Cela faisait quelques temps que Cocoon ne s'était pas rendu à Avalon. Il n'avait pas le temps, et pas les moyens physiques, mais une invitation attira son attention. Alors comme ça, la ville savait qu'il était un client privilégié de la plupart de ses structures, et on l'avait invité à un défilé haute-couture. Soit, cela pouvait être intéressant, mais était-il vraiment le moment de s'intéresser à ce genre de fioritures ? Le détails qui trancha net sur la balance fut les mots qui suivit « défilé » : « sous-vêtements » et l'adjectif « féminins ». Effectivement, les organisateurs avaient frappé à la bonne porte.

Glissant la fine enveloppe dans une poche de son pantalon, il se prépara pour partir. Ses habits étaient toujours les mêmes : débardeur, pantalon, chaussures, le tout noir, mais il ajouta une veste habillée, sachant qu'il y aurait surement du gratin et qu'il devait faire bonne impression. Le problème était surtout qu'il ne se rendait pas compte que, malgré ses vêtements sombres, ses habits là faisaient ressortir sa carrure puissante, dessinée, et musclée. Lui qui aimait passer inaperçu tel un inconnu, par moment, c'était légèrement raté.

Mais avant de sortir de la chambre, Cocoon se posa la question -un peu tard certes- de la tenue exigée. Après tout, il s'était vêtue, sans prendre connaissance de tous les termes. Ôtant à nouveau le pli de l'enveloppe, il scruta les mots un peu plus consciencieusement, et lu qu'il était à la discrétion de chacun d'emmener un masque, car le thème de l'évènement n'était rien d'autre que : « mystère et luxure ». Parfait, en plus, il pouvait y avoir quelques débordements, personnes ne le reconnaitrait.

Enfin il partit.

Le lieux où se passait l'évènement était visible, illuminé de mille feux. La nuit était tombée, ce qui rendait l'endroit encore plus mystique, enveloppé dans la noirceur des ténèbres de la ville. Le bronzé fixa alors son demi masque, blanc, épuré, ne laissant ainsi voir que sa bouche, le bas de son visage, et ses iris vairons, avant de pénétrer dans la batisse, refilant au portier son carton d'invitation.
Comme pour confirmer ce qu'il savait déjà, Avalon était la ville de tous les excès. Le défilé n'avait même pas encore commencé, les filles n'étaient même pas encore sur les planches, que déjà des hommes se délectaient de la présence de certaines, ou de breuvages alcoolisés, tous plus nocifs les uns que les autres. S'écartant de ces groupes de gens, il joua facilement des coudes pour arriver à bonne distance de l'estrade, attendant le début du spectacle. La musique retentit plus fort, et grâce à un amplificateur de voix, le président de l'évènement, qui n'était personne d'autre que le couturier lui même, annonça l'ouverture officielle de la fête. Certains avaient mis leurs masques, d'autres attendirent son feu vert, mais au final, tout le monde se trouva à couvert.

La première mannequin arriva. Elle était belle, galbée, aux formes enivrantes, et la foule -dont Cocoon remarqua qu'elle était majoritairement masculine- commença à s'échauffer.
Quand la première tourna le dos pour sortir, il vit la seconde entrer, un sourire aux lèvres, bien plus aguicheuse, bien moins professionnelle que la première. Les sous-vêtements étaient clairement bien ouvragés, avec une certaine maitrise, mais l'homme ne s'en soucia pas le moins du monde. Il détaillait chaque fille qui passait, les mettant à nu derrière son demi-masque blanc. La troisième fut une espèce de coup fatal pour lui.
Bien qu'il gardait une expression neutre, et digne, ses yeux laissaient clairement transparaitre le désir. C'était presque une chasse d'être tous ici, comme des lions, regardant les plus belles gazelles passer sous leurs yeux, sans pouvoir en toucher aucune. Cependant, là, c'était différent. Il y avait possibilité de rencontrer les mannequins après leur prestation.

Bonne ou mauvaise idée ?

Broyant son corps fin de ses yeux avides, il fronça légèrement les sourcils, et son expression neutre, prit la teinte de la sévérité, avant de capter son regard. Une fois que la fille fut perdu dans ses pupilles bi-colore, il lui lança clairement un message, de manière à faire naitre l'envie de lui dans son corps de porcelaine. Ses lèvres assorties à sa chevelure, sa peau diaphane, et un corps irrésistible, dans ses plus beaux apparats... Le bronzé ne pouvait laisser passer sa chance.
Lorsqu'elle fit demi-tour, et que le lien charnel fut rompu -mais pas pour très longtemps- il disparut du public, cherchant à atteindre doucement, lentement, mais surement, les coulisses. Cocoon ne rentrerait pas à l'intérieur, il ne ferait pas cet affront aux Déesses en lingerie fine, il resterait seulement légèrement dans l'ombre, attendant le bon moment pour attraper la plus belle des proies.

