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 ¤ Lieux octobre/novembre : communiquer avec les esprits ¤

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Dim 30 Sep 2012, 23:44

HRP
Spoiler:

¤ Lieux octobre/novembre : communiquer avec les esprits ¤ 636923PNJ3melieu

Sceptelinôst, une terre dévastée par les précédents évènements, une terre de souffrance dans laquelle un certain nombre d'habitants a trouvé la mort. Bien entendu, aujourd'hui, les lieux ont été reconstruits mais les morts que le fléau a laissé sont si nombreux que certains individus se sentent tout de suite mal à l'aise quand ils se rendent sur la presqu'île. Beaucoup diront qu'ils sont trop sensibles mais pas Anea, cette jeune Bélua possédant un don bien étrange. En effet, ici, elle est considérée comme une folle de par ses excentricités (comme celle de se pendre toujours aux arbres). Néanmoins, la Bélua chauve souris sait, elle, oui, elle sait la vérité, elle sait que les esprits hantent notre monde, ces esprits que seuls les ombres et les chamans peuvent voir. Et si elle ne peut pas les voir, elle peut néanmoins faire quelque chose d'aussi intéressant, peut-être plus : leur parler.

« Comment vas-tu aujourd'hui? »

Un petit silence

« Oui, je te comprend. Un jour, lorsque je mourrai, alors nous pourrons nous rencontrer... »

Chaque habitant de Sceptelinôst passait à côté d'Anea comme si elle était totalement folle, parlant seule de sujets parfois morbides. Mais pourtant, elle savait la vérité : la vérité c'est qu'ils étaient incapable d'écouter les morts, bien trop occupés par leur train train quotidien, bien trop occupé à écouter leurs propres pensées, bien trop égoïstes, bien trop narcissiques. Car, elle, elle savait qu'ils étaient partout, certains esprits bien plus noirs que d'autres, certains bien plus excentriques. Et ils lui racontaient leur vie, la façon dont ils étaient morts...

Et c'est parce que les individus la prenaient pour une folle qu'Anea décida d'apprendre à qui le voudrait à communiquer avec les morts. Pour cela, il faudra rester un certain nombre de temps en sa compagnie...car entendre quelque chose que l'on a toujours ignoré auparavant ne peut que prendre un certain temps. Il vous faudra éveiller votre esprit, il vous faudra croire en vous, croire en eux.
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Dim 07 Oct 2012, 02:39

    « Et, comment est mon aura ? Suis-je maudits du diable ? » Invoqua le génie pour réveiller la bélua, qui, la tête en bas, semblait s’être assoupie.

    « Ô un génie, c’est marrant ça ! Je n’en n’avais jamais vu en vrai ! Tu vois qu’ils existent Rosana ? » Semblait-elle dire à ... un immense vide à côté d’elle.

    « Je l’avais pourtant dit à Rosana qu’ils existaient, mais elle me prend pour une folle. C’est fou ça. Mais Rosana pense que tu n’es pas un vrai génie, tu ne veux pas nous faire un tour de passe-passe ?! » Et bon, puisque c’était Rosana qui le disait, que pouvait-on répliquer ?

    « Tu sais le soleil, comme ça, à longueur de journée, ce n’est pas trop bon pour la tête. » continuait le génie avant de commencer à rebrousser chemin.

    « Attends. Tu pourrais dire à la femme à côté de toi d’arrêter d’hurler comme ça dans tes oreilles et dans les miennes. Je crois que si tu lui répondais, elle arrêterait d’être aussi colérique. »

    « Heu, pardon ? », Naram commençant à légèrement s’inquiéter de la situation ; non pas qu’il avait peur des fantômes mais cela l’avait toujours laissé penseur.

    « Tu te moques de moi, c’est ça ? » - « Tout à fait ! » et elle riait de tout son cœur.

    « Rosana m’a dit que tu étais croyant. Je ne sais pas comment elle l’a su, elle est très douée pour deviner les choses. » Mais le génie, sans rancune, revint s’approcher de la jeune femme à la peau grisée et dont le sang semblait quitter le corps pour monter à l’arbre et s’assoir sur la branche solide, juste à côté d’elle.

    « J’ai comment dire... Une amie qui m’a prouvée par cent fois qu’il y avait bien des choses après la mort. » Le génie faisant référence à Lily qui voyait et communiquait avec les morts depuis son plus jeune âge. Si cela l’avait effrayé lorsqu’ils étaient enfants, l’homme s’en était finalement accommodé, surtout après leur mariage où les nuits de sa compagne étaient rarement douces et paisibles lorsque les cadavres ambulants dansaient autour de leur lit de noce.

    « Et pourtant, j’ai l’impression qu’un profond doute subsiste. Ce sont des réponses que tu es venu chercher ? » - « Exactement. J’ai beau avoir connu la mort, je ne me souviens nullement avoir été un esprit, une âme à réincarner, ni voir le royaume des abysses ou je ne sais quoi. J’étais juste dans un néant infini. Et tout était étrangement fade. Personne ne connait vraiment les secrets de la mort. Mais toi peut-être pourras-tu m’aider. J’aimerais tant savoir, ce qu’il y a après. »

    « Hum, ça me change de mes visites habituelles ! Eh bien, je vais te décevoir mais je ne sais rien. Je ne suis pas l’esprit de la mort, juste quelqu’un qui tend l’oreille. Car loin des préjugés que l’on peut avoir, les morts ne me parlent jamais de leur fin, bien au contraire, ils ne l’énoncent jamais. On ne discute que de leur vie, c’est tellement intéressant. Tant de choses que je ne pourrais avoir le temps de découvrir et qui me sont contés par tant d’âmes égarées. Par contre je me permets de revenir sur un point, tu ne peux pas être mort, comment le saurais-tu si tu étais réincarné ? »

    « Et tu ne voudrais pas demander à Rosana pour moi ? Hum. C’est bien plus complexe car je ne me suis pas réincarné. Les ombres n’ont pas osé. Je suis resté là à attendre une lumière qui n’est jamais venue à moi. Je me suis lassé, et c’était comme si je me retrouvais au fond d’un immense océan sans que l’air ne me manque, mais mes oreilles étaient bouchées par un bouchon d’eau... je n’arriverais pas à l’expliquer avec exactitude, mais mes mouvements étaient ralenties par une sorte de pesanteur, enfin, vraiment comme si j’étais au fond de l’eau. Et puis, j’ai eu comme une volonté de nager jusqu’à la surface alors que jusqu’à lors, tout me paraissait trop difficile, c’était instinctif, il fallait que j’attende une ombre. Etrange, hein ? »

    « Tu entends ça, Rosana ? Hum, oui, hum, hum. Rosana a déjà entendu ça une fois. Il parait que ça arrive lorsque notre âme est trop complexe. »

    « Comment une âme peut être complexe ? C’est une énergie, une sorte de corps invisible dans un corps, une entité abstraite mais unique, non ? »

    « Rosana me dit de te dire que c’est, comme tu le dis toi-même, bien plus complexe que ça. Parfois, c’est comme un immense puzzle, une sorte de casse-tête, tu vois ? C’est une ombre qui lui a raconté ça. Mais comme les ombres n’ont le droit qu’à un essai, il ne vaut mieux pas se tromper, sinon l’âme errerait à jamais, tu comprends ? Et si des forces extérieures de tiraillaient, tu n’as peut-être laissé aucune ombre te toucher au final, inconsciemment. »

    « Je trouve ça un peu farfelu comme théorie, que Rosana vérifie ses sources. Même si je dois avouer que dit comme cela, ça tient la route. Mais alors, pourquoi des esprits hantent cette réalité ? »

    « Ils ne la hantent pas vraiment. Ils sont ici et ailleurs en même temps, ces âmes cherchent le repos, cherchent l’amusement, le divertissement parfois, ou ont envie de répandre leur haine. Ils attendent qu’une âme encore enveloppée d’un corps soit prête à les écouter, comme moi, et comme toi si tu en as envie. »

    « Je ne suis pas certain que ce soit une très bonne idée. Et si je ne savais pas répondre à toutes leurs interrogations sur la mort ? »

    « Et si, l’une d’elles pouvait un jour te répondre sur tes propres interrogations ? »

    « Certes. » - « Tu as peut-être peur qu’on te prenne pour fou, tout comme moi ? » - « ô si tu savais, je ne m’en fais pas pour ça, ma réputation est installée depuis des générations entières et pour des générations encore à venir, enfin j’espère. Je veux marquer les esprits, sans mauvais jeu de mot. »

    « Allez qu’est-ce que tu risques ? Je sens que tu en meurs d’envie. C’est étrange cette sensation qui m’habite depuis que tu es aussi proche de moi. C’est comme si tu étais entre deux mondes. Se pourrait-il vraiment que tu sois revenu du royaume des morts sans réincarnation, tel quel ? Comme une sorte de deuxième chance ? Si c’était le cas, je serais toi, je ferais tout et n’importe quoi, tout ce que je n’ai pas eu le courage de faire avant car une seconde vie, ça n’arrive jamais aux autres. »

    « Hum, je sais. J’ai justement l’impression que depuis que je suis revenu, j’ose beaucoup moins qu’avant, de peur de retomber dans le même cercle infernal qui m’a mené six pieds sous terre. M’enfin, ce serait trop compliqué à expliquer. J’ai également toujours cette sensation d’être comme... oui, tu as raison... entre deux mondes. Je n’y avais jamais pensé mais maintenant que tu me le dis, cela me parait être une évidence. Ce n’est peut-être pas une deuxième chance mais une convalescence. Et si celle-ci prend fin demain... »

    « Quelle différence ? Quoi qu’il arrive, personne n’est jamais vraiment éternel, à part celui qui reste au fond de sa grotte ! Il arrive toujours à un moment où l’on est trop épuisé, où notre âme est trop effritée pour continuer à subsister dans un corps, aussi éternel soit-il quant à lui. Et puis, tu parles d’une convalescence qui peut s’arrêter d’un instant à l’autre ? Mais c’est le cas pour tout le mon cher, c’est ça la vie après tout ! »

    « Je sais. J’ai du mal à agir comme je l’aimerais, voilà tout. Trop de facteurs sont à prendre à compte à la moindre de mes actions, même les plus anodines, comme aller voir une délurée suspendue par les pieds à un arbre qui parlent toute seule à longueur de temps. Ce qui m’effraye tu sais, ce n’est pas le jour où ça arrivera mais ce qu’il se passera, ensuite. Tu comprends ? Qu’y aura-t-il après ma dernière heure ? Et si les ombres ne voulaient toujours pas m’accompagner, m’aider... Je serais à nouveau perdu. »

    « Hum... Eh bien, dans ce cas-là, tu n’auras qu’à venir ici et m’attendre ; et nous discuterons autant que tu le voudras. Tu comprends maintenant ? L’intérêt de tendre l’oreille ? Même mort, il y a toujours quelqu’un à embêter ! Et puis, tout le temps que tu vivras, c’est toi qui pourras les écouter car eux n’attendent que ça, un peu de compagnie et d’écoute. Certains sont aussi bizarres que toi en plus, ça devrait te plaire ! »

    « Tu as raison. Tu n’es pas si débile que tu en as l’air en fait. Allez, montre-moi ce que je dois voir. »

    « Première erreur, tu ne verras pas, tu ne feras qu’entendre. Deuxième erreur, je ne suis peut-être pas très intelligente mais la simplicité de ma vie me permet d’en savourer chaque instant. Je crois que je suis un peu historienne dans l’âme, j’aime que l’on me raconte des histoires et j’aime après les raconter aux autres. Tu voudras que je t’en raconte une ou deux ? Oui, oui, Rosanna, celle-là aussi si tu veux, mais ce n’est pas parce que tu es dedans qu’elle va forcément l’intéresser, tu sais ! [...] »

    L’après-midi passa et Naram revint la voir le lendemain, le surlendemain, et le jour encore suivant ; tout doucement, le génie apprit à écouter, tout d’abord de doux chuchotements, puis de plus belles paroles. Jusqu’au jour où il ne trouva personne à Sceptelinôst, aucune bélua. Attristé, il se demanda s’il la reverrait un jour lorsqu’un rire cristallin lui parvint aux oreilles : « Si tu as un peu de temps, j’aimerais te raconter la fois où j’ai rencontré un drôle de génie aux cheveux bleus » soumit alors celle qui lui avait appris à écouter.

