-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 ¤ Lieux octobre/novembre : communiquer avec les esprits ¤

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Ven 04 Jan 2013, 17:21

Je marchais à travers la petite forêt bordant la ville… Avant de m’arrêter devant un arbre, arquant un sourcil un chouilla sceptique. Une jeune femme se trouvait en face de moi. Mais… elle était pas à l’endroit. Je souriais doucement, agitant la main à son adresse, me balançant sur mes talons. Avant d’essayer de me tordre pour la voir à l’endroit. Elle en rit.

« Je… Salut ? »


Elle me sourit doucement, un regard purement amusé sur le visage. Elle croisa les bras sous sa poitrine, me répondant avec amusement.

« Salut toi ! »

Je réfléchis un instant… Je ne voyais pas tous les jours des gens comme ça, pendus la tête en bas comme des petits cochons pendus ! Je m’humectais les lèvres, passant une main dans ma chevelure rousse emmêlée. Me frottant la tête au passage. Avant que Jaya ne me rejoigne et ne se mette à brouter de l’herbe comme à son habitude. C’était comme si il m’encourageais à sa façon non ? Je fis une moue avant d’entamer une véritable conversation.

« Dis… Tu joue au cochon pendus ? C’est cool ce que tu fais ! »


Elle écarquilla les yeux un instant, comme si je venais de dire quelque chose qu’elle n’entendait pas tous les jours. Bon c’était peut être vrai parce que j’étais bizarre moi, j’aimais des trucs que le commun des mortels trouvaient vraiment étrange… Comme ces chapeaux haut de forme ou ces broches et bijoux donc je me parais. Elle pencha la tête avant d’éclater d’un rire doux.

« Tu es amusante ! Non… Je fais la sieste comme ça. Je suis une bélua. »

Je me grattais maintenant la tête sans trop comprendre, haussant les épaules, signe qui voulait tout dire et rien en même temps. Je ne connaissais pas beaucoup de races, les vampires, qui passaient leur temps à planter leur crocs dans ma chaire tendre, les réprouvés, comme Neros et enfin les élémentaux. Sans oublier les sorciers. Mais je savais que les bélua avaient le pouvoir de se transformer en animaux. Et vivaient en communion avec les animaux. Mais je ne comprenais pas en quoi être un bélua voulait forcément tout expliquer… Je tiltais enfin !

« Tu veux dire que tout ton peuple dort la tête en bas ? Bah dis donc ! C’est pas banal ton histoire ! Vous avez de drôles de coutumes, c’est pour que le sang vous montent à la tête ? »


La jeune femme secoua doucement la tête. Avant d’éclater une nouvelle fois de rire, je devais l’amuser plus que de raison, mais j’aimais faire rire les gens, c’était un trait assez intéressant de ma personnalité. Je pouvais être cruelle, impitoyable mais d’un autre côté je n’étais pas mauvaise. Je réfléchis un instant avant d’elle ne me stoppe dans toutes mes idées farfelues.

« Mais… Ho ! Non ! Je suis une Belua chauve souris. C’est pour ça que je suis la tête en bas. N’est-ce pas Brunehilde ? »


Je ne m’appelais pas Brunelhilde.. Moi c’était Calypso ! Et elle était pas sensé connaitre mon nom… Je ne me rappelais pas lui avoir donné . Jaya mâchonnait son herbe sans un mot, s’approchant de moi. C’est alors que mon regard tomba sur une toute jeune femme, assise sur la branche… Mon œil me lançais, ça voulait dire…. Que la demoiselle était un fantôme ! Un esprit n’ayant pus trouver le repos. Ses lèvres bougeaient mais impossible de savoir ce qu’elle disait… C’était un langage que mes oreilles ne pouvaient percevoir. L’enfant braqua directement les yeux vers moi, me faisant frissonner malgré moi. Je la vis agiter les lèvres sans rien pouvoir entendre.

« C’est vrai ça Brunehilde ? Elle te voit ? Wah impressionnant. »

Mon regard se porta à nouveau vers la jeune femme. Je hochais sans un mot la tête, elle souriait doucement toute fière de mes talents avant d’ajouter.

