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 - Retour sur le passé [ Test IV Nausicaa, PV Nastaé] -

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Mer 18 Déc 2013, 01:21

- Retour sur le passé [ Test IV Nausicaa, PV Nastaé] -  Nausic12


Du bout des doigts, Nausicaa caressait la surface lisse et douce de la perle qui tombait au creux de sa gorge, lâchement retenue par une chaînette en argent. Autrefois, il y a des siècles de cela, elle avait été d'une puissance redoutable, à faire frémir les Rois, quant bien même elle n'était qu'une Sirène vagabonde qui errait sans but en se moquant bien des têtes couronnés. Libre comme l'eau, elle filait tranquillement, et passait toujours entre les mailles du filet. Elle n'était qu'une toute jeune fille lorsqu'elle avait fusionné avec sa perle. Mais Vanille avait décidé de bousculer l'existence douce et paisible de sa fille, et après l'avoir privé de ses facultés et des pouvoirs qui avaient fait sa renommé, elle l'avait enfermé dans une grotte des Montagnes pour l'oublier des siècles durant. Dans sa cruauté et sa folie destructrice, la flamboyante ondine n'avait pas hésité un seul instant à arraché le morceau d'Océan qui reposait en elle, pour le jeter à la mer. Nausicaa était tout de même soulagée d'avoir pu la retrouver. C'était un signe. Mais elle ne parvenait pas à oublier que jadis l'Océan lui murmurait des mots et qu'aujourd'hui il était quasiment muet à son égard. Dans un soupire, elle laissa tomber ses mains au sol pour les laisser s'enfoncer dans le sable frais et doré. La matinée touchait à sa fin. Les environs étaient calmes. La jeune femme avait préféré se retirer sur une plage peu fréquentée pour pouvoir songer un peu à la pitoyable vie qu'était la sienne. Il y avait des souvenirs doux. D'autres plus froids. « Faut pas penser à ça.» Une petit voix claire et rayonnante résonna doucement, comme le bruissement des vagues. Un léger sourire tendre aux lèvres, Nausicaa tourna la tête pour contempler Clémentine. C'était vraiment une enfant adorable. La parfaite petite poupée aux grands yeux clairs et à la masse de chevelure blonde. « Je ne pense à rien.» Mensonge éhonté. Mais la Sirène ne comptait pas encombrer sa petite cousine des considérations d'adultes. La Réprouvée, muette, resta immobile une ou deux secondes, avant de se détourner pour continuer son château de sable.

Vanille avait été plutôt satisfaite de ce qu'on lui avait rapporté. À peine Mélodie eut-elle franchie les portes de la Cité qu'elle avait disparu. Nausicaa se doutait bien de ce qui se tramait. Sa sœur était dans les griffes de la mère. Et elle devait  subir bien des maux dans cette éducation accélérée qui visait à mieux la contrôler. Dans un soupira, la jeune femme se laissa tomber sur la plage. Pourrait-elle tenter de fuir ? La Dame des Abysses lui avait laissé quartier libre, toute la journée durant, pour peu qu'elle accepte de s'occuper de Clémentine. Nausicaa n'avait pas hésité un seul instant, profitant de chaque seconde de ces heures de liberté. Mais parviendrait-elle à s'enfuir, avec sa cousine ? De toute évidence, non. Elle ne serait même pas étonnée qu'un pion de Vanille soit dans les parages à la surveiller et face un rapport détaillé du moindre de ces faits et gestes. « Tu veux bien m'aider ?» L'air dépitée, Clémentine observait la structure fragile de sa forteresse de sable. Sa bouille déçue arracha un rire à Nausicaa, qui la rejoignit avec plaisir. C'était agréable, de passer quelques temps loin des complots royaux et de sa charmante mère. Et cela lui rappelait un passé enterré. Une époque lointaine. Près de quatre ou cinq cents ans en arrière. Elle était heureuse, dans les bras de son magicien d'époux. Et elle ne vivait que pour lui et ses deux adorables filles. Qu'étaient-elles devenues ? À n'en pas douter, seule une personne savait la vérité. Et c'était la reine des garces en personne. « Ninille ne t'avait pas dit que tu pourrais fusionner bientôt ?» Le surnom affectif qu'employait la fillette à l'égard de la Sirène rousse fit tordre le visage de Nausicaa en une expression de dégoût. « Elle est bien trop occupée pour se charger de moi, tu sais.» - « Pourquoi ?» - « Elle est Reine. Elle a des responsabilités.» Clémentine hocha doucement la tête.

Que pouvait-elle lui d'autre ? Que sa Ninille adorée était une personne horrible faite de ténèbres et de cendres Elle ne le pouvait décemment pas. Clémentine devait demeurer dans l'ignorance. Ce n'était qu'une petite fille. Même si elle était condamnée à le rester pour toujours. Les lèvres pincées, Nausicaa se promit de chercher un remède pour sa cousine. « C'est l'heure de manger !» s'exclama soudainement Clémentine qui bondit vers un panier, non loin où gisaient d'autres de leur affaires, pour se saisir des casse-croûtes. Cette enfant était imperturbable.  
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Jeu 19 Déc 2013, 19:31

Nastaé sortit de sa chambre, en croisant Zack, son majordome. « Oui Majesté ? »,  « Tu sais où est Clémentine ? »,  « La cousine de la Reine ? »,  « Oui, celle-ci même. » Et puis il n'y n'avait pas cinquante bon sang ! Non mais, ces majordomes... « Je pense l'avoir entraperçu avec la fille de la Reine. », « Nausicaa ? », « Celle-ci même. » Là non plus il n'y avait pas cinquante Nausicaa... Quel dialogue ! « C'est pénible de parler avec toi aujourd'hui Zack. Tu peux me dire où elles sont allées ? », « Mes excuses Majesté... Oui elles sont sortie de la cité. La Princesse accompagnait la petite réprouvée sur la plage pour profiter de son temps libre. », « J'aime quand tu y mets du tiens, merci Zack. » Nastaé fit de même, il sortit de la cité, pour au final sortir de l'eau, sur le continent naturel. La plage était déserte, si ce n'était deux filles assises sur le sable chaud. Il faisait beau, et l'Océan était radieux. Habillé de voiles, mais plus sobrement que d'habitude, sans son couvre-chef et ses grands apparats, il s'approcha des silhouettes qui dévoraient leurs déjeuners. Enfin une surtout car la petite blonde n'avait pas l'air très... Enjouée.

Une fois à leur hauteur, faisant encore quelques pas pour se rapprocher, il dit avec un visage avenant « Bonjour les filles. », « Nastaé ! » La petite se leva pour venir se jeter dans ses bras. L'Ondin l'accueillit en souriant. « Viens manger avec nous ! », « Merci Clem', j'ai déjà mangé. » Lui souriant, heureux de la voir radieuse, il caressa ses cheveux avant de la voir repartir vers sa place. A l'adresse de Nausicaa, qui était bien plus posée, il dit « Désolé de vous déranger à toutes les deux. Zack m'a dit où vous trouver. Il est rare que tu quitte le Palais, mais, ça fait du bien de temps en temps. » Lui adressant un sourire, il finit par s'asseoir à leurs côtés « Je cherchais Clémentine pour savoir un peu ce qu'elle faisait et puis j'ai finalement été assez curieux pour vous rejoindre. » Regardant le réprouvée s'occuper de son château de sable, il dit, à bon entendeur, à Nausicaa « Ca va pour toi... ? » Il savait que la blonde avait en permanence le couteau sous la gorge. Enfin il le savait... Il s'en doutait fortement. Tellement qu'il essayait de parler à la blonde quand il le pouvait mais qu'en même temps, le Palais était un piège géant et que si la Reine le voulait, elle pouvait bien faire exterminer tout le monde.

Soupirant, il regarda la réprouvée finir de manger, avant de se remettre à faire sa construction assez hasardeuse. Nastaé regarda l'horizon, malgré le soleil assez haut dans le ciel, et dit « Je pense que ce n'est qu'une question de temps. Un jour elle partira. Enfin... J'espère. » Esquissant un sourire, il avait parlé assez bas pour que Clémentine ne se doute de rien, et que les vagues et l'écume couvre ses murmures de cette dernière. La proximité qu'il entretenait avec Nausicaa fait en sorte qu'elle seule puisse entendre. En réalité, il n'avait pas grand chose à craindre de Vanille, tan qu'il se tenait loin d'elle et qu'il faisait ses affaires de son côté. Le soucis était qu'elle se mettait certaines personnes à dos, au nom des Ondins parfois. Evidemment, l'Empereur n'en connaissait pas la moitié, mais il n'osait même pas soulever le voile qui dissimulait toute la poussière morbide de ces derniers mois sur le trône. Pour le moment, et bien heureusement, leurs affaires n'étaient jamais entrées en corrélation. Comme il le disait, il faisait du social, s'occupait des peuples, et croisait de temps en temps la tête rousse. Il était polis avec elle, et cela s'arrêtait là. L'Empereur avait bien sur des ressources, mais quelles étaient-elles face aux siennes ? Tout était fait dans l'ombre, silencieusement, et la transparence n'était faite sur absolument rien alors au final, pourquoi s'en soucier ? Garder un oeil, mais ne pas s'en approcher. Seulement, Nausicaa elle, était bien assez prise entre ses griffes de harpie pour se voiler la face et faire comme si tout allait bien. Lorsqu'elle lui avait proposé une ascension, se fut la première à lui barrer la route en le suppliant. Elle, elle ne connaissait que trop bien sa mère, et ses dessous, contrairement à lui. D'ailleurs, eux deux n'eurent jamais l'occasion d'en parler. Peut être était-ce le moment ?


