Quand le jeune homme se présenta à son tour, Nastaé fut heureux de voir que finalement on ne le rejetait pas, malgré le fait qu'il passait pour un débiloss, sans vraiment s'en apercevoir. Et puis Morvan lui toucha le front, se rapprochant subitement. Pensant que c'était peut être une manière de dire bonjour, il toucha aussi le sien. Mais retira la main bien vite. Cette homme était bien plus chaud que Nastaé. Pourtant l'ondin n'avait pas très froid, alors pourquoi se contact était-il plus chaud ? Dans l'eau, tout le monde avait la même température... Se pourrait-il que les humains soient plus chaud que les sirènes ? Si c'était ça, la jeune créature s'en délecta, car un contact chaud était toujours agréable. Souriant par la suite, il se concentra sur le jeune homme qui l'évaluait mentalement, en se redressant.
Et puis un étonnement sortit de sa bouche. Nastaé fut légèrement à cet éclat de voix, mais se laissa faire lorsque Morvan l'aida à se relever. Tel un enfant qui apprenait à marcher, il essaya de plier ses membres, avec difficulté. Au final, une fois sur ses pieds, ses jambes tremblèrent comme des feuilles. Ca allait être difficile. Ses jambes étaient tendues mais ne soutenait rien du tout, et lorsque le jeune homme voulu voir s'il tenait seul, l'ondin paniqua. Il eu à peine le temps de prononcer un "attend ! Je...", que ses genoux lâchèrent, pour le faire basculer en avant. Se rattrapant, par réflexe à son instituteur du moment, il s'en vit assez gêné. D'habitude, il excellait dans beaucoup de chose, et voilà que là il se retrouvait sans moyens, sans défenses, à se faire aidé par un inconnu.
Cela le fit légèrement réfléchir.
Il s'excusa timidement, et essaya de se redresser. Mais prendre appuie sur quelqu'un de la même corpulence que soi, c'était difficile...

Alors qu'il bougea ses jambes de manière à se soutenir, sa tigresse arriva et se jeta sur lui, lui léchant le visage. Il lui chopa les oreilles, en essayant de lutter :

-Tora ! Mais... Arrête !

Au final, il se retrouva à nouveau par terre. Lorsque son animal se décala, ile se frotta le visage de ses bras, et présenta sa compagne :

-Je te présente Tora. Elle est très gentille mais un peu envahissante...

Puis collant son front à celui de l'animal il dit gentiment :

-Oui je parle de toi espèce d'idiote !

Mais il n'eut pour seule réponse, qu'un gros léchouillement de face. Géniiiial ! Se frottant à nouveau le visage il se détourna d'elle pour tendre les bras à son nouvel ami, comme un enfant qui voulait qu'on le porte. Et un sourire sur son visage il dit doucement :

-Je vais y arriver...

Alors encore une fois, il essaya d'être plus stable, et de ne pas céder.
Une fois à nouveau debout, se retenant sur Morvan, il tenta de laisser ses jambes prendre le relais. Les regardant, comme si quelque chose pouvait se passer, il sentit un muscle se contracté. Au début, ce fut une sensation bizarre et il ne trouva pas ça naturel. Puis répétant le léger mouvement qu'il avait fait, il fit pareil avec l'autre jambe. Finalement c'était normal. Les muscles sollicités prirent le relais et il pu enfin tenir debout.
Super ! Maintenant... Il fallait apprendre à marcher, sous les yeux rieurs de sa tigresse...

