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 Les Portes - Chapitre V

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Mar 20 Sep 2022, 18:25


Images par BX LU & FiReZ..
Les portes - Chapitre V
Stanislav

Rôle:
Tu te hisses au dernier barreau de l'échelle, de façon à laisser ta tête dépasser du plancher. Toute la bande est réunie à l'intérieur de la cabane : ton regard dessine les silhouettes d'Yvonelle et d'Elzibert, tous deux installés autour de la table basse centrale, puis accrochent finalement celle de Natanaël, près de la bibliothèque. Finalement, ton regard affûté embrasse les courbes de la jolie Rosette. Tu la dévores presque, de cet œil lubrique qui guette la moindre trace de féminité. Qu'elle soit timide ou généreuse, sensuelle ou farouche, un rien suffit à t'émoustiller : tous leurs corps, dans leur multiplicité, trouvent grâce à tes yeux d'artiste. Tu aimerais pouvoir les dévoiler, les découvrir sans le carcan de leurs tenues oppressantes, tracer leur contour du bout de ton crayon ou... d'un effleurement de doigt. Tes prunelles s'attardent sur les formes de la rouquine. Tu sais très bien que ton amie n'est pas intéressée par ce genre de relation - trop de pudeur dans ce corps qui continue discrètement à s'épanouir - puisqu'elle a déjà, par le passé, repoussé tes avances. Cela ne t'empêche en aucune façon d'apprécier la vision de sa présence. Tu ne serais pas contre l'idée de la dessiner un jour, dans un cadre purement professionnel, mais l'occasion ne s'était jamais concrétisée.

« Eh ! » Tes yeux viennent de se poser sur les verres et la bouteille trônant fièrement au centre de la table. « Ça picole sans moi ? » t'indignes-tu tout en grimpant à l'intérieur de votre cachette. Tu te délestes de ta sacoche, contenant ton nécessaire à dessin, la posant soigneusement dans un coin. Il y a peu de choses dont tu prends soin mais le contenu de ce sac regroupe tes plus précieuses possessions. Tu remarques finalement la trace de terre qui colore tes genoux. D'un geste agacé, tu essayes de nettoyer le tissus, sans résultat. Tes séances d'espionnage, au bordel, nécessitent souvent que tu te planques dans des endroit peu commodes et très rarement confortables. Cette fois-ci, tu avais campé ton point d'observation dans les buissons en fleurs sous la fenêtre de Roseline - qui avait été particulièrement occupée : tu t'étais régalé les mirettes, tu auras de quoi dessiner jusqu'à la fin de semaine, avant que tes désirs malsains te repoussent dans tes travers. Un sourire goguenard se dessine sur tes lèvres en repensant aux sons et aux images dont tu as été le témoin illégitime. « C'est pas très sympa, d'oublier un copain ! » te plains-tu, faussement outré, avant de retourner t'installer auprès de ton benjamin. Une fois assis, tu attrapes un verre et te sers à ton tour, portant directement la liqueur à tes lèvres. Le liquide réchauffe ta gorge sur son passage, t'arrachant un rictus et un soupir.

« Alors, de quoi ça causait ? » demandes-tu tout en t'enfonçant davantage entre les coussins. Tu écoutes leur réponse et ton regard s'assombrit légèrement. « Ah oui, le bal. » maugrées-tu. Tu n'as toujours pas trouvé de dame désireuse de t'accompagner en tant que cavalière. Ce n'est pas faute d'avoir essayé : de nombreuses demandes avaient été faites ; aucune n'avait obtenu de retour positif. On tournait les talons d'un air désabusé, retroussait le nez de dégoût ou ignorait simplement cette question inappropriée. Peut-être un autre aurait-il perdu espoir, mais pas toi. Tu étais habitué à ce genre de situation et il t'en fallait plus pour te démoraliser. Ce qui te tracassait un peu, cependant, était de ne pas avoir trouvé l'audace d'aborder la dame De Tuorp. Tu n'avais pas osé pousser le vice jusqu'à la porte d'Eléontine, dont tu devinais qu'elle irait accompagnée de son mari. Tu jalouses autant que tu admires Gustave. Il manque sans doute de finesse et de délicatesse pour tes goûts d'artiste, mais ses nombreuses conquêtes suffisent à te faire oublier ce détail pour l'ériger en modèle. Tu te retournes de nouveau vers la rouquine, essayant de contrôler ton œillade. C'est une chose d'apprivoiser ses formes à l'abri des regards, c'en est une autre de se laisser aller sous la vigilance de tous. « As-tu trouvé un cavalier, Rosette ? » demandes-tu, d'un air faussement détaché, esquissant un sourire. La question ne se pose pas concernant Yvonnelle et Natanaël, quant à Elzibert, il ne t'a parlé d'aucune fille non plus. « Je serais ravi de l'être, si personne n'a encore osé te courtiser. » t'avances-tu, peut-être avec un peu trop d'entrain. Ton visage se décompose lorsque l'on t'apprend les décisions qui viennent d'être prises. « Quoi ? Mais ça veut dire... Je suis le seul à n'avoir personne avec qui y aller ? » réalises-tu soudain, dépité.

809 mots



Merci Kyky  nastae
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Susannah
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Susannah
Mar 20 Sep 2022, 23:59

Les Portes - Chapitre V  - Page 4 Lrvr
Les Portes V - Le Conte II
Zébella




Rôle:

« Je pourrais vous faire participer au bal. » Décréta Zébella d'un ton assuré en interrompant sa progression dans les taillis. Le subterfuge serait aisé. Avec une perruque de courtisan, un peu de poudre blanche sur ses joues et les vêtements appropriés, elle pouvait le faire passer pour un noble ayant suivi Merlin et sa fiancée depuis Uobmab. Ils étaient un petit essaim comme ça, à trotter dans leur sillage parce qu'il n'aurait pas été convenable que les futurs souverains voyagent sans leur cour. Dans l'ébriété et la douce euphorie qui frappait inévitablement tous les bals, personne n'y verrait rien si un roturier vivait un rêve inespéré le temps de quelques heures.

Puis, une lueur joueuse illumina le gris de ses prunelles. « Mais vous devrez faire quelque chose pour moi en échange. » Elle n'en dit pas plus. Elle avait semé la graine, à lui de voir s'il voudrait s'en saisir pour en faire naître quelque chose ou non. En règle générale, la princesse ne demandait d'aide à personne car elle n'en avait pas besoin. Il n'y avait rien qu'elle ne soit capable de faire par elle-même, mais qu'y pouvait-elle si le potentiel musculaire de Clémentin troublait ses convictions ? S'il s'alliait à elle, rien ne les arrêterait, le monde s'ouvrirait devant eux et ils balaieraient tous les obstacles, y compris les frères abjects ou les désagréables petits voyeurs.

Elle faisait d'ailleurs face à un beau spécimen du genre, qu'elle était fière d'avoir pêché. À l'écoute de ses allusions, son sang ne fit qu'un tour et elle rougit de fureur. À qui pensait-il faire avaler cet énorme bobard ? Même si, au fond, elle devait reconnaître qu'il se justifiait avec un aplomb impressionnant, pour un homme qu'elle avait d'abord pris pour un lâche. Elle y croyait presque, mais Zébella restait fidèle à sa première impression et elle ne fit que le détailler de haut en bas avec un mépris souverain. Acide, sa réponse ne se fit pas attendre. « Le quiproquo est partagé, messire. De loin, je vous avais pris pour un pervers lorgnant sur d'innocentes demoiselles. » Son sourire était aussi chaleureux qu'une congère. « Dans mon Royaume, on punit ces derniers d'une façon qui tempère les ardeurs les plus impétueuses. » Son regard se fixa une fraction de seconde sur son entrejambe. « J'ai moi-même déjà exécuté la sanction. Il est important que le peuple comprenne que sa souveraine s'implique personnellement pour rendre justice. D'une certaine façon, cela démontre son courage, même si je vois bien qu'il sera difficile pour vous de comprendre ce concept. Nos Royaumes et nos cultures sont, sans aucun doute possible, très différentes. » Gros porc. Elle l'embrocherait à la première occasion, il ne perdait rien pour attendre. Ses yeux lançaient des poignards sur son dos qui s'éloignait et elle retint à grand peine une ultime provocation. Il y avait un temps pour la fougue, et le malaise évident de Clémentin et Clémentine (on aurait dit le début d'une ballade, c'était d'un cocasse) atténua son irrépressible envie de faire décoller l'autre goujat d'un coup de pied au derrière. Elle souffla du nez pour chasser sa frustration. Très bien. Plaquant un sourire faussement aimable sur ses lèvres, elle se tourna vers la petite brune aux bras chargés de fleurs. Ses lèvres se pincèrent. Sans commentaire.

« Effectivement. » Consciente que la bienséance exigeait un peu plus qu'un mot pour alimenter la conversation, Zébella fit un effort. Un petit. « Effectivement. » Répéta-t-elle d'une voix monocorde. Les oiseaux pépièrent. Un souffle de vent balaya une mèche égarée sur sa tempe. « Les fleurs ? » Elle réfléchit un instant. Perdue dans ses souvenirs, son regard devint vague. « Il y a une fois où mon frère m'a défiée d'aller cueillir toutes les fleurs du jardin sans me faire piquer par des abeilles. » Elle avait bien entendu relevé le défi haut la main, mais la fourberie lui avait été révélée plus tard quand leur mère était entrée dans une colère noire en voyant ses massifs ravagés. Zébella avait été privée de dessert pendant un mois entier et son frère avait fait exprès de ne jamais terminer ses propres pâtisseries juste pour la voir s'étouffer de rage en voyant le dessert repartir en cuisine où il finirait dévoré par les enfants des cuisiniers. Un pli amer barrait la bouche de la princesse et elle cligna des yeux pour bannir Merlin de ses pensées, à défaut de pouvoir faire mieux pour le moment. « Puisque votre demeure n'est pas loin, allons-y. Je me sens coupable de vous avoir privée de votre compagne de promenade. » Bien qu'un peu rustre, Zébella n'avait pas un mauvais fond. Bien au contraire, elle savait se montrer enjouée et son entrain était apprécié au Royaume. Il y avait certes un léger manque de tact dès lors qu'une personne l'ennuyait, depuis petite, elle était hyperactive, et ceux qui ne tenaient pas son rythme étaient rejetés sur le côté, sans animosité, mais sans douceur non plus. Sa vie était un duel constant entre sa bonne volonté et sa patience terriblement limitée.


Un peu plus tard, installés avec des tasses de thé fumantes face à eux, ils luttaient pour meubler le silence. Plongée dans l'examen scrupuleux de l'ourlet dévasté de sa robe, Zébella commençait à souffrir des maxillaires à force de sourire poliment. D'ailleurs, elle grimaçait plus qu'autre chose maintenant, comme quand on l'avait forcée à poser en souriant pendant des heures le temps qu'un peintre dresse son portrait, certainement le pire moment de sa vie.

« Ah oui ? » Fit-elle pour la cinquième fois, renonçant à paraître intéressée. Si cette femme prononçait une fois encore le nom d'une fleur, elle allait crier. Alors, pour s'occuper lui vint l'idée de boire son thé le plus vite possible et sans respirer, comme cette fois où elle avait réussit à boire un tonnelet de bière juste pour impressionner son cercle d'amis. Sûrement, ce n'était pas deux doigts de thé qui allaient l'arrêter. Aussi leste du geste que l'idée était mauvaise, elle s'empara de sa tasse et la vida d'un trait. C'était le projet. À la place, la princesse hoqueta et recracha brutalement. Sa tasse s'écrasa au sol où elle éclata en plusieurs morceaux tandis que son visage s'empourprait violemment. Des larmes dans les yeux, elle porta une main à sa bouche dont les lèvres enflaient à vue d'oeil. Sa langue brûlée était devenue un morceau de cuir, inapte à sa fonction et douloureuse.

