le regardèrent étrangement, et Ilka l'ignora comme jamais. Elles avaient toutes du constater que Clémentine était ici, et peut être toutes... Furieuse de voir que Nastaé y était arrivé et qu'il n'était pas mort. Cependant, il ressentit une énorme lassitude.
Le temps de se préparer, et de retourner voir Vanille, l'heure était passé et il rencontra à nouveau la femme, comme prévus. L'Ondin n'avait pas peur du Parlement. Après avoir traité avec les Tributs, il s'attend à peu de choses venant d'une assemblée plus civilisée, et ancrée dans son confort quotidien. Les arguments ne lui semblaient pas si insurmontable, il fallait juste qu'il fasse bonne figure. Seulement, rencontrer la Reine avant lui permettrait de faire le point sur certaines choses. Peut être ne voulait-elle pas parler du meurtre, comme elle n'avait jamais parler de celui de Méduse ?
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Mer 06 Nov 2013, 16:32


Pensive et muette, Vanille huma à plein poumon les arômes délicats et fruités du thé qu'elle tenait être les mains. La tasse était brûlante. Mais bien qu'ondine, le feu était un élément ancré en elle, et les températures extrêmes ne l'indisposaient guère. Doucement, elle releva les yeux pour contempler par dessous ses grands cils noirs Nastaé, assis sur le canapé en face du sien. Lentement, la Sirène croisa ses longues jambes blanches. Le silence qui régnait dans le grand salon clair des appartements privés de la Reine était presque pesant, bien que la demoiselle ne se sente aucunement gênée. Si quelqu'un avait quelque raison de se sentir mal à l'aise, c'était bien la Perle Céleste. En cet instant, il était seul, face à sa souveraine, avec quelques questions qui lui trottait dans la tête. Et Vanille finit par choisir l'une d'entre elles, peut-être la plus piquante, pour répondre sans détour. « Je suppose que tu ne t'attendais pas à ce que je me salisse ainsi les mains. Mais l'assassinat du chef d'Esprit Onde était un acte réfléchis, approuvé et appuyé par le Parlement. La disparition de la méduse paraissait nécessaire pour éviter un conflit ouvert. Désorganisée, il y avait de grandes chances pour que la Tribut arrête de façon immédiate cette offensive, et que je récupère Clémentine. La volonté première était de garder secrète cet enlèvement, et de le régler sans que le peuple en soit informé. On voue, à la Cité, une haine farouche pour nos cousins des profondeurs, nul besoin d'attiser les esprits avec le kidnapping de la Princesse. Dans l'optique du secret, seul moi, les Parlementaires, et Ilka pour son rôle des Armées, étaient au courant. Et lorsqu'il fallut envoyer quelqu'un pour commettre cette basse besogne je fus face à un problème. Ilka était volontaire. Mais il était hors de question que j'envoie cette Perle. Il aurait été certain que le plan aurait lamentablement échoué. Quant aux Parlementaires, ce sont des hommes qui adorent qu'on prenne ce genre de décision drastique mais qui détestent agir.» Elle fit une brève pause. « Ainsi, c'est moi qui m'en suis chargée. J'espérais que tout se termine grâce à cela. Seulement, sous l'effet du choc, ils gardèrent ma cousine et cherchèrent un nouveau moyen d'agir. C'est à partir de ce moment là que nous avons décidé d'impliquer le gouvernement entier. Car si j'ai accepté une fois de mettre en danger mon bébé et de commettre un acte aussi répugnant, je ne pouvais décemment pas me permettre de risquer sa vie encore.» Elle soupira. « Peut-être est-ce navrant, mais le monde politique n'est pas tout rose. Les hautes sphères ont les mains rouges de sang, qu'ils aient agis par eux mêmes ou envoyés des hommes de main. Je suis désolée si cela t'a choqué. Mais je ne regrette rien.»