« Comme je t’envie ! Je ne peux que les entendre et je pourrais te l’apprendre, ça te dis ? Comme ça tu pourras en profiter mieux que moi. Brunehilde s’est proposé de nous aider, cette petite est adorable. »

Par la suite elle descendit de son arbre, me demandant de m’assoir en plein millieux des arbres, car bien sûr j’avais accepté… Elle me demandais de fixer l’enfant, encore, durant de longues heures je vis ses lèvres bouger… Encore et toujours, sans qu’aucun son ne sorte. Puis quand la nuit tomba sur nos têtes et que mes nouvelles amies s’apprêtaient à repartir.. J’entendis soudain.

« Pourquoi n’y a-t-il que toi pour m’entendre Anea… Des fois on se sent si seul.. C’est dur. »


J’écarquillais soudainement les yeux… Avant de sourire tout doucement.

« Moi je t’entend, moi je te vois, moi je peux te tenir compagnie… Maintenant je le peux, je suis capable de le faire. »

Le visage de l’enfant s’illumina alors d’une lueur innocente et de ravissement pur. Je l’entendais, elle pouvait me parler. La jeune Belua me sourit doucement avant de se frotter les mains.

« Calypso tu es bourrée de surprises… Ainsi tu as sus tirer de mes leçons de quoi apprendre mon art. Mais désormais il est l’heure pour moi d’aller chasser, je crève de faim. »


Elle déposa une bise sur ma joue, puis me dit bonne nuit. C’est alors que je remarquais de la petite fille avait disparut. Peut être ne cherchait-elle qu’une personne capable de lui donner toute son attention ? Je n'en savais rien...Mais si j'avais apporté ne serait-ce qu'un peu de bonheur alors j'étais heureuse... Cette petite avait pus reposer en paix. J'avais sommeil et toutes ces heures passé à m'entraîner... N'avaient en rien arrangé mon état. Je me décidais donc à grimper sur le dos de Jaya, ce dernier marcha un bon moment,avant que son pas lent et régulier ne finisse par m'endormir complétement. Et le sommeil me cueillit avec une infinit facilité. Les esprits étaient un mystère pour moi... Les entendre pourraient me fournir les clef des questions que je me posais ? Je sombrais dans un rêve profond, peuplé d'esprits, de feu follet, je chevauchais un renard géant dans la pénombre de la nuit, allant droit à mon destin.. Suivant une horde de feu follet. C'était une nouvelle voie que j'allais suivre. Je n'avais pas peur, je n'aurais plus peur de choses futiles. J'avais vus assez d'horreur pour me hanter toute ma vie. Mais ce qui était bien quand on était mortel, c'est qu'on passait d'avantage de temps à s'inquiéter du temps qui passe que de ce qu'on voit.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 04 Jan 2013, 19:57

~ Shiro marcha, observant les bâtiments refait après le carnage. Ses yeux voguaient, au gré de ses envies, voyageaient d'une fenêtre à l'autre, d'un balcon au suivant, d'une cheminée à celle de l'habitation d'à côté. Elle était rêveuse, continuant sa quête pour récolter les pouvoirs qu'elle possédait en faculté. Qu'allait-elle bien découvrir aujourd'hui ? Peu lui importait pour le moment, car une douce musique l'attira. Une mélodie un peu vieille, qu'elle connaissait en revanche, tout simplement car les chansons d'enfance ne s'oubliaient pas, surtout pour la demoiselle. Elle se tourna vers le bruit harmonique avec son sourire d'enfant heureuse. Kuro déambulait à ses côtés, aussi rêveur que son ami. Apparemment, lui n'avait pas remarqué la musique qui se jouait, ni même les rires et les éclats de joie des gens qui dansaient au rythme de la mélodie. On entendait même les talons de ces dames et les chaussures bien cirées de ces messieurs. Shiro sauta de joie avant de déclarer à Kuro,

"Oh Kuro ! Si nous allions danser nous aussi, j'ai bien envie d'une petite valse ou d'une improvisation toute faite, ça serait chouette non ? Je suppose que tu sais danser, n'est-ce pas ?"