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Jeu 13 Fév 2014, 23:28


Nerveuse, Nausicaa passa doucement ses doigts tremblants dans son épaisse chevelure blonde et bouclée où le vent glissait du sel. Pensive et hésitante, elle fit brièvement valser sa langue sur ses lèvres roses aux saveurs marines. Sa gorge et son cœur étaient serrés. Un étrange malaise régnait. Pesant. Lourd. L’atmosphère n’avait rien d’agréable. Voir Nastaé en dehors des murs du Palais lui avait fait du bien. Cependant, à peine eut il ouvert la bouche que la douce et fragile illusion se brisa en morceaux diffus. Les lèvres pincées, la Sirène baissa ses grands yeux troublés sur le sable doré. Pourquoi fallait-il toujours qu’on en revienne à cette horrible et cruelle femme qui ne méritait pas une once d’attention, si ce n’est dans un procès ? « Nastaé… » murmura-t-elle tout bas. Doucement, elle releva le regard par-dessous ses cils, jetant un discret coup d’œil à Clémentine qui jouait, insouciante, un peu plus loin. « Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne d’idée. D’aborder ce sujet. » Elle parlait dans un souffle, articulant chaque syllabe, pesant ses mots. « Je … » Nausicaa se mit à contempler l’horizon, avant de laisser glisser ses mires claires aux alentours. « Je doute d’être réellement en paix. Je suis persuadée qu’elle, ou un de ses hommes, est là. A me surveiller. A guetter le moindre de mes paroles, de mes gestes. » Dans un soupire, elle prit sa tête dans une main, se faisant l’effet d’être une démente qui voyait le mal partout. « Nastaé. » répéta-t-elle avec plus de hargne, cette fois-ci. « Tu te doutes qu’elle n’est pas un Ange. Tu sais qu’elle est combattive et qu’elle n’est pas toujours tendre avec moi. Mais tu es si loin de la vérité ! Si tu savais … Tu dois être dans ses bonnes grâces. Elle t’ignore et te laisse tranquille. C’est un privilège. »

Une petite moue agacée tinta le visage de poupée de Nausicaa, qui se mit à dessiner des arabesques dans le sable. « Je pourrais te raconter des brides de sa vie, des morceaux de la mienne. Tu sauterais au plafond. Et ces quelques évènements disparates ne suffiraient pas à peindre un tableau  honorable de ce qu’elle est vraiment. Même quand on croit être arrivé au fond du gouffre, elle parvient à aller plus loin. » Un maigre sourire tinta ses traits. « Tu dois me prendre pour une folle furieuse qui dépend sa mère comme le Mal absolue. » Elle détourna la tête. « Mais si tu savais … » Sa voix mourut. « C’est évident. Evidemment qu’elle va quitter la Cité et le trône. Tout cela ne l’intéresse pas vraiment. Ses ambitions sont …. Toutes autres. Elle s’amuse simplement. Cette vie la lasse déjà.  Alors quand elle atteindra le summum de l’ennui, elle partira. Mais elle m’emmènera. » Elle soupira. Les lèvres tremblantes, elle se mit à scruter la petite Réprouvée qui s’entêtait à construire un château  avec de grandes tours qui s’effondraient à une vitesse vertigineuse. « Par contre, il y a de grandes chances pour qu’elle abandonne Clémentine derrière elle. Une gamine inutile et naïve figée dans un âge inopportun. Voilà ce qu’elle représente à ses yeux. » Elle haussa faiblement les épaules. « Peut-être est-ce mieux ainsi ? Je ne ferais rien pour la récupérer. Elle vivra mieux, loin de ma mère, et donc de moi. Je préfère qu’elle reste loin de ma famille. Ils sont tous pourris. J’espère juste que tu accepteras de t’en occuper. Elle est si gentille. Elle a vécu des choses horribles. Clémentine mérite une belle vie. »

Nausicaa avait la désagréable sensation d’en avoir trop dit. Mais il était un peu tard pour craindre d’éventuelles représailles. Alors elle sourit. « Moi aussi, je suis contente de te voir. De pouvoir vraiment te parler. » Après une mince réflexion, elle ajouta. « Au final, on ne sait pas grand-chose l’un de l’autre. » Manque de temps, peut-être. A moins que la présence de la Dame des Abysses soit un obstacle à de bonnes relations. La Sirène prit une grande inspiration, bouffée dérisoire pour un courage illusoire. « Est-ce que … tu veux en savoir plus ? Sur ma mère. Sur Clémentine. Sur moi. Sur ma famille. Nos histoires sont loin d’être charmantes. Les fins ne sont que très rarement heureuses. Et je crains que les vertus ne soient guère au rendez-vous. Mais je crois aussi que tu mérites de savoir à qui tu as à faire au quotidien. » Nausicaa sentait son cœur battre à vive allure au creux de sa poitrine, tambour violent battant un rythme endiablé. « Nana. » L’Ondine sursauta. Clémentine était juste derrière elle, un grand sourire sur son visage d’enfant. « Je peux avoir une pomme ? » Elle pencha doucement la tête sur le côté, dévisageant prudemment sa cousine. « Oui bien sûr. » Elle sauta avec peut-être un peu trop de précipitation sur le sac pour en tirer deux pèches. « Il n’y a que des pêches et des poires. » - « D’accord. » Elle prit les fruits et s’en retourna près de sn château éphémère.
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Mar 04 Mar 2014, 18:22

L'atmosphère qui régnait entre eux, avec la houle qui les espionnait, n'était pas reposante. Il y avait quelque chose de différent, de tendu. Nastaé se sentait presque mal à l'aise, pas à sa place alors qu'au départ, il appréciait assez Nausicaa. La tournure qu'avait prit les évènements était dorénavant malsaine, et l'ambiance s'en ressentait évidemment. L'Empereur laissa planer le silence, n'osa pas dire beaucoup de choses, même s'il pensait ce qu'il avait dit. Il aurait peut être été préférable qu'il se taise, pour ne pas gêner la fille de la Reine qui, maintenant, n'osait même plus le regarder. C'était difficile de parler de politique, de relations diplomatiques et tout autre chose, quand cela concernait directement la famille de la Reine. La Sirène avait l'air d'avoir le couteau sous la gorge, et il aurait pu se passer n'importe quoi, elle n'en serait finalement que morte. C'était à double tranchant. « Ca pour m'ignorer... On va dire que nous nous sommes répartit les tâches, de manière à ne pas avoir à faire l'un à l'autre. Ca doit faire déjà quelques jours que je ne l'ai pas vu mais, ce qui m'inquiète le plus c'est toi. J'ai l'impression que quand tu rentres dans ses quartiers, il y a une chance sur deux pour que tu n'en ressorte pas. » Ca lui faisait même froid dans le dos. Il vit la blonde dessiner dans le sable, et lui, ne pu que épousseter ses voiles, du sable qui se logeait dedans avec le vent « Vos vies ont l'air tourmentées... » La Sirène lui annonça que Vanille était quelqu'un qui en faisait toujours plus. Toujours plus pour enfoncer les gens, toujours plus pour aller au-delà et piétiner jusqu'à ses consœurs. Lorsqu'elle s'avança sur la vision qu'il pouvait avoir d'elle, il nia de la tête. Dépendante... A ses dépends. Il avait juste l'impression qu'elle était... Enchainée. Oui c'est ça. Qu'elle ne pouvait agir à sa guise, sans risques de se faire arracher la tête « Pourquoi continue-t-elle de t'emmener, si tu l'ennuie et qu'elle te déteste plus qu'elle ne t'aime ? A quoi ça lui sert que toi ou quelqu'un d'autre soit... Sa marionnette ? » Seulement il se crispa quand elle parla de Clémentine. Levant son visage vers la petite fille, jouant dans le sable, il le reporta rapidement sur la blonde en disant « Je me charge d'elle. Je ne veux pas que Vanille en fasse son jouet ou quelque chose qui s'en rapproche. Ca me va si elle l'ignore, au moins la p'tite pourra se focaliser sur moi. Tout ce que je veux c'est qu'elle parte de là, et qu'elle me laisse la régence complète. Elle a juste vu en moi quelqu'un pour faire bonne figure devant le peuple, et faire du social, sans que elle ne soit incriminée de quoi que ce soit. Ca se voit très clairement. » Il ne connaissait rien de Vanille mais il savait ce pour quoi il était sur le trône. Et il avait appris, au cours des derniers mois, à quoi il lui servait -ou ne lui servait pas en l’occurrence- En soit, ça ne le dérangeait pas, il était heureux qu'elle lui fiche la paix mais il savait que s'il ne voyait rien en surface c'était parce qu'elle manigançait. Juste, ça puait. Après, il n'était ni fou ni suicidaire, pour aller chercher ce qu'elle faisait exactement. A dire vrai, il avait l'inconscience de s'en ficher.

« Nausicaa, inquiète toi pour toi. Clémentine restera avec moi. Elle aura la vie qu'elle mérite dorénavant. » Comme pour appuyer ses dires et son dévouement, il posa une main sur son bras. Et si Vanille ne le liquidait pas avant. Moins il la voyait, plus il avait l'impression qu'elle pesait sur lui. Qu'il pouvait perdre sa tête à tout moment... A force de se tenir trop proche d'elle, il pourrait se brûler « Non, c'est sur. Il est difficile de se croiser et de se parler lorsque nous sommes au Palais. Tu es obligée de rester avec elle. » Mais c'était agréable de lui parler, de voir autre chose. Même s'ils parlaient du Palais, de la royauté, au moins, ils étaient là, bien plus proche. Tout à coup, il la sentit d'attaque. Il la sentit comme blindée de courage, et appuya son regard sur elle. Elle lui proposa d'en savoir plus. Plus sur cette famille. C'était tentant, particulièrement tentant « Si tu sais que tu es observée et écoutée... Pourquoi me proposer cela ? Nous risquons gros. Toi comme moi... Je... ne sais pas si c'est une très bonne idée. Ne penses-tu pas que nous en ferons les frais ? J'ai l'impression que, même en la connaissant, je ne pourrais jamais l’appréhender correctement. » L'Empereur était partagé. Il savait qu'en en sachant plus, leur vie serait en jeu, et la colère de la Sirène serait terrible. Il ne savait pas si leurs têtes tomberaient, mais Nausicaa vivrait un Enfer. Puis un son interpela Nastaé, et il sursauta, tournant vivement la tête. La jeune femme donna des fruits à la réprouvée, qui s'en retourna rapidement vers sa construction. L'Ondin resta fixé sur elle, ne s'étant pas rendu compte qu'elle avait bougé de là. Il parla de manière assez feutré « Nous nous engageons sur un terrain glissant. Cependant, la vie de Clémentine m'intéresse. Si je dois la garder à mes côtés, j'aimerai savoir de quoi elle a été faite, pour savoir de quoi la protéger. »
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Mer 02 Avr 2014, 18:55


