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 Mise en Esclavage | [Quête PV Caleb]

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Ven 08 Juin 2012, 19:05


L'Océan... Ce lieu magique où terre et mer se rencontrent pour former ce complexe arc en ciel... Un horizon infini, pour une voûte qui semble toucher les sommets de l'univers. Un lieu de rêve, pour ceux qui songent... Pour les autres, n'est-ce pas simplement de l'eau qui s'étend à perte de vue et qui donne l'impression de noyer l'espoir, la liberté et les pêchers ? C'était cela pour une jeune sirène. Pire encore que cela. C'était l'Enfer qui s'étalait sous ses yeux. Ses prunelles se teintèrent d'un orange léger elle resta de marbre devant le jeu de couleurs des vagues venant se briser sur la côtes. L'écume faisait comme de la soie autour des roches tranchants et drapait le paysage d'une douce lumière moussue. S'il y avait bien un endroit qu'elle détestait par dessus, c'était cet Océan macabre, celui que l'avait vu naître mais qui ne la verrait jamais mourir, à moins qu'au bord du désespoir, elle se jette volontairement sans ses chimères pour en finir. De revenir aussi proche de son passé faisait monter en elle une rage qu'elle contrôlait comme elle le pouvait. Seule la voie de son compagnon dans son esprit calmait ses ardeurs fougueuses de vengeresse. Jamais elle ne pardonnerait à ses semblables. Son coeur serré saignait de ces douleurs qu'elle avait subies tant de fois... Comment oublier ? On ne le peut. Il faut vivre avec.

Absynthe s'approcha du bord. « Attention mademoiselle, c'est dangereux, vous pourriez glisser... » Un peu moins énervée, elle offrit un simple sourire à l'homme qui avait donné ce conseil, un marin assez âgé qui remontait un filet de pêche non loin. Elle recula d'un pas pour lui montrer qu'elle avait comprit, ne pouvant pas lui parler... Il sembla satisfait car il retourna tranquillement à son activité, comme si ne rien n'était. La sirène était vêtu simplement, une robe blanche en toile et pieds nus, car elle se sentait plus confortable ainsi. Ses cheveux sombres étaient lâchés et volait dans le vent qui soufflait avec puissance, un vent qu'elle reconnut tout de suite comme étant celui du large, le plus dangereux de tous. Elle contempla un moment l'horizon lumineux. Le soleil se levait à peine et le port était en effervescence depuis quelques minutes. Les pêcheurs revenant à peine, le marché ouvrait seulement et le foule commençait à s'amasser autour des étales en construction. Absynthe, désireuse de ne pas jouer la fausse nostalgie, décida de partir en quête de quelques faits divers. De plus, bien qu'elle ai en horreur la mère, ses habitants non sirènes lui tenaient toujours à coeur, et voir tous ces poissons aux yeux vides épinglés sur des tables en bois était une épreuve pour une sirène fraichement débarquée. Cependant, elle ne montrait rien de sa colère et de sa tristesse dans son visage neutre, traversant les étals sans se soucier des visages tournés vers elle. Elle n'entendait rien, mais elle devinait parfaitement le bruits des gens, de plus en plus nombreux, des vendeurs braillards et des acheteurs négociants. Le port vit, comme partout.

Alors qu'elle allait partir, ennuyée de ne rien trouvé d'intéressant en ce lieu festif à cette heure matinale, quelque chose attira son attention. Pas un bruit ni même une lumière, plutôt une vive odeur, bien différente de celle des autres animaux marins présents dans le marché. Une odeur qu'elle connaissait et qu'elle portait sur elle depuis l'enfance... Une odeur qu'elle détestait mais qui ne pouvait évidemment pas la laisser de marbre. Celle des abysses et de l'hybride. Celle des sirènes. Elle se retourna d'un seul homme et suivit le parfum envoutant de l'eau sur la peau de ceux de son peuple. Enfin elle arriva devant un étale un peu spécial. Zarig, qui ne s'était pas imposé à son esprit depuis quelques temps déjà, intervint, décidant qu'il était temps de reprendre son amie. « Absynthe, nous ferions mieux de partir, ce n'est pas un endroit pour nous... » Ignorant les recommandations de son compagnon, la sirène se fraya un chemin entre la foule, de plus en plus épaisse devant l'estrade dominant le port. « Absynthe ! » Une fois encore, elle balaya d'un revers le cri de Zarig et arriva après quelques secondes devant un étal très spécial de sirènes. Elles étaient toutes sublimes, toutes différentes, toutes mortes de peur et d'angoisse à l'idée d'être vendues comme de vulgaires poissons à des étrangers. Et la jeune femme qui se tenait devant elles absorbaient leurs regards désespérés comme un poison. Ses prunelles revinrent un mélange de rouge et de jaune. Une colère folle et une satisfaction perverse. Oui, elle aimât regarder ces pauvres filles pleurer comme des enfants au milieux de la foule. « Absynthe, je t'en prie, partons ! » « Non ! » Elle avait été cassante et brusque, ce qui arracha un couinement à son fenec. Elle resterait, rien que pour voir ces merveilleux enfants des mers vendus sans ménagement, les voir se faire descendre par les hommes. Qu'elles voient à quel point c'était douloureux de subir cela, de sans cesse se sentir rejeté et mort d'embarras, en proie à des moqueries incessantes. Oui, elle prendrait un plaisir sadique à les contempler au sommet de leur débauche.
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Lun 25 Juin 2012, 18:01