Le jeune homme sursauta, tiré de son doux rêve. Il tourna sa tête dans la direction des musiciens qui se laissaient entraîner eux-mêmes dans la musique qu'ils interprétaient. Le Démon ne dit rien, observant brièvement la scène. Il déclara ensuite,

"Eh bien... Si tu veux, oui on peut y aller. Pour danser, ben plus ou moins, je pense ne pas être le meilleur, mais pas le pire non plus. Je connais la valse et d'autres danses, mais on peut improviser si tu veux, en fonction des mélodies jouées"

L'Ombre sauta de joie avant d'attraper son ami par la manche et de l'entraîner vers la place avant même qu'il ne puisse contester. Ils s'arrêtèrent pour regarder rapidement les gens bougeait avec classe, style et rythme. Les musiciens variés leur musique, leurs genres musicaux et changeaient parfois d'instrument. Des virtuose polyvalent à ce qu'elle voyait. La Passeuse sourit à nouveau avant de prendre son acolyte par la main et de s'engouffrer avec lui dans la foule dansante. Shiro prit les deux mains de son ami et se mit à danser joyeusement en fonction de la cadence. Kuro se laissa faire et obéit à se que la demoiselle dansait, faisant de mieux qu'il pouvait. Le sourire radieux de son amie affecta son humeur et se mit lui aussi à sourire. C'était donc sur cette place, musique et danse ne faisant qu'un que les deux voyageurs faisaient une pause. De plus en plus de monde allait et venait quand la danse changeait ou quand les mélomanes décidaient de changer de style musical. Bientôt, des personnes de toutes sortes, petites et grandes, enfants et adultes, couples ou célibataires, Humain comme Chaman, Rehlas comme Béluas, des amoureux du classique ou du jazz, du blues ou de l'improvisation, tous dansaient joyeusement. Shiro aimait voir cette harmonie briser parfois les barrières entres les races, entres les types de personnes, les mentalités différentes. On lui avait toujours dit que les différences des être vivants faisaient leur force. C'était bien vrai.

Les deux amis dansaient donc en cadence, Shiro virevoltant et Kuro essayant de suivre sans faillir le rythme que lui imposait sa meilleure amie. Brusquement, la présence d'esprit se fit sentir. Shiro ralentit pour voir plusieurs esprits danser eux aussi sur les notes rebondissantes que faisaient les musiciens. La Passeuse sourit et s'approcha d'eux. Ils la virent et ne surent que dire, car ils avaient probablement deviné qui était la jeune fille. Kuro s'arrêta de danser, sa tête tournait légèrement mais sans plus. Il vit que l'Ombre voyait sûrement des esprits et lui dit qu'il partait s'asseoir rapidement pour stopper ce tournis. La demoiselle acquiesça avant de lui lâcher la main et de le laisser partir. La jeune fille se tourna ensuite vers les esprits qui s'étaient eux aussi arrêté et leur déclara,


"Bonjour à vous, je vois que vous prenez du plaisir à danser vous aussi, tant mieux ! Moi j'adore bouger dans tous les sens et écouter la musique de ces virtuoses. D'ailleurs, ça me donne envie de jouer un air de violon, pas vous ?"

La jeune fille rigola gaîment. Les esprits firent de même avant d'engager une conversation animée avec l'Ombre. Ils discutèrent de tout et de rien, de la musique, des styles différents, de la vie, même de la pluie et du beau temps. Une petite heure sembla ainsi s'écouler. Le Démon était quant à lui en train de rêvasser tout simplement sur le banc où il s'était assis. Il écouta le murmure du vent, lui qui comparé à son ami ne pouvait pas entendre ni voir, bien que peut-être parfois sentir, les esprits. Cela rendait un peu folle Shiro mais après tout, c'était une Ombre et si une membre de cette race ne savait pas parler aux esprits, on avait du souci à se faire. Enfin, leur discussion paru prendre fin, les personnes invisibles aux vivants saluèrent la jeune fille avant de partir. Shiro resta un instant là, à les observer partir puis contempler ce qui pouvait être comparé à rien, ou plus précisément au vide. La Passeuse devait voyager dans ses réflexions et Kuro ne souhaita en rien la troubler, préférant qu'elle vienne à lui d'elle-même. C'est ce qui se passait. Le jeune homme venait de fermer les yeux quand il sentit quelque chose lui secouer l'épaule. Il les rouvrit aussitôt et son regard se porta d'instinct sur le visage de son amie qui souriait. Il se leva lentement avant de s'étirer. Cependant, avant même qu'il ne puisse demander quoi que se soit à Shiro, une voix les interpella,

"Toi aussi tu les entends, les esprits ? Tu les vois même. Moi, je peux leur parler, mais je ne les verrai sûrement jamais, à part si je deviens une fille comme toi. Une Ombre. Dit moi, à quoi ressemble les esprits ? Sont-ils si différents de nous, sont-ils palpable, sont-ils fantomatiques ? Parfois il m'arrive de m'interroger à ce sujet. Pourrais-tu me donner une réponse mademoiselle l'Ombre ?"

