L'elfe était heureux d'avoir pu arrêter la fuite du vin qu'il avait accidentellement causé. Il ne tenais pas à attirer l'attention, comme à son habitude et ce n'était guère pour aider sa cause que de créer semblable désastre. D'ailleurs un domestique fantôme vient rapidement auprès de lui pour arranger les choses et lui adressa la parole en des propos qui tintèrent aux oreilles du vagabond. Il ne pu retenir la réponse qui lui vint spontanément:

-À mon âge, on sait qu'il ne vaut pas la peine de perdre son temps en des paroles sous-entendues. Sachez que je ne me sent nullement fautif pour tout ceci et qu'il serait avisé de votre part de noter la présence d'aliments aussi chaud que des bulbes de feu ardent d'une façon quelconque.

Alors que l'elfe parlait, on avait déjà nettoyé les dégâts à l'aide d'une minuscule fiole contenant un liquide couleur jaune nauséeux mais particulièrement efficace. Décidément les gens aujourd'hui utilisaient les forces magiques pour de bien drôles de de chose. L'elfe pointa du doigt vers les dernières traces du liquide qui parait en fumé:

-Vous auriez mieux fait de prévoir quelque chose pour éviter les incidents plutôt que pour les réparer...

Sans rien ajouter au majordome qui avait fait monter la mauvaise humeur de Finrodel, celui-ci s'en alla un peu plus loin, sans but précis. En fait, il ne l'avait pas mentionné au majordome, mais il était très intrigué par la potion qui avait servit à nettoyer les traces de son passage. Il avait prévu de revenir voir un peu plus tard, quand le majordome aurait prit quelques distances.

Il en profita pour regarder vers la salle de bal et les quelques tables installées pour les hôtes. Il reconnu la femme à la robe blanche, il avait une incroyable mémoire des visages, il savait donc qu'il avait voyagé avec elle et d'autres compagnons sur le continent. Il lui envoya un respectueux hochement de tête en guise de salut, même si il ne se souvenait pas de son nom et continua son tour d'observation. Plusieurs couples dansaient déjà, chose que lui-même espérait éviter autant que possible, c'est que le côté mondain de la chose ne l'attirait pas. Une femme était assise seule sur un banc de puis un moment à priori, regardant elle aussi plutôt qu'agissant, une autre circulait à travers la foule. Elle capta l'attention de l'elfe qui recala son masque pour bien voilé son visage et ses yeux.

Elle respirait la discrétion et d'une certaine manière, elle fuyait les regards pour pouvoir aller où bon lui semblait. Une attitude qu'il appliquait généralement lui-aussi dans les grands évènements. Il pensa que si rien d'intéressant n'arrivait, il pourrait peut-être se risquer à lui adresser la parole, ils risquaient fort de s'entendre sur différents points de cette cérémonie. Mais pour lors, il devait retourner à la table de banquet maintenant déserté par le majordome. D'un œil expert et peut-être moins discret qu'il ne 'aurait voulu, il releva l'odeur qui émanait encore faiblement de l'endroit. Il chercha du regard si quelques gouttes n'auraient pas subsistées, mais sans succès. Un peu déçu, il se mit à la recherche d'indice sur la façon dont avait agit la potion. Avait-elle simplement dissout le vin? Blanchit les tâches? Il n'en savait encore rien.

Le vagabond avait abandonné toute idée d'analyse ou de recherche sur la potion employé pour porter son attention sur le discours que tenait l'hôte de la cérémonie. Il était venu avant tout pour obtenir les dernières nouvelles et des plus anciennes aussi. Mais aussi pour revoir d'anciens habitants du pays et rencontrer certains nouveaux venus. Malheureusement, il semblait que la soirée consistait justement à faire l'inverse... ne pas permettre de reconnaître les gens! Il faut dire qu'il s'y attendait et que c'est l'une des multiples raisons pour lesquelles il aurait préféré être ailleurs.

