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 [Flash RD] Petit traité de séduction | Ezémone

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 14 Nov 2023, 14:56



Unknown

Petit traité de séduction

En duo | Perséphone & Alcide (Ezémone & Nicodème)


RP précédent : Sous le magnolia.

Rôle - Nicodème d'Ecirava :


Nicodème rajusta le nœud de sa cravate. Le vêtement semblait vouloir l’étrangler. « Quand je pense que vous l’avez traitée de « fille de petite vertu »… » Le domestique qui chevauchait à ses côtés pouffa. Le blond lui lança une œillade mi-agacée, mi-coupable. « Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Justement, je ne voulais pas que… » Il leva la main et soupira, ce qui signifiait qu’il laissait tomber. Il s’était justifié plusieurs fois. Ça n’avait pas moins fait rire Ernest. Âgé d’une cinquantaine d’années, il connaissait le de Setsitra depuis sa naissance. Embauché par ses parents, il était l’unique employé qu’ils avaient conservé lorsque leur fortune avait péri. L’homme à la chevelure poivre et sel avait toujours su faire preuve de tact et de diplomatie, ce qui lui avait permis de prodiguer bien des conseils à cette famille pour qui l’étiquette pouvait parfois paraître superflue. « Tout ce que j’espère, mon cher Nicodème, c’est qu’elle ne vous claquera pas la porte au nez. » Le concerné fronça les sourcils. « J’ai prévenu que je venais. » Ernest sourit. « Et je me suis excusé. Je ne fais que tenir parole. » Il jeta un coup d’œil aux deux paquets emballés qui dépassaient des poches de la selle du domestique. Il haussa les épaules. De toute façon, il était très bien seul.

Lorsque la silhouette de la demeure se découpa dans le ciel azur, des palpitations asticotèrent le cœur du jeune trésorier. « Vous pourriez les livrer à ma place. » - « Bien sûr, avec plaisir. Devrais-je aussi l’épouser pour vous ? » Nicodème maugréa quelque chose d’incompréhensible. Lorsqu’il avait raconté l’anecdote de sa rencontre avec Ezémone, Ernest avait éclaté de rire et lui avait demandé comment il pouvait être aussi aveugle. Il lui avait expliqué sa façon de voir les choses. Le blond avait tout rejeté en bloc jusqu’à ce qu’il lui dît : « Mademoiselle d’Ecirava vous tourne autour depuis des mois, vous offre des occasions plus visibles que le nez au milieu de la figure, et comme vous êtes incapable de vous en rendre compte, elle prend son courage à deux mains : elle se dit que c’est peut-être la seule solution pour que vous compreniez enfin ce qu’elle attend, donc elle tente un rapprochement physique. Et que faites-vous ? Vous lui dites qu’elle est une fille de petite vertu ? Vous êtes pire qu’une bête sauvage. » Il avait grogné et était monté dans sa chambre. Il n’avait plus décroché un mot durant deux jours et, lors des repas, il avait entretenu un tête-à-tête particulièrement sérieux avec sa culpabilité.

Le jeune homme se fit annoncer, puis descendit de cheval. Le domaine d’Ecirava projetait sur lui une ombre intimidante. Il glissa un regard à Ernest, qui lui offrit un sourire encourageant. Un serviteur les accueillit : ils furent priés d’entrer dans le vestibule, tandis que leurs montures étaient menées aux écuries. Nicodème gravit les marches du perron la boule au ventre. « Je vous les pose ici, et je vous laisse. » souffla son ami au sujet des présents, avant de s’éclipser discrètement en compagnie du domestique de la famille d’Ezémone, qui indiqua aller prévenir « Mademoiselle ». Seul dans l’entrée, le fautif dansa d’un pied sur l’autre, les mains derrière le dos, puis se lança dans le détail de l’architecture et des œuvres d’art présentes. Quand la porte qui donnait sur les appartements s’ouvrit de nouveau, il se détacha immédiatement de sa contemplation. La gorge nouée, il regarda la jeune fille s’approcher. « Mademoiselle. » Sans la toucher, il exécuta une révérence polie. « Comme promis, je vous ai fait confectionner des chaussures, et j’ai rapporté un tableau de ma collection personnelle. » Il était important de le préciser, car cela lui coûtait, bien qu’il essayât de ne pas le montrer. Il avait pris la décision de piocher dans ses possessions et comptait l’assumer jusqu’au bout. Il se redressa et s’éclaircit la voix. « Par rapport à notre dernière rencontre… » Il passa une main embêtée sur son menton. « Je tenais à vous demander pardon. Je ne voulais pas vous offenser. Je ne pense pas que vous soyez une femme de petite vertu. » Les joues rosies par la honte, il ajouta : « On m’a expliqué ma méprise. »



Message I – 719 mots
(à 719 c'est encore considéré comme un flash, donc j'ai réussi, nah /sbaf)




[Flash RD] Petit traité de séduction | Ezémone 1628 :


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Jeu 16 Nov 2023, 16:20

[Flash RD] Petit traité de séduction | Ezémone 1b1x
Les Portes V - Petit traité de séduction
Nicodème & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

En pleine réflexion, Ezémone fit tourner le bracelet de perles céruléennes semées d'ocelles blancs sur son poignet. Il lui était parvenu, empaqueté dans plusieurs feuilles de papier rugueux pour ne pas être abîmé, accompagnant la lettre de ses parents. Le bijou venait d'Erréil, où ils s'arrêtaient avant de traverser Tahc pour se rendre à Cit aux frontières d'Uobmab. Un seul désir animait ses parents, celui de pouvoir ouvrir les yeux chaque matin sur un paysage perpétuellement nouveau. Son père avait repris le réseau commercial de ses propres parents et s'employait à le développer. Il avait transmis à la mère d'Ezémone son amour des voyages et elle le suivait partout. Souffrant d'une santé fragile à sa naissance et les années qui suivirent, Ezémone était restée à Lieugro entre les bonnes mains de nourrices. Si elle en avait voulu à ses parents pour leurs absences prolongées durant son enfance, son opinion avait changé à l'adolescence et elle avait décliné leurs invitations à se joindre à eux sauf en quelques occasions. Sans leur supervision, elle jouissait d'une liberté que peu d'autres jeunes filles de son âge possédaient et elle en profitait largement. Il lui était facile de se passer de chaperon pour sortir, elle était seule décisionnaire de sa garde-robe, il n'y avait personne pour trouver à redire sur ses fréquentations et tant qu'elle se pliait aux exigences de ses tuteurs dans tous les domaines où une femme devait apprendre à se perfectionner, on la laissait tranquille. L'année passée, les conséquences de cette liberté lui étaient revenues au visage en un revers cuisant.

La d'Ecirava baissa les yeux sur la lettre qu'elle avait commencé à rédiger en réponse. Dans ses précédentes lettres, elle avait laissé échapper une ou deux fois le nom de Nicodème en leur contant le contenu de ses journées et ses parents la pressait de questions en retour. Chaque fois qu'elle arrivait enfin à se décider sur comment tourner sa réponse, la scène sous le magnolia se rejouait dans sa tête et l'humiliation verrouillait son poignet. Avec un soupir contrarié, elle jeta la plume sur le bureau. Savoir qu'il venait se présenter chez elle aujourd'hui n'aidait en rien à sa concentration. Mortellement vexée, la violette n'avait pas donné suite à sa lettre l'informant de sa venue. Son rejet l'avait tant contrariée qu'elle n'avait pas dormi deux nuits de suite, hantée par ce qu'il lui avait dit, condamnée à faire les cent pas dans la maison trop grande pour elle toute seule en maugréant à voix haute des malédictions le visant tant lui qu'elle-même. La deuxième nuit, gagnée par l'épuisement et toutes les mauvaises idées que cet état suggérait, elle s'était rendue à la cave ouvrir un fût de vin. Par la suite, aiguillonnée par l'ivresse, elle s'était abandonnée à toutes les émotions qui avaient pu la traverser. De colère, elle avait manqué se faire mal en frappant le mur, puis prise de remord, elle avait commencé à écrire une lettre d'excuses à Nicodème pour son comportement qui les avait embarrassés tous les deux. Au beau milieu de sa rédaction, les larmes avaient brouillé sa vision puis déformé les mots sur le papier. La lettre avait fini déchirée en morceaux qui s'étaient ensuite consumé dans le feu. Ezémone s'était ensuite assise sur le tapis au milieu du salon de musique pour ruminer et pleurer jusqu'au matin.

« Mademoiselle ? Messire de Setsitra est arrivé. Il patiente dans l'entrée. » Ezémone sursauta et renversa le pot d'encre. « Flûte ! » En voulant réparer les dégâts précipitamment et éviter que le pot roule sur sa robe, elle s'empêtra les doigts dans un mouchoir et les tâcha. « Oh pour l'amour du ciel ! Ce n'est pas possible ! » Voyant sa maîtresse excédée, le domestique lui vint en aide et parvint habilement à reprendre le contrôle de la situation. « Je vais demander à Jana de vous préparer de quoi vous enlever l'encre des mains. Dois-je dire à votre invité de patienter dans le salon en attendant ? » Ezémone agita sa main. « Non, tant pis. Finissons-en. » Jusqu'à preuve du contraire, des mains propres n'avaient jamais eu le pouvoir de forcer la mémoire à se séparer des souvenirs gênants.