Il était encore si tôt, à l'horizon, le soleil se levait timidement, chassant le bleu sombre du manteau de la nuit pour redécorer le ciel d'or et de lumière. Mes prunelles d'ocres fixaient inlassablement les couleurs qui s'entremêlaient au loin près de la douce ligne où se rejoignait le firmament et l'Océan. J'avançais sans but ni motivation sur le bois humide du vieux port qui, peu à peu, reprenait vie. Les quelques marins les plus hardis et les plus travailleurs étaient déjà debout à s'occuper de leur bateau et de leur marchandises malgré l'heure très matinale tandis que les autres s'éveillaient à peine. Bientôt, les environs grouilleraient de ces loups de mer et de passants curieux, d'aventuriers, d'âmes égarées et de malfrats, les bourgeois en visite et les demoiselles guettant l'arrivée de leur bien aimé. Tout un petit monde ou les genres se mélangeraient, confiné près du grand large. Marchant silencieusement, je profitais de ces quelques instants de répit, guère enthousiaste à l'idée que bientôt bien trop de personnes pulluleraient autour de moi. Alice devait sentir que je souhaitais conserver cette atmosphère de paix et de sérénité, car même cette demoiselle si bavarde se taisait, me laissant me perdre dans mes pensées. Côte à côte, nous nous promenions sans ressentir le besoin de créer une banale conversation, tranquillement. Je jetais furtivement un coup d'œil à ma droite pour poser mon regard sur Mon Ondine. Bien plus petite que moi, si fluette et gracile, elle se déplaçait de sa démarche aérienne et dansante. Sa chevelure brune dansait, suivant le moindre de ses mouvements, alors que ses grands yeux sombres étaient vrillés sur le sol. Comme à sa mauvaise habitude, elle ne portait que très peu de vêtements, se contentant de dissimuler ce qui devait l'être chez une femme, laissant la majorité de sa peau halé à l'air libre. Je détournais mes pupilles, un très léger sourire étirant discrètement mes lèvres.

Passant une main dans mes cheveux sombres pour démêler les longues mèches d'ébène qui tombaient devant mes yeux, je pris une grande bouffée d'air marin, tandis qu'une petite brise fraiche passait sur mon visage. Le vent s'engouffrait dans la légère chemise d'un blanc immaculée que je portais. Agréable. Rien qu'en passant ma langue sur mes lèvres, je sentais le goût salé de la mer. J'étais persuadé que toute ma peau si pâle était maintenant recouverte d'une fine couche invisible de sel. Le désavantage des coins marins. J'irais surement piquer une tête dans l'eau claire dans les heures à venir. Pendant de longues minutes, rien ne se passa. C'était une simple balade entre Mon Ondine et moi, dans un mutisme complet. Mais je sentais que quelque chose clochait. Ce sentiment s'emparait peu à peu de mon être, suivit d'un grand malaise. Je finis par lui dire quelque chose de totalement stupide pour briser le silence et engager une conversation, pour discerner ce qui tracassait la jeune femme. Soit elle me le dirait, soit je le lirais dans son esprit.

« Belle matinée. J'espérais que tu serai un minimum contente de retrouver l'Océan.»

« Je suis heureuse d'être ici avec toi, Caleb» murmura-t-elle après quelques instants de silence. « Mais...»

« Mais?»

« Je n'ai aucune nouvelle de ma sœur. Ça m'inquiète. Il paraît que des bandits ont...»

« Oui j'en ai entendu parler. Ne t'inquiète pas ma belle, nous sommes au port, si quelqu'un sait quelque chose, nous le trouverons forcement ici.»

« A moins de tomber directement sur ses... crapules.»


Elle semblait avoir eu un mal fou à choisir un mot si neutre. De bien vilains qualificatifs lui passaient par la tête, plus expressifs. Je posais doucement une main sur son épaule pour la secouer doucement, avec affection. Elle me gratifia d'un sourire sincère tandis que nous continuons à observer les bateaux et les étalages qui se remplissaient. Au loin, je commençais à percevoir un bien macabre spectacle. Des jeunes femmes enchainées les unes contre les autres, terrifiées et en larmes, tremblaient en jetant de petits coups d'œil aux hommes qui les encadraient. Et à côté de moi, Alice se raidit.

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Jeu 05 Juil 2012, 16:04


Loin de la douce femme qu'elle était en temps normal, Absynthe montrait en ce lieu un visage des plus sombre et monstrueux. Elle se fichait bien de ce que penserait les gens de son comportement. Elle savait de quoi étaient capables ces êtres sous-marins qui étaient en cet instant exhibées. Et si certains trouvait cela scandaleux de vendre de pareil créatures, si belles, si fraiches, si rares, la jeune femme n'en pensait pas moins qu'elles méritaient leur sort ! Zarig était nerveux à ses pieds, elle le sentait et cela l'agaçait. Elle aurait voulut se concentrer sur ses congénères et profiter de ce spectacle unique. Mais le fenec n'arrêtait pas de couiner et de tourner en rond, perturbé par la foule et le comportement de sa compagne. « Absynthe, ils ne font pas partie de ton passé ! Ils ne méritent pas cela... ». Sachant qu'elle serait violente, et ne voulant pas se disputer avec son ami, la sirène préféra ne rien répondre. Cependant, elle était frustrée et vexée. Parce qu'au fond, elle savait qu'il avait raison. Aucun de ces visages ne lui était connu, cela voulait dire qu'elle n'avait jamais rencontré ces ondins... Et qu'ils n'étaient pas responsables de ses souffrances. Et pourtant, le plaisir de les imaginer la détruire pour se voir ensuite eux-mêmes détruits était tel que les visages de ses anciens homologues se plaçaient seuls à la place de ces inconnus.