Soupire las d'une conversation éprouvante mais néanmoins nécessaire. « Non Nastaé tu ne comprends pas. Tu n'es pas sur le trône pour faire bonne figure devant le peuple, ou du social. Ne vois-tu pas ces personnes étranges qui défilent dans ses appartements privés ? Ce sont les représentants de certaines races avec qui fusent des alliances plus ou moins sombres. Elle s'occupe des relations qui l'intéresse. Les Fées, les Elfes, les Magiciens ou les Béluas, toutes ces peuples ne la préoccupent pas. Cependant elle se charge des bonnes relations avec les Génies, ou les Sorciers, les Démons ou les Vampires. Ce n'est pas pour rien. Le partage de vos tâches n'est pas net. Vous savez juste où est le territoire de l'autre.» Elle fit une brève pause. « As-tu déjà pris le temps d'écouter les rumeurs de la rue ? De te pencher sur les réputations qu'ont les gens du Palais ? La sienne est impeccable et digne des plus vertueux. Le peuple la trouve belle et douce, une vraie petite Perle à choyer. Elle prend très régulièrement la parole, alors le peuple se sent proche d'elle. Les évènements qui pourraient entacher sa réputation sont interpréter dans un sens qui joue en sa faveur. Elle incarne une figure de pureté aux yeux des nôtres, une parfaite Sirène. Les gens l'adorent. Elle a redressé la situation après la gouvernance catastrophique de Lastraé et les jours noires qui signèrent sa fin. Elle est souvent dans la Cité, à voir la foule, qui elle est aveugle. Elle avait simplement besoin de toi pour une question de temps. Elle a tant à faire. Avoir quelqu'un à ses côtés qui accepte sans broncher de faire une partie des tâches, c'était une occasion en or. Elle a utilisé Clémentine pour t'ériger en héros et t'offrir une place à ses cotés. Je ne suis pas certaine de la finalité de tout ça, ce qu'elle veut réellement. Tu te doutes qu'elle ne m'en touche pas même un mot. Il est pourtant évident que ce n'est pas le bien des Ondins qu'elle recherche. J'ai peur de la façon dont elle quittera le trône, de l'état dans lequel elle va t'abandonner les nôtres. Elle est si …. imprévisible.»

Elle se mordit les lèvres, consciente de manquer un tantinet de respect mais l'heure n'était ni à la délicatesse ni aux formes ou à l'étiquette. «  Il y a de grandes chances pour qu'elle ne rate pas une miette de notre entrevue. Peut-être faut-il simplement prendre ce risque. Elle ne s'en prendra pas à toi autrement qu'en étant désagréable. De toute manière je te le dis et te l'affirme, elle ne restera pas sur le trône. Ce n'est qu'un tremplin pour elle à quelque chose de plus grand. La royauté n'est pas une fin pour elle, juste un moyen. Je te laisse imaginer la grandeur de ses projets.» Elle pencha doucement la tête sur le côté. « Je me demande ce qu'elle a vu en toi pour te vouloir, toi et toi seul, comme collègue royal. Je ne doute pas un instant de tes capacités à régner, je suis même ravie et enchantée qu'à la tête de notre peuple se trouve quelqu'un de censé. Mais quelque chose à du attirer Vanille, l'inciter à te laisser devenir Roi.» Mieux valait espérer que ce ne soit pas trop une mauvaise chose. « Les Ondins ont tellement besoin de quelqu'un comme toi.»

C'était très certainement la première fois depuis bien longtemps que Nausicaa parlait autant. Elle sentait au creux de sa poitrine son cœur battre à un rythme effréné. Malgré les appréhensions, elle ne s'arrêta pas, pas en si bon chemin. « Je pense qu'il est presque impossible de retranscrire avec des mots le lien qui m'unit à ma mère. Notre famille, les Deslyce, sommes très proches les uns des autres, mais le plus souvent dans les ténèbres et la bataille. Elle ne m'a jamais aimé et je suis à peu près certaine qu'elle ne voulait pas de moi. Je suis loin d'être son seul enfant. Elle n'est pas aussi …. jeune qu'il n'y paraît. Moi non plus d'ailleurs. Elle comme moi avons des siècles. Mais je n'ai vécu que des décennies.» Elle soupira encore. Qu'il était dur de résumer de façon claire toute cette grotesque mascarade. « Vanille a eu beaucoup d'enfants.» reprit-elle doucement en pesant ces mots. « Aujourd'hui très peu sont en vie.» Juste un murmure. Elle espérait que le sous-entendu était clair. La Reine avait tué bon nombre de ses enfants. « Je suppose que mon père a essayé de me protéger pour que je ne suive pas mes sœurs. À présent, je dois encore être là simplement parce qu'elle cherche un moyen encore plus original que le dernier pour se débarrasser de moi.  Peut-être aurait-elle mieux fait de ne jamais revenir me chercher, au vue de mon existence ces derniers temps ...» Elle tourna très légèrement la tête vers Clémentine. « Rien n'est sûre pour la petite. Peut-être qu'elle viendra avec nous, peut-être qu'elle restera ici. Clémentine aime profondément Vanille. C'est son héroïne, son modèle. Tu dois savoir que Clémentine a en réalité environ quarante ans. Elle a été enlevé à ses parents quant elle était enfant, par un Mage dément. Il testait toutes ces potions sur elle à tel point qu'il a figé son apparence et son esprit à l'âge de douze ou treize ans. Il a aussi fini par changer son essence profonde. Sirène de naissance, elle est passée par d'autres races avant de finir Réprouvée.»

Nausicaa parlait tout bas. Elle ne tenait guère à ce que Clémentine entende ce passé douloureux qu'elle avait vécu. « Ma mère devait avoir quelque chose à reprocher à ce Mage. Un jour, elle l'a trouvé et l'a éliminé. Un peu par hasard, un peu par erreur, elle a retrouvé Clémentine, qu'elle avait reconnu. Elle l'a libéré. Forcément, la petite est reconnaissante. Pour Vanille, ce n'est qu'une gamine inutile. Elle n'en fera jamais son jouet ou quelque chose d'approchant, elle ne trouve pas Clémentine assez intelligente et dégourdie. Elle est juste éternellement jeune, un tantinet naïve et idéaliste comme n'importe quelle petite fille. Elle est toujours dans les pattes de Vanille, ou les tiennes. Vous êtes ces deux dieux vivants.» Elle sourit. « Ne t'éloigne pas trop! » cria-t-elle en voyant Clémentine se baigner. « Je n'aime pas la laisser dans l'Océan » La Sirène grinçait presque des dents.

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Mar 29 Avr 2014, 23:14

Nastaé ne savait pas sur quel pied danser. Il ne connaissait pas Vanille, et voulait la découvrir, pour savoir avec qui il vivait, mais il ne voulait pas risquer sa vie. Pourtant, croiser sa route c'était risquer sa vie. Il était apparemment bien placé, le genre de fauteuil privilégié, le siège de l'Ignorance. Celui devant lequel elle passait, sans le regarder. Elle savait qu'il était là, mais elle ne s'en occupait pas. Il était insignifiant. Tellement, que ce fut presque une chance pour lui finalement. Il pouvait grandir dans l'ombre, sans jamais faire de vague, rester toujours le même, et risquer des escapades, et vivre sa vie, sans qu'elle ne le soupçonne finalement. D'accord, il lui était plus utile mort que vivant, mais il ne la... Dérangeait pas physiquement, a proprement parler.
Soupirant, il osa seulement un petit geste, lui serrant doucement l'épaule, la voyant désespérer. Le premier paragraphe de Nausicaa le heurta déjà. Finalement, il ne réalisait pas vraiment. En fait, dans le fond, peut être se doutait-il de la perversité de cette femme, qui ne voulait et souhaitait le trône que pour servir ses propres intérêts. C'était ça. Servir ses propres desseins, le trône était égal à la puissance, elle devait avoir accès a beaucoup plus de choses, et les gens que Nastaé croisait dans l'ombre, n'étaient pas juste des passes d'un soir. Un réseau noir se créait, un réseau souterrain, sur lequel non seulement il n'avait pas la même, même en étant Roi, mais dont il ne se doutait même pas. Il se tut, laissant la Sirène parler, déverser son flot d'amertume, lui faisant comprendre qu'il était dans le faux depuis le départ. Il connaissait sa réputation, il connaissait son visage devant le peuple, il n'était pas dupe, mais il ne se doutait pas de ce qu'il se cachait sous le voile. Sa tête acquiesça, son regard se perdit dans les traits torturés de son acolyte. Nastaé soupira après sa première tirade « Je pense que nous sommes voué à nous redresser seuls. Je ne sais même pas si elle nous laissera un jour. Si elle me laissera, seul, diriger le peuple. Peut être me fera-t-elle passer pour le méchant, je ne sais pas... J'assume ma décision, je suis ici, je ne vois pas pourquoi j'en bougerai. J'ai l'impression que ce n'est pas grave si je risque ma vie... » Il se rendait pas vraiment compte finalement. Touchant ses fils de soie violets, il emmêla nerveusement une mèche, avant de laisser ses mains tomber dans le sable. Il n'avait aucun pouvoir au fond, il était faible et pire que ça, il la laissait faire. Peut être devait-il enfin agir, enfin être vraiment quelqu'un d'utile...
Mais Nausicaa continua.

