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Dim 19 Mai 2013, 11:24

Jamais, depuis qu'il s'était réveillé dans sa maison ensanglantée, seul, et gravement blessé, Raeden n'avait cru possible de retrouver des membres de sa famille encore vivant. Pour lui, ils avaient tous péris d'une façon ou d'une autre dans la tragédie qui les avait frappé. Seul survivant, avec un trou dans le ventre d'où sa vie s'échappait, remplis de doute et d'incertitude quand à ce qui s'était passé au final, il avait mis fin à ses jours … et était revenu Ombre. Ce qui n'avait fait qu'amplifier toute ses questions et sa douleur sur les événements de ce nuit là. Il ne se souvenait pas de comment ça avait terminé. Il avait prit un coup, et ensuite, c'était le noir complet jusqu'à ce qu'il reprenne connaissance, unique âme vivante de la maison. Et pendant presque un an cela avait duré. Au départ, seul. Et petit à petit, des grains de sable étaient venus se glisser dans les rouages du désespoir et de la descente aux abîmes. Et tous ses grains n'étaient ni plus ni moins que les personnes qui avaient rencontré l'actuel Grand Faucheur, alors qu'il n'était qu'une Ombre, prisonnier du lieu de sa mise à mort. Ca avait commencé simple, avec juste un chien, qui avait décidé de faire de Raeden son maître, sans demander son avis à ce dernier. Et puis, des voyageurs … ou plutôt des voyageuses, qui étaient venus égayer sa solitude pendant un moment. Sans oublier bien évidemment le petit génie, qui après avoir torturé mentalement le pauvre homme, avait confié sa vie entre ses mains.

Le temps avait passé, il était devenu plus fort sans même s'en rendre compte et il avait pu quitter sa maison, avec un seul but en tête : venger sa famille en décimant les vampires, responsables de tout ce malheur. C'était comme cela qu'il était tombé sur Neith. Ancienne Esprit de la Mort devenue dentue. Ils avaient … parlé, en quelque sorte, même si en réalité, l'Immortel n'avait ni plus ni moins qu'essayé de la tuer. Elle avait rouvert le doute et l'espoir en lui, mais il n'avait pas voulu y croire, y porter attention. Pour lui, penser que sa fille pouvait encore vivre quelque part, en vampire, était presque encore pire que si elle était morte. Et puis surtout, c'était le fait qu'à ses yeux, il n'y avait aucune chance qu'elle est survécu. Se mettre à espérer quelque chose d'impossible, c'était se poignarder soi même tous les jours, se refuser le repos et surtout ne pas vouloir voir la vérité en face.

Et voilà qu'au final, l'amie de Shiro avait eu raison. Alice était toujours vivante ! Et Chess avec elle. Leur début de retrouvailles sur la place avait été des plus mouvementé et bordélique, avec toutes ses personnes qui étaient venues mettre leur nez dans cette histoire, sans rien y connaître ni même y comprendre quelque chose. Maintenant, ils étaient enfin seul, sur les pentes de la Montagne de l'edelweiss enneigée. A quelques kilomètres de là, se trouvait la maison, leur maison, mais pour éviter de rajouter d'autres chocs et d'autres problèmes, il avait été décidé qu'ils ne s'y rendraient pas maintenant. Raeden s'était presque laissé tombé sur un rocher qui dépassait de la couche de neige, ses yeux faisant sans cesse des aller-retour entre sa fille et son gardien. A côté de lui se trouvait le petit génie, qui n'arrivait pas totalement comprendre ce qu'il se passait. Il avait bien reconnu la jeune fille aux cheveux bleus, après tout, il s'était servi de son image pour martyriser le Grand Faucheur, mais la vue du félin était encore pire que ce qu'il avait imaginé. Et pour une fois, cela le skotchait tellement qu'il restait immobile et silencieux.

Maintenant que l'adrénaline de la plage était retombée, l'homme ne savait plus comment réagir, comment se tenir et même que dire. C'est donc d'une voix légèrement hésitante, et avec une phrase totalement bateau qu'il entama la conversation.


Bon … Tu as l'air d'être en pleine forme, chaton.
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Dim 19 Mai 2013, 15:41

Yulenka avait dormit une bonne partie du trajet dans les bras de son père. C'était bizarre mais elle avait dormi comme un bébé, avec cette quiétude familière, celle d'être sûre d'être en sécurité avec papa.... c'était complètement faux, et elle était bien placée pour le savoir. Mais pourtant c'était presque une habitude, des restes tenaces de son passé qui n'avaient eu besoin que du retour de son père pour renaître vigoureusement de leur cendre. Et pourtant ce doux sentiment, si vivace si coriace, s'évanouit au moment où Yulenka ouvrit de nouveau les yeux. Elle était si heureuse de revoir son visage, et si triste en même temps. Elle put finir le reste à pied sur ses jambes, la magie blanche d'Alec l'ayant guéri. Mais elle n'avait pas lâché un seul mot depuis qu'elle était réveillée, et à vrai dire, elle n'avait même pas osé regarder son père dans les yeux. Cet infâme mélange de honte et de remord la déchirait de l'intérieur et elle ne parvenait pas à s'en défaire. Et avec son père qui était aussi doué qu'elle à cet instant autant dire que l'atmosphère était tendu

Chess lui était plutôt ennuyé. Il était heureux de ses retrouvailles et même s'il comprenait la complexité de la situation, il était grand temps qu'ils se retrouvent tout les deux ! Ils avaient assez perdu de temps l'un et l'autre ! Yulenka n'en menait pas large. Et Raeden ne savait pas par où commencer. Hé bhé, ça n'allait pas être simple encore cet affaire.... Et puis c'était qui ce jeune gamin aux cheveux blond ?! Raeden avait adopté un autre enfant ? Bon ce n'était pas impossible, mais il doutait qu'il ait voulu remplacer Alice ou même Elrick. Non, il avait du se passer autre chose. Après tout si Raeden n'était pas mort, il avait eu le temps lui aussi de vivre ses propres expériences, et ses propres rencontres. D'ailleurs en parlant de rencontre, il allait faire une sacré tête lorsqu'il découvrirait Baal. Ils avaient beaucoup de choses à se raconter.... Alors pourquoi foutredieu aucun ne mouffetait le moindre mot !!! Ils leur fallait quoi une invitation ? Mais enfin Raeden prit parole. Bon c'était pas le discours du siècle mais ça avait au moins eu le mérite de rompre ce silence bien trop pesant. Yulenka sourit doucement. Elle avait l'impression que ça faisait des siècle qu'on ne l'avait pas appeler chaton....


-Oui.... je me porte plutôt bien.... Tu.... tu sembles t'être bien remis toi aussi.....

Elle l'avait laissait avec une plaie béante au milieu de la poitrine.... Elle s'était assise à son tour sur un tronc d'arbre couché. La présence d'Izis n'aidait pas du tout à ce qu'elle se sente mieux. Elle n'avait pas envie de déballer tout son sac devant un enfant, qu'elle ne connaissait pas en plus. Elle se demandait elle aussi ce qu'il faisait là, et pourquoi est-ce que son père l'avait vraisemblablement adopté. Chess comprit la chose et se dit que ce n'était franchement pas une bonne idée non plus de soumettre un enfant à ces discussions là. S'il savait.... Il lança un regard discret à Raeden pour lui faire comprendre qu'il ferait mieux d'envoyer le gamin faire un tour. Au pire il l'accompagnerait pendant ce temps là. Il n'était plus trop partisan de laisser les enfants s'amuser seuls depuis un certain jours.... Mais il ne pouvait pas se permettre de laisser Yuli fixer ses chaussures et Raeden le blanc des cieux ! Demain on y était encore !


