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 You're (not) alone [Shiki PV Mitsuko]

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Ven 07 Sep 2012, 15:00

Depuis combien de temps mes parents avaient-ils quitté ce monde ? Je dois avouer que je n'en savais rien. Depuis le drame les jours étaient passés à moitié, comme occultés par un sombre brouillard qui plongeait mon esprit dans le noir. J'avais émergé il y a peu de temps sous le regard inquiet de Bell qui n'avait pas manqué de me sauter au cou pour manifester sa joie. Elle m'expliqua alors que j'avais erré plusieurs jours durant le visage fermé, sans répondre à ses appels.

« Alors, on fait quoi maintenant ? »

La voix joyeuse de mon amie me tira de mes pensées. L'air interrogatif, elle voletait autour de ma tête. Je ne savais pas vraiment ce que nous allions faire maintenant. J'avais toujours vécu avec mes parents, sous leurs ailes protectrices, mais j'étais maintenant livré à moi-même dans un monde dont, je dois bien avouer, que je ne connaissais pas grand chose. Malgré tout, même si ma connaissances des terres du Yin et du Yang n'était pas très étendue, je connaissais cet endroit. J'étais déjà venu ici avec ma mère. Observant l'horizon, je remarquais en effet les portes immenses qui marquaient l'entrée de la rue commerçante, et même si ces portes me ramenaient à de tristes pensées, je décidais de me rendre en ce lieu. Peut-être y trouverais-je un but...

Nous nous mîmes donc en route, Bell ne cessant de parler de tout les sujets qui lui passaient par la tête, moi lui répondant d'un ton en permanence neutre. J'avais l'impression que tout les sentiments que je pouvais ressentir jusqu'alors étaient figé dans ma poitrine, m'empêchant de sourire et de m'amuser. Certains diraient que c'est normal au vu de ce qui venait de se passer. J'avais tout de même assisté au massacre de mes parents par des villageois qui jusque là ne manifestaient aucune animosité à notre égard. Mais dans ce cas, la réaction normale n'aurait pas été les pleurs ? Ne devrais-je pas laisser couler les larmes et la tristesse en mémoire de ma famille perdue à jamais ? En lieu et place de cela, je restais désespérément vide de toute émotion, je ne ressentais plus rien... Etais-je devenu une sorte de monstre insensible ?...

« Shiki ? Ça ne va pas ? » s'inquiéta soudain Bell, me tirant à nouveau de mes pensées.
« Si, si... Ça va, je me demandais juste ce que nous allions devenir... » répondis-je, ce qui en somme n'était pas totalement faux.
« Nous trouverons bien, et je suis là pour t'aider, tu n'es pas seul tu sais ? »

Le sourire de Bell était plutôt apaisant et en cet instant, j'aurais voulu lui répondre de la même façon, j'aurais voulu étirer mes lèvres en un sourire rassurant, mais mon visage resta désespérément inexpressif. Je secouais donc légèrement la tête pour en chasser toutes les pensées qui l'habitaient et me concentrais sur la route. Et je faisais bien car nous étions arrivés à l'orée de la rue commerçante. Les grandes portes s'ouvraient devant moi, laissant apercevoir le fourmillement humain derrière elles. Des centaines de stands colorés s'offraient au regard du badaud, exposant en leurs seins de nombreux articles tout aussi colorés. Ici, tout s'achetait, tout se vendait et tout s'échangeait dans une ambiance la plupart du temps bon enfant, et si quelqu'un décidais de mettre à mal cette paix, les miliciens étaient là pour ramener l'ordre.
La première fois que j'étais venu ici, je m'étais accroché aux jupes de ma mère, partagé entre la peur de tout ces gens et l'émerveillement devant toutes ces marchandises. C'était la première fois que je me rendais dans un lieu aussi peuplé et je n'avais donc pas l'habitude de voir autant de monde réuni en un seul lieu, raison de mon inquiétude passée. Mais à présent ces deux sentiments ne prenaient plus place en moi. Je ne ressentais pas non plus de l'indifférence. Ce vide était difficile à expliquer, aussi je ne m'étendrait pas là dessus.