Message III | 1127 mots
Bonus:





Les Portes - Chapitre V  - Page 4 7qoc
Merci Jil  Les Portes - Chapitre V  - Page 4 009 :
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Mer 21 Sep 2022, 11:08

Love's Grip par Eva Soulu
Les Portes

Adénaïs répondit par un sourire poli au bras tendu comme elle y posa sa main, avant s'éloigner en silence en direction inverse à celle qu'elle avait empruntée plus tôt, au côté de Clémentine. C'est à distance du groupe et hors de portée de voix que son partenaire s'exprima le premier. Les lèvres de la dame s'étirèrent, rieuses. « Je vous en prie, ce n'est que des plus normal. Il aurait été bien malappris de laisser une personne de votre condition subir plus ce genre de désagrément. ». Un temps ponctua sa réplique tandis qu'elle promena son regard sur la végétation sifflotant. « Quant à la princesse d'Uobmab, eh bien, comme elle l'aura affirmé elle-même, nous ne partageons pas la même culture. Mais je me plais à me dire qu'une dame de son rang ne devient pas aussi rustre qu'un roturier sans véritables bonnes raisons. ». Elle savait de quoi elle parlait. À nouveau elle appuya la fin de sa phrase d'une courte pause, le temps de porter son attention sur son vis-à-vis. « Nous ne savons jamais réellement ce qu'il se passe sous les toits une fois la porte close. » conclut-elle alors avec un brin de malice. Elle entrouvrit la bouche à la nouvelle prise de parole d'Hermilius, son regard se déportant sur le chemin qu'ils empruntaient. Ses lèvres se scellant, elle ne répondit pas immédiatement à la proposition. Le sous-entendu pouvait être subtil pour une âme naïve, mais ce n'était plus son cas. Ainsi, à l'instant où il prononça ses mots, elle avait parfaitement saisi le sens véritable qu'il dissimulait derrière son air respectable. En était-elle étonnée ? Non, évidemment. Qu'importât sa situation il y avait des désirs primaires que tout homme possédait. Et s'il pouvait les satisfaire avec une partenaire, c'était encore mieux. Les uns avaient leur épouse et leurs maîtresses pour cela. Les autres avaient la femme. Hermilius se trouvait dans cette deuxième situation. « Vous voilà bien hardi à faire telles avances à une gente dame veuve de son époux. » répliqua-t-elle avec une indignation feinte et réprimandant de ses iris le de Tuorp tout en observant ses réactions. Le temps était passé, certes, pourtant les images de Mathias la hantaient comme au dernier jour où elle avait pu le voir. Mais le retour qu'elle eut d'Hermilius lui confirma qu'il n'était pas ignorant de sa double vie. Elle leva le nez et plissa les yeux lorsqu'ils se confrontèrent à l'éclat de l'astre brillant. « Le soleil est particulièrement brûlant aujourd'hui. L'eau paraît fraîche, ce devrait être agréable de pouvoir y nager. ». Elle se détourna du ciel pour poser son regard à ses pieds cachés sous les plis de son jupon. « Et ce costume n'aide pas. » ajouta-t-elle en tirant de sa main disponible sur la robe et le bas de jupe, dévoilant la nudité de sa cheville et un peu plus. Un pétale de la fleur toujours entre ses doigts roula le long du tissu. Le début de sa fin. « C'est un luxe que l'on peut difficilement s'offrir en tant que femme de se vivifier au sein du fleuve sur un coup de tête. Il me serait bien impossible de me défaire de ma toilette et la remettre par moi-même. » soupira-t-elle de dépit en portant la fleur mourante à son nez. « Et si même avec mon corset je pouvais ne serait-ce que retirer la robe et la cotte, je me retrouverai dans un triste état au bord de l'eau, mon haut de jupe étant noué dans mon dos. » ajouta-t-elle dans un rire gêné. En même temps qu'elle lui adressait ces mots à demi-factice elle s'insultait de tous les noms d'oiseaux existants. Elle avait parfaitement conscience que si une partie d'elle y trouvait des justifications pour un refus, une autre y voyait plutôt des indications à l'endroit d'Hermilius. C'est alors qu'elle fut frappée d'un éclair de lucidité. « Mais il serait plus sage de prendre un thé en public, oui. ». Elle se surprit elle-même du peu de conviction qu'elle avait mise dans cette dernière remarque alors même qu'elle s'était prise à croire finir leur entretien de cette façon. Finalement c'était comme chaque fois. Elle tentait se convaincre elle-même du bien ou du mal fondé d'une invitation, sans jamais affirmer ni infirmer la demande pour, au final, s'offrir bon gré mal grée. Ce n'était pourtant pas ce qui la dégoûtait le plus dans son comportement. L'acte du pur plaisir égoïste de l'autre, oubliant ou se moquant de ses propres envies ; le jupon et ses ornements déchirés ; la peau tuméfiée. C'était dans ce genre de situation sans contrôle, sans désir, sans plaisir qu'elle se sentait le moins coupable. Elle appréciait Childéric pour l'attention qu'elle n'avait plus et que, lui, lui offrait. C'était pourtant avec lui, lorsque les choses étaient douces, galantes, et que son corps était respecté, que son âme se trouvait meurtrie. Elle repensa au groupe qu'ils avaient abandonné plus tôt, une main se posant sur son ventre. Devait-elle être malade pour ne pas avoir retenu la leçon. Perdue dans un combat psychologique avec elle-même, elle répondait de façon mécanique à son partenaire et le suivait sans plus faire attention aux fleurs sur le bas-côté.
© ASHLING POUR EPICODE




Mots 874 (je te donne Adénaïs en poupée de chiffon Mitsu, tu fais ce que tu veux avec elle 8)
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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Mer 21 Sep 2022, 15:41

Les Portes - Chapitre V  - Page 4 4yi9
Image par Inconnu
Les Portes - Chapitre V


Musique
Attention : viol

Rôle:

Hermilius resta silencieux lorsqu’elle lui fit remarquer qu’il était bien audacieux. Elle n’avait pas tort. Pour le reste, il préférait ne pas s’inculper d’office et la laisser continuer. Si elle l’accusait réellement, il se défendrait en feignant le quiproquo. Néanmoins, en y réfléchissant, il se disait qu’il pourrait peut-être tirer davantage profit de cette rencontre. Le sexe était une chose – et il ne manquerait pas de le pratiquer – mais il y avait d’autres choses qui le préoccupaient, comme sa révérence. S’il désirait se ranger, il devrait faire en sorte de se débarrasser d’Eléontine. Il n'envisageait pas de la tuer – pas encore – mais il devait la faire tomber pour qu’elle n’eût pas l’idée de faire éclater un scandale à son sujet. Il voyait les choses ainsi : l’humilier sans qu’elle ne sût que la chose vînt de lui mais suffisamment pour que leurs jeux dussent cesser immédiatement et, après quelques mois, lui annoncer ses fiançailles avec Clémentine. Bien sûr, entre temps, il devrait convaincre celle-ci de l’aimer. Coucher avec une prostituée ne faisait pas spécialement partie de son plan mais il était tellement habitué à profiter de la compagnie des femmes qu’arrêter subitement lui était trop difficile. Clémentine n’était pas de ce genre-là, du genre à écarter les cuisses pour n’importe qui. Ça la rendait précieuse puisqu’il se doutait qu’elle n’irait pas voir ailleurs s’il réussissait à l’épouser, mais lui aimait quand les choses allaient relativement vite. Il l’observait depuis longtemps maintenant et tout ceci manquait d’action.

Ses yeux se perdirent sur la cheville d’Adénaïs avant de remonter sur sa tenue pour la détailler. Il écoutait ce qu’elle disait mais il n’y voyait là qu’une invitation. Puisqu’elle ne pouvait pas se défaire de cette robe seule, elle lui demandait à mi-mot de l’y aider. Sa volteface l’étonna légèrement. Était-elle une prostituée prude ? Ce serait ridicule. Après tout, tout le royaume lui était passé dessus. Du moins, s’il en croyait Eléontine. « Sincèrement, je pense qu’il vaut mieux nous baigner. Ce serait dommage d’y renoncer pour une histoire de robe. Je vous aiderai avec celle-ci. » Il sourit. « Venez. » dit-il, en l’attirant vers le coin qu’il connaissait, un coin tranquille où il pourrait la mettre à quatre pattes sans gêner qui que ce fût. Ça effacerait cette sale gamine de son esprit. Il faudrait pourtant qu’il lui apprît les bonnes manières. Il y songerait plus tard.

« Voyons voir… » fit-il, en se plaçant derrière elle, après l’avoir guidée pour qu’elle fût en face d’un arbre. « Vous savez, j’assiste souvent ma cousine, Eléontine. » Il le disait en sachant parfaitement que ce n’était pas normal qu’un cousin s’occupât de défaire ou refaire la robe de sa cousine mais il allait y venir. Ses doigts délassèrent les tissus avec une grande facilité. Il n’y avait pas qu’Eléontine qu’il aidait. Il trouvait ce petit rituel excitant. Il voyait la nuque d’Adénaïs. Quelques mèches rebelles la caressaient. Il s’approcha et passa ses doigts sur la peau de son cou. « Vous êtes très belle. » articula-t-il, en reprenant son travail comme si de rien n’était. « Elle aussi l’est. Et elle en profite avec une discrétion exemplaire. Tout le Royaume sait à quel point son mari est infidèle. Tout le Royaume plaint Eléontine. Néanmoins, s’il savait, il cesserait. »  Hermilius, sans quitter son dos, enleva le superflu, jusqu’à ce qu’Adénaïs ne fût plus qu’en jupon. Il remonta ce dernier et amena doucement sa main jusqu’à son entre-jambe. « C’est grâce à elle que je sais que vous vous vendez. » murmura-t-il à son oreille, en la pénétrant avec son index et son majeur. « C’est une vraie garce. » Son autre main vint attraper son sein. Dommage qu’une femme comme elle se fût retrouvée sans mari. « Alors que vous… vous semblez beaucoup plus désespérée que désireuse de vous vendre si vous voulez mon avis. Vous m’avez aussi l’air plus humaine qu’elle. Ça ne doit pas lui plaire que vous soyez à la fois plus belle et plus agréable qu’elle. C’est sans doute pour ça qu’elle se plaît à vous cracher dessus… »

« Penchez-vous. » murmura-t-il. Il la lâcha un instant pour défaire son pantalon et relever son jupon de façon à voir ses fesses. Ça le satisfit. Il se colla à elle et s’amusa un peu à titiller l’entrée avant de la pénétrer dans un soupir de plaisir. Il resta immobile, le temps de continuer sa conversation. « Voyez-vous, j’ai envie de me ranger et de me marier. Sauf qu’elle ne me laissera pas faire. Elle a pris l’habitude de jouer avec moi. » Il bougea en elle sans vitesse, comme pour prendre ses marques. « Puisqu’elle ternit votre réputation et qu’elle risque de briser la mienne si je lui annonce vouloir la quitter, que diriez-vous de coopérer avec moi pour la faire tomber ? » Ses mains caressèrent ses fesses et saisirent ses hanches. « Nous pourrions laver votre réputation et, d’un même temps, je pourrais vous payer, bien plus que ceux à qui vous vendez votre corps. » Il sourit. « Je suis d’avis qu’une femme de votre rang ne devrait pas avoir à faire ça mais plutôt à choisir des partenaires qui lui font envie, quitte à être libertine. » Il s’enfonça plus profondément. « Réfléchissez-y pendant que je vous prends. » conclut-il avant de reprendre véritablement sa besogne. Il alla plus vite, plus profondément et plus fortement. Hermilius était terrible mais il n’avait pas l’ego démesuré de Gustave De Tuorp. Il savait quand sa partenaire n’avait ni le cœur ni le corps à l’ouvrage. Il comprenait qu’une femme obligée de se prostituer n’était pas consentante et que ses coups de reins n’y feraient rien. Il le savait mais ça lui était égal. Le monde était cruel envers certains. Lui, ne faisait que saisir des opportunités. Même s’il savait qu’il devait être bien plus doux et respectueux que certains autres qu’elle avait dû accueillir dans tous ses orifices, de gré ou de force, il ne se trouvait pas d’excuses : il était en train de la violer, en profitant de sa situation et de son état psychologique.

