Mitsuko attendit que le réprouvé l'entraîne un peu vers son fils, indécise sur ce qu'il convenait de faire. Elle finit par arrêter la marche, le forçant à se tourner vers elle. En réalité, elle était plutôt contente mais ce sentiment de contentement la dérangeait au plus haut point. Elle était heureuse qu'il ait réagi si sèchement, qu'il soit jaloux. Oh oui, elle l'avait senti cette pointe d'énervement, faisant battre son cœur un peu plus fort dans sa poitrine. Le fait qu'il réagisse ainsi lui plaisait et elle en avait honte. Elle se demanda si c'était parce que cela lui donnait de la valeur, parce que ses paroles avaient flatté son ego? Baissant les yeux, elle prit conscience qu'elle n'aurait pas aimé qu'il se comporte autrement, qu'il se contente de hausser les épaules ou de lui dire, qu'après tout, elle faisait sa vie. Le fait qu'il se soucie d'elle, qu'il veuille la garder pour lui, à lui, c'était ça qui était à la base de ce plaisir. Elle était importante pour lui et, finalement, c'était mieux ainsi. Enfin, elle croyait, plus très sûre que ce soit une bonne chose. « Je lui ai proposé de devenir amis, simplement. ». Elle ne l'avait pas précisé mais elle le faisait à présent. Elle ne souhaitait pas qu'il croit qu'elle avait tenté un quelconque rapprochement d'un tout autre ordre. Cela dit, oui, sa réaction avait eu le mérite d'éveiller quelque chose d'autre en elle : son désir. Elle trouvait cela étrange mais son mari, déjà viril en temps normal, venait de lui faire une démonstration en or de cette caractéristique qui, elle devait bien se l'avouer, lui plaisait énormément. Elle aimait la bête qui sommeillait chez cet homme, elle aimait le voir furieux tant que ce n'était pas contre elle, constater l'empire qui s'étendait autour de lui. Plus que le roi des réprouvés, il était le roi d'un milieu qui la fascinait parce qu'elle ne le connaissait pas, sa curiosité éveillée. Elle finit par sourire, se collant de nouveau à lui. Faust était très bien avec Adam. « Si c'était toi qui m'annonçais que tu voulais voir une femme que tu as oublié mais dont tout le monde parle comme ton grand amour? ». Elle rit, son sourire disparaissant pourtant en envisageant cette idée. « Je te donnerai ma bénédiction puis je la tuerai avant que tu ne puisses la revoir sans que jamais aucune possibilité ne te soit donnée de connaître l'identité de l'assassin. ». Elle leva le regard vers lui, une expression neutre sur le visage, de telle sorte qu'il était pratiquement impossible de savoir si elle plaisantait ou non. Sans doute pas. Elle était douée pour jouer un sentiment autre que celui qu'elle ressentait réellement, bien que, depuis qu'elle était déesse, cela lui soit moins simple. Pourtant, elle était certaine que dans ce cas précis, elle aurait pu surmonter sa rage et sa colère pour lui sourire, lui dire qu'elle comprenait, alors que ce n'était pas le cas. En fait, elle l'ignorait, pensant qu'elle en serait capable juste pour le blesser à la hauteur de la douleur qu'elle ressentirait, mais comment savoir sans l'avoir vécu. « Mais puisque tu n'as pas de grand amour oublié, la question ne se pose pas, si? ». Elle sourit, son expression se faisant plus douce, satisfaite de n'avoir point à y songer plus longtemps. Elle était sa femme, elle n'avait pas l'intention de le déshonorer, non, au contraire, elle voulait lui faire honneur. Bien sûr, elle ne savait pas ce qui se profilait à l'horizon, ce qui se passerait une fois sa mémoire revenue, mais lui, Zéleph, était réel, ce qu'ils avaient construit était réel. Il y avait tellement d'intérêts en jeu, de sentiments. « Je te le dirai lorsque je retrouverai la mémoire. Mais, pour le moment, je n'ai plus aucune nouvelle de William alors je suppose que cela ne se fera pas maintenant. Et puis, je veux comprendre pourquoi d'abord, avoir un regard objectif sur lui. Je ne sais rien de notre rencontre, de ses fondements, je ne connais que son nom, son apparence et son goût pour l'art. Peut-être que je l'ai aimé un jour, mais peut-être ne suis-je plus en mesure de l'aimer à présent? Peut-être que je le détesterai en le côtoyant, qu'il me laissera indifférente. Je le déteste déjà. ». C'était sans doute un peu fort, mais son comportement lui déplaisait, celui de l'absent, de l'invisible. Jamais son mari n'aurait fait une telle chose. Mais, elle ne savait pas, peut-être avait-il des raisons, peut-être était-ce là le sacrifice qu'il faisait pour la femme qu'il aimait. A moins qu'il n'ait dit cela en parlant du réprouvé.

Se téléportant dans la chambre du roi avec lui, elle lui sourit avant de lui chuchoter : « Tu dois faire un sacrifice à présent pour la femme que tu aimes sans même te l'avouer... ». Elle plaisantait, trouvant tout de même l'idée absurde. Peut-être l'aimait-il finalement, à sa manière. Le touchant à peine du doigt, elle le téléporta seul sur le lit, restant devant la porte de la chambre en lui souriant d'un air mystérieux. Elle envoya l'une de ses chaussures sur le sol, se débarrassant de l'autre de la même manière désinvolte, perdant dix bons centimètres. Avançant doucement, elle retira son blouson lentement, le laissant tomber sur ce même sol, répétant le mouvement avec son débardeur, laissant au roi le loisir d'admirer sa poitrine. Déboutonnant son pantalon, elle le baissa le long de ses jambes avec une volupté certaine, finissant par retirer son sous-vêtement à à peine un mètre de lui. Lui montant dessus, la déesse lui sourit, à califourchon sur le corps musclé de cet homme viril qui éveillait ses plus bas instincts. C'était énervant dans le fond, la cause de son désir, cette jalousie qu'il avait ressenti, la manière sèche qu'il avait eu de répondre lorsqu'elle avait abordé le sujet, cette façon de vouloir faire savoir qu'il était l'homme, dominant. Ça la dérangeait mais elle ne pouvait pas aller à l'encontre de son désir, cette facette de la personnalité de Zéleph l'excitant au plus haut point. Elle le regarda, amusée. « C'est toi qui as dit que tu allais prendre soin de moi, non? ». Elle effleura ses lèvres avant de lui murmurer à l'oreille : « Et ça tombe bien parce que je n'attend que ça. ». Elle finit par l'embrasser vraiment, son corps déjà réceptif à tout contact. Cela faisait trop longtemps qu'ils ne l'avaient pas fait, trop longtemps qu'elle ne l'avait pas senti en elle, ces sensations lui manquant. Et puisque Adam faisait la nounou, puisque le Circus était vide de clients à cette heure, alors autant en profiter pour que chaque femme présente dans cette maison sache à quel point son mari était talentueux dans ce domaine si particulier. Et, surtout, que chaque femme présente dans cette maison ne doute jamais qu'il n'était qu'à elle, qu'elle était la seule, chanceuse, à pouvoir l'attirer au creux de ses cuisses autant de fois qu'elle le voulait, jouissant sous ses coups de reins encore et encore. Elle sourit, cette idée lui plaisant plus que de raison. « Honore ta femme monsieur Stark. »

Fin <3