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Jeu 23 Mai 2013, 23:19

Tel père telle fille ! C'était peut être l'adage qui convenait le mieux à cette situation. En effet, l'un et l'autre étaient embarrassés par leur retrouvailles et se comportaient tous deux comme des idiots, incapables de prendre une décision et d'agir. Ce moment qui aurait du être un instant de liesse et de communion se transformait en le parfait exemple du summum de l'embarras et de la gêne. Tout aurait clairement été différent si leur séparation s'était faite dans d'autres circonstances. Mais là, les derniers instants passés ensemble leur revenaient en mémoire et ne faisaient que gâcher cette réunion. On ne pouvait évidemment pas dire que le fait que tout cela était couronné de sang et d'attaques l'un contre l'autre était des bons souvenirs. Et ça formait actuellement une barrière, qu'ils avaient bien du mal à franchir. Une petite brèche avait été faite par Raeden, mais on ne pouvait pas dire qu'elle était très brillante. Totalement inutile même, mais bon, au moins, il avait fait un effort. Et sa fille avait attrapé la perche qu'il lui avait tendu. Il en était content. Leurs paroles sonnaient bizarrement et quelques peu fausses mais l'amorce prendrait bientôt feu.

Le Grand Faucheur mit un certain temps à remarquer les regards insistants que Chess et Alice lançaient en direction d'Izis qui était resté étrangement silencieux depuis leur départ de la plage. Visiblement, il les bloquait dans leur retrouvailles. Raeden avait un peu de mal à capter pourquoi. Il fallait dire qu'il n'était pas encore tout à fait revenu à la raison, et à son état habituel, enfin, celui depuis qu'il était devenu Ombre. Ses yeux firent des aller-retours entre le petit génie et la vampirette avec le félin. D'accord, il était peut être préférable qu'il ne soit pas là pour que tout puisse être aplani entre le père et la fille. Mais comment faire pour l'éloigner et surtout lui faire comprendre qu'ils avaient besoin d'être seul, sans le vexer ou l'offenser. Après tout, le gamin devait bien comprendre ce qui se passait … ou pas. Il semblait tellement obnubilé par Chess que son cerveau à lui aussi devait être déconnecté.


Hum … qu'est ce que tu dirais d'aller faire un tour Izis ? Je suis sur que Leaic doit être dans les environs. Chess t'accompagnera.

Le génie sursauta, comme s'il revenait à la réalité, et regarda l'Ombre, avant de jeter un coup d'oeil sur les deux autres protagonistes et de comprendre enfin.

Heu … oui … d'accord. J'y vais.

L'enfant fit quelques pas de côté et commença à s'éloigner, en restant quand même à bonne distance du félin qui l'accompagnait. Apparemment, il n'arrivait toujours pas à en revenir, du fait que Chess était encore plus cauchemardesque que ce qu'il avait imaginé lorsqu'il avait torturé l'ex-ange.

Raeden les regarda disparaître entre les arbres avant de reporter son attention sur Alice. Il se pencha en avant, prit une poignet de neige entre les mains et la fit lentement couler entre ses doigts. Il lui sourit doucement.


Tu m'as manqué. Je n'aurai jamais espéré te revoir.

Puis soudain, prit d'une pulsion irrésistible, il se redressa, s'approcha de la jeune fille et la serra dans ses bras.
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Ven 24 Mai 2013, 00:54

Il était long à la détente là le papounet ! Il le faisait exprès ou quoi ? Ils n'allaient pas lui faire un dessin tout de même ?! Enfin, après un petit temps à faire des allers et retours entre les trois protagonistes, il comprit qu'il serait peut-être plus judicieux d'éloigner Izis pour permettre une meilleure intimité entre eux. Chess ne se fit guère prier, et se mit immédiatement en route, surveillant le garçon du coin de l’œil. Les montagnes n'étaient pas sûres et ils en savaient quelque chose, tous autant qu'ils étaient. Que ce soit par leur propre expérience ou par celle des autres. Yulenka se sentit un petit peu soulager de voir l'enfant s'éloigner. Il y avait eu suffisamment d'innocence souillée et corrompue dans ces montagnes.... Maintenant, elle était face à l'homme à qui elle avait prit la vie, prit sa famille, ravie sa vie heureuse et paisible pour une éternité de tourment. Elle déglutit. Que dire que faire.... Elle s'assombrissait à vue d’œil. Puis Raeden prit la parole. Il était heureux de la revoir, comme un rêve qu'il n'osait pas faire de peur d'avoir un réveil aussi douloureux qu'amère ? Aurait-il donc oublié qu'elle était la cause de son malheur ? Mais avant qu'elle ne puisse répliqué il l'avait prise dans ses bras, la serrant contre lui.

Le cœur de la jeune fille sembla s'interrompre l'espace d'un instance, avant de s'emballer. D'abord hésitante elle passa à son tour ses bras autour de son père, en le serrant doucement puis intensément. Une fois.... Juste une dernière fois.... Elle ne se sentait pas digne de pouvoir l'enlacer, de fourrer sa tête contre son torse. Mais il lui avait été arraché si brutalement, elle n'avait même pas pu lui dire au revoir.... Il lui avait tant manqué.... Juste une fois.... Elle sentit une larme lui échapper pour rouler le long de sa joue avant de s'écraser dans la neige. Elle empêcha les autres de s'enfuir. Elle qui était la meurtrière n'avait pas le droit de pleurer. Il était temps qu'elle passe devant ses victimes, devant son juge. Qu'elle affronte avec autant de dignité que possible ses fautes. Elle n'avait plus le droit à ce bonheur là. Pas avec ce qu'elle avait fait ce soir là en tout cas. Elle relâcha donc doucement son père, avec toute les peines du monde, et adoptant un visage épouvantablement neutre, tentant au mieux de se détacher de ses prochaines paroles elle lui dit doucement.


-Peut-être aurais-tu dû espérer que jamais je ne revienne.....

Elle laissa un petit temps sachant que ces paroles auraient peut-être l'effet d'un coup de poing pour son père. Elle s'était surprise à espérer qu'il lui donne un coup de poignard dans le dos, qu'il se venge, qu'il la tue. Mais évidemment son père n'aurais jamais fait une chose pareille, lui ! Plus ça venait plus elle psychotait sur elle même, se faisant souffrir plus que de raison. Elle en était arrivée à ce point là, au point de vouloir qu'il l'achève. Qu'il accepte de la tuer. Il ne devait pas hésiter, il fallait qu'il le fasse. Elle ne pouvait s'ôter la vie, sans quoi elle reviendrait encore et encore. Il n'y avait que lui pour faire cela, que lui qui en soit digne, qui en avait le droit, qui avait toutes les raisons du monde pour le faire. Le seul à qui elle le laisserait faire. Rubis s'insurgeait face à cette idée, n'ayant pas si durement luté pour finir massacrer aussi facilement. Quand à Saphir elle était trop chamboulée pour ne serait-ce qu'émettre une idée. De toute manière, Yulenka ne laissa pas Rubis réagir et continua sur sa lancée.

-Vois ce que nous sommes à présent.... Ce que tu es devenu à cause de moi. Ne suis-je pas moi même devenu l'objet de nos malheurs et de notre déchéance ? Ce.... "monstre" qui nous tout prit. Moi autrefois ta fille, moi l'ange.... Je ne suis devenue une infante des nuits.... Une prédatrice qui existe par la mort des autres, par des sacrifices constants. Moi qui sous le joug de ma nouvelle nature a détruit tout ce qui nous était cher, comme étant le prix de l'éternité....

Mois qui vous ai tous tué....


Elle marqua un petit temps de pause, Elle n'en revenait pas d'arriver à sortir tout ça, mais depuis le temps qu'elle était torturée par ses vieux démons..... Il fallait que ça sorte, et ça sortait !


Qu'importe la folie, qu'importe la soif. C'était moi cette nuit là dans la maison. L'ange tombé qui cherchait ses ailes.... Heureusement qu'elles n'étaient plus finalement, je n'aurais pas supporté de souiller leur blancheur immaculée avec le sang de mes crimes. J'aurais préféré me les arracher que de devoir les porter ainsi. Le sort a un sens cruel de l'ironie n'est-ce pas ? Celle qui aurait du mourir définitivement fut celle qui revint à la vie, pour prendre celle des autres, en trouvant le moyen d'y survivre encore en plus. Et le comble.... C'est que depuis, je ne cesse de gagner en puissance. Mon destin a vraiment un sens de l'humour particulier.... Assassinée par un vampire, pour finalement devenir l'impératrice de cette même race.
Et aujourd'hui.... mes crimes me rattrapent.