La foule commençait à se faire plus imposante et Absynthe se fraya un passage au premier rang, Zarig sur ses talons, au bord du désespoir. Les yeux de la jeunes femmes étaient encore d'un rouge sang intense, qui signifiait sa colère et sa satisfaction. Aucun bruit ne parvenait à ses oreilles sourdes, et c'était comme si elle nageait dans une bulle fermée, où seule elle et ces sirènes existaient. Ainsi, elle pouvait les contempler à loisir, sans être importunée par les bruits dérangeants et les probables indignations alentours. Le vent ne lui soufflait rien, donc personne ne lui parlait. Mille odeurs se mêlaient... L'eau, le sel, les algues, le sucre, la framboise... Autant d'odeurs que d'idées qui tournaient dans la tête de la jeune femme. Quelqu'un la bouscula et elle se renfrogna un peu plus. Elle sentait les tensions des passants, la jubilation de certains, l'horreur d'autres... Et elle avalait cette dernière émotion comme un poison... « Je ne t'ai jamais vu comme ça... Je ne te reconnais pas, Absynthe... » De nouveau, aucune réponse de la part de la sirène qui trouvait inutile de crier et d'expliquer son comportement, qui effectivement, ne lui ressemblait pas... Elle s'en fichait pas mal... C'est pourquoi elle ignora royalement la déception de son ami et continua son chemin. Elle se stoppa devant l'étal et plongea ses yeux dans ceux d'une sirène à l'air fragile et très délicate, qui se cachait derrière ses congénères en larmes. Absynthe la voulait mal, perturbée par ce regard foudroyant. Mais au fil des secondes, les yeux rougis de la jeune femme, l'implorance qu'on y lisait, firent flancher son homologue et Absynthe se détourna d'elle.

Elle fit demi tour et s'en alla d'un pas énervé et décidé, en direction de la sortie du port. Ne regardant pas où elle allait, elle fonça dans... quelqu'un. Prenant à peine le temps de regarder celui – ou plutôt celle – qu'elle avait percutée, elle s'excusa et reprit sa route. Cependant, elle avait eut le temps de lire la même tristesse, la même horreur et le même désespoir dans ces yeux qu'elle avait à peine aperçu. Ils étaient de la même teinte que la sirène qu'elle avait longuement fixé, exactement... Et même si elle n'avait prit le temps de la détailler physiquement, quelques similitudes ressortaient avec flagrance. « Absynthe ! Je sais ce tu pense... Mais nous n'y retournons pas ! » Oh si, ils y retournaient !Affichant un petit sourire sadique, la jeune femme s'en retourna vers celle qu'elle avait percutée, et son compagnon – puisqu'elle l'avait vu accompagnée – et en somme, vers l'étal d'ondins. Elle ne savait vraiment ce qui la poussait à aller retrouver le couple et ses homologues enchainés, puisqu'elle les méprisait et qu'elle ne connaissait l'autre femme... Mais la curiosité l'emportait et les yeux des deux inconnues si similaires avaient pénétrés le coeur d'Absynthe.

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Sam 07 Juil 2012, 16:04



Alice était tendue et crispée, je ne pouvais que sentir sa raideur lorsque je glissais tendrement mes doigts entre les siens, serrant sa petite main d'un brun clair dans ma paume blafarde. Depuis toujours j'étais d'une maladresse sans égale dans le domaine des sentiments, et je peinais à la réconforter convenablement, ainsi, je me contentais de lui faire comprendre que j'étais là pour l'aider et la soutenir du mieux que je pouvais. Pourtant, au fond de moi, je savais que chacun des gestes quelque peu aimant que je faisais laissait Mon Ondine espérer des choses qu'elle n'obtiendrait jamais de moi. Comment ne pas regretter la moindre attention qui déclenchait bien du bonheur pour mon plus grand malheur? Je ne pus m'empêcher malgré tout de l'approcher de moi et la tirant doucement par le bras pour déposer un baiser furtif sur sa chevelure sombre. Du coin de l'œil, je vis ces pommettes se teindre d'une charmante coloration rose tandis qu'elle baissait lentement ses grands yeux noirs vers le sol, se bornant à contempler le bois usé et humide sur lequel nous marchions. Un petit rire s'échappa de mes lèvres, qui s'étirèrent légèrement en un sourire peut-être un peu forcé. Je sentais ma gorge serré, les battements de mon cœur s'accélérer au fur et à mesure que la culpabilité montait en moi. Je lâchais assez abruptement Alice dont le petit bras retomba le long de son petit corps mince comme une poupée de chiffon. Mais je dus aussitôt la rattraper, puisque ma pauvre sirène se fit percuter en plein fouet par une demoiselle qui ne nous accorda qu'un bref coup d'œil en s'excusant vaguement. Alice était agile, une véritable acrobate montée sur ressort, le fait que cette simple bousculade ait failli la projeter à l'autre bout du port était révélatrice de son état d'esprit: préoccupée et nerveuse.

