-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Une réalité, un songe ... [Naram-Sin]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Lun 29 Oct 2012, 14:00


Réalité et imaginaire, deux notions contradictoires et pourtant liées entre elles, sans pouvoir se dissocier l'une de l'autre. Cela vous parait surement d'une improbabilité déconcertante, mais cet incroyable paradoxe était pourtant l'essence même des génies, et de ma propre existence. Je ne pouvais nier cette terrible vérité. Moi, autrefois sorcier, ne dépendant d'aucune entité, de part ma condition, je me retrouvais maintenant, entre deux eaux ... Et alors que le doux manteau de la nuit nous faisait découvrir ses multiples astres lumineux, je me surpris à rêver d'un monde où tout serait possible, un monde que je pourrai modeler à mes envies, un monde en perpétuel changement, un monde parfait. C'est alors que mes yeux se fermèrent dans un silence religieux, emmenant avec eux mon esprit dans un lieu onirique.

Je me réveillai alors dans un endroit vierge de toute construction, stérile de la moindre vie. Je compris alors, aussi étonnant que cela puisse paraitre, que ce que je voyais devant moi, n'était que le résultat de mon imagination, le fruit de mon rêve. Un génie, ayant pour raison de vivre, d'exaucer les vœux des autres, avait donc la possibilité de rêver comme tout à chacun. Une chose, cependant, me mettait mal à l'aise. Si ce que je voyais devant moi était ce à quoi je rêvais, comment se pouvait-il que ce monde soit si vide de sens? N'avais-je donc aucune ambition cachée? Ou alors étais-je si enclin, inconsciemment, à ne vivre qu'au dépend des autres, que j'étais dans l'incapacité de laisser libre cours à mon imagination? Cela, je ne pouvais l'admettre. Il fallait qu'une autre solution existe et c'est alors que j'en trouvais une. Cette idée me traversa l'esprit, laissant une triste marque en mon âme. Je savais maintenant pourquoi rien n'existait ici. Ce n'était, non pas comme je l'avait pensé, un manque de rêve ou d'imagination, non. Ce que je contemplais était tout simplement l'expression de mes attentes les plus secrètes. Un monde où nul n'existerait, un monde dépendant entièrement de moi.

Mes lèvres s'étirèrent alors laissant apparaitre un sourire des plus sincères sur mon visage d'ange. J'allais enfin pouvoir m'amuser, me divertir sans que cela ne puisse avoir de conséquence néfaste sur moi. Je changeai cette terre si peu encline à donner la vie en une vaste prairie parfumée. J'avais, dans le secret de mon âme, imaginé jusqu'au moindre pétale de fleurs, et c'est comme cela que devant moi, certaines d'entre elles avaient pris l'apparence de forme géométrique des plus particulière. Pour agrémenter ce paysage plat, je fis apparaitre une forêt aux multiples couleurs de l'arc-en-ciel. Cela donnait une impression de joie et d'allégresse digne de l'enfant le plus pur ne connaissant pas le moindre mal en son cœur. Je pouvais donc créer à mon envie, mais pouvais-je aussi détruire? Je considérais ce monde comme un immense terrain de jeu, c'est pourquoi je fis naitre un feu dévastateur, qui se nourrirait de ce monde. Et, dès que cette pensée fit irruption en moi, mes yeux se mirent à briller d'un brasier dévorant, les flammes se reflétant sur mes iris, miroir de ce qu'il se passait devant moi.

Rien ne pouvait m'empêcher de continuer ainsi jusqu'à la fin des temps. Qui pouvait bien venir m'interrompre. C'était mon rêve, l'expression de mes pensées et j'y étais seul. Confiant de ce que je prenais pour être vrai, je me laissai envahir par la sensation de chaleur dégagée par la fournaise dont j'avais donné la vie.