    Le génie se retourna violemment ; il n'y avait personne. Ce fut alors comme une évidence, elle était passée de l’autre côté à présent. Le génie eut comme un pincement au cœur, il n’était pourtant pas proche d’elle et ne la connaissait finalement pas. Mais, il avait compris l’intérêt d’écouter et d’être écouté. Et il ne trouva pas ça juste que celle qui avait tant écoutée ne serait à présent, qu’entendue que par un homme comme lui, elle méritait mieux pensait-il. Elle, qui ne voyait pas sa vie se terminer si vite, elle qui en profitait. Et lui qui se lamentait et pourtant, était toujours là. Le sort des esprits était donc si complexe que le génie se trouva idiot d’avoir pu penser qu’il en comprendrait les rouages en si peu de temps. Il devrait écouter, écouter et attendre, jusqu’au jour où un esprit qui aurait connu le même sort que lui auparavant, puisse enfin faire la lumière sur les évènements qui l’intriguaient tant.



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Dim 07 Oct 2012, 18:47

Lyscendre voyait les morts depuis quelques jours déjà. Certains étaient tout à fait indifférents au regard bicolore qui se portait sur eux alors que d'autres semblaient en attendre plus. Des mains transparentes se tendaient vers elle, des bouches muettes se mouvaient pour lui dire des mots tout aussi morts que les esprits. Elle ne comprenait rien du tout. A chaque fois que l'un des désincarnés tentait de lui parler, Lyscendre, impuissante, détournait les yeux et l'ignorait. Mieux valait ça plutôt que de sentir qu'ils avaient besoin d'aide et qu'elle ne pouvait rien pour eux. Elle avait décidé de quitter le manoir lorsque le fantôme qu'elle avait découvert dans le labyrinthe avait tenté de lui parler. Son visage alcalin s'était animé pour la première fois alors que l'orisha se détendait sous l'un des kiosque du jardin, une douleur intense s'était alors propagée dans le corps de l'orisha sensible et lui avait tordu le coeur. Elle avait dit au revoir à Sanno, avait prétexté une mission de la plus haute importance, arrachée une page du livre des esprits de la bibliothèque du manoir et s'était enfuit. Il fallait qu'elle trouve un moyen de pouvoir entendre cette femme. De pouvoir comprendre ce qu'elle voulait, ce qui lui arrivait, pourquoi elle voulait communiquer. Elle avait ouïe dire qu'une planche magique et une goutte de bois pouvait l'aider à établir un contact, mais Lyscendre restait sceptique quant à la fiabilité de cette technique.

C'est armée d'une grand lassitude et d'un désespoir profond, qu'elle avançait depuis des jours en gardant un voile d'ignorance sur ses yeux magiques. Elle avança le plus possible sans s'arrêter, voyant des morts partout, évitant de croiser leurs regards suppliants. Elle arriva jusqu'à Sceptelinôst. Sans rien. Aucun indice, rien n'avait guidé son chemin jusqu'ici. Ce n'était que le fruit d'un hasard pur qui l'avait mené dans cette ville où elle n'avait pas souvent mis les pieds. C'était déjà la nuit. Sa marche avait été longue. Elle n'avait pas emporté d'argent, n'avait nul part où dormir, alors elle s'assit sur un banc devant une maison et reprit son souffle patiemment. Alors qu'elle était perdue dans la contemplation de ses chaussures, elle remarqua un mouvement sur sa droite. Elle leva les yeux et découvrit qu'une petite fille s'était postée juste à côté d'elle. Sa robe sale et déchirée ouvrait une porte sur son torse ensanglanté. Ses longs cheveux bruns emmêlés lui donnaient un air vivant alors que ses yeux pâles montraient qu'elle était bel et bien morte. Lyscendre se redressa, la regarda attentivement et ferma les yeux alors que les lèvres de l'enfant esquissèrent un mouvement. Elle serra les poings pour se retenir de la regarder. Alors qu'elle tenait plutôt bien face à la tentation, une voix la tira de son mutisme.
-Elle ne va pas s'en aller tu sais.
L'orisha ouvrit les yeux, surprise. Elle ne vit rien d'autre que la petite fille qui n'avait pas bougé et qui la regardait en bougeant toujours ses lèvres dans une supplication muette. La jeune femme tourna la tête de tous côtés pour savoir d'où elle venait, et entendit de nouveau la voix qui naquit de quelque part au-dessus d'elle.
-Je suis ici. Salut.
-Salut... Comment tu sais qu'elle ne va pas s'en aller?
-Elle me l'a dit.
Le visage de Lyscendre se teinta d'un mélange de suspicion et d'enchantement. Elle avisa la jeune femme qui pendait d'un arbre et la regardait en se balançant lentement d'avant en arrière.

La jeune fille étrange descendit de l'arbre et s'assit à côté de Lyscendre. Leur regard se tournèrent d'un même mouvement vers l'enfant dont les yeux vrillaient toujours l'orisha.
-Tu l'entends ?
-Pas toi?
La bélua ne semblait pas comprendre comment l'assassin pouvait voir l'enfant sans pour autant l'entendre. Elle la regarda en fronçant les sourcils et se gratta le menton sans grande conviction, sûrement simplement pour imiter quelqu'un qu'elle avait déjà vu réfléchir de la sorte.
-Que veut-elle ?
-Je ne sais pas, écoute la...
-Je veux bien...Mais je ne l'entends pas.
-Que crois-tu qu'il faille faire en premier ? Entendre ou écouter ?
Lyscendre réfléchit un instant. C'était une question difficile, elle ne savait pas vraiment si c'était une question sérieuse ou bien un piège. Elle se mordilla la lèvre en un signe de réflexion aigüe et ouvrit la bouche.
-Bah je suppose qu'il faille entendre avant tout. Qu'avons nous à écouter si il n'y a rien à entendre ?
-Mais le silence !
Ah ça... C'était profond.

La jeune orisha reporta son regard sur la petite fille qui semblait maintenant hurler. Elle lui tendit une main qu'elle attrapa timidement mais qu'elle ne put pas toucher. Lyscendre referma tout de même ses doigts sur ceux de la petite fantôme. Aussitôt, elle parut se calmer. La bélua se pencha vers l'oreille de Lys' et lui parla tout bas.
-Je crois qu'elle voudrait que tu retrouves son corps... Elle dit que tu n'es seulement pas prête à l'entendre... Il faut que je t'aide un peu c'est tout.
L'orisha suivit la bélua chauve-souris qui venait de se lever et semblait converser avec la petite fille.
-Où dis tu ? Ah oui... Bien... Alors, viens par ici. Elle veut qu'on aille par là...
-Bien... Sais-tu dans quelle maison elle vivait ?
Comme pour répondre à sa question, l'enfant leva un doigt pâle vers un toit couvrant le pavé. La maison était totalement détruite, il ne restait rien de la bâtisse à part des gravas grossiers. Lyscendre s'avança vers les tuiles noires cassées, se pencha au dessus du tas de saletés et regarda l'enfant avec attention. Celle-ci se tourna vers la bélua et remua les lèvres.
-Elle dit que sa chambre était de l'autre côté de la maison. Elle était dans son lit quand elle s'est effondrée. Elle est la seule a avoir perdue la vie dans ce drame. On a pas réussit à retourner les gravats donc elle est toujours dessous.

Lyscendre sourit à l'enfant, lâcha sa main qu'elle n'avait jamais vraiment tenue, et commença à retourner les miettes de la maisonnée. Elle souleva un pan de mur qui s'effrita aussitôt dans sa main. Au bout d'une heure de travail, la bélua cria un "Stop" sonore et se jeta entre Lyscendre et un bout de meuble.
-C'est elle !
Elle souleva le sommier du lit qu'elle tenait dans ses mains et découvrit le petit corps abîmé d'une enfant qui ne devait pas être morte depuis plus de deux jours. La jeune femme prit le petit corps dans ses bras et le ramena près du banc où elle avait rencontré le fantôme et la bélua. Elle posa la dépouille sur le banc, ramena ses petites mains rouges sur son torse et dégagea la mèche de ses cheveux qui barrait son visage. Elle avait l'air de seulement dormir. La petite fantôme regarda son corps, attristée. Lyscendre sortit une pelle de sa bourse sans fond et commença à creuser. Le soleil se levait déjà qu'elle venait à peine de finir sa tombe. Elle y déposa le petit corps, l'enterra et se tourna vers les deux spectatrices.
-Je pense que c'est tout. Que dit -elle ?
-Tu n'as plus besoin de moi.
La petite fille s'approcha de Lyscendre, lui demanda d'un geste de se pencher et remua sa bouche. Plus un souffle qu'une parole distincte, elle entendit un murmure.
-Merci...
Le coeur de Lyscendre se serra de surprise alors que le petit esprit disparaissait. La bélua prit sa place aux côtés de l'orisha.
-Tu l'as entendu pas vrai ? J'en suis certaine ! Tu as appris à ne pas te concentrer que sur toi-même. Tu es prête. Mais attention à toi Lyscendre...
-Qui t'as dit mon prénom ?
-Les murmures des morts sont partout.
-Bien...Et le tien ?
A peine avait-elle cligné des yeux que la bélua avait disparut. Elle tourna la tête de tous côtés mais ne vit rien. Alors qu'elle cherchait où elle avait bien pu disparaître, une voix naquit de derrière elle.
-Anea.

Lyscendre eut un sourire. Elle l'avait, cette fois-ci, clairement entendu. Elle ne se retourna pas. Si l'esprit avait voulut être connu, il se serait mis devant elle. Elle remercia la voix désincarnée comme si elle parlait à l'univers entier. C'était un grand changement ! Enfin Lyscendre pouvait avoir de parler seule...sans que ce ne soit toujours vraiment le cas. Lorsqu'elle rentra chez elle, qu'elle traversa le manoir et qu'elle partit en direction du labyrinthe, une seule envie l'habitait. Un seul souvenir menait ses pas et dirigeait ses membres. Elle voulait, elle se devait de savoir ce que voulait la jeune femme du labyrinthe. Elle devait faire son possible pour l'écouter, pour l'entendre, pour l'aider et sans doute pouvoir la pousser vers un monde meilleur.

Elle arriva face à elle, la petite fantôme opaline la regarda s'asseoir face à elle. Le dialogue ne s'engagea pas. Lyscendre avait du mal à se préparer. Elle se concentra, fit le vide dans sa tête, se concentra et la première phrase qui vint interrompre le silence curieux, fut un "bonjour" gêné. Une voix se fit entendre, d'abord gutturale. Elle avait un peu de mal à parler, sûrement autant de mal que la jeune orisha avait à la comprendre. La première entrevue se termina donc comme elle avait commencé, avec ce "bonjour" maladroit. A la seconde entrevue, le même mot sortit, et cette fois, le prénom de l'orisha vint pour la présenter. Un sourire désincarné se profila sur le visage de la morte, pour l'instant sans nom. Les progrès étaient lents, certains jours, rien n'était dit. Lyscendre entrainait son écoute comme le fantôme entrainait sa parole. Il était certain qu'elle n'allait de si tôt comprendre ce que la jeune femme attendait. Au bout d'un moment, de visites régulières, de rendez-vous parfois silencieux. La communication s'établit. Alors que leur discussion durait depuis une demie-heure, Lyscendre eut une pensée pour Anae et pour la petite fille qui lui avait apprit à écouter. Sa résolution était toute trouvée, elle ne détournerait plus les yeux d'un mort qui voulait parler. Elle allait aider le plus de monde possible et prêter une oreille attentive aux murmures des morts.