Tout en la remettant sur ses pieds, je tournais la tête vers le drôle de stand qui se tenait un peu plus loin, moi aussi soucieux et inquiet. Je n'avais jamais rencontré Carline, la sœur d'Alice, mais à force de lire ses pensées, fouiller dans sa mémoire en quelque sorte, j'avais fini par comme la connaître. Et savoir Mon Ondine si mal m'était presque insupportable, il fallait absolument que je fasse quelque chose. Silencieux, nous avançâmes ensemble vers le groupe d'hommes qui se disaient marins mais qui semblaient plus être des pirates. L'un d'entre eux, un type plutôt massif à la barbe chaotique mais néanmoins largement plus petit que moi, vint à notre rencontre pour brailler d'une voix aussi désagréable qu'exaspérante:

« Eh eh ! Alors les amoureux, ca vous dit de vous offrir une de ses œuvres? »

Je soupirai, à la fois agacé au plus haut point et énervé. Une colère naissante grimpa vicieusement en moi. En plus de se tromper totalement sur le lien qui unissait Alice et moi, il nous présentait les jeunes sirènes qu'il vendait comme des objets. Je ne pris même pas la peine de lui répondre, tout en agrippant le poignet de Mon Ondine qui songeait très sérieusement à lui sauter à la gorge. Mais je ne voyais pas Carline parmi toutes les captives, et une moue étrange se dessina sur mon visage, ne sachant pas si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Le pirate, qui ne m'avait pas lâché du regard, ajouta en voyant ma mine dépitée:

« Aaah... Et bien mon bon monsieur vous ne trouvez rien à votre goût? Il n'est exposé ici qu'une petite partie de notre butin, je suis sûr qu'il y a chaussure à votre pied dans la cale du navire, mais décidez vous vite! Mon équipage et moi même ne pouvons trainer dans les parages ! »


Évidemment. Ils étaient hors la loi, et à tout moment ils risquaient de se faire jeter en prison, là ou ils croupiraient jusqu'au restant de leur minable vie. L'ocre de mes prunelles se posa sur la cramoisie de celles de mon interlocuteur. Il parut troublé quelques instants du regard que je lui jetais et ignorait comment agir.
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Mer 01 Aoû 2012, 15:24

Elle poussa les passants sans ménagement, n'entendant pas leur plaintes exaspérées de toute manière, et ignorant les paroles de son fenec, qui la mettait en garde sur tout, encore et encore. Agacée, elle accéléra le mouvement afin de rejoindre le couple qu'elle suivait. Zarig fut vite distancé et se concentrer à la fois sur son amie à retrouver et les paroles qu'il lui envoyait par télépathie était trop complexe pour lui. Heureusement pour Absynthe, il préféra se taire, et elle poussa un soupir de soulagement en sentant sa tête soudain vide. Enfin du calme ! Elle ne croyait un jour autant apprécier sa cécité ! Ce qu'il était bon de se sentir seul avec soi même, seul avec le silence... Un sourire s'afficha sur le visage de la sirène. Il s'agrandit lorsqu'elle retrouva ceux qu'elle cherchait. Ils se tenaient dans le marchand. Même si ses paroles ne lui parvenaient pas, la jeune femme devinait à ses gestes amples et euphoriques en directement des ondins et le visage radieux qu'il arborait, qu'il proposait une de ses prises au couple. Cependant, l'homme qui accompagnait celle qu'Absynthe avait bousculée semblait indécis. Il avait pourtant le choix !

« Je ne suis pas sûr que cela soit ce qu'il cherche... » La sirène se retourna d'un seul homme et vit Zarig à ses pieds. Le calme n'avait pas tellement duré, mais curieusement, elle se sentait soudain complète avec son ami en elle. Il lui était d'une grande aide et elle devait reconnaître que sans lui, elle ne serait pas grand chose. En cet instant, il était le seul capable de lui retransmettre les paroles du couple et du marchand. « L'autre fait la même erreur que toi... Il pense qu'ils veulent une sirène et ne trouvent pas leur bonheur dans celles qui son présentes. Il leur propose d'aller choisir dans la cale du bateau. » Absynthe fit la grimace. Il y avait pourtant beaucoup de choix ! Et pas des milliers de sirènes différentes ! Pourquoi ces beaux enfants de la mer ne plaisaient donc pas à ces jeunes gens ? C'était à n'y rien comprendre... Ils étaient présents, pour acheter en toute logique ! Et pourtant ils ne semblaient pas désirer posséder de sirènes. Absynthe devait en savoir plus. Zarig désapprouverait certainement sa nouvelle décision mais elle avait choisi sa quête. Puisqu'elle n'avait rien à faire, elle suivrait le couple dans ses aventures, pour le moment pas tellement palpitantes.