Elle but une gorgée de thé, profitant des vertus des plantes et des fruits. Sur la petite table basse en verre qui séparait les deux ondins reposaient quelques bouteilles, la théière et du café, ainsi que le verre de Nastaé, pour qu'il se serve à sa guise. « Pour revenir à des sujets plus glorieux, ne pense pas avoir échoué. Discuter avec les Tributs relèvent du miracle. Ils ont tué la plupart des négociants, plus personne n'acceptait d'aller à leur rencontre. Tu as réussis à les déstabiliser et te faire écouter. C'est bien. Tu ne pouvais rien contre Ehskar. Ce requin avait un charisme fou et une grande influence parmi les siens. Il voulait nous attaquer, rien n'aurait pu arrêter la frénésie.» Vanille reposa sur la petite table sa tasse vide pour y reverser quelques cuillères de sucre et remettre un peu de thé. «  Tu me plais bien. Contrairement aux autres, tu as un peu de grains dans la cervelle et tu sais t'en servir. Le peuple t'aime bien. Tes agissements récents t'ont dévoilé aux nôtres, et ils ont aimé ton ardeur à la tâche. Et ça tombe très bien.» Elle laissa quelques instants s'écouler, le temps que Nastaé comprenne où elle voulait en venir. « Le peuple des eaux est particulier dans son mode de fonctionnement, ses mœurs, ses envies et ses besoins. Je pense que pour l'heure, il a besoin d'être d'autant plus rassurer. J'ai longuement réfléchis à ce sujet. Deux visages seraient profitables aux nôtres. Mais j'étais face à une impasse, car je ne pouvais me décider à qui proposer quelque chose d'aussi important, aux responsabilités nombreuses.» Elle écarta d'un geste quelques longues boucles cuivrées. « Qu'en penses-tu alors ? Un couple royal relèverait le prestige de notre race, tombé en disgrâce depuis le règne calamiteux de Lastraé. C'est ainsi que je te propose de régner à mes côtés.» Elle se releva. « Réfléchis. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère. Pèse bien le pour et le contre. Et rejoins-moi à vingt-et-une heure dans la Grande Salle de Réunion.» Elle  le gratifia d'un léger sourire d'une sincérité touchante, compatissant et tendre, avant de tourner les talons pour rejoindre sa chambre, laissant Nastaé quitter ses appartements.

« Nastaé.» l'interpella une petite voix claire et douce lorsqu'il referma la porte des quartiers de la Reine. D'un pas délicats et aussi silencieux que les félins, Nausicaa sortit de l'ombre, les bras en croix, elle tenait contre elle quelques dossiers, à remettre à sa mère, de toute évidence. Elle se rapprocha de l'ondin, avant de s'arrêter à quelques pas de lui. « Navrée de m'interposer ainsi, mais je me dois de te mettre en garde. Je sais ce que la Reine t'a proposé. Prends garde à toi. Fais bien attention. Tu ne la connais pas. Tu ne peux pas te douter de la vérité. Tu es quelqu'un de bien et je m'en voudrais s'il t'arrivait quelque chose ou si tu regrettais ton choix. Je ne peux que t'inciter à fuir. Parfois, c'est la meilleure chose à faire.» Elle leva la main et la tendit, comme pour la poser sur l'épaule du jeune homme, avant de vite se raviser. Et elle alla rejoindre sa mère.


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Jeu 07 Nov 2013, 22:22

Nastaé ne bougeait pas. Il se tenait là, immobile, sur le canapé, dans une salle de repos du Palais, à se perdre au-delà de la fenêtre. Un air songeur attaquait ses traits, et il soupira mollement, accoudé au sofa, la tête sur la paume de sa main. Il y avait eu un malheur et une réussite mais, bien qu'il ait dit aux Tributs que personne ne les aimait ici, et que tous voulaient leur mort au final, qu'en savait-il réellement ? Et puis même s'il l'avait su, ces Sirènes là leur avait opposé une résistance à toute épreuve, ne voulant pas entendre parler d'aide, de civilisation ni rien du tout. Et puis il y avait ce tourment là, pourquoi n'avait-il pas eu la jugeote de se dire qu'il avait eu des prédécesseurs. Des genres de... Négociateurs, qui avaient fini la gorge tranchée ? D'un côté, ce fut cette ignorance qu'il lui avait permis de foncer là bas, mais d'un autre, ce ne fut pas très sage. Seulement il était de ceux-là, ceux qui allaient au front, qui n'hésitaient pas à se salir les mains. Au fond, il ressemblait quelque peu à Vanille. Bien que plus honnête, il n'avait jamais hésité à assassiner silencieusement certaines personnes, ou les manipuler, pour arriver à ses fins, plus ou moins juste soit-elle. Même au milieu de témoins, il se débrouillait assez pour faire passer cela comme anodin. Là, ce fut la Dame qui tua l'Ondin mais cela aurait très bien pu être lui qui effectuait ce geste sanglant. Les plis de ses voiles étaient mortels, car plusieurs petites armes de jets, effilées comme des lames de rasoir, étaient cachées à l'intérieur. Et il avait la réputation d'être un très bon lanceur...