Quoi qu'il en soit je m'avançais donc entre les étals, Bell venant s'asseoir sur mes épaules sans piper mot. Elle regardait tout autour d'elle avec un intéressement certain car si pour moi c'était ma deuxième visite en ce lieu, pour elle s'était la première et son regard était la parfaite réplique du mien lors de ma première venue. Malgré tout, j'étais venu ici sans savoir quoi faire. Avisant une fontaine, je décidais donc d'aller m'asseoir sur son rebord pour réfléchir un peu.

« Au fait Shiki, les instruments de tes parents, ils ne sont pas abîmés au moins ? »

Il était vrai que j'étais parti en emmenant avec moi la guitare de mon père ainsi que son épée et la flûte de ma mère, mais je n'avais pas encore vérifié si ils étaient en bon état. Peut-être que l'attaque des villageois les avaient endommagés ? Sans attendre, je décrochais donc l'étui qui pendait dans mon dos avant de le poser devant moi. Sans un mot, j'observais la surface noire et lisse qui renfermait l'un des derniers souvenir concret que je possédais de mes parents et, finalement après une longue inspiration, je l'ouvris. A l'intérieur, les deux instruments reposaient intacts, prêts à l'emploi.
Je sortis délicatement la guitare avant de la placer sur mes cuisses comme mon père m'avait appris à le faire. Les cordes se mirent à vibrer entre mes doigts tandis que je vérifiais si elles étaient accordés. Enfin, les vibrations dans l'air prirent un tour plus mélodique, attirant l'attention des passants que je ne voyais déjà plus. J'étais entré dans le monde de mes souvenirs, dans un monde ou mon père jouait encore avec moi. Alors, ma voie s'éleva tandis qu'un pouvoir que je ne me connaissais pas sortais du plus profond de mon être. Mon chant fut celui de mon histoire, de mes doutes, de mes peines. Tout ce que j'avais vécu ces derniers temps fut livré sans timidité aucune, comme si personne autour de moi n'existait. Je chantais ma tristesse et mon incompréhension face à tant d'injustice. Alors ma chanson s'orienta sur la justice qui apparaissait toujours aussi loin de ceux qui en avaient le plus besoin et sans que je ne m'en rende compte, mes larmes se mirent à couler. Tandis que mon pouvoir touchait au cœur tout ceux qui se trouvaient autour, tandis qu'il soignait les petites blessures du quotidien et qu'il améliorait les plus graves, la vanne de mes sentiments s'ouvrit en grand pour la première fois depuis la mort de ma famille. Mais je ne m'en rendais presque pas compte, comme en transe...

Et finalement, la chanson s'acheva, la mélodie vibrant encore un temps avant de s'effacer dans les airs, me laissant l'âme plus tranquille qu'avant, mais de nouveau aussi fermée. Alors je me rendis compte des bras qui étaient passés autour de mon cou. Debout dans la fontaine derrière moi, Bell avait usé de son pouvoir pour grandir et me prendre dans ses bras. A son expression je vis qu'elle était à la fois peinée par mon tourment, mais aussi heureuse que tout cela se soit enfin exprimé. Alors, détournant légèrement le regard, je vis enfin le public qui s'était amassé devant moi...
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Dim 09 Sep 2012, 11:45

Une jeune femme se trouvait en face des grandes portes de la rue commerçante, une douce brise caressant sa peau pâle. Pourtant, malgré la blancheur de son corps, elle n'avait aucunement l'air malade, sa beauté la rendant au contraire rayonnante. Habillée entièrement de noire, sa longue robe descendant jusqu'à ses pieds, son cou entouré par un collier fait en pierres de jais, ses cheveux attachés en queue de cheval haute, elle observait la rue, semblant perdue dans ses pensées.