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 03 Nov 2012, 01:04

    On s’accommode généralement à dire que le nombre importe peu, que la conviction à elle seule suffit à brandir le drapeau d'une liberté bien méritée mais en ceci, je dirai formellement que ces illuminés portent bien le credo de leur extrémisme. Qu'est-ce qu'un vent de changement si personne n'est là pour donner à la tempête toute sa grandeur, son intensité destructrice ? La conviction habitait ceux qui avaient rejoint ma cause mais si je voulais fonder une nouvelle trame à ma douce race, il me fallait de véritables alliés, sur qui je pourrai compter, pour ne pas répéter les erreurs du passé. Je savais que les génies étaient nombreux, bien plus nombreux qu'on ne voulait l'admettre ou le penser. En réalité, je savais que nous étions tant que nous ne pouvions donner un approximatif effectif mais nous étions si disséminé qu'au final, nous étions toujours seuls, seul face au monde qui lui regorgeait d'alliances entres races et de clans au sein même d'une ethnie. Mais les génies étaient bien répartis à travers le territoire pour se soulever, pour compter, pour prouver que oui, nous étions bien là, tous là, à regarder ce monde se détruire sans nous, sans apporter notre pierre à l'édifice de la peur, trop préoccupés à anéantir individuellement le rêve des mortels. Et si seul, nous étions déjà craint alors imaginez un instant ce que serait une population entière unifiée, prête à répandre un chaos que j'aurais imaginé, organisé, et apporté à mes confrères assoiffés sur un plateau d'argent pour qu'ils n'aient qu'à l'embrasser et consumer le monde.

    Depuis des mois, je voguais au sein de la porte des songes, je squattais les rêves de toute personne qui rêvait, en quête d'une âme digne d’intérêt, d'un génie égaré. Des mois passèrent sans que je ne puisse trouver la perle rare qui serait imbibée de tant de noirceur qu'il serait facile de mettre le feu aux poudres. Des mois de bredouilles recherches, jusqu'à ce que je comprenne que je ne cherchais pas au bon endroit. Ce que je devais trouver, ce n'était sûrement pas des génies pervertis mais des génies à pervertir.

    Dylan était une victime parfaite pour ce monde trop prédateur et cela faisait déjà quelques temps que je le suivais, dès qu'il rêvait, je l'épais, pour l'étudier, pour comprendre qui il était ; jusqu'au jour où enfin, il serait mien, où il rejoindrait ma cause. Dylan était un être bien trop innocent à mon goût, il ne voyait qu'au quart de la moitié, les infinies possibilités qui lui étaient permises. Et en ceci, je ne pouvais me permettre d'attendre encore trop longtemps : il était prêt.

    Lorsque cette nuit-là, dans son esprit prêt à être dérangé, tout brûla à ses yeux, osant commettre un sort de destruction à sa propre création, je savais que nous allions nous entendre à merveille et le mot n'était guère choisi au triste hasard des évènements de son passé dont je ne tenais pas compte. Je me fichais de qui il avait été, ce qu'il serait bientôt était là ma seule passion animée. Lorsque cette nuit-là, ses yeux et son corps brûlaient d'un étrange poison que je reconnaissais bien, je savais qu'il n'attendait plus que d'être cueilli.

    Lorsque du cœur du brasier, Dylan remarqua qu’une sorte de brèche s’était creusée au sein des flammes envahissantes, je sus immédiatement que je pouvais apparaitre à mon aise. Au cœur du feu de grange, je sortis des flammes pour m’approcher de lui, ne m’occupant ni de ce qui brûlait, ni de ce qui tombait autour de moi, en ligne droite, il ne pourrait pas m’échapper. Et enfin, lorsque je fus juste devant lui, lorsque mon sourire s’étira jusqu’aux rides démonisées de mes joues cambrées, un sourire qui n’avait de réconfortant que sa lueur nocturne qui avait écarté toute chaleur de l’endroit, cet endroit, ce rêve, celui du génie, je sus qu’il était prêt.

    « Dylan. Enchanté. Ton goût prononcé pour la pyromanie est fort intéressant. Tout ceci laisse à penser qu’un grand avenir t’attend mon agneau. Tu te demandes sûrement ce que je fais ici, si je ne suis qu’une simple apparition fantomatique de ton cerveau, un passant rencontré au hasard au coin d’une rue que ton subconscient aurait recréé ici mais ce ne serait pas logique. Non, tu le sais au fond de toi, tout ce que tu vois autour de toi n’est que le fruit d’un rêve confortable et pourtant, tu le sais, tu le sens au fond de toi, tout ici a comme un goût de réel. Ce parfum te hante à chacun de tes rêves et ce sera ainsi jusqu’à ce que l’éternité ne s’achève. Ce parfum, je le dégage aussi. C’est normal. Nous sommes d’une magie jumelle, une belle magie qui fait de nous, des êtres à part. Je me nomme Naram et c’est ainsi que tu pourras m’appeler. Je squatte ton esprit car tu es malheureusement encore trop faible pour le protéger de malveillants opportunistes. Mais rassure-toi, bientôt, même moi ne pourrai plus t’empêcher de regarder ce monde brûler. Pour la simple raison que je veux que tu y mettes le feu. Bienvenue Dylan. Bienvenue dans le monde du rêve, ce monde, que je contrôle depuis que le monde est monde. Bienvenue dans mon royaume. »

