ya avait passé des heures devant ce grand miroir. A regarder le moindre détail de sa tenue, de son maquillage, de sa coiffure , de tout absolument tout. Elle tenait à être parfaite pour cet évènement, le grand bal organisé par Dayne le chef des Orishas. Elle ne le connaissait pas mais avait entendu parler de lui. Il était, parait-il, l'homme le plus séduisant de ce dernier siècle. Un homme tellement charmant qu'il collectionnait les conquêtes sans aucune retenue. Enfin c'est ce qu'une demoiselle lui avait raconté. Elle lui avait dit aussi qu'une rumeur courait comme quoi ce dernier allait se marier et qu'il annoncerait le nom de l'heureuse élue lors du fameux bal. Les histoires d'amour qui finissent bien étaient toujours du goût de la jeune ange. Elle, qui rêvait que le monde s'emplisse d'amour, elle s'égayait à voir changer le cœur des hommes au contact d'une femme. Le pouvoir de l'amour ne s'explique pas, seul les anges en connaissent la puissance, eux qui en sont débordant tout au long de leur existence. Tout cela pour dire que la demoiselle tenait à être parfaite pour ce grand évènement.


La belle ange portait une sublime robe de velours bleu comme le bleu de ses yeux. La matière douce et chaude était idéale pour cette température hivernale. Sa robe était agrémentée de jolies dentelles noires faisant ressortir la pâleur de sa peau de porcelaine. Elle portait un voile de soie bleu autour des épaules en cas de léger vent, car la robe étant de type bustier elle ne recouvrait pas ses épaules menues. Pour agrémenter sa tenue elle portait de long gants en velours bleu eux aussi et des chaussures à talons de couleur assorti. Elle c'était parée de bijoux, à ses oreilles scintillaient de magnifiques saphirs donnant un certain éclat à son visage, ainsi qu'un collier en dentelle noire où y était serti un saphir au centre. Ses yeux étaient maquillés à la perfection laissant ceux-ci donner tout son charme à la demoiselle. Elle avait remonté ses cheveux en un chignon très travaillé, où quelques mèches retombaient le long de son cou frêle. Elle avait paré ses cheveux d'un sert-tête de velours bleu et de dentelle noire. Ainsi sa tenue était parfaite. Oh mais j'oubliais un détail, la jeune ange est très soigneuse et pense au moindre détail, elle a aussi parsemé ses grandes ailes blanches d'une poudre pailletée. Parfait, elle était prête pour le bal.


Elle s'y était bien sur rendu en volant, ce qui était le moins fatiguant pour elle. Une fois arrivée devant la magnifique demeure du Chef des Orichas, elle remit un peu d'ordre dans ses cheveux et passa en revue sa tenue, une fois que tout fut remit parfaitement elle s'avança du portail ou se tenait un majordome. Elle s'approcha de lui avec un grand sourire. Celui-ci lui demanda son nom, qu'elle donna sans attendre, puis il le nota avant de la laisser entrer en lui souhaitant une agréable soirée. Elle entra et se trouva dans un sublime jardin. Ici la température était agréable et tout avait l'air parfait. Les fleurs embaumaient les lieux d'un parfum exquis. Elle regarda autour d'elle et vit quelques personnes qui discutaient entre elles. Elle n'osa pas s'approcher de ses gens et avait beau regarder autour, elle ne reconnaissait personne pour le moment. Elle décida donc de profiter de sa solitude pour admirer la beauté des lieux. Avant de pouvoir avancer un peu plus on lui proposa un verre qu'elle accepta volontiers, car il est vrai que le voyage lui avait donné un peu soif. Elle bu une gorgée et constata que le cocktail était délicieux, tout ici avait l'air parfaitement préparé pour une soirée qui promettait d'être inoubliable.

Spoiler:

Alors que je me trouvais à l'auberge, une femme corpulente mais probablement riche se plaignait de recevoir trop d'invitation à divers bals et soirées mondaines, s'égosillant les poumons d'une manière peu noble que je trouvais fort déplacé. Profitant d'un instant d'inattention de cette dernière qui disait à qui voulait l'entendre qu'elle était invitée dans la demeure de Dayne, chef des Orishas et qu'elle était probablement sa future fiancée vu la nature de leur relation, j'extorquais avec brio l'invitation. Le nom de cette femme était "Trys Parker"...un nom commun.

Sortant de l'auberge sans un regard, je me dirigea vers une boutique de vêtements. J'entrais comme à mon habitude avec l'air d'une dame riche, me faufilant dans les rayons. Je n'avais certes pas les moyens de m'acheter les merveilles qui y étaient entreposés mais depuis que j'étais sur terre, j'avais mes combines. Allant dans la cabine avec une robe que j'avais choisis, je l'enfila puis me précipitant en dehors avec un air troublé, je m'exclamais en montrant mes propres vêtements à tous ceux qui voulaient les voir :

"Mais comment osez vous vendre de tels choses? C'est affreux! Vraiment affreux! Je ne remettrai plus jamais les pieds ici!"

Puis, jetant mes vêtements par terre, je sortis de la boutique poussant une exclamation indignée, la tête haute, avec les vêtements que je venais en fait de voler. Seulement, dans la surprise générale, personne n'avait bougé et j'étais déjà loin lorsqu'ils se rendirent compte du subterfuge.

J'étais bien décidé à me rendre à ce bal pour essayer de trouver Frey et ce n'était pas le fait de n'avoir pas les moyens qui m'en empêcherait...

Je me rendis donc à Megido. Une fois à la porte, je donnais le nom de la dame de l'auberge, tremblante comme une feuille à l'idée de me faire repérer. Mais si quelqu'un me disait quelque chose, je n'aurai cas monter sur mes grands chevaux et faire un scandale. La tête beaucoup plus haute que la plupart des personnes présentes, je marchais telle un guerrier victorieux après une bataille, telle une lady au torse bombé que tout le monde admire. Cependant, vu mon âge, mon peu d'expérience et mon manque visible de poitrine, cette façon de marché avait plus un air comique qu'impressionnant. Je ne m'en rendais pas compte mais j'étais totalement ridicule.

Ne regardant pas où je mettait les pieds, je tombais à peine arrivée dans la salle de bal, chute qui eut pour conséquence de me faire pousser un cri qui attira l'intention sur moi. Ne perdant pas de temps, je me relevais, la tête encore plus haute qu'auparavant, ignorant les personnes présentes qui riaient visiblement de moi. Je me dirigeai tout droit vers le banquet, semblant de marbre face à l'amusement général. La vérité c'était que j'étais apeurée, complètement désemparée, moi la pauvre sirène que son compagnon avait quitté, moi, une fille de rien. Moi qui aimerait tellement ressembler à toutes ces femmes...comme cette ange magnifique au regard si bienfaisant au loin, cette belle femme blonde dansant un tango dans les bras d'un gentleman, cette...

Lorsque je reconnue Lastraé, je n'eus qu'un réflexe, me tourner vers le banquet, et attraper la première chose qui me vint sous la main. En l’occurrence, ce fut un verre de champagne que j'engloutie cul sec. J'avais tellement honte...