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Mar 09 Oct 2012, 20:40

Un homme en tenait un autre contre un mur. Il y eu un éclaire rouge puis l’un d’eux tomba à terre. La scène était plutôt discrète malgré la violence du moment. Plus loin deux autres hommes était dos à l’assassinat. Ils savaient pertinemment ce qui ce passer, mais n’avait rien fait, pour la bonne et simple raison que c’était pour eu qu’un individu c’était salit les mains. L’un des deux hommes se tenait le ventre et avait l’air livide, regardant un peu partout comme si quelque chose le hanté. Le meurtrier s’approcha de ses deux camarades qui attendait qu’il est fini.
« Je me fiche de savoir que tu te sens mal Shen, ce n’est pas mon problème. »
« Mais patron… »
« Je m’en fou tu le comprends ou il faut que je t'explique ? »
« Non, non patron. »
« Alors tu sais ce qu’il te reste à faire. »
« Oui, j’y … j’y vais boss. »
L’homme partit en courant, l’air presser de s’éloigner du réprouve. Celui-ci était très énervé. De plus en plus de ses employés tomber étrangement malade. Ce n’était pas bon pour les affaires.
« Mais qu’est-ce qui leurs prend ? »
« Une épidémie, Monsieur ? »
« Si c’était le cas nous serions tous malade. »
« C’est vrais Monsieur. »
Au Circus il serrait dure d’échapper à une épidémie, un endroit clos qui ne voyait pas souvent la lumière du jour.
« Lee ? »
« Oui, Monsieur ? »
« Va voir si Shen fait bien son boulot. »
« Bien, Monsieur. »
« Et arrête avec ça ! »
« Oui. Mon… patron. »
Zéleph soupira en regardant la montagne de muscles prendre le même chemin que son collègue. Le réprouvé alluma une cigarette en tournant dans la ruelle. Cela lui ferait le plus grand bien, pas pour sa santé, mais pour ses nerfs c’était certain.
« La dame a raison. »
Le réprouvé tourna vers la voix qu’il avait entendu. Une jeune femme, la tête en bas le fixer.
« Pardon ? »
« La dame ! Elle a raison. »
« Quelle dame ? Raison sur quoi ? »
C’était incompréhensible.
« Elle dit que vous allez finir par en mourir si vous continuez comme ça ? »
« Quoi ? »
« Fumer. C’est mauvais pour vous. »
« Ce n’est pas nouveau. »
« Eh bien arrêter si vous le savez. »
« Il n’y a aucune chance pour que cela arrive. »
Il c’était approcher d’elle sans savoir pourquoi il ne l’avait pas ignoré et simplement passer son chemin, comme si une petite confrontation lui ferait du bien pour le détendre.
« Mamie a quand même raison. »
« Qui est Mamie ? »
« La vieille dame qui est derrière vous. »
Zéleph se retourna. Personne. Il regarda la jeune personne face à lui et eu un sourire, comme si il la prenait pour une folle.
« Je ne crois pas au fantôme, petite. »
« Vous devriez. »
Le naturel de cette gamine le fit lever les sourcils. Ou elle le prenait pour un pigeon et elle était très convaincante, ou bien elle voyait vraiment une femme derrière elle.
« Pourquoi ? »
« Par ce que tant qu’on y crois pas, il reste accrochez à vous. »
« Les fantômes ? »
« Fantômes, esprits, peu importe comment on les appelle ils sont toujours là. »
« Là mais plu vraiment. »
« Vous avez compris. »
Elle lui sourit. Il venait de comprendre qu’elle était capable de voir les esprits et que cela voulait dire que la dame derrière lui était en train de condamner sa mauvaise habitude.
« Est-ce que c’est vrais ? »
« Qu’est-ce qui est vrais ? »
Elle fit une grimace, comme agacer.
« Vous avez tué un homme. »
« C’est possible. »
« Mamie dit que c’était un homme méchant. »
« Si elle le dit. »
Il rester évasif n’ayant pas l’habitude de parler des meurtres qu’il commettait, moins on en sait, mieux on se porte, sur tout dans son cas.
« Elle vous remercie. »
« Pourquoi ? »
« Il a fait du mal à sa petite fille. Vous l’avait vengé. »
« Oh… » Il haussa les épaules. « Ce n’est rien. »
« Ça vous dit de lui parler ? »
« Parler à qui ? »
« Eh bien a Mamie. »
« Il n’y a que les chaman qui ont ce pouvoir. »
« Moi je l’ai aussi et je en suis pas chaman. »
L’étincelle dans le regard de la jeune fille surprit Zéleph. Espiègle, la demoiselle rit.
« Après ça vous ne verrez plus la ville de la même façon. »
Il lâcha sa cigarette et l’écrasa de son pied pour l’éteindre, soufflant le reste de fumer qu’il avait dans les poumons.
« Bien, vendu. Que dois-je faire ? »
« Vous avez un esprit très fort. »
« Je suis lié au tigre, cela change quelque chose ? »
« Non. » ri-t-elle. « C’était juste… comme ça. »
« Alors je suis sensé faire quoi ? »
« Il suffit de les écouté. »
« Très drôle. »
« Non, non c’est vrais. Il faut les écoutés. Ne plus penser a soit, mais a eu, croire en vous, croire en eux, ouvrir son esprit, bref… les écouté. »
Le réprouvé croyait être revenu aux temples des esprits, c’était simple enfaite, il avait déjà fait ce genre d’exercice pour ce lié au tigre. Ecouter. Cela avait l’air d’une simplicité enfantine, mais ne l’était en réalité pas du tout, sur tout qu’il était un homme très tendu, qui avait tendance à ne pas savoir faire le vide. Il y avait tellement de choses aux quel il devait penser, en permanence, toute les responsabilités qu’il avait lui pesé sur les épaules. Le réprouvé ferma les yeux. Le vide, il devait faire le vide. Oublier le Circus, oublier son royaume, oublier ses démons. Lui qui ne pouvait respirer sans avoir un seul pensé dédier à son travail, à son peuple. Du vide et encore que du vide. Etait-ce simplement possible de tout oublier ne serait-ce qu’un instant ? Il ne le croyait pas beaucoup. Penser était quelque chose d’humain. C’était ce qui distinguer l’être humain d’un animal. Il réfléchissait, a tout, tout le temps. Alors faire le vide ce n’était pas si simple, que l’on soit fort ou non. Devant cet obstacle, il n’y avait pas d’homme plus apte que d’autre à y arriver. C’était souvent à ce moment-là que l’on pense à des broutilles comme le faite d’avoir oublié d’avoir signer un papier, ou de sortir le chat. C’était humain et rassurant de savoir qu’il l’était encore. Petit à petit le réprouvé fini par oublier ses problèmes, et pourtant ce n’était pas facile. Il commença alors à entendre un bruit de fond, quelqu’un qui parlait, seulement cette personne avait l’air très loin de lui. Il rouvrit les yeux et regarda autour de lui.
« Qu’est-ce que vous cherchez ? »
« Je l’ai entendu, elle devrait être là. »
« Vous pourrait entendre mais pas voir. »
« Quoi ? Mais tu as dit que ... »
« Non, je n’ai rien dit du tout, c’est vous qui avait crue des bêtises. Moi je ne peux que vous faires entendre les esprits, je ne l’ai vois pas non plus, c’est impossible, mais les entendre ça oui. »
« Pourquoi m’avoir dit que je verrais la ville autrement ? »
« Par ce que c’est vrais. Il y a beaucoup d’esprits ici de puis les ravages qui ont eu lieux, alors une fois que votre esprit serra ouvert vous pourrez savoir plein de choses, connaitre pleins d’histoires, comme moi ! »
« Bien. »
Zéleph souffla un bon coup, fermant les yeux à nouveau. Il devait se calmer à nouveau voyant un nouvel atout au faite de pouvoir communiquer avec les morts. Il serait tout de ce qu’il se passe ici, il aurait main mise sur la cités des pirates, plus besoin de soutiré des informations a des vivant alors ce qu’on peut avoir des morts sous la main. Faisant le vide à nouveau il entendit finir par entendre une nouvelle fois cette voix lointaine. Il se concentra totalement sur elle, et plus il l’entendait dans sa tête plu elle paraissait clair. Elle provenait de sa droite, une voix de femme, mais grave, comme abimer d’avoir trop crié ou malade d’avoir trop fumé.
« Si je pouvais je vous frapperait jeune homme ! »
« Pourquoi ? »
« Je suis morte à cause du tabac, et vous un si belle homme qui s’abime la santé et le corps a ça ! Ca me met en colère ! »
Zéleph rouvrit les yeux, son regard croisa celui de la jeune fille qui souriait de toutes ses dents.
« Je vous avais dit qu’elle vous en voulait. »
« Oui… je vois ça. »
Cela l’amuser plus qu’autre chose.
« Je ne connais pas ton nom. »
« Cela importe peu. Je suis heureuse que vous aillez réussit. Vous êtes le premier à le faire aussi vite, mais vu votre expérience avec les esprits je ne suis pas étonner… enfin, je ne crois pas. »
Zéleph sourit et salua la demoiselle. En partant il l’entendit parler à nouveau, mais cette fois elle n’était plu seule, il entendait aussi Mamie lui dire qu’il avait beau être un gentil garçon, il n’était pas polie de ne pas lui avoir répondu. Il lui faudrait du temps pour s‘habituer à parler dans le vide sans se sentir comme un idiot parlant a un mur. Cela prendrait surement du temps à comprendre réellement ces voix qu’il pourrait entendre et il n’était pas prêt à leur parler en publique. Il avait sa fierté, ce serrait bête de passer pour un fou. Un homme de son rang, vous imaginez ? Il pourrait malgré tout s’en amuser, d’une manière ou d’une autre ce serrait drôle de connaitre les secret d’une personne par l’intermédiaire d’un mort. Oui, plus il y penser, plus il réaliser que cette rencontre avait était une vrais bonne chose pour lui. Garce à cela il pourrait vraiment s’amuser. Seulement était-ce réellement une bonne chose ou bien cela pouvait-il se transformer en malédiction ? Entendre la voix des morts, parfois peut être quand on en a pas envie, quand on se croit seul et qu’en réalité non. Zéleph aller devoir prendre le temps d’apprivoiser ce don, de le comprendre. Ce n’était pas quelque chose avec lequel il pourrait réellement jouer. Oui, cela n’allait pas ce faire en un soir comme à présent, il réaliser que ce serait bien plus complexe que de fermer son esprit et d’écouté. C’était bien plus compliquer que ça.
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Mer 10 Oct 2012, 20:59

J'avais toujours été d'une incroyable arrogance. Depuis que j'étais toute petite mon orgueil n'avait d'égal que ma beauté. Autant dire que du point de vu d'un psychologue j'aurais été un monstre. L'idée me faisait bien rire c'était le dernier de mes soucis. Tant que ma toile s'étoffait et emprisonnait peu à peu les moucherons qui devaient servir mes projets, tant que le mirage que j'étais devenu subsistait le reste m'importait fort peu... Seuls comptaient ma puissance, ma vie, mes projets, mes intrigues, mes complots, mon jeu... Ensuite venait l'amour d'une vie, ma malédiction. Je le haïssais et l'aimais tour à tour, déchirée selon mes humeurs. Il était la seule personne qui pouvait parfois me faire douter... Cela faisait maintenant trois ans que je le connaissais et les choses avaient bien changées... Au début il aurait été inimaginable qu'il manche à mes côtés et tisse des intrigues avec moi. Maintenant nous étions deux à gérer l'échiquier et à vouloir régner sur le monde. Deux à souhaiter la pertes de certains et la survies de d'autre. Deux à avoir transformé la vie en un jeu mortel. Deux à exécuter de savants entrechats en équilibre au bord du gouffre de l'échec. Tout cela pour quoi ? Par amour du pouvoirs, par passion du danger, par ambition... L'ambition j'en revenais toujours à ma propre ambition. A ma soif de puissance. Je devais être parfaite, capable peu à peu de déjouer tous les pièges, capable de provoquer le sort, capable de tout savoir. Je devais être supérieur à tous les autres ! C'était tout de même le moins que je puisse faire en tant que fille d'Aether ! Après tout j'avais été jugée digne de connaître mes origines par ma mère, je ne devais pas la décevoir, je devais prouver que j'étais meilleur que tous les frères et sœurs que je pouvais bien avoir ! Je ne supporterais pas d'échouer, je ne supporterais pas qu'elle se désintéresse de moi. J'allais l'étonner. Je marquerais les esprits et le monde de mon sceaux ! Je ne sombrerais jamais dans l'oubli ! Jamais !