Morvan lui conseilla d'avoir le dos bien droit, lorsqu'il se leva à nouveau. Nastaé appréciait de plus en plus sa compagnie, se disant que c'était quelqu'un de très compréhensif. D'après ses conseils, il fallait qu'il fixe un point et qu'il ne se base qu'à celui ci, ne s'occupant pas du reste. Pour l'ondin ça allait être bien plus difficile qu'il ne le pensait... Alors une fois qu'il fut bien droit, le blond le rassit de manière à ce qu'il visualise parfaitement la démarche. Il trouva cela étrange de bouger ses bras en adéquation avec ses jambes, mais aux vues de comment le jeune homme lui décrivait cela, ça avait surtout l'air d'un mouvement naturel. La tigresse regardait, assez étrangement, la façon dont se déplaçait le jeune étranger, pour elle. Une fois que son instituteur se tourna vers lui, à la fin de sa démonstration, l'ondin ne pu que sourire, en joignant ses mains, forme de contentement.

-Quand c'est toi ça a l'air tellement facile...

Mais il ne se découragea pas bien au contraire. Nastaé écouta attentivement la position dans laquelle il du se mettre, et fit en sorte d'être en accord avec Morvan pour coordonner chaque geste qui allait être fait. Une fois prêt, il essaya un maximum d'obéir, mais il ne put s'empêcher de regarder ses pieds. Comme si... Les voir apportait la preuve qu'il n'allait pas tomber. Mais même en les regardant, ses jambes étaient hésitante, inhabile et il du plusieurs fois se rattraper au jeune homme. Décidant de l'écouter pour de bon, il regarda alors devant lui, et il se rendit compte qu'ils étaient à la même taille. Là aussi, lorsque le blond avait ses mains sur ses bras, il sentit une forte chaleur, là où sa peau touchait la sienne.
Et puis gardant le rythme, il fit un pas, deux, puis ses chevilles se tordient, ne supportant pas vraiment son poids. La stabilité était quelque chose de dur à acquérir...
Malgré tout, cela vint petit à petit. Ses chevilles commencèrent à prendre le mouvement, ne se tordant plus dans tout les sens, ses genoux ne se dérobèrent pas sous lui, et ses cuisses... Ses cuisses ! Les muscles, toujours contracté par le stress, finissaient par lui faire légèrement mal. Bien sur, il pouvait toujours bouger et avancer. C'était une douleur innocente.

Citation :

''Bien ! Vu que tu as bien réussi ton exercice. On va vite enchaîner à la suivante. On garde le même exercice ou je te maintiens mais cette fois, je serais à côté de toi et on se tiendra par la épaules. N'oublie pas de fixer droit devant toi un point fixe. C'est le meilleur moyen de marcher correctement et droit, après tu verras que tu pourras marcher en regardant derrière toi. Ensuite, vu que tu as un bras de libre, tu vas l'employer quand la jambe opposé sera devant toi. Tu as compris ?''

Bon, la difficulté se corsait. Nastaé souriait à la vue de pouvoir marcher seul, mais pour le moment, la concentration était de mise. Alors il s'exécuta. Son ami se mit contre lui, se tenant alors mutuellement. Mais l'ondin fut plus détendu. Déjà tenir debout était quelque chose qu'il avait acquit. D'accord, avec un équilibre pourri mais il savait le faire !
Bien que lorsqu'il marchait avec Morvan devant lui, il n'eut pas franchement besoin de balancer ses bras, il en comprit tout le sens maintenant qu'il avait un appui que d'un seul côté. Alors de son bras libre, à chacun de ses pas et bien qu'il regarda droit devant, il s'amusait à jeter un coup d'œil, voir si le bras suivait le mouvement. Il ne manqua pas, évidemment, de se crouter plusieurs fois que ce soit en avant, ou en arrière, mais il eu le réflexe vif de se redresser. Et le blond avait raison, les gestes vinrent tout seul, et il ne s'aperçut plus que son bras bougeait, au bout de quelque pas. L'ondin se concentrait sur le point fixe, sans regarder ses pieds, pour ne pas tomber. Pour lui c'était le grand saut dans le vide. Passer du tout au tout en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire.
Et puis ils firent une pause, Nastaé s'allongea sur le sol, prenant Tora, qui s'était couchée, comme un coussin. Morvan lui posa alors la question. Il mit un petit moment, formulant une phrase correcte dans sa tête. Puis se résignant il dit en soupirant :

-Nous ne sommes pas du même monde mais nous habitons sous le même ciel...* Je viens de l'océan.