    Glissai-je à mi- teinte entre curiosité et attrait d’orateur maladif prononcé. J’espérais juste que l’homme ne serait pas trop idiot pour refuser d’emblée.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 05 Nov 2012, 03:56


Je contemplai ce monde se consumer tel un fétu de paille, pour ne devenir que vaste fumée immatérielle. Je regardai cette dernière s'élever dans les airs pour rejoindre les astres lumineux, se transformant alors en étoiles, maitresses du ciel, synonyme de perfection divine. Mon esprit se perdait dans l'immensité du firmament que j'avais crée quand je sentis une présence étrangère faire son apparition en ce monde mystique. Ma surprise devait se lire sur mon visage comme on lisait dans un livre ouvert, mais comprenez moi! Comment une telle entité pouvait bien venir ici?

Je quittai alors la contemplation de ces astres étoilées pour porter mon regard vers le brasier qui, inlassablement, continuai de faire son œuvre. Ce que je vis me laissa sans voix, hagard, et plus perdu que jamais. L'entité que j'avais perçu était en réalité, si je puis me permettre d'utiliser ce terme en vu des circonstances, une personne d'une telle prestance que ma première réaction fut de reculer face à elle. Cet individu avançait, déterminé, comme s'il était mu par une volonté supérieure. Je fis alors un effort qui me paru surhumain, me concentrant au delà du possible, pour lui faire quitter mon monde, mon rêve. Pour la première fois, je me sentis aussi faible qu'un nouveau né, fébrile. Quelle que soit la force que j'y mettais, je n'arrivai pas à annihiler cette entité, ou ne serait-ce que la faire disparaitre. Elle s'était insinuée si profondément dans mon rêve, qu'elle prenait racine dans son existence même. Aurais-je du mettre un terme à ce que j'imaginais? Je l'aurais pu mais une conscience qui me semblait supérieur m'en empêcha. Que m'arrivait-il? Pourquoi me sentais-je si désemparé? C'est alors que l'homme, dont je n'osais détailler ses traits me parla d'une voix qui pénétra mon esprit tel un poison s'insinuant dans mon sang.

« Dylan. Enchanté. Ton goût prononcé pour la pyromanie est fort intéressant. Tout ceci laisse à penser qu’un grand avenir t’attend mon agneau. Tu te demandes sûrement ce que je fais ici, si je ne suis qu’une simple apparition fantomatique de ton cerveau, un passant rencontré au hasard au coin d’une rue que ton subconscient aurait recréé ici mais ce ne serait pas logique. Non, tu le sais au fond de toi, tout ce que tu vois autour de toi n’est que le fruit d’un rêve confortable et pourtant, tu le sais, tu le sens au fond de toi, tout ici a comme un goût de réel. Ce parfum te hante à chacun de tes rêves et ce sera ainsi jusqu’à ce que l’éternité ne s’achève. Ce parfum, je le dégage aussi. C’est normal. Nous sommes d’une magie jumelle, une belle magie qui fait de nous, des êtres à part. Je me nomme Naram et c’est ainsi que tu pourras m’appeler. Je squatte ton esprit car tu es malheureusement encore trop faible pour le protéger de malveillants opportunistes. Mais rassure-toi, bientôt, même moi ne pourrai plus t’empêcher de regarder ce monde brûler. Pour la simple raison que je veux que tu y mettes le feu. Bienvenue Dylan. Bienvenue dans le monde du rêve, ce monde, que je contrôle depuis que le monde est monde. Bienvenue dans mon royaume. »

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, ses paroles m’apaisèrent, me réconfortèrent. Je savais, au plus profond de mon être chimérique, qu'il y avait du vrai dans ses propos. Je ne voulais cependant pas l'admettre, et quand il me nomma par mon nom d'emprunt et qu'il me précisa que je me trouvais dans son royaume, le doute s'insinua en moi. Cela ne pouvait être possible, je ne voulais pas que ça soit possible. Le royaume dont il se prétendait maitre ne voulait signifier qu'une chose. Seul un génie ou du moins seul Le Génie maitre de toute chose, pouvait prétendre à ce titre, et me retrouver face à lui, me fit perdre tout mon honneur, mon égo exprimant alors une souffrance sans nom. Ne pouvant me contrôler, je me retrouvai à genoux, dans les cendres encore fumantes de ce qui avait été un magnifique jardin aux senteurs délicats. Mon cœur se serra et je m'écriai :

Allez vous en! Partez et oubliez moi! Laissez moi tranquille!