C'est pour ça que j'étais descendue aux enfers. En quête de pouvoir. J'avais entendu parler d'un chaman acceptant de vous enseigner à voir les esprits. J'avais sauté sur l'occasion. Sans réfléchir. Je l'avais poliment prié de bien vouloir me gratifier de ce don. Après une courte discutions il avait accepté et j'avais pu enfin voir les esprits qui vagabonde autour de nous. Ce que je n'avais jamais que sentis vaguement a travers mon pouvoir de nécromancie, ou plus faiblement encore à travers ma "vision" des essences, je l'avais vu clairement. Nombreuses formes transparentes. Très vite ils avaient compris où que j'aille que je pouvais les voir et avaient entrepris de me parler avec une certaines virulence devant mon absence de réponse. Au début j'avais feins de les ignorer mais cela n'avait bientôt plus été possible. J'étais prisonnière je n'arrivais plus à revenir à ma vision d'origine. Ils peuplaient jusqu'à mes rêves m'empêchant de dormir. Au début j'avais pu faire comme si de rien était, mais au fil des jour ma vision s'affinaient et les esprits étaient de plus en plus nombreux à me tourner autour. Vint un moment où la sensation me rendis pratiquement malade. Je du m'enfermer dans mes appartements. Je tentais de communiquer mais je ne pouvais le faire. J'avais envie d'hurler de frustration, mais l'épuisement eut raison de moi. Le lendemain je convoquais le responsable d'un réseau d'espionnage et lui enjoignais de trouver une personne sachant enseigner la communication avec les esprits dans les plus bref délais. Je proposais pour le motiver une récompense plus qu'alléchante et moins de trois jours plus tard il m'apprit qu'une personne vivant à Sceptilinost avait cette capacité. J'accueillis la nouvelle avec soulagement. J'enfilais aussitôt une paire de bottes de cuir souple, un short et un t-shirt moulant le tout noir et me téléportait là bas dans l'instant. J'avais l'air normalement et pouvait presque passer inaperçue si on exceptait ma flamboyante chevelure.

J'arrivais sur une petite place déserte ou peu s'en fallait. Un arbre se trouvait en son centre et dans les branches, pendue par les pied la bélua dont mon indic m'avait parlé. Mon soulagement fut intense. Même sans description je l'aurais reconnue. Elle parlait toute seule aux yeux des autres, mais moi je voyais l'esprit avec lequel elle parlait. Je bondis et me juchais sur une branche près d'elle en évitant soigneusement les esprits qui l'entouraient. Elle me jeta un regard curieux tandis que je tressaillais alors qu'un esprit me "traversait" je ne m'y faisait pas. à chaque fois ça m'hérissait.

"Heu qu'est ce qui t'arrive ?" m'interrogea-telle avec un air bizarre.
"Bha tout le monde te prend une folle parce que tu parle avec les esprits non ? Alors moi on va pas tarder à me prendre pour une folle parce que je les vois ! Simplement quand ils cherchent à s'exprimer je ne les entends pas, mais eux ne semblent pas comprendre, en tout cas certains se montrent assez agressifs..." lui répliquais-je dans un souple avec un grimace. Elle écarquilla les yeux et acquiesça, avec un air compréhensif.
"Donc je suis venue te voir parce que j'ai grand besoin de ton aide. Alors s'il te plait aide moi à les entendre..." je lui jetais un regard anxieux.
"Tu changes de la plupart des gens, en général ils veulent tirer des renseignements des esprits ou un certain pouvoir. Bref en général ils viennent dans un mauvais état d'esprit et la plupart échouent à les entendre d'ailleurs. Mais bon j'espère toujours qu'en parlant avec eux ils seront dessillés et qu'ils apprendront l'humilité... Toi en revanche ça va être différent et sans doute plus aisé. Je propose qu'on passe une semaine ensemble en permanence, je pari qu'à la fin tu sauras communiquer avec eux ! Je n'ai pas besoin de t'apprendre à sentir leur réalité, tu la vois déjà. Il suffira juste que tu apprenne a écouter, et puis peut être pourras-tu m'apprendre à les voir à mon tour..." Elle avait dit ça avec un immense sourire que je ne pu m'empêcher de lui retourner. Je me gardais de la détromper quand à ma personnalité et lui répondis de bon cœur.
"Merci, je te dois beaucoup, j'essaierais ! J'accepte de grand cœur. " et le pacte fut scellé d'un échange de sourire.

A partir de ce moment nous fûmes toujours ensemble. Mon apprentissage prit plus longtemps que prévu. En retour je tentais de lui apprendre comment les sentir, comment les voir et peu à peu elle commença à les entrevoir. Avec elle j'étais une jeune fille normale et totalement insouciante. Je goutais ce répit rafraichissant. Tout devenait soudainement plus simple, beaucoup plus simple. J’appris à prêter l'oreille et elle a ouvrir l’œil avec son cœur. Puis vint le moment où je du retourner à ma propre réalité.

[je vois plus de 60 lignes donc j'espère que ça ira ^^]
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Jeu 11 Oct 2012, 23:15




«Nous nous sommes perdu en voyant des choses anormales. Nos esprits se sont mis à fabuler, nous désirons parler aux personnes que nous sommes les seuls à voir.
Les autres personnes pensent que la folie nous a de nouveau imprégné, pourtant, nous n'avons jamais demandé à hériter d'un tel don.
Les morts nous hantent, et désireraient nous parler. La seule chose que nous ignorons, ce sont les premiers mots qu'ils vont prononcer au creux de nos oreilles.»

Naely ne contrôlait pas encore le don que «The Blue Chaman» lui avait donné. Après de nombreux jours à essayer d'effacer les nombreux visages de morts qui l'observaient, elle était seulement parvenue à ne voir plus que ceux qu'elle avait connu ou tué. De plus, ils n’apparaissaient pas tout le temps, seulement lorsqu'elle y pensait.
Depuis que la sorcière avait acquis ce pouvoir, quelques un des enfants dont elle avait versé le sang étaient apparus devant ses yeux bleus. Certains l'avaient observé alors qu'elle se reposait, d'autres se manifestaient alors qu'elle marchait. Tous avaient un regard doux, compatissant. Pourtant, la jeune femme des Lunes était loin d'être en mauvaise santé. Elle avait beau détester les voir, elle n'affichait aucune émotion lorsqu'ils faisaient leur apparition, ni dégoût, ni animosité. Elle faisait juste comme si elle ne les voyait pas. De toute façon, elle ne pouvait leur parler alors, pourquoi les regarder? Cela ne lui apporterait rien si ce n'est les remords et les souvenirs les plus affreux qu'elle avait réussi à enfouir.
Alors qu'elle avançait pas à pas dans Sceptelinôst, Naely repensa à son chemin pour arriver jusqu'ici. Elle était passée dans une sombre grotte qui paraissait s'étendre sur des centaines kilomètres. De nombreuses chauves-souris dormaient au plafond et, malgré le passage bruyant de la sorcière, elles ne s'étaient pas réveillées pour s'envoler. Sa mère était aussi apparue et s'était mise à marcher à ses côtés. Ni l'une ni l'autre n'avait regardé la personne qui partageait son sang, elles étaient avancé d'un même pas dans la longue grotte illuminée de petites torches. Lorsqu'elles étaient enfin arrivées au niveau de la ville, la mère de Naely, Evahna, avait observé sa fille durant plusieurs instant. Les yeux dans les yeux, elles s'étaient toutes deux mise à pleurer puis, la morte s'était effacée.
C'était la première fois depuis son passage dans les enfers que la sorcière avait revu celle qui lui avait donné la vie. Pourquoi à cet instant? Elle l'ignorait mais savait que sa mère reviendrait.
Cessant de rêver, la jeune femme des Lunes observa les lieux dans lesquels elle se trouvait. La cité était magnifique. Les éclairages illuminaient les nombreux bâtiments qui sortaient du sol sombre qui ressemblait à de l'eau, reflétant les tours et les allées sinueuses de la ville.
Naely se sentait petite et insignifiante dans ce monde coloré. Elle avait peur de prononcer le moindre mot, peur de souiller cet instant magique.

«Salem pense que vous ne devriez pas être étonnée par une telle beauté»

La sorcière sursauta lorsqu'elle entendit ces mots. Elle chercha un instant son interlocutrice puis, la vit, la tête en bas, agrippée à un arbre. Cette dernière possédait de longs cheveux châtains qui flottaient parmi le vent et son regard semblait lointain. Elle lâcha la branche du Ginko Biloba qu'elle tenait fort auparavant et retomba sur ses pied, tel un félin retombant sur ses pattes.
Alors que Naely restait ébahie et perplexe, la jeune fille s'approcha d'elle et lui tendit la main.

«Il pense que vous possédez la beauté de votre mère, que vous n'avez rien à envier à cette cité.»
«Pardon?»

La femme des Lunes ne comprenait pas ce que voulait lui dire la jeune fille qui s'était adressée à elle. Elle lui serra la main, bien que dubitative puis tourna les yeux dans le but de savoir de qui lui parlait l'adolescente mais personne ne s'offrait à sa vue.

«Il aimerait vous parler, mais ne sait pas comment s'y prendre.»
«Excusez moi, mais de qui parlez vous?»

La jeune fille ne lâchait pas la sorcière du regard et lui souriait d'un air béat. Naely elle ne comprenait pas et attendait avec impatience sa réponse.

«Salem Layves, il est prés de vous à ce qu'il me dit.»

A ces mots, un frisson parcourut dans le corps de la sorcière. Son père, comment n'y avait elle pas pensé? Lorsqu'elle entendit le nom de son géniteur, il était apparu devant ses yeux, le sourire aux lèvre. Son regard était doux, ses cheveux blancs volaient au vent. Il n'avait jamais été aussi beau qu'à cet instant.
Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme des Lunes, son nez commençait à piquer. Ses joues s'étaient colorées, le ciel s'assombrit. Les battements de son cœur s'étaient rapprochés, un élan d'amour s'initialisa en elle.

«Vous.. Vous pouvez lui parler..?»

Naely avait prononcé ces mots en sanglotant, comme si la réponse qu'on lui apporterait n'importait pas.

«Bien sûr, il me parle souvent. Et maintenant, il désire discuter avec vous.»
«Comment est-ce possible? Comment va-t-il? Voit-il ma mère? L'a-t-il retrouvé?»
«Ne me posez pas toutes ces questions! Il vous répondra en temps voulu car, si vous le voulez, je peux vous apprendre à contrôler mon don, vous l'offrir sur un plateau d'argent. Mon nom est Anea»

La sorcière réfléchit plusieurs minutes. Voir les morts était pour elle déjà un calvaire alors les entendre serait un véritable enfer. Seulement, «The Blue Chaman» lui avait dit qu'elle arriverait à contrôler ce pouvoir. Elle avait déjà réussi à éloigner les personnes décédées qu'elle n'avait jamais vu de sa vie, pouvait elle faire apparaître les morts lorsqu'elle le désirait? Si oui, le don de la jeune fille fonctionnait il de la même manière?
Au final, rien de tout cela n'était important. Elle désirait parler à l'homme qui l'avait éduqué. Elle était en mal d'amour et désirait lui exprimer ses remords, même s'il fallait en payer le prix fort et entendre les morts crier leur désespoir tout le long de sa vie.
La jeune femme des Lunes donna donc son accord à Anea qui lui dit qu'il faudrait du temps pour que les mots des morts atteignent ses oreilles et que, peu de personnes avaient réussi à entendre ceux qui avaient perdu la vie.
Les jours passèrent et Naely entendit finalement les paroles de son père. Douces et rassurantes, elles avaient été prononcées avec le pardon qu'il lui avait accordé. Les sanglots avaient envahi le visage du mort et de sa fille, l'enfant qui l'avait assassiné. Remerciant l'adolescente de lui avoir accordé le pouvoir de parler à son père, la sorcière quitta la cité, écoutant avec attention les pleurs des défunts.



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Sam 13 Oct 2012, 21:45

Continent dévasté – Sceptelinôst


Enfin. J’apercevais la sortie de cette immense grotte. Je n’aurai jamais imaginé qu’il y ait une ville à cet endroit. Si je n’avais pas été indiqué par la Reine de l’échiquier, sans doute n’aurais-je jamais mis les pieds à cet endroit. J’avais décidé, avant de prendre mon post de cavalier, de visiter les lieux que fréquentait souvent le Seigneur des deux rives notamment cette ville et le Circus.

A mon arrivée, je fus stupéfait. Elle ne ressemblait plus du tout à ce que j’avais vu dans les livres. Un courant d’air froid parcourut mon corps. Les récents évènements avait dû ravagé cette ville. Néanmoins, elle semblait se reconstruire.


« Bonjour ! »

Une voix de gamine retentit. Je me retournai, cherchant la source de cet appel. Était-ce à moi qu’elle parlait ? Je n’en avais aucune idée. J’avançai de quelques pas tandis qu’elle s’exprima à nouveau.