Elle tendit son bras vers l'extérieur et commença à matérialiser un objet. Mais pas n'importe lequel.... L'épée de Raeden elle même ! Une fois l'épée terminée d'être matérialisée, Yulenka la tendit vers son père, l'air grave et sérieuse. Elle voulait qu'il la prenne....

-Il est temps de finir cette triste comédie. Tu es le seul à avoir ce droit. Tu es le seul à pouvoir le faire. Ça ne repose que sur toi..... J'ai suffisamment espéré que tout cela ne soit qu'un épouvantable cauchemar. Mais voilà bien des lunes que j'ai compris que je ne pourrai jamais changé le passé, et qu'il était vain d'espérer. Je n'ai rien pu faire eux.... Je ne pourrais jamais plus rien faire pour eux....

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Ven 24 Mai 2013, 22:41

Pendant quelques affreuses secondes, qui s'étaient éternisées, le Grand Faucheur avait cru que sa fille n'allait pas lui rendre son étreinte. Et encore pire, qu'elle allait le repousser. Mais au final, il l'avait senti se détendre doucement avant qu'elle ne l'enlace réellement. A ce moment là, ce fut comme si un voile noir se déchirait quelque peu en lui et laissait filtrer un rayon lumineux, un soleil. Qui portait le nom d'Alice. C'était étrange comment un simple câlin pouvait changer bien des choses. Un contact rapproché entre deux êtres, sentir la chaleur de l'autre, et surtout sa présence, le fait qu'il soit vivant et bien là, en chair et en os devant vous et entre vos bras. Si ça ne tenait qu'à lui, l'Ombre ne relâcherait pas de sitôt la jeune vampire. L'unique larme qui perla de l'oeil de l'enfant n'échappa point à Raeden, mais avait qu'il ne puisse faire un geste pour l'essuyer, elle était déjà tombée. Peut être même jamais. Mais bien évidemment, ça ne pouvait pas se passer comme ça. Il y avait des choses entre eux, en eux, qui formaient des barrières sans cesse. Ils pouvaient lutter, tant que cela ne serait pas sortit au grand jour et aplani, ça les retiendrait toujours.

Ainsi, ce qui devait arriver arriva. La jeune fille aux cheveux bleus relâcha son père, bien malgré lui et prit du recul. Son visage était devenu totalement inexpressif, comme s'il était fait de marbre. Et encore, même la pierre pouvait faire ressortir des émotions. Là, on ne lisait absolument rien. Le froid s'abattit sur le cœur du Grand Faucheur. Pourquoi ? Lui en voulait-elle à ce point d'avoir pris les armes contre elle ? Avait-elle cessé de l'aimer ? Non, certainement pas. En tout cas, Raeden n'y croyait pas. Sinon, pourquoi aurait-elle eut une telle réaction sur la place ? Mais ce type, ce pianiste, qui avait dit que c'était sa fille, qui était-il réellement pour elle ? L'avait-elle ainsi remplacé par un autre ? Tant de questions et de doutes qui assaillaient de nouveau l'homme. Et tout ça pour quoi ? Tout simplement parce que sa fille s'écartait de lui et affichait un visage neutre.

Et les choses ne firent qu'empirer. Comment ça, il aurait du espérer qu'elle ne revienne jamais ? M*rde ! Elle était Alice, son chaton ! Comment pouvait-elle dire et surtout penser des choses pareils ? Dès l'instant où il était revenu à lui, avant même de ne serait-ce qu'imaginer se suicider, ses pensées s'étaient tournées vers sa famille et vers sa fille. Pas pour des reproches ni rien de ce genre mais tout simplement pour qu'ils se retrouvent à nouveau tous réunis, ensemble, sains et saufs. Alors, espérer ne pas la revoir, c'était bien à mille lieux de son esprit. Elle pouvait être une vampire, il en avait rien à faire. Elle était vivante, en pleine forme, secondée par Chess, et surtout, elle avait maintenant de nouveau son père à ses côtés. Ils avaient traversé une terrible épreuve, il fallait l'avouer, où chacun avait ses torts, mais il fallait passer à autre chose et aller de l'avant !

Chaque phrase qu'elle disait été presque comme un coup de poignard pour l'Ombre. Ce n'était pas vraiment les mots en soit qui faisait un tel effet à l'ex-ange, mais plutôt ce qu'ils reflétaient. Cette douleur et cette torture que la jeune fille se faisait subir depuis tout ce temps. Ca la déchirait de l'intérieur et par extension, ça faisait pareil pour Raeden, maintenant qu'il le savait. De savoir qu'elle se sentait coupable de tout cela et qu'à cause de ça, elle ne se jugeait pas digne de vivre. D'accord, le Grand Faucheur avait déjà eu les même difficulté. Il les avait encore régulièrement, mais il s'était trouvé un but pour palier à cela. Et maintenant qu'il avait retrouvé sa fille, cela allait être beaucoup plus facile pour lui.

Lorsqu'elle matérialisa une réplique de son épée, la main de Raeden se porta automatique derrière son épaule, entre ses deux omoplates. Mais non, son épée était toujours là. Ce n'était qu'une autre identique que venait de faire sa fille. Il fallait reconnaître qu'il y avait de quoi être troublé sur l'instant. Elle lui tendait. Elle voulait qu'il mette fin à sa vie, qu'il la tue. Se rendait-elle réellement compte de ce qu'elle était en train de dire et de lui demander ? Elle devait avoir oublié qui était son père, sinon, jamais elle n'aurait fait une telle chose. Ni même l'imaginer. Le visage de l'Ombre s'assombrit, tandis que ses yeux rougeoyaient de colère. D'un geste vif, il attrapa l'épée qu'elle lui tendait et de toute la force qu'il possédait en lui, il la planta profondément dans le sol … jusqu'à la garde.


Ca suffit!!

Sa voix tonna, tandis qu'il l'attrapa sous un bras, comme un sac à patate. Qu'elle se débatte ou pas, il ne la lâcherait pas, ses muscles aussi dur que du béton. Il s'engagea à travers les arbres, le regard rivé devant lui. Ils arrivèrent ainsi à une clairière où reposaient au centre deux tombes. Celle du reste de leur famille, de Faline et Elric. Ainsi, ils étaient non loin de leur maison. Raeden posa Alice au sol, devant lui et ses mains vinrent se refermer sur ses épaules.

Tu peux vivre pour eux. Pour que leur mort ne soit pas veine ! Tu peux leur rendre hommage et honneur en ne les oubliant pas et en faisant ton chemin du mieux que tu peux. Et surtout, ils sont encore en vie. Ici!

La main gauche de l'Ombre lâcha l'épaule de l'enfant et vint se placer au niveau de son cœur, à elle.
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Ven 24 Mai 2013, 23:52

Yulenka regardait son père droit dans les yeux l'air résigné, attendant son sort. Elle vit son regard devenir rougeoyant et il s'empara de la lame. S'il était en colère, cela se passerait vite. Ou pas.... La voix de son père tonna comme un coup de tonnerre et il planta l'épée dans le sol de manière à ce qu'on ne puisse pas la sortir de si tôt ! Yulenka regardait la scène incrédule. Mais qu'est-ce qu'il fabriquait ? Il ne voulait pas la tuer ? Rendre justice pour maman et Elrick ? Mais voila qu'il l'attrapa subitement comme un sac à patate, en la tenant bien fermement qui plus est. La jeune vampirette avait été surprise sur le coup, mais elle ne chercha pas à se défendre ou à s'enfuir. Peut-être lui réservait-il un autre sort que la mort. Après tout, en y réfléchissant bien, il aurait été étonnant que Raeden accepte de l'achever. Elle se demanda même comment elle avait pu espérer cela de son père. Mais alors quoi ? Qu'avait-il en tête ? Où l'emmenait-il ? Elle n'osa même pas demander, jusqu'à ce qu'ils arrivent à destination.