Elle lui redonna espoir en lui disant que le trône n'était qu'une passade, un tremplin qui allait faire souffrir beaucoup de monde, mais ô combien nécessaire pour sa cause. Il haussa les épaules. Il se fichait de ses projets, il fallait juste qu'il la sorte de là. Nastaé était jeune et vaillant, il était gorgé d'ambition. Nausicaa avait peur, mais il était là pour agir à sa place, pour agir avec elle surtout. Contre cette mère qui n'avait de nom que le titre biologique. Car elle n'avait rien de maternel « J'espère que quand elle partira, il n'y aura pas un putsch. Je ne veux pas descendre moi, mon but est de continuer de m'élever, mais de me séparer de cette femme. J'apprécie les risques que tu prends et ta franchise. J'essayerai du mieux que je peux, fais moi confiance. » Alors qu'il pensait que la belle plante avait fini, celle-ci, blafarde, continua, comme si, enfin elle fut délivrée. Les messages cachés à travers ses phrases, Nastaé n'était pas aussi benêt qu'il le laissait paraître, et ce n'était pas difficile pour lui de les comprendre. Vanille était une femme sans foi ni loi, qui ne reconnaitrait même pas ses propres enfants s'il le fallait. Ils avaient des idéaux si différents, que c'en était alarmant. Nausicaa avait raison : pourquoi lui ? Obligatoirement car il était utile à sa cause, mais les raisons n'étaient-elles pas trop minces ? Et puis, pour le moment elle l'ignorait, mais lorsqu'elle se pencherait sur lui, elle réfléchira surement à la meilleure façon de le tuer. Et l'Ondin ne pouvait s'imaginer perdre si... Facilement.
La conversation dévia sur Clémentine, beaucoup plus vieille en réalité qu'il n'y paraissait, et idolâtrant la Reine comme jamais. Le Roi fut surpris de voir et de comprendre cela. Tout le monde était un fardeau pour cette femme et pourtant elle s'entourait énormément, plus que les Dieux eux-mêmes. Sacrément dérangée celle là...
« Clémentine se rappelle de cette époque... ? » Nastaé imita l'ondine, parlant par chuchotements. Se frottant le visage, il finit par se lever « Je ne sais pas quoi faire. Je veux bien agir, ou t'aider, pour lutter contre ce mal, pour qu'au moins elle ne détruise pas tout, mais je ne veux pas ramper à ses pieds. Je suis déjà bien assez invisible, je n'ai de Roi que le statut sur les papiers, alors j'aimerai malgré tout, essayer de comprendre. Elle est intelligente, et comme tu dis, peut être que notre conversation ne passera pas inaperçu mais, peut être que le vent du changement arrive bientôt... Non ? » L'Ondin avait gardé une voix basse et feutrée, toujours dans la confidence, fuyant les oreilles malsaines de sa collègue. Dos à la mer, il tourna le visage lorsque Nausicaa s'adressa à la petite « J'aimerai qu'elle me la laisse. Si elle est inutile, moi je saurai m'occuper d'elle, et la soigner comme il se doit. Avec une enfant, j'estime qu'il faut être aussi sincère qu'il l'est. »
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Mer 30 Avr 2014, 15:13


Nausicaa laissa un léger sourire étirer ses lèvres. « Non, Clémentine a bien du mal à se rappeler cette époque. Ma mère, dans un élan de générosité inattendu à moins qu'elle avait une petite idée derrière la tête, ce qui avouons-le semble plus probable, a bloqué dans son esprit le souvenir de ces moments passés. Cependant, je … » La Sirène s'interrompit. Le maigre sourire qui illuminait doucement son visage se fana et dans un bond, elle se releva. Les poings serrés, elle agrippait de ses longs doigts blêmes le tissu de sa robe. Les lèvres tremblantes, elle fixait le rivage et les vagues qui se faisaient de plus en plus violentes au fil des secondes. Elle avait commis une grave erreur. Sans le moindre doute, elle allait payer le prix de son effronterie. Le cœur battant, la respiration pénible, elle contemplait la promesse de son châtiment qui arrivait tranquillement. Elle était là. Belle, douce et rayonnante, elle dégageait comme à son habitude l'aura d'un ange. Vêtue d'une longue robe blanche faîtes de dentelles et de voiles, elle longeait la plage, pieds nus. Souriante, le vent secouait les longues boucles rousses de sa chevelure. « Vanille !» s'écria Clémentine qui vit sa cousine. La petite abandonna son château de sable pour courir la rejoindre et lui sauter dans les bras. La Reine ne broncha pas, caressant brièvement la masse de cheveux blancs de la Réprouvée, avant de la faire glisser pour retomber sur ses pieds. Elle lui murmura quelques mots que ni Nastaé ni Nausicaa ne purent entendre. Par déduction, il semblait qu'elle lui ait simplement demandé de rester un peu à l'écart le temps qu'elle parle à sa fille et à son royal collègue. « Je paraissais tellement être le centre de toutes vos préoccupations, je n'ai pu m'empêcher de vous honorer de ma présence.» souffla la jeune femme lorsqu'elle fut à quelques pas des deux autres. Un brin sarcastique par euphémisme, elle souriait toujours.

« Nausicaa.» L'intéressée, le regard bas, ne disait rien, ne bougeait plus. « Tu ne peux donc pas t'en empêcher. Il faudrait apprendre à te contrôler. Tu ne fais qu'attirer des ennuis à ton entourage et me faire me pencher sur le cas de personnes que je n'envisageai pas d'importuner. Avoue que c'est assez dramatique.» Khæleesi pencha doucement la tête sur le côté. Ces yeux moqueurs glissèrent lentement de Nausicaa à Nastaé. « Comme tu es touchant. Si tu tiens tellement à jouer les papas poules avec cette gamine, je t'en prie, je te la laisse.» Le contraste était saisissant. Elle était un Ange à la voix douce, chaude et mélodieuse. Ces paroles, quant à elles, étaient froides et cyniques. Dans les tréfonds de ses grands yeux clairs brûlait le feu des Enfers. « Tu auras du travail.» murmura-t-elle tout bas, tout en conservant son éternel sourire. Elle tendit une main, les doigts joints comme si elle tenait un fil, elle esquissa le geste de le tirer. Le reste fut très rapide. Quelque chose avant fendit les airs. Clémentine avait hurlé. « Clémentine! » Nausicaa courrait vers la petite. A genoux, les mains sur le visage, sa peau si blanche se tintait du rouge pourpre de son sang. Et elle pleurait. « Clem, Laisse-moi voir.» La gorge serrée, elle écarta doucement les bras de la petite Réprouvée. « Tes yeux ...» Une large balafre lui parcourrait les deux tempes. Les mains tremblantes, elle ramassa sur le sable ce qui semblait être une fine lame. Elle sentait les fleurs. Du poisons.

Les blessures pourraient être soignées. La vue, elle, était rongée par le venin. C'était irréversible. « Je ne vois plus rien.» glapit Clémentine, perdue. Nausicaa tourna doucement la tête vers Nastaé.  Quelques larmes discrètes roulaient le long de ses joues. Vanille continuait à sourire, debout sur un rocher entouré par les flots. Calme et sereine, elle sauta, très certainement pour retourner à la Cité Engloutie. « Nausicaa j'ai mal.» - « Nastaé, aide-moi. Il faut la mener au Palais, qu'elle obtienne des soins.» La Sirène prit sa cousine dans ses bras. Le souffle court, elle courut près de l'Abyssum pour lui confier la petite qu'elle n'avait pas la force de soulever bien longtemps.

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Mer 30 Avr 2014, 15:46

Elle était si laide. Ah ! Elle pouvait bien ressembler à un ange, elle n'en n'avait que l'apparence. Et elle n'avait pas de quoi se vanter. Imitant Nausicaa, il poussa sur ses jambes pour se relever. Vanille était beaucoup plus petite que lui, avait quelque chose d'intimidant certes, mais l'Ondin, ayant surtout eu un coup de chaud, fut bien vite refroidi. Son sourire carnassier et sa voix tranchante lui allait à merveille. Oh ! C'était facile de retourner sa veste, encore fallait-il qu'il l'ait mise. Vanille s'était montré très froide avec lui, dès le début, sans pitié, mais comme ils disaient, elle ne s'était jamais intéressé à lui, comme lui ne s'était jamais soucié d'elle. Leurs emplois du temps étaient trop décalés pour qu'ils en viennent ne serait-ce qu'à se croiser. La Sirène avait les yeux partout, le fait qu'elle les ait eu ici ne le surprenait pas. Pas après ce flot d'informations de nature hallucinantes, qu'il venait de gober. Croisant les bras, il haussa un sourcil lorsqu'elle s'adressa à lui. Un cri lui fit détourner la tête et il dit juste « Tu ne peux pas t'empêcher de donner raison à Nausicaa... » Mais voyant le sable rougeoyer, et le visage de Clémentine empreint de sang, il jura dans leur dialecte et fila dans sa direction. Ses voiles blancs ondulèrent avec le vent qui soufflaient de plus en plus fort. Vanille, ayant fini ses petites affaires, repartie d'où elle vint. Lorsqu'ils virent le visage de la mignonne, il était mutilé et ses yeux étaient insauvable. Les yeux écarquillés, il acquiesça au dire de Nausicaa et dit « Clémentine, je vais te sortir de là ! Ne te touche pas les yeux ! » Il la prit contre lui, aidé de la Sirène, et tous les deux foncèrent à la Citée.

Ayant tout le personnel qu'il fallait, à même le Palais, Nastaé dépêcha les guérisseurs et les meilleurs maitre en magie blanche. Clémentine était allongée dans son lit, et elle pleurait sans cesse, ne voyant plus rien « Elle a perdu beaucoup de sang... Elle a besoin de repos. », « Va-t-elle voir à nouveau ? », « Je crains que non... Je suis désolé. Le poison est complètement partie cependant, et les plaies se sont refermées. » Le type sortit de la pièce, et l'Ondin vint s'asseoir au cheveux de la petite, anxieux. Dans son fauteuil, il croisa les bras et les jambes, furieux. Il avait ressentis de la peur et surtout, toute la douleur de Clémentine, avant de se mettre en colère. Son sens des priorités était très organisé, et il ne doutait pas une seconde qu'il allait lui faire regretter son geste. S'il avait eu ne serait-ce qu'un mini doute sur cette personne, l'affaire était dorénavant bien claire. Même si Clémentine n'était pas à lui ou même de sa famille, il la chérissait et s'occupait beaucoup d'elle. Autant qu'il le pouvait du moins. Mais cette fois-ci, il allait définitivement le lui prendre. Ce qui, sans aucun doute, ne gênerait en rien sa charmante collègue, vu que tous êtres vivants étaient un fardeau pour elle.
Sortant de sa chambre, il se dirigea dans le couloir, pour arriver dans sa chambre « Zack. », « Oui ? », « On déménage Clémentine. Dorénavant elle dormira dans ma chambre. On aménagera un coin pour elle, mais il est hors de question qu'elle ait le moindre contact avec... Elle. » Sachant que les murs avaient des oreilles, et que ce n'était pas le moment de mourir, il préféra rester poli, bien qu'il n'en pensa pas moins. Son majordome n'y vit pas d'inconvénient, et des serviteurs furent appeler pour mettre un lit dans cette suite luxueuse et immense, qui sera destiné à la Réprouvé. Nastaé attendit qu'elle se réveille tout d'abord dans sa chambre. La petite ouvrit les yeux, et se mit à pleurer. L'Ondin la redressa, la prenant dans ses bras contre lui « Clémentine, c'est moi, Nastaé. Je suis là... » Il prit sa main et la colla sur sa joue diaphane. La petite le toucha, secouée de spasmes, avant d'attraper ses voiles, et se coller à lui. Réunissant ses forces pour porter un enfant, il la déplaça dans sa chambre, l'emmenant à la chaleur et à la lumière. L'Ondin resta avec elle le temps qu'il faudra « Zack, fais attention à elle lorsque je ne serai pas là. », « Oui. » Un coup retentit contre la porte, avant que celle-ci ne s'ouvrit à la hâte.
Le visage de la sirène blonde était alarmé, et l'Ondin, ayant posé la petite fille, se leva d'un bond.