« Tu vas bien ? »

Mais… Je n’étais pas fou, elle venait bien de me poser une question. Je fis mine de l’ignorer et continuai ma visite.

« T’es assez étrange comme garçon ! »

Elle se mit à rire. Je ne comprenais rien de ce qui se passait. Pourquoi voulait-elle absolument avoir une discussion avec moi ? Ce devait encore être une petite peste capricieuse. Enfin soit, si elle voulait parler, on allait parler mais à ses risques et périls. Je fis marche arrière et me posta devant elle. Elle mit un petit moment à me remarquer et c’est avec un grand sourire qu’elle m’accueilli.

« Bonjour. Vous cherchez quelque chose ? »

Cette petite se foutait-elle de moi ? Cela faisait cinq bonnes minutes qu’elle était seule à me parler et, maintenant, elle me demandait ce que je voulais. Décidément, cette fillette était folle.

« Non rien. »

Et je m’éloignais à nouveau. Si tous les enfants d’ici étaient comme ça, je ne préférais pas en rencontrer d’autres.

« Pfff. T’es nul de toute façon »

Elle me tapait vraiment sur le système avec ses changements d’attitude. Je créai un portail qui me fit apparaitre juste devant elle. Je l’empoignais pas l’épaule.

« Bon gamine, c’est quoi ton problème ? »

« Euuuh pardon ? »

« Te fous pas de moi, je ne suis pas d’humeur »

J’accentuai ma pression sur son épaule.

« Aïeee.. Mais monsieur… je ne comprends pas »

Je la lâchai en la repoussant violemment.

« Ca fait bien cinq minutes que tu restes ici à me parler… »

« Mais non je ! »

«… et, lorsque je viens vers toi, à faire l’innocente. Alors garde tes excuses pour toi ! »

« Mais… Ce n’est pas à vous que je parlais… »

« Ah ? Et tu parlais à qui ? A ton ami imaginaire ? »

« Non… A Kalas… mon ami. »

« Et il est où cet ami ? »

« Il est mort… durant l’assaut des revenants… »

Des larmes se formèrent dans ses yeux avant de couler le long de ses joues rosies par le froid.

« Désolé mais tu devrais parler moins fort si tu ne veux pas énerver les passants. »

« Non… sinon il n’entendrait pas. »

« Je suis sûr que de l’endroit où il est, il t’entend… »

« Non… vous ne comprenez pas. Je peux parler avec l’esprit des morts. »

C’était une révélation intéressante mais étais-ce réel ou rêvait-elle éveillée ? Je n’en savais rien.

« Monsieur. Kalas m’a dit que vous ne me croyiez pas mais c’est vrai. Et il dit que peut-être vous pourrez croiser l’esprit de Tayia… Ah non, Sagia si je vous apprenez à écouter. »

Comment savait-elle ça ? Pouvait-elle lire dans les pensées ? Apparemment non car elle aurait su qu’en me mentant elle risquerait sa vie. Je fini donc par essayer de la croire.

« Bien… et que dois-je faire ? »

« Attendre et écouter. »

Le temps s’écoula trop lentement à mon goût. Malgré toute ma concentration, je n’entendais qu’un silence mortuaire troublé quelques fois par un souffle de vent. J’avais peut-être toute la vie devant moi mais cet exercice commençait peu à peu à m’énerver. J’étais de plus en plus convaincu que cette fillette se jouait de moi.

Quelques heures plus tard, il n’y avait toujours aucun changement si ce n’est que tous les sons me paraissaient trop forts. A rester trop longtemps dans le silence, un rien parait trop puissant. Mais au milieu de tous ces bruits parasites, l’un d’eux était plus qu’étrange.


« Ksshstshtchht »

Le bruit s’intensifia jusqu’à ce que je n’entende plus que ça.

« Qu’est-ce que c’est ? »

« De quoi ? »

« Ce bruit… »

« Tu commences à l’entendre ? »

« C’est incompréhensible… »

« Concentres-toi mieux »

Je fronçais les sourcils, assemblant toute mon attention. Le brouillage diminuait peu à peu. J’arrivais à comprendre un mot par-ci, par-là. Je les entendais. J’entendais les morts parlaient !

« J’ai réussi ! »

« Félicitations… mais ce n’est pas tout. Il faut t’habituer à les entendre sinon dans quelques jours tu n’y arriveras déjà plus. Essaye d’avoir une discussion avec Kalas.»

C’est vrai que s’il me fallait autant de concentration pour ne comprendre que quelques mots, m’entrainer ne me ferait pas de mal. J’acceptai donc de m’entretenir avec l’esprit. D’abord, je ne le comprenais pas très bien. Mais ensuite, c’était comme si je parlais à un être vivant. Tout était plus simple, plus facile. C’est alors que la jeune fille s’écria.

« Bravo ! Tu as réussi ! »

« C’est vrai… Et c’est grâce à toi. »

Je ne l’avais pas cru et je m’étais énervé contre elle. J’aurai sans doute dû m’excuser mais ce n’était vraiment pas dans mes intentions. Je laissai apparaitre un sourire sur mon visage.

« Merci. »

« De rien. Ça m’a fait plaisir »

« Je n’en doute pas… Bon, je pense qu’il est temps que j’y aille. »

« C’est vrai que je t’ai retenu un peu longtemps »

« Salut ! »

« Au revoir »

Alors que je m’éloignais lentement de cette jeune femme, elle m’interpella à nouveau.

« Monsieur… Je ne t’ai pas demandé. C’est quoi ton nom ? »

Je souris. C’est vrai qu’il ne m’avait pas semblé bon de l’informer de mon identité. Je levai ma main en signe d’adieu et ouvrit un portail avant de réapparaitre à un endroit plus éloigné. Je ne la reverrai sans doute plus jamais et c’était beaucoup mieux comme cela.


[HJ : 1188 mots]
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Dim 18 Nov 2012, 21:50

Je lâchais le corps sans vie, qui s'écrasa au sol, tandis que je m'essuyais la bouche, effaçant les quelques traces de sang qui pouvaient subsister. Ce n'était pas le meilleur sang que j'avais bu jusque là, mais il me suffirait à ne pas me jeter sur n'importe quels passants, je devais tout de même éviter de montrer mon véritable visage si je voulais garder ma réputation de gentil garçon un peu naïf sur les bords. Je sortis de la ruelle sombre dans lequel j'avais fait mon repas, et sortis un paquet de chamallows, l'ouvris et commençais à manger les sucreries une par une. A vrai dire, elles n'avaient plus de saveur, ce qui m'ennuyais un peu car j'adorais ça. Enfin, je cherchais toujours une solution à ce problème et retrouver le goût, mais pour le moment, ce projet passait au second plan, car il ne me faisait pas gagner en pouvoir. Je m'y attarderais surement un jour ou l'autre. Mais pour le moment, ma priorité était de trouver le moyen de pouvoir entendre les esprits, car c'était bien jolie de les voir mais quand on ne comprend rien à ce qui raconte, ça devient vite exaspérant. C'était d'ailleurs la raison pourquoi j'étais à Sceptelinôst. J'avais entendu parler d'une rumeur disant qu'une Bélua, complètement folle, parlait dans le vide. D'accord, ce n'était pas hyper rassurant en pensant qu'elle était folle, mais ce n'est pas une tarée qui allait me faire peur, surtout si cela pouvait mettre d'une quelconque aide.

Je cherchais quelques secondes des yeux Derek, essayant, par la même occasion, de l'entendre, ou même de le sentir, mais il n'était pas dans les parages. Il m'avait prévenu qu'il ne comptait pas entrer dans Sceptelinôst, surtout si cela ne l'intéressait en rien. Ce n'était qu'une raison. Enfin, ça m'arrangeais, de toute façon il n'était pas souvent avec moi, ce qui n'était pas vraiment gênant. Parce qu'il était bien plus simple de manipuler les gens lorsqu'il n'était pas avec moi, avec son regard tueur, ses dents pointues qu'il laissait voir à tout le monde, et tout cela apeuraient les gens. Et quelqu'un ayant peur était plus difficile à manipuler ça guise. A vrai dire, Derek m'avait peut-être apprit comment faire, mais lui et moi avions une approche complètement différente de la chose. Moi avec mon air gentil et naïf, et lui avec la peur qu'il pouvait donner. Enfin, pour le moment, je me baladais dans les rues de la ville des pirates, fraîchement refaite, essayant de trouver la Bélua folle.

Après quelques minutes de marche, je m'arrêtais à quelques mètres d'une taverne bruyante. Très bruyante même. Il devait y avoir du grabuge, surtout lorsqu'on entendait les cris de colères. Soudain, la porte explosa, et un homme passa, en volant, juste sous mon nez. Grâce à mes réflexes, j'eu le temps de sauter en arrière et de l'esquiver juste à temps. L'homme s'écrasa quelques mètres plus loin sonné. Je tournais mon regard vers la porte, étonné, tandis que des rires explosaient dans la salle. Encore quelqu'un qui avait utilisé sa superforce pour envoyer valser ce type. Je levais les yeux au ciel devant temps de stupidité, et continuais ma route, sans me soucier de l'homme à terre ou de ceux dans la taverne. Peu m'importais, je ne tendais la main que si j'y voyais un avantage, et dans ce cas là, je n'en voyais strictement aucun. Juste après cet incident, j'arrivais près d'un arbre, et frappais légèrement le tronc. La tête d'une jeune femme apparut soudain devant mes yeux, ses cheveux pendant vers le sol, tandis qu'elle me regardait. J'affichais un sourire gentil, et commençais à lui parler, surtout lorsque je vis son regard suspicieux. Apparemment, elle pensait que j'étais venu ici pour l'embêter, l'insulter ou je ne sais quoi d'autre.

- Bonjour mademoiselle. Tu ne devrais pas prendre cet air suspicieux avec moi tu sais. J'ai entendu parler de ta réputation de... Folle, sans vouloir te vexer, mais je n'en crois pas un mot.

La jeune femme me regarda, étonné, peut-être parce que je lui parlais comme si on se connaissait depuis longtemps, et la considérais comme mon amie, et que je ne la prenais pas pour une folle. Bien sur, ce n'était que mensonge. Enfin, pas tout. Par exemple, je ne la prenais pas pour une folle, après tout je voyais les esprits désormais, alors si elle pouvait parler avec, je ne voyais pas en quoi cela était beaucoup plus fou que moi. La Bélua resta tête en bas, tandis qu'elle me répondit, un sourire apparaissant sur son visage.

- Je suis étonnée que vous veniez me parler après avoir entendu parler de moi, mais vous avez l'air sincère, et je ne suis pas contre un petit peu de compagnie humaine.

- De toute façon, je peux voir les fantômes alors on va surement me traiter de fou aussi si je le faisais voir à tout le monde. Malheureusement, je ne peux pas les entendre, ce qui pose quelques problèmes de... Compréhension. Du coup, je me demandais si t pouvais m'apprendre à parler aux esprits?

La Bélua prit un air de réflexion, et j'attendis, gardant toujours mon sourire enjôleur. Je savais qu'un esprit aurait pu lui dire que j'avais tué quelqu'un en m'en servant de repas, mais j'avais vérifié, et aucun n'avait été dans les parages. Je n'étais pas fou, et je devinais assez facilement que si elle connaissait ma nature de Vampire et de tueur, elle ne m'apprendrait surement pas à parler aux esprits. En tout cas, elle sembla convaincu.

- Si vous voulez, je vais vous apprendre à parler aux esprits, mais j'aimerai bien que vous m'appreniez à les voir! Comme ça chacun rendra service à l'autre, vous ne pensez pas? Et puis on passera un peu de temps ensemble, cela me changera de parler à une personne vivante, bien que parler aux esprits ne me gêne pas.

Euh... Vivant, plus vraiment, mais pas grave. Je n'allais pas lui dire maintenant que j'étais un Vampire, elle pourrait croire aux mauvaises réputations qui traînaient sur nous. Bon, d'accord, je n'étais pas le coté pur de la race, mais je n'avais pas besoin qu'elle le sache. D'ailleurs, je ne pensais même pas lui donner mon prénom, elle n'avait pas besoin d'en savoir trop sur moi. Qui sait, peut-être qu'elle entendrait un jour parler de moi en tant que Roi des Vampires. J'avais une grande ambition, et je comptais bien la réaliser. C'est bien pour cela que je cherchais la puissance en toute occasion, ainsi j'avais un espoir de monter rapidement la hiérarchie et ensuite d'accéder au trône, pour le moment appartenant au clan Malkavian.