« Vous êtes sûre que c'est ici madame? »

L'homme qui se trouvait à ses côtés était bien plus grand qu'elle mais ses vêtements et le ton qu'il employait pour lui parler prouvaient qu'il était à son service. Mitsuko sourit à Seth, son majordome, ne sachant pas quoi lui répondre. En réalité, elle avait eu une sorte de pressentiment, quelque chose qui avait guidé ses pas jusque dans la rue commerçante, comme un appel à l'aide. C'était fort étrange mais peut-être était-ce seulement que quelques bribes de ses pouvoirs qui se réveillaient? Elle n'en avait aucune idée mais, pour le moment, elle restait bien faible, n'ayant la faculté d'user d'aucun d'eux. Enfin si, elle pouvait se matérialiser et flotter dans les airs, et, mine de rien, c'était déjà ça. Cependant, elle n'avait aucune idée concrète sur le fait de trouver ou non quelque chose dans la rue commerçante et ce manque de connaissance lui faisait horreur. En effet, Mitsuko avait toujours été quelqu'un qui écoutait sa raison, aimant jouer au jeu de séduction bien entendu, mais ne se laissant jamais emprisonner par un homme, et à présent qu'elle ne pouvait plus faire la moindre probabilité, elle était troublée. Sa nouvelle condition d'Aether était ce qu'elle avait voulu bien sûr mais elle était condamnée à marcher en terrain inconnu pendant quelques temps, le temps de trouver plusieurs individus qui lui seraient fidèles.

« Je ne sais pas Seth. Quoi qu'il en soit, si nous ne trouvons rien, nous pourrons toujours acheter quelques présents pour mes enfants. »

« Hé bien, l'on peut dire que vous pensez beaucoup à eux en ce moment. »

« Oui, j'aimerai mieux les connaître, leur montrer que si je suis peu présente à leurs côtés, je m'intéresse cependant à eux. »

Mitsuko n'avait jamais été mère à proprement parler, ou si, elle l'était, mais elle n'avait jamais accouché, ayant « emprunté » l'ADN de plusieurs grands de ce monde afin de fabriquer des enfants par magie, des enfants qui avaient à peine quelques mois mais qui étaient convaincus d'avoir au moins une vingtaine d'années, leur mémoire trafiquée. Ces enfants auraient un grand destin s'ils s'y prenaient bien et elle les surveillait, admirant leur évolution, leurs progrès.
Elle s'engagea alors dans la rue commerçante, son attention tout de suite attirée vers un chant accompagné d'une mélodie à la guitare, la foule s'était pressée devant un tel spectacle et elle s'avança doucement, murmurant à Seth :

« Occupe toi des cadeaux, moi je vais rester un peu ici pour écouter ce que cet homme a à dire... »

Puis, elle s'approcha, le majordome s'exécutant. Elle écouta, fermant les yeux, s'imaginant seule dans un monde fait de blanc avec le chanteur de la rue. La jeune femme ressentait ses paroles, comprenait le sentiment qui étreignait cet homme. Et lorsqu'il eut finit, la foule l'applaudit, certaines personnes lui envoyant même quelques pièces. Mitsuko resta stoïque, ne regardant que Shiki, remarquant à peine la fée qui se tenait derrière lui. C'était comme s'ils étaient seuls, perdu dans la foule qu'ils ignoraient. Cette même foule commença à se dissiper et après quelques minutes, ils ne furent que trois, le jeune homme, la fée et elle. La déesse qui devait paraître à l'inconnu comme une personne totalement normale lui posa une seule question :

« Souhaitez vous que justice soit rendue? »

L'entrée en matière était peut-être courte mais elle attendait de voir sa réponse. Le Rehla ne pouvait agir, sa malédiction l'en empêchant, condamné à savoir sans pouvoir rien faire. Pourtant, si lui n'était que spectateur, elle pouvait être l'auteur de la justice, un compromis plutôt intéressant.
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Ven 14 Sep 2012, 18:46