Non, il ne s'attendait pas à ce qu'elle se salisse les mains, surtout pas devant lui en fait, mais malgré tout ça ne l'avait point choqué. Il pensait à lui, à ses actes, au déroulement de la chose, mais pas vraiment a ce qu'avait fait Vanille. C'était un cas de force majeure, ce n'était pas comme si elle avait provoqué l'ennemi... Non, c'était LUI qui l'avait provoqué et la Reine lui avait sauvé les miches. Quel abrutit...
Nastaé releva les yeux pour regarder la Dame, et posa ses coudes sur ses genoux, joignant ses mains, avant d'en passer une dans ses cheveux. Il ne su pas quoi répondre à la première partie du discours. Elle lui avait expliqué un passé dont il n'était pas au courant, et qu'elle avait tenu assez bien dissimulé. Se positionnant une dernière fois correctement, -décidément il ne tenait plus en place-, il fit attention de ne plus bouger cette fois-ci, ne prenant pas le loisir de boire du thé. Sa voix était étonnamment grave, comme soucieuse.

« J'ai bien vu qu'Eshkar était un obstacle inéluctable. Moi non plus je ne regrette pas vos actes, ou les miens... J'espère juste que la répercussion sur le Parlement sera positive malgré tout. Qui sait réellement ce qu'ils pensent... ? »

Vanille était Reine, très bien. Mais comment savait-elle que les gens aimaient Nastaé ? C'était souvent quelque chose d'assez abstrait alors, il était plutôt difficile de cerner ce genre de ressentit. Beaucoup de questions et d'interrogations se mêlèrent dans sa tête, mais il préféra toutes les taire. Aucune ne méritait d'être sortie, et de toute façon, sa Dame lui parlait.
Seulement, il planta ses orbes vertes dans les siennes, lorsqu'il comprit -en retard- le message qu'elle voulu lui faire passer. Monter, à ses côtés sur le trône ? Mais... Ne se ferait-il pas assassiné ? Question idiote, réponse idiote. Vanille elle-même lui avait dis que, chaque jours, des gens voulaient sa mort et ce n'était pas pour cela qu'elle était tombée. Il savait se protéger, se défendre et puis il n'était pas... Vraiment comme elle. Enfin pas sur toutes les faces donc le peuple aurait peut être un autre avis.
Ce qu'elle dit par la suite lui passa un peu au-dessus de la tête, mais il se concentra et tenta de faire le vide pour prendre conscience de la situation et de ses paroles. Il releva le plus important et acquiesça en laissant sa supérieure sortir.

« M*rde. »

• La Dame et le Seigneur • [ test VI - Nastaé] Nastaa11

Nastaé soupira. Il se cala dans le canapé de manière confortable. Fermant les yeux, il eut l'impression que ça allait de suite mieux, de se décontracter de la sorte. Seulement, il ne capta pas la présence d'une autre personne et celle-ci sortit de l'ombre pour s'approcher de lui. Tournant vivement la tête, il fronça tout d'abord les sourcils avant de prendre une attitude plus ouverte et même surprise. Nausicaa lui parla rapidement, avec de la crainte dans ses supplications, essayant de l'influencer dans son choix. N'ayant pas bougé de position, il la regarda agir puis finit par dire :

« Je doute que tu aies le droit de m'influencer de la sorte... Mais je n'arrive pas à comprendre ta détresse. Vu que tu as l'air de bien la connaitre, parle moi d'elle et de ce qui risque de m'attendre. » Il soupira et se frotta la nuque. Plus doucement il reprit « Tu penses bien que cette proposition est... Plus qu'alléchante. Je suis en train de gravir les dernières marches qui me séparent de l'apothéose. Je veux bien t'écouter pour savoir ce qu'elle ne m'a pas dit, et pour surtout savoir ce dans quoi je m'implique mais... Plus je discute plus je me rends compte qu'il y a peu de chance que je refuse son offre. »

Il accordait du crédit à tout ce qu'on lui disait, et pesait le pour et le contre en suivant. Nausicaa n'arriverait pas à le faire changer d'avis mais elle pourrait toujours l'éclairer et le préparer.