Mon comportement était risible, mais moi, simple génie sans grande importance, j'étais tétanisé par la grandeur et la puissance de cet esprit qui avait son regard posé sur mon être. Comment aurais-je du réagir? Faisant un travail sur moi, je me relevai avec difficulté, mes jambes me portant avec une objection telle qu'elles se mirent à trembler. Puis, repensant à ce qu'il m'avait dit, une simple question s'imposa à moi. Je n'avais surement pas compris tous les sous entendu qu'il avait fait, cachant moult raisons secrètes,et je ne pouvais me fier à lui ni à aucun autre de mon espèce, mais il m'avait délégué la tache de mettre feu à ce monde. De quel monde parlait il exactement, je le saurais un jour peut être, mais pour le moment, j'avais autre chose en tête. Et c'est pour quoi, tel un enfant à qui l'on aurait confier un destin bien trop lourd à porter, je demandai

Pourquoi? Pourquoi moi?




[HRP] faudra juste que je me relise demain pour corriger certaines fautes que j'ai du faire Une réalité, un songe ... [Naram-Sin] 36
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 10 Nov 2012, 18:58

Spoiler:

    Le génie inclina légèrement sa tête, ses sourcils se fronçant, son sourire ne désemplissant pas de vils insinuations, il admira son confrère hurler son doute face à tout ce qui était, que les choses de ce monde soient turpitudes, ou simple infamies, l’homme présentait sa posture la plus mystérieuse, son visage étant visible sans l’être, comme un souvenir bridé qui n’avait jamais existé, il était là sans l’être réellement, comme perché entre deux mondes à épier Dylan sur une hauteur indélébile, un rêve créée de toute pièce ne demeure pas le pantin mais devient le golem du génie, et ceci il devait l’apprendre, lui qui apprenait qui était sa race.

    Avançant vers lui, sans un mot, sans un bruit, dans le murmure de la nuit, il se pencha, fier, relevant le menton de Dylan pour le forcer à regarder Naram dans les yeux, il lui souffla comme un vent dangereux qui lui fouettait le visage : « Partir ? T’oublier ? Pour aller où ? Tu n’en as pas vraiment envie, n’est-il pas ? Car c’est un sens à ta misérable existence que je suis venu t’offrir et non de simples mots. »

    Il le laissa ensuite se relever, crier un pourquoi solennel empli d’interrogations tant existentielles que d’informelles imprécisions sur la nature elle-même de ce rêve que je squattai sans once de pitié ou de remord.

    « Pourquoi ? Car je t’ai reconnu, toi parmi tant qui rêvent. Jamais nous ne nous sommes rencontrés auparavant mais le feu qui te consume m’appelle. Ce fut comme un vieux souvenir dont j’avais oublié la teneur. J’eus l’impression de me voir il y a si longtemps, épris par des passions dont la révélation à qui que ce soit était impossible. Et c’est une même candeur que la tienne qui m’animait. Malheureusement, je n’ai reçu que la seule haine de ma race, que la seule rage de ce monde dévorant qui ne voulait pas voir des êtres comme nous se nourrir en son sein et grandir alors qu’elle préférait la pourriture des humains et les rats de vampire. Et toute une vie n’eut suffi à pallier à la solitude idéologique. Vois-tu Dylan, les gens ne rêvent pas, ils ne sont que les propres spectateurs de leur subconscient. Mais ceci. » Soumettait-il en montrant du doigt tout ce qui brûlait, tout ce qui partait en fumée, tout ce qui périssait : « ceci, c’est un rêve. Une création de ton esprit, une création réelle, tout aussi réelle que ce monde que tout le monde connait, une réalité comme une autre. Nous sommes des créateurs Dylan, nous sommes si particuliers. Alors, « pourquoi » te demandes-tu encore ? Car l’héritage que je te laisserai te poussera à accomplir de grandes choses en ce bas monde, ici et là. Car tu ne peux pas te contenter de leur ressembler, de ressembler aux êtres qui pullulent, ces nuisibles cafards. Car toi, tu peux comprendre la véritable sagesse, le savoir, les rouages qui nous manipulent. Car tu peux comprendre ce qui est inaccessible à tant. Car ce que nous sommes, toi et moi, dépasse le transcendantal, l’inimaginable, car notre seule frontière est celle de l’infinie et qu’après des millénaires d’existence, je ne vois encore qu’un lointain horizon. Et que là où je m’arrêterai, tu continueras. Je t’ai choisi toi, toi parmi tant qui rêvent. Jamais nous ne nous sommes rencontrés auparavant mais le feu qui te consume est mien. Ce souvenir passé est présent, tu l’incarnes. » Et il cessa son discours comme s’il avait conté une légende à un enfant qui grandissait bien trop vite.