Car en effet, de nombreuses personnes s'étaient agglutinées autour de moi, écoutant ma chanson avec attention, observant mes gestes, laissant mes sentiments envahir leurs cœurs pour les soulager de leurs propres tourments. Car bien que je ne le saches pas à ce moment là, tel était mon pouvoir, celui d'apaiser les maux, de guérir les blessures par la voix. Quoi qu'il en soit, le silence qui s'était installé à la fin de ma chanson semblait s'étirer et une secondes me semblait devenir une heure. Il fallait prendre en compte que je venais de livrer mes sentiments, mes douleurs les plus intimes devant tant de personnes que je ne connaissais pas. Certains d'entre eux prendraient peut-être cela à l'égale d'une chanson comme une autre, mais d'autre me croiraient et, par la même occasion, connaîtraient ce que j'étais.
Mais alors les applaudissements plurent, ainsi que quelques pièces qui me permettraient de tenir pendant un petit moment au moins. Me lâchant le cou et reprenant sa forme habituelle, Bell les accompagna, claquant ses mains avec un sourire ému. C'est à cet instant, je crois, que je compris que telle serait ma voie, celle de la musique. Une voie qui me permettrait aussi bien de m'ouvrir au monde que d'apporter moultes émotions dans le cœur des gens. Plusieurs sentiments, en effet, avaient leur place sur le visage de mon public. Certains, touchés pas cette histoire, pleuraient doucement tandis que d'autres arboraient des sourires encourageants.

Mais parmi tout ces visages, un s'accapara mon attention et ce qui ressemblait le plus à de la curiosité dans l'état d'indifférence qui était le mien. Cheveux blonds, trais bien dessinés, nombreux devaient être ceux qui succombaient à son charme. Cette demoiselle, Mitsuko, me semblait être un être à part sans que je ne sache définir pourquoi. Il m'arrivait souvent d'avoir des impressions sur les gens, d'apprendre leur nom et leur race sans même qu'il ne me le dise, ce qui venait d'ailleurs de se passer avec la jeune femme. Alors une personne passa devant elle et je la perdis de vue.
Par contre je remarquais que la place se vidait petit à petit. Aidé par Bell, je ramassais donc rapidement les quelques pièces qui avaient manqué l'étui de ma guitare avant de ranger l'instrument. Mine de rien, j'avais commencé à chanter pour moi-même et je finissais avec de quoi passer la nuit, ce n'était pas si mal. Cela voulait-il dire que j'avais un réel talent ? Par le passé, ma mère ne cessais de me dire que j'avais une voix magnifique, mais une mère dit toujours ce qui peut faire plaisir à son enfant. Aussi je n'avais jamais eu l'occasion de vérifier ce qu'elle m'assurait. Mais aujourd'hui enfin je savais et savoir cela me rapprochait un peu d'elle, elle qui avait une voix si belle lorsqu'elle chantait. Mon père n'était pas en reste lui non plus. Lorsqu'ils mêlaient leurs voix, même les oiseaux s'arrêtaient de chanter pour les écouter.

« Souhaitez vous que justice soit rendue? »

La question me tira soudain de mes pensées, me ramenant au présent avec dureté. Non pas que la voix ou l'intonation qu'elle prenait soient durs, mais dans ce présent, ma famille était morte et c'était cette partie qui faisait mal...

Levant les yeux, j'eus à nouveau l'occasion d'observer la jeune femme de tout à l'heure. Je me relevais donc pour lui faire face tout en réfléchissant à ce qu'elle venait de me demander. Inutile de chercher à quoi elle faisait référence, il lui avait suffit d'écouter ma chanson pour être au courant de tout. Inutile aussi de chercher à savoir si elle disait ou non la vérité. Je savais qu'elle disait vrai aussi sûrement que je savais qu'elle se prénommait Mitsuko. Maintenant, restait à savoir ce qu'elle entendait par là. Faisait-elle partie d'une guilde d'assassin ? Non... Ce que je ressentais d'elle ne laissait pas penser une telle chose. De plus, un assassin n'aurait pas parlé de justice...

