Le monstre du conte
Dorian & Bae

Blow Off - YAORI

Bae déglutit avec difficulté. Fébrile, il termina de lire le paragraphe puis ferma le livre sans prendre le temps d’en marquer la page. Il n’était plus certain de vouloir terminer cette lecture. Si elle lui avait parut divertissante aux premiers abords – un roman d’intrigues politiques, avec des enjeux et le point de vue de plusieurs personnages aux caractéristiques variées – l’expérience s’était vite révélée désagréable lorsque l’arrivée du personnage d’Ezidor avait fait son entrée dans le conte. Il n’était pas le pire. Dans le genre horrible, Judas n’était pas en reste, tout comme son fils Merlin. Pourtant, ce n’était pas le roi d’Uobmab ni son héritier qui avaient mis l’Orine le plus mal à l’aise, mais bien le médecin. Ou plutôt le violeur, devrait-il dire. La scène qu’il venait de lire avait été celle de trop. Le blond n’avait pas supporté le traitement que le De Xyno avait réservé à Nathanaël – son propre fils. Bae passa une main dans ses cheveux, qu’il plaqua en arrière, puis laissa sa paume descendre sur son ventre. Il se sentait brassé, au bord de la nausée. C’était au bal de Seaghdha que d’autres Orines du Nhóm lui avaient conseillé cette lecture, lui assurant qu’il y trouverait de l’intérêt, et qu’il devrait partager sa lecture avec son Aisuru. Il trouvait désormais ses camarades mesquines. La ressemblance entre le personnage malfaisant et Dorian n’avait pas échappé au lecteur. Evidement, la ressemblance n’était que physique, basée sur l’illustration et les descriptions dans la narration… C’avait été suffisant pour troubler le Sœrei.

Le musicien se leva du lit où il s’était installé, attrapa son livre et le rangea dans un tiroir de sa table de chevet qu’il ferma violement. « Comment ces gens font-ils pour apprécier ce genre de lecture… » maugréa le blond, de mauvaise humeur. Il inspira profondément pour essayer de se détendre et, sentant que cela ne l’aidait aucunement, il décida d’aller allumer un bâton d’encens. C’est durant ce rituel que la porte de la chambre s’ouvrit. Bae redressa la tête. Un faible sourire s’afficha sur ses lèvres : il essaya de paraître le plus naturel possible. « Tu es déjà debout ? Je n’avais pas fait attention qu’il était si tard. » L’Orine reposa la longue allumette à côté du plateau d’encens puis rejoignit le Vampire. « Tu as bien dormi, mon Doudou ? » demanda-t-il avant de lui glisser un bisou sur la joue, se hissant sur la pointe des pieds pour l’embrasser. « Est-ce que tu … » Est-ce que tu as soif ? C’est ce que lui demandait chaque soir l’éphèbe. Il n’hésitait jamais à lui proposer une veine, à lui tendre son poignet ou à lui présenter sa nuque. Pourtant, cette fois-ci, il se recula, comme prit d’un élan de pudeur, tirant légèrement sur le tissu de son kimono pour dissimuler sa peau. Le garçon se râcla la gorge. « Est-ce que tu as prévu de faire des choses en particulier, aujourd’hui ? » fit-il en essayant de faire diversion, priant pour que son comportement ne paraisse pas suspect. Pourtant, en cet instant, il lui devenait difficile de regarder son Aisuru dans les yeux sans songer au spectre d’Ezidor et de ses atrocités. Non. Dorian n’avait rien à voir avec ce fou. C’étaient les filles qui lui avaient mises ces fichues idées dans la tête.