L'estomac noué par l'appréhension, Ezémone quitta ses quartiers pour rejoindre l'entrée où la silhouette de Nicodème se découpait. La gêne décorait ses joues de deux plaques rouge vif comme si on lui appliquait des cataplasmes à même la peau. Luttant contre l'envie de fuir en sens inverse, elle répondit à ses salutations avec raideur. « Merci. » articula-t-elle en gardant une main sur le pommeau ouvragé ornant la rambarde de l'escalier sans chercher à réduire la distance entre eux. « Oh. » Elle ne s'était pas attendue à une déclaration énoncée avec une telle franchise et elle resta coite quelques secondes avant de le considérer d'un air sévère. « Ah vraiment ? » Ses ongles pianotèrent sur leur support et elle laissa passer une pause avant de reprendre. « Est-ce que vous vous souvenez du jour où je vous ai parlé de la gravure d'Antonin de Lemarac ? Elle est exposée dans la bibliothèque, venez au moins l'admirer maintenant que vous êtes ici. » Elle en avait parlé à Nicodème quelques semaines auparavant dans l'espoir de l'inciter à lui rendre visite, sans succès, naturellement. Le trésorier avait simplement du coton à la place des neurones parfois.

Ils croisèrent Jana en traversant le salon qui s'empressa de poser une assiette à biscuits au centre de la table basse. « Mademoiselle ! Pardonnez-moi, je n'ai pas encore terminé de dresser le thé pour votre invité et vous-mêmes. » « Ne vous embêtez pas avec ça, Jana. Messire de Setsitra doit sûrement aimer autant prendre le thé que se promener près d'un lac en ma compagnie. » C'était petit mais Ezémone n'avait pas pu s'en empêcher. La domestique cilla, confuse. « Ce n'est rien. Maintenant que vous avez presque fini, laissez, je prendrai le thé seule ensuite. Merci, Jana. » D'un regard, elle invita ensuite Nicodème à la suivre. Ils empruntèrent un petit couloir avant d'arriver à la bibliothèque. Au dessus d'une console, accrochée au mur, une vaste gravure taillée dans un bois poli et brillant présentait les reliefs d'une ronde dansée par des nymphes nues et des faunes autour d'un feu. « Ma mère l'aime beaucoup, j'ai pensé qu'elle vous plairait aussi. » expliqua-t-elle avant de couler un regard en coin au trésorier. Marcher l'avait un peu libérée du malaise éprouvé dans l'entrée. « J'accepte vos excuses si vous acceptez les miennes. Ma conduite n'a pas été beaucoup plus reluisante que la vôtre. » Elle cacha ses mains dans son dos et tordit nerveusement ses doigts. « Je regrette, j'ai cédé à une envie impulsive. J'ai pensé que peut-être... Enfin, qu'importe. Je me suis trompée. » Rouge d'embarras, elle fixa son attention sur la gravure pour éviter de croiser son regard et d'y trouver la même désapprobation que sur les berges à l'ombre du magnolia. Une idée lui vint. « Il y a une autre œuvre comme celle-ci. Elle se trouve dans ma chambre, au-dessus de mon lit. » Cette fois, la violette tourna la tête pour regarder Nicodème, réussit à conserver son sérieux un moment avant de se fendre d'un sourire espiègle. « C'est un mensonge, n'ayez pas peur. Je me moque de vous. Considérez cela comme ma vengeance après m'avoir comparée à une femme de petite vertu. »

Message I | 1292 mots

Je vais investir dans un bocal à économies dans lequel je placerai une petite pièce chaque fois que je ne respecte pas le format qu'on s'impose.


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Priam et Laëth
Dim 10 Déc 2023, 22:10



Unknown

Petit traité de séduction

En duo | Perséphone & Alcide (Ezémone & Nicodème)


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


Nicodème jeta un coup d’œil au chemin emprunté par Ernest. Si elle était vraiment fâchée, il aurait préféré qu’il restât. Il aurait su comment rattraper la situation. Un pli scinda le front du blond entre ses sourcils. Il passa son index et son majeur dessus en inspirant, avant de se redresser pour la regarder. Alors qu’il s’attendait à une attaque, elle changea totalement de sujet. Il la considéra quelques secondes, puis jeta un regard à ses présents, posés derrière lui. N’allait-elle donc pas les ouvrir ? Elle était censée les ouvrir. C’était ce que dictait l’étiquette. « D’accord. » finit-il par articuler. « Je vais juste… Je vous suis. » Il attrapa les cadeaux et les monta avec eux, jusqu’à croiser un domestique à qui il put les confier.

En marchant, Nicodème regardait tout autour de lui, curieux de découvrir les œuvres que pouvait cacher la demeure des d’Ecirava. Les parents d’Ezémone voyageaient beaucoup : il s’attendait à pouvoir admirer des pièces venues d’ailleurs. Captivé par sa recherche, il manqua presque de percuter la jeune fille lorsqu’elle s’arrêta pour parler à une domestique. « Que de me promener près d’un lac en votre compagnie… » répéta-t-il, avant de la dévisager, à nouveau percé par l’incertitude. Comme elle repartait, il jeta un bref regard à la servante, avant de lui emboîter vivement le pas. Ses foulées courtes étaient rapides.

Il s’arrêta devant la console. Ses iris clairs montèrent vers la gravure et se mirent à en scruter les détails. L’encre était parfaitement conservée. Si l’odeur des livres imprégnait ses poumons, il imaginait sans mal le parfum âcre et chaleureux du feu. Ses crépitements s’alignaient sur le rythme des pas des faunes et des nymphes, propulsés par leur danse. Il aurait presque pu entendre leurs rires et leurs éclats de joie, lui qui semblait pourtant tout ignorer de l’âme humaine. Arraché à sa contemplation par la prise de parole d’Ezémone, il se redressa et pivota pour lui faire face. « J’accepte vos excuses. Il semblerait que nous nous soyons tous les deux trompés l’un sur l’autre. » Un petit sourire piqua le coin de sa bouche et disparut presque aussitôt. Il étudia son profil, ses joues rouges qui ravivaient la teinte de ses boucles violettes. Il était souvent mal à l’aise, mais visiblement, ses manquements sociaux créaient de la gêne aussi chez elle et, pour une fois, il en tira une forme d’amusement. Il pinça les lèvres et admira à nouveau la gravure. « Au-dessus de votre… » Il la regarda, d’abord sans comprendre le sous-entendu, ingénument prêt à la suivre jusque là-bas, puis réalisant soudain, il ouvrit la bouche mais n’en laissa sortir aucun son. Il la referma, pinça les lèvres, les pommettes échauffées. Il baissa la tête et se racla la gorge, un poing sous le nez. Il ferma les paupières. L’ombre d’un sourire affleura. « Je pensais que votre vengeance était de ne pas avoir ouvert mes cadeaux. » Il osa relever le visage vers elle. « Je crois que c’était au moins aussi humiliant que de se faire traiter de femme de petite vertu. » Il regarda à nouveau la pièce d’art. « Peut-être pourrions-nous prendre le thé pendant que vous les ouvrez ? De la sorte, je ferais un effort, et vous en feriez un aussi. » Ernest se serait probablement frappé le front du plat de la main, mais comme il n’en savait rien, le blond tourna la tête vers la jeune femme et posa la question qui lui brûlait véritablement les lèvres : « Aimez-vous ce tableau ou me le montrez-vous simplement parce que vous pensez que je vais l’apprécier ? Je crois que vous ne m’avez jamais parlé de quelque chose que vous aimiez vraiment. À part les magnolias, les chasses au trésor et l’eau gelée sur la nuque. » Une étincelle taquine dansa dans ses iris. Que son majordome l’eût éclairé sur les intentions de la d’Ecirava lui permettait d’être plus détendu. Il ignorait s’il souhaitait s’engager sur ce chemin, mais au moins, s’il y avançait, ce ne serait plus dans le noir total.



Message II – 681 mots
Si fière de moi oh la la




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Mar 26 Déc 2023, 18:46

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Les Portes V - Petit traité de séduction
Nicodème & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

Pas peu fière de sa petite plaisanterie un brin moqueuse, une malice similaire à celle sculptant les traits des faunes sur la gravure intensifiait le bleu de ses iris, chassant définitivement la précédente froideur qui les durcissait. Sa rancœur n'avait pas totalement disparu, il l'avait blessée dans sa dignité et dans son coeur. Maladresse ou pas, elle ne le lui ferait pas oublier de sitôt, sa gêne était un met dont elle se repaîtrait à l'infini.

« Vraiment ? Ne dites-vous pas juste cela pour alléger votre dette ? Ma vengeance est loin d'être assouvie. Je ne suis pas encore certaine d'aimer l'image que vous vous faites de moi. Vous êtes peut-être convaincu que je ne suis plus une femme de petite vertu, mais quel type de femme pensez-vous que je sois dans ce cas ? » La question, intentionnellement piégeuse, oscilla au dessus de Nicodème comme un couperet invisible. Elle se fendit d'un sourire trop innocent pour être vrai. « Sans doute est-il préférable de ne pas me donner votre réponse trop vite. Pendant que vous y réfléchirez, j'ouvrirai vos cadeaux pour vous soulager de votre détresse et ne pas vous humilier plus que nécessaire. » consentit-elle, magnanime.