Il se dit alors que après tous les efforts qu'il avait fait, pour l'aider -alors qu'il aurait clairement pu le laisser là, et tout nu en plus- , il pouvait au moins lui en dire un peu plus.

-Je suis né dans l'eau et j'y ai vécu toute ma vie jusqu'à... Il y a quelques instants. Tu es le premier humain vivant que je rencontre.

Nastaé sourit, tout de même content de cette première rencontre.

-Je ne connais rien des humains, de la terre ferme, et même de tout ce qui fait votre monde. Nous sommes si proche et pourtant si éloigné... C'est étrange tu ne trouve pas ? On nous cache le monde extérieur et je suppose que l'on vous cache le monde océanique. Par sécurité apparemment.

Il était quelque peu mélancolique sur ce point là. Se dire qu'il n'avait pas exploré tout l'océan et qu'en plus il avait tout le continent à faire. C'était décourageant, mais il n'en fit rien. Et puis tendant le bras il toucha les cheveux doré de son ami. Puis retirant sa main il dit :

-Vous êtes tous dorés comme le soleil ici ? Chez moi nous avons soit ma couleur, soit les cheveux très noir. Du moins pour les hommes... Mes frères eux ont tous les cheveux noirs, je suis le seul à les avoir nacré. Peut être finalement ils reflètent la beauté du cœur...

Soupirant à l'évocation de sa famille d'hypocrite, il préféra oublié cela, écoutant plutôt son ami. Il voulait en apprendre tellement...

Spoiler:

Nastaé commençait à aimer écouter parler son nouvel ami. Il racontait ses histoires avec tellement de sincérité, que c'était agréable de l'entendre. Et puis l'ondin se dit que vraiment, Morvan n'avait pas eu de chance de s'être fait capturé pour ses dons. Mais il reconnu bien là son peuple, en sauvant la peau d'un humain.
Et puis il se fit expliquer ce qu'était un sorcier. Nastaé n'avait pas vraiment relevé sur le moment, mais il était vrai qu'il ne savait pas ce que ça signifiai, et il fut ravis de le savoirt. Le blond lui posa la question des races.

-Des races ? Non. Des fois on croise des humains nager à la surface, s'enfoncer légèrement mais pas assez pour qu'ils nous découvrent. J'en ai même vu un qui, en plein milieu de l'eau, s'était transformé en requin... C'était très impressionnant ! Lorsque nous, sirènes, nous naissons dans les abysses de l'océan, nous ressemblons fortement à des créatures sous marines, ornés de coraux, et d'algues. C'est à cause de l'obscurité... Alors que des ondins comme moi, nés entre deux eaux, et relativement près de la surface, gardons un buste et un visage plus identiques au monde terrestre. Notre caractère est aussi différent.

Il soupira, repensant à la fois où il avait failli servir de pâture à ses "congénères" dans les profondeurs. De son doigt, il faisait des ronds dans le sable puis, se stoppant, il leva les yeux vers son ami et dit :

-Une fois je suis allé dans les abysses enfin... Contre ma volonté... Et j'ai failli y rester. Lorsque j'ai demandé à mes parents, ma mère m'a expliqué que c'était des êtres comme nous, mais ils nous détestaient. Et c'est vrai qu'il y a une vrai guerre entre nous et... eux. Alors que nous faisons parti de la même espèce...

Nastaé trouva ça dommage, lui qui pensait que son peuple vivait en harmonie, il avait du découvrir une facette qui était juste pire que tout. Baissant à nouveau les yeux, il sentit Tora bouger sous sa tête et se lever pour partir. Son crâne toucha lourdement le sol sableux et il grimaça :

-Hey ! Andouille fais gaffe !