Il éjacula sur ses fesses après un râle. Il reprit son souffle le temps de la caresser encore. « Venez dans l’eau avec moi et donnez-moi votre réponse. » murmura-t-il à son oreille après une minute ou deux, avant de se décaler, d’enlever ses affaires et d’entrer dans l’eau. Il avait bien aimé la baiser. Peut-être aurait-il envie de recommencer les jours à venir, même s’il ne perdait pas de vue Clémentine pour qui, paradoxalement, il avait de réels sentiments.

1051 mots



Les Portes - Chapitre V  - Page 4 4p2e
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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Adriæn Kælaria
Mer 21 Sep 2022, 17:39

Les Portes - Chapitre V  - Page 4 Zwbn
Image par Kelogsloops
Les Portes - Chapitre V



Rôle:

« Hum… Si tu veux mon avis, tu devrais faire attention. » commença Lambert. « C’est une chose que Placide fréquente Ludoric mais, je serais toi, j’éviterais que mes filles le croisent trop souvent en dehors du palais. Le gamin est peut-être gentil, et je n’en doute pas, mais c’est le père qui m’inquiète. » se confia l’homme. « Il paraît qu’il n’a aucun scrupule quant à l’âge… Il pourrait tenter des choses avec tes filles. » Il plaça sa main sur l’épaule du Roi. « Enfin, j’imagine qu’il n’oserait pas. Tu es son Roi après tout. Ce serait parfaitement déplacé. Néanmoins, faire entrer le loup dans la bergerie n’est jamais une bonne idée. » Il soupira. « Même si j’imagine que l’éducation de tes filles fait qu’elles n’hésiteraient pas à repousser un malotru et à venir se confier sur ce genre d’actes répugnants. » Si Lambert pensait qu’Adolestine était une jeune femme bien élevée, qui repousserait les avances incongrues, il n’avait pas la même vision de Coline, et pour cause. Néanmoins, il préférait ne pas inquiéter Montarville avec ce genre de choses, d’autant plus qu’il n’était pas à l’aise avec la question. Il n’avait pas envie de se mettre le Roi à dos à cause d’un quiproquo ridicule concernant cette adolescente qui, selon lui, était en pleine recherche de limites. Il soupçonnait son ami d’être bien trop tendre avec sa progéniture là où elle avait besoin de fermeté.

Lambert cessa de penser à Coline et songea plutôt au ruban du Roi. Il devrait lui trouver une partenaire digne de lui, une femme aux mœurs irréprochables et qui serait susceptible de lui plaire. Il pensa un instant à Clémentine d’Ukok. Elle semblait innocente et prude. Néanmoins, Montarville s’amuserait-il avec elle ? Peut-être. Après tout, le Roi n’était plus ce qu’il avait été. Quelqu’un de stable et de responsable lui irait sans doute plus qu’une femme à l’espièglerie et à la répartie redoutables. Par réflexe, il pensa également à sa fille. Néanmoins, il n’était pas sûr d’être très favorable au fait de céder Rosette à Montarville. La proximité de sang était existante, bien que ce ne fût pas un problème, à moins d’être directement frère et sœur ou père et fille. Ce n’était pas cela qui le chagrinait. Il trouvait le Roi trop vieux pour Rosette, bien qu’il pût lui offrir un avenir mémorable. Il la préférait heureuse au bras d’un homme de son âge, bien bâti et solide moralement, plutôt que malheureuse au bras du Roi qui, s’il n’était pas si vieux, vivait clairement dans le passé et ne savait plus faire la fête comme lorsqu’ils étaient plus jeunes. Après réflexion, Clémentine D’Ukok lui sembla être un choix raisonnable.

Lorsqu’il fut dans la chambre de Garance, Lambert se demanda ce qui lui avait pris de demander une telle faveur à Montarville. Bien sûr que celle-ci n’était pas assez bête pour garder l’arme de ses crimes dans ses appartements. De plus, il se sentait étrange. Il s’était toujours fait cette réflexion : Montarville était tombé amoureux de sa sœur et lui de la sienne. Les choses avaient fini par se briser avec Garance mais il avait passé de très belles années en sa compagnie, à la désirer comme il n’avait jamais désiré personne, à l’écouter parler. Elle parlait bien. Elle était stratège et ambitieuse. Lui ne l’était pas, ambitieux. C’était un homme de bien, qui désirait surtout protéger son ami des vautours qui lui tournaient autour. Il était peiné d’avoir à considérer Garance comme telle.

Tranquillement, il fit le tour de sa chambre, sans oser fouiller. Il aurait pu tenter de vérifier si elle avait gardé les cadeaux qu’il lui avait faits par le passé mais ne voulut pas entrer dans ce jeu-là. Il n’était pas sûr de savoir où est-ce que ça le mènerait. Il n’était plus adolescent. « Hum… » fit-il, pensif, en regardant son lit. Y avait-il quelqu’un dans sa vie ? Ou est-ce que son ambition débordante effrayait tous les hommes qui tentaient de l’approcher ? Courait-elle encore après le trône ? Il était sûr que oui, même s’il aurait aimé se convaincre que non. Ses doigts caressèrent son drap avant qu’il ne les retirât prestement. Il allait… il allait lui faire monter une composition florale et tenter le coup à la loyale. Il espérait simplement que sa femme n’en prendrait pas ombrage puisqu’il ne pourrait pas lui parler de son plan. Il devrait être discret et efficace. Aussi, une fois que les domestiques lui eussent obéi, il glissa une lettre dans l’énorme bouquet et sortit de la chambre de Garance sans toucher à ses affaires. La lettre disait : « Ma chère Garance. Je sais que le temps nous a éloignés mais ta compagnie me manque. J’aimerais que tu m’accordes une danse durant le bal, afin que nous puissions discuter. Nous aimons tous les deux Montarville et nos querelles passées ne sont qu’une offense faite à ton frère. Excuse-moi d’être entré dans tes appartements sans ton autorisation. J’espère que ces fleurs te plairont. Lambert. »

Lambert traversa un couloir et chercha Montarville, afin de lui dire aurevoir. Il demanda à plusieurs domestiques, avant de tomber sur le Souverain, en compagnie de Coline. Il la fixa. « Coline, bonjour. » Il préférait l’éviter au maximum en temps normal. Il ne s’attarda pas sur elle et regarda son ami. « J’ai terminé ma petite surprise. J’espère que ça lui plaira. Je compte sur toi pour l’observer et tout me rapporter. » Il attendit une seconde puis reprit. « Je ne vais pas tarder à y aller. Je vais juste aller chercher mes affaires et je déguerpis. J’arrête de t’embêter avec le bal, promis. » Il lui fit un clin d’œil et partit afin de récupérer ses biens.

960 mots



Les Portes - Chapitre V  - Page 4 4p2e
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Kaahl Paiberym
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Jeu 22 Sep 2022, 13:30



Les Portes


Je fixai mon regard sur le haut de ma main. J’avais pris l’habitude de le faire lorsque je réfléchissais, comme si parcourir encore et encore le contour de ma tâche de naissance m’aidait à arriver plus vite à une décision. Je devais faire la part des choses. Yvonelle devait jouer les femmes éperdument amoureuses afin que Natanaël ne se doutât de rien. Je ne pouvais pas lui en vouloir de jouer ce rôle à la perfection, même si ça m’agaçait profondément. Quant aux costumes... « Honnêtement, je vous suivrai. » Mes yeux quittèrent leur point d’ancrage pour se figer dans le regard du blond. « En plus, tu as l’air tellement motivé pour nous confectionner les tenues adéquates que je ne veux pas ternir ta passion. » Je lui souris, en songeant qu’il valait mieux que je m’occupasse les mains pour éviter de lui en coller une. Petit, j’avais entendu des adultes clamer que les histoires de femmes mettaient toujours les amitiés à rude épreuve. La phrase m’était restée en tête, sans que je ne la comprisse au début et sans que je ne la crusse ensuite. Aujourd’hui, je pouvais attester de sa véracité. L’alcool rendait le tout bien plus prégnant. « Oh ? Tu lui donnes des cours de solfège ? » demandai-je. Ils avaient déjà dû en parler sans que je ne fisse spécialement attention. « Je pourrais peut-être venir, si ça ne vous dérange pas ? Je me cherchais justement une autre activité que la lecture. En plus, si on va au bal ensemble, il faudra qu’on se voit pour répéter les danses. » dis-je, en les regardant tour à tour mais en terminant sur Rosette. « Autant faire bonne figure pour nos futurs prétendants. » Je ris et me rassis, avant de boire mon verre et de me resservir. J’avalai deux gorgées. Boire anesthésiait mes sens. Ça avait un côté plaisant. « De toute façon, si on ne trouve personne, nos parents vont finir par nous marier. » plaisantai-je, en fixant la rousse. Néanmoins, je devins sérieux et haussai les épaules. « En vrai, ça ne me dérangerait pas. Au moins on s’entend bien et on se connaît tout autant. » Je laissai ma tête retomber sur le dossier. Si ça se produisait, je pourrais continuer à coucher avec Yvonelle. Peut-être même pourrais-je mettre Rosette dans la confidence. Un mariage de raison, afin que chacun pût faire ce qui lui plaisait. Ce n’était pas si idiot, même si la jeune femme semblait vouloir le véritable amour. Je n’avais pas beaucoup d’options concernant Yvonelle. Soit Gustave me reconnaissait et le mariage pourrait peut-être être envisagé, sans que je fusse sûr qu’elle me préférât à Natanaël et que cette décision ne détruisît pas notre amitié. Soit je mettais ma demi-sœur enceinte, ce qui nous permettrait de nous marier, à la condition que l’enfant fût reconnu comme étant le mien, et non celui de Natanaël, et sous peine de se faire peut-être exiler du Royaume. « Peut-être que ce serait une solution. » soufflai-je, comme pour moi-même, juste avant l’entrée de Déodatus.

« T’avais qu’à être là aussi. T’étais où d’abord ? » lui demandai-je, d’un œil soupçonneux. Notre frère avait d’étranges lubies et, vu l’état de son pantalon, j’avais ma petite idée sur ses occupations précédentes. Personnellement, j’avais déjà regardé des filles en cachette, comme ça, par curiosité. L’adolescence faisant, je n’avais plus demandé à Rosette de me montrer son entrejambe. Surtout, avec Yvonelle, je pouvais m’amuser comme je le désirais. Depuis que nous couchions ensemble, je n’avais plus cherché à aller admirer la nudité d’une autre qu’elle. « Bois pas trop, après tu vas commencer à te déshabiller, comme la dernière fois. » soufflai-je, avec amusement, tout en plaçant mon bras sur son épaule pour l’entourer de tout mon amour de frangin.