Toutes ces idées s'estompèrent pourtant dans son esprit alors qu'il était le point d'intérêt d'un commentaire de Mademoiselle A. Nullement mal à l'aise, il rendit son regard à son hôte accompagné d'un petit hochement de tête qui se voulait respectueux. Ainsi, elle avait été témoin ou à tout le moins informée de sa petite mésaventure. Elle semblait être une femme aimant diriger les évènements tant en prévoyant les éventualités qu'en s'informant de la situation actuelle. À cela Finrodel n'était pas bien différent, seuls ses méthodes et ses buts semblaient variés. Intéressé par ce qu'il venait d'apprendre, l'elfe la suivit du regard alors qu'elle prenait position à la fin d'une courte fil indienne de gens en attente. Il sursauta lorsqu'il réalisa pour la première fois de la soirée la présence de ce jeu où de plus en plus de gens semblait vouloir participer.

N'étant nullement chaud à l'idée de pouvoir être à tout moment victime de ce jeu même si il n'y participais pas, il trouva refuge derrière une petite série de chaise là où personne ne pourrait l'atteindre sans contourner l'obstacle. Quel cas échéant, ils avaient de très forte chance d'entrer en contact avec les gens assis là avant de l'atteindre. Soulagé de la protection étrange mais efficace qu'il avait trouvé, l'elfe porta son attention sur les gens assis-là.

La dame à la robe blanche que Finrodel soupçonnait fortement d'être une ancienne connaissance était là. Il hésita un instant, puis quelques minutes, étudiant les signes discrets qui l'assurait de plus en plus dans sa conviction. Quand il eut la certitude qu'il s'agissait à tout le moins d'une réprouvée d'âge semblable à Stones, l'elfe se dit qu'il ne risquait rien à lui adresser quelques mots. Il maîtrisait plusieurs notions de la danse, mais il n'aimait pas l'éventualité de se retrouver si intimement concentré sur une seule personne et il croyait bien que la jeune femme comprendrait. Il fit un pas de côté pour contourner la rangée de chaise et heurta quelqu'un avec une certaine violence. La personne en perdit d'ailleurs l'équilibre. Sa malchance le poursuivait définitivement dans chacun de ses gestes. Se passant les mains sur le visage avec désaroi, il se retourna pour présenter ses excuses.

Et tomba nez à nez avec...

Sincèrement navré et un brin exaspéré de la situation qui n’était pas particulièrement glorieuse, Finrodel s’était promptement retourné et avait découvert une femme vêtue de noir encore fortement déséquilibrée*. L’elfe tendit d’instinct un bras se voulant aidant, mais la jeune femme l’ignora, semblant chercher quelque chose pendant un instant. Lorsqu’elle se ressaisit complètement, elle regarda enfin vers l’elfe qui ne savait plus quoi faire pour se montrer aussi serviable et désolé que possible.

Il fût cependant soulagé de voir qu’elle souriait malgré tout. Parfois les gens savaient se montrer compréhensifs dans de semblable situation… L’elfe cru que la dame était soit une personne de bonne civilité, soit une personne qui lui arrivait aussi assez fréquemment de commettre ce genre de petits accros pour qu’elle ne lui en tienne pas rigueur. Il se permit donc d’entreprendre la discussion à la rigolade :

- Vous devez être particulièrement adroite pour ne pas vous être retrouvé dans le décor après un pareil choc… Même un troupeau de minotaures dans un champ de roses aurait eut l’air plus délicat que moi-même!

L’elfe tout en parlant faisait fonctionner son cerveau à bonne allure, les hommes étaient rares à la cérémonie, trop rare… Et comme aucun homme n’était encore venu le rudoyer pour le mauvais traitement fait à sa femme, l’elfe pouvait déduire qu’elle n’avait pas encore de partenaire de danse. Il se retrouvait donc dans un risque réel d’aller exécuter quelques pas. Après tout, ce serait pratiquement impoli de ne pas le lui proposer après pareil incident et totalement impossible de refuser si elle le lui proposait. Il cherchait donc un moyen de retourner promptement dans un endroit plus tranquille, loin de la piste, où il aurait une plus grande tranquillité.

Mais dans l’immédiat il pataugeait et ses idées ne semblaient guère être reluisante, il finit donc par mâchouiller un :

- Puis-je faire quelque chose pour me faire pardonner à vos yeux?