Son attention réorientée sur la gravure, elle ne l'étudia cependant pas longtemps. Elle en connaissait déjà tous les détails, et ne perdrait pas de temps à tenter d'impressionner Nicodème avec des connaissances en art qu'elle ne possédait nullement. « Ce n'était qu'un prétexte pour vous attirer ici. J'ai tendance à préférer les êtres de chair à ceux taillés dans le marbre. J'ai eu beau essayer, je n'ai jamais entendu de coeur qui battait en collant mon oreille sur les statues, et les peintures ne m'ont jamais répondu. Est-ce le cas pour vous ? Seriez-vous un enchanteur qui leur donne vie ? » Une telle vision l'amusait assez pour provoquer son rire. Elle reprit son sérieux le temps d'achever sa pensée qui ne s'écartait jamais bien loin de ses obsessions, en l'occurrence ici, qui s'illustrait sous les traits du jeune trésorier. Son regard s'appuya brièvement sur son gilet. « Et vous ? Si je posais mon oreille contre vous, entendrai-je le votre ? Il m'a semblé sentir les palpitations fébriles des ailes d'un oiseau sous le magnolia. À quoi devait-on un tel affolement ? Était-ce de l'effroi ? Il n'y avait pourtant pas de quoi, je n'ai pas pour habitude de mettre les oiseaux dans des cages si c'est ce qui vous inquiète. Je préfère qu'ils viennent à moi de leur propre volonté. » Sur ces mots dont elle espérait la signification limpide, Ezémone l'invita à la suivre pour revenir au salon où le thé avait été servi. Elle fit signe à la domestique de leur apporter les présents de son invité.

« Vous disiez qu'il venait de votre collection personnelle, est-ce bien cela ? » fit-elle finalement en s'arrachant à la contemplation du tableau libéré de sa protection. L'envie de faire un commentaire tendancieux sur la nature de ses intentions en lui offrant un tableau de nus lui brûlait les lèvres mais elle se contint. Désormais, elle imaginait mal Nicodème être assez subtil pour faire passer des messages cachés dans ses actions. « Il est très beau. Je le pense sincèrement. » renchérit-elle d'une voix douce. Ses chevilles se décroisèrent et elle se leva. « Voulez-vous m'aider à lui trouver l'emplacement parfait ? »

Message II | 589 mots


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Mar 09 Jan 2024, 22:25



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Petit traité de séduction

En duo | Perséphone & Alcide (Ezémone & Nicodème)


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


« Non, pas du tout. » répondit-il avec une sincérité mal placée. Il prit la peine de développer un peu sa pensée : « Je m’y suis simplement toujours intéressé, et j’ai sûrement fini par m’accommoder de leurs silences. Face à leur immobilisme, il suffit de déployer un petit peu son imagination, et alors on peut y voir la vie qui semble leur faire défaut. » Parfois, il avait même l’impression que les sculptures et les peintures étaient plus vivantes que toutes les enveloppes de chair qui l’entouraient. En elles sommeillaient une vivacité et une délicatesse qu’on ne découvrait pas chez tous les êtres. Existaient-elles chez Ezémone ? Son regard azur se ficha dans le sien, à peine une seconde ; ce fut suffisant pour provoquer sa gêne. Ses iris filèrent en direction de la gravure. Un sourire nerveux, trop vaguement amusé pour être détendu, fit trembloter le coin de ses lèvres. « Je n’ai pas eu peur, c’était juste… » Il inspira, incapable de décrire ce qui l’avait traversé. Il y avait eu trop de soudaineté, de spontanéité, de toucher pour qu’il n’eût pas une réaction de franche stupeur, si ce n’était de frayeur. Il rajusta les longueurs de ses manches en tirant légèrement dessus, silencieux, avant de la suivre. Il n’était pas certain de se retrouver dans l’image de l’oiseau. S’il en avait été un, il se serait sans doute envolé, car elle avait agi à la manière d’un chat : trop rapide, trop conquérante, trop précise.

Assis dans un fauteuil près de la petite table sur laquelle on leur avait servi le thé et les gâteaux, Nicodème releva le nez de sa tasse fumante pour observer le tableau, puis le visage de la d’Ecirava. « Oui, c’est cela. » Il n’ajouta rien. Fallait-il dire quelque chose de plus ? Lui décrire pourquoi il l’avait choisi ? Donner vie par quelques mots à cette scène que chaque syllabe de travers aurait pu entacher ? Une magie opérait dans le silence de toute contemplation. Parler, c’était prendre le risque de briser l’enchantement. Le blond suivit des yeux les lignes de la peinture où figuraient trois femmes dénudées, dont les silhouettes semblaient courir vers l’océan houleux. Au cœur de celui-ci, un navire aux voiles tendues progressait lentement. Dans le coin supérieur gauche, on devinait quelques raies de lumière d’argent tentant de percer la profondeur du ciel nocturne, et qui soulignaient élégamment les courbes du bateau et des corps nus. Ernest le lui avait suggéré. Il l’avait scruté, et la scène lui avait rappelé la jeune femme, qui lui avait paru si aventureuse et mystérieuse. C’était peut-être cela, le genre de femme qu’elle incarnait ; ou bien c’était lui qui la trouvait ainsi car il se laissait dorloter par sa routine et évoluait aux côtés des autres comme s’ils recelaient tous mille secrets dont il ne percevait pas le moindre chuchotement.

Ses yeux remontèrent à nouveau vers elle. « Je suis heureux qu’il vous plaise. » Le soulagement étreignit son cœur. Comme elle se levait, il l’imita poliment. « Ne voulez-vous pas vérifier les chaussures, d’abord ? » Il se reprit, conscient que ses mots pourraient être perçus comme une indélicatesse : « Je veux dire… » Il s’humecta les lèvres. « Je vous suis. Vous êtes la maîtresse de maison, et je serais ravi de vous aider à choisir son emplacement. » Bien que son embarras fût persistant, il n’avait jamais autant parlé en présence de la jeune femme. Comme il se faisait cette réflexion, son malaise augmenta, et il chercha à le noyer non pas en se murant dans son habituel mutisme, mais en formulant une autre question : « Avez-vous déjà une pièce en tête ? » s’enquit-il, en s’approchant de l’œuvre pour la saisir et, ainsi, lui éviter de s’en encombrer.



Message III – 634 mots




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Mar 16 Jan 2024, 11:30

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Les Portes V - Petit traité de séduction
Nicodème & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

Fruit des efforts de Nicodème, une ébauche de paix apaisait l'humeur de la jeune fille. Ses émois des derniers jours lui apparaissaient d'une sottise désarmante et elle était heureuse qu'il n'en sut rien. La maîtrise de ses émotions était une compétence qui avait besoin de progrès. « Je vous fait confiance pour les chaussures, vous êtes minutieux et je ne doute pas qu'elles m'iront à la perfection. » Retenant un vague sourire amusé, Ezémone prit néanmoins le paquet avec elle. « Mais si vous y tenez, je les essaierai là-haut avant de les ranger. » conclut-elle.

Elle leur fit quitter le salon et s'engagea dans les escaliers. « Quelques unes, oui. Je songeais à mon bureau d'étude, je vais vous le montrer. » Ce dernier était tel qu'elle l'avait quitté un peu plus tôt, à ceci près que les preuves de sa maladresse avec l'encre avaient été efficacement enlevées en son absence. Des flots de lumière pénétraient par les deux fenêtres encadrant le bureau où elle s'installait pour écrire ou étudier. Dévorant près de l'entièreté de deux murs, une grande bibliothèque ornait un angle de la pièce. Les souvenirs de voyage des d'Ecirava encombraient le reste du mobilier, leur exotisme dénotant fortement au sein de la décoration classique du bureau. Près de la cheminée, un couple de fauteuils prenaient la poussière, Ezémone préférant lire dans sa chambre ou en extérieur même lorsque les températures se rafraîchissaient.

Sa lettre inachevée patientait sur son bureau, prête à recueillir ses confessions de la jeune fille sur sa nouvelle amitié avec le trésorier royal. « J'écrivais à mes parents quand vous êtes arrivé. » l'informa-t-elle. « Ils sont en route pour Cit. Je correspond régulièrement avec eux, c'est une façon de pallier à leur absence. Je leur ai un peu parlé de vous. » Énigmatique, elle n'en dit pas davantage, le laissant imaginer ce qu'elle avait pu leur dire. « Le bateau sur la peinture me fait penser à eux, c'est pourquoi j'ai songé à cette pièce. De cette façon, dès que je regarderai ce tableau, je penserais tant à eux qu'à vous. Comme je m'y rend tous les jours, vous occuperez mes pensées plus encore que vous ne le faites déjà. Ces derniers jours, j'avoue avoir pensé à vous en des termes peu flatteurs cependant. J'étais très contrariée de la façon dont s'était terminée notre promenade, et je vous en ai voulu, assez pour ne plus vouloir vous voir. » Elle essayait de lui en vouloir encore, mais elle y parvenait de moins en moins. L'air penaud du blond devait posséder des pouvoirs insoupçonnés qui auraient adouci une pierre. « Je pensais l'installer au dessus de la cheminée, ou bien au dessus de celle de ma chambre, car j'ai peur de trop surcharger cette pièce. » Ils accédèrent à la chambre à par une porte encastrée dans un mur du bureau, raccourci utile pour la jeune fille qui n'aimait pas s'aventurer dans les longs couloirs froids et solitaires de la demeure. Aussi parfaitement ordonnée que la pièce précédente, la chambre était cependant moins sujette à afficher les colifichets étrangers et s'accordait sur l'apparence d'Ezémone lors de ses sorties, élégante et soignée. Le voilage de ses rideaux ondulait, caressé par la brise pénétrant par la porte fenêtre entrebâillée. Couleur de blé, les murs et le plafond possédaient une chaleur qui leur était propre.