« Eh oui, tu serais arrivé plus tôt, tu aurais pu demander à Rosette avant moi. » Je lui souris. « Mais tu as de la chance. J’allais justement lui demander de m’épouser lorsque tu es arrivé. Tu aurais pu apprendre bien pire. » Je bus, conscient de jouer avec le feu mais sans que cela ne me posât un quelconque problème. « En plus, Rosette donne des cours de solfège à Natanaël. » ajoutai-je, comme s’il s’agissait d’une circonstance aggravante. L’alcool n’aidait pas à avoir l’esprit très clair et j’alignais les idées comme elles me venaient, sans chercher à les classer ou à trouver des liens logiques entre elles. Je finis par prendre un air dramatique et me laissai tomber sur les cuisses de Déodatus, sur le dos. Ma main agrippa sa mâchoire pour le titiller. « Si seulement je pouvais épouser la femme que j’aime. » dis-je, à son attention, mais suffisamment haut pour que tout le monde pût entendre. « Et toi ? Tu es amoureux de quelqu’un ? C’est à cause d’elle que ton pantalon est sale ? » Je ris, me mis sur le côté, en balançant mes jambes sur la personne assise à côté de moi, et entourai la taille de mon aîné de mes bras, bien trop affectueux tout à coup. « Je te soutiendrai, promis. »  

839 mots
Lucius - Elzibert:

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Jeu 22 Sep 2022, 18:33



Les Portes


Ce que Zébella m’avait dit ne cessait de me hanter. Pouvait-elle réellement me faire participer au bal ? Autrement qu’en tant que domestique ? Jouait-elle avec moi ? Et que devrais-je faire pour elle, dans le cas où j’acceptasse ? Je fixai ma tasse de thé avec perplexité, tout en écoutant la conversation entre les deux femmes. Me retrouver ici était déjà assez problématique. J’allais être en retard et je finirais bien trop tard pour écrire et déposer un nouveau poème dans la cage aux oiseaux de Rosette. En même temps, qu’espérais-je ? Peut-être était-ce là le signe qu’il fallait que je cessasse. Je n’étais pas de son rang et, bien qu’elle semblât ne pas tenir rigueur à ses domestiques pour le leur, être en bon terme avec eux et vouloir être intime n’étaient pas la même chose. Jamais elle ne m’aimerait. Et si, par miracle, elle m’aimait, nous ne pourrions jamais être heureux ensemble. Peut-être était-ce mieux ainsi. Peut-être devais-je me faire une raison et laisser les oiseaux en paix. Après tout, cette cage était l’illustration de nos deux conditions. Là où elle était un oiseau à l’intérieur de la cage, j’étais un oiseau extérieur à celle-ci. Je n’avais aucun rang mais j’étais libre. Elle était riche mais ne le serais jamais. La liberté et les carcans de la noblesse n’étaient pas faits pour aller ensemble. Oui… je cesserais. Je cesserais, au risque de créer chez elle de faux espoirs et de la décevoir trop abruptement.

Je levai le nez de ma tasse lorsque j’entendis le bruit de sa sœur heurter le sol. Mes yeux se ruèrent sur la zone en question avant de remonter vers Zébella, en train de hoqueter. « Princesse Zébella… est-ce que tout va bien ? » lui demandai-je, étonné qu’elle eût décidé de boire si prestement, alors même que la fumée continuait de s’élever de la porcelaine. Je m’approchai d’elle afin de regarder et attrapai le pichet d’eau qui se trouvait sur la table. Je versai de l’eau dans un verre et lui tendis ce dernier, en m’asseyant à ses côtés. « Buvez, ça vous fera du bien. » lui dis-je, d’une voix calme, avant de me tourner vers Clémentine. « Veuillez nous excuser. » Ce n’était pas de mon fait mais j’avais été à l’initiative de l’idée d’un thé et, de ce fait, selon les points de vue, pouvais être considéré comme responsable. Certains nobles étaient particulièrement tordus. Je me relevai, afin d’aider la domestique à ramasser les morceaux brisés. « Aïe. » fis-je, d’un ton de reproche envers moi-même. J’avais été idiot de me précipiter ainsi. Je fixai mon doigt et le portai à mes lèvres pour sucer le sang qui perlait de celui-ci, avant de me redresser. J’envoyai une œillade à la princesse et me rassis, en laissant la domestique lui verser une nouvelle tasse de thé. « Et donc, vous parliez des bégonias, il me semble ? » Je souris à Clémentine. Je la trouvais intéressante. Elle savait des choses que j’ignorais et buvais ses paroles avec un certain entrain, bien que je commençasse à me douter que la Princesse n'avait pas les mêmes goûts et regrettait d’être venue. J’allais faire en sorte de nous excuser mais je ne pouvais pas mettre un terme à ce rendez-vous abruptement. En plus, une idée me vint. « Oh et… je crois que je vous ai entendu parler de confection de robe ? Peut-être pourriez-vous en faire une pour la princesse ? Quelque chose qui mette en valeur son côté… » Je laissai échapper mon sourire. C’était si étonnant. « … compétitrice ? Ainsi qu’une tenue pour l’un de ses amis. Il fait à peu près mes mensurations. Je pourrais vous servir de cobaye si vous acceptez. » Je regardai de nouveau Zébella, avant de reporter mon attention sur Clémentine. « Si vous nous le permettez, j’aimerais utiliser votre salle de bain. J’ai dans ma poche un remède pour les brûlures qui sciera à la Princesse mais ce serait inconvenant de lui expliquer comment l’utiliser ici. » dis-je, en constatant qu’elle n’avait pas l’air d’aller mieux, que ce fût à cause de la brûlure ou de la conversation.

Une fois l’autorisation donnée, je proposai à Zébella de m’accompagner. J’entrai dans la pièce après elle et fermai la porte sans retirer mon bras du battant. Je la fixai. Accepter était une folie et je le savais, mais j’étais curieux et décidé. « Si jamais… Admettons que je vous demande de me faire participer au bal… que voulez-vous en échange ? » Elle devait se douter que l’ami dont j’avais parlé n’était autre que moi. Je précisai. « Et je suis désolé mais je n’ai pas de remède contre les brûlures. Je voulais simplement vous parler en privé sans que ça ne paraisse trop louche… »

801 mots
Erasme (Clémentin):

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Jeu 22 Sep 2022, 19:53


Les Portes

Avant que la domestique ne s'en aille, je me tournai vers elle dans une dernière interpellation. « Est-ce que vous pouvez le trouver s'il-vous plaît ? Clémentin je veux dire. J'aimerais lui parler. » - « Évidemment Mademoiselle. ». Je crus percevoir quelque chose de rieur dans la commissure de ses lèvres. J'ignorais si c'était le cas, mais ne serais pas étonnée qu'il puisse exister quelques racontars que certains pouvaient s'amuser à échanger. Toute la cour y était sujette il n'y avait aucune raison que j'y échappe. Surtout lorsque la princesse que j'étais, passait tant de temps avec un garçon comme Clémentin. Il aurait été bien plus approprié que l'on me trouvât en compagnie de quelques gentilshommes en préparation au bal, que je répondisse à la lettre du prince d'un royaume voisin, ou encore que je prisse le temps de sympathiser avec la princesse et le prince d'Uobmab. Je pourrais faire tout ça. Il m'arrivait de le faire. Je ne tirais aucun plaisir cependant à converser des derniers commérages avec eux et ne me leurrais pas sur leurs intentions. Le monde se montrait amical avec moi avant tout parce que j'étais la fille du roi. Je balayai une dernière fois les lieux du regard et m'y avançai à pas lent. Peut-être avais-je perdu cette broche ici, lors de ma sortie précédente ? C'était l'idée que je me mettais à l'esprit pour chasser la ville accusation de Coline. L'œil rivé au sol et la main empêchant une mèche vagabonde me cacher la vue, je commençai mon inspection à la recherche d'un indice, écartant ou soulevant tout objet, corde ou chiffon, pouvant cacher le bijou « Ah. ». Je pris rapidement conscience que ce n'était pas un chiffon ce que je venais d'attraper. Je sentis alors mes joues s'enflammer de la gêne et reposai l'habit sans tarder. Je décidai donc que je cherchais au mauvais endroit et changeai de direction. Savait-on jamais. Avant de quitter les lieux je m'arrêtai devant l'un des box royaux et m'invitai aux côtés de la jument y résidant. Un cadeau de papa. Rêveuse, je passai une main sur son encolure et la glissai à son flanc. Parfois je me prenais à m'imaginer la chevaucher sur un coup de tête et partir au grand galop loin d'ici. Juste comme ça. Sans prévenir quiconque ni choisir de destination préalable. Juste partir sans retour. Puis la réalité venait frapper à mon esprit pour mettre un terme à cette folle idée avec un soupir de déception. « Tu ne saurais pas où elle est toi ? » lui demandai-je sans attendre de réponse comme j'écartai du pied la paille au sol à la recherche de la broche. Rien. Je me décidai de tout de même faire les autres boxes, sans prendre garde que je m'aventurai à nouveau au-delà de ce que j'aurai dû en pénétrant l'un des box ne se trouvant pas à notre nom. Ce fut dans l'un d'eux que je mis enfin la main sur quelque chose. Ce n'était malheureusement toujours pas ma broche. C'était une lettre, sans expéditeur ni cachet. Seulement un grand E. dessiné en une fine et belle boucle. Le papier de vélin et la calligraphie me firent rapidement comprendre que ce n'était pas un domestique qui avait égaré ce mot. La curiosité l'emporta ainsi sur la bienséance et me mis à parcourir les quelques lignes inscrites. Ce fut là que je maudis à nouveau ma curiosité. Tous les deux mots je sentais mes joues s'enflammer un peu plus et les papillons dans mon ventre s'emballer. J'avais pris l'habitude de visualiser tout ce que je l'on me racontait et tout ce que je lisais. C'était ce que j'aimais en écoutant Clémentin ou en ouvrant une fiction pleine d'aventures. Là, je me trouvais avant tout embarrassée, le feu aux joues et pas que. D'autant que le destinataire étant également inconnu, mon esprit avait décidé y mettre d'autres visages, dont le mien. Et pourtant j'étais incapable de défaire mettre un terme à ma lecture. Ce furent des bruits extérieurs qui me firent décrocher les yeux de ce message trop obscène pour traîner aux yeux de tous. À pas vif je débarrassai les lieux et cachai tout aussi rapidement la main dans mon dos pour dissimuler le message aux yeux du visiteur. Personne ne vint toutefois. Une main sur la poitrine, je soufflai de soulagement. Il valait mieux que je parte, j'avais assez traîné et ces pauvres tailleuses qui m'attendaient...