Shiro et Kuro levèrent la tête pour voir une jeune femme suspendue la tête en bas à un arbre, telle une chauve-souris. La jeune fille rigola légèrement avant de réfléchir sur les mots qu'elle venait de dire. L'étrangère descendit habilement de l'arbre pour se poser sur le banc où était adossé le jeune homme. Il la regarda sans rien dire, il en avait vu plus d'une personne bizarre. La jeune femme reprit la discussion, cette fois-ci s'asseyant comme quelque de lambda,

"Bonjour tout de même, je ne me suis pas présenté désolé, je m'appelle Anea et je suis nue Bélua chauve-souris, c'est pour ça que j'aime avoir la tête en bas. Je vous posais cette question tout à l'heure, car je peux entendre et parler avec les esprits, mais je ne peux pas les voir. Vous qui êtes une Ombre, vous devez savoir les voir ?"

La petite Ombre regarda de ses yeux écarlates Anea pour lui répondre. Elle était un peu surprise de rencontrer une personne capable de parler aux esprits sans être une Ombre et sans être une Chaman. Le monde lui délivrait là encore, un de ses mystères. Peu importait pour la jeune fille, si elle pouvait répondre aux tourments de la jeune femme. Elle prit donc la parole,

"Eh bien, enchanté Anea, moi je me nomme Shiro et comme tu l'auras deviné, je suis une Ombre et Passeuse, de toute ma personne plus précisément. Le jeune homme à côté de toi, c'est Kuro, mon meilleur ami, un peu particulier, mais gentil. Pour répondre à ta question, comparé à ce qu'on pourrait croire, les esprits non rien de fantomatique, de palpable ou de nuageux. Non, ils ressemblaient en tout et pour tout à toi, moi et n'importe quel être vivant sur cette terre. Ils ont l'apparence de leur ancienne race, par exemple, si c'était un Réprouvé, il possède donc deux ailes distinctement différentes, si c'était un Bélua comme toi, eh bien il garde la falcuté qu'il avant. Ce qu'il faut retenir, c'est que les esprits non rien d'inquiétant ou de terrifiant, ils sont comme tout le monde, se sont juste des défunts qui cherchant une paix"

La demoiselle sourit à Anea. Celle-ci lui rendit son sourire avant de se mettre debout. La musique continuait encore de se faire entendre et les gens dansaient toujours aussi enthousiaste. Anea lui adressa un regard comme gratifiant, comme pour la remercier de l'avoir éclairer sur ce sujet. Elle reprit leur discussion,

"Merci beaucoup Shiro de m'avoir éclairer. J'étais troublée depuis un moment, mais maintenant tout va bien. C'est une chance que j'ai pu trouver une Ombre qui a pu répondre à ma question. Toi qui m'as aidé, je sais comment te remercier de m'avoir apporté solution à mon tourment. Tu es sûrement une Ombre, capable de communiquer avec les esprits, mais si un jour tu changes de race, tu perdras ce pouvoir n'est-ce pas ?"

Soudain, le visage de Shiro devint neutre, effaçant son sourire d'enfant heureux. Anea s'accroupit pour être à la hauteur de la petite fille qui survolait le sol. Elle n'avait pas voulu la froisser et décida de développer davantage ses dires,

"Ce que je veux dire Shiro, c'est que je t'enseigner ce pouvoir, te le faire garder pour toujours. Car une faculté c'est bien, mais un pouvoir c'est mieux. Viens, je vais t'apprendre..."