Par contre, je n'étais pas trop d'accord pour apprendre à la Bélua à voir les esprits, déjà que je ne contrôlais pas très bien ce pouvoir. Enfin, je n'avais qu'à lui apprendre les bases, et puis elle se débrouillerait avec ça, tant qu'elle m'apprenait à entendre les esprits. Bon, j’espérais qu'elle était du genre à apprendre vite, car je n'allais pas passer toute ma soirée avec elle. En plus, avant le lever du jour je devais être rentrer à l'auberge pour éviter de trop m'exposer au soleil. Pour une fois que certaines légendes étaient vraies au sujet des Vampires. Enfin pas totalement, car seul les novices craignaient le soleil, après ça allait. En tout cas, il me peinait de le dire, mais j'étais un novice, et contrôlais à peine mes pouvoirs, et ma soif. J'avais déjà tuer plusieurs personnes sans pouvoir même me retenir un peu. Et je savais aussi que sans la protection que Derek, mon géniteur, m'offrait, les quelques Vampires que j'avais croisés m'auraient surement tué, ce qui ne me plaisais pas beaucoup non plus. Une autre raison pour laquelle je voulais devenir plus fort.

- Eh bien, j'accepte de t'enseigner à voir les esprits. Par contre, je ne connais pas beaucoup de choses, et ne pourrais que t'apprendre les bases, mais c'est déjà mieux que rien.

- Oui! Aller montez dans l'arbre, on sera plus tranquille pour discuter tranquillement et pour se communiquer chacun notre savoir.

Je ne dis rien, tandis qu'elle remontait sur sa branche et s'élevait encore plus haut. J'attrapais la première branche, et me mis à grimper, utilisant des gestes fluides et rapides. La Bélua s'était assise sur une branche haute, et m'attendait. Je la rejoignis rapidement, et elle se mit à m'apprendre à parler aux esprits. Bon, les explications étaient plutôt simple. Il fallait simplement ce concentré, et écouté attentivement autour de soit. Après l'application était plus dur. Sachant que la concentration était souvent plus efficace lorsque l'on était pas distrait par des choses que voyaient l'oeil, je fermais les yeux, et me concentrais sur mon ouïe et sur ce qui m'entourais. Après un moment, passé à ne pas bouger, ni parler, je finis par entendre un bruit, autre que la légère brise qui soufflait, et autre que la voix de la Bélua. Je n'ouvris pas brusquement les yeux ni rien, et restais concentré. Au bout d'un moment, le léger bruit que j'entendis, se transforma en voix. Il y en avait plusieurs, qui venaient d'aussi loin que pouvait aller mon ouïe. J'arrivais facilement à distinguer les voix des esprits à celle des fantômes, car ces dernières résonnaient légèrement. Lorsque j'eu compris tout ce que je devais savoir, j'ouvris les yeux, et commençais à expliquer à la Bélua comment voir les esprits. Son apprentissage fut plus lent que le mien, et lorsqu'elle vit son premier esprit, derrière elle, elle tourna soudain la tête, et je pus vois la veine palpitante, si alléchante. Elle continua encore un peu, tandis que e fixais sa veine, ayant soudain une envie de me pourlécher les lèvres, de sortir les canines et de la vider de son sang. Avant qu'elle ne se retourne vers moi, je dévalais l'arbre, et sautais au sol. J'entendis la Bélua essayer de me rattraper, mais je me mis à contrôler la brume ambiante, et cachais ma présence aux yeux de tous. Ainsi, je rentrais à l'auberge sans croiser de monde, et réussis, tant bien que mal à contenir ma soif, même si je savais ce que j'allais surement faire si quelqu'un osait entrer dans ma chambre. De toute façon, j'allais me nourrir le lendemain soir, et faire encore quelques meurtres, avant de partir de Sceptelinôst, et de rejoindre Derek.


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Dim 25 Nov 2012, 13:34

" Je pense savoir ce que tu endures, là-bas... Tu me manques, tu me manques tant... " Il y avait un loup aux côtés d'Ophalee qui balayait le sol de sa queue. Mais ce loup n'était qu'un rêve, du moins, une forme de rêve puisqu'il n'était pas réellement présent mais pas non plus ailleurs. Son âme se trouvait bien aux côtés de sa soeur, mais ils étaient pourtant à des kilomètres de distance... Elle n'arrivait pas à communiquer avec lui et lorsqu'elle voulut poser sa main sur son crâne, le beau loup disparut dans cette autre dimension. Un sentiment lui agrippa fermement le cœur. Elle ressentait de l'amertume sur le bout de sa langue, le regard froncé puis les larmes vinrent border ses yeux. Avant qu'elle n'éclate en sanglot, elle se les essuya rapidement. " Tu reviendras... Bien vite... "

Quelqu'un surgit d'un arbre au-dessus d'elle et la regardait étrangement. Ophalee avait senti la présence et leva les yeux " Je ne suis plus seule.. " Ce même individu bondit au sol et s'approcha d'Ophalee qui elle était assise par terre, contre ce même arbre. Elle approcha la main de la joue de la fille " Tu lui manques, toi aussi tu sais? ... " Le totem du Loup soupira, oui, elle le savait bien qu'elle n'entendait aucune des paroles de son frère. " Je n'arriverais jamais à l'entendre et cela m'attriste plus que tout.. Je peux le voir Anea, oui ça je peux. Tout comme l'esprit qui se tient à tes côtés... Mais je ne peux pas communiquer avec lui! Et ça, ça me tue tu sais... " La bélua chauve-souris rangea sa main. Les deux béluas dans ce taudis s'étaient liés d'amitié et oui Ophalee connaissait le pouvoir étrange que possédait Anea. Et cela vice-versa, Anea connaissait son don pour voir les esprits, ce qu'elle n'avait malheureusement pas. " Je pense que tu n'arrives pas à communiquer avec lui à cause de ta tête, Ophalee " La fille pointa son index au centre du front de la bélua. " Ta tête est trop remplie par ... Ça. " elle leva les deux bras et lui indiqua ce qui parasitait tant l'esprit de la bélua loup. Le monde. Oui, Ophalee n'arrivait pas à s'en défaire ni à s'en faire écouter. " Écoutes, j'ai peut-être une idée à ton soucis... " Anea se releva, lui tendant la main " Cela fait longtemps que nous nous connaissons, Ophalee, et tu as appris à me faire confiance malgré mon étrangeté. J'apprécie le regard que tu portes sur moi, il m'est bienfaiteur. " Ophalee lui attrapa la main, lâchant un soupire :" Je ne pense pas que l'on puisse aiguiser l'ouïe pour l'autre dimension si on n'en a pas l'habitude... Ce que tu penses, ma chère Anea, n'est guère souhaitable, puis cela te ferait perdre un temps fou pour ça... " D'humeur gaie, Anea rétorqua :" C'est faux! Je m'amuse avec toi, ton soutien en est même un réconfort! Allez, suis-moi... Nous avons, je pense, besoin d'un endroit beaucoup plus calme qu'ici. "

Où trouver un endroit calme dans Sceptelinôst ? Voilà la question à se poser ! Cependant, Anea ne tarda pas à lui dévoiler le fameux lieu dans lequel elle voulait la conduire... C'était un peu sombre, certes, mais très tranquille et cela était réussis ! Dans Sceptelinôst, il n'y avait pas de parc. Mais un endroit où les Sorciers et Sorcières faisaient pousser leurs plantes et c'était pas plus mal. " Depuis quand parles-tu aux Esprits Anea? " " Mh... Je pense depuis toujours, du moins, je n'ai pas le souvenir de n'avoir jamais entendu de voix.. " Ophalee grimpa à un arbre et s'assit, balançant ses jambes dans l'air alors qu'Anea se mettait à l'envers sur sa branche telle une chauve-souris. Son frère soudainement réapparut, juste en face d'elle. Cela ne la fit pas tressaillir, au contraire. " Il tient vraiment à toi, c'est très étonnant pour un esprit, un être qui a quitté notre monde.. Généralement ils vont et viennent comme ça, sans but précis. Lui, il veut toujours t'accompagner et ne passera sans doute jamais de l'autre côté sans t'avoir au préalable attendu. C'est réconfortant et étrange à la fois Ophalee.. " Brusquement elle fit une pirouette et atterrit debout sur la branche, derrière le spectre de Telne. Elle savait où il était car le loup grognait pour communiquer et parfois hurler. " Ce qui différencie la voix d'un vivant et d'un esprit ... Ne s'entend pas, du moins pas les premières fois. Mais cela s'apprend comme tout. Tu n'es pas la première à qui je propose cet apprentissage Ophalee et tu n'en seras pas la dernière... C'est pour ça que je te l'ai proposée après tout ! Si je ne pensais pas être apte, on en serait pas là. " Elle s'avança, ignorant au final le fantôme du loup qui disparut de nouveau dans l'espace. La demoiselle s'accroupit en face d'Ophalee, prenant ses mains dans les siennes et ferma les yeux. " Ressens le monde qui t'entoure. Pénètre-le. Écoute-le. Et finis par faire abstraction de ce monde vivant dont les bruits t'importunent pour pouvoir les entendre. "

La jeune femme respirait calmement, les yeux clos. Elle avait besoin de se concentrer et cela n'était pas aussi dur que de forcer physiquement car Ophalee avait cette habitude de méditer. Effectivement, grâce à son passage au Temple des Esprits, la méditation était désormais de mise. Elle lâcha un gros soupire, observant que finalement elle n'y arrivait pas. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, Anea était dans une parfaite symbiose avec elle-même et le monde qui l'entourait tel qu'elle ne bougeait plus et ne cillait pas. Ses deux prunelles noires finirent par se poser calmement sur Ophalee en plus d'un grand sourire. " Ce n'est déjà pas mal ! Mais il est vrai qu'il faut en avoir l'habitude et pas qu'un peu. Tu remarqueras qu'ensuite, tu verras le monde d'une toute autre façon avec un autre regard, un nouveau souffle et ton ouïe suivra le chaînon. Ne t'attends simplement pas à les entendre désormais, ce serait te faire espérer pour rien car c'est un travail dur et acharné que tu devras faire... T'en as bien compris le principe, c'est déjà ça ! " " Et invoquer les morts, tu peux Anea ? " La face de la bélua chauve-souris blêmit un peu " Non et je ne conseille à aucun être censé de le faire... Ce serait bien trop dangereux pour la vie de celui qui s'y attente. " Ophalee lâcha un soupir " J'y arriverais, quoiqu'il m'en coûte, Anea. C'est intelligent d'avertir et c'est même gentil, mais je n'accepte pas. J'ai toujours... J'ai toujours mis un point d'honneur sur mes promesses et celle-là je la tiendrais. Cela ne sert à rien de me raisonner, Anea, la seule chose que tu puisses faire pour m'aider tant bien dans ma quête que pour moi, est de m'apprendre à écouter le monde qui m'entoure, et si plus, mon frère, mes amis disparus et ma famille. Tu sais, la plupart je ne les ai pas connus. Et cela enlaidit mon âme de telle sorte que j'en perdrais sans doute un jour la raison. Jusqu'à ce jour-là, je veux me parer à toutes les éventualités, pouvoir faire face à ce monde. Tu comprends, Anea ? " Les yeux d'Anea étaient toujours posés sur Ophalee et son sourire toujours aussi large. " Et bien il semblerait que j'ai trouvé une personne tout aussi bizarre que moi ! " Elle rigola doucement. " Et si nous continuons à faire preuve de sagesse ? Méditer est la meilleure façon d'aimer ce monde, et crois-moi, aimer vaut bien mieux que haïr. Tu ne crois pas ? " La bélua loup ne fit rien, regardant simplement la fille qui se trouvait en face d'elle. " Apprenons alors ! " Son sourire était présent mais son cœur était ailleurs, sans doute câliner par des êtres chers qui l'aimaient tant.