Raeden la planta là, devant elles, devant leur tombe. Yulenka se statufia sur place, son corps se raidissant à vu d’œil tandis qu'elle parvint à pâlir encore plus qu'elle ne l'était. Elle se sentit subitement mal, prise de vertige et d'un mal être insoutenable. Elle entendait son père parler, mais les voir.... voir leur tombe pour de vrai... c'était trop.... Trop dur, trop tôt. Il y avait d'un côté les paroles réconfortantes et encourageante de son père, et de l'autre toute l'horreur qu'incarnaient ces tombes. Elle se sentait de plus en plus mal, son cœur s'emballant, sa respiration faisant de même, des flash trop intenses du soir du drame venant lui soulever les tripes. Elle finit par se prendre la tête entre les mains, ne supportant plus l’afflux d'émotions qui commençait à la noyer dans un torrent infernal. Son corps commençait à trembler sous la tension qui l'envahissait, et lorsque son père vint lui dire que sa mère et son frère étaient toujours là, dans son cœur, ce fut comme s'il la poignardait d'une lame invisible qu'elle ne pourrait plus jamais retirer. Elle poussa un crie strident d'agonie avant de disparaître, purement et simplement. Elle venait d'user de son anneau d'assassinat.

Devenu invisible elle s'enfuit, sans même savoir où elle allait, mais elle courait aussi vite qu'elle le pouvait et surtout le plus loin possible des deux tombes, ne laissant derrière elle que ses larmes et ses traces de pas dans la neige. Elle avait envie de vomir, elle n'en pouvait plus elle voulait juste que cela s'arrête, ces visions, ces souvenirs, ces sensations. Elle ne savait pas quelle distance elle avait parcourue. Juste qu'elle était loin à présent. Elle reprit son souffle, se laissant finalement tombée, assise dans la neige. Elle ramena ses genoux devant son visage, sanglant ses jambes de ses bras, et sa tête ainsi enfouit, elle se laissa aller à pleurer en silence. Vivre pour eux ? Le pourrait-elle seulement.... Bien sûr il fut un temps où c'est ce qu'elle c'était dit, où elle avait chèrement défendu sa vie pour cette simple et unique raison. Mais à présent elle n'était plus sûr de grand chose. Son père était résolument et fermement décidé à ce qu'elle vive. Mais elle n'était même plus sûr d'en avoir envie. Elle aurait tant voulu échanger sa vie pour qu'ils vivent. Mais c'était impossible. Elle ne pouvait défaire ce qui avait été fait. Elle se mit à murmurer doucement.


-Je ne voulais pas.... Je ne voulais pas....
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Sam 25 Mai 2013, 18:37

S'il avait su que ses actions et ses paroles déclencheraient une telle réaction chez sa fille, il était certain que Raeden s'y serait prit autrement. Il avait visiblement sous-estimé le poids des remords que l'enfant s'infligeait. Peut être que la prochaine fois, avant d'agir de la sorte, il lirait l'avenir pour éviter une telle déconvenue. Enfin, il avait réagit sur le moment, dans l'instant et la colère que les mots prononcés par la jeune fille avaient déclenché en lui. Il n'avait pas prit le temps de réfléchir. Certainement qu'il aurait du. Mais maintenant, c'était trop tard, les choses s'étaient déjà produite. Pourtant il y avait eu des signes avant coureur pour annoncer la catastrophe. L'affolement des battements de son cœur, la prise de sa tête entre ses mains, le tremblement de son corps, et en dernier lieu, le cri qu'elle poussa avant de tout simplement disparaître.

ALICEEE

Ca avait été plus fort que lui. La voir disparaître ainsi comme cela, sous ses yeux et entre ses mains, c'était comme si Izis recommençait à jouer avec l'esprit de l'Ombre. Il avait peut être fait souffrir son enfant sans le vouloir, mais elle lui avait bien rendu l'appareil à son tour…. À coup sur sans s'en rendre compte. Le Grand Faucheur resta quelques instants éperdu, à regarder ses mains vides, et les deux tombes qui se détachaient derrière avant de tourner sur lui même pour regarder autour. Alice n'était peut être plus visible à l'oeil nue, mais ce n'était pas pour autant qu'elle s'était téléportée. En effet, rapidement, Raeden remarqua les empreintes de pas qu'elle avait laissées dans sa fuite. Ni une ni deux, il partit donc à leur suite.

Pendant ce temps là, Izis s'ennuyait. Et ce demandait bien comment le félin avait pu devenir si moche en même pas un an. D'accord, les événements qu'ils avaient tous vécu pouvaient les changer, mais quand même pas à ce point ! C'était presque pire que i une sorcière lui avait jeté un sortilège. L'enfant ne se gêna d'ailleurs pas pour lui faire remarquer.


Dis. C'est une sorcière qui t'a rendu aussi moche?

Puis il entendit deux cris successifs, dont il reconnut la voix de Raeden pour le dernier. Il regarda Chess.

Euh, on devrait pas aller voir?

L'Immortel avait enfin rattrapé la jeune fille. En fait, il s'était simplement contenté de suivre le chemin tracé par les pas qu'elle avait laissé dans la neige. L'attitude dans laquelle il la retrouva lui fendit le cœur. Sans un mot, il s'approcha d'elle, s'accroupit sur le sol et referma de nouveau ses bras musclés sur son corps secoué de sanglots. Il se mit à la bercer et à lui fredonner tout doucement une berceuse que sa mère lui chantait régulièrement quand elle était petite.

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Sam 25 Mai 2013, 19:43

Alice sentit la chaleur du corps de son père l'envelopper doucement en même temps que ses bras vinrent la couvrir. Elle finit par se blottir contre le corps de son père, enfouissant sa tête contre son torse, tandis qu'il lui fredonnait la musique que sa mère lui avait chanter si souvent. Ce qui eut l'effet magique de la calmer assez rapidement, bien que ses larmes continuaient leur échappée sauvage. Mais même si elle pleurait, elle se sentait bien là, dans les bras chaud de son père qui réchauffait doucement son petit corps qui avait tant de mal à rester tiède. Tant et si bien qu'elle fut bientôt à même température que lui. Elle avait envie qu'il ne la lâche plus jamais, qu'il reste toujours ainsi, tout contre elle, la protégeant du reste de monde. Bien qu'elle se doutait que cela était impossible. Elle profita donc au maximum de cet instant de quiétude parfait, ne sachant pas quand on viendrait les déranger. Ce qui risquait en réalité de ne plus trop tarder....

En effet ailleurs, Izis pestait comme un cochon d'inde car il s'ennuyait ferme. Chess ne savait pas encore quel genre d'enfant il était mais il n'allait pas tarder à le savoir. Quand dans la délicatesse et le tact qui caractérisait le vilain petit génie, celui-ci en vint à se poser des questions sur l'apparence du grand gardien félin décharné. Ceci dit, notre bon Chess ne lui en tint pas rigueur. Le pauvre bougre avait mit l'indélicatesse des propos de l'enfant sur son jeune âge et donc une sorte d'innocence. S'il savait ce qu'il était réellement.... Il y en avait un qui se ferait surement tirer les oreilles. Mais pour l'heure, cela n'avait pas lieu d'être et il fallait qu'il réponde à la curiosité du jeune génie. Mais la question était, comment ? Il ne pouvait pas non plus lui sortir qu'avoir assisté au massacre de tout ceux qui lui étaient chers avait eu pour répercussion de traduire sa souffrance sur son physique par une corruption de l'âme. De d'un c'était compliqué, de deux c'était bien trop glauque pour un enfant. Il répondit donc.


Mon physique reflète la santé de la famille à laquelle je suis lié. Il y a eu des moments difficiles dernièrement.....

Mais il fut interrompu par le cri de Yulenka suivit de celui d'Alice. Olala.... Qu'est-ce qu'il s'était passé encore ?! Il acquiesça à la remarque du petit garçon et se mit à courir à toute vitesse en direction des cris. Il fut cependant obliger de s'arrêter plusieurs fois pour ne pas distancer le jeune garçon, et le laisser à l'arrière sans surveillance. Il priait qu'il ne se soit rien passer de grave. Il regrettait déjà de les avoir laissé seuls. Mais lorsqu'il arriva sur place, il s'arrêta avant de se faire repérer, et en profita pour faire signe à Izis d'en faire de même tout en gardant le silence. Il lui montra d'un signe de tête la scène, lui confirmant qu'il n'y avait pas à s'inquiéter avant de lui dire à voix basse.