Nastaé avait remis sa tenue correctement en place, avant de sortir de ses appartements, pour se rendre dans la Grande Salle. L'explication qu'il donna au Parlement a suffit, et il n'eut pas à palabrer des années pour se faire entendre et écouter. Maintenant, c'était bien plus corsé, car il devait rendre audience devant ses collègues, et il savait combien certaines étaient remplis d'animosité à son égard.
Mais tout était fini non ? Clémentine était ici, et les Tributs là bas. Peut importe la manière, ce qui comptait vraiment était le résultat, n'est ce pas ? Son humeur s'était, elle aussi, dégradée. Le fait que Nausicaa lui demande de refuser le frustrait. De son point de vue, il aurait préféré attendre demain, il aurait été à même d'encaisser les coups qu'allaient lui mettre les gardiennes. Là, tout ce qu'il ferait, ce serait surement perdre son sang-froid vu combien il était fatigué. Cependant, c'était le dernier effort à fournir.
L'éphèbe se tenait toujours droit, et se déplaçait d'un pas léger, jusqu'à ouvrir la porte où se tenait le Conseil. Lorsqu'il pénétra dans la pièce, tous les regards se tournèrent vers lui, et il s'avança jusqu'à la table pour s'asseoir. Pas de chuchotis, pas de murmure, seulement le silence pesant. Joignant ses mains sur la table, il commença :

« En résumé, la négociation s'est plus ou moins bien déroulée. Il y a eu quelques pertes du côté des Tributs, mais pertes qui nous ont aidé à récupérer Clémentine. Notre missions a donc été un franc succès. Pas de dommages collatéraux de notre côté et ils sont repartit bredouille. », « Et tu... » « Il n'y a que les traitres et les menteurs qui peuvent s'en sortir indemne... »

Ilka coupa Ténèbres, pour cracher entre ses dents sa mauvaise foi et ses pensées hargneuses. Sa collègue se tourna vers elle pour lui faire comprendre en un regard, combien elle détestait qu'on l'interrompe, alors que l'Ardente elle-même, fusillait Nastaé de ses billes. Elle était toujours aussi impulsive. Le jeune homme ferma les yeux une seconde, voulant reprendre doucement pour se défendre, mais Ténèbres arriva à s'interposer pour en placer une.

« Quelles ont été les pertes ? »

L'Ondin jeta un coup d'oeil vers sa Reine avant de dire, revenant sur la Perle :

« Un type qui s'était auto-proclamé nouveau chef de cette Tribut et qui a attaqué notre Reine de front. Cependant nous avons réussi à les impressionner assez, autant par le geste que par la parole. Je suis... »

L'Ondin entendit, pendant qu'il parlait la Perle remercier les Aethers de les avoir sauver, puis à nouveau, Ilka, furieuse se leva, en tapant des poings sur la table.

« Tu n'as aucune raison de te croire supérieur ! C'était à moi que revenait la tâche de récupérer Clémentine, en annihilant ces Tributs, pas à un négociateur nouveau-né, se croyant plus fort que nous ! Retourne dans tes langes, ta présence nous ait pénible ! »

Sa voisine attrapa le bras de la Perle pour la faire se calmer, et Nastaé s'appuya au dossier de sa chaise, en croisant les bras. Il en avait marre. Sourcils froncés, un petit rictus assassin se forma sur ses lèvres, et tout en regardant Ilka il dit :

« Ma Dame, sachez que je suis honoré d'accepter votre proposition et ainsi, monter sur le trône à vos côtés. »