552 mots

Le monstre du conte
Dorian & Bae

Blow Off - YAORI

Bae inspira profondément pour essayer de lutter contre la contraction de son corps. Dorian n’est pas Ezidor se répéta mentalement le blond. Comme pour se rassurer de ce fait, l’Orine remarqua l’absence de lunettes sur le visage de son Aisuru, s’accrochant désespérément à ce point de détail qui aurait pu paraitre si insignifiant mais qui, en cet instant, devenait capital. « Wouh. » fit l’Orine en se sentant tomber en arrière. Il atterrit en douceur sur le matelas et se laissa attirer jusqu’à accueillir la tête du Vampire sur son buste. « D’accord, je ne bouge plus. » souffla le coussin improvisé avec une pointe d’amusement. « Dors bien. » souhaita la Sœrei, tout en passant mécaniquement sa main dans la chevelure d’ébène. Ce contact l’apaisa, par sa banalité et son aspect réconfortant. La respiration régulière de l’enfant de la nuit le guida et Bae se cala sur son rythme pour masquer ce qui le tracassait. Qu’il fit le parallèle entre le personnage du compte et Dorian parce qu’on le lui avait suggéré était une chose. En revanche, que quelqu’un d’autre ait sciemment pensé à son partenaire le contrariait particulièrement. S’il retrouvait le responsable de cette fâcheuse association, l’Orine s’assurerait de lui faire passer un mauvais quart d’heure – il ne savait pas exactement comment mais il veillerait à ce que sa punition soit à la hauteur de son affront !

Le Yamada passa un bras derrière sa tête pour la surélever et avoir une meilleure vue sur son amant. De sa main libre, il continuait à caresser la tête de son âme-sœur, débordant parfois sur sa nuque avant de revenir sur son crâne. « Mmh, j’imagine qu’il n’est pas conseillé de contrarier une personnalité aussi importante, en effet. » Mais peut-être le mal avait-il déjà été fait lorsque le brun avait plongé ses crocs dans la chaire de la sorcière. Il était difficile de lui en vouloir néanmoins : le bal avait été un gigantesque miasme de confusion pour tout le monde. « Mmh si elle voulait se venger… Je pense que tu serais déjà enfermé et introuvable. Même le manoir de Magnus n’aurait pas été suffisant pour te protéger des hommes qu’elle aurait pu envoyer après toi. » Même en imaginant que la rousse eût préféré régler cette affaire avec discrétion pour ne pas entacher sa réputation de femme intouchée, ses espions auraient effectivement déjà réglé le problème en silence depuis longtemps. « Peut-être… Peut-être qu’elle a plus apprécié l'expérience qu'elle ne s’y attendait ? » suggéra l’Orine. Lui-même se sentait au bord de l’extase lorsqu’il subissait la morsure du brun. S’il avait été jaloux au début de leur relation à l’idée que d’autres pussent ressentir parelles sensations au contact de ses lèvres, le blond avait fini par accepter le fait que le brun doive s’abreuver à la veine d’autres personnes. Être le seul à entretenir ce rôle l’épuisait de toute manière bien trop, et il avait compris que toutes ses cibles n’expérimentaient pas le même plaisir à se faire mordre – c’était par exemple le cas de Hanako.

« Ca ou bien… » Le blond suspendit son geste, retenant sa main en l’air au lieu de la replonger entre les cheveux du brun. Ou bien elle voulait revoir le sorcier qui avait terrorisé tant de personnages, songea Bae. Parce qu’il était évident que si l’on devait associer une race à Ezidor, il aurait vu le jour au sein du peuple des mages noirs. Le blond déglutit et haussa les épaules pour chasser cette idée. Des sorciers malfaisant, la Princesse Noire devait déjà en avoir à la pelle, pas besoin d’aller en chercher un de plus dans les livres. « Je ne sais pas. » soupira-t-il. « Peut-être qu’elle veut vraiment t’enfermer dans son donjon à Amestris. » conclut le blond pour essayer de changer de sujet. « En tout cas… » La Sœrei repoussa le Vampire et bascula de sorte à s’assoir à califourchon sur lui. Il positionna ses mains de chaque côté du visage de son amoureux. « Si qui que ce soit veut t’emprisonner loin de moi, il devra d’abord me passer sur le corp. » mit en garde l‘éphèbe avant de déposer un baiser sur le nez de Dorian.