On devrait les laisser un peu seuls je pense.....
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Dim 26 Mai 2013, 14:09

Cette fois-ci, elle ne l'avait pas repoussé. Elle n'avait pas cherché à ce qu'il lui donne la mort en matérialisant une épée. On pouvait dire que c'était déjà un certain progrès dans l'avancement de la redécouverte de l'autre. Et ce n'était pas trop tôt en fait. Car, à se tenir éloigné l'un de l'autre comme ils l'avaient plus ou moins fait jusque là, ils se tuaient mutuellement plus facile qu'aucune arme n'aurait pu le faire. Là, perdus au milieu de cette clairière, entourés de neige immaculés, ils retrouvaient peu à peu cette relation qu'ils avaient eu avant que le drame ne se produise. Ce lien entre père et fille que chacun avait cru rompu à jamais se reformait brin par brin, lentement. Il serait plus fragile pendant quelque temps, mais une petite voix soufflait à l'Ombre que ça ne durerait pas et que bientôt, ils se sentiraient de nouveau à leur place, l'un à côté de l'autre. De toute façon, pour le moment, il était hors de question qu'il lâche sa fille et la laisse repartir. Si on lui avait dit à l'instant qu'à penser comme cela, il allait finir pire qu'une mère poule, il aurait évidemment tout nié en bloc. Tout ce qui comptait pour lui, c'était la sécurité et le bien être de son enfant. Et si cela passait par lui coller au train 24h sur 24h, le Grand Faucheur s'y collerait sans problème.

Pendant ce temps là, le second duo se rapprochait à tout vitesse. Enfin, à la vitesse maximale possible pour Izis. Il n'avait clairement rien comprit à la réponse que le félin lui avait donné concernant son physique. Sa famille aussi avait subi des trucs atroces. Ce n'était pas pourtant autant qu'il avait prit l'apparence d'un monstre ! L'animal devait se payer sa tête, c'était pas possible autrement. Il devait trouver ça marrant d'embobiner un gamin ! Ahaha, si seulement il savait à qiu il avait à faire réellement ! Il ferait moins le malin, le quadrupède ! Après tout, la tête blonde avait bien réussi à faire flancher le grand gaillard qu'était Raeden, c'était pas peu dire. Non, il devait forcement y avoir une autre explication pour l'apparence cauchemardesque de Chess. Peut être qu'il s'était accoquiné avec un démon ou un truc dans le genre. Enfin, il faudrait qu'il étudie ça de plus prêt. Mais pas maintenant apparemment.

Chess et Izis étaient arrivés à l'orée de la clairière. L'Ombre le savait. Il les avait entendu, grâce à l'ouïe développée que lui conférait la bague qu'il avait au doigt. Mais ils ne se montrèrent pas et l'homme leur en fut reconnaissant. Il voulait prolonger cet instant seul avec sa fille aussi longtemps que possible car il savait que ça ne pourrait pas durer. Et que les choses ensuite risquaient de nouveau d'être mouvementé. Que voulez-vous, c'était de famille. Et maintenant que deux membres s'étaient retrouvés, il y avait de forte chance que ça devienne assez explosif partout où qu'ils aillent. Surtout avec les différents compagnons qui les accompagnaient … enfin, surtout ceux de Raende. Mais pour le moment, place au calme.

Le Grand Faucheur avait terminé de fredonner. Délicatement, il vint du bout des doigts essuyer les joues inondées de larmes de sa fille.


Chut … ça va aller maintenant.
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Dim 26 Mai 2013, 17:01

Ces mains chaude qui essuyaient les larmes de son visage, cette présence réconfortante, ces mots rassurants.... Papa était là.... Il était revenu. Il n'y avait plus de vampire, d'ange ou d'ombre. Il y avait juste un père et sa fille. La séparation avait été de la pire espèce. Les retrouvailles.... digne de leur famille, autrement dit mouvementés. Mais à présent, le plus dure était passé. Elle serait très fort son père dans ses bras comme pour vérifier qu'il ne s'agissait pas d'un rêve, qu'il était bel et bien là, et qu'elle n'allait pas se réveiller en sursaut, pour mieux fondre en larmes ensuite. Mais il était là, bel et bien là, et cette fois il était hors de question qu'il lui arrive quoique ce soit, qu'importe le prix, qu'importe les actes, elle ne laisserait rien ni personne lui arracher de nouveau son père. Avec Chess, il était tout ce qui lui restait de sa famille, de son bonheur d'antan, son âge d'or révolu. A présent elle était forte, elle était redoutable, c'était elle la prédatrice, le cauchemar de ce qui était vivant, de ce qui existait. Et aucune race, aucun fléau n'aurait intérêt à mettre son père en danger, qu'il soit paysan ou une divinité, elle irait jusqu'à damner son âme s'il le fallait !

-Ne meurs plus.... Plus jamais.....


En revenant d'entre les morts, il avait acquis l'éternité. Mais pour elle qui était également éternelle, elle savait pertinemment qu'éternel ne signifiait pas immortel. Ils ne vieilliraient plus jamais, ils se moqueraient surement bien de l'influence du temps. Mais ils ne seraient jamais invincibles. Il était possible de les détruire. Mais elle ne le tolèrerait pas. Elle s'en fit la promesse silencieuse. Elle se donnerait tout les moyens. Elle finit par essuyer ses yeux des dernières larmes qui y rester, avant de se tourner vers son père un sourire encore fragile aux lèvres. Elle prit sa tête entre ses petites mains opalines, qui contrastaient avec le noir jais de ses cheveux. Ses yeux balayaient le visage de son père, redécouvrant avec joie ce visage familier qu'elle avait cru perdu à jamais. Elle caressait les cheveux de son père, encore très émue. Elle demeurait là, tout contre lui, et elle finit par lui poser une question que son père aurait peut-être voulu lui poser en premier, mais qui dans tout les cas restait délicate et surement douloureuse par tout ce qu'elle sous entendait comme réponses possibles.


-Que t'est-il arrivé ? Que s'est-il passé pour toi ? Raconte moi....

Ce n'était pourtant qu'une année, et encore même pas complète, mais elle avait l'impression que cela avait duré une éternité, et qu'il avait toute une vie à lui raconter. Elle voulait et devait savoir ce qu'il lui était arrivée, comment il avait fait pour survivre, par quoi il était passé. Que faisait-il à présent, et d'où sortait ce curieux jeune garçon. Elle avait elle même eut une vie si mouvementée depuis sa renaissance, tant de chose s'étant passée depuis. D'ailleurs elle ne se voyait pas lui raconter certaines de ses aventures de peurs qu'il ne fasse une crise cardiaque. Pendant ce temps Chess se tourna ver le jeune génie, rassuré de voir que tout allait bien pour ses maîtres, et qu'ils avaient besoin d'intimité. Il fallait donc évacuer les petits curieux à poils blonds de la scène.

Partons, laissons les seuls pour le moment. Dis moi plutôt comment toi et Raeden en êtes venus à vous rencontrer.
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Dim 26 Mai 2013, 23:21

Le cap était franchi. La barrière qui était encore érigée entre eux depuis leurs retrouvailles venaient subitement de s'écrouler. Et ce n'était pas trop tôt. C'était bien de pimenter les choses, pas de soucis là dessus, mais bon, il ne fallait tout de même pas exagérer. L'ascension avait été rude, et irrégulière. Mais ils avaient triomphé du sommet et des aspérités, à coup de pic, mais aussi de douceur. C'était le plus important, la seule chose à retenir. Maintenant, les choses pouvaient repartir sur le bon pied. Le père et la fille n'étaient peut être plus des anges, mais une partie de leur cœur restait toujours la même. Ils se connaissaient, se reconnaissaient et pour ce qui avait changé … eh bah, ils apprendraient à faire avec et à s'y adapter. Ca ne serait certainement pas facile, mais ils avaient fait face à des choses bien plus compliqués et tragiques. Alice le serrait contre elle avec un regain d'énergie comme si elle avait peur qu'il s'en aille, ou qu'il ne s'évapore, comme un rêve, un fantôme. Bon, il en était un, mais quand même, ce n'était pas une raison. Il ne partirait pas, et surtout pas de son plein gré.