    Mais alors que le calme était revenu, que le silence apaisait à peine les balafres des flammes qui avaient ravagé la nature chimérique qui vivait dans le simple souvenir de Dylan, alors que plus rien ne semblait acquis, il continua, forçant Dylan à se confronter à tout ce en quoi il croyait être vrai, dans la simple erreur de ce qu’on lui avait appris jusqu’à lors.

    « Tu es un génie, un Djinn qui voit le monde de peintures encore fraîches dont il faut continuer le trait encore en suspens. Viens. Viens, nous allons peindre un monde nouveau. » Tout en lui tendant la main, espérant qu’il la saisirait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 21 Nov 2012, 14:07

Je m'étais perdu, je le reconnaissais, avec difficulté, et pourtant, je ne savais comment reprendre le dessus sur mon être, sur ma personne. J'avais été obnubilé par la puissance d'esprit et par la prestance de ce Naram, oubliant alors qui j'étais, qui je fus, et le plus important, qui je voulais être. Cela était indigne de moi, mais qu'aurais-je pu faire. Dans un élan d'orgueil et aidé par mon égaux blessé qui continuait, inlassablement, de hurler en moi, je décidai de me battre. Oui de me battre. Pas contre cet être supérieur, ce génie parmi tous les génies, non, mais contre moi, contre ma condition actuelle. Je me refusais de devenir un simple génie sans importance, prêt a vouer son existence à celui d'un maitre. Je pris conscience que je voulais marquer ces terres de ma présence, mais comment? Rien de plus simple quand je prenais le temps d'y réfléchir. Naram serait la pour m'aider, avec ses propres objectif en tête, je n'en doutais pas un instant, mais si c'était le prix à payer et bien soit, je le paierais avec joie. Et cela ne fit que se confirmer lorsqu'il prit la parole pour m'annoncer qu'il était venu dan le but de donner un sens à mon existence. N'était-ce pas ce que je recherchais avidement? Je n'osai lui demander ce qu'il attendait de moi en retour, car point né le fou qui ferait confiance à un génie sans se poser de question sur ses véritables motivations. Quoi qu'il en soit, j'avais, je ne sais comment, réussi à attirer l'attention de cet être puissant qui, vraisemblablement, avait fait sa place en ce monde.

Il continua son laïus, sans prendre le temps de me laisser me remettre du changement qui avait commencé à opérer en moi. Il insufflait à ses mots une telle vérité que j'en étais désemparé. Il avait fait de la parole un pouvoir bien plus puissant que toute magie, lui donnant la possibilité de creuser de profondes cicatrices indélébiles, que rien ni personne ne pourrait effacer, ou ne serait-ce qu’amoindrir. Je l'écoutai donc répondre à mes "pourquoi" enfantin, m'expliquant que ce que j'étais aujourd'hui, lui rappelait ce qu'il avait été dans un lointain passé. Je pris grand soin a l'écouter attentivement, faisant taire mes propres réflexions. Cela aurait été idiot de faire autrement. Quand un érudit était sur le point d'annoncer de grandes découvertes ou des faits d'une importance flagrante, n'était-ce pas normal de mettre de côté tout ce a quoi nous pouvions penser? Car oui, je le considérais comme un maitre pouvant m'apprendre maintes et maintes choses que jamais je n'aurais pu découvrir par moi même. Il m'expliqua alors la différence qu'il y avait entre nous, génie, créatures qui, pouvait-on penser, n'existaient qu'au travers les autres, et les nombreux autres individus qui peuplaient ce monde. Et son explication me révéla ce que je m'étais toujours complu à croire. Nous étions supérieurs à tous ces mécréants, à tous ces êtres qui se méprenaient sur eux-même.