Bien que Cocoon était à l'écart de la scène, appuyé contre un mur, les bras croisés, il avait la belle vu sur le podium, et sur la chute de reins des filles qui défilaient. A chaque fois qu'une nouvelle sortait de derrière les rideaux, il espérait secrètement que ce soit la Belle aux cheveux sang. Et son voeux fut exaucé.
La fille ressortit, et tourna la tête assez rapidement d'un côté, d'un autre, avant de se figer sur Cocoon. Lorsqu'elle attrapa son regard, elle ne le lâcha plus, esquissant un sourire en coin en levant le bras. En un claquement de doigt, qui résonna dans la pièce, sa tenue changea du tout au tout, la faisait rayonner sur le grand podium. Malgré sa peau claire, ces sous-vêtements mettaient ses plus belles courbes en valeur, ce qui n'était pas pour déplaire l'orisha. Ce dernier sourit en coin à son tour, passant un pouce agile sur sa lèvre inférieure, répondant à l'appel de la Belle. La Bête masculine, en lui, trépignait d'impatience, et d'envie. Bien qu'il garda son attitude quelque peu provocatrice, il n'en n'était pas moins indifférent. Cette femme lui inspirait des envies qu'il essayait pourtant de dissimuler.

Lorsqu'elle fut rejoint par ses collègues, elle du détourner les yeux, avant de revenir sur le bronzé, qui ne s'était pas départit de son sourire. Ensemble elles changèrent de tenues, dans une synchronisation parfaite, avant de saluer le public masculin en folie, en euphorie. Cocoon ne l'avait pas quitté des yeux, à aucun moment. Il ne fixait qu'elle, il la déshabillait du regard, s'attardait sur la moindre de ses courbes mis à nue, ou à peine caché derrière un voile fin, elle était délicieuse.
Suivant le pas, il applaudit en accord avec la foule, et lui envoya un clin d’œil, aussi évocateur que le baiser qu'il reçu, depuis la scène.

Les mannequins désertèrent ensuite le podium, et le couturier invita la foule à se rendre dans la salle de bal, pour danser, manger, boire, et s'amuser. Bonne expectative.
Cocoon se demanda un instant s'il devait attendre la Belle inconnue, avant d'avoir une meilleure idée. Il suivit la foule chauffée à blanc, dans la gigantesque pièce adjacente, et plongée dans une ambiance tamisée, se trouvant un coin approprié. Ainsi, sur de lui, le bronzé était persuadé qu'elle le chercherait, qu'elle essaierait de le revoir.

Placé non loin de la double porte, grande ouverte, il guetta l'arrivée des filles. Des gens avaient déjà commencé à danser, à manger, à s'installer confortablement, sur les canapés et fauteuils mis à disposition, lorsque la Belle entra. Pour Cocoon, elle illumina la pièce de son corps, de sa personne, et dans l'ombre, il la suivit doucement. Attendant ainsi le moment propice, dans cette ambiance quasiment noire, il sortit de sa cachette, entourant doucement la taille de la jeune femme, par derrière, collant en même temps son corps à son dos. Sa main était posée avec plaisir sur son joli ventre, quand sa bouche atteignit son oreille, pour y murmurer de sa voix rauque, et qui pointait déjà le désir :

« M'accorderez-vous cette danse Belle... ? »

Cocoon sentait le parfum de sa peau, de ses cheveux, la température de sa peau, plus froide que la sienne, sous son bras et sous sa main. Cette dernière avait délicatement glissé vers une de ses envoûtantes hanches, marquant ainsi sa présence, s'imprégnant de sa personne, à en devenir ivre. Il écoutait sa respiration, sentait les battements de son cœur, et attendait la réponse, impatient. Cette peau, appelait ses lèvres masculines, et elle les invitaient à se balader sur ce lit doux et diaphane, de son épaule à son cou. Cependant, il ne fit rien, laissant à la jeune femme le temps de décider... Et de la captiver à nouveau de son regard bicolore, quand elle lui fera face.
Elle était Belle, et malgré son prénom, malgré son passé, malgré tout ce qu'il pourrait découvrir d'elle dans les heures à venir, elle serait toujours « Belle », à ses yeux. Et Cocoon la nommera comme ça, lorsque les circonstances s'y prêteront.

La jeune femme vibrait sous ses mains, autant que lui contre son corps. Ce charme, cette attirance, cette harmonie, entre ces deux êtres, était unique. Unique et précieux et, malgré la foule qui les entourait, ils étaient seuls. Personne ne pouvait les déranger, venir les importuner, même le bruits des rires et des verres qui s'entrechoquaient, ne parvenait pas à leurs oreilles, devenu sourdes de tous bruits. C'était à eux.