Je me dépêchai retourner dans ma chambre où l'on devait encore m'attendre pour ma tenue. Ce fut en passant devant l'un des grands miroirs ornant les couloirs du palais, et en découvrant mon allure débraillée, que je me mis à songer que nous devrions probablement tout recommencer. Ce ne fut pas ce qu'il se passa. À peine fus-je de retour que l'on me fit savoir que mon frère me demandait. En même temps que je cachais la missive de E. dans un tiroir de la coiffeuse, je fis savoir au personnel présent que les essayages attendraient demain. Placide était prioritaire. Une fois rhabillée correctement je me précipitai pour retrouver notre cadet que je découvris plus excité qu'une puce. Contaminée par sa bonne humeur, Je m'installai tout sourire à ses côtés, prête à entendre ce qui le mettait tant en joie. Si je m'étais douté qu'il était avec Ludoric aujourd'hui et que ce qu'il avait à me dire devait le concerner, ce qu'il m'annonça était bien loin de tout ce que j'aurais pu imaginer. Je pris un instant de réflexion avant lui répondre. Ludoric n'avait pas tort de s'inquiéter. Si Placide se faisait démasquer les conséquences pouvaient être lourdes pour lui. Toutefois le voir si heureux d'imaginer pouvoir passer une soirée entière dans les bras de son amant aux yeux de tous balaya mes doutes. Je ne pouvais décemment pas l'empêcher d'être heureux sous prétexte de folie. D'autant que l'idée était justement si folle qu'il était peu probable qu'il vienne à l'esprit de qui que ce soit que le fils de Tuorp puisse valser avec un égal. Du sourire je passais à un rire amusé tandis que Placide se fut enfin calmé. « Comme chaque jour qui se ressemble. Mademoiselle par ici, votre Altesse par là, une dispute avec Coline. » énumérai-je en haussant des épaules. Il n'y avait bien qu'avec Placide que je m'autorisais ce genre de familiarité permise qu'aux paysans. « Et je n'ai pas encore de cavalier, non. Mais c'est vrai que je devrai me pencher là-dessus sinon ce sera papa qui va décider pour moi et je ne suis pas certaine de vouloir. » ris-je doucement. Il n'y avait aucune critique dans ces mots. Simplement que nous ne partagions pas la même vision du monde ni du rapport aux gens. « Mais ça n'est pas important. Ça peut attendre tandis que toi, non ! » repris-je en m'emparant des mains de mon petit frère. « Il va falloir beaucoup d'organisation pour réussir à préparer ton coup. Beaucoup de discrétion aussi. Coline ne doit surtout pas l'apprendre. ». Elle n'aurait aucun scrupule à en parler à ceux qui doivent être le moins au courant. Je me plongeai alors dans un nouveau silence réfléchi, libérant par la même les mains de Placide. Ce ne serait vraiment pas aisé. Le faire passer pour souffrant était une chose. Le travestir en était une tout autre. Plus encore. Il fallait réussir à voler Ludoric à sa cavalière pour le mettre entre les bras de Placide. Je fus alors frappée d'un éclair de génie. « Ludoric n'a pas de cavalière n'est-ce pas ? ». Confirmation obtenue, je m'installai plus confortablement pour lui expliquer ce que j'avais en tête. « On ne peut pas te laisser entrer au bal avec Ludoric si on veut le tenir à l'écart de cette histoire. » commençai-je. « J'irai lui faire ma demande. Son père n'y verra pas d'inconvénient je pense. ». C'était même certain. « Une fois sur place, au bal, je te présenterais à lui comme étant la cavalière que tu aurais dû avoir. Tu n'auras pas à te justifier ni chercher personne comme ça. ». Je souris à nouveau. Je m'étais totalement laissé porter par son amour et me voilà corps et âme à chercher comment déguiser mon petit frère. Une fois son approbation acquise je repris mes réflexions à voix haute. « Il faudra te trouver une identité. Et une histoire également, sait-on jamais. Une famille d'un royaume voisin peut-être ? ». Je claquai des doigts et me corrigeai. « La fille unique d'une petite famille grandissante avec qui j'échange depuis quelque temps maintenant. Je t'aurais proposé de te joindre au bal et t'aurai suggéré à Placide. ». C'était curieux de s'adresser au concerné à la troisième personne. À nouveau j'attendais l'approbation de celui-ci avant me relever et l'entrainer à ma suite. « Je te prêterai une robe, que tu apprennes à les porter. » fis-je après un instant à mesurer mentalement sa silhouette pour voir si elles lui iraient. « Il faudrait aussi t'en faire une sur mesure. ». Je me pinçai alors l'ongle du pouce. Ce serait probablement la partie la plus compliquée de cette histoire. Je n'avais cependant pas la tête à être inquiète. « Et surtout t'apprendre à danser ! » souris-je. Ça faisait énormément de choses à travailler. Mais même cette idée n'arrivait pas à me faire reculer. À la place, je me jetai au cou de Placide, trop heureuse. « Je suis contente pour toi. On va tout faire pour que tu danses avec Ludoric. Viens, je vais te montrer le maquillage. » conclus-je en m'écartant, l'invitant à me suivre dans ma chambre.
©gotheim pour epicode


Mots | 1609 (j'ai pas réussi à évoquer les domestiques, je suis triste T.T)
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Dim 25 Sep 2022, 01:40



La tentation d'Eléontine la hanta tout le long du trajet. Le fil des bavardages ne réussit pas à atténuer les murmures de ce petit démon sur son épaule. Quand se l'autorisera-t-elle ? En avait-elle une fichue idée ? Madeline avait balancé cette promesse comme une bouée à la mer, mais le chevalier blanc qui la tirera de sa décrépitude n'était sûrement pas encore adoubé. Il fallait croire que, comme le susurrait son amie, elle devait aller à la chasse avec son propre arc. Quel cœur visera-t-elle ? Un homme de la noblesse ? La plupart des puissantes familles n'abritait plus aucun prétendant de son âge. Un homme de cité ? Ce serait mettre un terme à sa fortune et ses privilèges… à moins de dénicher la perle rare et de tourner le jeu à son avantage. Un homme étranger ? Ce ne serait peut-être pas de refus… On disait souvent que l'herbe était plus verte ailleurs, peut-être que les verges étaient alors plus dures là-bas. Elle secoua la tête, soudainement consciente qu'elle ne faisait que penser mariage et futur alors qu'il n'était bien question que d'aventure éphémère. Juste une fois, pour re-goûter à ce plaisir si addictif, si bestial. Passant sa langue sur ses lèvres, la prude Dame fit comme si de rien n'était et bientôt, le domaine De Tuorp se dessina sous ses prunelles céruléennes.

Si la péripétie l'attirait tel un papillon vers la lumière, le scepticisme finit par monter crescendo chez Madeline. En toute honnêteté, elle ne pensait pas que ce carrosse se trouverait réellement là. Eléontine semblait si légère face à cette situation forte suspicieuse. Elle acquiesça doucement, confiante quant au courage de sa meilleure amie. Même si jusqu'alors, Madeline ne s'était jamais autant engouffrée autant dans un fauteuil. Heureusement que c'était du mobilier solide ; et les entremets seront les bienvenus pour lui faire ravaler une éventuelle bourde. Quoique !

" J'ai un mauvais pressentiment. " Se surprit-elle à murmurer, assez fort pour se faire entendre par son obligée.

Dame D'Exurul ne possédait guère l'omniscience innée, encore moins la science infuse, toutefois son instinct la guidait bien souvent sur des routes qu'elle pensait – à juste titre – plus épineuses que d'autres. En l'occurrence, cette voie qu'elles avaient choisie ne lui disait rien qui vaille. C'était aussi enthousiasmant que terriblement angoissant, fascinant ! La voix de Gustave leur parvenait par moments, éparse. S'entretenait-il avec l'émissaire royal, qui qu'il fût ? Pourquoi à l'étage, dans ce cas ? Madeline ne masquait bientôt plus sa méfiance, son regard rivé vers l'escalier en disait long. Eléontine pouvait très bien capter ce fait et continuer de jouer le jeu, parfois les mots ne suffisaient plus. La Bleue se montrait terrible, une lionne prête à bondir au moindre pépin. Personne, ô personne ne désirerait se trouver sur sa trajectoire.

" Mon bon Gustave ! J'espère bien que ma visite vous complaise. "

La lionne susnommée demeurait, en tout pour tout, une femme de haut rang, d'une éducation irréprochable et d'un tact remarquable. En ces qualités, dès l'apparition du trio dans sa vision, Madeline esquissa une mine qui éclaira son visage à présent radieux. On la connaissait polie et maîtresse de l'étiquette, il lui serait bien préjudiciable de s'écarter d'une telle conduite. Ses lèvres sombres s'étirèrent pour le mari d'Eléontine, qui s'avérait loin de lui déplaire. Ses déboires directement rapportés par son amie ne lui échappaient point, mais fort était de constater qu'il ne volait guère son titre du plus bel homme du royaume. L'alchimie avec lui s'était montrée à plusieurs reprises plutôt instable ; ils étaient comme deux forces attractrices mais jamais calées sur la même longueur d'onde. De toute manière, il n'était point dans les plans de Madeline de se donner au mari de sa meilleure amie, sachant l'affection qu'elle portât pour cette dernière.

" Je me porte comme un charme ; en outre, comme vous ! Merci pour votre sollicitude. Elle se tint bien droite sur le fauteuil. Ma présence n'a bien souvent qu'une saveur officieuse, vous devriez le savoir : tant que je suis avec Eléontine, mes allers et venues s'avèrent erratiques. " Elle rit.

Quoi qu'il en soit, il fallait évidemment que le château royal fut représenté par nulle autre que Garance. Les chances d'une visite plus appréciée furent si minces après tout. En ce sens, la Dame D'Exurul ne lui adressa bien que le strict minimum : la courtoisie insipide.

" Dame De Lieugro. "

Son attention retomba sur Ludoric. Il était un jouvenceau si parfait à ses yeux, tout le charme de ses deux parents réunis en un si beau prodige. L'idée de lui faire côtoyer davantage Rosette ne lui déplaisait vraiment pas.

" Jeune homme, tu sembles si préoccupé. La lionne conservait son instinct ; ses iris disparates voguèrent du côté des adultes. Serait-ce la mention d'un potentiel mariage qui te tracasse ? Voilà qui est bien curieux, tu peux confirmer mes dires, Eléontine : nous évoquions justement le sujet tantôt ! Que pensez-vous de cette idée : serait-ce le prochain bal organisé par Lambert qui emballe les cœurs et les opportunités ? Il sera grandiose, c'était de plus en plus acté. Es-tu déjà parti en quête d'une cavalière, Ludoric ? Sans bouger d'un pouce, le turquoise et le violacé dardèrent Garance. Et vous ? Elle laissa volontairement une pause avant de poursuivre : Vous ne perdez pas une seconde à la chasse des jeunes prétendants. Pour vos nièces, cela va de soi. Seulement, cette illustre responsabilité ne revient-elle pas à notre Roi ? Ses yeux se plissèrent. Après tout, vous n'êtes rien de plus que sa sœur. " Un gant fut comme jeter.


973 mots ~



By Jil ♪
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Dim 25 Sep 2022, 10:19



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Kiara


Rôle :


Elle connaissait son oncle, oui. Ils ne s’entendaient pas à la perfection, parce qu’à l’inverse de son père, il n’éprouvait pas pour ses nièces un amour aveugle. Surtout, elle l’avait piégé une fois. Si elle en retirait quelques bénéfices, depuis, il était évident qu’Adolestine avait sa préférence. Coline se méfiait de lui au moins autant qu’il se méfiait d’elle. La simple idée qu’il cherchât à remarier son père la faisait frissonner d’horreur. Elle souhaitait qu’il retrouvât le bonheur, évidemment, mais elle était convaincue que cela n’adviendrait pas grâce à de nouvelles épousailles. Aucune femme n’aurait pu remplacer sa mère. Elle était d’une intelligence, d’une bonté, d’une grâce, et d’une beauté que nulle ne saurait égaler. Elle avait été une épouse et une mère si formidables que jamais personne ne pourrait à nouveau pourvoir  à ces rôles. Et si une dame avait l’audace de s’inviter dans la vie du roi, sa fille ferait tout ce qui était en son pouvoir pour faire ouvrir les yeux à l’homme et pourrir la vie de sa prétendue dulcinée. Au demeurant, elle ne le questionnait pas sur le bal sans dessein. Elle était certaine que Lambert espérait lui trouver une cavalière digne de faire chavirer son cœur. Fort heureusement, son paternel semblait ne pas être enclin à se remarier. Parfois, elle avait la perversité de lui rappeler sa défunte épouse afin d’être certaine qu’il ne l’oublierait ni ne la remplacerait – bien qu’il n’eût probablement pas besoin de son aide pour y songer nuit et jour tant il avait été amoureux de cette femme. C’était aussi ce à quoi lui avait servi cette histoire de broche. Adolestine réfléchissait trop peu souvent à l’utilité que ses actions pouvaient avoir. Tant mieux. Elle offrait à Coline une myriade d’opportunités, sans même s’en rendre compte. C’était presque jouissif, surtout quand elle voyait la surprise ou la colère se peindre sur sa figure. « Oui, ce serait terrible. Les festivités ne sont pas faites pour pleurer. » appuya-t-elle en serrant doucement la main de son père qui entourait son bras. Comme elle recevait son baiser, elle sourit. « C’est la moindre des choses. » Son sourire persista quelques instants, avant qu’elle ne poussât la porte de sa chambre. Elle y déposa le livre, avant de ressortir et de reprendre le bras de son père.