Ne plus mourir. C'était ce qu'elle lui demandait, lui suppliait de faire. Et il pouvait lui renvoyer l'appareil. Car lui non plus ne voulait plus jamais devoir la croire six pieds sous terre. Surtout après s'être cru coupable. Bon, c'était peut être aussi pareil du côté de la jeune femme. Après tout, les derniers moments dont Raeden se souvenaient, c'était quand sa fille lui avait enfoncé son épée dans le poitrail. C'était certainement pas le meilleur souvenir, mais au moins, ça expliquait certaines choses quand au comportement qu'avait pu avoir Alice depuis leur rencontre. La gardant toujours contre lui, il caressa doucement sa chevelure avant de lui en faire le serment.


Je te le promet. A une condition chaton … que tu fasses la même chose pour moi.

Il la laissa l'observer tout à loisir, tâter son visage, comme si elle voulait s'en imprégner et graver à jamais son visage. Ou alors, mettre sa griffe dessus et ne plus jamais le lâcher. C 'était aussi une option envisageable. Cependant, il faudrait quand même qu'elle le libère à un moment ou à un autre, mais pour le moment, il lui donnait tout le temps qu'elle avait besoin. Il lui souriait, comme jamais plus il ne l'avait fait depuis le drame. C'était comme si il rayonnait de l'intérieur, qu'un nouveau soleil venait de renaître de ses cendres. Certes pas un phoenix, parce que ceci voudrait dire qu'il mourrait à un moment ou à un autre, et l'Ombre ne voulait absolument pas en entendre parler. La vampire reprit la parole en lui posant une question. Celle que son père mourrait d'envie de lui demander.

Il prit une profonde inspiration. Cela n'allait pas être vraiment agréable pour tous les passages, surtout le début, mais il lui devait quand même bien ça. Elle avait le droit de connaître ce qui était arrivé à son père pendant cette presque année. Ca leur permettrait aussi de prendre le temps, de se calmer et d'assimiler les dernière émotions. Il s'installa un peu plus confortablement sur le sol, en s'asseyant en tailleur.


Cette nuit-là … lorsque je suis revenu à moi … il n'y avait plus personne … et tout ce sang … Je vous ai appelé … j'ai cherché comme j'ai pu … Sans résultat … Je suis devenu Ombre.

Il ne savait pas si elle connaissait la façon dont naissaient les Ombres, mais il préférait ne pas insister sur le fait qu'il s'était suicidé. Si elle ne savait pas et qu'elle demandait … et bien, il le lui dirait, mais voilà, il préférait attendre de voir. Sa voix était douce et régulière, presque un murmure.

Je suis restée dans notre maison presque tout ce temps … c'est là que j'ai entre autre rencontré Izis … Enfin, c'est plutôt lui qui est venu à moi … il a eu une vie rude … et je ne pouvais pas le laisser seul … donc je l'ai pris sous mon aile.

Pendant que le Grand Faucheur racontait les événements qu'il avait vécu à sa fille, Chess éloignait Izis pour laisser de nouveau de la tranquillité aux deux Liddell. Et il se mettait à son tour à questionner l'origine de leur rencontre. Le gamin à la tête blonde se redressa et bomba le torse presque malgré lui. La question réjouissait le génie. Il allait enfin pouvoir se vanter et montrer comment il était bon. A aucun moment ne lui vint à l'esprit l'idée que ce qu'il avait fait subir à Raeden pouvait ne pas être du goût du félin … ni même de sa fille.

C'est moi qui l'est trouvé ! Vous auriez du le voir, enfermé dans sa maison, incapable de s'en éloigner, aussi transparent qu'un voile de mousseline ! C'était à tordre de rire!

C'est en disant cette dernière phrase qu'il s'arrêta net et se mit à bafouiller en se disant que peut être, ce n'était pas le meilleur moyen d'être bien vu.

Euh … façon de parler hein!
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Lun 27 Mai 2013, 01:51

-On ne pourra jamais plus me la prendre....

Yulenka était morte. Dans sa tête c'était ainsi. Elle ne se sentait plus vivante. Elle avait perdu cette chaleur qu'émanait les corps vivants, cette impression de s'épanouir et de grandir chaque jour. Elle ne vivait plus, elle ne mourrait plus. Elle existait, comme une chose qui n'avait ni fin, ni commencement. Un fantôme habillé d'une enveloppe charnelle à jamais figée dans le temps. C'était une revenante qui pour continuer d'exister se nourrissait de la vie des autres. Mais à présent qu'il était, et que lui aussi n'avait plus à se soucier des affres du temps, tout cela n'avait plus aucune espèce d'importance. Il serait ensemble à jamais, lié dans l'éternité par leur passé torturé. Elle écouta le récit de son père sur ce qui arriva. Elle imagina son désarroi lorsqu'il s'était réveillé seul dans le sang des siens, ayant elle même vécue cela, mais avec plus de certitude, et le sentiment de culpabilité en plus. Elle eut une expression désolée lorsqu'elle l'entendit dire qu'il était devenu ombre par la suite. Elle ne savait que trop ce que cela voulait dire...

Elle ne le condamna pas. Bien au contraire. Après tout, n'avait-elle pas elle même agit de manière radicale pour ne pas perde l'esprit et se réserver le même sort. Elle n'en revenait pas qu'il ait pu rester ainsi dans cette maison, avec tout les souvenirs qu'elle contenait, tout le sang qui y avait été versé. C'était pour elle une torture qu'il s'était infligé, mais elle se souvint qu'on lui avait dit que les ombres, comme pour purger leur acte meurtrier envers eux mêmes, devait accomplir une sorte de pénitence sur le lieux de leur mort. Une peine bien atroce lorsqu'on y réfléchissait, surtout dans le cas de son père. Elle fut surprise d'apprendre que c'était Izis qui était venu à la rencontre de son père. Que faisait un enfant tout seul perdu dans ces montagnes hostiles ? Néanmoins cela expliquait pourquoi son père l'avait recueilli. S'il était seul et connaissant son papa, il n'aurait jamais laissé un enfant seul dans de telles circonstances.


-Je vois.... La route a été longue..... Mais tu es resté aussi merveilleux que tu l'as toujours été.

Elle ponctua son discours par un doux sourire, heureuse de savoir que son père n'avait pas changé sur l'essentiel. De son côté Chess écoutait l'enfant parlait de sa rencontre avec Raeden. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ses propos le choquèrent. Qu'est-ce que c'était que ce gosse ? D'accord il était jeune, mais là son discours n'avait rien à voir avec la maladresse de l'innocence. Et pour le coup, le gamin sembla tilté et voulut se rattraper. Mais pour le gardien félin, c'était trop tard. Celui là, il était trop louche, il cachait quelque chose, à coup sûr ! Et il comptait bien savoir quoi.... Très loin d'être idiot l'imposant félin, reprit son sourire... Particulier, et observa l'enfant. Il lui dit en rentrant volontairement dans son jeu, pour le mettre en confiance et l'amener à se livrer.

Parler de voile pour une ombre, c'est assez comique.... Donc Raeden était prostré en mode courant d'air prisonnier de la maison ? Cela devait être quelque chose à voir.... Mais je ne parviens pas à comprendre ce que tu es venu faire là, tu étais perdu ?