Assise sur la banquette au pied du lit, Ezémone défit ses chaussures. « Essayez de mettre le tableau sur la cheminée, pour que nous voyons comment cela rendrait si vous le voulez bien. » lui demanda-t-elle. En théorie, elle n'aurait pas dû se trouver seule avec un homme, mais l'absence de ses parents avait eu pour conséquence l'absence de chaperon dans la majorité de ses sorties. En outre, elle avait depuis longtemps conclu un pacte avec ses domestiques de ne pas venir la déranger avec ses invités. Et au final, ce ne serait pas avec Nicodème que sa vertu serait en danger si elle se fiait à l'inaptitude tenace de l'individu dans ce domaine. Si quelqu'un risquait quelque chose ici, c'était lui. Elle fit glisser ses pieds dans les nouvelles chaussures et leva les yeux sur le blond. Non, elle n'allait pas reproduire son initiative sous le magnolia. Cependant, il n'était pas envisageable non plus de le laisser filer entre ses griffes. « J'aimerais visiter votre collection un jour. Mon intérêt pour l'art ne vaut pas le vôtre mais il n'est pas inexistant. Et aux côtés d'un passionné, j'y prendrai un plaisir certain. » Elle se leva et fit quelques pas pour s'approcher de Nicodème. « Merci pour les chaussures. » lui glissa-t-elle avec un sourire en coin une fois à son niveau.

Message III | 819 mots


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Mer 17 Jan 2024, 21:52



Unknown

Petit traité de séduction

En duo | Perséphone & Alcide (Ezémone & Nicodème)


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


Nicodème pénétra dans le bureau d’Ezémone avec une précaution toute particulière. Pour lui qui avait horreur que l’on osât troubler la paix de son lieu de travail comme de rêverie, il entrait ici avec le sentiment de fouler une terre aussi intime que celle qu’il s’était créée chez lui. Ses iris d’azur effleurèrent les meubles et les objets de décoration avec une délicatesse légère, résistant à l’envie de décrypter les nombreux titres de la bibliothèque, avant de se concentrer sur la jeune femme. La lumière qui se déversait par la fenêtre jetait sur ses cheveux les mêmes reflets que le soleil avait fait jouer cet après-midi-là, sous le magnolia. Son regard suivit le sien, sur ce carré de papier crème qui semblait attendre qu’une plume revînt lui donner vie et consistance. « Vraiment ? » Il releva la tête, troublé. Se moquait-elle, comme elle aimait visiblement le faire ? Ou avait-elle véritablement déjà parlé de lui à ses parents ? Si tel était le cas, il se trouvait bien plus gros benêt que ne l’avait laissé entendre Ernest. Il pinça les lèvres, puis chassa cette expression en les humectant. Que pouvait-elle leur raconter ? Qu’elle avait rencontré un étrange garçon, dont les manières oscillaient entre la bizarrerie la plus surprenante et la goujaterie la plus choquante ? Son index et son majeur filèrent sur son front légèrement incliné, duquel ils chassèrent une mèche blonde retombée. Face à sa déclaration, et alors qu’elle se parait d’autant de franchise qu’il aurait pu le souhaiter, il ne sut que balbutier. Le rouge s’évaporant peu à peu de ses joues, il finit par répondre avec autant d’aplomb que possible : « J’espère que ma maladresse aurait fini par vous manquer. » L’ébauche d’un sourire vivifia ses lèvres et fit germer dans son regard quelques audacieuses étincelles de malice.

Ses pupilles remontèrent jusqu’à la cheminée. Il se figura le tableau accroché ici, mais n’eut guère le temps de formuler quelque commentaire que ce fût ou de tenter de placer la peinture ; déjà, il était entraîné ailleurs. Quand il comprit qu’elle l’avait vraiment fait entrer dans sa chambre, une désagréable sensation le brûla entre les omoplates. Jamais il n’avait mis les pieds dans les appartements privés d’une jeune fille, et on lui avait suffisamment répété que cela était parfaitement inconvenant pour que ce fût bien ancré dans son cerveau peu friand de normes sociales et suscitât chez lui l’embarras adéquat. Il essaya d’ignorer toutes ces petites émotions qui crépitaient à l’intérieur de lui, avec pour seul but discernable de le perturber outre mesure. Il focalisa son attention sur ses mains. Ses doigts pianotaient sur le cadre du tableau. Il en avait choisi un orné de volutes dorées, dont les courbes décrivaient celles de pétales et de branches. Il n’était pas très accordé au thème de la peinture, mais il lui avait semblé adapté, parce qu’il faisait écho à leur rencontre sous le magnolia. À moins que ce choix ne fût le reflet d’une maladresse sans égale, étant donné l’issue de ce dernier échange. Il haussa les épaules pour lui-même. De toute façon, il était trop tard.

Obéissant – et soulagé de pouvoir concentrer son attention sur autre chose que sur la d’Ecirava ou sa chambre –, il lui tourna le dos et hissa le tableau au-dessus du rebord de la cheminée. Il recula pour observer le rendu, puis se rapprocha pour recentrer l’œuvre, avant d’effectuer à nouveau quelques pas vers l’arrière. Il pivota finalement vers son hôte. « Vous êtes invitée à venir la visiter quand bon vous semble. » Il regretta instantanément cette politesse. Les imprévus dans son emploi du temps figuraient parmi les éléments qu’il exécrait le plus. Voilà pourquoi il n’aimait pas paraître en société. Il laissait parfois les convenances lui arracher des mots que jamais, sain d’esprit, il n’aurait osé prononcer. « Enfin, essayez de me prévenir de votre passage. On ne sait jamais… » Il se mordilla l’intérieur des joues, avant de baisser machinalement les yeux vers ce qu’il croyait être les pieds d’Ezémone, et s’apparentait en fait davantage à un décolleté. Bonté divine, pensa-t-il, sans être capable de l’articuler. Il détourna le regard, ses cils battant sa cornée aussi rapidement que des ailes de papillon. « Pardonnez-moi, je… » Il déglutit. « Elles vous vont à ravir. » Il recula d’un pas et, cette fois, observa les chaussures. « Vous m’en voyez rassuré. » Son trouble palissait encore ses traits, toutefois, un pan de sourire vint redonner vie à son visage. Il espérait qu’elle ne l’avait pas pris pour un énorme frustre – ou, mieux, qu’elle n’avait rien remarqué –, et qu’il ne se retrouverait plus jamais à commettre – quoi que par défaut – ce genre d’impairs.

Désireux d’agir comme si de rien n’était – jeu auquel il n’excellait guère –, Nicodème se tourna vers la peinture. « Je suis d’avis que ce tableau sied aussi à merveille à cette cheminée. » Il se rappela qu’il se trouvait dans la chambre de la jeune femme et bafouilla quelques mots avant de réunir ses pensées et de reprendre sur un ton plus assuré : « Quoi qu’il puisse très bien trouver sa place dans votre bureau, qui semble être le lieu de bien des voyages. » Il lui jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. « Accompagnez-vous vos parents, parfois ? » Lui, si casanier, qui aimait davantage découvrir à travers les arts que par des voyages au long cours, s’imaginait néanmoins que la noble jeunesse préférait s’aventurer sur des navires en partance pour l’autre bout du monde. Pourtant, Ezémone était là, dans cette immense demeure, semblable à une fleur esseulée au cœur d’une forêt de chênes, fragile et éphémère au creux de la dureté de la pierre.



Message IV – 954 mots

Ce quatrième post aura eu la peau de mes flashs.




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Jeu 18 Jan 2024, 09:27

[Flash RD] Petit traité de séduction | Ezémone 1b1x
Les Portes V - Petit traité de séduction
Nicodème & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

« Je promets de faire au mieux pour vous prévenir auparavant. Mais je ne peux prédire mes soudaines envies de vous revoir. Elles pourraient me tomber dessus comme... Comme des pétales de magnolia. » conclut-elle d'une voix pétillante, comme si elle ne parlait pas vraiment des fleurs mais de ce dont elles avaient été témoin. Une nouvelle tentative se solderait-elle à nouveau par un échec maintenant que ses intentions étaient plus claires ? Les calculs étaient rapides. Il savait, et il était quand même revenu. Il pouvait s'y être senti obligé, tenu par sa promesse et par la nécessité de s'excuser, comme l'imposaient les convenances, mais Ezémone sentait qu'il y avait plus que de la politesse. Il aurait pu en profiter pour lui faire savoir courtoisement que sa cour n'était pas la bienvenue afin qu'elle mette un terme à ses avances et ne les embarrasse pas davantage. Il n'en avait rien fait. Elle tourna la tête vers lui au moment où lui-même la regardait, ou plutôt s'abîmait un étage plus bas. Surprise autant que lui, elle sentit l'amusement la gagner alors qu'il détournait précipitamment les yeux et pinça les lèvres pour dompter son début d'hilarité alors qu'il feignait d'ignorer cet égarement.