« Merlin d’Uobmab ? » Coline écouta attentivement son paternel, le regard dirigé droit devant elle, suivant les aléas de leur marche à travers le dédale du palais. L’idée de pouvoir influencer son père quant au choix du cavalier d’Adolestine la ravissait. Le prince était en effet promis à sa sœur, ce qui a priori garantissait une bonne tenue de chacun des deux partis. Ceci dit, le malaise de Montarville était révélateur. Si sa jumelle commettait malencontreusement un faux pas, des tensions grimperaient immanquablement entre les deux royaumes, et l’opprobre assaillirait Adolestine. L’adolescente retint un sourire narquois. Son expression s’ordonnait de sorte à laisser transparaître du sérieux et de la sollicitude à l’égard de la situation de sa sœur. « Je pense que ça lui fera très plaisir, oui. » Elle n’en savait rien et peu importait. En fait, si. Elle savait que si elle l’avait pu, sa jumelle se serait rendue au bal avec son gueux de Clémentin. « Elle m’a encore parlé l’autre jour de ses idées de voyages. » Pas du tout. Elle en discutait avec le fameux bouseux des écuries. Néanmoins, Coline avait la fâcheuse habitude d’écouter aux portes et de se mêler de ce qui ne la regardait pas. Petite, elle adorait se prendre pour une espionne. Les choses avaient à peine changé, à la différence majeure qu’elle se servait désormais de la plupart des informations qu’elle obtenait. « Elle rêvait des paysages, des coutumes et des gens d’ailleurs. Merlin d’Uobmab pourrait lui parler de tout ça. J’ai entendu dire qu’il avait déjà voyagé à l’étranger, en plus : il doit connaître bien d’autres pays, en plus du sien. Et en contrepartie, Adolestine pourra lui faire découvrir notre royaume. » Elle acquiesça, souriante. « Quant à sa fiancée, peut-être que Placide pourrait danser avec ? Cela donnerait l’impression que nous les considérons autant l’un que l’autre, et permettrait sans doute de renforcer les liens entre les deux couronnes. Crois-tu que ce serait une bonne idée ? » Elle était sûre qu’il dirait oui.

Quant à son cavalier, elle avait à cœur de faire accepter ses volontés. Désireuse d’épouser Ludoric de Tuorp, elle ne manquerait pas cette occasion de se l’accaparer. Au diable Elzibert d’Etamot. « Elzibert ? » répéta-t-elle, feignant la surprise. « Es-tu sûr qu’il ne va pas au bal avec Rosette ? » Ce garçon qui lisait des livres ne l’intéressait pas du tout. Ce n’était pas avec des livres qu’on refaisait le monde. En tout cas, ce n’était pas quelqu’un qu’on manipulait aisément – a priori –, ni quelqu’un de souvent absent. En revanche, Ludoric, qui se prédestinait à l’armée, serait probablement souvent pris par son métier. Elle aurait alors tout le loisir d’agir comme bon lui semblait. En outre, les militaires n’étaient guère réputés pour leur finesse d’esprit. Gustave, son père, non plus. Cela faisait de lui l’un des candidats idéaux. Il disposait aussi d’un autre avantage : il était très beau, ce qui rendait l’idée de s’offrir à lui fort plaisante. Parfois, elle se l’imaginait parcourir son corps. « Enfin, en fait… » Elle prit un air un peu gêné, détourna le regard, s’humecta les lèvres. « J’ai entendu dire que Ludoric de Tuorp n’avait pas de cavalière non plus, et je me disais que, peut-être… » Coline haussa les épaules, jeta un coup d’œil à son père, prit une inspiration : « J’aimerais bien y aller avec lui. » Cette fois, elle le regarda franchement. « Crois-tu que ce serait possible ? » s’enquit-elle sur un ton presque enfantin. Malheureusement pour elle, ils furent interrompus par l’arrivée de Lambert. Coline réprima un froncement de sourcils et préféra les hausser. D’un ton enjoué auquel s’accordait un sourire du même acabit, elle répondit : « Bonjour, mon oncle. » Elle l’écouta parler sans rien dire, puis, quand il fut parti, elle se tourna vers son père, curieuse. « Pour qui préparait-il une surprise ? »



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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Dim 25 Sep 2022, 11:33




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Lana


Rôle :


Yvonelle acquiesça. « C’est une très bonne idée. Cela dit, je nous vois mal, l’une comme l’autre, dit-elle en désignant Rosette d’une main et elle-même de la seconde, porter une robe noire. Ce serait un peu triste, pour un bal. » Le noir, utilisé avec parcimonie, était élégant. En revanche, à outrance, il symbolisait le deuil et le malheur. « Peut-être pourrions-nous envisager une autre couleur ? Ou bien, conserver le noir, mais l’allier à quelque chose de plus festif. De l’argent, peut-être ? » Elle s’interrompit, songeuse. « C’est peut-être la meilleure solution. L’argent irait aussi bien avec le blanc. Peut-être un peu moins avec le rouge, mais les capes peuvent ne pas être décorées, ou juste d’une broche… » Les accords, en musique comme en mode, étaient quelque chose qui tenaient au cœur d’Yvonelle. Chaque jour, elle soignait ses tenues, et d’autant plus lors des grandes occasions. Comme elle levait les yeux vers Natanaël qui pastichait un bijou à l’aide d’un bout d’écorce, elle sourit. Elle savait parfaitement à quel épisode de leurs aventures il faisait référence. Elle en gardait un souvenir à la fois amusé et tendre. Ils avaient pour coutume de dire qu’il s’agissait de leur premier baiser, bien qu’en réalité, le jeune homme lui eût surtout ouvert la lèvre. Sur le coup, elle avait eu mal. Cependant, le temps et leurs nombreuses étreintes avaient fini par faire disparaître la douleur. Désormais, quand elle pensait à leurs échanges, ce n’était plus un sursaut de souffrance qui lui piquait la bouche, mais une onde de chaleur qui la parcourait. Le geste de son amoureux, aussi, se rattachait à son idée. « On pourrait tous porter la même broche. Je connais un joaillier qui sait faire des merveilles, je pourrais aller le voir pour lui demander de les confectionner. » La jeune fille déposa son verre devant elle et plaça ses mains en arrière de son fessier, afin de s’appuyer dessus. Elle regarda un instant le plafond, avant de demander : « Rosette, quelle couleur préfères-tu ? Le blanc ou le noir ? Je peux m’accommoder des deux. » Il serait sans doute préférable qu’elle portât la robe noire, afin de ne pas créer une confusion visuelle entre sa robe et ses cheveux, cependant, elle n’en dit rien. Elle avait pour habitude d’accorder à son amie de petits privilèges de la sorte.

Quand Natanaël reprit la parole, elle se redressa et le suivit du regard tandis qu’il se déplaçait de la bibliothèque à leur cercle. Il aurait pu sembler plus naturel que ce fût elle qui lui donnât des cours de musique, puisqu’il s’agissait de sa passion. Cependant, là résidait tout le problème. Ils avaient essayé de procéder ainsi mais, le blond n’atteignant que trop lentement les exigences de sa fiancée, celle-ci s’impatientait, et leurs cours de musique tournaient régulièrement à la dispute. Il avait donc été décidé qu’il était préférable qu’il apprît cet art aux côtés de Rosette. Yvonelle n’était cependant pas dupe : elle savait qu’il travaillait majoritairement seul dans son coin et que, lorsqu’il retrouvait son amie, c’était pour jouer des touches de son instrument et pour lui voler des notes. Quelques heures ou quelques jours après, elle avait droit au compte-rendu détaillé de ces entrevues clandestines. Aussi, elle ne put retenir un sourire lorsqu’Elzibert proposa de se joindre à eux. La situation était cocasse. Les deux amants se trouveraient sans doute bien embêtés de ne pas pouvoir s’adonner à leurs danses amoureuses du fait de la présence du brun. Elle fut un peu moins amusée quand il émit l’idée qu’un jour, il pût épouser Rosette. Certes, c’était une idée certainement moins désagréable que s’il avait dû épouser une parfaite étrangère, dont il serait peut-être tombé amoureux, cependant, c’était une idée qui demeurait déplaisante. Imaginer Elzibert parcourir le corps de sa meilleure amie lui répugnait. Elle aurait voulu ne l’avoir que pour elle ; cette pensée la traversa, et elle en fut aussi surprise que gênée. Elle posa les yeux sur la rousse, perçut un semblant de trouble dans son regard, et se racla la gorge pour voler à son secours – et au sien. « Je pourrais peut-être te donner des cours de solfège, Elzibert. » Elle lui sourit. « Je serai peut-être plus patiente avec mon frère qu’avec mon fiancé. » Elle doutait qu’ils jouassent de la musique, s’ils se trouvaient tous les deux éloignés des oreilles indiscrètes. Cela dit, l’idée était loin de lui déplaire, au contraire. Elle le voyait déjà, ses mains autour de sa taille, l’acculer contre le piano et se glisser entre ses cuisses. « Et pour les répétitions de danse, on pourrait s’entraîner tous ensemble. » À peine terminait-elle sa phrase que la cinquième roue du carrosse passait la tête par la trappe qui leur servait d’entrée.

Les protestations de Déodatus la firent sourire. Son frère avait beaucoup de défauts, dont son obsession dérangeante pour les femmes, néanmoins, elle éprouvait pour lui une affection certaine. Malgré lui, il était attachant. « On parlait du bal. » Comme Elzibert évoquait les problématiques qui reliaient leur frère à l’alcool, elle attrapa la bouteille et la cacha derrière elle. « Hop, pas de bêtise, comme ça ! » lança-t-elle, taquine, avant d’écouter la réponse de Rosette et les explications de son demi-frère, auxquelles les effets de l’alcool se brouillèrent très rapidement. Son cœur se serra. Pourtant, elle adopta le ton de la plaisanterie pour demander : « La femme que tu aimes ? Nous cacherais-tu quelque chose, Elzibert ? » Un sourire amusé ourlait ses lèvres, tandis qu’elle regrettait déjà sa question. Elle avait voulu garder la face, mais peut-être que l’alcool avait déjà trop atteint le cerveau du brun. Et s’il disait quelque chose ? Non, impossible. Il n’était pas stupide. Mais peut-être trop saoul ? Précipitamment, elle ajouta : « Oh, ça, c’est à voir ! Je ne suis pas certaine que tu le soutiennes toujours si tu apprends qu’il convoite la même femme que toi. » À peine eut-elle fini cette phrase qu’elle s’en voulut. Elle avait essayé de rattraper le coup mais, considérant les relations entre les différents protagonistes, elle ne s’y était peut-être pas prise le mieux du monde. Elle eut chaud. Peut-être était-ce elle, finalement, qui ressentait le plus durement les effets de la boisson ?