« Mais c'est pas vrai ! » Elle ne s'arrêterait donc jamais ?



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Mer 30 Avr 2014, 16:45


« Nastaé ...» La jeune femme, le souffle court, s'approcha de son Roi. Les lèvres tremblantes, le regard fatigué ; plus qu'être physiquement épuisée de n'avoir que peu dormi ces derniers jours et d'avoir courut dans tous le Palais ; elle n'en pouvait simplement plus. « Je ne suis sûre de rien, à vrai dire. J'ignore ce qu'elle compte faire. Je ne sais même pas où elle est, cette partie du Palais m'était inconnue. Je pressens simplement quelque chose de … mal. S'il te plaît, suis-moi. S'il faut agir, je ne pourrais pas le tenir tête, seule.» Sauver les apparences étaient primordiales. Ainsi, Nausicaa tâchait de garder un visage serein tandis qu'elle guidait  l'Abyssum à travers les couloirs du Palais de la Cité Engloutie. Malgré tout, elle avançait d'un bon pas. Mieux valait ne pas traîner. Grâce à sa bonne mémoire, la jeune femme parvint à retrouver le chemin qu'avait emprunter à sa mère, à quelques ratés près. La Sirène passait de portes de portes. Il paraissait évident que certains n'avaient pas été poussé depuis des lustres. Grinçantes, ils descendaient peu à peu dans les entrailles du Palais, vers des recoins plus sombres et humides. Une épaisse couche de poussière formaient un tapis au sol, dans lequel Nausicaa et Nastaé laissaient leur emprunte de pas. Devant eux, il n'y avait que de légères traces, celles du passage de Vanille. « Mais où sommes-nous ...» murmura l'Ondine en grinçant presque des dents. Elle avait déjà étudié la structure de l'édifice royale. Toutes ces pièces n'étaient pas indiqués, sur quelques plans que ce soit. Nastaé non plus ne devait pas les connaître, et à n'en pas douter, Vanille les avait trouvé il y a peu.

Une grande porte blanche aux poignées dorées s'érigeait au bout d'un grand couloir en pente. Nausicaa, inquiète, jeta un coup d'œil au Roi. Un drôle de bruit résonnait, comme celui du vent qui soufflait fort. L'heure n'était guère aux supputations et aux hésitations. La Sirène ouvrit la porte. « Oh.» D'un geste brusque et empressé, elle plaqua ses mains sur ses cuisses pour retenir sa robe dont les voiles voletaient dans tous les sens. Ses longs cheveux blonds serpentaient dans tous les sens au rythme d'un étrange vent aux directions diverses. Véritable tempête, il était dur de s'entendre dans le fraca de l'ouragan. « Comment est-ce possible ? Nous sommes dans une sorte de crypte fermé, pourtant.» - « C'est l'Ayrana.» Voix douce et chantante qu'elle ne connaissait que trop bien. Nausicaa cherchait rapidement des yeux sa mère. Elle était un peu plus loin devant. De dos, la Reine ne semblait guère se préoccuper de ses cheveux volants et de ses longues et fines jambes dévoilées par le souffle joueur. Ses mains étaient délicatement posées sur une large rambarde qui cerclait la pièce. Surprise, Nausicaa se rapprocha de Nastaé, glissant ses bras autour du sien. « Ayrana? » répéta-t-elle sans comprendre. « C'est normal que tu ne saches pas de quoi il s'agisse. Son existence a été tu, autant à Nastaé qu'à moi. Il ne pouvait se douter que je savais déjà et ce depuis bien longtemps.» - « Mais qu'est-ce que c'est?» - « Qu'est-ce que c'est ...» reprit Khæleesi en tournant doucement. « Mon enfant, c'est la raison pour laquelle j'ai décidé de devenir Reine.» Elle sourit.

Troublée, Nausicaa lâcha son Roi pour faire quelques pas en direction de sa mère. « Comment ça ? C'est quoi Ayrana ? » Vanille leva les yeux au ciel, à la fois moqueuse et ennuyée. « Ayrana, c'est cela.» répondit-elle doucement en désignant le vide de l'autre côté de l'espèce de balcon sur lequel ils étaient tous. Prudente, la Princesse se rapprocha et jeta un coup d'œil. « Par tous les Aetheri.» Un immense tourbillon blanc semblait dévorer le néant. « Ayrana est la source même de l'existence du peuple des Ondins. Seulement des Næphina. Les Oryanis ne dépendent plus de l'Ayrana et ce depuis que les Næphina, c'est à dire nous, avons choisis de bâtir notre Cité sur elle.» - « Je ne comprends pas.» - « Les Sirènes ...» expliqua Vanille, souriante tout en contemplant le tourbillon. « … ne sont pas comme les gens d'en haut, ceux de la terre. Nous sommes différents, de part nos mœurs et nos cultures. Il y a des siècles et des siècles, des Souverains doux de notre peuple ont choisi, en accord avec ceux de la terre, de changer l'essence même du peuple des eaux, en utilisant l'Ayrana. Ils ont nourris la faille, chaque année, de leur sang. Ils l'ont empoissonné. Peu à peu, les Sirènes sont devenues les créatures molles et craintives d'aujourd'hui, pouvant vivre en harmonie avec les gens d'en haut.» Vanille rit tout bas. « Je suis née bien avant qu'ils commencent à empoisonner Ayrana. Un vieil ami m'a dit que j'étais une femme tellement … centrée sur ses idéaux, que je ne pourrais être affecter de la bonté du sang offert.»

Vanille posa ses grands yeux verts sur Nastaé. « Les Souverains d'autrefois ont trahi les Sirènes en modifiant leur essence. Toi et moi devions être mis au courant dans les mois à venir car il devenait primordial de nourrir encore la faille d'un sang bon.» Elle rit. « Je compte bien rendre aux Sirènes leur prestige d'antan. Elles redeviendront les créatures non plus craintives mais craintes des autres.» - « Quoi ?» s'écria Nausicaa en s'étranglant presque.
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Jeu 01 Mai 2014, 13:52

Nausicaa était souffrante. Elle ne savait pas quel mal allait les ronger sous peu, mais il était d'une trop grande ampleur pour en saisir toute l'importance « Allons-y. » L'Ondin ne savait pas contre qui il allait devoir lutter, contre quoi il allait devoir se battre. Le choc était inévitable...
La Sirène commença à marcher. Ils tournèrent en rond, visitèrent des parties du palais qui s'enfonçaient toujours plus dans les sous-sols, découvrirent des salons et autre pièces moins bien entretenues. C'était nouveau pour lui. Ne se cantonnant qu'à certaines parties, et peu curieux par ce bâtiment là, il ne découvrit jamais la vraie ampleur du Palais. Il comprit rapidement que Vanille avait du pouvoir, mais qu'elle cherchait à toujours aller plus loin, à ne jamais se satisfaire du nécessaire, de ce qu'elle avait au moment présent. Les paroles de Nausicaa le ramena sur terre. Nastaé ne savait pas où ils avaient mis les pieds, il ne savait pas non plus comment faire pour en sortir. Finalement, ce palais ressemblait plus à un dédale qu'une vraie mairie administrative...
Le Roi et la Princesse finirent pas déboucher sur une unique pièce. Dans le couloir, le bruit fort du vent soufflant, comme annonçant une tempête, résonnait sans cesse. L'étonnement se vit dans ses yeux. Que se passait-il ? La jeune femme prit les devants et ouvrit la porte, qui s'arracha presque de ses gonds. La surplombant d'une bonne tête, Nastaé ne fit pas attention à la robe de Nausicaa mais plutôt à sa mère. Vanille était de dos, se tenant à une rambarde, en observant quelque chose en contre bas. Dès que la porte fut ouverte, le bruit du vent fut bien plus forte, et ses cheveux violine volèrent autour de sa tête. Ses voiles tantôt se plaquèrent à son corps, tantôt allèrent dans tous les sens. C'était déroutant et, en même temps, il ne voulait pas quitter sa collègue des yeux. Les sourcils froncés, la mine sévère, il laissa Nausicaa s'accrocher à lui, comme pour se soutenir, et n'intervint pas dans la conversation.