« Sans doute. » répondit Ezémone qui ne se souciait plus vraiment du tableau qu'elle ne regardait qu'à peine. Le profil du trésorier était plus séduisant que quelques couleurs donnant vie à quelques formes sur un morceau de toile. Elle aurait voulu pouvoir décrypter les pensées qui s'agitaient sous les mèches blondes. Son imagination y fit glisser quelques doigts qui les décoifferaient et elle se sentit sa gorge chauffer sous l'afflux de sang provoqué par cette vision. Nicodème manquait sans nulle doute de l'audace nécessaire pour conquérir son coeur, mais il lui plaisait, plus qu'anticipé quand elle avait commencé ses démarches de séduction. Au delà de son apparence, en le côtoyant, elle avait découvert des aspects de sa personnalité qui ne la laissait pas indifférente. Plus discrets que les charmes que Gustave exposait à toute la galerie de la noblesse, ceux de Nicodème ne se révélaient qu'à ceux qui prenaient le temps de chercher à le connaître et l'observaient véritablement.

« Non. Leur monde n'est pas le mien. Lieugro est ma maison, c'est ici que je me sens moi-même, là que j'ai ma place et mes amis. Savourer les mystères de l'étranger dans un livre, dans les récits contés par mes parents ou lors de discussions avec des ressortissants étrangers suffit à combler ma curiosité. Vous saviez qu'à Narfas, l'armée est constituée de femmes et d'eunuques ? Que le ciel garde Sa Majesté Montarville de telles idées. » plaisanta-t-elle. « J'ai déjà beaucoup à faire ici, de toute façon. Si je devais partir plusieurs mois, mes projets en pâtiraient. Entre les cours avec mes tuteurs, les réceptions, la maison et les domestiques à s'occuper - même si l'intendant gère la majorité des tâches, il n'en reste pas moins que j'ai mon mot à dire - et mon avenir à façonner, c'est à peine si je trouve du temps pour moi. C'est pourquoi j'aime votre compagnie. Je la trouve apaisante, comme un ilot stable au coeur d'une mer agitée, c'est l'effet que vous me faites, même s'il me prend parfois l'envie d'ébranler quelque peu vos appuis. » C'était plus fort qu'elle, laisser les gens en paix dans leur petit confort n'était pas dans sa nature. Derrière ses dehors de jeune fille à l'éducation exemplaire, elle aimait bousculer et provoquer, surprendre. Ce n'était peut-être pas du goût de Nicodème, mais il valait mieux pour lui qu'il s'y habitue.

Profitant qu'elle changeait d'appui sur ses pieds, Ezémone réduisit de quelques centimètres l'espace qui les séparait et ses doigts effleurèrent ceux du blond comme par accident. Le regard qu'elle lui lança, au contraire de son sourire, n'avait rien d'innocent mais elle ne fit pas durer le contact. Il fallait procéder par étapes, lentes et progressives, pour le mettre en confiance, avant d'empiéter de nouveau sur sa zone de confort sans préavis. « Vous avez raison, ce tableau a davantage sa place dans le bureau. » Elle prit une moue embêtée. « Quel dommage, j'avais espéré avoir un peu de vous dans ma chambre. Mais ce n'est que partie remise. » Elle marqua un temps de pause, comme songeuse, puis reprit. « Est-ce que vous aimez danser ? » s'enquit-elle soudainement, tout en devinant par avance la réponse. Il devait tolérer le menuet, éventuellement, bien moins exigeant sur la proximité des danseurs que la valse. « Je n'ai jamais eu le plaisir de vous croiser à un bal, ou bien vous étiez trop bien caché. »

Message IV | 821 mots

Quel flash ?


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Ven 26 Jan 2024, 22:32



Unknown

Petit traité de séduction

En duo | Perséphone & Alcide (Ezémone & Nicodème)


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


Avare en paroles, Nicodème n’en attendait guère plus de la part de ses interlocuteurs. Il se serait parfaitement contenté d’un simple « non » en réponse à sa question. Il n’imaginait pas les profondeurs de curiosité au sein desquelles pourraient le plonger Ezémone, et dont il discerna pourtant les contours, malgré lui, avec une surprise qui n’était pas feinte. Ses mots, décochés aussi vite que les flèches d’un archer assailli de toutes parts, filaient à travers l’esprit du trésorier, qui étonnamment les absorbait. Si aux premiers abords, il avait vu en elle la frivolité qu’il accordait innocemment aux autres jeunes femmes de son âge, et que son attitude laissait allègrement transparaître, il se rendait peu à peu compte que la d’Ecirava ne correspondait pas à ce que l’étiquette requérait. Elle introduisait un homme dans sa chambre, se comportait envers les inconnus avec une audace qui, pour lui, frisait le scandale, vivait seule, gérait la maisonnée comme si elle en était la maîtresse officielle, semblait s’affairer en tous sens et prenait son avenir en main avant que la sienne ne fût donnée au parti le plus convenable. Face à tant de fougue, l’ombre d’un sourire ourla ses lèvres ; il s’évanouit dès qu’il devint le sujet principal du discours de la violette. Son teint se colora d’une palette de couleurs criardes et, comme à son habitude, son regard trouva un point de chute par-delà le vitrage de la fenêtre. « Si vous pouviez avoir la grâce de faire en sorte que l’îlot ne se retrouve pas englouti par les flots… » dit-il du bout des lèvres, presque dans un murmure, avec à la commissure des lèvres ce pli caractéristique qui indiquait sa crispation.

Il ne tourna la tête que lorsqu’il la vit, du coin de l’œil, s’approcher de lui. Les iris de Nicodème pénétrèrent ceux d’Ezémone avec plus de force qu’il ne l’aurait souhaité ; il sentit à nouveau l’embarras encombrer sa gorge. Elle était près, trop près ; et l’intensité que ses prunelles retournait aux siennes lui donnait envie de disparaître. Elle l’avait dit elle-même : elle appréciait sa stabilité, et cette stabilité reposait sur des battements de cœur réguliers, coordonnés, contrôlés, aussi étroitement surveillés et délicatement orchestrés que les finances royales. Pourquoi diable mettait-elle ce mécanisme à mal ? « Dans le bureau. » répéta-t-il, la bouche sèche. « Je vais le… » Il fit un geste de la main, puis pivota, prêt à reprendre la toile pour la rapporter dans la pièce désormais dévolue. « Je pourrais vous en amener un autre, qui siérait mieux à cette chambre. » Sa réponse, aussi franche qu’innocente, se heurta rapidement à un doute. Il tourna la tête à-demi vers la jeune femme, lui coula une œillade interrogative. Quoique mauvais en sous-entendu, elle en faisait trop pour qu’il ne fût pas sur ses gardes. Et de toute évidence, sa phrase était d’une bizarrerie alarmante. Le temps qu’il trouvât quelque chose à formuler, elle avait – heureusement ? – déjà changé de sujet. « J’ai une petite tendance à éviter les mondanités. » Proportionnelle à son aversion pour les rapprochements physiques, la foule, les jeux de cour et toutes ces affreuses implications que comportait toute réception. « C’est sans doute mieux pour tout le monde, car je suis un piètre danseur. » Il se fendit d’un sourire d’excuse en guise de feinte, attrapa le tableau laissé sur la cheminée, et résolut de se rendre dans le bureau. Il l’y replaça à l’endroit exact où ils l’avaient positionné, plus tôt. « J’imagine que vous aimez danser ? Et les bals ? » se sentit-il obligé de lui demander, motivé par l’inquiétude d’être encore passé pour un rustre. Il lui fit face. Une petite seconde s’écoula. Il se massa la nuque. « En fait, je serais davantage curieux de connaître vos projets. Ceux dont vous parliez, plus tôt. Sauf si j’ai mal compris et que vous désirez devenir une grande danseuse. » Un petit sourire contrit effleura ses lèvres.



Message V – 662mots

Celui-là, pardi !




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Mar 06 Fév 2024, 12:14

[Flash RD] Petit traité de séduction | Ezémone 1b1x
Les Portes V - Petit traité de séduction
Nicodème & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

Ezémone scrutait sur le tableau qui ceignait de nouveau la cheminée du bureau mais ses pensées étaient bien éloignées de la scène qui y figurait. Elle finit par s'en détourner pour regarder Nicodème qui était visiblement soulagé de s'être échappé de sa chambre en un seul morceau. Une seconde, elle se demanda réellement s'il ne nourrissait pas d'attirance pour le sexe masculin pour se montrer si peureux auprès d'elle. Que craignait-il ? Qu'elle le dévore comme les loups dans les histoires pour enfants ? Finirait-il par comprendre le plaisir éprouvé à se laisser dévoré ? Son regard décrivit une courbe jusqu'à son cou, dissimulé à moitié par le col de ses vêtements. Elle se souvenait encore de l'odeur de sa peau lorsqu'elle l'avait pressé contre le magnolia. Elle se râcla la gorge, troublée à son tour, et lui répondit pour se changer les idées. « Oui, c'est amusant et agréable. Qui plus est, au delà de la performance, si tant d'entre nous aiment danser, c'est aussi parce que c'est la seule façon de se rapprocher physiquement d'une personne sans que cela porte atteinte aux mœurs. C'est une excellente façon de séduire. Peu originale, je vous l'accorde, mais qui fait ses preuves à chaque fois. » Et avec Nicodème, il avait fallu procéder autrement puisqu'il ne montrait jamais le bout de son nez aux bals, songea-t-elle pour elle-même, non sans amertume.