682 mots

Le monstre du conte
Dorian & Bae

Blow Off - YAORI

Bae fit la moue, contrarié de voir son jeu d’acteur percé à jour si facilement. Il n’avait jamais été si bon que ça à ses cours de théâtre, même s’il avait pu prendre plaisir à y participer. « Rien… » bougonna-t-il à voix basse dans une ultime protestation, qui ne faisait sans doute qu’accroître les doutes de son partenaire. Il était un véritable livre ouvert, et ce n’était pas seulement à cause du Lien. Son comportement le trahissait. Comme pour le lui prouver, Dorian s’embourba dans des théories sans fondement. En l’écoutant énoncer ses craintes, l’Orine ne pu que froncer les sourcils, désormais contrarié par les bêtises que proférait le vampire. « Je me plais ici ! » protesta-t-il véhément, presque outré d’entendre une telle chose. Ses lèvres se plissèrent dans une grimace. « Je le sais. » lui assura-t-il. Pourtant, il pouvait lire que ce ne serait pas aussi facile pour le brun. Il taisait ce sujet épineux et ne s’en occuperait que lorsque la problématique s’imposerait à eux. « Mais je ne veux pas partir. » lui assura-t-il. C’était vrai. La vie qu’il lui avait offert lui convenait amplement, malgré tous les inconvénients qu’on pouvait imaginer. Le blond s’y était acclimaté, et accepterait de produire tous les efforts nécessaires pour rester aux côtés du Zvyar. Et contrairement à ce que redoutait l’Aisuru, son Orine ne regrettait pas un instant de lui avoir posé son énigme.

Le Yamada retint une protestation en voyant son amant le repousser. Il soupira avant de prendre appuis sur ses bras tendus derrière son dos, penchant la tête en arrière. « Je suis contrarié. » maugréa-t-il, laissant transparaître sa mauvaise humeur. Il ne servait plus à rien de prétendre aller bien. « Mais ce n’est pas à cause de toi. » Un voile de doute traversa son visage. « Du moins, pas à cause de quelque chose que tu as faite. » rectifia-t-il en usant de télépathie. Leur Lien s’était renforcé et, depuis quelques semaines, Bae parvenait à communiquer de cette manière. Il y avait parfois des ratés, aussi le blond lança-t-il une œillade à Dorian pour s’assurer que son message lui était bien parvenu. « Il y a ce livre qu’on m’a conseillé de lire et… On te compare à l’un de ses personnages. » Bae écarta lentement les bras jusqu’à terminer en position allongée. Il replaça ses bras derrière sa nuque pour supporter sa tête. « Le problème, c’est qu’il s’agit d’un personnage exécrable que je déteste, et dont les pratiques sont… » Il ne termina pas sa phrase mais son expression suffisait à comprendre ses sombres occupations. L’Orine se redressa subitement, faisant face à son interlocuteur. Maintenant qu’il avait abandonné la contenue, il retrouvait des manières peu distinguées. Sans s’en apercevoir, son naturel le rattrapait sans crier gare. « Je déteste que les gens te comparent à cette ordure ! D’accord, il te ressemble peut-être un tout petit peu sur les illustrations, mais tu n’as rien à voir avec cette saleté ! C’est scandaleux ! » ronchonna-t-il avant de croiser les bras sur sa poitrine tout en se relevant pour commencer à faire les cent pas. « Et le pire, c’est que tout le monde le lit ! Et ils continuent à faire des messes-basses sur toi, ou Ezidor, ou sur vous deux. Ça m’insupporte ! » Le Sœrei s’arrêta enfin. « Je veux que ça s’arrête. » ajouta-t-il d’une voix geignarde en laissant son regard se perdre sur la fumée de l’encens qu’il avait allumé. « C’est insultant en plus d’être faux. »

Bae soupira une dernière fois, passant une main dans ses cheveux, terminant son geste en se grattant la nuque. « Je suis désolée. » lâcha-t-il enfin. « Je ne pensais pas que ça me contrarierait autant. Je ne voulais pas t’embêter avec ces sottises et, finalement, je t’ai inquiété pour rien. » constata-t-il d’une voix plus contrôlée, reprenant une posture digne, croisant les mains entre les manches de son kimono. En y réfléchissant, le conte n’avait été que la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Depuis le bal, le blond avait senti une gêne persistante le piquer à vif à la moindre contrariété concernant son âme-sœur. S’il ne saisissait pas cette chance, les tensions risquaient de revenir le tarauder et créer d’autres problèmes. L’éphèbe inspira profondément, préparant sa confession. « C’est vrai que c’est ce qui m’a contrarié aujourd’hui mais… Ce n’est pas tout. » lâcha-t-il. Il regretta presque d’avoir ouvert la bouche, ses azures trouvant les rubis. Il se mordit la langue, comme si cela pouvait annuler les mots qu’il avait prononcé. « S’il te plait, ne t’énerve pas. » le mit-il en garde. Il sentit son anxiété s’ancrer plus profondément dans son ventre. « J’ai rencontré Thessalia au bal. » avoua-t-il en pensée. L'articuler à haute voix lui paraissait trop compliqué.