La tigresse l'ignora, et lorsqu'elle tourna la tête vers lui, son regard était rieur. Il marmonna dans sa barbe et de son bras, lui attrapa la queue, pour essayer de la mordre. Sa compagne se retourna, se débattant à coup de gros coup de langue rapeuse sur le visage. Il s’étala par terre lâchant tout.

-Je me rend c'est bon !

L'animal prit ses aises, triomphante, et se coucha contre lui, les deux pattes avant sur son ventre, le cou bien droit, le regard hautain, tel un trophée de chasse. Soupirant en lui grattant l'oreille, il écouta Morvan répondre à sa question. Visiblement ici, les cheveux, c'était par race et par personne... C'était quelque chose personnel. L'ondin se dit que ça devait faire beaucoup de couleur ! Dommage qu'ils n'en aient pas autant chez eux... Ça aurait été très diversifié. Cela lui rappela donc quelque peu que c'était un peuple assez fermé tout de même. Il était blond parce qu'il était :

-Em... Emental ?

Nastaé se trouva bête, car il su pertinemment que ce n'était pas le bon mot mais en même temps, impossible de se rappeler la prononciation exacte. Et puis il lui répéta le mot, que l'ondin essaya de mémoriser, se le répétant intérieurement. Le regard braqué sur Morvan, il le vit se lever et se diriger vers l'océan. De là, rien ne se passa mais miracle, une vague haute comme une tour apparue, pour mourir aux pieds de son ami. Bluffé et admiratif il tapa gaiement dans ses mains en souriant.

-Moi aussi je maitrise l'eau, mais je ne sais pas du tout faire ça ! C'est plus... Esthétique.

Inutile. Savoir maitriser l'eau simplement pour enjoliver ses danses, c'étaient totalement désabusé. Mais le sentiment d'inutilité totale ne lui envoûta pas le cerveau, contrairement à ce qu'il eu cru. En fait, il restait assez baba de ce qu'avait fait son ami.

-Tu dois être très fort alors dans ton genre !

Il se sentit honoré de pouvoir apprendre à vivre et à marcher à ses côtés. Mais le sentiment de solitude dans son regard, qu'il voyait lorsqu'il taquinait Tora, lui laissa penser qu'il n'était peut être pas aussi heureux que Nastaé aurait pu le croire.
Et puis ils reprirent leur leçon. C'était important de maitriser chaque pas, chaque geste, et certain d'ailleurs, commençait à se faire naturellement. Le vent commençait à être plus frais, et la soirée allait vite arriver. Nastaé regarda l'horizon et, même si le soleil les éclairait encore, il trouva l'idée de Morvan assez bonne, d'essayer de marcher seul. Alors sans appuie, il essaya. Appliquant règles et conseils précédemment appris, il fit en sorte de ne pas perdre équilibre. Mais c'était assez dur. Ses chevilles étaient encore un peu molles et il ratait un pas sur trois. Petit à petit, en trébuchant mais en ne tombant pas, il arrivait à se maintenir seul. Mais il remarqua que à ce stade, ça lui demandait une certaine concentration.
La brise froide sur sa peau lui fit apparaitre des frissons. Il n'avait pas ressentit cela souvent, et s'en délecta. Il se sentit étonnamment vivant. Et puis il voulu dépasser l'arche, qui depuis le début, représentait un peu la limite de leur terrain d'entraînement, mais il marcha sur une pierre un peu pointu et s'écroula. Il avait trébuché. Simplement. Nastaé n'avait jamais vécu ça. On ne tombe pas dans l'eau...
Se relevant, jambes tremblantes, mais seul, il se tourna vers son ami :

-Je pense que ça va mieux mais votre sol fait mal au pieds... Je ne sais pas si je pourrais supporter longtemps.

Oui, oui, oui, il avait l'impression de passer pour une chochotte mais peu importait, il s'était fait bobo.