Elle se redressa et sortit de la foule, une fois de plus sous les cris qu'elle lisait sur les visages et ceux de son compagnon dans sa tête. Mais rien ne pouvait plus l'arrêter. Elle vint se poster non loin des ses cibles. Absynthe ralentit alors le pas afin de paraître moins suspecte. Lorsqu'elle passa devant lui, le marchant lui adressa la parole. Elle l'ignora. De toute façon, elle n'avait rien entendu ! Des mouvements de bras dans tous les sens pouvaient facilement ne rien vouloir dire et elle jouait la fille niaise qui ne comprend rien. Satisfaite de son effet, elle s'arrêta devant le coupe. Et là, le blanc absolu. Que dire ? Après tout, elle n'avait rien à faire avec eux ! Elle ne connaissait pas et n'avait rien en commun avec ces gens... Pour quelle raison pouvait-elle être là, devant eux, campant comme une demeurée sous le regard du marchand probablement vexé qu'on l'ai ignoré ?

Il semblait que les fennecs étaient plein de ressources ces temps-ci ! Trottinant gaiement comme un gentil petit chien fidèle, Zarig se pointa, un foulard violet translucide sur le dos. La sirène ouvrit de grands yeux. « Dépêche toi de me retirer ce machin, j'ai l'air d'un imbécile ! Et tu me diras merci plus tard... » La jeune femme se retint de le prendre dans ses bras pour l'embrasser. Elle prit rapidement le morceau de tissus et regarda ses interlocuteurs, qui entre temps, avaient dû imaginer tout n'importe quoi à son sujet ! Elle mêla ses paroles au vent ambiant, espérant que cela ne ferait pas fuir ses gens. « Mm... Excusez moi mais... en vous bousculant tout à l'heure, je crois que vous avez perdu ceci... » Timidement, elle tendit le foulard à la femme. Lorsqu'elle croisa les yeux étranges de son partenaires, elle sentit une chaleur intense monter à ses joues et fixa instinctivement le sol. « Vous... Vous êtes là pour... les sirènes ? » Elle n'en demanda pas plus... La question était très ouverte et permettait nombreuses réponses. Et Absynthe ne voulait pas brusquer le couple. Elle avait sauvé le début de conversation grâce à Zarig, il était temps d'en savoir plus et d'engager ce pourquoi elle était véritablement présente devant eux. Se tournant légèrement vers son ami, elle glissa un « Merci » discret dans un courant qui irait directement au fennec. Celui-ci jappa de bonheur, ce qui fit sourire sa maîtresse.
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Lun 20 Aoû 2012, 20:13

Un peu nerveux, celui qui se disait marchand se perdit dans la lecture des quelques papiers qu'il avait entre les mains, comme ci ceux-ci avaient soudainement une importance capitale. Quelques gouttes de sueur coulaient sur son front dégarnis et sa respiration était haletante et irrégulière. Il tentait tant bien que mal de se concentrer sur sa paperasse, mais je voyais qu'il me lançait parfois quelques petits coups d'œil, méfiant et inquiet, espérant sans doute que je ne le remarque pas. Il était certain que ce pirate n'était qu'un sous fifre, un larbin, peut-être un cuisiner ou un simple matelot, et pas le capitaine. Bien trop trouillard, petit et rondouillard pour occuper un poste de cette importance. A côté de moi, Alice était toujours aussi tendue et raide. Dans ses pensées, je voyais tout les plans qu'elle commençait à élaborer, son envie presque insoutenable de sauter à la gorge de l'être infâme qui lui faisait face et de l'égorger, tout simplement. Avec douceur, je pris sa petite main pour serrer ses doigts entre les miens. Un sourire aux lèvres, je m'approchais de son oreille pour lui souffler dans un murmure :

« Détends toi ma chère et cesse de t'inquiéter. La violence ne servira à rien, du moins, pour le moment. Alors calme toi et suis moi. »

Je tirais doucement sur son bras pour la faire légèrement reculer. Le pirate releva alors la tête et nous détailla, sceptique. De sa démarche lourde, il fit quelques pas dans notre direction pour brailler de sa voix grasse et si déplaisante pour mes oreilles sensibles :

«Elles ne sont pas jolies nos filles? Aucune ne vous tente? Pourtant, on a de la marchandise de choix ! Les têtes couronnées de ce monde vont se bousculer au portillon ! »

D'humeur massacrante, soumise au stress, Alice lui répondit d'un ton cynique et remplis de venin:

«Non, vraiment désolée, mais il semble que vous n'ayez pas ce que nous cherchons.»

Sur ce, dans une envolée de rubans pourpres, elle tourna les talons avec l'élégance féline qui lui était propre. Je la suivis sans broncher, silencieux et perdue dans mes pensées. Un pressentiment m'animait et il me chuchotait que celle que nous cherchions n'était pas bien loin, surement retenue captive dans les cales humides et poisseuses du bateau. Mon plan était bien simplet: il fallait que nous pénétrions dans le bâtiment avant qu'il ne lève l'encre, dans la discrétion la plus totale. Peu à peu, je songeais à chaque point de ma tactique, celle que nous allions devoir mettre en œuvre pour retrouver la sœur d'Alice. Mon Ondine et moi nous faufilions avec agilité parmi la foule naissante, tout en tâchant de ne pas trop nous éloigner du navire qui vendait les enfants des mers. Mais un petit être attira mon attention: une jeune femme, qui avait les yeux rivés sur nous et qui semblait se démener pour arriver à notre niveau. Perplexe mais curieux, je me contentais de hausser les sourcils. Je m'arrêtais en plein milieu de la grande allée, imité quelques secondes plus tard par Alice qui suivit mon regard.