784 mots

Le monstre du conte
Dorian & Bae

Dove Cameron - God's Game

« Je suis désolé. » répéta l’accusé, parce qu'il ne trouvait rien d'autre à dire. Il savait que la nouvelle contrarierait le brun. C’est pour cela qu’il avait gardé le silence tout ce temps, parce qu’il avait redouté cette confrontation qui lui semblait vaine. La culpabilité lui dicta de baisser la tête, où les traces de sa honte s’étalaient en plaques opaques sur ses pommettes. L’éphèbe se mordilla la lèvre, serrant ses mains derrière ses manches pour les éviter de tressaillir. « Je – Non, ce n’est rien, elle – Non, elle ne m’a pas fait de mal. » essaya-t-il de rassurer le Vampire, mais celui-ci s’emportait dans un torrent de questions qui empêchaient le blond d’exprimer sa défense. Et, à mesure que chaque mot l’accablait, les scrupules mutèrent en rancœur. Oui, il avait gardé cette information pour lui, mais Dorian ne lui avait-il pas fait des cachoteries, lui aussi ? Lui faire tous ces reproches, c’était le magicien qui se moque de l’ange. Le blond serra la mâchoire pour contenir son ire, mais la dernière pique le toucha dans son égo et lui arracha un rictus méprisant.

L’Orine lâcha un rire qui montrait clairement sa contrariété, puis décroisa les bras. Contournant son Aisuru, il alla chercher le conte dans le tiroir de sa table de chevet. Il retourna se poster face à son juge, dardant son regard dans le sien. « Ce n’est pas comme si j’étais allé à sa rencontre de mon plein gré. » souligna-t-il d’une voix anormalement calme et mesurée. « C’est elle qui est venue jusqu’à moi et, comme tu peux le voir, elle ne s’en est pas prise à moi, puisque je suis encore debout. Quant à savoir pourquoi je ne t’en ai pas parlé… » Bae contint un soupir las. « Je ne sais pas si tu t’en souviens, mais il y avait des choses plus préoccupantes qui sont ressorties de ce bal. Sans oublier l’Aliénation et les drogues. Il m’a fallut plusieurs jours pour me souvenir de tout et quand la mémoire m’est enfin revenue, ça ne m’a pas semblé important de t’en faire part puisque je savais que ça te contrarierait inutilement. Tu ne peux rien faire maintenant de toute manière. » C’était vrai. Le Lang n’avait pas la capacité de revenir en arrière, d’empêcher cette rencontre. Et puis, à bien y réfléchir, la Sœrei ne regrettait pas cette discussion. Elle avait été étonnement enrichissante. Sans doute un peu trop. « Mais si tu veux vraiment me protéger, voici un conseil : la prochaine fois regarde la poutre que tu as dans l’œil au lieu de venir chercher la paille dans le mien. Parce que niveau cachoterie, je pense que tu tiens le record. » Le Yamada esquissa un sourire mielleux qui, s’ils n’avaient pas été plongé dans cette discorde, aurait pu passer pour une mine charmante. « Iulia est-elle ta seule enfant ou en as-tu d’autres cachés ici et là dont tu ne m'aurais pas encore parlé ? » asséna-t-il. Contrarié, l'enfant de Hahanaru Shizen se retint de reprendre les paroles de son Aisuru pour l'accabler davantage de tous ses soupçons paranoïaques. Pourquoi donc lui avoir tut ce détail ? Ne lui faisait-il pas confiance ? Dorian avait-il vraiment peur de ses décisions ?