-Par contre, je ne pourrais pas aller... très vite... Peut être pas autant que toi...

Il voyait la façon de marcher de son ami, et ça le décourageait. Pourtant c'était quelque chose de naturel, et il en avait acquis les bases, le reste viendrait avec la pratique, et l'équilibre aussi. Collant ses bras contre son corps à moitié nu, et froid, de manière à se réchauffer, il tourna la tête pour voir le soleil se coucher, plus rapidement qu'il ne l'aurait cru. Ses pupilles se dilatèrent au fur et à mesure que la lumière disparaissait, laissant la plage dans la pénombre, éclairée seulement par la lune.

-Vous vivez dans le froid comme ça ?

Difficulté supplémentaire, lui expliquer ce qu'était une maison. Non plus simple : lui montrer.
Tora arriva vers lui en trottinant et il s'accroupit, finissant en fait sur les fesses, et, tan bien que mal, elle essaya de l'envelopper pour le tenir au chaud. Il ne tremblait pas beaucoup, mais les frissons se faisaient juste plus réguliers. Espérons que Morvan ait une idée d'abris...

Nastaé admira beaucoup Morvan. Il lui semblait que tout ce qu'il entreprenait était facile, une fois mit entre ses mains.
Et puis il lui fit part d'autre texture de sol. De la terre battue. L'ondin regarda ses pieds, et puis regarda ceux de Morvan, se disant qu'ils avaient l'air bien plus protégé que les siens, nus. En parlant de se réchauffer, son ami décida de l'initier au feu, ainsi qu'à pleins d'autres notions. Faisant un sacré barouf pendant un moment, une étincelle finie par jaillir et consumer le bois. L'ondin sursauta et se carapata derrière Tora, en regardant ce brasier. Alors qu'il approchait sa main, son ami le prévint que si jamais il touche, il risque de se faire plutôt mal. Même beaucoup. Apparemment, cela pouvait être mortel et dévastateur à grande échelle. Lorsqu'il se rassit devant sa tigresse, il vit que ces flammes le réchauffaient grandement. Malgré cela, le blond lui passa des vêtements.

-Dis donc, il y en a des choses dans ton petit sac !

Et sans vraiment savoir pourquoi, l'ondin ria. Un rire clair comme l'océan et cristallin comme son chant. Il fut bref, mais intense. Amusé par ça, Tora poussa le bras de Nastaé, de manière à ce qui lui entoure le cou. La grattant derrière les oreilles, il prit les vêtements que son ami lui passa et... Ne su qu'en faire. Il se retrouva très bête devant cela et il demande timidement à Morvan de l'aider.
Une fois que tout fut enfilé, et correctement si possible, effectivement, il se réchauffa bien plus. Les frissons partirent donc, et, par réflexe, il fit en sorte de faire passer ses manches longues, sur ses mains, pour les recouvrir.

-Maintenant je suis ton double ! Avec les mêmes habits que toi !

Il sourit, heureux de ce genre de geste. Le blond finit par lui présenter son hygiène alimentaire, de partager avec lui son repas. Alors le jeune homme prit une pomme. Une simple pomme. La tenant dans sa main, il regarda Morvan avec des étoiles dans les yeux :

-Tu me le donne ?

Son ami n'avait pas l'air de vraiment comprendre cette réaction soudaine alors il dit :

-Chez moi, lorsqu'on donne un bien à quelqu'un d'autre ça veut dire... Qu'on le porte beaucoup en estime. Je ne te parle pas de ça... il pointa les vêtements. C'est une aide, et un prêt, et c'est censé dépanner. Je te parle vraiment de quelque chose de... Plus personnel.