Shiro sourit, sa triste mine vite passagère disparut. Elle prit la main d'Anea qui lui expliqua comment elle faisait, en tant qu'être vivant, pour pouvoir parler avec les esprits. Shiro apprit bien vite, facile quand on avait déjà la faculté. Cependant, elle y trouva toujours la même difficulté, se sentir vivante alors qu'elle faisait partie du monde des morts. Kuro resta là, à les observer, parler avec les esprits ne l'intéressant apparemment pas le moins du monde. Une fois l'apprentissage fini, la Bélua et l'Ombre cherchèrent des esprits avec qui parler pour se mettre en pratique et, une fois la journée finie, toutes deux se séparèrent dans un dernier sourire, chacune retournant à ses activités, Anea voguer dans la ville et Shiro et Kuro, continuaient leur périple déjà bien entamé...
~~~~~~~~~~~~
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 08 Jan 2013, 21:11

    « -Vois-tu quelque chose ? »

    Elena ouvrit les yeux, doucement, sans précipitation aucune. Sa respiration s’était faite encore plus lente que d’habitude, bien que cela parût impossible. Elle était assise en tailleur sur le sol, face au Blue Chaman qui se tenait dans la même position. L’obscurité du lieu se cassait quelque peu grâce aux bougies que le chaman avait pris le soin de poser entre eux.

    La jeune femme regarda autour d’elle. Rien n’avait changé, aucune apparition, même des moindres.

    « -Tu n’es pas assez concentrée Elena. Tu sais, ceci n’a rien de très rationnel, il faut avant tout que tu le ressentes. »

    Le ressentir. Cela paraissait simple mais c’était bien loin d’être le cas. La déchue s’était habituée à ne rien ressentir du tout, comme si son esprit et son cœur étaient vides, vides de toute émotion, de tout sentiment. Comment le ressentir ? Autrefois elle le pouvait… Mais c’était il y a bien longtemps et sa mémoire lui faisait défaut.

    « -Ce n’est pas aussi compliqué que tu le perçois. Il suffit d’y croire, tout simplement et de le demander. Y crois-tu, Elena ? »

    La déchue porta de nouveau ses yeux sur le chaman qui la fixait, comme s’il était en train de sonder son âme. Bien qu’elle n’en ait pas l’air, c’était une question quelque peu délicate car Elena n’en connaissait pas réellement la réponse. Elle voulait y croire, certes mais comment pouvait-on croire en quelque chose d’aussi abstrait et inexact ?

    « -Je… »

    « -Je vais te montrer, donne-moi tes mains et ferme les yeux. »

    La jeune femme s’exécuta dans poser de questions. Quelques minutes s’écoulèrent ainsi sans que rien ne se passe quand soudain, dans son esprit, il apparut une ombre. Une ombre qui semblait s’approcher, petit à petit. Elle dégageait quelque chose d’angoissant, c’était très étrange. Elena ne put voir ce que c’était exactement mais l’angoisse que cette silhouette provoquait en elle grandit jusqu’à se transformer en terreur, de telle sorte qu’elle lâcha les mains du chaman, ouvrant les yeux pour mettre fin à cette vision. Haletante, elle fronça légèrement les sourcils.

    « -Qu’est-ce que c’était ? Qu’avez-vous voulu me montrer ? »

    -Moi ? Je ne t’ai rien montré. Je t’ai juste poussée à user de ce pouvoir qui est à présent le tien. Tu finiras par le maîtriser à ta guise mais il faudra un peu de temps pour cela, je pense que tu comprends pourquoi.

    -Mais qui était-ce ? Etait-ce vraiment une personne ? »

    Le chaman sourit mais la déchue put y entrevoir comme une once de tristesse, comme s’il s’en voulait de ce qu’il venait de faire.

    « -Toi seule connais la réponse. Si tu veux en apprendre plus sur ce don macabre qu’est celui de voir les morts, et peut être même aller plus loin, rends toi à Sceptelinôst, tu y trouveras des réponses. Mais prends garde à ne pas t’égarer dans ce que tu auras découvert, cela pourrait t’être fatal. »

    Elena ne comprit pas très bien ce que le chaman avait voulu dire par là mais elle ne lui demanda pas de s’expliquer, elle se contenta de hocher la tête encore une fois, puis elle se leva juste avant de s’incliner légèrement, sans perdre de sa grâce légendaire, en signe de reconnaissance.

    « -Au revoir Blue Chaman.