« Je sais que vous en être capable... Je ne sais pas pourquoi, mais je sais que vous, Mitsuko, en êtes capable... »

Pourquoi m'étais-je mis à parler de la sorte, montrant clairement que je savais certaines chose qui auraient dû m'être inconnus ? Aucune idée. Peut-être parce que j'espérais qu'elle ait les réponses à mes questions. Car à cette époque, je ne savais pas que si je savais tout cela, c'était dû à ma condition de Rehla. Mes parents ne m'avaient pas parlé de nos pouvoirs, de notre peuple et j'étais donc totalement ignorant quand à mes capacités.

« Mais quelle est votre notion de justice ? Car si leur punition dépasse la hauteur de leur crime, ce ne serait que simple vengeance et ça, je ne le veux pas. Pas plus que les voir mourir. Ce que je veux dire c'est que les punir d'une mauvaise façon serait une entache à la mémoire de mes parents... Mais si vous êtes capable de le faire de façon totalement juste, ce que je pense, alors je vous demande humblement de bien vouloir m'aider... Quel que soit le prix que vous demandez, je suis prêt à le donner... »

J'avais tenté de poser des mots sur ce que je ressentais sous les regards combinés de Mitsuko et de Bell, qui étrangement restait silencieuse. Peut-être avais-je échoué à transmettre ce que je voulais, mais quoi qu'il en soit tout reposait maintenant sur les épaules de la femme qui me faisait face.
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mar 18 Sep 2012, 16:54

Mitsuko sourit. C'était étrange de se trouver face à quelqu'un qui pouvait deviner son prénom rien qu'en la regardant mais elle n'en avait que faire. Peu lui importait en réalité que ses petits secrets soient découverts puisqu'elle ne craignait plus la mort ni le regard d'autrui. Même si ses pouvoirs ne fonctionnaient pas, par manque de croyants, d'ici quelques temps elle serait capable elle aussi de deviner tout des individus, de prendre l'apparence qu'elle souhaitait, de déchainer les éléments afin d'arriver à ses fins. En réalité, être sans dons magique ne l'ennuyait pas tant que ça puisqu'elle était éternelle. Ce n'était pas comme lorsqu'elle était enfant où elle n'avait que très peu de dons et où elle courait un réel risque, un réel danger. A présent, quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, qui que soit son adversaire, elle ne pouvait mourir, sa puissance découlant uniquement des croyances d'autrui. Elle ignorait le prénom de son interlocuteur mais elle avait tout le temps de l'apprendre.

« Vous avez raison, je le peux. Je peux également vous fournir de quoi vivre décemment. »

Si elle n'avait plus de pouvoirs, Mitsuko avait tout de même gardé un grand sens de l'observation et elle avait contempler les traits du Rehla alors qu'il ramassait les pièces. Il n'était pas avare, point du tout, mais il avait besoin de cet argent pour vivre. Or, des richesses, l'Aether en avait beaucoup et elle pouvait aussi lui permettre de vivre chez elle s'il souhaitait avoir un toit pour dormir. Bien entendu, l'antre des damnés n'était pas l'endroit le plus accueillant mais son manoir l'était lui. Et dire qu'il avait fallu qu'elle attende de devenir Ombre avant d'apercevoir ses domestiques qui n'étaient autre que des fantômes. Seuls les ombres et les chamans pouvaient les voir, et heureusement, car il y avait beaucoup d'esprits qui erraient sur terre. Elle écoutait le jeune homme, souriant malicieusement, comme si ce qu'elle allait dire était la révélation d'un mystère. S'approchant du Rehla, elle murmura :

« La justice est définie par celui qui la souhaite. Je n'ai que deux règles à ne pas enfreindre et je suis la seule à décider de ces dernières. Car la justice est mon domaine, mon jeu, et j'en suis le maître. Ces deux règles sont les suivantes : aucun méfait sur la nature, aucun meurtre sur les humains. »

Elle se recula un peu, faisant quelques pas, regardant le ciel avant de reporter son attention sur son interlocuteur, ses yeux verts se fixant dans les yeux de la même couleur de ce dernier.