Elle le regarda se débattre avec ses suppositions et retint une envie de rire. Qu'il croit qu'elle se moque d'elle était la dernière chose dont elle avait besoin, mais il lui inspirait presque de la pitié. Armée de ses sous-entendus et des situations dans lesquelles elle le plaçait, elle l'acculait dans ses retranchements. Il fallait juste affiner son doigté pour ne pas le cloîtrer définitivement derrière ses murs protecteurs. Plus tôt, elle avait bien cru le perdre lorsqu'il avait heurté par mégarde ses pupilles sur son décolleté. De ce méfait, elle était pourtant pour une fois innocente. Son bouleversement manifeste l'avait réjouie mais insister sur ce plan là l'aurait placée au même niveau que les filles de joie qui coloraient les maisons closes de la capitale. Elle ne désirait pas être comparée à ces femmes une seconde fois par ce trésorier trop coincé pour son bien, ou il allait se récolter sa main sur sa joue. Elle ne troquerait pas sa dignité juste pour l'espoir de lui glisser la bague au doigt.

« Je vous faisais simplement part des activités que j'aime, comme vous aviez évoqué plus tôt ne rien savoir de ce que j'aime. J'espérais aussi que vous diriez être mauvais à cette discipline afin de vous proposer de vous améliorer en vous donnant quelques leçons. Je ne crois pas que vous soyez aussi piètre que vous le dites. Souvent, cela dépend beaucoup du partenaire, et j'en suis une particulièrement douée. Je ne vous apprendrai rien de la technique que vous connaissez déjà, mais je vous apprendrai comment s'accorder ensemble. Il n'y a rien de plus réjouissant que de trouver la même cadence, ça donne un sentiment d'euphorie assez addictif. Il faut l'expérimenter pour le comprendre. » Elle songea au jeune étranger qui l'avait abordée auparavant, à l'aisance avec laquelle elle s'était coulée dans ses bras. Elle avait brûlé à son contact, de passion, puis de douleur plus tard quand il avait fallu en payer le prix. Ses yeux se voilèrent et Ezémone cilla pour chasser ces nocives réflexions. Le passé devait être enterré. Lui n'était plus là, son bébé non plus. Seul son ventre et son cœur en portaient les cicatrices. Elle lutta contre l'envie de toucher son abdomen et esquissa un sourire, un de ceux qu'elle offrait en société, trop parfaits pour être vrais. « Mes projets sont multiples. J'ai eu la chance d'être en contact avec de nombreux ressortissants étrangers, lors des mondanités, mais aussi par le biais de mes parents. Les contrats qu'ils signent avec l'extérieur impliquent que certains viennent délivrer leurs marchandises à Lieugro. Je rend service à mes parents en leur réservant un accueil convenable, qui fasse honneur à mon nom comme à notre nation. C'est grâce à cela que j'ai tant d'anecdotes à raconter. Tous les Lieugrois sont friands de savoir ce qu'il se passe par delà les frontières, l'exotique est palpitant. En parler lors de bavardages entre amis est une chose, creuser ces informations pour en tirer quelque chose qui a une véritable valeur ajoutée en est une autre. J'aimerais effectuer un réel travail de recherche et rédiger des billets explicatifs sur plusieurs sujets, des sujets de société, mais aussi d'économie, de politique. Un peu de tout, tout ce qui pourrait intéresser notre bon peuple, et cela tant sur le monde qui nous entoure que sur notre pays lui-même. Il y a beaucoup à dire, si vous saviez tout ce que j'entends ne serait-ce qu'au sein de la capitale. » Elle s'enthousiasmait à mesure qu'elle parlait, presque oublieuse de la personne à qui elle s'adressait. Un sourire sincère illumina ses traits. « J'aimerais investiguer, découvrir de nouvelles choses et les partager autour de moi, démêler le vrai du faux, pister l'insolite. »

Message V | 908 mots


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Lun 12 Fév 2024, 22:27



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Petit traité de séduction

En duo | Perséphone & Alcide (Ezémone & Nicodème)


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


Un sourire crispé hérissa les lèvres du trésorier. Même en ayant vu le piège se refermer sur lui, il avait été incapable de l’éviter. Pourquoi l’avait-il relancée sur la danse ? Il finit par se pincer l’arête du nez, embêté. Il espérait qu’en changeant de sujet, elle finirait par oublier. Certains hommes trempés dans la cuve de la misogynie dès le plus jeune âge pensaient les femmes aussi volubiles que volatiles et se réjouissaient qu’elles oubliassent prétendument vite leurs lubies. Nicodème n’avait pas eu le luxe de baigner là-dedans – sa mère ne l’aurait jamais permis, son père non plus –, et plus il côtoyait Ezémone, plus il constatait son entêtement. Elle finirait bien par le coincer dans un endroit et une situation qui s’adapteraient à un cours de danse improvisé et, rien que d’y penser, il sentait son cœur palpiter.

Il ne remarqua pas le changement d’expression de la jeune femme, trop occupé qu’il était à gérer ses propres émotions. Il se raccrocha tant bien que mal à son discours sur ses occupations et projets. Il trouvait, dans ce qu’elle disait, des choses sur lesquelles méditer. Les Lieugrois adoraient l’exotisme. Lui qui ne s’égarait guère au-delà de son habituel périmètre – sa demeure, le palais, quelques hectares autour – ne pouvait que percevoir la bizarrerie de cette norme. Il se massa le menton, pensif. Il n’était pas ignorant de cette appétence pour l’ailleurs, mais elle l’avait toujours laissé profondément perplexe. Le changement le perturbait au-delà du nécessaire – et du supportable. Il aimait ses repères, ses habitudes, ses routines. Il ne pouvait accepter qu’un léger trouble à la maîtrise parfaite de son emploi du temps et, plus globalement, de sa personne. Il considéra Ezémone. Elle représentait plus qu’un léger trouble. Il aurait dû prendre ses jambes à son cou et s’enfuir pour se réfugier dans le confort douillet de sa demeure. Pourquoi restait-il là, les deux pieds fixés à ce parquet parfaitement ciré ? Avait-elle à ce point piqué sa curiosité ? Il inspira, partagé entre la fuite et le bond en avant.

Il esquissa quelques pas vers elle, avant de s’immobiliser assez rapidement. Il ne savait pas trop où aller. Pas trop où se mettre. Il n’avait pas l’habitude d’être le sujet d’attention principal. Il se débrouillait souvent pour disparaître derrière le charisme éclatant du premier quidam et se faire oublier en toute discrétion. Néanmoins, ici, à part se cacher derrière le tableau, il n’avait pas vraiment d’autre alternative. Il la regarda, et reformula : « Vous aimeriez être journaliste, en somme ? » Il prit le temps de réfléchir à ce qu’il allait dire. « Je connais quelques journalistes spécialisés en art dont les articles sont tout à fait remarquables. » Il s’interrompit. Ça ne devait pas vraiment l’intéresser. « Enfin, je ne les connais pas personnellement. Mais je les lis. » Il était abonné à plusieurs revues de ce type. Il y trouvait des analyses intéressantes sur de nombreuses œuvres, ainsi que la liste des ventes en cours et des achats récents. Il tenait à jour un carnet dans lequel il recensait les objets d’art et leurs propriétaires. Ainsi, s’il souhaitait admirer l’un d’entre eux, il lui était aisé de retrouver et de contacter son détenteur. « Et à la cour, il y a… Autour des diplomates, il y a souvent des journalistes. D’ici ou d’ailleurs. » Il hésita. « Je pourrais peut-être… » Il s’arrêta. Tergiversa à nouveau. Finalement, proposa : « Voudriez-vous en rencontrer certains ? »



Message VI – 579 mots

Malgré la musique, même pas il se trémousse, je suis déçue.




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Mar 13 Fév 2024, 22:23

[Flash RD] Petit traité de séduction | Ezémone 1b1x
Les Portes V - Petit traité de séduction
Nicodème & Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

« En effet, vous êtes perspicace. » sourit Ezémone, une note d'humour dans la voix. Ce qu'il avait résumé en un mot, elle en avait fait son ambition. Ce n'était sans doute pas ce que ses parents espéraient pour elle, espérant sans doute qu'elle reprendrait les rênes de leur empire commercial, mais la jeune fille n'avait jamais eu leur attrait pour les négociations ou la conclusion de contrats à l'étranger, et l'idée de devoir sans cesse se déplacer allait à contre-courant de son désir de fonder un foyer. La rancœur qu'elle avait nourri à leur égard était pardonnée, mais elle voulait expérimenter cette vie de famille dont elle avait été privée. Peut-être y aurait-il même une place pour son enfant abandonné dans son rêve s'il se réalisait ? Elle se secoua mentalement. Cet espoir était odieux et vain, il ne pouvait que la blesser. Elle devait définitivement l'oublier. Ensemble, ils n'auraient eu aucun avenir. Elle n'aurait jamais pu trouver un parti qui accepterait de l'épouser et lui, que serait-il devenu, sans père, victime de toutes les folles rumeurs qui pourraient courir sur son compte ? Elle avait bien constaté la cruauté de la société. Elle n'était pas la première à devoir assumer les conséquences d'une passion passagère. Une telle honte, elle ne s'en serait jamais remise, et son enfant en aurait souffert lui aussi. En s'en séparant, elle leur offrait à tous les deux une chance dans la vie.