La jeune femme, une frêle demoiselle au comportement étrange, vint vers nous et tendit un foulard à Alice. Je ne saurais réellement expliquer ce qui se passa par la suite, mais le vent sembla nous porter les paroles de cette étrangère. Je sentis sur moi peser le regard d'Alice, interrogateur. Mais je ne pris pas la peine de répondre, je dis simplement.

« C'est à toi?»

Elle n'en semblait pas certaine, et, hésitante, tendit la main avec un demi sourire pour prendre délicatement entre ses longs doigts le tissu vaporeux. Cette rencontre n'était pas un hasard, j'en étais quasiment sûr, et cette idée fut renforcée par la question de la jeune inconnue. Pris au dépourvu, je réfléchis quelques instants à ma réponse:

« Pas vraiment.»

Réponse floue et peu convaincante, mais je n'étais pas prêt à lui fournir une autre explication, car après tout, je ne savais rien de cette femme.

«Mais nous comptons faire quelque chose. Et vous?»
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Dim 26 Aoû 2012, 23:40

Absynthe poussa un soupir de soulagement lorsque la jeune femme saisit le tissus qu'elle lui tendait. Son compagnon lui demanda si il lui appartenait, incertain... Elle ne répondit rien, et la sirène décida de ne pas s'attarder sur ces détails... Après tout, elle n'était pas là pour savoir si un foulard appartenait à une inconnue mais pour une chose bien plus importante... D'ailleurs, la chose pour laquelle elle avait abordée le couple vint rapidement. L'homme répondit à sa question avec assez de flou... Il ne dit rien de plus qu'un « Pas vraiment... » qui en disait long. Un moment, Absynthe se demanda si elle était folle. La réponse suivit son interrogation muette. Il avait l'intention de faire quelque chose. Comment cela quelque chose ? Ils n'étaient donc pas là pour les sirènes mais ils voulaient faire quelque chose donc... Complétement illogique pour la jeune femme... la seule chose à faire, à ses yeux, était d'acheter un femme-poisson... Mais le couple ne semblait pas là pour ça, d'ailleurs l'homme qui leur montrait son butin commençait à s'impatienter. Absynthe fut bien heureuse d'être sourde à ce moment, elle n'entendait alors pas les protestations du type.

Toujours aussi surprise, et perdue dans les annonces de ses compagnons, la sirène fut sauvée une fois encore par son Fenec, qui voyait les choses d'un autre œil depuis le début de leur arrivée sur le marché. Lui avait comprit l'allusion évasive de l'homme. « Absynthe, ils détestent voir ces pauvre enfants de la mer enchainés comme de vulgaires esclaves qu'on vend sur un marché sans scrupules... » La jeune femme ouvrit de grands yeux. Elle se reprit, se disant qu'elle devait avoir l'air d'une abrutie comme ça. Ils n'aimaient donc pas voir ces ondins humiliés ainsi ? Étonnant... Car elle adorait les voir enfin descendus de leur piédestal... Et elle savourait chaque seconde à les voir pleurer leur sort. Zarig couina en sentant sa satisfaction et en voyant son sourire sadique. Il n'aimait pas la voir ainsi... Si le couple comprenait ce qu'elle ressentait pour les créatures du marché, elle ficherait tout en l'air. « Dis leur que toi aussi, tu es venu pour faire quelque chose ! » Absynthe réfléchit un moment. Bien sûr que non ! Elle dirait la vérité ! Qu'ils meurent de honte vendus comme des bêtes, ils le méritaient bien ! Ses traits se durcirent et elle ouvrit la bouche pour cracher son venin dans le vent. « Absynthe ! Dis-leur cela ! »

« Je compte faire bouger les choses aussi... C'est... ça ne peut continuer comme ça ! »

Elle n'avait même pas réfléchit. Par instinct, elle avait suivit les conseil de sa voix intérieure. Voix qui était en fait toujours son ami lui dictant la meilleure conduite à suivre. Dans les moments comme celui-ci, elle était hors contrôle et l'animal devait l'aider à retrouver la conscience d'elle-même. Ils étaient passé très près du drame cette fois.

« Je me nomme Absynthe, et mon ami c'est Zarig... Nous devrions aller dans un endroit plus... prompt aux discussions ? »

La jeune femme jeta un œil au vendeur qui les regardait toujours d'un air mauvais, les bras croisés sur la poitrine. Elle plongea ses yeux dans les siens et activa son pouvoir de Miroir de l'Âme et fit prendre à l'homme l'humeur opposée à la sienne. En un instant, le braconneur eut le visage tombant, comme complétement déprimé. Absynthe, satisfaite, sourit et se tourna vers le couple.