Ainsi, il y avait quelque chose dans ce Palais, dont dépendait finalement les Sirènes. Un peuple né des profondeurs, dont une partie avait appris à s'acclimater à la surface, et à devenir bien plus pure que d'autres. Les précédents Empereurs contribuèrent à ce changement, en déversant leur bonté dans le trou noir, mais évidemment, Vanille elle, ne comptait pas y vomir sa gratitude. Nausicaa était très perturbée. Elle posait des questions, voulant absolument avoir des réponses, auxquelles sa mère répondit amplement. Nastaé croyait aux Dieux, croyait à une sorte de Destin, mais en aucun cas il n'aurait pensé que le bien pensé de chacun, dépendait en fait d'un myste. Alors il fit comme Vanille, il vint contre la rambarde, regardant le trou qui ne cherchait à qu'à tout aspirer dans sa faille. C'était horrible en soit que l'histoire de leur peuple entier soit changée, mais en même temps, peut être y avait-il des raisons ? Quelque chose qui avait poussé les gens à accepter de changer l'essence même d'une race. C'était une décision compliquée, et Nastaé ne doutait pas que les anciens souverains bons et loyaux, aient fait ça avec une conviction. Qu'ils aient réalisé une choses pareille, en ayant un but précis, qui allait perduré. C'était idiot de découvrir ceci d'eux-même. Vanille fouinait partout, cet endroit n'était pas protégé, presque laissé à l'abandon, c'était évident qu'elle le découvre pour ses desseins. L'Ondin ne se remettait pas du fait qu'elle ait failli assassiner sa propre cousine, cette si petite fille. C'était une harpie « Je ne vois pas ce que ça t'apporterait de redorer le blason des nôtres, alors que tu ne penses qu'à toi. » C'était irréfléchi en un sens de toucher un peuple entier, juste pour une lubie, alors que, que les sirènes soient bonnes ou mauvaises, elle, ça lui faisait la même chose. Ce genre d'égocentrisme n'était pas pour lui. Pourtant, il était quelqu'un d'assez vaniteux et porté sur lui-même, mais il avait ses limites « Si ce genre de choses s'est fait sur des siècles, je ne vois pas comment tu pourrais t'arranger pour tout changer en une seule fois. » Suite à ses paroles, Nausicaa lui jeta un coup d'oeil craintif, et puis il eut la révélation. Bien évidemment qu'elle n'allait pas mettre qu'une simple goutte de sang... Elle allait se vider comme un cochon. Oh, la... ! « NON ! » Nastaé se jeta sur elle dans un élan de folie, se protégeant par la même occasion pour ne pas qu'elle le tue sur le champ. Il fallait que la princesse trouve une solution le temps qu'il l'occuperait et la maintiendrait hors de la zone sensible de l'Ayranna.
Seulement, Abyssum allait forcément en pâtir, et son sang allait couler, autant que celui de Khæleesi.
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Jeu 01 Mai 2014, 14:47


La Reine rit, moqueuse et sarcastique. Féline et rapide, elle dévoila aussi en quelques gestes ses qualités de combattante. Si on pouvait aisément s'en douter, puisqu'elle avait dirigé en tant que Perle les Armées durant des années, elle démontrait d'une agilité et d'une souplesse étonnante, envoyant valser en deux temps trois mouvements Nastaé contre la rambarde. « Cela ne m'étonne pas que vous ne comprenez pas.» soupira-t-elle en faisant quelques pas. La jeune femme n'avait jamais espéré l'être et elle se plaisait à être un mystère pour ses semblables. « Pourtant, je suis peut-être la plus patriotique de tous. » Un sourire un brin cynique étira ses lèvres. « Je tiens … réellement à ce que notre société redevienne celle d'autrefois, celle de l'âge d'or, avec bien entendu des aménagements propres à notre temps.» Ils ne tarderaient pas à saisir pourquoi. D'un certain point de vue, ce n'était pas un mensonge. La Sirène détestait les siens pour ce qu'ils étaient devenus. Autrefois, elle les estimait un tantinet au même titre que les Vampires ou les Sorciers. Abyssum, loin d'avoir épuisé ses dernières ressources et mu par la volonté d'arrêter sa collègue, revint à l'attaque. À quelques pas de là, Nausicaa contemplait la scène de ses grands yeux clairs, sans savoir réellement quoi faire. Elle devait agir, c'était un fait. Elle doutait simplement d'en avoir la capacité et les pouvoirs face à sa mère. Angoissée, elle scruta les environs à la recherche d'une idée lumineuse. « Crois-tu sincèrement que ma fille va te venir en aide ? » souffla la Reine à l'oreille de Nastaé alors qu'ils se crêpaient allégrement le chignon. « Sache que, malgré ses tentatives dérisoires de me tenir tête, quand vient le moment critique, elle ne fait rien. Elle a bien trop peur de moi.» Elle rit.

Nastaé tenait fermement Khæleesi contre lui. Elle souriait. C'était de mauvaise augure. Ne ressentait-il pas qu'il y avait anguille sous roche ? Elle semblait se laisser faire, comme une petite poupée désarticulée. Elle ne manifestait pas la moindre résistance face à l'Ondin qui lui maintenait les bras. Elle avait ses mains près de son propre visage. Non loin de celui de l'Empereur. Il ne fallu pas plus d'une seconde. Les ongles parfaitement manucurés de ses longs doigts pâles changèrent, comme soudainement peint d'argent. Ils s'allongèrent d'un coup, longues et fines griffes en métal, et elle n'eut qu'à bouger les doigts pour écorcher les joues de Nastaé. Le sang coulait lentement le long de son cou. Vanille, dans un charmant volte-face, lui assena un grand coup de pied dans le ventre pour l'écarter et le renvoyer sur la rambarde. « Hum. » Elle glissa doucement ses mains dans ses boucles rousses sans se préoccuper des quelques hématomes qui parcourraient son corps. Nastaé n'y était pas allé en douceur. Nausicaa voulut agir. Elle bondit à son tour sur sa mère. La Reine se contenta d'agripper au vol sa fille par les cheveux pour la jeter au sol. Dans un sourire, elle plaqua l'une de ses mains sur la gorge de la blonde, sans rétracter ses griffes. Peau contre peau, Vanille laissa son pouvoir le plus lugubre l'envahir. Delicea. Nausicaa cria. Sa mère la lâcha au bout de quelques instants et tendit le bras. Une carte apparut. « Le Pendu. Comme c'est amusant. Tu as de drôles de dons, Nausicaa. Amuse-toi bien, là-bas.» L'arcane s'enflamma. Nausicaa avait disparut.

« Non pas que votre présence et votre ridicule rébellion ne me plaisent pas. Vous êtes tellement mignons avec vos petites convictions. J'ai à faire.» Vanille tourna les talons pour se rapprocher d'Ayrana. Sans même grimacer,  la Dame des Abîmes fit glisser ses griffes sur ses propres bras. Les entailles étaient plutôt profondes, mais elle ne cillait pas. C'était une habitude chez la jeune femme de se blesser. Le sang dégoulinait sur sa peau blanche. Près du Tourbillon semblait se produire un drôle de phénomène. Les gouttes pourpres ne tombaient pas au sol. Elles étaient aspirées par la faille. Ayrana perdait peu à peu de son immaculé blancheur pour revêtir une couleur plus sombre, se teintait peu à peu de bleu. « Magnifique

Nausicaa réapparut. Le souffle court, les joues sales et les cheveux en bataille, elle ne semblait guère avoir apprécier son petit voyage. Doucement, elle releva les yeux pour dévisager sa mère. Elle entrevoyait les changements. « Non ...»
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Jeu 01 Mai 2014, 15:44

Nastaé faisait tout pour maintenir Vanille. Elle n'avait pas l'air d'être le dragon que Nausicaa décrivait plus tôt et pourtant, celle-ci ne bougeait pas, celle-ci ne faisait rien, plus paralysée qu'autre chose. POurquoi ? Elle avait la chance de se rebeller contre sa mère, de se défaire de ce lien alors, pourquoi ne sautait-elle pas sur l'occasion ? L'Ondin serrait des dents, tentait de ramener toutes ses maigres forces à lui, s'aidant de la magie, pour éviter que la Sirène ne fasse n'importe quoi, mais ses paroles furent plus tranchantes que du verre. Elle osait dire qu'elle était des plus patriotes. Nastaé cru s'étrangler en entendant ça. C'était une égoïste narcissique, qui ne pensait qu'à elle, et elle dit plus tôt, que le trône ne lui servait qu'à cela, qu'à influencer le maëlstrom qui vivait au fond du Palais, pour faire renaitre d'un nouveau sang, les Sirènes. Cette femme n'avait rien de fataliste, c'était le moins qu'on puisse dire ! « L'age d'or pour toi ! Il n'y a que toi qui veuille revivre ce temps passé ! » L'homme se décala de la rambarde, préférant l'éloigner de là avant qu'elle ne fasse n'importe quoi et enchaina « Nausicaa ne peut rien faire à cause de tes chaines, tu l'as contrainte à devenir ta poupée, libère là et je suis certain que tu serais étonné de sa puissance ! » Elle disait la connaitre, comme on connaissait son enfant, mais finalement au fond, elles étaient tellement des étrangères que la Sirène pouvait bien renfermer certains dons, dont Vanille n'avait pas idée. Et la preuve en fut.

Dans un moment de rébellion, la reine sortie les griffe. Des pointes en métal, peut être empoisonnées, poussèrent de ses doigts, de ses ongles, pour venir caresser le visage blême de l'Ondin. Du sang coula des saillies qu'ils firent, glissant le long de ses joues et de son visage. Immédiatement, des gouttes qui éclaboussèrent, partirent dans l'Ayranna, sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, trop occupé à repousser la bonne femme en se défendant. Passant une main sur sa joue, il ne fit qu'étaler le sang sur une partie de son visage. Les plus longues trainées rougeâtres, glissèrent jusqu'à son torse où elles furent épongées par son vêtement. Alors il marqua un temps de pause. Vanille se détourna de lui pour s'occuper de sa fille. Fille qui avait enfin tenté quelque chose, et qui ne fit que disparaitre de ce monde. « Naus... » Il n'eut pas le temps de finir de prononcer son nom, que la Sirène hurla en partant en fumée, tout comme l'Arcane qui brûla « Ta propre fille... » Sa cousine, sa fille... Nastaé avait le visage sévère, les dents serrées, la mâchoire crispée, il ne supportait pas cette femme devant lui, cherchant seulement à faire du mal autour d'elle et à éliminer tout le monde. Elle avait à faire ? Il ricana doucement devant le ton tout à coup bien plus hautain de la reine, se disant qu'il n'avait pas finit de se battre. Seulement la scène fut chaotique.