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Priam et Laëth
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Dim 25 Sep 2022, 14:39




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Yngvild


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Rosette lâcha Natanaël des yeux pour se tourner vers Yvonelle. « Je veux bien porter la robe blanche, si cela te convient. » Elle sourit. Nombre de ses vêtements se déclinaient dans des teintes claires : sa garde-robe réunit s’apparentait à une aquarelle de soie et de dentelles. Elle n’était pas une grande adepte des teintes trop sombres, vives ou criardes, qu’elles trouvaient trop virulentes pour sa carnation claire. Par ailleurs, le blanc de la robe rappellerait à tous son attitude prude et réservée, ce qu’elle trouvait particulièrement amusant et adapté. « En plus, la noire fera ressortir tes cheveux. » ajouta-t-elle, bienveillante, à l’attention de son amie. Elle savait à quel point Yvonelle appréciait se mettre en valeur par l’intelligence de la composition de ses tenues. « Et puis, ça permettra de bien relier notre quatuor. Elzibert et toi en noir, Natanaël et moi en blanc… Avec la broche commune en plus, ce sera parfait. » Elle sourit, sincère, avant de se tourner vers le blond, debout devant la bibliothèque. « Oui ? » Il prit un livre qu’elle reconnut. C’était l’un de ceux d’Yvonelle, qu’elle avait déposé ici quelques années auparavant. Chez elle, elle disposait de nombreux autres ouvrages de musique, au point que la rousse se demandait parfois si elle lisait autre chose. « Ce soir ? » Elle fit mine de réfléchir. Elle savait déjà que la réponse serait oui. « Il faudra que je passe chez le tailleur avant – et je pourrai aller avec toi chez le joaillier, comme ça, Yvonelle, si ça te dit. Mais, hum, je devrais avoir un peu de temps libre avant le dîner. On peut se donner rendez-vous pour dix-sept heures trente, chez toi ? » proposa-t-elle. Cela lui laisserait le temps de rentrer chez elle, de se laver afin de chasser de sa peau toute trace de son amant, et d’être prête pour l’heure du souper. Elle préférait qu’ils ne se vissent pas chez elle, de peur que ses parents, et surtout son père, qu’elle savait être d’une intelligence redoutable, pussent se douter de quelque chose.

Étonnée par l’intervention d’Elzibert, elle le regarda. « Tu veux apprendre la musique ? Je ne savais pas. » La logique aurait voulu qu’il demandât à sa sœur, ce qui ne manqua pas de questionner Rosette. Ce n’était probablement qu’un concours de circonstances, mais quand même. Et puis, qu’il vînt ne l’arrangeait pas. Elle aurait beaucoup aimé se retrouver seule à seul avec Natanaël, et faire avec lui toutes ces choses interdites qu’on ne la soupçonnerait jamais, ô grand jamais, d’effectuer. Mais si le brun venait, elle ne pourrait pas coucher avec le blond. Une image la frappa : celle de son corps entre les leurs. De violentes rougeurs colorèrent ses joues. La suite des propos de son futur cavalier la troubla encore plus et, pis encore, accentua le feu qui brûlait ses pommettes. « Je, euh… Enfin… » bégaya-t-elle. Elle aurait sans doute bredouillé quelque chose d’insensé, pourvu que ce fût intelligible, si Yvonelle n’avait pas eu la bonté d’âme d’intervenir en constatant son grand malaise. Dès qu’elle prit la parole, Rosette attrapa son verre d’alcool et plongea le nez dedans, en essayant de chasser de ses pensées les visions de leurs trois corps enlacés. Se concentrer sur autre chose. Tiens, le bal, oui, les répétitions. Elle acquiesça plus vivement que nécessaire à la proposition de la blanche. Ses efforts pour se ressaisir furent en plus interrompus par l’arrivée impromptue de Déodatus, l’élément manquant de la fratrie d’Etamot. Tandis qu’il parlait avec les autres, elle eut à peine le temps de se reprendre. Elle demanda : « Un cavalier ? » en clignant des yeux, son regard appuyé sur le nouvel arrivant. Le sien la détaillait avec autant d’insistance. Elle déglutit. « Je, euh, oui, avec, euh… Pardon. » L’adolescente posa son verre et inspira. « L’alcool. » dit-elle en riant de malaise. « Je suis navrée, Déodatus, mais j’y vais avec Elzibert. » Elle sourit, ravie d’avoir réussi à formuler une phrase correcte d’une traite. Son assurance s’extirpa peu à peu du trouble dans lequel son imagination l’avait plongée, et malgré l’attitude de Déodatus. Cela faisait longtemps qu’elle savait qu’il s’intéressait à elle, mais elle avait toujours refusé de poser pour lui. En général, elle évitait de se retrouver seule en sa présence.

La suite fit remonter d’un cran le malaise qu’elle avait tenté d’oublier. Avec des yeux ronds, la rousse regarda Yvonelle se jeter dans la gueule du loup. Un rire gêné lui échappa, puis elle reprit son verre, repiqua son nez dedans, et s’abstint soigneusement de tout autre commentaire. La parole est d’argent, mais le silence est d’or.



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Priam et Laëth
Dim 25 Sep 2022, 16:25




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


Satisfaite des conclusions de Gustave, Garance but une nouvelle gorgée de vin. Elle comptait laisser la discussion là et la reprendre dans quelques jours, lorsque l’homme aurait eu tout le loisir de s’imaginer mille scénarios plus fantastiques les uns que les autres et de fantasmer à l’idée de voir son fils – ou lui-même, sur le trône. On disait souvent des manipulateurs qu’ils sifflaient des phrases de vipères, mais on sous-estimait trop souvent la puissance des silences. Ce n’était qu’en leur creux que l’imagination se déployait à la perfection et insufflait aux humains les plus stupides passions. Il suffisait de n’égrener que quelques jalons de réflexion. La jeune femme pivota pour regarder l’homme, qui s’était installé devant la fenêtre. Tandis qu’elle s’approchait pour lui prodiguer quelques marques d’affection que son entrejambe retiendrait mieux encore que son corps ou sa tête, il se retourna vivement vers elle, le visage crispé. Sourcils froncés, elle lâcha un « pardon ? » surpris et agacé. Elle détestait qu’on lui donnât des ordres. Elle consentait à ce qu’il le fît lorsqu’ils couchaient ensemble, parce que c’était une façon de flatter sa virilité malsaine et son égo démesuré, mais en dehors de leurs ébats, elle lui interdisait de s’adresser à elle de cette façon. Elle allait protester lorsque, à l’instar du brun, elle entendit une voix, au rez-de-chaussée. La sœur du roi serra les dents. « Je croyais qu’elle ne devait pas rentrer tout de suite ? » rétorqua-t-elle, cinglante. La présence d’Eléontine n’était pas une bonne nouvelle du tout. Immédiatement, elle commença à songer à un moyen de s’en tirer. Il existait forcément une façon de retomber sur ses pieds. C’était toujours comme ça. Son regard noir fixé sur Gustave, elle vida son verre d’un trait aussi, puis lui tourna le dos et se dirigea vers la grande armoire de la chambre conjugale. Elle l’ouvrit et se glissa entre les toilettes de l’épouse cocue et de son goujat de mari. Puis, elle attendit, le corps aux aguets et l’esprit affairé. Par l’embrasure de la double porte, elle pouvait observer la pièce, si bien qu’elle vit le domestique refaire le lit. À peine quelques secondes après le début de sa tâche, la porte s’ouvrit à la volée sur son amant. Malgré le ton très autoritaire qu’il employa, elle ne discuta pas et sortit de l’armoire, passant devant le domestique éberlué comme si de rien n’était, le menton haut et le regard méprisant : celui-ci se planta sur Gustave. Elle allait lui faire payer tous ces ordres jetés à sa figure et l’infamie que représentait de lui demander de se cacher, quand bien même tout se justifiait en raison de la situation. Néanmoins, pour le moment, elle se contenta de le suivre docilement. Cette vengeance se dégusterait froide.

Tandis que Ludoric ouvrait la porte de sa chambre et échangeait avec son père, Garance se demandait quelle excuse il avait mijoté pour que sa femme ne sût rien de leurs affaires. Parce qu’il était très clair que si elle l’apprenait, non seulement, la sœur du roi ne toucherait plus jamais le corps du brun, mais en plus, après l’avoir proprement émasculé, elle s’emploierait à faire de sa vie un enfer. « Bonjour, Ludoric. » fit-elle, aussi charmante qu’à son habitude, avant d’emboîter le pas au père. Son visage avait adopté une expression affable et tranquille, bien loin des remous qui l’agitaient toute entière. Mais tel était l’art de la politique et celui des coucheries : il fallait savoir garder son sang-froid en toute circonstance. Face à Eléontine et – surprise – Madeline, Garance adopta son plus joli sourire d’apparat. « Dame de Tuorp, Dame d’Eruxul. » salua-t-elle poliment. Son rôle n’était pas d’expliquer sa présence mais, à sa grand surprise et fort heureusement, Gustave s’en occupa correctement. En s’asseyant dans l’un des fauteuils qu’il lui proposait, elle confirma : « Oui, mon frère m’a chargée de m’entretenir avec des prétendants potentiels, et j’ai immédiatement pensé à votre fils. Nous nous entretenions à l’instant avec lui. Il me semble qu’il pourrait très bien s’entendre avec Coline. » Elle le regarda, douce. Il n’oserait pas démentir – il répondit et elle fut ravie de constater qu’elle ne s’était guère trompée. Puis, ses yeux bleus se portèrent sur Madeline, la femme de ce très cher Lambert. Si cela était possible, elle l’aimait encore moins que son mari. Elle n’était qu’une chienne à la botte d’Eléontine, laquelle valait déjà bien peu de choses au regard de Garance. « Jeunes ? » Elle sourit gentiment. « Je ne saurais dire si c’est flatteur ou dégradant pour votre mari. » La dame posa sa main sur l’accoudoir de son fauteuil, et crut bon de préciser : « Je lui ai proposé d’être mon cavalier, afin que nous puissions montrer au peuple la solidarité – à défaut de la bonne entente – qui règne entre les conseillers du roi, cependant, il m’a indiqué devoir absolument s’y rendre avec vous. » Elle lui accorda un regard empreint de compassion. « J’imagine qu’il essaie de se rattraper pour ses longues absences répétées. C’est gentil de sa part. » Cette conversation n’avait évidemment jamais eu lieu. Cependant, si Madeline avait le courage d’interroger Lambert, cela n’enlèverait rien à la honte cuisante que Garance tentait de lui infliger. Et si elle décidait de rétablir la vérité auprès de ses amis, peu importait : elle avait éhontément insulté une figure royale. « D’ailleurs, s’il doit encore s’absenter durant le bal, je vous laisserai avec plaisir au bras de mon cavalier. Après tout, il ne faudrait pas déroger à la coutume. » Celle qui voulait que la bleue ramassa ses miettes. Elle ne l’avait fait qu’une fois, puisque les deux femmes n’avaient eu que Lambert en amant commun, cependant, c’était suffisant aux yeux de la De Lieugro pour que la pique fît mouche. « Au demeurant, c’est pour éviter ce genre de déconvenues familiales que le roi me délègue certaines de ses tâches. » précisa-t-elle d’un ton condescendant, comme s’il fallait tout expliquer à la D’Eruxul au sujet du fonctionnement des affaires royales. Sa haute taille et ses muscles ne l’impressionnaient nullement. « Il aime pouvoir passer du temps avec ses filles et m’a donc demandé de rendre visite à certaines familles pour initier des discussions autour de potentiels mariages. Bien sûr, la décision finale lui reviendra. Cela étant dit, si vous avez déjà prévu de marier Ludoric à Rosette, je ne me permettrai pas d’interférer dans vos affaires. » Calme, gracieuse et consciente de sa beauté, elle regarda tour à tour Gustave, Eléontine et enfin, Madeline. La valeur du mariage qu’elle leur proposait, avec Coline, outrepassait très légèrement celui qu’ils auraient pu contracter avec une lointaine affiliée à la couronne.