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Mar 27 Nov 2012, 18:50

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Mer 28 Nov 2012, 12:22

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Mer 28 Nov 2012, 16:33



Placée au centre de cette place , bien fixe , debout , deux doigts de chaque main sur chacune de mes tempes , je demeurais concentrée . Le bruit de l'eau de la fontaine se trouvant juste derrière moi ne me perturbant nullement . Impressionnant . Moi , Ombre , n'avait jamais essayé cela . Il fallut que j'entende la légende de cette femme qui parlait avec les esprits et les morts pour que je commence à comprendre et à essayer de ressentir ça . Bien sûr , je sentais cette énergie qui nous entourait , ses esprits dans l'atmosphère , c'était très étrange comme sensation mais infiniment rassurant . Car nous vivions en fait dans le même monde bien que parallèle de ses des esprits et comme disait le dicton "Ils reposent en paix" ... Et une fois qu'on peut ressentir ce monde , voir la possibilité de parler à ses occupants , on remarque qu'il n'est pas plus sombre que le paradis , c'est le même que nous , tout autour de nous mais parallèle et opposé , bien plus calme et silencieux , apaisant même . Mais peut-être était-ce tiré du fait que moi ... J'étais une Ombre ? Et que les autres ne pouvaient apprécier ça comme ça se devait d'être ? Je n'en avais aucune idée ... Mais ça se trouve , si j'étais là pour pouvoir parler avec eux ... Ceux des autres races ne pouvaient même pas faire égal aux Ombres et ne serait-ce que les ressentir ... Il fallait que j'éclaire tout ça .

J'ouvrais enfin les yeux et la nouvelle femme si proche qui se trouvait devant moi , me fit sursauter et reculer vivement . Si elle n'avait pas retenu ma main , j'étais bon pour un bain dans la fontaine du village .

- Merci ...

Lâchais-je un peu gênée en me grattant la tête . La jeune femme rit légèrement avant de pencher la tête , les mains jointes tombant devant son anatomie , et souriant doucement , elle répliqua avec douceur :

- Ce n'est rien mademoiselle ... Mon nom est Anea , ravie de faire votre connaissance .

- Ah je suis ... Sora ... je ...

- Vous êtes une Ombre et vous êtes venue me voir , n'est-ce pas ?


Relança t-elle avec vivacité en m'interrompant royalement . J'écarquillais les yeux . Comment savait-elle ça ? Mais qu'importe , je n'aurais pas trop à m'étaler en discours explicatifs ennuyeux , ça m'arrangeait plutôt bien en fait . Je pris une grande inspiration , lui répondant avec calme malgré que cette façon de tout savoir d'un coup m’épate encore :

- C'est exact mademoiselle ... Aena ... Vous êtes stupéfiante ...

Dis-je en lui accordant un sourire franc et empli de politesses . Oui , elle m'impressionnait pas mal cette fille-là pour tout dire . Elle me prit rapidement par la main mais toujours avec délicatesse , avant de me lâcher et de me laisser marcher à ses côtés . J'attendais patiemment qu'elle parle car je savais qu'elle détenait le secret de ce qui me manquait . Elle baissa doucement son regard vers le sol , qui devint d'une nostalgie ans précédent , ce qui me fit à nouveau sursauter intérieurement . Avant de relever le regard vers le ciel et de commencer ; j'étais à ses côtés , attentive comme jamais .

- Longtemps , les habitants d'ici m'ont prise pour folle , et encore aujourd'hui . Mais communiquer avec ceux qui nous ont précédé n'est pas un crime n'est-ce pas ? Je trouve même cela fabuleux pour tout vous dire ... Et suis désolée de voir que les gens ne peuvent pas le comprendre ...

- C'est pourtant une magnifique chose de parler avec les défunts ... Enfin , ce n'est que mon avis ... Mais je sais qu'ils ont vécu autre chose que nous , qu'ils ont beaucoup à nous apprendre , comme ils ont beaucoup à savoir de nous , qui les avons succédé . Ce monde qui est pourtant très proche du nôtre et qui y est parallèle ... Je suis sûre qu'il est merveilleux .


Elle pencha la tête vers moi , les yeux pétillants de vie et de curiosité . Peut-être que personne au monde ne lui avait tenu un tel discours ? Oui sûrement , vu qu'elle me demanda confirmation par la suite :

- Si vous dites vrai ... Vous êtes la plus sage des Ombres que j'ai rencontrée ...

- Je n'ai pas pour habitude de mentir sur ce point-là vous savez ...


Elle hocha la tête , souriant encore , me montrant tous ces gens qui passaient à côté de nous . Soit pressés, soit occupés à autre chose . Je connais cette impression de n'être que transparent , encore et encore . Elle baissa timidement mais surtout tristement la tête , répétant encore une fois d'une voix mélancolique :

- Je ne comprends pas ...

- Le monde a bien changé depuis toutes ses années ... De toutes races que nous sommes , nous nous nommons dans un ensemble dit humanité , que je te trouve bien égoïste au passage , pour chaque personnage concerné ...

- Vous avez sans doute raison ... Venez , marchons encore un peu . Je vous délivrerais ensuite ce pouvoir que vous êtes venue chercher en souhaitant ma rencontre je suppose .


Et nous marchâmes comme ça un long moment , peut-être même une bonne heure et encore , je n'ai pas vraiment vu le temps passer ... Mais autant vous dire que la jeune femme m'a éclairé , moi Ombre , qui croyait qu'elle n'avait plus rien à apprendre sur la Mort . Notamment , elle m'a expliqué que toute personne qu'on cherchait et qu'on ne pouvait voir dans ce monde ... N'était certainement pas morte , même si on le croyait . Nous étions rendues là , elle m'avait offert ce divin pouvoir et voulait que j'en fasse un petit test . Je fermais les yeux , me concentrais et les rouvrais en regardant autour de moi . Impressionnant ... Et indescriptible . Cependant ... Le test était de trouver quelqu'un , une personne que j'avais moi-même choisi ... Je devais en avoir le cœur net . Mais pas une trace d'elle , une seule ... Je rouvrais normalement les yeux , la transition était plus longue car manque d'entraînement pour moi mais se déroulait à merveille . Je me retournai vers Aena et vint à la secouer comme un prunier .

- Je ne l'ai pas vu ! Elle n'était pas là ! Comment se fait-ce ? Ça voudrait dire que ...

Mes mains retombent mollement , tandis que la Bélua me sourit , se courbant légèrement d'un nouveau sourire .

- Ça veut dire qu'elle est encore bien vivante n'est-ce pas ? Si j'ai bien compris cette enfance que vous m'avez raconté ... Je suppose que votre désir n'était point de retrouver les faux parents qui vous ont kidnapper et abandonner mais bien la mère qui vous a sauvé de la Mort avec votre sœur ... N'est-ce pas ? Si elle n'est pas dans ce monde ... Elle est sans doute possible dans le nôtre .

Mon regard se fait un instant dans le vague avant de relever précipitamment la tête , les larmes aux yeux . Et de la prendre dans mes bras , heureuse , emplie d'un sentiment impossible à décrire . Puis je la relâchais :

- Comment ... Vous remercier ... Aena ?

- Partez donc à la recherche de votre mère pour commencer , ça me fera très plaisir de savoir que ce pouvoir vous sera aussi utile ... Vous irez loin car vous êtes une Ombre sage derrière vos airs un peu ... Originaux ... Ne prenez pas ça mal !


Je me mis à rire et elle en fit de même . Il était temps de se quitter et jamais je ne pourrais assez la remercier pour ce don du ciel . Je lui jurais de la retrouver cette maman perdue , et que si la jeune femme avait le moindre problème , qu'elle sonne au nom de Sora dans toutes ses terres , celle-ci accourerait .
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Jeu 03 Jan 2013, 00:20

Parlez, habitants du dernier Royaume.:

"On les écoute, ils sont murmures.
On les sent, ils sont parjures.
On les met en doute, ils sont armures.
On les défend, ils sont ruptures.

Ils voient plus que n'importe qui.
Ils comprennent mieux que nous.
Ils tentent de dire tout.
Ils sont confrontés à la vie.

Morts, mort pour une raison.
Morts, mort impunément.
Morts, mort avec passion.
Morts, mort éternellement."
Kazu Dira Fuwoni (©)

Pourquoi les gens étaient-ils si tristes aujourd'hui ? Les pas étaient lents, les démarches chaotiques, l'écho des sabots des chevaux contre la pierre sale résonnait dans ma tête en même temps que les vaines tentations de racolages des dames de joie du bordel. C'était un jour où le monde avait perdu de sa saveur. Un jour où le monde avait perdu de sa couleur. Il lui manquait les rires d'enfants. Il lui manquait les gazouillis d'oiseaux. Il n'avait plus le son si singulier des tapes dans le dos ni des rixes amicales de tavernes d'ivrogne. Même mon reflet que j'essayais de rendre joyeux paraissait pâle dans la vitre de ce magasin qui avait fait faillite. L'étincelle qui me faisait apprécier ma vie avait disparue en ce matin de pluie gris, comme l'aurait dû être mes cheveux un jour, ce qu'ils ne seraient jamais. J'allais rester jeune et je n'avais pas envie de rester jeune dans un monde gris, terne, monotone, insipide et inénarrable tant il fut triste.

Le seul refuge qu'il me restait alors était ma lanterne. Dernier petit endroit d'intimité où moi et Yurei seuls pouvions rentrer. Même Céles et même le maître que je préférai ne pouvait pas rentrer là-dedans et je ne le souhaitais pas, même s'ils avaient pu. J'aurais fermé la porte à double tour puis je me serais enfermé dans ma dernière parcelle, mon infime parcelle, ma seule parcelle d'intimité. Elle était meublée selon mes moindres désirs et c'était un peu comme ma petite dimension à moi. Cette dimension où je faisais ce que je voulais. Je ne voulais aujourd'hui que des miroirs. Des bassines d'eau et des reflets où je pouvais voir qui j'étais pour les autres. Je m'amusais à changer de forme et à me rappeler que je n'étais pas vraiment quelque chose, mais que je n'étais pas vraiment rien non plus. J'étais ce que mon maître voulait que je sois. Pourtant j'avais du contrôle sur mon maître. Enfin je commençais à l'espérer plus qu'à le croire. Peut-être me fallait-il plus de puissance. Il était sûr que si je fus Iblis, le contrôle était de mon côté, mais je n'étais pas même Ifrit, ni même Shaytan. Je voulais que le jour où tout cela me reviendrait arrive vite et j'allais tout faire pour. Les miroirs me reflétaient l'image d'un garçon triste au nom trompeur. Le parchemin des révélations qui étaient posé négligemment sur un guéridon écrivait mon nom d'emprunt et ma nouvelle race. Une passe de la main, il m'écrivait Kazu Fuwoni, humain. Je m'illusionnais moi-même et ce devait être à la limite du pathétique ainsi qu'à la frontière du risible. Je fermai ce parchemin et m'assis au milieu de tout ces miroirs qui reflétaient mon image ridicule. Je ne devins plus qu'un flux, ma vraie nature, mon vrai physique, une sorte de magma de magie qui faisait ce qu'il voulait de lui. Les larmes tombèrent sur le sol, venant de cette masse difforme.

Je fus remis à ma forme normale par un sursaut venant de la lumière de ma lanterne. Je sortis de ma lanterne et m'apprêtai à sceller le contrat rituel pour que la personne en face de moi soit mon nouveau maître ou plutôt ma nouvelle maîtresse. Avant, j'entendis :


    - C'est un génie ? Intéressant ! Epargne moi tes voeux génie et assieds toi.


Je ne compris pas tout de suite et fus un peu déboussolé. J'étais au milieu d'une ville que je ne connaissais pas du tout. Les gens évitaient cette femme et moi. Elle me dit :


    - Ils n'entendent pas, mais tu vas entendre, je l'espère dans tous les cas.

    - Entendre quoi ?


Lui demandais-je avec intérêt. Son flux était multiple et je voyais pleins de flux tournés vers moi. Je ne comprenais pas tout, mais je savais qu'on m'observait. Je tournais la tête, mais personne ne me regardait.

    - Ils peuvent te voir eux. Mais toi tu ne pourras pas. Moi je ne te l'apprendrai pas, mais si tu veux tu peux les entendre. Il te suffit de les écouter


Un silence, puis elle reprit comme si elle répondait :


    - C'était toi le vieillard qui l'a embauché quand il sortait du pensionnat des marchands...Je vois ! Alors si tu veux lui reparler ne dis rien et demande toi si tous tes choix, tout ceux que tu as fait pendant ton existence était les bons.

    - Mais...