Vanille se creva les bras, s'entamant tellement qu'il se demandait si elle n'avait pas déchirer ses propres muscles, et du sang se mit à couler abondamment. Aucune goutte ne toucha le sol, et toutes partirent dans le tourbillon. Contre la rambarde, Nastaé écarquilla les yeux voyant la couleur du maëlstrom complètement changer, et se teinter d'une couleur laide et hideuse. Mettant une main sur sa bouche l'Ondin ne pu détourner les yeux de ce spectacle macabre « Tu... » Une mauvais impression s'empara de lui. De l'appréhension, mêlée à de la peur...
Un bruit derrière lui lui fit faire volte-face. Nausicaa était là, complètement débraillée, le souffle court, murmurant des négations « Nausicaa... » A nouveau il prononça son nom, mais lorsqu'il vit son regard se poser sur sa mère, l'Ondin fixa le trou. Il n'avait pas d'idée lumineuse pour les sortir de là, et pour empêcher Vanille de faire ça. Alors comme il avait compris, il sauta sur Vanille et dans un effort surhumain pour ne pas la lâcher, pour ne pas qu'elle y aille seule, ils plongèrent, basculant par-dessus, pour tomber dans le précipice.

Dans la chute, il lâcha Vanille, ne voulant plus la toucher, ne ressentant plus le besoin de l'arrêter de quoi que ce soit. Seulement, ils tombaient tous les deux. Les yeux ouverts, Nastaé voyait la tête de Nausicaa par dessus la rambarde, devenir de plus en plus petite jusqu'à disparaitre. Autour de lui, dans l'oeil du cyclone, des images défilèrent, des scènes se posèrent devant lui, puis disparaissaient l'instant d'après. Il n'arrivait pas à comprendre, il se sentait léger, et meurtri à la fois. Il ne savait pas ce qu'il devait faire, ni s'il allait mourir. Son sang quittait son corps, et son âme se figea, paralyser par les idées qui commençaient à percer ses plaies, pour se faufiler dans son corps, en son fort intérieur. Son coeur se durcit, il s'empourpra d'une noirceur qui écrasa complètement la blancheur et la pureté de ses traits, pour le teinter d'une mélodie noire. L'Ondin eut un haut-le-coeur et des visions le prirent. Il eut beau fermer les yeux, dans cette danse de voiles blancs qui tourbillonnaient autour de lui, il n'arriva pas à éviter ces images.
Plus rien n'était pareil, tout avait changé, tout était un désastre, et les Océan étaient devenu les Abîmes. Il n'y avait plus de surface, et d'abysses. Tout était Ténèbres.

Son esprit le quitta, laissant là un corps vide, dorénavant sans vie.

Nastaé sursauta. Il se trouvait dans le hall du Palais. Des gens étaient autour de lui, et des guérisseurs tentaient de le réveiller. Ouvrant les yeux, le regard hagard, il se leva d'un bond, effrayant les gens autour de lui. Tous commencèrent à reculer, plus désireux que jamais de ne plus l'approcher « Que s'est-il passé ? » Sa voix avait légèrement changée. Elle était devenu plus grave, plus atone. Il se frotta le visage, et ne sentit aucune douleur, ses plaies s'étant refermé dans le bassin bleu. Sans attendre quoi que ce soit, il se dépêcha pour passer à travers la foule, qui lui ouvrit un passage, et arriva dans la rue. Sur la place devant le Palais. Regardant en haut, d'habitude éclairé avec une lumière ambiante constante, il eut l'impression qu'un énorme nénuphar recouvrait dorénavant les Océans, empêchant toute lumière d'y entrer. Ce n'était pas la noirceur de la ville qui lui faisait peur, c'était la noirceur de son coeur. Même en entrant à nouveau dans le hall, une fois la populace séparée, il trouvait que c'était différent.

Des changements s'étaient opérés, et il en était le premier touché.
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Jeu 01 Mai 2014, 16:54


Le peuple des mers avait hurlé en cœur sa souffrance, sa haine et sa rancœur. Ondins des eaux ou ceux de la terre, tous ressentirent peser sur leur âme une vive douleur. Khæleesi, comme toujours, se présenta au grand balcon du Palais de la Cité Engloutie. Nul discours n'était prévu, c'était une prise de parole spontanée. Plus belle que jamais avec une robe de voiles blancs simplement retenus par des dizaine et dizaine perles nacrées des mers, ses cheveux relevés en un chignon travaillé mettait en lumière le diadème de diamants et de saphirs. En toute simplicité, elle avait parlé et conté la traîtrise des Souverains d'autrefois. À présent, tout était rétabli mais cela n'effaçait guère le parjure d'antan. La rue avait crié, choqué par ces révélations. La foule exigeait des coupables. Parmi les Parlementaires, certains savaient. Ils étaient détenteurs du secret et poussaient les Empereurs et les Dames à verser un peu de leur sang pour empoissonner davantage Ayrana. Ils furent exécutés sans procès par les Ondins en furie. Ainsi débutèrent les Jours de Sang. Vanille tourna élégamment les talons pour regagner l'intérieur du Palais, un  léger sourire aux lèvres. Nausicaa, qui patientait jusque là derrière un grand rideau, emboîta le pas à sa mère, sans rien dire, le visage fermé. Un conseiller de la royauté arriva aussi à petits pas. « Tout s'est déroulé au mieux, ma Dame.» souffla-t-il, nerveux. La Reine hocha doucement la tête. Elle s'était réveillée près d'Ayrana après être tombée dans ses tréfonds. Sans scrupule, elle avait tout détruit. Personne ne pourrait plus atteindre la faille, chaque issue était condamnée. L'équilibre de la race était revenu. Pour le préserver, mieux valait employer les grands moyens. Des couloirs et des salles entiers s'étaient écroulés. Le Palais avait ressenti les secousses.

Très certainement curieux ou angoissé de voir des gens défilés dans les couloirs la mine dépitée, l'Empereur fraichement réveillé s'était rendu dans la Salle du Trône. « Nastaé.» Voix douce et chantante de la Reine, assise à sa place. Face à elle, les Perles. Tremblantes, elles partirent, silencieuses. La Sirène se releva avec grâce pour filer de sa démarche flottante jusqu'à un grand bureau où patientaient des conseillers avec quelques paperasses. Loin de se soucier de son collègue, la jeune femme saisit une plume pour signer les décrets et les lois. « La société a changé.» souffla la voix fragile et fébrile du plus ancien et sage des conseillers. « Elle nécessite de nouvelles dispositions.» Cela semblait être un semblant d'explications à l'attention du Roi. « Les Perles ont été renvoyées.» annonça Vanille sans détour, tandis qu'elle signait encore d'autres papiers et parchemins pour instaurer légalement la nouvelle organisation. « Elles ne seront pas remplacées.» Elle sourit en jetant un coup d'œil à l'Ondin. « Le peuple réclame que notre système originel soit remis au goût du jour. Il ne se sentait pas lié par  ce gouvernement imposé par le premier Empereur ayant choisir de manquer à ses obligations primaires.» Un conseiller, qui semblait être aux anges pourvus qu'ils soient noirs, ajouta : « Comment a-t-on pu oublier nos clans ?» Ayrana semblait aussi avoir un effet sur la mémoire et avait bloqué certains souvenirs, aujourd'hui libres. « Heureusement que les Ot'Phylès continuaient à vivre en secret et dans l'ombre.» - « Majesté.» enchaîna le vieil homme en s'approchant de Nastaé. « La Reine et vous allez être très occupé. Vous avez beaucoup à faire. Longue vie aux Næphina

Næphina, un mot oublié que Vanille avait prononcé avant le combat. Certains semblaient le connaître. Il s'agissait du véritable nom des Sirènes. Sa signification originelle dénotait de la nature du peuple des Mers.  « Que les journaux fassent une édition spécial sur les Jours de Sang.» Vanille tendit à un homme des rouleaux contenant les grandes nouvelles lois. Il partit en détalant, il fallait faire vite. « Que des affiches soient posées. Tous doivent savoir.» - « Bien Khæleesi.» En quelques pas et sans se départir de son sourire, la jeune femme regagna son trône et croisa lentement ses longues jambes. Les longs voiles de sa robe claire glissèrent lentement de sa peau. Nausicaa vient se poster debout à ses côtés. « Regarde Nastaé, n'est-elle pas magnifique ? » Elle posa ses doigts froids sous le menton de sa fille pour le soulever très légèrement pas. La blonde ne broncha pas. « Notre berceau a décidé qu'elle était digne de sa grandeur.» Elle avait fusionné avec sa perle. Vanille laissa retomber sa main pour les croiser sur ses genoux. « Les représentants des neuf grands clans vont se présenter à nous. Du moins, ceux qui veulent nous prêter allégeance. Il nous faut valider le choix du Néris. Nausicaa.» La Princesse baissa les yeux sur les papiers qu'elle tenait. « Ot'Phylès Phratrie.» énonça-t-elle clairement. Des hommes entrèrent, et commença le ballet. Seuls Læcaosie et Bellum ne se présentèrent pas et ainsi signifièrent leur détachement quant à la royauté. C'était normal pour les seconds, assez évident pour les premiers.