« J'aimerai beaucoup pouvoir deviner votre identité dans ces nuages mais malheureusement, je ne semble pas douée de la même aisance que vous pour deviner les prénoms. »

Elle rit dans une expiration, un rire bref mais amusé, un rire peut-être intime, quelque chose de séduisant et de conventionnel à la fois. C'était un rire assez étrange mais elle continua :

« Quel que soit votre prénom, ce sera à vous de définir la justice que vous souhaitez que je vous rende. Je peux bien entendu rendre une justice neutre mais je suis dépendante de votre opinion, de votre avis. Car la justice est subjective malheureusement, est sujette à discussion. Après tout, certains trouveront que la peine de mort est juste, d'autres crieront au scandale. Tout dépend du point de vue, tout dépend des valeurs, tout dépends de la culture. Il est clair qu'un démon ne parlera pas de justice de la même manière qu'un ange. Et pourtant, cela reste toujours une justice. »

Mitsuko n'était pas une déesse puissante, loin de là. Tout ce qu'elle pouvait faire actuellement c'était de rendre justice à chacun de ses fidèles en faisant attention que les volontés de deux de ses fidèles n'entrent pas en collision de par leur opposition. Mais pour le moment, elle ne possédait que deux fidèles, ce qui limitait grandement les risques. Elle sourit puis reprit :

« Je ne vous demanderai qu'une chose en retour, une chose qui ne vous coûtera rien : croyez en moi. »

Elle n'avait pas l'intention de lui dévoiler qu'elle était une déesse pour l'instant, elle souhaitait attendre sa réponse, voir s'il était réellement intéressé ou non. Sa divinité lui apparaîtrait quoi qu'il en soit car seuls les croyants pouvaient la voir comme une Aether. Ceux qui n'avaient pas besoin d'elle la voyaient comme une simple humaine, ce qui n'était pas plus mal.
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Mar 25 Sep 2012, 14:30

Mitsuko ne mit que peu de temps avant de répondre qu'en effet elle était capable de m'aider. Certains l'auraient sûrement prise pour une affabulatrice, mais comme je vous l'ai déjà dis, il émanait d'elle quelque chose qui m'assurait le contraire. Par contre, la suite de sa réponse était une proposition à laquelle je ne m'attendais absolument pas. Elle pouvait me faire vivre décemment, disait-elle. Cette femme était-elle aussi riche que cela ? Je n'eus qu'à porter plus attention à ses vêtements pour comprendre qu'elle ne devait manquer de rien. Mais pouvais-je autant accepter de dépendre ainsi de quelqu'un ?...

Quoi qu'il en soit, je n'eus pas le temps de pousser mes réflexions plus loin car, en réponse à ma deuxième question, Mitsuko sourit malicieusement avant de s'approcher et de prendre la parole. Sans un mot, je l'écoutais me dire ce qu'elle pensait de la justice, elle qui s'en présentait comme le maître. Pour elle la justice était question de point de vue et je devais avouer qu'elle n'avait pas tord. N'était-ce pas pour une forme de justice, d'après eux, que les villageois nous avaient attaqués ? La justice peut prendre bien des formes selon les personnes qui l'emploient mais aussi selon leur état d'esprit du moment. Mais avais-je pour autant le droit de décider ainsi du destin d'une personne ? Avais-je aussi les épaules assez larges pour le supporter ? Car bien que cette justice soit mise en place par cette femme, ce serait moi qui en serait à l'origine... Car il était hors de question que je me débarrasse du poids de cette décision en le refourguant à Mitsuko. Si je choisissais ce chemin, il faudrait que je l'assume entièrement.