Son regard glissa vers Vanille, et son visage se transposa pour devenir plus neutre mais surtout, plus honnête. Il avait réfléchis, avec l'aide de quelqu'un en plus, donc ça valait pour deux, et il avait prit la bonne décision. C'était son choix définitif et il en était à la fois heureux et troublé.
Les autres le regardèrent accablées, surprises, avant de se tourner vers Vanille pour certaines. La guerrière elle, fut tellement prise de cours, qu'elle se jeta de rage sur le jeune homme. Elle est lui tombèrent en arrière, et elle tenta vainement de l'étrangler. Ilka était forte, mais Ténèbres était puissante. De sa magie noire, elle entreprit une contre-attaque pour éloigner la perle, et laisser Nastaé respirer et se relever. Quelle mascarade ! C'était ridicule et tellement pathétique, comment pouvait-on appeler cela des professionnels ? Des gens en qui on pouvait avoir confiance ? C'était juste un panier de crabes, et il fallait que quelqu'un arrête cette scène théâtrale complètement absurde.
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Ven 08 Nov 2013, 20:13


Amusée, quoique indifférente quant aux tensions environnantes, Vanille contemplait avec un léger sourire aux lèvres les Perles s’entre déchirer dans une lutte acharnée pour un bien maigre morceau de viande qu'elle avait lâché. Étrangement patiente, la flamboyante demoiselle écoutait les discussions stériles et Ardente qui s'emportait, de toute évidence blessée dans son ego fortement démesurée. Peu lui importait cette petite réunion, elle avait déjà pris ses décisions, et le comportement scandaleux de son gouvernement ne faisait que la conforter dans ses choix. Ainsi, elle regardait avec une pointe de malice, à moins que ce soit du cynisme, les Perles défendre leur place et montrer les dents, grotesque mascarade absolument inutile. Les dés avaient été jeté il y a quelques heures déjà, il était trop tard pour se révéler combatif ou volontaire. Du bout de ses longs doigts, Vanille caressait le pourtour d'une tasse contenant un délicieux thé brûlant, les yeux voguant sur les Perles en plein débat sans queue ni tête. Du moins, jusqu'à ce que Nastaé, dans l'objectif évident de rabattre le caquet d'Ilka, annonça qu'il acceptait la proposition de la Reine et se ferait une joie de gouverner à ses côtés. Le sourire de la Souveraine ne se fit que plus grand et rayonnant, et elle laissa même un bref rire s'échapper de ses lèvres pulpeuses. Un peu plus loin, dans la pénombre, Nausicaa baissa la tête, les lèvres pincées et le regard éteint, désappointée qu'on ne l'ait pas écouté, très certainement pour une stupide question de fierté.

« Nastaé, je suis ravie de cette décision, que je connaissais évidemment depuis quelques dizaines de minutes.» Certaines Perles haussèrent les sourcils, troublées par l'incompréhension. Elles ignoraient bien entendu les pouvoirs de la Reine. « Ainsi, j'ai déjà fais part au Parlement de ta réponse, et tu es officiellement Roi à mes côtés depuis très exactement sept minutes, si tu veux tout savoir. La nouvelle commence à se murmurer dans les rues. Et au risque de t'angoisser ou te fatiguer avec les mondanités, une soirée est organisée ce soir dans le grand salon avec les élus et les aristocrates de notre Cité. » - « Si je puis me permettre, ma Dame, pourquoi ne nous avez-vous pas mise au courant ?» demanda Gabriella après quelques hésitations. « Car ce genre de déclaration est garder plus ou moins secrète jusqu'à la réception de présentation aux membres extérieurs au gouvernement.» - « Et bien justement.» intervient une autre. Vanille laissa quelques secondes s'écouler. Lentement, elle croisa les jambes en se redressant sur son siège. Elle joignit les mains, souriante, le regard rivé sur ses papiers, avant de relever ses grands yeux clairs pour scruter les visages autour de la table par dessous ces épais cils. « Votre lamentable incompétence a été sanctionné mesdemoiselles. Vous êtes toutes démunies de vos fonctions en cette heure et êtes priées de quitter votre chambre au Palais dans les plus brefs délais sous peine de sanction pour retrouver une vie de civil.» - « Quoi ?» - « Pardon ?» - « Mais ...» - « Cette décision ne s'applique pas à toi, Gabriella, ni à Ténèbres d'ailleurs.»  - « Mais c'est inadmissible !» - « Non, ce qui est scandaleux est vos compétences médiocres ainsi que ces comportements déplacés que l'on nous offre en spectacle. Décision sans appel, veuillez quitter la salle.» La porte s'ouvrit. C'était des gardes personnels de la Reine, qui escortèrent les Perles renvoyées. « Quant aux deux qui demeurent Perles, soyez prêtes pour la réception dans deux heures.» Les intéressées exécutèrent sans broncher. « N'emmenez pas Ilka. J'ai à lui parler plus personnellement.»