« Tout va bien Nastaé ? » souffla Nausicaa. Doucement, elle scrutait le Roi. Il semblait avoir changé. Ce n'était pas son cas à elle. Les changements de la Cité allait obligé les gens d'un certain rang à rejoindre un clan, avec un peu de retard. Tout se mettait en place, lentement. La Sirène ne savait pas quoi faire.
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Jeu 01 Mai 2014, 19:35

Les Jours de Sang commencèrent. Nastaé était dans la salle du trône, son couvre-chef royal sur la tête, et une mine fermée et sévère affichée sur le visage. Il ne parlait pas, n'en n'éprouvant pas le besoin. Vanille était là depuis bien avant son réveil, suivit de sa fille légèrement mal à l'aise. La tête appuyé sur l'accoudoir de son siège, il releva tout juste les yeux pour la saluer d'un bref signe de tête. L'Ondin regardait le spectacle. Les Gardiennes s'en allèrent, certaines assez penaudes par rapport à d'autres. Lorsque la porte fut fermée, Vanille se déplaça jusqu'à un bureau, faisant face à plusieurs personnes. Nastaé réfléchissait. Depuis qu'il était ressortit de l'Ayranna, il avait trouvé le monde changé et lui même avait changé. Rien n'était désormais plus pareil. Les images qu'il vit dans le trou béant n'était en fait qu'une représentation de ce que fut la race par le passé. Une frise chronologique inversée, servant à lui montrer comment le cours des choses allait évolué et la tournure qu'allait prendre les futurs évènements. Les Jours de Sang faisaient partis de ceux-ci. Ce nombre de jours où tout se remettait en place, où la populace prenait réellement conscience de qui ils étaient.
Vanille apposa son sceau sur plusieurs papiers, qui passeraient aussi par sa main. Les souverains s'entendirent -pour une fois- sur le renouvellement des choses. Lois, décrets, arrêtés... Tout avait été revu et détruit, pour être forgé à nouveau et, cette fois-ci, plus solide que jamais. Elle annonça que les Perles avaient été renvoyées, d'où leur départ. Sans appel, comme un tir de sommation, Nastaé dit « Nous n'en n'avions pas besoin. Elles étaient obsolètes. » Il bougea de position et vit des coups d'yeux interrogateurs émanant de la Princesse, ainsi que certains conseillers. Mais sa binôme ne laissa rien transparaître et continua son discours, entre-mêlé de celui des autres personnes présentes. Lorsque le conseiller parla de clans, immédiatement, des images revinrent dans la mémoire de l'homme. Des images, des systèmes, des écrits qu'il lu un jour... Bien d'autres choses aussi. Des souvenirs, découlant alors de tout un système politique qui, finalement, lui semblait logique et bien plus naturel que l'ancien régime. Alors un des vieillards s'approcha de Nastaé, juché plus haut, pour lui annoncé qu'ils allaient avoir fort à faire. L'Ondin lui répondit « Longue vie aux Næphina. » Signifiant qu'il pouvait partir. Il l'avait entendu et écouté, et n'avait rien à dire.

Les grandes lois et les grandes réformes furent placardées dans la ville entière, mettant au courant toutes les personnes supposées l'être. L'homme regarda les sous-fifres partir un à un, jusqu'au dernier. Lorsque la porte se referma, Khæleesi vint s'asseoir de sa démarche dansante, sur le siège juxtaposé à côté de celui d'Abyssum. Tournant lentement la tête vers elle en suivant ses pas, il observa la femme venant à ses côtés. Lorsqu'elle le lui montra, comme un trophée, comme quelque chose de nouveau, un rictus vint se ficher sur ses fines lèvres, et il répondit alors « Sublime... » Elle avait fusionné avec sa Perle, ce qui en faisait une vraie Sirène. Quelqu'un de complet. Seulement, les souverains abordèrent la situation d'un autre angle, comme de manière supérieure. Comme si dorénavant, eux étaient au dessus de tout, et qu'elle ne venait qu'à peine de naitre.
Une fois l'observation finit, ils accueillirent les grandes familles. Nausicaa s'occupa de les nommer pendant qu'elles se révélaient. Une fois fini, l'Empereur ajouta « C'est une bonne chose... » De quoi parlait-il ? De la nomination des Maisons ? De l'Ayranna ? Du changement ?

Les pas feutrés de Nastaé ne résonnèrent pas dans le long couloir. Se mettant à sa hauteur, Nausicaa s'adressa à lui, lui demandant s'il allait bien. Se dirigeant vers sa chambre, le Roi lui répondit simplement « Oui, très bien. Les changements ont toujours un effet euphorisant sur certaines personnes... » Pas sur lui. En tout cas, il le dissimulait à merveille.
Entrant dans sa chambre, il laissa la porte ouverte pour que l'Ondine passe, et jeta un coup d'oeil au lit d'enfant, vide « Zackary, où est Clémentine ? » Le majordome scruta Nastaé avant de dire, reprenant son professionnalisme « Dans la cours. Elle voulait sentir les fleurs. » Sachant qu'à part la mort, cette petite ne risquait dorénavant plus rien, il acquiesça et partit vers son armoire, pour enlever son couvre-chef, et ses atours royaux. Ses bras étaient nus et juste un voile, officiant comme toge simple, emballa son corps de manière attrayante. Sa morphologie, jusqu'à la dissimulée, avait complètement changée. Il avait grandit et son corps était devenu plus charpenté, plus massif, et à la fois assez souple. Seulement sur sa peau diaphane, des zébrures noires, placées de manière assez chaotique, se mouvaient à une vitesse ultra-lente « C'est bien que tu aies eu ta Perle. J'espère que tu te hisseras en haut d'un clan. » Dans son ton il n'y avait ni sourire ni joie, on ne savait même pas s'il était sincère en disant cela.
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Jeu 01 Mai 2014, 20:31

Nausicaa fit délicatement glisser ses longs doigts froids au creux de sa gorge. Pensive et mal à l'aise, elle contemplait d'un regard inquiet son Abyssum dont les yeux glacés et l'air détaché ne lui plaisait guère. Du bout des lèvres, elle répondit dans un murmure : « Oui je suis heureuse d'avoir fusionner. Ma Perle est retournée à sa place, à celle d'autrefois. » Il était plutôt rare qu'on arrache du cou d'une Ondine son fragment d'Océan. Vanille avait commis ce geste sans le moindre scrupule, il y a des siècles de cela. La jeune femme fut soulagée de regagner un semblant de puissance et de retrouver son morceau d'un temps ancien. « Ma mère m'a dit que je devais déjà faire mon choix et rejoindre un clan. Par la suite, peut-être parviendrais-je à en prendre la tête.» Nerveuse, elle glissa une main dans ses longs cheveux blonds pour secouer les boucles. « Je suis allée dans les rues de la Cité. La plupart des Ondins ont changé, partout sur les terres et dans les mers. Le peuple semble être plus … sombre.» Elle pencha la tête. Les lèvres tremblantes, elle finit par oser murmurer : « Et toi, ça te parait normal ? » Lorsqu'elle avait vu l'Empereur arrivé, elle avait cru qu'il se fâcherait, qu'il insulterait Vanille de tout les noms pour la traîner par les cheveux dans les couloirs du Palais et la pendre au rideaux. Ou tout du moins, essayer. Il n'en fut rien, se bornant à rester de marbre, comme si de rien n'était. Comme si cela le satisfaisait. Froid et distant, un tantinet cynique, il semblait accepter la situation au possible. « Ayrana t'a atteint. Tu as changé. » Il était à deux doigts de faire de Vanille sa meilleure amie, comme si soudainement, il la comprenait ou acceptait ses idées délirantes. « Et bien ...» souffla-t-elle en arquant les sourcils quand Nastaé se débarrassa de quelques vêtements. « Tu as pris du muscle ! » Malgré la situation, elle ne put empêcher un léger sourire de teindre son visage.

Nausicaa ne tarda pas à revenir à la triste réalité. Quelques heures auparavant, le Roi criait à l'infamie et à la folie d'une femme qui avait tenté de briser la vie de sa cousine et de sa fille. Toute animosité l'avait quitté depuis la chute dans la faille. Colère et haine d'un geste s'étaient évaporées. La Sirène avait une petite mine. Se rendait-il compte des changements qui l'assaillait ? De toute évidence, rien ne le dérangeait. C'était très certainement ça, le plus troublant. Il ne semblait pas chercher à vaincre le mauvais, laissant le bon être dévorer et consumer par le sang d'une créature infernale qui avait eu la brillante idée de se jeter dans un Tourbillon. « J'espère que tu prendras conscience de ce que tu risques de devenir si tu ne réagis pas. Tu n'es pas mauvais, Nastaé. Tu es quelqu'un de bien. Tâche de t'en souvenir et de le rester.» Elle recula lentement de quelques pas, se sentait de trop dans cette pièce. Elle n'ajouta rien mais n'en pensait pas moins. Clémentine était une enfant très précieuse aux yeux de Nausicaa, qui s'évertuait à s'occuper d'elle du mieux qu'elle pouvait. Elle avait tout fait pour l'arracher des griffes de sa mère pour lui promettre un avenir meilleur avec Nastaé. Si ce dernier ne valait pas mieux, la Sirène n'hésiterait pas un seul instant à revenir en arrière. Quitte à laisser la petite Réprouvée dans les pattes d'une personne instable, elle préférait être sûre du caractère du bourreau.

« Je te laisse, tu dois avoir beaucoup de choses à faire, ou à penser. Je vais voir Clémentine. A plus tard. » Sans plus de cérémonie, Nausicaa s'en alla. Au détour d'un couloir, elle s'arrêta pour se plaquer dos contre mur. Doucement, elle prit une grande inspiration. Elle n'avait plus l'impression d'être à sa place, au Palais, ni même d'avoir quelque chose à y faire. C'était un sentiment pour le moins désagréable. Elle soupira. Rose et violette. Une délicate fragrance qu'elle ne connaissait que trop bien. « J'espère que vous êtes particulièrement fière de vous. » Vanille fit un pas sur le côté, laissant Nausicaa la voir. « Assez oui.» - « Je n'ai pas été touché par les changements. Moi aussi je dois être une femme du genre à camper sur ses positions.» La Reine secoua la tête. « Non, je pense plutôt que c'est ta haine pour moi qui t'a sauvegardé, et le fait que tu étais déjà une petite mijaurée trop sensible il y a des siècles, quand les Clans étaient encore en place.» - « Vous l'avez changé. Lui. » - « Ton Roi adoré en qui te plaçais tant d'espoir ? Il doit simplement être lui même. » - « Comment pouvez-vous bien ...» - « Dormir le soir ? Mes nuits sont toujours merveilleuses, contrairement aux tiennes qui sont longues et pleines de doutes. Réfléchis bien à l'Ot Phylès que tu comptes rejoindre.» Nausicaa tourna les talons, comme pour s'enfuir. Elle fila dans les jardins où était Clémentine, ravie d'avoir un peu de compagnie. Frivole et adorable, elle s'était fait à sa cécité en quelques instants. Pauvre Réprouvée au milieu des fous, elle n'allait pas comprendre les changements.

Vanille, dans un sourire, tendit les bras à son fils. Avec Ismaël dans les bras, elle alla à l'une des fenêtres de ses appartements et écarta doucement les rideaux. « Quelle belle Cité mon Ange. Qu'en penses-tu ? » Elle rit tout bas. C'était un merveilleux renouveau.
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