Il fini alors son monologue en me missionnant d'une tache qui me vida de toute mes forces. Il me parla de son héritage qui me pousserait à accomplir tant de chose, que je ne saisissais pas, et qui dépassait mon entendement. Pour un peu, je me serais senti partir dans les méandres protecteurs de l'inconscience pour échapper à un tel poids, à ce poids que je devais porter sur mes épaules. Alors que je n'étais qu'un Djinn, il avait l'air d'avoir placé en moi, une confiance que je n'arrivais toujours pas à comprendre. Comment pouvait il savoir que j'allais être avec lui, prêt à le suivre, et prêt à réaliser ce qu'il souhaitait? Était-ce un simple coup de poker, jouait-il avec la chance? Non, j'oubliai un point capital. Il me connaissait mieux qui quiconque, car en moi se reflétait bien des sentiments qu'il avait pu connaitre un jour.

Le silence revint alors, me laissant entendre le crépitement du feu, me faisant prendre conscience que ma concentration avait était telle lors de ce discours, que j'en avais délaissé ma création. D'un simple regard, je vis ce monde dévasté et je décidai de laisser ce brasier mourir pour disparaitre à jamais, ce consumant lui même, au même rythme qu'il détruisait la végétation qui avait eu sa place ici. Cela me donnerait surement le temps de réfléchir à tout ce que je venais d'entendre. Il me fallait les accepter, je le sentais, mais cela modifiait tout ce en quoi je croyais. Il n'était pas facile de remettre en cause tout ce qu'on avais appris, tout ce que l'on croyait comme vrai, et je ne savais si ma conscience l'accepterait facilement. Cependant je n'avais pas le choix, il fallait que je me plie à cette nouvelle réalité, à ce nouveau savoir, pour en tirer profit.



Tu es un génie, un Djinn qui voit le monde de peintures encore fraîches dont il faut continuer le trait encore en suspens. Viens. Viens, nous allons peindre un monde nouveau.



Cela eu le don de me sortir de mes réflexions. Moi qui pensais avoir le temps de peser le pour et le contre, de me faire à l'idée de changer ma façon de voir le monde, je me retrouvais maintenant dans l'obligation de faire fi de tout cela, et de prendre ma décision maintenant. Cela aurait de lourdes conséquences sur mon avenir, qui ne l'aurait pas remarqué, et ce n'était pas à pendre à la légère. Mais je ne pouvais ignorer plus longtemps Naram, sa proposition étant bien plus intéressante, me laissant un choix de possibilité infini. Alors je choisi, je choisis de ne pas laisser cette existence vide de sens prendre le dessus sur moi. J'avais décidé de me battre, il était maintenant temps que je fasse le premier pas vers ma nouvelle destinée. Peindre un nouveau monde, un monde à notre image, un monde où nous aurions notre place et où les autres auraient besoin de prouver leur valeur pour trouver a leur. Inverser les rôles allait nous promettre un avenir où l'ennui n'existerait pas. Il était temps pour moi, de faire connaitre ma réponse à Naram :



Allons y alors. Je suis prêt pour ce nouveau monde que tu me promets, oui j'y suis prêt. Il me semble que j'ai attendu ce moment toute ma vie, aussi courte soit elle comparée à l'infinité de vie existante ...



Ces quelques mots, qui pouvaient paraitre sans grand intérêt de prime abord, étaient pour moi synonyme de bien de changement. Mais de par mes propos, j'espérais qu'il m'en dise plus sur ses attentes, ses ambitions. Il me fallait savoir si nous partagions vraiment le même point de vu, il me fallait des réponses, tellement de réponse que je ne pouvais trouver la première question qui me permettrait de les connaitre. Tout se bousculait dans ma tête, ne sachant plus sur quel point m'attarder ou non. Je sentais que je n'avais pas fini entendre parler de lui, mais j'avais encore tellement de chose à apprendre.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 29 Déc 2012, 16:36

    « Il me semble que j'ai attendu ce moment toute ma vie, aussi courte soit elle comparée à l'infinité de vie existante. »

    « Mais là est l’étrange gravitation de nos vies. Nous ne sommes qu’une faiblarde lueur insignifiante dans un voile immense aux bordures non conquises par l’Homme. Une lueur si faible mais il suffit que celle-ci décide soudainement de se consumer, de devenir flamboyante et de brandir de ses flammes la prétention d’être aperçue depuis la Terre pour, qu’effectivement, ceci devienne le cas. Une vie longue n’est qu’une succession de vies courtes que nous décidons de perpétuer car nous nous amusons. Le plaisir est dans le changement, dans la surprise. »