Et puis il se rendit compte que Morvan ne tenait peut être pas à ce fruit. Alors il rougit, s'étant emballé trop vite. Il baissa juste les yeux, confus de ce malentendu de sa part. Nastaé imita son ami, et croqua dans l'aliment, savourant le gout doux et sucré, lui envahir toute la bouche. Les pépins éclatèrent sous ses canines, contrastant un peu plus avec son amertume. Malgré tout il se régala.
Morvan lui demanda s'il aimait, et son visage était bien assez expressif pour démontrer que oui.

-Nous mangeons des crustacés, des algues et des poissons. Une fois, on a essayé avec Tora un humain tout frais, mais on a pas trouvé ça bon. Puis c'était dur, y a eu un truc liquide rouge qui est sortit de son corps et qui nous envahit... C'était vraiment pas agréable. Des fois nous arrivons à sauver des hommes... Mais la plupart du temps il est bien trop tard. Alors nous dansons pour eux, et nous chantons. Dans notre peuple il est dit que quand vous vous noyez, vos yeux sont fermés mais votre cerveau est toujours là, alors nous essayons de vous donner un agréable souvenir de votre mort. Depuis des siècles c'est devenue un rituel. Nous n'assistons pas à beaucoup de morts, alors c'est évènementiel.

Nastaé trouva tout cela normal, et des plus banal, mais il ne se rendait pas compte, qu'entendre ça, pour un humain était quelque peu... Déroutant.

-Dans notre peuple, souvent, tout les mois, nous chantons et nous dansons. Je suis bien meilleur danseur que chanteur d'ailleurs ! Mes frères me disaient toujours que c'était une horreur de m'entendre chanter, car il y avait des gens bien meilleur que moi. Et c'est vrai ! Je te montrerai un jour.

Il sourit, se rappelant se moment qui était censé être blessant, mais qui resta doux dans sa tête. Nastaé voulant vraiment être apprécié de Morvan, car lui s'était attaché à lui.

-Nous dormons n'importe où, sur des lit d'algues et de coraux, comme flottant dans l'eau... Nous n'avons pas d'endroit fixe. Nous vivons dans des cités sous marines, faites de tout ce qui peut composer les fonds marins. C'est très joli et très coloré. J'aimerai beaucoup te montrer, mais je serais renier, et toi ils te tueront... Alors je ne pourrais jamais te faire voir ça.

Et il trouva ça très injuste car il voulait tout montrer et tout faire découvrir à Morvan. Resserrant ses mains sur sa pomme à peine entamée, il dit :

-Et on peut trouver ça où ? C'est délicieux !

Ah... Quel enjoué de la vie celui là.

Nastaé trouva l'idée de ce sac carrément ingénieuse. Mais une question lui vint :

-Alors même moi je peux y entrer en entier ?

Ca pouvait paraître drôle pour certain mais l'ondin posa réellement cette question, comme si c'était vital. Mais il finit par sourire en tirant un peu la langue pour finir par dire :

-Mes questions sont trop absurdes...

Il cacha une certaine gêne, dans son petit rire.

Morvan resta souriant et comme compréhensif de la réaction de son ami, lors de son don de pomme. Et c'était silencieux qu'ils mangèrent leurs fruits ensemble. A cette pensée, le blond lui posa la question de leur style de nourriture. Mais cela fit un choc à son ami lorsqu'il parla de l'humain à moitié niaqué par leur dents. Mince, apparement, c'était réellement surprenant. S'excusant il vint à côté du blond et s'enjoua du fait qu'il veuille l'emmener dans les profondeurs. Mais là aussi la réaction fut évidente. Et l'ondin ne comprit pas vraiment ce fou rire. Tora était perplexe et avait la tête penchée sur le côté. Une fois finit il lui expliqua quelque chose d'assez étrange.

-Tu... Deviens de l'eau quand tu plonges dedans ?

L'ondin plissa les yeux, comme pour mieux comprendre et puis commença à palper les bras des son amis. Pourtant il avait l'air comme tous les humains qu'il avait croisé, en chair et en os, solide et non... Liquide. Haussant les épaules il renchérit :

-Alors ça veut dire que je peux t'emmener partout sans que personne ne te voit ? C'est génial... ! J'ai presque envie de rentrer, juste pour ça, pour te montrer !