Heureuse de se distraire de ces sombres réflexions, Ezémone s'efforça de ne pas perdre le fil de la conversation. Toutefois, celle-ci n'empruntait toujours pas le chemin désiré. Malgré toute sa maladresse, Nicodème évitait tous ses pièges avec une habileté certaine pour revenir toujours dans sa zone de confort. Elle retint un soupir et songea ironiquement qu'elle aurait peut-être plus de chance avec lui si elle se mettait à imiter une statue de marbre comme ces artistes des rues qui se grimaient dans des costumes étranges avant de s'immobiliser des heures durant. Ou peut-être qu'en se couvrant de peinture, une étincelle de désir s'allumerait dans son regard ? Luttant pour ne pas rire aux suggestions sarcastiques d'une imagination lassée, Ezémone se mit à jouer machinalement avec le nœud en satin de sa ceinture. « J'en serais enchantée, oui. Je vous remercie de votre proposition. Ça signifie beaucoup pour moi. » Elle remonta son regard pour fouiller le sien. « J'ignore juste si je dois remercier un altruisme inné, une nouvelle façon de vous faire pardonner, ou si vous souhaitez regagner mes faveurs. Ou peut-être est-ce tout cela à la fois ? Comment savoir ? Je n'arrive pas à percer ce qu'il se cache derrière ces yeux remplis de questions. » Savait-il, lui-même, ce qu'il ressentait ? Elle sourit avec légèreté tout en sachant qu'il allait de nouveau lui retourner une expression paniquée. Implacable, elle poursuivit cependant tout en marchant pour mettre de la distance entre eux. Peut-être était-ce tout ce dont il avait besoin ? D'espace ?

Comme si elle se promenait, elle fit glisser sa main le long de l'étagère d'une bibliothèque et s'empara d'un casse-tête en bois. Il lui arrivait de jouer avec le mécanisme, sans chercher à le résoudre, simplement pour s'occuper les doigts pendant qu'elle réfléchissait. Dos à son invité, Ezémone regardait pensivement un autre tableau accroché au mur, la représentant enfant en compagnie de ses parents, paradant dans une robe ramenée de leurs voyages. Ils avaient été incroyablement heureux cette journée, si heureux qu'Ezémone n'avait eu de cesse de vouloir ressentir encore cette joie, de la vivre chaque jour de sa vie.

« Pourquoi êtes-vous vraiment ici, Nicodème ? Vous connaissez mes intentions. Si vous souhaitiez me tourmenter, c'est une réussite. » Peut-être même voulait-il se venger et prolonger son humiliation ? C'est ce que d'autres auraient fait. Elle n'avait pas besoin de réfléchir bien longtemps pour en nommer au moins cinq dans ses connaissances qui ne s'en seraient pas privés. Même en société civilisée, les loups avaient les dents longues. Eléontine et Hermilius excellaient à ces jeux de faux-semblants. Mais le trésorier n'était pas comme les autres. Elle s'en était doutée, et il l'avait rapidement confirmé. Il était comme une anomalie qui la séduisait autant qu'il jouait avec ses nerfs. « Je ne suis pas une femme de petite vertu, je ne me jette pas dans les bras du premier venu. » Ou plus précisément, on ne l'y reprendrait plus. Résolument, elle baissa les yeux sur son casse-tête qui refusait obstinément de se déverrouiller sous ses doigts. « Si la séduction est un jeu, j'admets avoir voulu y jouer avec vous. Mais si j'y joue avec vous, c'est avec le plus grand sérieux. » Cette fois, la rougeur sur ses joues ne devait rien à ses compétences, mais tout à la confession qui venait de lui brûler les lèvres. D'un naturel plutôt assuré, devoir se mettre à nu, se rendre vulnérable lui demandait des ressources de courage insoupçonné pour cet homme dont elle n'était, au fond, pas amoureuse, mais qu'elle avait choisi.

Message VI | 890 mots

S'il déçoit aussi sa joueuse, c'est pas gagné tout ça. Mais j'ai confiance en Nicodème, il l'ignore mais on le soutient tous [Flash RD] Petit traité de séduction | Ezémone 517323


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Petit traité de séduction

En duo | Perséphone & Alcide (Ezémone & Nicodème)


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


Le rouge grimpa jusqu’aux joues de Nicodème à la façon dont la lave gravit les parois du volcan pour s’en échapper. Son cœur tonnait comme un orage, et dans toute cette confusion, il ne trouvait pas même suffisamment de clarté pour maudire les Dieux ou l’absence d’Ernest, Ezémone et ses manières décalées ou la société dans son ensemble. « Je ne… » La phrase s’évanouit avant même d’être entièrement créée au sein de son esprit. Il se racla la gorge et se détourna, se plongeant dans la contemplation d’un coin de mur. Ses envies de disparition l’avaient reconquis et le poussaient à se faire aussi petit que possible, comme lorsqu’il était enfant et que ses parents le traînaient bon gré mal gré à des réceptions qu’eux-mêmes n’appréciaient pas. Le blond se frotta le bout du nez et fit quelques pas au hasard, à la recherche d’une contenance que la violette réussissait trop vite et trop bien à lui faire perdre. Il lui jeta un coup d’œil. Dos à lui, elle semblait perdue dans la contemplation du tableau qui la surplombait. Il se raccrocha à la toile avec un soulagement évident. Il en étudia la palette de couleurs, la force des traits, la composition générale, l’atmosphère qui s’en dégageait ; si bien qu’il ne remarqua pas tout de suite qu’il s’agissait de son hôte entourée de ses parents. Le constatant, il cessa l’avancée qui le conduisait à l’œuvre et s’immobilisa au milieu du bureau. Il pria pour qu’elle le congédiât mais, évidemment, soustraite à toutes ses prévisions, elle n’en fit rien. Après quelques bafouillis inintelligibles, il parvint à articuler : « Je n’ai jamais eu l’intention de vous tourmenter. » Elle, en revanche… Mais il fut incapable de formuler la moindre répartie, et il ne pourrait que se demander, plus tard, si un retour de pique aurait pu le sauver de la suite, à laquelle il fut confrontée de plein fouet. Lui qui avait l’habitude de se plaindre du manque de clarté d’autrui goûta avec amertume la limpidité des propos d’Ezémone. Qu’était-il censé répondre ? On ne lui avait jamais appris à réagir à ça. Ça n’entrait pas dans les codes de cette fameuse étiquette qu’il maîtrisait à grand-peine, et il n’avait pas en lui les ressources pour exécuter une cabriole sociale qui lui permettrait de retomber sur ses pieds. « Je le sais, c’est pour cela que je vous ai demandé pardon… » Il avait l’impression désagréable de creuser sa propre tombe. Un instant, il se demanda aussi si cela ne serait pas salvateur : mort et enterré, il n’aurait plus jamais à affronter ce genre de situation. Voir les joues de son interlocutrice rougir n’arrangeait rien à son propre état. Il glissa un doigt le long de son col de chemise pour tenter de récupérer un peu d’air, mais il n’eut pas moins l’impression d’étouffer. Bouilloire brûlante et sifflante, presque sur le point d’exploser, il finit par lâcher : « Ernest pense que je devrais vous épouser. » Il se racla la gorge. « M’épouseriez-vous ? » Déchargé de son fardeau, il resta immobile au centre de la pièce, les épaules pourtant encore criblées de tension.



Message VII – 527 mots

Je sais pas si je suis fière ou désespérée, mais en tout cas, je rigole bien.




[Flash RD] Petit traité de séduction | Ezémone 1628 :


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Dim 25 Fév 2024, 19:48

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Les Portes V - Petit traité de séduction
Nicodème & Ezémone



TW : Au menu : de l'ingratitude, du sel, et pour le dessert, la surprise du chef.


Ezémone d'Ecirava:

Ezémone songeait à Gustave. Avec Eléontine de Tuorp, ils formaient un couple merveilleux, idéal, épanoui. Pour un peu, elle en aurait vomi de jalousie. Dans le cercle de ses amies, des paris avaient été lancés pour savoir si le ventre de la blonde s'arrondirait avant la fin de l'année. Un sourire mielleux accroché aux lèvres pour faire bonne figure, la violette s'était projetée une fraction de seconde au bras du bel homme. Gustave d'Ecirava. Ce futur aurait pu advenir. Il était tout ce que Nicodème n'était pas ; accessible, charmeur, prévisible, charismatique, assuré. C'était pourtant le trésorier qui la poussait à rougir comme à ses béguins d'adolescente et à se tordre les méninges en prêtant à chaque mot et chaque geste autant d'interprétations qu'il y avait de brins d'herbe dans un champ. À quoi pensait-il ? Lui plaisait-elle ? Pensait-il à elle quand ils n'étaient pas ensemble ? Avait-elle bien fait de mentionner tel sujet politique lors de la discussion ? La trouvait-il idiote ? Pas assez jolie ou élégante ? Avait-il une maîtresse secrète, déjà mariée, pour laquelle il se réservait et repoussait toutes les autres femmes pour conserver son célibat déguisé ? Toutes ces questions confinaient la jeune femme à une folie bordée de colère. Comment pouvait-on dépenser autant d'énergie sur ce maroufle maladroit pour lequel elle n'avait pas de sentiments ? Lui était-il si intolérable qu'il ne soit pas plus sensible à ses charmes ? Sous le magnolia, il avait piqué son orgueil et, paradoxalement, il avait alors occupé chacune de ses pensées en même temps qu'elle s'était jurée de cesser cette cour assidue qui la rendait franchement pathétique.