    - Chut ! Je te laisse avec toi-même.


Mes yeux se fermèrent et une odeur d'encens m'emplit les narines. Sans vraiment comprendre pourquoi mon corps reprit cette masse difforme et intangible qui était ma vraie nature. Puis je me sentis partir. Je traversais des couloirs, pleins de longs couloirs, les couloirs de l'esprit, puis je percevais ceux des souvenirs. Le voyage avait commencé. Un voyage inattendu.

Mon premier souvenir fut celui de la table familiale, dans cette grande demeure. Cette table où j'avais ma place et mon majordome attitré qui venait me remplir mon gobelet. Depuis tout jeune, nous avions le droit à un demi-verre de vin par repas, le reste du temps, c'était de l'eau. C'était pour nous habituer à boire, car les signatures et les contrats ne se concluaient qu'après plusieurs pichets bien vidés. Ainsi, en tant que futurs marchands, nous devions tenir la boisson. A chaque fois, j'aimais boire du vin. Cela me faisait me sentir grand. Comme mon papa au bout de la table. Je me rappelais étonnamment de chacun des traits de son visage, alors qu'en principe je ne voyais que cette même masse floue que j'étais pour seul visage. Il souriait, parlait avec tout le monde et la table familiale était animée. Mais ce n'était pas un repas comme les autres. Les gens de la maisonnée parlait beaucoup de moi, de mon avenir, de ma vie. Ils me laissaient une dernière fois le choix. La voix de mon père résonna dans ma tête comme si je venais d'être sous une cloche qui ne tintait pas, mais qui grondait.


    - Veux-tu y aller Kazu Fuwoni, comme ton père et tes frères avant toi ?


La réponse était évidente pour moi. Depuis tout jeune je voulais reprendre l'entreprise familiale et devenir un riche marchand pour ensuite apporter ma pierre à l'édifice de nos ancêtres. Je souris et dis d'une voix encore enfantine.


    - J'irai et j'honorerai la famille, père.


Je souris et j'entendis alors la voix de mon père alors que je le vis se lever :

    - Tu t'es assis ici en Fils Fuwoni, la prochaine fois que tu t'y assoiras, ce sera en tant que marchand de la famille Fuwoni

Le repas se termina, des félicitations pleuvaient et je fus ré-embarqué dans les couloirs tortueux des souvenirs. J'étais certain que ce premier chois avait été le bon.

Ce fut ensuite à l'internant que je fus amené, mais mon esprit ne fit qu'y passer vu qu'il m'emmena immédiatement devant ce coffre que je voyiais lorsque je faisais d'affreux cauchemars dans mon ancienne vie. Je revis cette lanterne, ma lanterne, ce génie violet, mon prédécesseur et je vis ensuite mes chois défiler devant moi. Les funérailles de mon ami le marchand, le bonheur des mes frères uis le choix d'avoir des pouvoir, car j'avais longtemps rêvé de magie. Je ne savais pas quoi faire, devais-je les accepter ou non, je ne pouvais pas le savoir, je ne comprenais pas puis soudain je refermais le coffret, j'ouvris les yeux et repris mon corps dans un boum de fumée. Je souris et entendis surpris les murmures de celui que j'avais rendu heureux à sa mort, l'ancien marchand. Je ne pouvais pas le voir, mais je l'entendais et je pouvais lui parler. Ne sachant pas quoi lui dire, je laissais couler mes larmes. Je souris à la dame qui me dit :

    - Tu peux lui parler, tu t'es accepté comme tu es. Maintenant va, va aux enfers et accepte tes peurs, Blue Chaman te montrera comment le voir.


    - Merci...enfin je crois...merci oui, merci de m'avoir éclairé.


C'était tout ce que je pouvais dire, tout ce que j'arrivais à dire à elle qui m'avait ouvert les oreilles devant tant de choses qui m'étaient jusqu'alors insoupçonnées. Décidément, j'avais encore pléthore de choses à apprendre et de connaissances à acquérir. Je souris et partis tout déboussolé en voyant que le monde avait retrouvé les gazouillis d'oiseaux et les rires des enfants. Ne manquaient plus que les couleurs, je connaissais ma prochaine destination.

HRP : Environ 75 lignes (1450 mots avec le poème d'intro ^^)
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Jeu 03 Jan 2013, 17:35

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Jeu 03 Jan 2013, 17:44

Le sorcier avait entendu parler de certaines rumeurs concernant une jeune bélua situé dans la grande ville. Il marchait lentement observant à la dérobée les êtres jonchés de chaque côté de la rue. L’architecture cisaillée des bâtiments déversaient son ombre dansante et étrange sur le sol pavé. Le soleil n’était pas bien haut, il s’étirait difficilement au travers de la chape grisonnante qui masquait le ciel. Après plusieurs minutes de marches, Valkan remarqua une jeune fille affalée sur un banc, semblait parler…Toute seule. Il eut un sourire en quoi tout en le voyant. L’observant quelques minutes, il se revoyait lui plus jeune, s’inventant des mondes lointains. Il ne la pensait pas folle, car parfois là où l’on croit quelqu’un de fous, c’est simplement que nous ne pouvons pas percevoir sa vision du monde.
Approchant doucement, Valkan s’assit à côté de la jeune bélua. Elle l’observa de la tête aux pieds. Il était vêtu simplement, une chemise en flanelle grise, son pantalon noir en cuir le tout couvert par un manteau épais et long. Après s’être assit confortablement sur le banc qui ne manqua pas de craquer au vue de son état, la jeune bélua se mit à siffler d’admiration.

Je n’y crois pas ! Tu es sur de toi ?

Arrête tu me fais marcher. Un vrai de vrai ?! – Hé salut ! Euh…Vous êtes un sorcier pas vrai ? Un vrai sorcier et tout ?

Valkan se mit à sourire, un sourire doux et léger.

Oui très chère.

Waouh ! Je ne sais pas, je m’imaginais un genre de monstre assoiffé de sang. – Bien sûr qu’ils sont censés être méchant mais ça ne veut rien dire, regarde-moi, je suis bien folle et puis arrête avec ça, à la fin si on t’écoutait il faudrait mettre des –

A qui parlez-vous Milady ?

Oh ! Pas besoin de me parler comme ça. Enfin, je suis qu’une fille des rues m’sieur. Enfin, pas tout à fait. Enfin…Euh…On se comprend. Et…Euh…Je parlais à…Je suis certaine que vous n’êtes pas du genre à vous moquer vous hein ?

Non. J’ai entendu dire que tu étais spéciale, je te cherchais en fait.

Tu vois je te l’avais bien dit, tu es de mauvaise foi avec tout le monde de toute façon. – Attendez-vous avez dit que j’étais spéciale ?

Oui. Spéciale.

C’est la première fois qu’on me dit ça. Je suis…Spéciale, vous le croyez vraiment ?

Oui. Tu veux que je te dise un secret ?

La jeune bélua dévisageait Valkan d’un air surpris. Puis elle fit une pirouette pour passer derrière le banc et se pendre à l’arbre qui jonchait le banc. Le sorcier l’observa sans un mot, attendant sa réponse. Elle semblait écouter quelque chose, ou plutôt quelqu’un que Valkan ne voyait pas ni n’entendait. Les pieds encochés dans la branche après un mouvement très agile qui avait dû être répété beaucoup de fois, sa main se mit à gratter son menton.

Non, non. – Attends ! Il a dit que je suis spéciale, c’est super cool ! Et puis ce n’est pas comme si il allait me dévorer. D’accords. Je veux bien de votre secret en fait.

Quand j’étais plus jeune, j’aurais voulu que tous me comprenne mais ça n’a pas été le cas. Vois-tu j’ai plus d’un siècle, et quand je te vois je me souviens de ce que ça fait d’être considéré comme…A part.

Je te l’avais dit, de toute façon ça ne m’intéresse pas. Arrête sérieusement ! C’est – Bon ça va ! Dites-moi m’sieur, j’ai mon ami « H » qui me demande si vous êtes déjà allé à Oshgard.

J’y suis bien allé, oui.

Ouille, ça fait mal. Arrête de crier bon sang ! Tu vas me faire exploser les tympans. Et alors, c’est parce que c’est un papy sorcier que je dois forcément sauter au plafond. – ARRETE DE CRIER !

Le hurlement de la jeune bélua fit tourner des têtes de curieux. Ils dévisagèrent Valkan et la jeune bélua pendue dans l’arbre. Sa chevelure dansait sous la brise matinale, ses rouges avaient rougies sous l’effet de son cri. Elle faisait la moue. Valkan n’avait qu’un seul pan de la conversation, et sans entendre toute la conversation, il ne pouvait pas se forger d’avis. Il attendait patiemment, tournant légèrement la tête pour mieux observer la jeune fille.

« H » dit que vous êtes un garçon de la Grande Rafle et que vous êtes un héros pour ce que vous avez fait là-bas. Je ne sais pas ce que c’est, lui dit que vous comprendrez.

Le visage du sorcier s’assombrissait face aux paroles de la jeune bélua. Son bras se leva et il balayait le vide devant lui.

Pourquoi ton ami dit-il cela ?

Euh…Son fils était là-bas. Il veut aussi que vous essayez de l’entendre, si vous l’entendiez, il n’arrête de crier dans tous les sens depuis tout à l’heure. Il dit que vous n’avez pas changé, qu’il est content de vous rencontrer…Enfin il parle tellement vite que je n’arrive pas à suivre.

Je vois. Alors dis-moi, comment pourrais-je l’entendre ?

Je ne sais pas ce que vous avez fait, vraiment pas. Mais si « H » dit que je dois vous apprendre alors je le ferais. C’est en substance simple, il suffit de tendre l’oreille et d’écouter. Enfin…Pas seulement, il faut accepter de croire en l’irréel, croire que nous ne sommes pas forcément seuls. A chacun des pas que nous faisons ne nous le sommes pas vraiment d’ailleurs. Vous comprenez ?

Oui je comprends. Je le crois aussi, nous sommes jamais vraiment seul et même si parfois nous pensons que tout est finit il y a toujours une solution. Je vais essayer si tu le permets.

La jeune bélua toujours accrochée à sa branche, lui offrit un large sourire. Valkan se concentrait sur l’impossible, il avait toujours cru à cela, toujours cru qu’il était fort possible que nous n’étions qu’une partie visible de l’Iceberg et que le processus de vie et de mort était plus complexe qu’on le pensait. Que des esprits étaient là, avec nous, en nous. Qu’au final nous étions juste aveugles et sourd. Il repensait à son imagination folle quand il était petit. Bien que là l’imagination ne soit pas en cause, il se devait d’écouter. Fermant les yeux faisant appel à son ouïe, le sorcier se laissa envahir par les bruits de la ville. Les bruits de pas sur le pavé, les volets qui s’ouvrait avec le soleil levant, la douce brise qui effeuillait les arbres avec douceur. Le bruit léger du craquement de la branche sur laquelle était posée la bélua. Tout ça résonnait à présent. Tout était normal, rien de particulier. Au bout de quelques minutes, Valkan allait abandonner et puis il entendu…Ce murmure, cette caresse…Un mot, un seul…

Merci…

Vous l’avez entendu là n’est-ce pas ?

Oui jeune fille. J’ai entendu.

Il dit que ce merci est pour –


Je sais ne t’inquiète pas. C’est à moi de te remercier à présent.

Valkan se levant du banc commença à remonter la rue pavé. Levant la main en signe d’au revoir, il entendit la jeune bélua le héler. Il se retourna, et vu la jeune fille le rattraper.

Vous partez comme ça ? Vous ne connaissez même pas mon nom ! Et « H » ne vous a –

Elle se tut. Valkan venait de lui saisir le menton. Il lui fit un sourire.

Je ne veux pas connaître ton nom, tu seras toujours à mes yeux la fille spéciale que j’ai rencontré à Sceptelinôst et qui m’a donné appris quelque chose de grand. Ne renonce jamais jeune bélua, les gens sont peut-être idiot mais ce que tu possèdes n’a pas de valeurs et quoi qu’il advienne, tu es plus sage qu’eux tous. Nous nous reverrons peut être un jour qui sait…

Et il partit. La jeune bélua resta planté là. Observant ce curieux sorcier se fondre dans l’immensité de la ville, elle non plus ne l’oublierait pas.

ARRETE DE HURLER H ! IL EST PARTIT MAINTENANT !
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