« Finalement nous pouvons rester ici, si il vous plait de rester... »
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Dim 07 Oct 2012, 02:30

Je sentis peser sur moi le regard suspicieux d'Alice, qui me sommait de prendre une décision sur le problème qui se présentait à nous. Elle avait certainement compris ce que moi aussi j'avais deviné, et que la jeune femme devant nous avait confirmé sans même le savoir, sans prononcer le moindre mot, ce qui aurait été dur pour elle, le cas échéant. Gêné et indécis, je passais lentement une main dans mes cheveux, l'air tout à fait décontracté. Car en réalité, je n'étais pas vraiment mal à l'aise. : en ce moment même, il comptait plus pour moi de me démener comme le diable que j'étais pour libérer la sœur de ma sirène favorite et soulager son coeur meurtrie que de ménager une petite sadique en manque d'aventure qui cherchait aventure et réconfort dans la souffrance des autres. Cela me répugnait. Et je ne comprenais décemment pas comment et pourquoi un être à l'apparence si innocent pouvait dissimuler en lui d'aussi vils pensées. « Alice ne t'a-t-elle pas assez répété que tu avais un visage d'ange, Caleb? Tu n'es qu'un monstre, un monstre sans âme, un monstre au visage d'ange», me susurrais avec douceur une petite voix dans les profondeurs de mon esprit malade. Le cœur serré, tachant d'ignorer tant bien que mal ces pensées, je me rapprochais lentement de la jeune femme, à tel point que moi, d'une taille plus que grande, je dus baisser les yeux pour la contempler. Quel rapprochement dangereux. Une menace voilée. Je devinais aisément les grands yeux de biche de Mon Ondine écarquillés, tandis que je me courbais très légèrement tout en prenant délicatement dans une main le menton de la dénommée Absynthe pour approcher son visage de mes lèvres tremblantes et qu'elle contemple mon regard d'ocre, sans détour. De l'autre main, j'écartais du bout des doigts une mèche rebelle pour la replacer derrière son oreille et lui murmurais tout bas en prenant garde que, peu importe comment elle se débrouillait pour entendre les voix, qu'elle ne rate pas une miette de ce que j'allais lui dire.

« Je n'ai pas de temps à perdre avec une enfant capricieuse aux tendances sadiques qui se délecte dans le mal et les douleurs, ces vices là m'importent peu. Si tout te paraît fade et futile dans la vie, certaines choses valent la peine de se battre, et aujourd'hui est un moment clé pour une personne qui m'est cher. Je ne permettrais donc pas d'une petite comme toi gâche tout cela. Si tu veux nous accompagner, à ta guise, toi et ta bête, vous êtes les bienvenues. Mais sache qu'Alice se débrouillerait pour que tu crèves de faim dans une des cales des environs si tu fais un pas de travers. Et je ne l'en empêcherais pas. Ton sort m'importe peu si tu n'es là que pour te distraire ou satisfaire ton côté morbide. Est-ce clair? »

Petit monologue dit du bout des lèvres, tremblant. Les passants qui ne comprenaient pas un traitre mot de ce que je disais nous regardait, ébahis, hésitant certainement à intervenir. Mais pourquoi le ferait-il? Ainsi, ils se contentaient d'avancer tout en jetant quelques coups d'œils fugitifs. Je m'écartais lentement d'Absynthe, la laissant quelques instants réfléchir à tout cela, tandis qu'Alice se ruait vers moi pour saisir mon bras, me murmurant, effarée

« Mais qu'est-ce qui te prends? Tu as bu?»

Je ris brièvement, sèchement. Après tout, j'étais un rehla, alors à quoi bon tenter de me tromper ainsi ? Je savais certaines choses, j'en devinais d'autres, et mon pouvoir qui me permettait de lire dans les pensées était d'une aide précieuse, dans certains cas. Alice m'observait d'un air étrange, ne sachant trop quoi dire. J'espérais au fond de moi que cette facette de ma personnalité l'effraie, qu'elle veuille m'utiliser pour sauver sa sœur et fuir avec elle, loin de moi, terrifiée par ce qu'elle venait de voir, que son amour se fane avec ses rêves envolées. Pourtant, la voix qui se terrait dans les méandres de ma tête riait, elle aussi, se moquant de mes espérances, et me chuchotant que me débarrasser d'elle ne serait pas aussi aisé. Débarrasser ? Comment pouvais-je penser une chose pareille ? Je l'appréciais tellement. Mais pas comme elle le voulait. D'un geste las de la main, j'incitais Alice à me suivre ainsi qu'Absynthe, si elle le souhaitait.

« Caleb. Enchanté. Et la sirène qui m'accompagne se nomme Alice. Présentation terminée, trêve de politesse»


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Lun 20 Mai 2013, 02:16

« Oh non... » - « Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? » - « Il a compris... Je ne sais pas comment mais il a comprit... Regarde son visage... » La jeune femme se concentra sur l'expression de celui qui lui faisait face, mais elle ne vit rien d'anormal. Elle fronça les sourcils. « Eh bien quoi ? Je ne vois rien... » Elle sentit l'animal se rapprocher d'elle en couinant. « Navré, je ne peux plus rien faire pour toi... » Elle ne comprenait rien. Le fenec sortir de sa tête et vint se cacher derrière ses jambes. Elle avait encore fait l'idiote, elle allait en payer le prix... « Zarig ? » Le silence. Lorsque la sirène se tourna vers l'inconnu, elle fut surprise de le trouver à quelques centimètres d'elle. Elle étouffa un cri de surprise et se figea sur place, incapable de comprendre pourquoi elle était soudain si mal.
L'homme saisit son menton dans sa main et souleva son visage vers le sien avant de plonger son regard dans les yeux paniqués d'Absynthe. Il était proche, trop proche. Un malaise s'installa et l'air se fit plus lourd. Le vent vint souffler de rudes paroles aux oreilles de la jeune femme, et elle fut incapable de décrocher son regard des lèvres dont sortaient ces mots si lourds. Était-elle aussi monstrueuse qu'il le décrivait ? Inspirait-elle l'inimitié ? Était-elle dénuée de compassion ? Profitait-elle du malheur des autres, et de ces pauvres sirènes vendues comme esclave ? « Réfléchis Absynthe... Il a raison... » La jeune femme serra les poings. Elle avait envie de hurler que ces poissons sans cœur méritaient leur sort, mais plus elle tentait de se l'avouer à elle même, moins elle y croyait. Elle commençait à prendre conscience de l'étendue de ses erreurs, et de la noirceur de son cœur. Elle avait souffert, certes, mais était-ce une raison pour jubiler du malheur des siens ? De ceux de son peuple qu'elle ne connaissait pas, et qui ne lui avait jamais voulut de mal ? « Tu aurais dû t'en rendre compte bien plus tôt... J'ai essayé de te prévenir, mais tu n'écoutais que ta haine... » Oui, maintenant elle comprenait. Mais il était trop tard. L'inconnu et sa compagne n'avaient plus confiance, et ils se méfieraient...