Doucement mais surement, il voulait que le petit crache le morceau. Quitte à flatter un peu son égo, et a ravaler le dégoût que lui suscitait ses propos.
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Lun 27 Mai 2013, 22:59

Sa phrase avait une intonation bizarre. Raeden ne savait pas comment il devait la prendre, s'il devait s'inquiéter. Elle disait qu'on ne pourrait jamais plus lui prendre sa vie … mais qu'entendait-elle réellement par là ? Elle avait beau être une vampire, la mort pouvait toujours l'atteindre. Il était bien placé pour le savoir puisqu'il l'avait administré à plusieurs de sa race. Maintenant qu'il y repensait, au vu des dernières nouvelles qu'il avait appris, il en était pas vraiment fier. Il ne l'avait jamais été en fait, mais à présent, il ressentait une pointe de remord qu'il ne connaissait pas avant. Alors, elle pouvait penser ce qu'elle voulait, il la considérait toujours vivante. Et si elle ne le croyait pas, il ferait tout pour lui faire comprendre et lui faire rentrer cela dans la tête. Déjà, elle était allé s'imaginer qu'elle était indigne d'exister en lui demandant de la tuer, donc, ça voulait obligatoirement dire qu'au fond d'elle, une partie dont elle n'avait pas forcement conscience, la savait vivante.

Le Grand Faucheur ne put s'empêcher d'éclater de rire en entendant la remarque de Yulenka sur sa « merveilleusité ». Il ne se considérait pas le moins du monde sous cet aspect là. Il n'était qu'un homme qui avait des principes, un code de conduite et qui les tenait. C'était vrai que ce genre de personne avait tendance à se faire un peu plus rare, mais il en existait partout dans le monde, et dans toutes les races, même si les principes variés de tout à chacun. Et puis, Raeden n'était ni plus ni moins que son père, et c'était peut être justement et uniquement pour cela qu'elle le considérait ainsi. Il s'était toujours montré bon et honnête envers ses enfants, les aidant de leur mieux, leur laissant une certaine liberté pour qu'ils puissent faire leur propres erreurs et apprendre aussi d'eux même. Il avait toujours été là, autant que possible en tout cas. Maintenant qu'il l'avait retrouvé, il comptait bien recommencer avec sa fille.


Et toi ? Et Chess ? Comment -en es-tu venu à devenir Reine des vampires ? Dis moi … je veux tout savoir.

Et c'était vrai. Rattraper cette année perdue, tous les moments où il n'avait pu être à ses côtés. Tant de choses visiblement qu'il n'avait pu suivre et observer de ses yeux. La soutenir dans les moments durs, l'encourager à persévérer, la féliciter … Il la regardait avec toute l'amour qu'il avait en lui.

Et pendant ce temps là, Izis se maudit intérieurement de s'être laissé emporté par sa vantardise. Le gamin observa le félin à la dérobée pour voir sa réaction, mais apparemment, il le prenait. Cependant, le génie se sentait un peu mal à l'aise. Pourtant, rapidement il oublia sa gêne. En effet, Chess l'avait relancé sur l'état lamentable de l'Ombre lorsqu'il l'avait trouvé. Il recommença donc à parler, s'animant au fur et à mesure.


Pas vraiment … Je cherchais quelqu'un pour m'amuser. Et on peut dire que la chance m'a sourit ! Ca faisait longtemps que je n'avais autant ri ! Ca a peut être même été ma meilleure performance ! Et lui qui n'y voyait que du feu!!
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Mar 28 Mai 2013, 15:25

Yulenka plongea son regard dans le ciel. Comment en était-elle venu à devenir reine ? C'était la question en or du moment. Il est vrai qu'elle avait eu un parcours atypique. Elle était "née" dépouillée de tout ce qu'elle avait, jusqu'à sa mémoire et son identité. Elle s'était simplement contenté d'exister et de lutter dans ce but. Et chemin faisant, elle avait peu à peu regagner ce qu'elle pouvait, acquérant de nouveaux pouvoirs, de nouveaux horizons, jusqu'à le retrouver..... Lui qui lui avait offert involontairement cette nouvelle vie. Ce fut un tournant de sa non-vie, il fallait bien l'avouer. Tout deux avaient manqué d'embrasser la mort une fois de plus ce soir là. Et tout deux avait déjouer le chant envoûtant de cette dernière pour mieux continuer d'avancer en s'aidant pour ne plus tomber. Jusqu'à finalement décider de ne plus laisser l'infernale cantatrice manipuler le monde pour la destruction des siens. C'est ainsi qu'avait commencé son histoire de reine. Mais avant cela, il fallait revenir au tout début, tout reprendre et tout expliqué. Elle poussa un petit soupire en souriant. Cela n'allait pas être facile...

-Il s'est passé tellement de chose, tellement d'épreuves.... Je ne saurais tout raconter sans en oublier.... Je vais essayer de t'en dire le plus. Ce soir là.... c'est très difficile à expliqué mais... J'ai cessé d'exister. En quelque sorte, je mourus une fois encore. Mais ce n'était pas mort corps qui s'effondra, c'était mon esprit qui ne supporta pas la succession des évènements. En m'éteignant, je laissais mon corps à... deux avatars de moi même. L'une avait la connaissance et l'expérience, Rubis. L'autre avait l'innocence et la force de vivre, Saphir. La première décida de laisser la seconde exister, la laissant dans l'ignorance de son existence, pour donner la chance de vivre une nouvelle vie, vierge de tout souvenir et de mon passé. Ce fut très dur au départ. Elle ne savait même pas son nom. Elle se choisit le prénom Yulenka, et entama sa vie de vampire.

Chess n'était pas en mesure de me suivre, subissant le contre coup de notre perte. Il m'avait perdu de vue, et pour ce que j'en sais, dès qu'il en avait eu finit avec vous, il s'était lancé à ma recherche. Ce n'est que bien des mois plus tard qu'il me retrouva. Rubis avait jusqu'ici veillé en silence sur Saphir, prenant parfois le contrôle pour la sortir des situation les plus périlleuses. Et lorsque Chess nous retrouva, Rubis décida de se manifester ouvertement à Saphir, et de lui partager les souvenirs qui étaient aussi les siens. Saphir manqua de s'éteindre, mais Rubis avait planifier qu'en la laissant vivre au maximum la vie vampirique, elle pourrait acquérir suffisamment de puissance pour encaisser le choc. Et ce fut à partir de ce moment là que je revins doucement à la vie. Rubis et Saphir s'unirent pour me former de nouveau.... Mais tout ne s'est pas passer comme prévu.

Au lieu de disparaître complètement pour me laisser de nouveau la place.... Chacune devint comme une entité à part entière. Bien sûr elles sont toujours inspirées de moi, mais elles disposent toutes deux de leur volonté propres. N'existant pas de base, elles se sont elles mêmes concrétisées en un sens. Ce n'est pas facile à gérer tout les jours mais elles restent relativement calmes. A partir de là, nous avons ensemble continuer d'avancer. Et au cours de mes voyages et de mes explorations, je n'ai cessé de gagner en puissance. Pourtant, je ne connaissais rien de ma propre race. Et cette dernière ne connaissais pas grand chose de moi. En les côtoyant je suscitais l'étonnement des autres vampires. J'appris qu'il était rarissime qu'un vampire abandonne son infant et surtout que ce dernier survive sans lui. J'étais devenue une bizarrerie pour ma propre espèce. Mais je ne comprenais pas moi même. Chess et moi sommes alors partis à la recherche de celui qui m'avait transformé, je devais savoir, comprendre pourquoi. J'ai eu une sacré surprise lorsque j'ai découvert qu'il s'agissait de l'ancien Seigneur de la Nuit....

On m'avait dit qu'il était mort, et dans un sens c'était vrai. Mais il n'était pas mort définitivement. Il était devenu un génie.... Son histoire est peut-être encore plus tordue que la mienne, et je n'en connais pas tout les détails, mais c'était ainsi. Quand je l'ai retrouvé... J'ai essayer de le tuer. J'étais folle de rage et de douleur, et lui qui ne comprenait pas pourquoi. La tête qu'il avait fait lorsqu'il s'est souvenu de moi et qu'il a comprit qu'il m'avait transformé. Quand j'ai comprit qu'il ne l'avait jamais voulu, et que je n'avais été qu'une... une erreur, un accident j'ai commencer à sombrer dans la folie, et nous avons failli y laisser notre vie tout les deux. Heureusement qu'il était plus fort que moi... Il n'aurait jamais pu nous sauver l'un et l'autre. Il ne m'avait pas désiré, mais pourtant.... Il m'a tout de suite "adoptée". Il s'est battu pour que j'encaisse le choc et que je ne sombre pas définitivement.