Enfin, quoi qu'il en doit, la femme qui me faisait face finit par me poser ses conditions. Au vu de l'enjeu, j'aurais pensé que c'était là une demande énorme et je me demandais comment je pourrais la réaliser, mais la réalité en fut tout autre. Parfait reflet de l'impression qui aurait du me secouer en temps normal, Bell, qui se trouvait à présent assise sur mon épaule, laissa échapper une exclamation de surprise tout à fait justifiée. Pour ma part, je restais de marbre, comme je l'étais depuis un moment maintenant, excepté lorsque j'avais chanté. Pour la réalisation de cette justice, Mitsuko demandait simplement que je croies en elle. Pourquoi ? La raison m'en échappait.

Mais alors que j'y réfléchissais, une sorte de vision me prit. Je vis soudain la multitude de possibilité placées en l'être qui se trouvait en face de moi. Je ne pouvais clairement visualiser ces possibilité, mais elles étaient là, multitudes de chemins entrecroisés au devenir encore flou pour moi. Je n'avais aucune idée de ce que pouvaient réserver ces avenirs, mais ces possibilités si diverses ne pouvaient être le destin d'un être commun. Qu'étais donc cette personne ?
Chancelant sous le coup de cette vision, je me laissais tomber sur le rebord de la fontaine, couvé par le regard inquiet de Bell qui garda néanmoins le silence. Reposant mon regard sur Mitsuko qui me semblait bien plus grande à présent de par ma position assise, je décidais de finalement prendre la parole.

« Je m'appelle Shiki, Kidô Shiki, répondis-je tout d'abord à la question informulée. Je ne sais pas ce que vous êtes... Mais parce qu'il me semble avoir entrevu toutes les possibilités qui vous entoure, je pense que croire en ces futurs et par la même croire en vous est... Je ne sais pas comment le définir... Mais je vais croire en vous et en ces avenirs que vous offrez. »

Ces mots sortis avec un regard inexpressif n'auraient pas convaincus grand monde. Mes yeux ne reflétaient pas plus de sentiments qui si j'avais dit une banalité, mais je croyais tout de même en ces mots. J'allais croire en Mitsuko, ne serait-ce que pour voir ce qui allait arriver autour d'elle. Je n'étais peut-être pas capable de faire changer les choses, mais je pourrait les faire vivre, les raconter au travers de chansons.

« Pour votre proposition... Celle de m'offrir de quoi vivre décemment, je vous remercie de me l'avoir proposé... Mais je vais refuser. Je compte vivre en touchant le cœur des gens, comme aujourd'hui. Je vais voyager, apprendre... J'ai le sentiment que c'est ce que je dois faire... »

C'était maintenant le temps de proposer ma justice... Ma demande serait-elle réellement juste ? Je n'avais pas l'impression de l'avoir prise sous le coup de la colère, mais qui savait ? C'est donc après une grande inspiration que je me lançais.

« Pour la justice... Je pense que vivre chaque jour en ressentant pleinement ce qu'ils ont fait, la douleur qu'ils ont propagés est une bonne solution. Mais la justice n'existerait pas si il n'y avait aucune chance de rédemption. Aussi, si ils venaient à regretter sincèrement leurs geste, parce qu'ils en auront compris l'impact et pas juste pour se débarrasser de leur sentence, alors je pense qu'ils pourront être libre de vivre à nouveau normalement... »
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Mitsu
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Mitsu
Sam 13 Oct 2012, 17:37

Mitsuko observa le corps de Shiki tomber doucement vers la fontaine, le jeune homme étant à présent assis. Pourtant, si elle le dominait de par la taille, l'Aether n'avait aucunement cette même impression en général. Elle était faible, aussi faible qu'un nouveau né qui avait l'avantage néanmoins d'être immortel. Se perdant dans les yeux de celui qui lui faisait face, elle avait l'impression que lui et elle étaient les seuls individus qui restaient en ce lieu, comme si la fée de ce dernier, comme si les passants n'avaient plus la moindre importance. Elle l'entendit parler, se présenter, elle sourit. Et lorsqu'il lui dit qu'il voulait croire en elle, cette impression ne fit que se continuer. Elle avait l'impression de sentir le cœur du jeune homme battre en rythme avec le sien, enfin, celui de son apparence humaine. Elle avait l'impression qu'elle ne pourrait jamais lever la main sur lui, qu'elle devait le protéger. L'importance qu'il prit à ses yeux fut bien plus élevée que celle qu'aurait eu n'importe quel individu dans cette situation.