*On ne cherchera pas à savoir si il y a un sous-entendu en lien avec un autre type de déséquilibre…

(désolée pour l'attente)

Gabrielle se sentait on ne peut mieux dans cette soirée car la petite fée avait enfin l'occasion de voir du monde, autre que les torsionaires de sa maîtresse et d'entendre des conversations beaucoup plus intéressantes et attrayantes que des cris de douleurs. La fée fit donc des yeux ronds comme des billes lorsque Lastrée lui expliqua qu'en effet, son cavalier était digne d'être un prince, car prince, elle ne savait pas trop si c'était le titre pour cet homme, mais en tout cas, il était chef de race...et ça, c'était plutot impressionant. Peut-être la sirène serait-elle vouée à un destin de princesse, un peu comme cendrillon...enfin non, plutôt comme Ariel la petite sirène.
La fée rêvait elle aussi secrétement de danser avec une personne ici présente mais comme déjà énnoncé, quand on faisait seulement quelques centimètres, on ne trouvait que très rarement chaussure à son pied (pour reprendre l'histoire de Cendrillon).

Pendant que la sirène s'entretenait avec le serviteur, Gabrielle se dit que Giselle ne voudrait surement pas rester passer la nuit ici...enfin, c'était plutôt une bonne chose car il était certain que plusieurs crimes seraient commis si sa maîtresse séjournait dans cette demeurre...oui, elle n'était pas du genre à partager une chambre, ni à se laisser déranger par de vulgaires insectes. Non, le passe temps de cette femme au coeur froid était la torture et Gabrielle su au premier regard que le jeune homme qui avait "rencontré" sa maîtresse s'était mis dans un beau pétrin. Elle allait détailler plus la situation lorsque Lastraé revint vers elle avec un magnifique bouquet...Certe, Gabrielle était contente pour elle mais la fée ne pouvait s'empêcher d'avoir un petit pincement au coeur. Aussi, faisant de son mieux pour se montrer enthousiaste, elle accepta l'invitation, se disant qu'un jour son tour viendrait aussi.

Souriant à la sirène, elle lui posa une question simple mais qui pouvait surement être un sujet de discussion très long :

"Comment est ce la vie sous l'océan? Y-a-t-il des personnes maléfiques comme sur ces terres ou est ce une sorte de paradis?"

Gabrielle ne savait rien de l'étendue bleue et hormis le fait que certaines espèces, comme les requins, étaient dangereux pour elle, elle demeurrait dans un flou totale. Elle espérait donc que son interlocutrice puisse l'éclairer sur la chose.

Giselle quant à elle était dans une situation plutôt...hum...glaciale. Enfin, ce n'était pas la situation qui l'était mais bien Giselle elle même car à la déclaration du jeune homme masqué qui avait eu l'audace de la bousculer, le sourire, certe carnacié, disparu complétement pour laisse place à des lèvres qui n'exprimait plus qu'une expression glaciale...
Les yeux de la jeune femme, qui se voyaient pas la fente de son masque avaient une expression étrange...un peu comme lorsqu'on lache un lion dans une arène après quelque jour d'abstinence quant à la nourriture. En fait, ça ne prévalait rien de bon.

La jeune femme sentait sa feuille contre sa cuisse, cachée sous sa robe et elle n'attendait qu'une chose : saisir ce fabuleux couteau et découper en rondelle cette...chose. Bien sûr, il n'y avait pas besoin d'être intelligente pour savoir que si elle essayait de faire cela ici, elle se ferait certainement tout de suite arrêter par l'un des serviteurs fantômes de la maison. En fait, elle cherchait une solution mais l'homme la lui servit sur un plateau...comme quoi, la reflexion était parfois inutile.

Prenant un sourire sympathique, la démone dit d'une voix plutôt mystérieuse.

"Oui pourquoi pas...je n'aime pas danser alors que diriez vous de partir ensemble à la découverte de ce manoir?"

Son temps n'était pas vraiment sympathique en fait mais c'était une démone et elle ne pouvait pas faire mieux. Cette question sonnait plus comme un ordre mais après tout, il l'avait bousculé et devait réparer le dommage qu'il lui avait causé. Voulant faire preuve de bonne volonté, la jeune femme finit par questionner l'homme masqué

"C'est quoi votre nom?"

En plus, elle l'avait vouvoyé, ce qui était plutôt mauvais signe en fait...