Et quand j'ai émergé, il a commencé à me parler de moi, de mon avenir. Pour tout te dire je me moquais complètement de la royauté. Mais au cours de mes voyages, j'avais très vite comprit que le monde que nous connaissons était entrain de se corrompre doucement. Tout deux nous avons remarqué que les vampires servaient de bouc émissaire générale pour mieux servir de distraction à des forces définitivement plus mauvaises et chaotiques. Je ne pouvais tolérer que l'on sacrifie tout un peuple pour préparer un avenir surement bien plus sombre. C'est ainsi que nous avons décider que je deviendrais reine. Les vampires sont une race puissante, c'est indéniable, elle est redoutable et dévastatrice. Mais elle est aussi incroyablement désunie. Et sa seule chance contre les autres et de s'unir et de se serrer les coudes. Et c'est là mon rôle. Je n'ai pas la prétention de faire de mon peuple de bons samaritains, ou de changer leur nature. Juste de rétablir la vérité sur leur compte, et laisser une chance à ce monde de savoir d'où vient réellement le danger et qui sont ses véritables ennemis.


Elle marqua une pause après son monologue compacte. Et aussi pour que son père puisse digérer tout ce qu'elle venait de lui avouer. Sa fille qui scinde son esprit pour se sauver de la folie,e t qui se retrouve à 3 dans un même corps, Chess qui a vu sa souffrance corrompre son apparence, sa fille qui retrouve son géniteur qui l'aide à devenir reine..... Et cette mission qu'elle avait à présent et qui n'était pas de la bagatelle de poivrot ! Elle se remit à sourire légèrement.


-C'en est presque effrayant. Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai fait tout cela en si peu de temps. J'ai l'impression que je vais avoir une éternité bien remplie. Mais.... J'ai également fait beaucoup de rencontre. des gens formidables. Des compagnons improbables.... J'ai même fait bâtir une forteresse hé hé, quelle folie, tout à l'image du lieu à vrai dire, mais quelle merveille également. Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer....

Elle laissa le temps à son père d'enregistrer tout ce qu'elle venait de lui révéler et également si besoin était, de lui poser des questions. De son côté Chess sentait de plus en plus qu'il y avait un serpent des mers sous roche ! Il continua donc sa petite mascarade, la jouant la plus finement possible. Ainsi il encouragea le garçon à lui conter ses exploits.

Vraiment ? Dis donc ça à l'air d'être marrant ce que tu lui as fait, mais quel genre de tours as tu bien pu lui jouer ? Surtout vu ce qui devait rester de lui.... Je ne pense pas que ce soit aussi impressionnant que tu le prétends, tu veux me faire marcher avoue ?

c'était le subtile mélange de flatter son égo et provoquer son orgueil pour qu'il en vienne à des faits plus concrets. Et vu le caractère de l'enfant, il s'accordait de bonnes chances de réussite.
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Mer 29 Mai 2013, 23:58

Pendant que la jeune vampire parlait, le Grand Faucheur lui caressait tendrement les cheveux. Si il avait eu les objets nécessaires en main, il se serait mis à la coiffer, comme il l'avait déjà fait plus d'une fois lorsqu'elle était enfant. D'ailleurs, à bien y réfléchir, il n'avait pas besoin de ça. Avec ses doigts, il réussirait bien à démêler le plus gros. Ainsi, pendant qu'elle parlait, il la fit doucement se retourner pour qu'elle soit dos à lui. Lentement, il commença à passer ses doigts dans la chevelure de sa fille. Cela ne voulait pas dire pour autant qu'il n'écoutait pas attentivement ce qu'elle lui disait, bien au contraire. Il ne voulait pas en perdre une miette. Tout graver dans sa mémoire pour pouvoir se le repasser lentement et tenter de comprendre par quoi était passé son enfant depuis qu'elle était devenue vampire et qu'elle avait perdu sa famille. Car après tout, c'était en parti cela qui avait forgé ce qu'elle était devenue aujourd'hui. Même s'il savait que c'était sa fille, ils étaient plus ou moins, en quelque sorte, des inconnus l'un pour l'autre. Pour remédier à cela, rien de tel qu'une séance de coiffage et quelques petites confidences.

Eh oui, les derniers membres de la famille Liddell se la jouaient plus ou moins commères. Mais c'était pour une bonne cause. Et puis surtout, ils ne parlaient que de ce qui les concernaient. Ils n'allaient pas raconter des rumeurs sur d'autres personnes. Ainsi, Alice était morte, en quelque sorte. Et deux entités, deux « esprits » s'étaient créés dans son corps. Pour le père, la pilule était quand même assez dure à avaler, mais il ne pipa mot. Il la laisserait terminer. C'était une question de politesse, et puis aussi une façon de laisser un peu de temps pour emmagasiner et assimiler tout cela et donc, de ne pas réagir impulsivement, comme il l'avait fait sur la place. Ca faisait d'ailleurs longtemps qu'il n'avait pas réagit comme cela. Et en quelque sorte, ça lui avait fait du bien.

Trois à partager une tête... ça devait vraiment être la foire là dedans. Pour le moment, Raeden n'avait eu qu'à faire à sa fille, son enfant. Mais il se demandait ce que cela serait lorsqu'il « rencontrerait » les deux autres filles, cette Rubis et cette Saphir. Ca serait certainement déstabilisant. Enfin, ce n'était pas le moment d'y penser. Le moment viendrait en temps voulu. Lorsqu'elle parla de son géniteur vampirique, le Grand Faucheur se raidit plus ou moins malgré lui. Il le jugeait responsable de tous leurs maux, et surtout de la mort de son fils et de sa femme. Lorsqu'elle lui annonça qu'il l'avait plus ou moins « adopté », l'esprit de l'Immortel tourna à plein régime et il fit donc rapidement le rapprochement avec le pianiste de la plage, l'homme qui s'était dit être le père d'Alice. Alors c'était lui ! Il avait peut être changé d'espèce, mais il était quand même toujours celui qui avait infligé la mort à sa fille … en ratant son coup en plus. Si l'Ombre lui retombait dessus au détour d'un chemin, on pouvait parier que cela allait barder. Peut être que la vampire avait fait la paix avec lui, mais ce n'était pas le cas de son père.

Après cela, elle était devenue Impératrice de la Nuit. Sa fille était devenue grande … mais elle resterait toujours sa petite fille, son chaton, qu'elle le veuille ou non. Les choses allaient de nouveau changer. Il faudrait de nouveau s'adapter. Mais tous les deux arriveraient à surmonter cela. Après tout, ils avaient déjà bravé plus d'une épreuve.


Tu t'es bien débrouillée. Je suis fier de toi.

Tout comme Izis était fier de lui. Et les paroles de Chess ne faisait que gonfler sa vantardise. En plus, il osait rabaisser le tour que le gamin avait réussi à jouer à l'Ombre avant que celui-ci ne découvre le pot au rose. S'il avait prit un instant pour réfléchir, il aurait pu comprendre que les choses allaient mal se terminer. Mais non, emporté par son ego sur-dimensionné, il relata ses exploits.

T'es jaloux oui ! Raeden, c'est un homme comme un autre, il a des points où faut appuyer. Il suffit de les trouver. C'était pas bien compliqué pour lui. Un type, toue sa famille morte, tuée par leur propre fille, qui se suicide sous le poids des remords et de la douleur … en plus, en faisant ça, il devient prisonnier d'sa maison, incapable d'partir et d'garder une forme humaine bien longtemps. Il a fait de sacrer tête lorsqu'ils vous a vu, toi, sa femme et Alice , à tour de rôle, mis en scène dans les tourments. Franchement ma meilleure performance!

Dès fois …. qu'est ce que l'on peut être idiot!!
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Now I'm back (to play on you a bad trick?)

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