D’un geste brusque, l’Orine plaqua le livre sur la poitrine du brun. « Tiens. Tu as beaucoup à lire. » coupa le blond en retrouvant son visage contrarié. « Tu as peut-être plus en commun avec Ezidor que je ne voulais bien l’admettre. » Car en termes de manipulations et de mensonges, le médecin était devenu un artiste. Sans oublier qu’il avait lui-même une descendance cachée. « Si tu es impatient de le rencontrer, sache qu’il n’arrive pas avant le chapitre trois. »

620 mots

Le monstre du conte
Dorian & Bae

Dove Cameron - Sand

Bae observa Dorian tourner les talons et quitter sa chambre. Il avait dans le cœur autant de dards plantés par les mots tranchants du Vampire, pulsant douloureusement à chaque battement cardiaque. L’Orine serra ses poings jusqu’à en blanchir ses phalanges. Il se sentait sidéré par le comportement de celui qu’il aimait. En colère, aussi, d’être la cible d’autant d’injustices. Contrarié que tout ai pris de telles proportions. Était-il en tort ? S’était-il véritablement emporté pour un rien, tel un enfant capricieux ? Le blond fit la moue à cette pensée, rejoignant sa coiffeuse, qu’il se mit à ranger pour essayer de se calmer. Le reflet que le miroir lui retourna lui fit encore plus froncer les sourcils, et il essaya de passer son index entre ses deux yeux pour y détendre la zone. Le coquet lâcha un long soupir, qui tressauta alors que la tristesse étendait à son tour son emprise sur le tourbillon de ses émotions.  

La Sœrei avait eu des torts, certes. Il savait que le brun avait craint la Vampire. Mais le fait était qu’elle ne lui avait rien fait. Les choses auraient été différentes si Thessalia lui avait influgé une quelconque séquelle. Ce qu’il s’était passé en enfer ne s’était pas reproduit à Seaghdha, et il était de notoriété publique que cet endroit sordide faisait ressortir le pire chez tout le monde. Peut-être que Dorian n’envisageait que le pire sans percevoir qu’une alternative était possible. Peut-être Bae aurait-il mieux fait de s’excuser pour apaiser l’esprit de son Aisuru. Mais alors sa rancœur serait restée enfouie en lui. Qui sait ce qu’il aurait été capable de faire pour en apprendre davantage des secrets que le Vampire lui taisait ? Serait-il allé jusqu’à recontacter la Blanche pour lui demander des informations supplémentaires ? L’idée lui traversa sérieusement l’esprit mais il l’abandonna aussitôt. Il savait que son âme-sœur prendrait cette initiative comme une trahison pure et simple : cette décision guidée par la colère ne ferait rien pour arranger leur situation. Alors quoi, était-ce seulement de sa faute, de désirer en savoir plus sur l’homme à qui il s’était Lié, celui à qui son destin était désormais soudé ? Bae trouvait cela injuste. Il n’était pas contrarié en soi par l’existence de Iulia. Il savait que l’ancien Lyrienn avait eu une vie avant leur union, une femme même. Il en ressentait parfois un pincement de jalousie mais parvenait à l’accepter. S’il avait eu une aventure avec une Vampire, il était également prêt à l’accepter. Il aurait simplement voulu l’apprendre de la bouche de son amoureux, plutôt que de cette diablesse. Le blond se sentait meurtri dans ses attentes. N’était-il pas en droit d’exiger de telles choses ? Il avait tout donné à Dorian. Ce dernier semblait pourtant refuser de se montrer transparent avec lui. Ne comprenait-il pas que tout ce qui le touchait lui impliquait désormais Bae également ?

L’Orine se mordit la lèvre. Il sentit un frisson lui remonter l’échine. « ça ne te regarde pas. » Et lui, alors ? En quoi ses fréquentations le concernaient ? Qui pensait-il être pour exiger obtenir un droit de regard sur son entourage et les gens à qui il parlait lorsqu’il refusait de lui accorder la même liberté en échange ? « Tss. C’est qu’un hypocrite. » pesta le blond, croisant les bras sur sa poitrine. Il ne décolérait pas. C’était même pire : son état d’irritation ne faisait qu’augmenter à mesure qu’il ruminait sur ce qu’il venait de se passer. Inspirant profondément, il se leva pour aller au petit secrétaire lui faisant office de bureau. Il s’empara d’un papier et d’une plume.

« Je suis avec mes amies qui trouvent de l’intérêt dans mes vêtements, ma musique et toutes ces autres choses futiles. Je reviendrai quand je ne serais plus énervé pour un rien. »

Bae ne précisa pas chez qui exactement il se rendait. Il n’en savait rien lui-même pour l’instant. Il voulait juste quitter le manoir pour respirer un air moins saturé d’énervement. Ne sachant pas s’il reviendrait ici cette nuit, le blond attrapa une tenue de rechange qu’il mis dans un sac, puis quitta à son tour sa chambre.

677 mots