    -Au revoir Elena et puissent les cieux te mener à trouver ce que tu désires au plus profond de toi. »


    ~*~


    Ainsi, Elena suivit le conseil du chaman et partit pour Sceptelinôst qui, par un heureux hasard ne se trouvait pas bien loin du Volcan Ardent, se trouvant aussi sur le Continent dévasté. Elle dut à nouveau entrer dans une grotte et traverser des galeries sombres et sinistres. Cela en devenait presque lassant.

    Elle repensa à cette ombre qu’elle avait pu voir à l’aide du chaman. Comment avait-elle pu provoquer une telle terreur chez la jeune femme ? Elle qui en avait presque oublié ce qu’était que le sentiment de peur, elle qui était incapable de se remémorer quelque chose d’effrayant qu’elle aurait pu connaître dans son passé… Cette sensation, qui vous paralyse, vous glace jusqu’au sang, cette panique, la déchue espérait ne plus jamais avoir à le ressentir. D’ailleurs, comment une simple ombre inconnue avait-elle pu l’amener à faire preuve d’autant d’épouvante ? Après tout, elle ne savait même pas ce que cette silhouette représentait et à vrai dire, il n’y avait rien de bien effrayant là-dedans. Mais comment à présent oublier cette terreur dont elle ressentait encore quelques bribes, comme un écho lui revenant de loin ?

    Perdue dans ses pensées, Elena ne se rendit pas tout de suite compte qu’elle venait d’arriver dans la ville de Sceptelinôst, jusqu’à ce qu’une bouteille de whisky, qui passa à peine à quelques millimètres de son visage, ne vienne s’écraser sur le mur qu’elle longeait, quelques bouts de verre atterrissant sur sa cape, sans pour autant l’abimer.

    « -Rends moi mon butin, nodocéphale !

    -Il est à moi vieux bougre ! »

    Deux hommes ivres étaient en train de se battre dans la rue, tandis que certains s’amusaient à les encourager. Des pirates, certainement.

    « -Barbares. » murmura la jeune femme dans un souffle froid avant de poursuivre sa route comme si de rien n’était.

    Elle se balada ainsi pendant une bonne heure. Malgré la bagarre à laquelle elle venait d’assister, Elena se rendit vite compte que c’était tout de même une ville à l’ambiance joviale et chaleureuse, ce qui la laissa pourtant indifférente. Puis, quelque chose attira son attention. Une jeune fille était assise contre un mur et parlait calmement à un homme qui avait une plaie ouverte dans le thorax, saignant abondamment. Etrangement, personne ne parut choqué de la situation, l’homme lui-même semblait ne pas tenir compte de sa blessure, comme s’il était immunisé contre la douleur, même s’il ne répondait pas à la jeune fille (peut-être était-il muet ?).

    « -Anea ! »

    Un enfant s’était approché de la jeune fille, comme s’il voulait jouer avec elle mais fut aussitôt réprimandé par sa mère qui accourut, lui prenant le bras et l’entraînant avec elle.

    « -Combien de fois faudra-t-il que je dise de ne plus approcher cette folle ?! »

    La mère n’avait, elle non plus, pas semblé remarquer l’homme blessé qui se tenait près de la dénommée Anea. Empreinte de curiosité face à un spectacle aussi saugrenu, la déchue fit quelques pas vers les deux individus, son regard s’arrêtant à nouveau sur la plaie de l’homme.

    « -Vous le voyez ? » s’écria la jeune fille, à l’adresse d’Elena.

    « -De quoi parlez-vous ?

    -Jack ! Il vient de me dire que vous le fixiez, contrairement à tous les autres qui sont incapables de le voir, dont moi. Je peux uniquement entendre sa voix. » fit-elle en montrant l’homme à la blessure. »

    La jeune femme fronça les sourcils. Tout ceci devenait de plus en plus étrange. Elle n’avait pas vu ce Jack prononcer ne serait-ce qu’un mot, mais pourtant, il regardait Elena avec insistance, comme s’il voulait s’adresser à elle. Elle comprit alors ce qu’il en était.

    « -Ce Jack… Serait-il… mort ?

    -Vous avez tout juste Mademoiselle ! Il s’est pris un coup de lance dans le thorax au cours d’une bataille. Mais c’est étrange, vous parvenez à le voir mais non à l’entendre ?

    -Je suppose oui. » répondit la déchue, quelque peu déboussolée même si sa voix demeurait tout aussi froide et son visage, imperturbable.