Il se mit à rire doucement, se disant qu'il devait passer pour quelqu'un d'à moitié abrutit. Mais c'était sa façon d'être.
L'explication de la pomme et des pommiers fut logique et tout de suite comprise par l'ondin. Et puis son ami lui proposa de se coucher. Nastaé fut d'accord de dormir avec lui, après tout ils étaient amis, alors pourquoi partirait-il au loin ? Et puis Morvan était bien plus chaud que lui alors il préférait passer la nuit dans la chaleur humaine que dans le sable refroidit, même s'il y avait Tora. Ainsi ils se couchèrent et l'ondin mit un moment à comprendre le fonctionnement des chaussures. Finissant par y arriver au bout de dix minutes, il du les enlever car les grains de sables à l'interieur lui procuraient une sensation désagréable. Et puis il se mit à réfléchir et dit :

-Je les mettrais demain, car si j'y met du sable cette nuit... Ce sera trop désagréable à supporter.

Et c'était vrai, c'était une chochotte et il aimait pas les choses désagréables.
Mais une fois couché près de Morvan, il regarda le ciel. Il sentit Tora s'allonger contre lui et puis tournant sa tête vers son ami il dit :

-Elle bouge beaucoup la nuit, desfois elle couine mais elle te fera rien...

A ses mots, la tigresse poussa un petit rugissement qui se voulait amical et se redressa pour lecher la joue de Nastaé par surprise.

-Hey !

Il lui attrapa les oreilles pour jouer avec et se calmant tous les deux, il s'essuya en se tournant vers son ami, écoutant sa question :

-Je... Non malheureusement je suis assez seul. Enfin je suis seul. Y a pas de assez. Et puis tu peux me poser toutes les questions que tu veux, parce que c'est toi, alors c'est bon.

Il sourit pour rassurer son ami.

-Mais tu as vu comment je suis ? J'ai une peau laiteuse, des cheveux qui ne ressemble à rien... Les humains ne m'aimeront jamais, alors si je trouve quelqu'un se sera forcément quelqu'un de ma race.

Il soupira. Il fallait toujours qu'il soit pessimiste dès que ça le concernait.

-Et toi ?

Morvan se montra adorable avec l'ondin. Il était patient, attentionné, et faisait attention à lui.
Ainsi il approfondit son explication sur sa transformation en masse aqueuse. Nastaé appréciait sa compagnie de plus en plus. Lorsqu'il apprit que Morvan avait eu quelqu'un mais qu'il était décédé, il ressentit un grand chagrin pour lui. Apparemment c'était quelqu'un qui était mortel mais il voulait tout de même risquer cette histoire avec lui.

-Je n'ai jamais connu pareil amour. Mais je t'envie, et j'espère que la prochaine personne que tu trouveras te le rendra bien. Moi je m'en fiche qui que ça puisse être... Du moment qu'on aime... Je pense que j'aurais été comme toi, même si j'aurais eu une frousse d'enfer, si j'en étais dingue et lui aussi... Je serai resté à coup sur.

D'accord, il était un peu fleur bleue, mais il était à l'aube de sa vie et, à part une tentative de meurtre envers lui de la part de ses frères, il n'avait pas connu de puissant drame. Pas même la perte d'un être si cher que sa propre moitié. Mais il renchérit :

-Je sais que je ne suis qu'un inconnu pour toi, mais pour moi tu es devenu un vrai ami. Et si je peux t'aider d'une quelconque manière... Je le ferai.

Il ne savait pas ce qu'il pouvait dire ou non, s'il pouvait se permettre, mais il préféra avaler sa langue sur ce coup là. Peut être qu'il lui ferait peur, et ce n'était pas son but. Alors ensemble ils admirèrent la voûte céleste, et finirent par s'endormir.