    Un peu plus grand que lui, le génie bleu déposa une main sur son épaule et d’un bras qui longeait le sommet de son buste, il l’invita à marcher. Il ne rajouta rien, ses yeux brillaient dans la nuit comme les joyeux d’une bête nocturne dont il faudrait se méfier et dont pourtant, la lumière émerveillerait. Naram levait la main et semblait renverser des pages invisibles d’un livre qui le serait tout autant. Alors, à toute vitesse, les décors se succédaient, comme d’immenses plans de bois d’un décor de théâtre qu’un fil faisait disparaitre pour qu’un autre ne vienne le remplacer ; en d’étranges mutations, des pans de murs s’enfonçaient dans le néant et d’autres fonçaient vers eux pour s’arrêter à une étrange délimitation, celle qui existe sans être vraiment : l’horizon. Le génie fit exemple d’une lueur qui naquit dans sa main, l’approchant du visage de Dylan.

    « La particule de Dieu dit-on. Le néant aussi réel qu’irréel. La preuve que notre existence est aussi légitime que la leur. Ceci Dylan, je l’ai cherché pendant des siècles durant, c’est grâce à ceci que nous créons sans le savoir. C’est à nos origines que nous devrons tous deux remonter. Comprends ; la création du premier génie. Il est assuré que la clé de notre domination est là-bas, la réponse à toutes nos questions. L’origine est un point que nous avons nié, comme s’il était honteux d’avouer que nous n’étions à l’origine de la Terre. Bien au contraire, cela fait de nous des êtres à la fois bien plus perfectibles et à la fois, bien plus complets. Tu es un génie qui s’accroit vite, bien plus vite que je ne l’ai fait. Tu risques de posséder la puissance sans la sagesse et ceci serait dangereux. Regarde les êtres qui gouvernent les peuplades, si jeunes, incultes, incapables de belles réflexions de l’esprit. Ils ont le pouvoir mais ne peuvent décemment en faire de belles choses. Faute à leur nature, à notre culture qui veut que la consommation du pouvoir soit rapide et absolue. Mais nous pouvons renverser les acquis. Ce monde nouveau n’est pas qu’architecture nouvelle, non. Il est également idéologiquement nouveau, la méritocratie intellectuelle effraye alors que la loi du Talion semble appréciée du peuple. Nous avons préféré la guerre des armes à celle des âmes. Il faut laver ce monde de l’idiotie, laver ce monde de l’incapacité. Nous devrions tous pouvoir choisir sans devoir nous fier aux dieux et aux légendes. Elles sont si bien narrées mais nous laissent dans l’ignorance et ceci est notre pire fléau. »

    La lueur fut artifices et vint s’apparenter à des flots d’étincelles comme ceux d’une fontaine de lumières avant de s’évanouir dans l’ombre. Le génie refit des puzzles imaginaires de son doigté fin avant que le décor ne cesse de perpétuellement changer comme c’était le cas jusqu’à lors. Sans le dire à Dylan, en réalité, Naram venait de remonter tous les rêves qu’il avait arpenté pour trouver Dylan jusqu’à remonter à la base principale d’où il venait. L’île volante dans le ciel, terre d’accueil des génies. Au bord d’une falaise où l’on voyait toutes les terres du Yin et du Yang s’étendre au loin en bas, Naram s’assit, les pas voguant dans le vide comme s’il voulait sauter sans oser.

    « L’immersion de l’irréel dans le réel. Voilà l’effrayant de nos vies. On ne sait ce qui est vrai, ce en quoi nous devons croire. Et c’est pourtant notre art, l’art du génie, l’inspiration de l’imaginaire. Je sais que tu as des questions mais tout débute ici, à ces terres que j’ai créées pour mon peuple. Tu seras libre de t’en aller mais tout autant d’y rester et d’y revenir car à présent tu n’es plus un errant, tu es un génie. Ta maison, ta famille, nous serons ce que tu voudras, nous serons ce dont tu auras besoin. Tu seras dans la difficulté, dans la tristesse, dans la colère et nous serons là pour t’aider à accomplir tes souhaits. Car je rêve d’un peuple épanoui bien que nos volontés unies ne fassent parvenir le chaos jusqu’à la réalité, j’ai grande envie d’essayer tout de même, cela nous amusera. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 01 Mar 2013, 10:26

Émerveillé, oui j'étais émerveillé par cet homme qui n'avait nul autre pareil, semblant venir d'un ancien temps, possédant le verbe séducteur qui exaltait mon esprit de résistance. J'étais fasciné par cet être dont la sagesse me paraissait plus grande qu'une multitude, forgée par des siècles d'existence, à se battre, à faire connaitre sa véritable valeur. Je ne connaissais rien de son passé, rien de son présent, il se pouvait que je fasse erreur, mais son discours, venu du cœur je n'en doutais pas, faisait résonner une vérité enfouie au plus profond de mon âme.