« Shiki... »

Elle ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour qu'il ne regrette jamais d'avoir misé sur elle. C'était un sentiment étrange qui n'avait pas été aussi vif avec Zéleph ou Zélerion. Mais Mitsuko savait que tant qu'elle resterait faible, ses fidèles la troubleraient au plus haut point. Seulement, elle ne trouvait pas cela désagréable, ressentant ce qu'elle n'avait sans doute jamais éprouvé auparavant : le besoin de protection, le besoin altruiste de rendre service à une personne pour une cause qui lui semblait en valoir la peine. Elle finit par sourire, une expression douce sur le visage :

« Très bien. Néanmoins, sachez que si un jour vous venez à vous trouver dans une mauvaise situation, que si vous avez besoin d'un endroit dans lequel vous réfugier, alors la porte de mon manoir vous sera toujours ouverte. Bien entendu, le lieu où il se situe n'est pas des plus accueillants puisqu'il s'agit de l'antre des damnés, mais une fois à l'intérieur, vous ne regretterez pas. »

Ce manoir était celui de son ancêtre, l'ancienne reine du mal et Mitsuko n'avait jamais cherché à le quitter. Elle s'y était toujours sentie bien car l'antre des damnés était réputée pour contenir un bon nombre de vampires et d'ombres. Ayant été souveraine de ces deux races, elle n'aurait jamais pu tomber sur un meilleur endroit et maintenant qu'elle ne craignait plus la mort, elle n'avait que faire du décor extérieur. Ce lieu lui était cher, ses enfants résidaient à l'intérieur de celui-ci, un bon nombre de souvenirs y prenaient place. Non, elle ne quitterait sans doute jamais cette demeure.

La jeune femme s'approcha de Shiki, très prêt, posant ses deux mains sur les épaules du jeune homme doucement, afin qu'il s'écarte si ce geste le gênait. L'Aether n'avait jamais aimé le contact physique, surtout celui qui ne venait pas d'elle, mais il s'avérait qu'avec les individus qui choisissaient de croire en elle, c'était légèrement différent. Plantant son regard dans le sien, elle lui murmura :

« Je vous rendrai la justice que vous désirez, ni plus, ni moins. Faites moi confiance, je saurai répondre à vos attentes. Seulement, je vais avoir besoin de vous pour cela. Il va nous falloir trouver ces individus qui sont responsables de la mort de vos parents, les chercher. Et dès que nous les aurons trouvé, je m'occuperai de leur faire ressentir les remords de leurs actes, je leur ferai éprouver la douleur de ce qu'ils ont fait. Et, le jour où ils regretteront, alors la justice sera effective. Ce ne sera pas une vengeance, simplement le retour à l'équilibre. »

Elle lui sourit puis ajouta :

« Lorsque la lune sera pleine, il faudra vous préparer. Le lendemain, vous aurez rendez vous avec moi. Je ne vous ferai pas l'offense de vous dire où, les étoiles vous répondront. Et, ne vous inquiétez pas, si vos prédictions s'avèrent troublées en ce qui concerne ma vie, mon futur, c'est que je suis différente des êtres qui peuplent ce monde. Le ciel est aussi mon domaine, je suis ce qui relie les éléments entre eux, je suis la connaissance, le temps, la matière. Ne vous inquiétez donc pas, d'ici quelques temps, vous comprendrez. »

Effectuant un petit geste de la main, la jeune femme tourna les talons et s'éloigna, un fin sourire sur le visage. Maintenant, elle devait trouver comment, sans pouvoir, elle pourrait rendre effectives ses paroles. Mais ce n'était plus qu'une question de temps.

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