La Belle plongea dans ses yeux, et il se perdit dans les siens, quand elle se retourna. Il l'avait juste en face, à quelques centimètres, si près qu'il aurait pu se jeter sur elle, l'embrasser, goûter à ses lèvres rouges... Mais il se retint. Cocoon voulait savourer le plaisir, et l'attente était aussi un plaisir, car lorsqu'elle viendrait à lui, sur lui, il ne s'en délecterait que deux fois plus. Cette beauté était tout ce qu'il désirait ce soir, et il ferait tout pour l'avoir. En attendant, c'était un jeu de séduction qui entrait en scène, et il commençait par la danse. Il savait que c'était un terrain de jeu dangereux, mais ça lui plaisait. Il avait passé des heures à apprendre, a parfaire son agilité et sa souplesse, pour assurer dans des moments pareils. Il était alors temps de montrer toutes ces heures d'efforts. Se prouver et prouver à cette Belle qu'il n'était pas juste un homme charmant et charmeur, mais aussi un parfait séducteur.

Quand elle s'adressa à lui, c'était un tintement de clochettes, mais le son se fit feutré, comme une vraie voix de velours. Chaque mot qui sortait de sa bouche charnue, était une invitation à la tentation. C'est vrai, pourquoi aurait-elle refusé ? Pourquoi se serait-elle refusée ? Pour rien au monde. Cocoon en était persuadé. Lorsqu'elle quitta ses bras, enleva ses mains fragile de son torse masculin, il sentit comme un léger déchirement, suivit d'un réflexe. Mais lorsqu'il voulu lui attraper la main, il laissa cette dernière glisser, jusqu'à voir Belle s'arrêter au milieu de la piste, où des couples valsaient déjà sur la musique orchestrale, plus ou moins rythmée.
Son regard soutenant le sien, il ne se fit pas prier pour la rejoindre. L'orisha se plaça à une certaine distance, montrant un certain respect, mais très vite, leurs corps se rapprochèrent, comme si, inévitablement, ils étaient attirés l'un par l'autre, et que quoi qu'ils fassent, ils restaient collés.

Malheureusement, et comme si elle n'était pas assez près de lui, quelqu'un rompit ce lien un instant, en bousculant la jeune femme. Bon d'accord, ils n'étaient pas très fins, eux deux, au milieu de la piste de danse, à se regarder en se dévorant, sans vraiment bouger, mais quand même ! Cocoon attrapa la Belle dans ses bras, regardant le type s'en aller d'un mauvais œil. De nature assez violente, Cocoon lui aurait volontiers casser les dents, mais sa priorité, en ce moment, était la jeune femme au creux de son torse, et non ce malfrat de nobliaux. Reportant son attention sur Elle, il l'emmena loin des feux des projecteurs, jugeant qu'ils avaient assez dansé, et sentant la soif monter. Un serveur passa près d'eux, un plateau rempli de boisson de qualité, et il vola deux verres pour en donner un à la jolie. Il était sur qu'elle avait soif, comme si cette espèce de lien psychique entre eux, lui servait d'empathie. Aucune parole, même si elles aidaient beaucoup. Comme par enchantement, les verres vides disparurent de leurs mains, les débarrassant rapidement, pour qu'il se concentre à nouveaux sur celle qui était son centre d'intérêt premier.

Là aussi, il étaient fabuleusement proche, et il voulait qu'elle le touche, encore et encore, qu'elle balade ses mains, qu'elle le transperce de ses yeux... Voyant son visage diaphane, à quelques centimètres de lui, il ne pu résister bien longtemps. Dès qu'il avait eu les mains libres, il les avait posé sur sa taille, avant de les faire glisser sur des partie de son corps nus, où il sentirait sa peau fraîche et blanche, sous ses doigts chauds et bruns. Ainsi, en une infime pression, il la colla complètement à lui, avant de se baisser vers elle. Il fallait qu'il la touche, qu'il la goute de ses lèvres, elle l'appelait.

Alors il l'embrassa.

Ses genoux étaient pliés, son dos légèrement vouté, pour atteindre à merveille la bouche rouge et pulpeuse de la jeune femme. Quand ses lèvres scellèrent les siennes, ce fut une implosion de saveurs. Son corps pétillaient à l'intérieur, des frissons le parcourus de la tête au pieds, et une doucereuse chaleur se dégagea de son bassin, pour s'infiltrer dans le moindre de ses pores. Il agrémenta son baiser de quelques caresses, au niveau de ses hanches et ses reins, mais il se connaissait et connaissait son instinct, et si ce baiser passionné durait encore, il allait en vouloir plus, et franchir certaines limites.
Limites qui étaient à leurs risques et périls...