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Dim 25 Sep 2022, 17:30



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Dastan


Rôle :


Ludoric s’enflamma. Sentir Placide tout contre lui éveillait immanquablement des dizaines de sensations. Certaines étaient plaisantes, d’autres terriblement insupportables. À chaque fois qu’il le touchait, il désirait plus. Il avait envie de le déshabiller et de goûter à la chaleur de sa peau contre la sienne. Il espérait l’entendre gémir, râler, crier. Et à chaque fois que ces désirs s’imprimaient en lui, il pensait aux frasques de ses parents, et il se dégoûtait. Le roux ferma les yeux un peu plus fort et se pressa davantage contre le prince. Il n’était pas comme eux. Il aimait Placide et n’aimerait que lui, de toutes les manières possibles et imaginables. Son bassin se cala contre le sien et une nouvelle vague de chaleur le traversa. Ses mains, tremblantes d’émotions contradictoires, se glissèrent sous sa chemise, sur sa taille. Le toucher l’électrisait et l’effrayait. Il lui fallait simplement se concentrer sur son premier ressenti ; pourtant, ce fut le deuxième qui l’emporta, lorsqu’une voix qu’il connaissait bien grimpa jusqu’à eux. Sans chercher à résister, il s’écarta. « Je… oui. Je crois. » Il déglutit, mal à l’aise. Elle n’était pas censée rentrer aussi tôt, raison pour laquelle il avait invité Placide : aucun de ses parents ne devait être présent. Il comprit cependant rapidement que son père aussi se promenait dans la demeure familiale. Son regard demeura accroché à celui du blond, puis à lui lorsqu’il tourna la tête vers la fenêtre. Il ne voulait pas qu’il partît ; néanmoins, il avait conscience que cela serait plus simple que de devoir justifié sa présence dans sa chambre. Il s’humecta les lèvres, le cœur serré. Leurs instants volés lui manquaient. Il en aurait voulu plus. Il aurait voulu qu’ils existassent toujours, en dehors du temps et de l’espace, des convenances et des obligations, des interdits et des dangers. Il lui rendit son baiser avec une ardeur teintée de tristesse, puis le regarda enjamber la fenêtre. « Moi aussi. » lâcha-t-il tandis qu’il disparaissait. Lentement, il s’approcha de l’ouverture et regarda son amoureux s’enfuir vers la cachette destinée à son cheval. Ludoric songea follement qu’il aurait aimé qu’il repassât devant sa chambre pour l’inviter à le rejoindre sur sa monture et qu’ils disparussent à l’horizon, tous les deux, inséparables. Mais la vie n’était pas ainsi faite. Il referma la fenêtre et abaissa ses paupières, mélancolique.

Lorsque son paternel frappa à sa porte, il se dirigea vers celle-ci, rajustant le col de sa chemise et repoussant l’herbier plus loin sur le bureau, au passage. Lorsqu’il ouvrit, il haussa les sourcils d’étonnement en découvrant Garance de Lieugro. « … Dame de Lieugro. » salua-t-il en esquissant une petite révérence. Que faisait-elle ici ? Depuis combien de temps était-elle présente ? Avait-elle vu Placide ? Soudain, l’évidence lui sauta aux yeux. Sa gorge se noua et une sueur froide dévoila son dos. Il regarda son père. Il n’avait quand même pas osé…? Il osait tout. Un malaise profond se distilla dans le ventre du roux. « Important ? De quoi s’agit-il ? » Il s’était exprimé d’une voix blanche, mais personne ne daigna répondre à sa question. Alors, sans discuter, il suivit les deux adultes et descendit. En bas, sa mère et Madeline d’Eruxul les attendaient. Son père, comme à son habitude, en fit des tonnes. Il avait le don pour mettre son fils mal à l’aise sans même s’en rendre compte. Il se demandait, parfois, comment faisait sa mère pour le supporter. Il la regarda. Elle ne le supportait probablement pas. « Dame d’Eruxul. » Il s’inclina légèrement devant la bleue, avant de prendre place dans un fauteuil. Il était tendu, pour des raisons bien différentes de celles qui avaient provoqué une première tension lorsqu’il se trouvait dans la chambre avec le blond. Être en présence de la tante de Placide, qui couchait vraisemblablement avec son père, lequel trompait allègrement sa mère avec toutes les femmes du royaume et avait donc probablement déjà essayé de séduire Madeline, qui était la meilleure amie de sa génitrice et que Garance ne portait apparemment pas dans son cœur le mettait dans un état d’alerte général. La première goutte de sueur perla sur sa tempe lorsque le sujet du mariage fut évoqué. Il tourna la tête vers son père, muet, avant de pivoter vers son amante. Coline ? Placide lui parlait souvent de ses sœurs, si bien qu’il n’avait pas besoin de les rencontrer pour les connaître sur le bout des doigts. Coline était une peste. Il préférait encore épouser la fille de Madeline, Rosette, qui était a priori tout à fait sympathique. S’il épousait l’aînée du prince, il était presque certain de ne plus pouvoir entretenir de liaison avec lui. En outre, Garance mentait : il aurait pu prendre son courage à deux mains et le dire. Pourtant, il répondit lâchement : « Oui, nous parlions d’un éventuel mariage entre la princesse et moi. » Il avait envie de disparaître. L’adolescent prit néanmoins sur lui pour faire face à Madeline. Il jeta un bref coup d’œil à son père, comme pour s’assurer qu’il se comportait comme il le désirait. « C’est que je ne m’attendais pas à… à une proposition de la famille royale. C’est très généreux à vous, ma dame. » dit-il à l’intention de la sœur du roi. « Puisqu’il est possible que je me marie avec Coline, je pense l’inviter au bal. Si mes deux parents sont d’accord. » Il s’entendait parler sans trop y croire. Il avait chaud et se sentait terriblement moite. « Et je proposerai évidemment à votre fille de danser avec moi. » Sa voix s’éteignit. Il ne sut plus quoi dire, et il sut encore moins quoi dire lorsque Garance de Lieugro et Madeline d’Eruxul commencèrent à s’insulter allègrement. En fait, il n’avait pas envie de disparaître. Il avait envie de mourir. Là, maintenant, tout de suite.



Message III – 975 mots




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Les Portes V - Le Conte II
Ezidor




Rôle:

Léger TW : Lui aussi a le biscuit qui chatouille (c'est pour toi Pripri)

Même après plusieurs années d'absence, Ezidor se souvenait avec une clarté scientifique où trouver les plantes utiles à ses décoctions. La forêt n'avait pas de secrets pour lui. À pied, le médecin s'engageait d'un pas assuré sur des sentiers devenus étroits avec le temps. La besace qui pendait à sa hanche s'arrondissait au gré de ses trouvailles.

Le visage inexpressif, concentré sur sa tâche, il ne prenait aucun plaisir à cette promenade, au chant des oiseaux, à la douceur de l'air qui caressait son visage ou à la tranquilité loin de l'agitation perpétuelle des domaines aux alentours. Non, ce qui l'attirait était moins pittoresque. Animé de désirs inavouables et déviants, rien ne le faisait vibrer davantage que d'asseoir une domination totale sur des êtres sans défense, à sa merci complète. Si certains aimaient affirmer leur virilité en usant bêtement de la force, ce n'était pas son cas. Il n'aimait pas lutter pour obtenir. Seuls les muscles sans cervelle se fatiguaient de la sorte pour se prouver leur valeur et rassurer leur complexe d'infériorité. Ezidor lui, n'aimait pas échouer pour commencer. C'était une perte de temps et l'assurance d'avoir des ennuis. Assumer les conséquences de ces actes ? C'était pour les autres, assez imbéciles pour se faire prendre. Lui pesait soigneusement les risques et échafaudait soigneusement ses plans en mettant à profit ses connaissances et son intellect dont il était convaincu de la supériorité. Une fois sa toile achevée, il suffisait d'attendre que sa proie s'y englue. Le plus beau dans tout ça, c'est qu'il arrivait à ses fins sans heurt, tant pour lui que pour ses victimes. Il suffisait d'une seule tasse de thé pour priver ces dernières de leur combativité et troubler leur mémoire afin que le souvenir leur apparaisse comme un cauchemar qui s'évanouira avec le temps. Où était le mal ? Si on lui posait la question, il aurait répondu qu'il faisait plutôt preuve de clémence. Mieux valait tomber entre ses mains qu'entre celles d'une brute qui maniait la violence avec la subtilité d'un boucher découpant des tranches de boeuf.

Fort d'un ego consolidé par de nombreux méfaits, le médecin se targuait d'être un fin stratège et se félicitait régulièrement pour son génie. C'était un homme fourbe, tapis dans le noir, celui qu'on ne voyait jamais mais qui était derrière tous les mauvais coups. C'était très bien ainsi, il n'avait pas besoin de reconnaissance. Savoir qu'il pouvait faire de chacune de ses rencontres des poupées de chiffon suffisait à gonfler son entrejambe de satisfaction. Au sommet de son art, Ezidor s'imaginait injecter une de ses drogues dans un sang royal. Ce serait la jouissance ultime d'en avoir un ou une à ses pieds. Personne n'en saurait jamais rien mais lui saurait, et c'était tout ce qui importait.

Perdu dans ses rêveries, il s'était rapproché de la berge à la recherche de ces fleurs dont les pétales atténuaient le goût du pavot et fut arraché à ses pensées par des voix. Rendues indistinctes par delà le murmure du fleuve, il dut se rapprocher jusqu'à les apercevoir. Un vilain sourire tordit ses lèvres. « Que voilà une conversation passionnante. » Fit-il à voix basse. Il s'était accroupi parmi les roseaux dans l'éventualité où le couple aurait levé les yeux, mais ils paraissaient trop occupés pour prêter attention aux alentours. Maintenant qu'il avait le visuel, il n'avait aucun mal à imaginer le claquement rythmique de la chair contre la chair et un pic de chaleur irradia dans son bas-ventre. Lui aussi aimait les prendre par derrière car il n'y avait rien d'excitant à se perdre dans le néant des yeux éteints de ses victimes. Celle-ci n'avait pas l'air beaucoup plus exaltée et il ne fallut pas davantage de parallèles pour que sa main se faufile entre les pans délacés de son pantalon. Les yeux rivés sur le coït de l'autre côté du fleuve, il laissa son imaginaire recréer les sensations autour de lui. Sa prise se resserra à mesure que la pression enflait dans ses veines et il se relâcha dans un soupir, sa tête tombant vers l'avant le temps de retrouver son sang froid.

Un bruit d'éclaboussures captura son attention. L'homme avait laissé sa compagne pour se baigner et sa proximité permit à Ezidor de le reconnaître. Le temps n'avait que peu modifié ses traits tout comme il n'avait pas altéré le souvenir que le médecin avait de leur rencontre. Il n'aimait pas se la remémorer. Ses échecs se comptaient sur les doigts d'une seule main mais ils étaient des tâches indélébiles sur son égo. Qu'importait, cela appartenait au passé, et peut-être avait-il une chance de terminer ce qu'il avait si bien commencé à l'époque afin d'effacer ce déshonneur.

Message I | 841 mots
Il n'y avait pas assez de mâles malaisants dans ce RD.
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Les Portes - Chapitre V

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