    « -Quel étrange destin que de pouvoir contempler les âmes défuntes sans pouvoir leur parler… Aimeriez-vous que je vous apprenne à converser avec ceux qui viennent de l’Autre Monde ?

    -Ma foi, oui. C’est dans ce but que je suis venue ici… Enfin je crois. »

    Anea sourit, enchantée et lui fit signe de s’asseoir près de Jack.

    « -J’aimerais juste savoir une chose… Je le vois tel qu’il l’était à l’heure de sa mort, du moins je l’imagine mais la première fois que j’ai vu m’apparaître un esprit, il était sous une autre forme, comme une ombre. Comment expliquez-vous cela ?

    -Je ne sais pas ma chère, comme je vous l’ai dit, je ne les vois pas, je peux uniquement leur parler. Mais je suppose que c’est votre esprit qui matérialise ces images que vous voyez étant donné que les morts ne peuvent être présents sous une forme matérielle. Ainsi, d’après moi, ce que vous voyez ne dépend que de vous et de personne d’autre. Il en est d’ailleurs de même pour ce que vous entendez. Approchez-vous de lui, ressentez sa présence. Croyez en sa présence et vous pourrez lui parler tout comme entendre ce qu’il a à vous dire en retour. »

    « Ressentir ». Décidément ce n’était pas une journée des plus aisées pour Elena ! Néanmoins, cette dernière voulant à tout prix parvenir à ses fins, décida d’essayer de suivre le conseil d’Anea, même si elle ne savait pas exactement comment elle allait s’y prendre. Elle s’approcha du défunt, qui ne cessait de la regarder. Ses traits étaient plutôt flous, elle ne parvenait pas réellement à distinguer son visage, ce qui, bizarrement, ne sembla pas la déranger. La jeune femme ne savait pas réellement ce qu’elle était censée faire ensuite et Jack semblait l’avoir remarqué. Il tendit alors la main vers elle comme lui montrant qu’elle devait la prendre. Quelque peu réticente, elle finit par lever la sienne, dans le but de saisir celle de l’homme mais comme la logique le voulait, elle ne put le faire, attrapant seulement de l’air, immatériel. Pourtant, à cet instant précis, elle ressentit quelque chose d’étrange, alors qu’elle laissait ses doigts flotter au niveau de ceux de Jack, comme un sentiment de paix qu’elle n’avait pas ressenti depuis bien longtemps. Elle se retrouva calme et apaisée tandis qu’un doux murmure venait lui caresser les oreilles, tandis que les lèvres du défunt remuèrent.

    « -Elena. »

    Elle l’avait entendu. Ne se demandant même pas comment il pouvait connaître son nom, elle était satisfaite. Finalement, cela ne s’était pas révélé si complexe mais cela lui fit se rendre compte à quel point elle connaissait peu de la mort. Cette forme-là, du moins celle du soldat défunt, n’avait rien de sombre et d’austère, bien au contraire, ce qui avait quelque chose de rassurant. L’homme lui sourit, Anea fit de même.

    « -A présent vous pouvez partir. Il vous faudra certes, du temps pour apprendre à maîtriser cette faculté de communiquer avec les esprits mais vous avec compris l’essentiel, mon devoir s’arrête ici. Revenez me voir si le cœur vous en dit et en attendant, je suis enchantée d’avoir fait votre connaissance Elena. » dit-elle tout en lui faisant un clin d’œil amusé, avant de se lever et de partir dans les ruelles de la ville, tandis que la silhouette de Jack disparaissait peu à peu, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien, rien qu’un souvenir enfoui dans les pensées d’Elena.

    Cette dernière se rendit vite compte que les passants la regardaient d’un air étrange, comme si une autre aliénée avait débarqué en ville mais cela ne lui importait guère. Elle avait réussi.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

¤ Lieux octobre/novembre : communiquer avec les esprits ¤

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

 Sujets similaires

-
» ¤ Lieux octobre/novembre : L'accélérateur ¤
» ¤ Lieux octobre/novembre : L'éternité ¤
» Lieux Octobre/Novembre (La vision des morts)
» ¤ Lieux octobre/novembre : Une goûte du passé ¤
» Lieux octobre
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Devasté - Ouest :: Antre des damnés :: Sceptelinôst-