Un peu effarée par cette absence de bon sens dont elle se croyait pourtant dotée en général, Ezémone constatait qu'elle reproduisait exactement le même schéma que sous le magnolia. Si quelques jours plus tôt, elle avait été aveugle à l'indifférence du blond, elle faisait désormais preuve d'une bêtise impardonnable en renouvelant ses intentions. La nuque raide et les joues cuisantes, victime d'un pessimisme auquel elle n'était pas habituée, Ezémone fixait le jeu en bois entre ses doigts en attendant avec fatalisme que le trésorier la repousse avec la même délicatesse qu'un garde de la ville avec un ivrogne troublant la paix d'une taverne. Sa confiance en elle y survivrait-elle ? Toutes ces réflexions se concaténaient en un défilé d'angoisses qui grossissaient à mesure que le silence du côté de Nicodème s'éternisait. Il la délivra de cette lente torture d'une façon qui réussit à la surprendre au point de la faire sursauter. Médusée, elle le fixa comme s'il s'était mis à faire le poirier en chantant un refrain populaire libertin. « ... » Réduire au silence la jeune femme était un exploit dont peu pouvaient se vanter. Finalement, ses nerfs lâchèrent. Elle pouffa de rire. Elle se plaqua immédiatement une main sur la bouche mais le mal était fait. Les gloussements montaient dans sa gorge, incontrôlables. « Pardonnez-moi ! » parvint-elle à articuler. « Je ne voulais pas... Je suis désolée. » Le souffle court et les lèvres pincées pour les empêcher de la trahir, Ezémone parvint à dompter son hilarité pour ne pas davantage mortifier le pauvre homme blotti au milieu de la pièce. Le prenant en pitié, elle reposa le casse-tête sur son étagère et vint se placer face à lui, une main sur le dossier ornementé du fauteuil avec tout le naturel qu'elle était capable d'invoquer compte tenu des feux d'artifice fusant dans sa poitrine. « Je suis navrée, Nicodème, je ne me moquais pas de vous. J'ai juste... » À son tour, elle se racla la gorge et expira posément. Ses précédentes craintes avaient disparu comme des bulles éclatant en plein ciel.

« Je dois avouer que l'idée que je m'étais faite de ma première déclaration était bien plus romantique. » Même les roturiers s'offraient des fleurs pour l'occasion. Était-ce trop demander que l'homme qui lui offre enfin ces mots n'ait pas l'air de souffrir en même temps qu'il les prononçait ? Plus tard, dans son lit, elle lui reprocherait copieusement d'avoir gâché ce moment unique et tant rêvé, non sans cesser de sourire niaisement et de donner des coups de pieds d'excitation dans les draps. « Qui est Ernest. Un ami à vous ? Est-ce à lui que je dois rendre ma réponse ? » dit-elle, taquine. Elle avança d'un nouveau pas. Ses iris se décrochèrent des siens pour tomber sur ses lèvres. Au mépris de son expérience encore cuisante, elle avait envie de prendre le risque de passer de nouveau pour une fille de petite vertu. « Si je devais vous embrasser, là, dans quelques instants, est-ce que vous auriez besoin de son avis, ou cela peut-il attendre ? » Ses yeux tombèrent plus bas, sur ses mains. Elle s'empara d'une d'entre elles, assez légèrement pour que ce puisse être perçu davantage comme une caresse contre ses doigts qu'une prise d'otage comme elle en avait fait l'erreur auparavant. « Je ne ferai rien que vous ne souhaiteriez pas. »

Message VII | 869 mots

Elle est tellement sage, je n'en reviens pas. Ça lui coûte beaucoup.


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Jeu 28 Mar 2024, 22:11



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Petit traité de séduction

En duo | Perséphone & Alcide (Ezémone & Nicodème)


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


L’évidence éclata au visage de Nicodème avec une soudaineté désagréable : décidément, il ne savait rien faire comme les autres. Il avait eu du mal à savoir à quoi attribuer son rire – la moquerie, l’étonnement, la joie, la colère ? – et à la réflexion, il aurait peut-être préféré s’en tenir à cette incertitude. Ses doigts s’ancrèrent dans ses cheveux blonds, en proie à un embarras angoissant. Il baissa les yeux sur le sol, à la recherche de quelques solutions pour retomber sur ses pieds ; mais il semblait que les lattes du parquet n’avaient d’autre objectif que celui de se dérober sous lui. Que s’était-il imaginé ? Que parce qu’elle paraissait différente des autres, elle ne rêvait pas d’une demande en mariage digne d’un conte de Fae ? Désirait-elle seulement l’épouser ? Elle venait de parler de séduction, mais peut-être que ce qu’elle entendait par « sérieux » n’avait rien à voir avec sa propre conception du terme en la matière. Pourquoi Ernest lui avait-il dit qu’elle lui faisait la cour vraisemblablement avec l’espoir qu’il la demandât en mariage ? De toute évidence, il s’était trompé. Et Nicodème, naïf, perdu au milieu des règles sociales établies par ses pairs, y avait cru. Non content de sa crédulité, il avait en plus été spontané. Il n’avait originellement pas du tout prévu de lui demander sa main dès ce jour. D’ailleurs, ce n’était pas auprès d’elle qu’il aurait dû porter sa requête, mais auprès de ses parents. Il s’était laissé porter par l’instant, et désormais, comme souvent lorsque cela arrivait, il regrettait.

Il releva le visage vers elle, sourcils froncés. Fallait-il vraiment lui répondre ? Pourquoi prétendait-elle ne pas vouloir se moquer quand c’était à l’évidence ce qu’elle faisait ? Ses mâchoires se crispèrent et tout son corps se redressa, tiré par une vive tension. « Non. » parvint-il à articuler, la gorge sèche. Il se sentait pleinement ridicule. La vexation pinçait son cœur et son ego. S’il avait su, il ne serait jamais venu. Il aurait envoyé une lettre d’excuses et une paire de chaussures et les choses se seraient arrêtées là. Il en voulut à Ernest de l’avoir jeté dans cette situation. Il lui faisait confiance. Pourquoi avait-il fallu qu’il se trompât ? Nicodème avait envie de rentrer chez lui, de s’enfermer dans son bureau, de se perdre dans l’étude d’œuvres et de ne plus jamais penser à cette journée. Persuadé d’avoir fait fausse route, il ne put que cligner les paupières de surprise face à la question de la jeune femme. « C-Comment ? » bégaya-t-il. Son contact d’une légèreté de plume le fit frissonner. Il ralluma une hésitation crépitante d’espoir, et le cœur du jeune trésorier repartit à vive allure. Ses iris céruléens s’arrimèrent aux siens. Ils fouillèrent leur surface, leur fond, leurs abysses. « Pourtant, vous vous moquez alors que je ne le souhaite pas. » s’entendit-il rétorquer. Il se mordit les joues et raffermit sa prise sur ses doigts pour éviter qu’elle ne s’échappât. « Pardonnez-moi. Vous me… » Il inspira, ce qui lui donna le temps de réfléchir : il préféra ne pas terminer sa phrase. Il la regarda, sans savoir comment reprendre. Elle le déstabilisait. Ses yeux glissèrent sur ses lèvres, avant de remonter vivement dans les siens. « Désirez-vous m’embrasser parce que votre réponse est oui ? » osa-t-il enfin. « Si c’est le cas, je vous y autorise. Sinon, je… » Il se racla la gorge. « Si la réponse est oui, vous allez encore me prendre pour un abruti fini. » Son regard la sonda ; il étudia chaque détail de son expression, en quête du moindre indice. L’éclat de ses yeux, le pli de sa bouche, le rose de ses joues. S’il avait été plus vigilant, il aurait pu sentir la chaleur de sa main, mais c’était comme s’il avait oublié ce contact, comme s’il lui paraissait tout à fait naturel et usuel. « C’est oui, c’est cela ? » L’envie de disparaître le happa. Il baissa les yeux et songea un bref instant qu’elle n’était pas au bout de ses peines. « C’est oui. » fit-il, un peu penaud. Quand il releva la tête, ses prunelles tombèrent directement sur ses lèvres. La boule au ventre, les doigts férocement cramponnés à son faible courage, il fit remonter sa main libre le long de son bras, la guida jusqu’à sa nuque, et rompit le peu de distance qui les séparait pour l’embrasser. Le baiser fut chaste et rapide ; mais déjà, Nicodème en fut bouleversé. Il se redressa avec le souffle court et l’incapacité de démêler ses sensations.



Message VIII – 767 mots

Il me surprend à chaque fois...




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