L'ondin eu froid toute la nuit, alors le matin, il se retrouva à moitié enroulé autour de Morvan. Lorsque ce dernier se réveilla et bougea, cela réveilla Nastaé. Se décollant de lui il eu du mal à ouvrir les yeux. La lumière qui montait haut dans le ciel lui piquait les yeux, et sans savoir comment il laissa ses paupières closes. Il fallait qu'il s'y habitue. Une fois debout, il fallait tomber et perdre l'équilibre, mais il se rattrapa à Tora. Celle ci fonça sans l'océan, heureuse de batifoler dans l'eau. Le blond lui posa des questions auxquelles il répondit :

-J'ai eu très froid... Alors désolé pour ce matin. J'ai du me coller à toi toute la nuit, ça a du être... Gênant.

Il leva la tête et dit :

-Me laver ? Euh... Oui... mais...

Il était un peu perplexe. Il avait une certaine hygiène que l'on ne pouvait pas lui reprocher, mais mettez un savon dans l'océan, en une heure il n'y a plus rien, alors on pouvait juste dire qu'il se "rafraîchissait", grâce aux effets de certaines plantes. Il finit par dire :

-Si tu m'aides, d'accord.

Ainsi il imita Morvan et plongea dans cette grande bassine de glace, et dû rapidement enlever son pantalon. De la sa nageoire se forma à nouveau, d'un vert émeraude, aux beaux reflets eau. Regardant son ami derrière la grande parois transparente il rit et se mit à chanter. Malgré l'eau et l'environnement, l'écho de sa voix résonna, sortit du bloc de glace, et se fit entendre sur quelques mètres à la ronde. Contrairement à ce qu'on pouvait constaté de l'extérieur, le réservoir était plutôt grand et il admirait le don de son ami, à pouvoir faire des choses comme ça. Nastaé chanta peut être pendant une minute, une courte durée, puis suivit les explications de son ami sur un lavage en bon et dû forme.

Une fois paré, chacun s'habilla, et Nastaé se sécha rapidement de manière à retrouver ses jambes. Sa queue se fendit en deux et finit par changer de couleur, laissant apparaitre des pieds, et son entre jambe. Pas pudique pour deux sous, il se rhabilla en prenant son temps, se fichant totalement si des gens pouvait survenir et le voir à moitié à poil. Ainsi une fois en route, ils longèrent la plage et attérrirent dans un endroit plus chaud, sans vent, mais où marcher s'annoncer difficile. Le sable était une chose, les cailloux à moitié enterrés dans la terre, une autre.
Il vit Morvan aller plus vite que lui et il dit :

-Att... Attend je... Aaah !

Evidemment, il se crouta. Se relevant, il du regarder où il marchait pour ne pas réhitérer ce genre de chute. Son ami lui donnait une explication sur tout ce qu'il croisait, et sa culture gonfla à vue d'œil. Il s'aperçut qu'il ne connaissait absolument rien. Il remerciait intérieurement son ami pour cette patience sans faille. Pour lui, il était difficile de se concentrer pour marcher, de regarder ses pieds, de regarder ce que lui montrait Morvan et de se concentrer sur ses explications. Alors indubitablement il peinait. Son salut arriva lorsque le blond lui demanda s'il voulait qu'ils s'arrêtent.

-Oui... Je veux bien... Désolé... Ce monde est merveilleux ! Il y a plein de fruits différents qui doivent être aussi bons les uns que les autres !

Il enroula son bras autour de celui de son ami et appuya sa tête sur son épaule, en fermant les yeux. Une petite brise se leva.

-Merci de tout ce que tu fais pour moi, merci beaucoup. J'espère que nous pourrons faire route ensemble pendant un moment encore... Si ça ne te dérange pas.

Il appréciait vraiment Morvan, et son amitié.