Aby se recroquevilla sur elle même lorsque le jeune homme s'éloigna d'elle. Elle s'enroula dans ses bras et recula de quelques pas avant de jeter un oeil aux ondins sur l'estrade. Elle avait un goût amer dans la gorge et la nausée. « On ferait bien d'y aller. Tu as fait assez de dégâts pour aujourd'hui... » C'était en effet la meilleure chose à faire... Mais la jeune femme n'en avait aucune envie ! Elle voulait se rattraper, tenter de comprendre cette rage qui l'envahissait à chaque fois qu'elle posait les yeux sur un membre de son peuple... Pourquoi tant de haine ? Elle ne se l'expliquait pas. Elle trouvait d'une logique implacable que tous soient des monstres si l'un d'eux en était un. « C'est pourtant totalement illogique... » Zarig avait raison, une fois de plus. Il lui fallait suivre ses conseils. Mais elle ne pouvait pas. Alors lorsque l'inconnu se nomma et nomma sa compagne, avant de proposer de les suivre d'un geste de la main, ce qu'Aby n'hésita pas à faire, au plus grand damne de son fenec.

Elle n'avait trouvé que cela pour se rattraper. Elle ne pouvait pas fuir comme une voleuse, cela aurait été lâche, et cela aurait été s'agenouiller devant Caleb. Elle refusait qu'on l'accuse de n'avoir pas de cœur sans réagir. Elle prouverait à ses nouveaux compagnons qu'ils avait eut tort. Elle saurait vaincre son aversion pour les siens, parce que ces esclaves ne la méritait pas.
La sirène cala ses pas sur ceux du couple et resta muette jusqu'à ce qu'ils atteignent le bateau où étaient stockées les autres ondins enchaînés. L'homme qu'Absynthe avait ensorcelé ne tarderait pas à retrouver ses esprits, ils devaient faire vite. Sans demander la permission, la jeune femme se faufila devant Caleb et Alice et chercha un moyen d'ouvrir la porte. Elle sortit vivement la dague en corail fixée sur sa hanche et commença à forcer l'ouverture. Au bout de quelque secondes d'habile jeu de lame, la porte s'ouvrit dans un déclic. Absynthe jeta un oeil à ses compagnons et entra la première pour leur prouver sa bonne fois. Non, elle n'avait pas pour but de les enfermer dans le bateau, ni même de leur planter un couteau dans le dos... Cela pouvait paraître fou et impensable mais elle désirait les aider à retrouver ce qu'il cherchait.

Ici, pas de vent, aucun moyen de s'exprimer. Un frisson parcourut l'échine de la jeune femme lorsqu'elle sentit quelque chose lui frôler la jambe. « Ce n'est que moi. » Elle poussa un soupir de soulagement et tata les parois à la recherche d'une lampe à huile ou d'une bougie. Il faisait plus sombre qu'en enfer ici, et la sirène n'aimait pas ne pas savoir ce qui l'entourait. Elle n'avait pas peur du noir, simplement de l'inconnu et de l'invisible. Et se trouver confinée dans un bateau immense avec deux personnes qui la haïssaient sans doute était tout sauf rassurant.
A force de tâter la ferraille rouillée par les âges, Aby finit par trouver de quoi éclairer son chemin. Elle attrapa la lampe et tourna le loquet pour consumer l'huile contenue dans le petit récipient, créant ainsi une petite flamme orangée qui illumina son visage. Lorsqu'elle tendit le bras, elle repéra la sirène et son compagnon non loin. Incertaine, elle leur fit pourtant signe de la rejoindre et demanda à Zarig de transmettre son message. Ce qu'il fit sans protester, bizarrement.

« Absynthe peut vous conduire dans les cales, si vous voulez bien lui faire confiance... Elle est désolée d'avoir pu vous blesser, et vous laisser croire des horreurs. Elle voudrait se rattraper en vous aidant. Elle n'a pas un mauvais fond vous savez... Elle a juste un passé difficile... »

Les deux dernières phrases étaient personnelles aux fenec qui tentait de défendre son amie. Il n'était pourtant pas sûr que cela marche... Abu avait été loin aujourd'hui, et il faudrait du temps pour qu'elle puisse prouver qu'elle valait quelque chose et était capable elle aussi de compassion pour les ondins.
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Mise en Esclavage | [Quête PV Caleb]

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