Dédaigneuse et de mauvaise grâce, Ilka resta planter debout près de la place où elle était assise il y a peu. « Qu'est-ce qu'il y a ?» demanda-t-elle en frôlant l'impolitesse. « Ai-je été mauvaise avec ta personne ?» - « Vous auriez pu me laisser ma chance.»  - « Mais t'ai-je donner matière à me haïr ?» - « Non ma Dame.» Vanille rit. Ilka se crispa. En quelques gestes élégants, Vanille se leva et s'approcha de la jeune femme. Doucement, elle glissa ses doigts dans les cheveux d'Ilka, s'arrêtant au niveau de sa joue. « Alors pourquoi diable as-tu passer ton temps à contempler contre moi?» Silence pesant. Ilka, les yeux écarquillés, tremblait légèrement. « Je crois au contraire t'avoir laissé maintes chances de te racheter et de me témoigner une certaine fidélité. Or, tu convoitais le trône pour ton humble personne et prévoyais ma mort.» Et elle pencha doucement la tête pour glisser à son oreille de façon claire et audible. « Et je déteste ça.» Dans une envolée de boucles cuivrées, Vanille tourna les talons. « Tu n'as pas même cherché à protester. C'est minable.» Et elle fit un très léger geste de la main.

Un jeune homme s'avança. Personne n'avait du remarquer sa présence jusqu'alors. C'était un très bel homme, brun, à la carrure imposante et au muscle bien dessiné sous sa chemise blanche. Ces yeux bleus étaient envoûtant, et il dégageait un charme fou à faire fondre quiconque. Il était évident qu'il ne s'agissait pas d'un garde royal. Il ne portait pas l'armure officielle. Et cela sautait aux yeux qu'il n'était pas ondin.  Mais il tenait entre les mains une arbalète. Et sans chercher à refréner le sourire qui ornait subtilement sa gueule d'ange, il visa et tira. Trois fois. Ilka s'effondra. « Gabriel ...» - « Je sais ce que j'ai à faire, ma belle.»  répondit-il en faisant quelques pas vers le cadavre. Nausicaa avait la tête basse. « Bien, Nastaé, rendez-vous au bal en ton honneur. J'ai fais porter la tenue officielle du Roi dans ton ancienne chambre de Perle, le temps que tu choisisses tes nouveaux appartements.» Loin d'être gênée par ce qui venait de se passer, car la mort d'une traître la gênait encore moins que les autres dont elle se contrefichait déjà, Vanille partit. D'un pas las, Nausicaa la suivit. Mais en passant près de l'Ondin fraîchement Roi, elle lui accorda un très bref regard, dont le silence ne le rendait que plus éloquent.

Mais c'était bien simple. Vanille ne jugeait plus nécessaire de garder le masque de pureté et d'innocence qu'elle gardait habituellement. Il allait la côtoyer. Autant qu'il sache à quoi s'attendre.

Recroquevillée devant la porte de la chambre de Nastaé, Clémentine patientait, déjà joliment vêtue comme une véritable Princesse. Elle attendait son héros pour lui donner le câlin du remerciement et lui demander si elle pouvait être sa cavalière pour le bal.


~~~~~~~~~~~~


La soirée, parfaite, suivait son cours sans accroche. Vanille avait fait un discours à la sincérité touchante qui avait arraché quelques larmes aux femmes sensibles et ignorantes qui se pavanaient dans la salle. Et la Reine avait couronné le Roi dans un rituel très symbolique de la tradition ondine, posant la tiare sur la tête de Nastaé qui fut grandement acclamé. Une coupe de champagne à la main, Vanille souriait en contemplait le jeune homme. Nausicaa, avec un sourire compatissant, s'approcha de lui pour lui tendre un verre.

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• La Dame et le Seigneur • [ test VI - Nastaé]

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