Une famille ... Une terre qui nous appartenait ... Un endroit ou revenir lorsque la solitude se fera trop présente. Tout cela, Naram nous l'avait offert. Il nous avait, par la même occasion, donner de l'importance, un statut nouveau. Nous n'étions plus ces êtres chimériques existants pour le bien de nos "maitres", non nous étions maintenant un peuple autonome, capable de nous diriger seul sur le chemin que nous avons choisit ou que nous choisirons, non imposé par autrui. Capable aussi de trouver les ressources nécessaire à l'accomplissement de notre projet de vie. Ce qu'il nous avait offert n'avait pas de prix ...

Le changement ... cette notion m'était étrangère depuis que je faisais partie des génies. Je craignais de ne pouvoir connaitre de nouveau cette sensation, ce fondement même de la vie. Naram avait raison, une fois de plus. Le plaisir n'avait besoin de rien d'autre pour exister, pour donner une saveur si agréable à l’existence. Je sentis alors une entrave m'enserrer la gorge. Mes angoisses que je croyais disparues réapparaissaient avec une force qui aurait pu me faire défaillir. Mais la présence, quelque peu imposante, du Marîd me donna la force de rester debout, la tête haute, digne, malgré mon malaise :



J'ai honte de l'avouer, mais je ne peux te cacher ma peur, mon angoisse. Construire sa place, une place choisie, ni subie ni quémandée, c'est le but d'une vie ... de ma vie. La voie s'ouvre pour la plupart d'entre nous, plus ou moins facilement, mais elle peut aussi se fermer. Qui peut dire, avec certitude, qu'il ne rencontrera pas d'impasse, de détour, de retour en arrière ? Je ne veux connaitre une telle expérience. Je conçois et j'approuve que le plaisir se trouve dans le changement et la surprise, mais dis moi, Naram, quel est le pire des fléaux. Doit on prôner le changement au risque de tout perdre? Ne vaut il pas mieux se contenter de ce que nous avons? Ne vois pas la une preuve de lâcheté. J'aspire à bien de chose, mais devenir moins que ce que je suis maintenant me terrifie ... oui me terrifie dans le secret de mon âme.

Je suis jeune, ayant tout a apprendre alors je te le demande ... Apprends moi! Apprends moi à accepter ce que je suis, à être responsable de mes actes et décisions, à être capable d'assumer mes choix quel qu’en soit les conséquences possibles. Fais moi redécouvrir ce qu'est ce changement! Ouvres moi le champs de nouveaux possibles! Fais de moi ton "héritier", transmet moi tes valeurs et tes idéaux. Je souhaite avoir une raison de vivre tangible, me laissant l'espérance de la voir, un jour, se réaliser ... Fais de moi un être possédant à la fois force et sagesse, fais de moi un être complet.



J'étais étonné de mon discours. Je n'avais eu l'intention de me livrer ainsi et pourtant. Jamais je n'avais été si honnête avec autrui ou avec moi même. Ce que je venais dénoncer était l'expression de mes aspirations. Je l'avais compris, j'avais besoin d'un guide. Non pas pour le suivre aveuglément, mais pour comprendre, pour savoir ce qui me permettrait ensuite de pouvoir choisir ma propre voie. Je me rendis alors compte que j'étais prêt a suivre cet homme dans ses idéaux dans ses projets. Il avait déjà commencé à m'instruire, me parlant dans le secret de mon cœur, m'ouvrant les yeux sur ce que je souhaitais. N'était-ce pas la première des leçons que je devais avoir? N'était-ce pas la première pierre qui me permettrait de construire un univers solide?




Spoiler:



Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Une réalité, un songe ... [Naram-Sin]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Q] - Au milieu d'un songe fatal, vers une réalité vivace
» Chapitre III | Songe | Solo
» ¤ Le songe inexpliqué ¤ ( Solo )
» Dans le Songe de tes Cauchemars [Pv Leigh]
» Songe toujours que d'une aile rapide... [Liberté IV | Mission I]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer du Feu Bleu :: Somnium-